santé et sport - CROS Rhône

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SANTÉ ET SPORT :
Dossier : l’anémie du sportif
ertaines carences, comme par exemple le fer, peuvent entraîner des
anémies qui ne vont pas diminuer de manière trop importante les
performances du sportif mais le pénaliser dans ses capacités d’efforts
et ses possibilités de récupération. Elles doivent être connues et corrigées
par un régime adapté.
Elles concernent plus particulièrement les coureurs de fond et surtout les
femmes.
C
Pourquoi une anémie du
sportif ?
Rappels physiologiques
Ces résultats peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs.
On parle d’anémie pour un taux d’hémoglobine inférieur à 13,5g chez
l’homme et 12g chez la femme.
► Une petite quantité de fer est éliminée par les urines et la sueur
mais aussi par des pertes sanguines plus marquées chez les sportifs.
La sudation plus importante des sportifs augmenterait donc les pertes en
fer. On a évoqué aussi en particulier les micro traumatismes provoqués sur
la plante des pieds des coureurs et sur les membres des nageurs entraînant
des altérations des globules rouges et donc des pertes en fer. Chez les marathoniens certains tissus seraient aussi concernés par des micro infarctus
augmentant ainsi ces pertes en fer (estomac et intestin).
► L’hémoglobine est le constituant essentiel du globule rouge,
c’est elle qui fixe l’oxygène et permet son transport depuis les poumons vers
les muscles.
► L’hémoglobine est formée d’une molécule centrale (appelée
l’hème), constituée d’un atome de fer entouré de 4 molécules de globine.
Près des deux tiers du fer de l’organisme seraient affectés à cette fonction,
d’où l’importance d’un apport qui compense les pertes de fer.
► La ferritine est la protéine qui permet de «transporter» le fer au
niveau du sang, son dosage est le meilleur reflet de la quantité de fer que
contient notre organisme.
►La moelle osseuse de l’organisme a besoin de fer pour élaborer
les jeunes globules rouges (réticulocytes).
► S’il y a un déficit en fer il conduira donc à une anémie, c’està-dire à un déficit en globules rouges et à une baisse de l’hémoglobine s’il
persiste .
Les taux de fer mesurés chez les spécialistes de course d’endurance très
entraînés montrent parfois des carences touchant plus de 25% des hommes
et plus de 75% des femmes.
► Chez la femme les menstruations augmentent bien sûr ces pertes
sanguines, cela explique les chiffres donnés plus haut qui montrent que les
déficits en fer sont plus fréquents chez la sportive que chez le sportif .Il a
aussi été évoqué le rôle aggravant du stérilet qui peut provoquer des micro
saignements lors des traumatismes à chaque foulée chez la coureuse. De
plus les apports alimentaires pour la femme (en général !) sont moindres que
chez l’homme.
► Les régimes alimentaires (pauvres en minéraux en particulier
chez des sportifs qui privilégient les glucides lents) et des anomalies de
l’absorption intestinale liées à la pratique sportive intensive diminuent aussi
l’apport en fer qui est en principe suffisant lors d’une alimentation normale.
L@ lettre du C.R.O.S. Rhône-Alpes - Juillet 2007
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Conséquences de l’anémie du sportif
Une anémie entraîne généralement des symptômes généraux de fatigue extrême, une irritabilité, une baisse des performances physiques et des problèmes
de contraction musculaire. Ceci est le tableau des grandes anémies, considérées alors comme une maladie.
Chez le sportif on n’a pas le même type de tableau car il s’agit d’une « anémie
relative ». Il n’y a pas de véritable baisse des performances mais les temps de
récupération sont allongés et la sensation de fatigue plus importante.
Les solutions
Comme le magnésium, le fer fait
partie de la catégorie des oligoéléments et doit être apporté en
quantité suffisante.
En cas de doute des dosages
pourront être réalisés comme par
exemple le dosage sanguin de la
ferritine, (précurseur) et de la transferrine (transporteur). La baisse des réserves en fer précède systématiquement la chute du taux d’hémoglobine. Il faut
savoir qu’un régime alimentaire moyen permet de compenser largement ces
pertes chez la plupart des individus.
La mesure du taux d’hémoglobine est à considérer sur le long terme car elle est
souvent plus élevée chez le sportif et il faut avoir un historique pour apprécier
un chiffre à un instant donné .De plus la masse sanguine du sportif étant plus
importante, il y a donc une « hémodilution » qui abaisse artificiellement le
chiffre d’hémoglobine.
Chez les sportifs d’endurance, et la femme plus particulièrement, il suffit de
veiller à un apport en fer suffisant.
La prévention d’une carence en fer mais aussi d’autres oligoéléments passe,
en tout premier lieu, par un régime alimentaire adapté. L’aliment qui porte le
fer est plus ou moins facilement ingéré, il y a donc un choix à faire. Le taux
d’absorption peut changer d’un coefficient 20 selon que le fer est d’origine
animale (fer facilement assimilable) ou d’origine végétale (fer difficile à assimiler). Les viandes sont donc des aliments permettant une assimilation importante du fer, les huîtres, le jaune d’œuf aussi. Les agrumes, les légumes doivent
être mangés en association avec la viande car ils contiennent des vitamines
facilitant l’assimilation du fer.
D’autres aliments consommés en excès comme les produits laitiers, le thé, le
café et même les épinards limiteraient l’ingestion de fer !
Pour le sportif pratiquant un sport d’endurance on propose donc de manger
régulièrement de la viande ou du poisson et de manger un fruit ou de boire un
jus d’orange avant le repas.
Le foie dans l’alimentation est conseillé de temps à autre, 3 fois par mois par
exemple
Programmer aussi dans les repas des légumes, dont les lentilles.
La levure de bière diététique a été proposée par certains.
En conclusion
L
’anémie ou, dans un premier temps, le déficit en fer est un problème qu’il
faut connaître dans la prise en charge de sportifs (surtout de sportives),
pratiquant des sports d’endurance, essentiellement coureurs de fond ou cyclistes.
ne alimentation équilibrée est suffisante pour remédier à de possibles carences en fer ou oligoéléments permettant l’assimilation du fer.
ette alimentation comporte principalement de la viande (foie de temps en
temps), du jaune d’œuf, des huîtres, du poisson .Un apport en légumes et
en agrumes doit être régulier. Enfin éviter café et thé.
n peut donc dire que ce sont des conseils diététiques de bon sens que vous
devez donner.
U
C
O
Docteur Paul Chauvot
Malette «le Sport
pour la Santé»
L@ lettre du C.R.O.S. Rhône-Alpes - Juillet 2007
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