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De la plantation à la reprise du plant
Durant cette phase, l’alimentation du plant se fait dans la motte et l’irrigation est déclenchée
lorsque la tourbe se dessèche.
Bien qu’il y ait peu d’échange par capillarité, une humidification préalable du sol (entretien de
l’humidité avant plantation) limite un peu la déshydratation de la motte.
A ce stade, un stress hydrique modéré ralentit la croissance du plant, mais peut être rattrapé
par la suite et ne pas se répercuter sur les résultats de récolte.
Inversement, trop irriguer sur des sols déjà humides entraîne saturation, dégradation de
structure et départ des fertilisants avant même l’installation des racines.
Il est important de diminuer les doses d’apports si les valeurs en profondeur approchent de
la quasi-saturation, si nécessaire en restreignant l’évaporation par une bonne gestion des
aérations et des brumisations.
De la reprise du plant au stade 18 feuilles (rosette)
A ce stade, il faut favoriser l’enracinement en profondeur grâce à un profil de sol favorable.
Un sol trop humide en fond entraîne hétérogénéité et problèmes de poids à la récolte, tandis
qu’un stress hydrique limite la croissance des feuilles.
Comme la densité racinaire est encore faible, l’eau doit être assez disponible dans le sol.
Le maintien de valeurs tensiométriques entre 150 et 250 mb, selon les conditions, permet le
bon développement de la rosette en limitant dégradations de sol et lessivages .
Du stade 18 feuilles à la pré-pommaison
Couvrant la quasi totalité de la surface, les feuilles limitent l’évaporation et un film d’eau
subsiste au contact du paillage plastique après une irrigation.
Afin de limiter l’apparition de maladies cryptogamiques favorisées par cette humidité, il faut
dès ce stade diminuer la fréquence des arrosages.
Avec leur système racinaire bien implanté, ces plantes tolèrent bien une augmentation de la
tension du sol, particulièrement en période de temps couvert.
De la pré-pommaison à la récolte
A ce stade, la plus forte évaporation des feuilles les plus âgées favorise leur alimentation au
dépend de celles en formation. Toute irrégularité ou rupture dans l’alimentation hydrique les
fragilise, et entraîne des nécroses qui apparaîtront en fin de culture sur la couronne
intermédiaire. Les conditions climatiques ambiantes sont bien entendu déterminantes dans
l’apparition de ces problèmes et doivent être prises en compte dans la gestion des
irrigations.
Nos essais en période à risque ont montré que si des tensions supérieures à 600 mb sont
sans incidence sur la prise de poids de la laitue, dépasser 400 mb accroît très fortement le
nombre de plantes touchées par la nécrose.
Maintenir si possible des valeurs proches de 350 mb permet une récolte correcte tout en
obtenant un sol apte à une remise immédiate en culture dans les meilleures conditions.
Les maraîchers des Pyrénées Orientales prennent leurs tensions
Depuis 1997 et dans l’objectif de faire au mieux pour la santé de leurs cultures, de
nombreux maraîchers du Roussillon prennent les tensions de leurs parcelles.
Quelques minutes consacrées à cette mesure par semaine leur facilitent les décisions à
prendre pour les irrigations.
Régulariser l’alimentation des salades, c’est améliorer leur qualité et éviter tout gaspillage
d’eau et d’engrais.
Cette démarche s’intègre dans le souci sans cesse croissant de produire mieux pour la
satisfaction des consommateurs et le respect de l’environnement.