Génétique des populations - 1ère année AgroParisTech – 10/2016
La génétique des populations s'intéresse à la composition génétique des populations et à ses
variations dans l’espace et dans le temps. Elle fournit un cadre formel permettant de décrire
cette composition, de comprendre les mécanismes qui déterminent l'évolution des
populations, pour reconstruire leur histoire ou prédire leur évolution future. Ses applications
concernent les divers domaines de, l’évolution, la sytématique, la gestion des populations
naturelles ou domestiques (sélection, conservation, lutte...), la gestion de la biodiversité, et de
domaines qui ont trait à la diversité génétique humaine (médecine, épidémiologie, pharmaco-
génétique, médecine légale...)
Quelques définitions :
Gène : unité d'information biologique, transmise au cours des générations, codant pour une
fonction. Correspond à une séquence d'une macromolécule (ADN ou ARN) transmise
telle quelle (à de rares modifications près), transcrite et généralement traduite par un
système biochimique idoine, ce qui permet l'expression d'une activité biologique.
Locus : historiquement, position du gène sur le chromosome. En génétique des
populations, ensemble de gènes homologues (classe d'homologie). Deux chromosomes
ou deux gènes sont homologues s’ils s’apparient et s’excluent mutuellement à la
méiose : on ne trouvera donc pas deux gènes homologues présents en même temps dans
une cellule haploïde.
Gènes allèles : deux gènes homologues sont dits allèles quand ils ont des formes
différentes. Un allèle est donc une classe de gènes homologues qu’on ne distingue pas
entre eux au niveau phénotypique. Le phénotype est ce qu’on observe, il dépend donc
du niveau d’observation. Dès lors, le nombre d’allèles identifiés à un locus dépend lui
aussi du niveau d’observation. Par exemple, pour une enzyme on peut trouver deux
allèles lorsqu’on s’intéresse à sa fonctionnalité (fonctionnelle vs non fonctionnelle),
mais au sein de chacun de ces deux allèles il est possible d’observer différentes
séquences protéiques et en remontant jusqu’aux gènes différentes séquences
nucléotidiques. Pour une même protéine, le nombre d'allèles trouvés au niveau des
séquences est en général beaucoup plus élevé que le nombre observé au niveau
macroscopique.
Gènes identiques par descendance : gènes issus de la transmission d'un même gène
ancestral, sans qu'aucune mutation ne se soit produite dans la chaîne de parenté.
Haplotype : séquence (pouvant couvrir plusieurs gènes et séquences non codantes, et
même tout un chromosome) qu'on reconnaît comme différente d'une autre séquence
homologue. Plus particulièrement utilisé pour désigner le génotype haploïde pour un
ensemble de gènes ou séquences étroitement liés sur un chromosome (donc tendant à
être hérités en bloc) et différent d'un autre en plusieurs sites. Le terme s'est imposé avec
le développement des méthodes moléculaires permettant de caractériser les séquences
d'ADN.