Agents Infectieux, Hygiène – Les bactéries: morphologie, taxonomie, physiopathologie
III. La transduction
On retrouve de nouveau le système bactérie donatrice/réceptrice. Le transfert d'ADN se fait par
l'intermédiaire des phages (=virus). Tout le monde vivant est infecté par des virus. On a même découvert à
Marseille un virus qui touche un virus. On distingue plusieurs types de phages :
-tempérés : transfert de matériel génétique, non pathogènes
-virulents : entraînent lyse de la bactérie
Ce phénomène concerne de nombreuses bactéries.
Le phage s'accroche à la surface de la bactérie, il lui injecte de l'ADN grâce à un tube. La fixation se fait
via un récepteur. Il faut que le virus fasse un trou dans la paroi pour pénétrer dans la bactérie grâce à une
enzyme : le lysozyme. La bactérie se met à produire des protéines du phage, et donc de nouveaux phages
(réplication, puis assemblage et libération) qui vont aller infecter d'autres bactéries.
La transduction peut être localisée (restreinte, spécifique), c'est le cas chez les phages tempérés, qui ne
tuent pas les bactéries. Le phage s'intègre au génome de la bactérie. Elle produit le génome du phage comme
elle produit ses propres gènes. En reproduisant l'ADN du phage, elle peut parfois ajouter des gènes viraux au
gène bactérien. C'est ce qu'on appelle la conversion lysogénique. Les bactéries d'une même espèce peuvent
donc avoir des pathogénicités particulières, acquises par l'infection du phage. Ce sont très souvent des toxines.
(Il peut aussi y avoir des transferts de gènes situés à proximité du gène).
La transduction peut être aussi généralisée avec des phages virulents, il y a des transferts aléatoires de
gènes.
IV. Transposition
C'est l'intégration directe de morceaux d'ADN, plus ou moins grands, une succession de gènes, transférés
entre bactéries la plupart du temps à l'intérieur du chromosome mais aussi dans les plasmides en l'absence
d'homologie de séquence nucléotidique (recombinaison illégitime). Les gènes sont dits transposables et
s'organisent en structures appelées transposons. Ces fragments d'ADN peuvent donc être extra
chromosomiques mais ils n'ont pas, contrairement aux plasmides, la capacité de se répliquer de façon
autonome, c'est-à-dire que ces transposons vont se répliquer que s'ils ont été intégrés à un chromosome. Il y a
un échange au sein du génome ou par conjugaison (par un plasmide+++).
Cette séquence comporte entre 1 et 4 gènes. Ils codent pour l'enzyme qui permet de s'intégrer ( qu'on
appelle transposase). Ces transposons vont être le support de facteurs de virulence ou de gènes de résistance aux
antibiotiques. Ces insertions se font via des séquences d'insertion. Le transposons cherche au niveau du
chromosome l'équivalent de ces séquences d'insertions. On observe grâce à ce transfert une augmentation de la
taille du génome.
Tous ces mécanismes de transfert génétique vont expliquer la plasticité du génome bactérien.
On a commencé assez récemment à étudier le génome des bactéries. On s'est rendu compte en prenant par
exemple le génome d'Escherichia Coli qu'en fait le « corps génome », la partie commune aux escherichia coli
n'est qu'une partie modeste (même pas la moitié), le reste n'étant constitué que de gènes extérieurs qui ont été
transférés entre différentes souches. La plupart du temps, le transfert se fait entre espèces voisines mais
également avec des choses très éloignées (on peut retrouver des séquences de virus, d'eucaryotes..). Le génome
bactérien est donc extrêmement plastique. On peut avoir une formation de super souche de bactéries pathogènes
à tout moment, nous ne sommes pas dans un monde fini.
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