n’est pas capable de se différencier dans plus d’un sous-type de cellules cardiovasculaires
(cellules cardiaques, endothéliales, épicardiques et cellules musculaires lisses),
contrairement à leur capacité de donner tous les sous types de cellules cardiovasculaires in
vitro. Ceci suggère que le destin final des progéniteurs cardiovasculaires pourrait être régulé
par des facteurs environnementaux que ces cellules rencontrent au cours de la
morphogénèse cardiaque. “Nous étions extrêmement surpris de découvrir que les
progéniteurs cardiovasculaires précoces avaient une contribution régionale aussi étroite et
n’étaient pas capable de se différentier en plus d’un type cellulaire comme le font les
progéniteurs cardiaques tardifs. Cela nous amène à repenser fondamentalement la manière
dont le coeur se forme” commente Fabienne Lescroart, la première auteur de cette étude.
A l’aide de nouveaux outils génétiques pour isoler pour la première fois les progéniteurs
cardiaques précoces au cours du développement embryonnaire, Fabienne Lescroart, Samira
Chabab et leurs collègues ont défini les caractéristiques moléculaires de ces différents
progéniteurs montrant que bien que très similaires moléculairement, ces progéniteurs
présentent aussi des différences notables, consistantes avec les régions du cœur et le(s)
type(s) de cellules cardiovasculaires qu’ils vont donner. De plus, la caractérisation
moléculaire de nombreuses cellules uniques a démontré que les progéniteurs cardiaques
étaient moléculairement hétérogènes et exprimaient différentes combinaisons de gènes qui
définiront le destin cellulaire de chaque progéniteur. Comprendre comment cette spécificité
est atteinte sera important pour instruire et/ou restreindre le destin des progéniteurs
cardiovasculaires multipotents dans un type cellulaire particulier in vivo. Les réponses à ces
questions seront importantes pour imaginer de nouvelles stratégies pour diriger la
différentiation des cellules souches embryonnaires (ESC) et des cellules pluripotentes
induites (iPS), directement en une population pure de cardiomyocytes qui permettra
d’améliorer la thérapie cellulaire des maladies cardiovasculaires.
En conclusion, ce travail dévoile comment le cœur est formé à partir de populations de
progéniteurs temporellement distincts qui vont former différentes régions du cœur et donner
différents types de cellules cariovasculaires. Ce travail fournit pour la première fois une
analyse clonale temporelle du développement cardiaque et la première analyse moléculaire
des progéniteurs cardiaques au cours des étapes très précoces du développement
cardiaque. “Cette nouvelle étude change réellement la manière dont nous voyons le
développement cardiaque et a des implications importantes pour mieux comprendre
l’étiologie des malformations cardiaques congénitales. Elle devrait être le point de départ de
futures études pour comprendre comment un progéniteur cardiovasculaire acquiert un destin
particulier et contribue à la formation d’une région particulière du cœur. Ceci pourrait ainsi
être applicable pour la thérapie cellulaire nécessaire pour la réparation cardiaque »
commente le professeur Cédric Blanpain, le directeur de ce travail.
Ce travail a été soutenu par le FNRS, la Fondation ULB, la Fondation contre le Cancer, le
Conseil Européen de la Recherche (ERC) et la Fondation Bettencourt Schueller (C.B. et
F.L.). Cédric Blanpain est un investigateur du WELBIO. Fabienne Lescroart a été
séquentiellement soutenue par le FNRS et un EMBO long-term fellowship. Samira Chabab
est soutenue par une bourse du FRS/FRIA.