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Introduction
L’agriculture continue d’occuper une place importante dans l’économie sénégalaise malgré la
baisse de sa participation dans la formation du PIB. Elle emploie près de 60% de la population
active et contribue à hauteur de 10% dans la formation du PIB (MEFS, 2011). Avec la
politique de diversification de l’Etat certaines filières, identifiées comme porteuses, ont connu
un regain d’intérêt. L’horticulture est désignée comme l’une de ces filières porteuses du fait
de la vaste gamme de produits qu’elle met sur les marchés locaux et extérieurs et du niveau de
revenu qu’elle génère pour les paysans, notamment en zone urbaine et périurbaine. La
production horticole a connue un second essor après celui des années 70, lui permettant de
passer d’environ 150 000 à 228 000 tonnes entre 1992 et 2000 et à 429 000 tonnes en 2007
soit une croissance de 5.5% par an (statistiques DH, 2007).
Une telle croissance de la production a pour conséquence une amélioration des exportations
qui suivent la même tendance. La filière d’exportation de produits horticoles du Sénégal a
commencé à se développer dès le début des années 1970. Le Sénégal jouit non seulement
d’un climat favorable mais aussi d’une bonne position géographique pour exporter des
produits tropicaux hors saison. Les exportations sont passées de 6 175 tonnes en 1995 à 9 000
tonnes en 2000 et 31 000 tonnes en 2009. Les principaux marchés ciblés sont les pays
limitrophes et l’Union Européenne (Statistiques DH, 2003 ; Niane, 2004).
Le secteur horticole est devenu l’une des priorités pour la politique nationale de
diversification des cultures, de sécurité alimentaire, d’investissement, de réduction de la
pauvreté, d’accès aux marchés extérieurs et d’augmentation des revenus. Les documents de
politique agricole de l’Etat que sont : Déclaration de Politique de Développement Agricole
(DPDA), Plan Directeur Horticole (PDH), Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(DSRP), Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP), Plan REVA (Retour vers
l’Agriculture), Stratégie de croissance accélérée la grappe Agriculture Agrobusiness,
constituent une illustration parfaite de l’importance du secteur horticole dans l’économie
sénégalaise.
Cependant, pour les produits horticoles comme pour tous les autres produits agricoles, le
principal problème des exportations sénégalaises est la qualité. La contamination à
l’aflatoxine pour l’arachide, les résidus de pesticides pour les fruits et légumes, le calibrage et
l’épuration pour la gomme arabique constituent des obstacles de taille pour les exportations.
Les producteurs et les exportateurs ont besoin d’une formation en matière de compétence
techniques et de gestion de même qu’un accès au capital d’exploitation. En plus de la
compétitivité liée au prix, la compétitivité liée à la qualité constitue un problème pour la
politique sectorielle des pays africains. Certaines techniques de production sont liées au faible
niveau de formation et d’information des producteurs. Au Sénégal seuls 27% des producteurs
emploient des techniques de production soutenables dans le secteur horticole (Gueye, 2009).
La compétitivité sur le marché extérieur ne se limite pas seulement au prix mais prend en
compte aussi l’aspect qualité incluant le respect de l’environnement et des conditions sociales.
En ce qui concerne la filière horticole sénégalaise, la mauvaise utilisation des pesticides
constitue un vrai problème pour la qualité des fruits et légumes frais. Une large gamme de
pesticides est utilisée par les producteurs dont les plus connus sont : métamedophos, dikofol,
dimethovat, malathion, Tamaron, batik, douzebane et sulfur. Les pesticides sont souvent
appliqués juste avant la récolte. L’utilisation continue du même pesticide conduit à la
résistance des parasites. Ce qui conduit souvent les producteurs à utiliser des pesticides
recyclés sur le marché et qui ne sont pas destiné à l’origine aux produits alimentaires. De
même les laboratoires nationaux ont retrouvé des résidus de polluant organique dont le DDT,