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1. Introduction | Pathogenèse1, 2
Introduction
Environ 20 % de la population occidentale répond à la défini-
tion d’une consommation d’alcool à risque pour la santé, et 5 %
à celle d’un abus d’alcool ou d’une dépendance selon les critères
du DSM-IV.
En Suisse, les coûts directs et indirects liés à la consommation
d’alcool se montent à environ 7 milliards de francs suisses, alors
que cette consommation en rapporte environ 9 milliards à l’éco-
nomie.
La dépendance à l’alcool est une maladie chronique du sys-
me nerveux central assoce à des modifications des circuits
neuro-hormonaux de la récompense. La composante génétique
explique environ 50 % du risque de devenir dépendant à l’alcool.
Pathogenèse
Lors d’une consommation d’alcool à risque chronique, on note
une augmentation des maladies somatiques et psychologiques,
alors que les risques ls à des consommations aigs d’alcool
sont plutôt le coma éthylique, les accidents et la violence.
13Consommation
d’alcool
COPYRIGHT
Prévention 
13. Consommation d’alcool
2. Définition | Classification
Verre standard
Un verre standard correspond à environ 12 g d’alcool pur, soit :
une bière de 2,5 dl,
un verre de vin de 1,2 dl ou
0,25 dl d’alcool distillé à 4.
Consommation d’alcool à risque
Une consommation d’alcool à risque aiguë ou chronique pour la
santé peut être définie selon les normes suivantes :
Homme < 65 ans Femmes à tout âge
et hommes > 65 ans
Consommation
à risque chronique
> 14 boissons alcoolisées
standard par semaine
> 7 boissons alcoolisées
standard par semaine
Consommation
à risque aiguë
> 4 boissons alcoolisées
standard par occasion
> 3 boissons alcoolisées
standard par occasion
Critères de dépendance à l’alcool (DSM-IV)
Au moins trois des critères suivants doivent avoir été présents
conjointement pendant une période donnée (au moins un mois)
durant la dernre ane :
1. Tolérance (diminution de l’eet à dose égale ou augmentation de
la dose pour maintenir l’eet)
2. Symptômes de sevrage après l’arrêt de la consommation
3. Perte de contrôle de la consommation (l’alcool est pris en quan-
tité plus importante ou sur une due plus longue que prévu)
4. sir persistant ou effort infructueux pour diminuer ou
contrôler la consommation d’alcool
5. Beaucoup de temps passé à se procurer ou consommer de l’al-
cool, ou à récupérer de ses eets
6. Abandon des activités sociales, professionnelles ou de loisirs à
cause de la consommation d’alcool
7. Poursuite de la consommation malgré des problèmes de santé
physiques ou psychiques
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3. Drapeaux rouges
Situations à risque
but de consommation précoce
Troubles de la personnalité antisociale
Troubles de l’humeur
Instabilité familiale
Histoire familiale de consommation d’alcool
ÄSituations à risque de dépendance.
Critères d’urgence
Facteurs de risque à rechercher lorsqu’un sevrage d’alcool est envisa:
Consommation quotidienne de tranquillisants (benzodiazépines
ou barbituriques) au cours du dernier mois
Antécédents de crise convulsive ou de delirium tremens
Co-morbidité psychiatrique ou médicale sévère
Présence de signes de sevrage avec une alcoolémie >
1 ‰
Tachycardie > 120/ min
Infection active
Consommation d’alcool maximale sur 24 h au cours de la vie
> 30 verres
ÄLa présence d’un seul de ces critères prédit un sevrage compliqué
(épilepsie, delirium tremens) et doit inciter à une prise en charge
hospitalière. Il s’agit néanmoins de contre-indications relatives à un
sevrage ambulatoire et le choix du patient devrait être privilégié.
