effet un rôle majeur dans l'éducation du patient et son incitation à l'observance du traitement. Le
second point est la réalisation d'un prélèvement capillaire pour préserver le capital veineux des
patients. Le véritable besoin est donc celui d'un résultat instantané obtenu après prélèvement non
traumatisant, dans le cadre de la consultation spécialisée de diabétologie. Dans toutes les autres
situations (hospitalisation, suivi en pratique courante, urgence), le dosage délocalisé de l'HbA1c ne se
justifie pas.
La réponse à la demande des cliniciens doit faire la part entre les deux éléments. Le simple motif de
prélèvement non traumatisant ne justifie en aucun cas une délocalisation : le prélèvement capillaire
est compatible avec de nombreuses techniques classiquement utilisées au laboratoire. La solution la
mieux adaptée doit être étudiée au cas par cas dans chaque centre. En revanche, le motif de rapidité
d'obtention des résultats doit être sérieusement considéré car il correspond à un besoin clinique réel.
La délocalisation peut être envisagée si aucune autre solution satisfaisante ne peut être mise en
place. La première possibilité est le dosage de l'HbA1c au laboratoire pendant la consultation ; les
techniques les plus spécialisées comme la CHLP (chromatographie liquide haute performance)
peuvent alors être utilisées. Ce choix nécessite la mise en œuvre de moyens adaptés (prélèvement
capillaire, transport immédiat, méthode de dosage rapide), et la solution doit être acceptable en
termes de locaux, de personnel et de coût. La seconde possibilité est de réaliser le dosage quelques
jours avant la consultation. Il faut alors que le résultat soit comparable d'un laboratoire à l'autre, ce
qui implique l'utilisation d'une technique standardisée, et que la contrainte de déplacement soit
acceptable pour le patient.
Si une solution de délocalisation est décidée, elle doit répondre aux recommandations générales
édictées par la SFBC [4], aux règles de qualité du Guide de bonne exécution des analyses de
biologie médicale (GBEA), et la technique mise en place doit être standardisée selon les
recommandations de la SFBC [1]. Ces critères rendent obligatoire l'implication du biologiste dans le
choix des méthodes, le contrôle et la validation des résultats, et ne peuvent être respectés sans
l'instauration d'un véritable dialogue clinicien-biologiste prenant en compte les compétences
respectives des protagonistes. En particulier, l'étude analytique des méthodes doit être très
soigneuse. Par exemple, les appareils délocalisés utilisent le plus souvent des méthodes
immunologiques et ne permettent pas la détection des hémoglobines anormales. Ce point doit être
pris en compte en fonction du recrutement du service. Par ailleurs, l'évaluation du coût est
indispensable. Comme dans les autres cas de biologie délocalisée, il existe un surcoût notable (un
dosage par méthode immunologique vaut environ deux fois plus cher qu'un dosage par CLHP). Celui-
ci doit faire l'objet d'une étude approfondie, et les conséquences budgétaires doivent être clairement
identifiées. Cela implique un respect des indications des dosages délocalisés et un contrôle régulier,
bilatéral, de l'évolution des dépenses.
Au total, la délocalisation des dosages d'HbA1c ne concerne en réalité qu'une situation bien précise
(la consultation spécialisée de diabétologie) et ne remet pas en cause son évaluation dans les
laboratoires. Dans la plupart des autres situations (hospitalisation, suivi par le médecin traitant), le
problème ne se pose pas. Des alternatives acceptables à la délocalisation sont possibles et, le plus
souvent, souhaitables. Elles nécessitent toujours une qualité optimale des techniques. Si, dans
certains cas, le principe de délocalisation est admis, la solution doit respecter les compétences
respectives des cliniciens, des biologistes et les exigences de moindre coût.
Références
1. Gillery P, Bordas-Fonfrède M, Chapelle JP, Hue G, Périer C. Hémoglobine glyquée : le temps de
la standardisation est venu. Ann Biol Clin 1998 ; 56 : 249-51.
2. Gillery P, Bordas-Fonfrède M, Chapelle JP, et al. HbA1c : concertation clinico-biologique pour la
standardisation des méthodes de dosage. Diab Metab 1999 ; 25 : 283-7.
http://www.john-libbey-eurotext.fr/fr/print/e-docs/00/00/C6/28/article.phtml (2 sur 3)20/03/2009 10:55:22