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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 20 April 2017
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la floraison de n'importe quelle espèce cultivée est intéressant puisque les mécanismes sous-jacents sont
susceptibles d'être exploités afin d'augmenter le nombre de fruits produits par la plante ».
De la production de feuilles à la production de fleurs
Avant de plonger au cœur des mécanismes génétiques qui contrôlent la floraison de la tomate, il est important
de comprendre les différentes étapes de la floraison des plantes en général. « Ce qui édifie la partie aérienne
de la plante, c'est-à-dire la tige et les feuilles, s'appelle le méristème apical. Les cellules qui composent ce tissu
végétal gardent un haut potentiel de multiplication et de différenciation, il s'agit de cellules souches », explique
Claire Périlleux. Lorsque la plante est en phase de croissance végétative, le méristème apical ne produit que
des feuilles et des segments de tige. Puis, en général suite à un signal provenant de l'environnement tel que
la durée du jour ou l'intensité de la lumière, la plante passe de la croissance végétative à la floraison. « Chez
la tomate, la floraison est devenue autonome. C'était à la base une plante de jour court mais au fil des contre-
sélections effectuées par les horticulteurs, sa floraison est devenue indépendante de la durée du jour. Mais
on observe encore un effet accélérateur des hautes intensités lumineuses», précise la chercheuse.
Une fois le temps de la floraison arrivé, selon les plantes, les choses peuvent se dérouler de deux manières.
Soit le méristème apical lui-même va produit une fleur, épuisant ainsi toute la réserve des cellules souches. Il
n'y aura alors qu'une seule fleur, comme dans le cas de la tulipe par exemple. Soit, si la plante doit produire
plusieurs fleurs, le méristème apical subit certaines modifications lui permettant à la fois de produire une fleur
et de maintenir une réserve de cellules souches pour être capable de produire d'autres fleurs. « C'est ce qu'on
appelle un méristème inflorescentiel », indique Claire Périlleux. « Il s'agit d'un mécanisme général que l'on
retrouve chez toutes les plantes à inflorescences telles que le blé, les vignes, la tomate etc. », poursuit-elle.
L'endroit et la manière dont les cellules souches sont maintenues conditionnent la forme de l'inflorescence.