4. Diagnostic | Dépistage2
Après avoir demandé la permission au patient d’aborder la consom-
mation d’alcool, on peut préciser le nombre de verres standard par
semaine en évaluant la consommation par deux questions :
En néral, combien de jours par semaine buvez-vous de l’alcool ?
Un jour de consommation habituel, combien de verres standard
buvez-vous ?
Prévention 
13. Consommation d’alcool
Ceci permet d’évaluer si le patient présente ou non une consom-
mation à risque et, le cas échéant, de rechercher les critères de
pendance ou d’abus.
Plusieurs questionnaires ont été élaborés pour repérer les consom-
mations d’alcool à risque. LAUDIT (Alcohol Use Disorder Iden-
tification Test), développé par l’OMS, est un test auto-administ
portant sur la consommation des 12 derniers mois (cf. Annexe 1g :
Score AUDIT). Ce test, qui comprend 10 items, a une sensibilité de
70 % et une spécificité de 80 à 90 % pour repérer :
une consommation d’alcool à risque : AUDIT ≥ 5 ou
une dépendance à l’alcool : AUDIT ≥ 8.
Le sevrage d’alcool
Ce syndrome apparaît généralement dans les 12 heures qui
suivent l’art ou la diminution de la consommation d’alcool.
Tableau 1. Signes et symptômes du syndrome de sevrage d’alcool
Symptômes mineurs Symptômes majeurs
Système
neurologique
Tremor
Céphalées
Crise d’épilepsie
Système
psychiatrique
Insomnie
Anxié
Agitation psychomotrice
Hallucinations visuelles
ou auditives
Système
autonome
Palpitations
Sudation
Hypertension et tachycardie
Nausées et vomissements
Hyperthermie
En règle générale, les symptômes sont maximaux entre 48 et 72
heures, sauf pour le delirium tremens. Ce dernier se manifeste par
une agitation psychomotrice, une hyperthermie et des hallucina-
tions visuelles ou auditives. Son pic se situe entre le 5e et le 7e jour.
A noter que l’épilepsie peut survenir précocement, parfois même
avant l’apparition d’autres signes mineurs tels que des tremble-
ments ou de l’irritabilité.
A

Lencéphalopathie de Gayet-Wernicke
L’encéphalopathie de Gayet-Wernicke est une complication neu-
ropsychiatrique aiguë secondaire à un déficit en thiamine (vita-
mineB1), fréquemment rencontrée chez les grands consommateurs
d’alcool (patients alcoolodépendants).
La triade clinique classique ataxie, confusion et troubles oculomo-
teurs nest présente que chez 10 % des patients. Certains signes
comme la confusion ou l’ataxie se retrouvent également en cas
d’alcoolisation aiguë, rendant ainsi le diagnostic dicile.
Des études post-mortem ont démontré le problème du sous-dia-
gnostic de cette aection, puisque 10 à 20 % des alcoolodépendants
présentaient des lésions cérébrales compatibles alors que la majo-
rité d’entre eux navait pas été diagnostiqués pour cette aection.
5. Prise en charge | Traitement2-18
Le sevrage d’alcool
La majorité des sevrages de l’alcool peut s’eectuer sur un mode
ambulatoire pour autant que le patient ne présente pas de facteurs
de risque d’un sevrage compliqué.
Les benzodiapines sont les molécules de choix du syndrome de
sevrage alcoolique car elles ont une bonne marge thérapeutique.
Elles sont les seules dont l’ecacité est démontrée pour prévenir
les crises d’épilepsie et le delirium tremens.
Plusieurs études ont montré qu’un schéma d’administration de
benzodiazépines en fonction des symptômes réduisait de manière
importante la durée du traitement médicamenteux et les doses de
benzodiapines, tout en étant aussi sûr, ecace et confortable
pour le patient qu’un schéma à dose fixe.
En pratique, on peut privilégier le schéma «
symptomatique
»
sauf pour les patients à risque de faire un sevrage compliqué,
pour lesquels un schéma à dose fixe est recommandé.
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