
Benoît TINE 
Enseignant-Chercheur en Sociologie 
Département de Sociologie 
Université Assane Seck de Ziguinchor (Sénégal) 
Chercheur associé au Laboratoire Printemps (UMR CNRS-UVSQ) 
 
 
 Quinzièmes Journées Internationales de Sociologie du Travail (JIST) 
Athènes - 11-12-13 mai 2016 
« Crise(s) et mondes du travail » 
 
Axe 2. Travail et emploi : entre décomposition, recomposition et opportunités 
 
 
 
Résumé : 
Les trajectoires d’emplois des jeunes au Sénégal en temps de crise : entre « 
emplois faute de mieux » et débrouillardise  
 
 
Le Sénégal, à l’instar de beaucoup de pays du Sud, est caractérisé par une crise chronique depuis 
les  années  70.  Le  chômage,  le  sous-emploi,  la  précarisation,  le  secteur  informel  et  la 
flexibilisation de l’emploi sont parmi les aspects les plus visibles de cette crise commune à 
plusieurs pays africains. En effet, ce contexte socioéconomique morose qui apparaissant plus 
instable qu’incertain, voit la frange la plus jeune de sa population être touchée de plein fouet 
par le chômage et la précarité. En effet, les  conditions  d’accès  à  l’emploi  des  jeunes  sont 
affectées  par  l’ampleur  structurelle  du  chômage  et  le  Sénégal  semble  aujourd’hui  encore 
incapable  de  générer  une  économie  émergente.  Les  centres  d’appels  et  les  institutions  de 
microfinance (IMF) sont caractéristiques de cette crise. Si les premiers cités accueillent en 
attendant cette jeunesse désœuvrée, les IMF peuvent constituer une alternative. A travers ces 
deux terrains situés en région dakaroise, cet article décrit d’abord la réalité du travail qui voit 
arriver de  plus en plus  de jeunes diplômés,  souvent peu  employables et identifiés comme 
population à risques. Ensuite il fait un diagnostic en partant des maux qui ont pour noms : 
déphasage  entre  l’offre  de  formation  et  la  demande  du  marché,  clientélisme  etc. Enfin, cet 
article mène une réflexion sur des solutions durables en liant par exemple le savoir au savoir-
faire.