Simulation de variables et vecteurs
al´eatoires
1 Introduction
La simulation informatique du hasard a de multiples applications : simulation de ph´e-
nom`enes physiques, m´ethodes de Monte-Carlo pour le calcul d’int´egrales, ´etude de tests
statistiques ou d’estimateurs, simulation de fonctionnements de r´eseaux ou de syst`emes
complexes, cryptographie, imagerie, algorithmes probabilistes,. . .
Th´eoriquement, la g´en´eration de nombres al´eatoires suivant une loi donn´ee se ram`ene
`a la g´en´eration de suites de variables al´eatoires ind´ependantes de loi uniforme sur [0,1].
Si les Xisont des variables de Bernoulli ind´ependantes de mˆeme param`etre p= 1/2,
la v.a. U:= P+∞
k=1 Xk2−ksuit la loi uniforme sur [0,1]. Le probl`eme se ram`ene donc `a
la g´en´eration d’une suite de «bits »al´eatoires ind´ependants pouvant prendre chacun
la valeur 0 ou la valeur 1 avec mˆeme probabilit´e 1/2. En d’autre termes, il suffirait de
r´ealiser un jeu de pile ou face infini avec une pi`ece parfaitement ´equilibr´ee 1. Cette m´e-
thode n’est ´evidemment pas r´ealiste et en pratique on a recours `a l’informatique pour
«simuler »une telle suite. Pourquoi employer ici le mot «simuler »? Parce qu’une suite
de nombres g´en´er´ee par un algorithme n’est pas vraiment al´eatoire. Si on connaˆıt les
valeurs d’initialisation et l’algorithme, on peut calculer (et donc pr´evoir) les termes de la
suite. N´eanmoins on consid`erera que l’on a un bon g´en´erateur de nombres al´eatoires si on
ne parvient pas `a distinguer la suite de nombres pseudo al´eatoires produite d’une suite
v´eritablement al´eatoire. La signification pr´ecise de cette phrase demanderait tout un d´e-
veloppement amenant `a s’interroger sur la notion mˆeme de hasard. On pourra utilement
consulter `a ce sujet [2]. Pour l’utilisation en statistique, nous nous contenterons de dire
qu’un g´en´erateur est acceptable s’il passe avec succ`es une batterie de tests statistiques
courants.
Les fonctions random des principaux langages de programmation ou logiciels sont
bˆaties sur des algorithmes arithm´etiques dont le plus simple correspond au g´en´erateur
congruentiel lin´eaire. Il s’agit de g´en´erer une suite de nombres (Xn)n≥1v´erifiant une
relation de r´ecurrence
Xn+1 =aXn+cmod M(1)
1. Si p6= 1/2, la loi de Uest une loi singuli`ere `a fonction de r´epartition continue mais n’ayant pas
de densit´e par rapport `a la mesure de Lebesgue.
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