Chapitre4Les tissus de soutien

Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA)
Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017
Enseignante : M
me
. AZZOUZ
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Les tissus de soutien
Introduction :
Le terme de tissu de soutien s’applique traditionnellement à un type de tissu fondamental d’origine
mésodermique, constituant un support structural et métabolique pour les autres tissus et organes du
corps.
On rencontre dans la nature trois types de tissus à rôle de soutien :
1) Le tissu conjonctif (lâche, adipeux, dense, élastique et réticulinique)
2) Le tissu cartilagineux
3) Le tissu osseux
Leurs rôles principaux se résument par :
- Un rôle mécanique de structure,
- Une régulation des échanges de nutriments, de métabolites et de produits de dégradation
entre les tissus et la circulation sanguine,
- Un rôle de défense par la présence et la migration de cellules de l’immunité.
Tous les tissus de soutien sont constitués d’une population de cellules de soutien spécialisées, dont
certaines produisent une abondante matrice extracellulaire.
Les cellules principales des soutiens :
- Les fibroblastes dans les tissus conjonctifs
- Les chondroblastes dans les tissus cartilagineux
- Les ostéoblastes dans les tissus osseux.
La matrice extracellulaire :
- Est un composant très important dans les différents tissus de soutien, sa composition
conditionne les propriétés physiques et morphologiques de chaque type.
- Elle comprend une partie gélatineuse : la substance fondamentale dans laquelle sont
enchâssées différentes sortes de fibres.
- Elle est solide –rigide dans le tissu osseux ; solide élastique dans le tissu cartilagineux ; et
enfin, semi solide dans le tissu conjonctif.

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Le tissu conjonctif
L’histologie classique distingue dans le tissu conjonctif des cellules, des fibres et une substance
fondamentale.
1) Les cellules : Les cellules que l’on peut rencontrer dans le tissu conjonctif sont dites : fixes et
mobiles (libres).
Les cellules fixes : on y rencontre les fibroblastes (cellules principales du tissu conjonctif), les
adipocytes, les cellules mésenchymateuses et les histiocytes.
a- Les Fibroblastes et Fibrocytes :
Caractéristiques morphologiques
Fibroblastes (cellules jeunes)
Fibrocytes (cellules matures)
forme
Grande cellule
Cellules plus petites
La membrane plasmique
De forme irrégulière
De forme régulière
cytoplasme
1
)
REG développé (synthèse
protéique + N-glycosylation)
2) Golgi développé
(O- glycosylation)
3) Vésicules de sécrétion (vers la
MEC)
Mêmes organites mais peu développés
noyau
mitotique
Non mitotique
forme
Fusiforme avec prolongements
cytoplasmiques
Fusiforme, plus réduits
Rôle
Synthèse des précurseurs protéiques des
fibres et de la substance fondamentale
(élaboration de la MEC).
Faible pouvoir de synthése
b- Les adipocytes :
Caractéristiques
morphologiques
Cellule à graisse blanche
(chez l’adulte)
Cellule à graisse brune
(chez le fœtus et l’enfant)
forme
Sphérique volumineuse
Petites et polygonales
cytoplasme
Uniforme
,
Vacuoles lipidiques : UNIQUE
Vacuolaire,
Vacuoles lipidiques :
multiples
noyau
périphérique
Central
mitochondrie
Nombre normale
Nombre important
localisation
hypoderme
Le fœtus et les animaux hibernants.
fonctions
Synthèse des lipides
,
Reserve des lipides
Libération des lipides, Rôle énergétique (sous
forme d’ATP)
Thermogénèse (produit de la chaleur)
,
Pas de
synthèse d’ATP (oxydation des AG dans les
mitochondries)

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c- Les cellules mésenchymateuses : Étoilées, Irrégulières Anastomosées entre elles
(connectées), Indifférenciées et Totipotentes.
d- Les histiocytes : sont des macrophages de type quiescent et qui ressemblent
considérablement aux fibroblastes
Les cellules mobiles ou libres :
• Les cellules mobiles autochtones :
a- Les mastocytes :
Cellules arrondies ou ovalaires
Membrane irrégulière (cellules peu mobiles)
Riches en REG et Golgi
Riches en grains mastocytaires de taille et de contenu variable :
- Héparine (anticoagulant)
- Histamine (vasodilatateur)
- Sérotonine (stimulation des fibres du muscle lisse)
- Acide hyaluronique (cicatrisation et réparation des plaies) donc la défense non spécifique
de l’organisme (réaction allergique, inflammatoire et cicatrisation)
b- Les plasmocytes :
Dérivent des LB
C’est des cellules qu’on retrouve dans les foyers inflammatoires (rarement dans un T.C.
normal)
Cellules ovoïdes à noyau excentré avec une chromatine en rayon de roue
Riches en Golgi et REG
Pouvoir sécréteur : synthèse des anticorps (Immunoglobuline)
Donc joue un rôle dans la défense spécifique (immunité humorale)
c- Les macrophages :
Dérivent des monocytes et des histiocytes
Cellule de grande taille, polymorphe
Membrane plasmique très irrégulière (pseudopodes)
Cytoplasme riche en vacuoles d’endocytose et lysosomes
Présentent un double rôle dans la défense de l’organisme :
- non spécifique: rôle de nettoiement grâce à son activité phagocytaire
- spécifique : réaction immunitaire (transmission de l’information antigénique aux cellules
immunocompétentes ; lymphocytes T et B)
d- Les cellules géantes d’irritation :
En cas d’irritation du Tissu conjonctif (TC) par une population cellulaire plus nombreuse ou
de plus grande taille que les macrophages, ces derniers fusionnent pour former une cellule
géante plurinucléée, les noyaux sont disposés en fer à cheval et le cytoplasme est acidophile.

