La première étape utilisée dans tous les protocoles
publiés dans la littérature passe par une concentration
de ces cellules par élimination des cellules sanguines,
soit par éclatement par choc osmotique avec l’adjonc-
tion d’un concentré hypoosmolaire ou soit par une
séparation sur gradient de concentration permettant de
récupérer seulement les cellules mononucléées.
A partir de ces échantillons cellulaires, l’ARN est
extrait puis retranscrit en ADN complémentaire. La
PCR amplifie les fragments d’ADN grâce à des
amorces choisies comme étant spécifiques de la cellu-
le à détecter et exprimées exclusivement par elles.
Chaque auteur a ses amorces personnelles (Figure 3)
rendant de ce fait difficilement comparables les études
entre elles. C’est ainsi que pour les cellules épithéliales
circulantes de prostate, le PSA est choisi de façon plus
importante, plus que le PSM (antigène spécifique de
membrane de prostate) ayant comme inconvénient de
présenter de fortes homologies avec le récepteur de la
transferrine (54%) exprimée par certaines cellules san-
guines [19]. Le gène et les transcrits du PSA sont bien
connus contrairement au PSM qui ne l’est pas complè-
tement. Il est donc plus difficile de créer des amorces
de PSM que de PSA. Malgré les techniques de concen-
tration, le nombre de cellules est faible et il est néces-
saire d’employer des techniques sensibles pour pou-
voir détecter l’ARN du PSA. Il en existe plusieurs
mais toutes passent d’abord par une première réaction
de PCR puis diffèrent.
- La technique de KATZ et al. [17] utilise une technique
de révélation du produit de PCR par un immunomar-
quage des bases préalablement marquées.
- ISRAELI et al. [19] ont préféré utiliser une «nested
PCR», technique hypersensible, consistant à réampli-
fier les fragments déjà obtenus par de nouvelles
amorces. La révélation est alors simple par migration
du produit sur gel d’agarose. Cette technique, bien que
séduisante car facile d’utilisation, s’expose au risque
de contamination d’un tube à l’autre par erreurs de
manipulation mais aussi risque de réamplifier des pro-
duits non spécifiques sources de faux positifs (6% dans
sa série).
- Une autre technique hypersensible [20] consiste,
après migration sur gel d’agarose, d’hybrider les pro-
duits obtenus par une sonde radioactive et de les révé-
ler par apposition de film hypersensible radiologique.
Toutes les variantes et dérives sont possibles mais plus
la technique se veut hypersensible et plus elle perd de
sa spécificité et fait apparaître des faux positifs pou-
vant résulter du concept de transcription illégitime,
terme sous lequel se regroupent 2 hypothèses : soit
l’ARN est sécrété à bas bruit par l’ensemble des cel-
lules et donc en augmentant la sensibilité ces ARN
sont amplifiés, soit l’ARN est synthétisé par quelques
cellules (lié au hasard) non prostatiques.
CONCLUSION
Le PSA reste une protéine sécrétée de façon majoritai-
re par les cellules épithéliales prostatiques et donc
l’amplification de son ARN messager reste une métho-
de permettant de détecter des cellules épithéliales pros-
tatiques circulantes dans le sang veineux périphérique.
Cependant, le taux d’expression du PSA est variable en
fonction du grade (les cellules les moins différenciées
correspondant à des tumeurs les plus agressives) et du
traitement institué (antiandrogènes). L’homologie de
séquence de l’ADN complémentaire entre hKLK 1,
hKLK 2 et PSA expose au risque d’amplifier des gènes
dont on ne connaît pas la signification (pour hKLK 2)
ou qui sont exprimés par d’autres cellules de l’organis-
me (hKLK 1) d’où une perte de spécificité.
Les années à venir seront riches d’études cliniques
comportant des applications de la PCR ou RT-PCR
dans le domaine carcinologique. La connaissance du
gène du PSA et de la famille des kallicréines permet de
comprendre le fondement de la détection des cellules
circulantes dans le cancer de prostate.
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