qu'en voyant autrui, qui est différent, que je prends conscience de moi-même comme être
pensant, différent des autres. De plus je n'existe que si autrui me reconnaît lui aussi
comme conscience, d'ou le désir humain de reconnaissance de soi par autrui afin
d'exprimer pleinement sa conscience.
Sans autrui je ne suis donc rien, je n'existe pas, L'homme n'est donc absolument pas
indépendant d'autrui mais Autrui apparaît même comme nécessaire à la constitution de la
conscience de soi qui permet à l'homme d'être une substance pensante par soi-même.
En effet, La conscience qui permet, nous l'avons vu à l'homme, être pensant, de
penser par lui-même, n’est pas entièrement séparée d’autrui, c'est à dire "l'autre, le moi
qui n'est pas moi" comme le définit J. P. Sartre, elle est même au contraire ouverte sur les
autres et sur le monde qui l'entoure.
Cette nécessité d'Autrui dans la constitution d'une personne humaine tient du fait que je
suis tel que j'apparais au regard d'autrui, Sartre affirme même "qu'Autrui est le médiateur
entre moi et moi-même".
Ainsi, par exemple, Je ne peux avoir d’ambition seul, car l’ambition implique la
reconnaissance d'Autrui, le désir que les autres adhèrent à ma pensée, peut-on alors
penser dans ce cas, sans se soucier de ce que pensent les autres ?
En outre, lorsqu'un individu réalise un geste vulgaire ou maladroit, il ne ressent pas par lui
même le sentiment de honte, ce n'est que par la présence d'Autrui que le sentiment de
honte sera généré, la honte vient du fait qu'il y a une reconnaissance de sa conscience par
autrui, qui me fait être a mes propres yeux ce que je suis pour lui et qui rend alors difficile
l'expression de la conscience sans référence à Autrui.
Pareillement, l'influence d'autrui est présente dans toutes les marques de l'humanité, tel
que la sympathie qui n'est que la participation involontaire aux émotions d'autrui ou même
le dialogue, reconnaissance et intégration de la pensée d'autrui. Je ne suis donc une
conscience de soi que si je me forge et me forme à travers la négation d'autrui, une notion
d'"intersubjectivité" entre les individus mis en évidence par Hegel dans la dialectique du
maître et de l'esclave. Le cogito de Descartes, "je pense, je suis" provient, selon Hegel à la
fois de soi-même et d'Autrui : Autrui est indispensable à notre existence. la conscience est
donc indéniablement liée à Autrui et est en quelque sorte soudé aux autres et à leur
présence.
Si, l'homme est un être pensant et conscient, donc pensant par lui-même, mais que cette
conscience est nécessairement liée à la présence d'autrui qui renforce son existence, nous
verrons enfin que la relation d'intersubjectivité entre consciences apparaît être une
relation conflictuelle qui implique une domination intellectuelle par la pensée d’individus
au dépend d’autres individus.
En effet, dans un premier temps du moins, la volonté de reconnaissance d'autrui
rendue nécessaire pour la constitution d'une conscience, est une confrontation entre deux
êtres qui ne considèrent pas que la reconnaissance à autrui se face autrement que par