Vasodilatation paradoxale
Quand la température cutanée descend en
dessous de 15°C, une vasodilatation apparaît et
le flot sanguin augmente localement entraînant
une augmentation des pertes de chaleur. Cette
réaction est qualifiée de paradoxale.
Si l'exposition au froid est prolongée, des
périodes de vasodilatation et de vasoconstriction
s'alternent. Ce phénomène est appelé «hun-
ting» ou «échappement». Cette vasodilata~
tion est aussi provoquée par les vaisseaux
sanguins musculaires. Elle a pour but d'éviter
une gelure des tissus cutanés et sous-cutanés
(13,16).
Effets physiologiques (8,9,10,12,23,25)
EFFETS SENSITIVO-MOTEURS:
analgésie, relaxation musculaire
Les récepteurs à la douleur (terminaisons
libres) sont probablement rapidement sensibles
à l'application du froid. L'action exacte de la
cryothérapie sur ces récepteurs n'est pas encore
parfaitement établie (dépolarisation membra-
naire ?). Le froid exerce aussi un effet inhibiteur
central (<< gate control theory ») sur la douleur
transmise par des fibres de petit calibre.
Un ralentissement de la vitesse de conduction
nerveuse intervient lorsque la température tissu-
laire peut être abaissée en dessous de 15°C. La
sensibilité au froid dépend du calibre et du taux
de myélinisation des fibres nerveuses transmet-
tant l'information. Les petites fibres myélinisées
transmettant la douleur sont les plus sensibles
à l'action du froid.
Une application efficace du froid complète
l'effet analgésiquepar une diminution de l'excita-
bilité des fuseaux neuromusculaires et conduit
par là au relâchement d'une éventuelle contrac-
ture musculaire.
EFFETS VASOMOTEURS :
vasoconstriction, diminution de l'œdème,
diminution de l'inflammation
Le refroidissement tissulaire s'accompagne
d'une très rapide vasoconstriction artériollaire
Ann. Kin ésithér., 1987, t. 14, n° 6 269
et capillaire démontrée par capillaroscopie et
recherchée en cas de processus hémorragique.
Cet effet est cependant suivi dans un délai
variable selon l'endroit et la durée du traitement
d'un échappement avec vasodilatation des vais-
seaux plus profonds.
L'abaissement de la température locale va
ralentir le métabolisme tissulaire et diminuer les
besoins en 02 cellulaire. Il entraîne également
une augmentation de la perméabilité membra-
naire avec amélioration de l'absorption des
liquides intersticiels.
L'utilisation du froid permettra par son
application locale immédiate de limiter les
dégâts en cas de traumatisme tissulaire localisé
en diminuant l'hémorragie locale, en limitant
l'œdème et le métabolisme cenulaire du tissu
lésé.
EFFETS NEUROMUSCULAIRES :
diminution de la spasticité (22,27)
Le froid modifie la spasticité d'un groupe
musculaire en diminuant l'excitabilité neuro-
musculaire (boucle gamma). Il facilite d'autre
part le motoneurone alpha.
Indications - contre-indications
Sans être exhaustif, nous rapportons quelques
indications cliniques à la cryothérapie en réabili-
tation, médecine sportive et rhumatologie.
INDICATIONS
Traumatismes abarticulaires aigus (entorses,
déchirures musculaires, traumatismes des par-
ties molles)
Les effetsprincipaux recherchés ici par le froid
sont l'analgésie, l'hémostase et la lutte anti-
œdème.
Pathologie abarticulaire subaigué' ou chronique
(tendinites, ténosynovites, bursites, périar-
thrites)
Les effets principaux recherchés ici sont
l'analgésie et la lutte anti-inflammatoire.