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• Les cellules mobiles immigrées : (cellules provenant du tissu sanguin)
Ce sont les cellules leucocytaires de type granulocyte et agranulocyte à savoir : Les lymphocytes, les
monocytes et les granulocytes (neutrophiles, basophiles et éosinophiles)
Système microphagique
Leucocytes granulaires
système macrophagique
leucocytes Agranulaires
NEUTROPHILES
Ø= 9-12 µm
EOSINOPHILES
Ø= 11-14 µm
BASOPHILES
Ø= 8-11 µm
MONOCYTES
Ø= 16-20 µm
Noyau
: 3 à 5 lobes
Noyau
: 2 à 3 lobes
Noyau
: 2 lobes
Noyau
: réniforme
Granules neutrophiles
(lysosomes)
Cytoplasme acidophile
éosinophile (renferme de
nombreuses granulations
spécifiques de forme ovoïde et
de teinte orangée)
Granulations
cytoplasmiques basophiles
volumineuses (histamine +
héparine)
Granulations fines et rares
avec présence de
lysosomes primaires
Membrane plasmique
présente des voiles
ondulants.
Rôle
: la phagocytose des
bactéries
Rôle
: la défense antiparasitaire
et anti-tumorale
Rôle
: fonction commune
avec le mastocyte
Rôle
: dans la phagocytose
en se transformant en
macrophage.
2) Les fibres :
La fibre de collagène
La fibre de réticuline
La fibre élastique
Précurseurs
Molécule
de pro collagène
Molécule de pro élastine
Lieu de synthèse
Les fibroblastes
Lieu d’assemblage des
précurseurs
Milieu extracellulaire
Les fibres de collagène :
Elles sont facilement identifiées par observation au microscope optique (MO) colorées par de
l’éosine. Elles forment des trousseaux onduleux de fibres non ramifiées et non anastomosées.
Ces trousseaux sont extensibles non élastiques, donnent au TC sa résistance et sa solidité.
Les fibres de réticuline :
Elles ne sont pas faciles à identifier au MO, que par certaines techniques d’imprégnation
argentique qui les font apparaitre sous forme de fines fibrilles colorées en noir et formant un
RESEAU d’où l’apparence réticulée et le nom de réticuline. Elles sont donc minces, grillagées
(mailles), flexibles et non ramifiées.
Les fibres élastiques :
Comme leur nom l’indique, elles sont caractérisées par leur élasticité, elles ne sont visibles au
MO qu’après des colorations spéciales, qui les font apparaitre sous forme d’un réseau de très
fines fibres, allongées, ramifiées et anastomosées.
3) La substance fondamentale :
Elle microscopiquement amorphe, elle est soit à l’état aqueux (fluide intercellulaire), soit à l’état
de gel visqueux (semi fluide). Elle occupe tout l’espace entre les cellules et les fibres. Et est
produite à partir des cellules fibroblastes et aussi à partir du sang.

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Composition chimique de la substance fondamentale est riche :
- Eau en quantité abondante.
- Des sels minéraux.
- Des protéines fibreuses, plasmatiques, d’adhésion, et d’autres protéines issues de
l’alimentation ou de la dégradation endogène.
- Des métabolites variés : sucre, urée. Etc.
- Protéoglycanes
- Glycosaminoglycanes (GAG).
Variétés des tissus conjonctifs :
1) Les tissus muqueux : très pauvre en cellules et en fibres, mais très riche en MEC amorphe,
c’est le tissu conjonctif embryonnaire du cordon ombilical : la gelée de wharton et le
mésenchyme.
2) Le tissu conjonctif lâche : tissu qui comporte autant de cellules, de fibres et de substance
fondamentale, c’est un tissu très répondu dans l’organisme, on le trouve notamment, dans la
peau où il constitue le tissu conjonctif sous cutané. On le trouve aussi entre les masses
musculaires, dans le chorion et la sous muqueuse du tube digestif, dans le chorion des voies
respiratoires, des voies génitales et urinaires, dans l’adventice des vaisseaux, sous
l’épithélium des séreuses, dans de nombreux organes pleins.
3) Le tissu conjonctif réticulaire : Le tissu réticulaire (ou réticulé) correspond au tissu conjonctif
qui constitue le stroma (TC des organes pleins qui entoure leurs parenchyme) des organes
hématopoïétiques et lymphoïdes (ganglions lymphatiques, rate, moelle osseuse), du foie et
du rein ; sa charpente collagène, principalement faite de collagène de type III.
4) Le tissu conjonctif dense : Ils contiennent essentiellement des fibres de collagène ; ils se
répartissent en deux sous-groupes :
1. les tissus fibreux non orientés (derme, périoste, capsules articulaires, dure-mère, capsules
des organes pleins (comme le foie, la rate, les reins, etc.) ;
2. les tissus fibreux orientés (unitendus : ligaments et tendons, ou bitendus : aponévroses et
stroma de la cornée).
5) Le tissu conjonctif élastique : Les fibres (ou lames) élastiques y prédominent largement, entre
de rares fibroblastes ou entre les cellules musculaires lisses (comme dans le média des
artères de gros calibre).
6) le tissu conjonctif cellulaire : il s’agit d’un tissu avec prédominance de cellules adipeuses, de
graisses blanche ou de graisse brune, enserrées dans un fin réseau de tissu conjonctif lâche
où prédominent les fibres de réticuline et de nombreux capillaires sanguins. 1- le tissu
adipeux blanc : la cavité médullaires des os longs, dans les régions sous-cutanées (de la
poitrine, des hanches des fesses chez la femme et des épaules et la nuque chez l’homme) les
paumes et faces palmaires de doigts, les plantes et face plantaire des orteils. 2- le tissu
adipeux brun : rencontré en début de vie chez l’homme et chez les animaux hibernants.