Qu’est-ce que le glaucome ?
On appelle glaucome une maladie de
l’œil qui entraîne une destruction
progressive du nerf optique.
Dans son état normal, le nerf optique est
constitué de plus d’un million de fibres.
En cas de glaucome, les fibres de la pé-
riphérie du nerf optique sont détruites.
Une lésion caractéristique en forme de
creux, d’excavation, apparaît au fond
d’œil. Le glaucome entraîne une détério-
ration de la vision qui, non traitée, peut
aller jusqu’à la cécité. Le glaucome peut
résulter de causes multiples, mais la prin-
cipale est l’existence d’une pression trop
élevée, ce qu’on appelle familièrement la
tension, dans l’œil. C’est une maladie
d’autant plus dangereuse qu’elle évolue
sans symptôme. Le patient ne souffre
pas, ne remarque aucun trouble visuel.
Parfois même, sa tension intra-oculaire
est normale. Seul un examen soigneux fait
par un ophtalmologiste permet de le dé-
pister.
Le glaucome est une maladie sans symp-
tôme qui peut mener à la cécité. Seul un
ophtalmologiste peut vous dire si vous
êtes atteint ou pas de cette pathologie.
Il n’existe pas un
mais plusieurs glaucomes :
• Le glaucome chronique à angle ouvert :
c’est, de loin, le plus fréquent. Le tra-
béculum, filtre qui permet à l’humeur
aqueuse de s’évacuer pour rejoindre la
circulation veineuse, s’obstrue au fil du
temps du fait, généralement, d’une pres-
sion intra-oculaire trop importante mais il
existe aussi des glaucomes chez des pa-
tients dont la pression intra-oculaire est
normale. Le glaucome ne s’exprime par
aucun signe repérable. L’œil n’est ni
rouge, ni douloureux. On peut ainsi avoir
un glaucome pendant 5, 10 ou 15 ans
sans s‘en rendre compte et le découvrir
brutalement… en se retrouvant subite-
ment aveugle d’un œil.
Le glaucome chronique à angle ouvert at-
teint les deux yeux mais généralement de
façon asymétrique : un œil est plus pro-
fondément et/ou plus précocement
touché que l’autre.
Le glaucome est une mal-
adie sans symptôme qui peut
mener à la cécité
LE GLAUCOME : UNE MENACE GRAVE
TROP SOUVENT IGNOREE
60 millions de personnes touchées dans le monde, 1 million en France :
le glaucome est une pathologie aussi fréquente que redoutable.
Se développant sans symptôme, elle est souvent ignorée. C’est aujourd’hui l’une des
premières causes de cécité acquise et non réversible chez l’adulte.
La prévention par le dépistage est décisive.
Glaucome primitif à angle ouvert
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OPHTALMOLOGIE
OPHTALMOLOGIE
• Le glaucome par fermeture de l’angle ou
glaucome aigu : il se déclare brutalement
par une crise. L’œil devient rouge, la
douleur est très vive, des vomissements
peuvent survenir.
Dans ce second type de glaucome, l’an-
gle entre l’iris et la cornée se bouche
brusquement et empêche l’humeur aque-
use de sortir de l’œil pour
rejoindre la circulation veineuse. D’où une
élévation très rapide de la pression intra-
oculaire.
Certaines personnes
sont-elles particulièrement
menacées par le glaucome ?
Oui. Il existe des facteurs qui prédis-
posent au glaucome :
• l’hérédité : vous êtes un sujet à
risque si un ou plusieurs membres de
votre famille ont développé des glau-
comes. Le glaucome à angle ouvert est
une maladie héréditaire. Plusieurs gènes
responsables ont déjà été localisés.
• l’âge : le glaucome touche parti-
culièrement les adultes après 45 ans
mais les plus graves sont ceux qui survi-
ennent chez des individus jeunes : un
glaucome qui arrive à 15 ou 35 ans et
n’est pas dépisté fait courir un risque ma-
jeur de perte de la vision.
• l’origine : en France, les Bretons
sont plus touchés que les autres par le
glaucome chronique ; dans le monde, il
est particulièrement fréquent en Afrique
noire où il est aussi plus grave et plus pré-
coce. Les Japonais sont, eux, les plus
frappés par le glaucome par fermeture de
l’angle.
• certaines pathologies, comme la
myopie et le diabète, de même que cer-
tains médicaments, notamment les corti-
coïdes, favorisent l’apparition de la mal-
adie.
En revanche, l’alimentation et l’ordinateur
n’ont aucune influence sur le glaucome.
Aujourd’hui, seuls 50% des glaucomes
sont dépistés. Une enquête menée
récemment en France et aux Etats-Unis a
révélé que la moitié des personnes por-
teuses d’un glaucome l’ignoraient. Les
ophtalmologistes militent pour un
dépistage des personnes à risque qui
permettrait d’éviter ou de limiter des
détériorations de la vision aussi handica-
pantes qu’irréversibles.
Comment puis-je savoir si je suis atteint ?
Le glaucome est une maladie complexe.
Seuls des examens précis, réalisés par
un médecin spécialiste des yeux peuvent
apporter un diagnostic fiable.
4 examens clés permettent de dépister un
glaucome et/ou de surveiller son évolu-
tion :
la mesure de la pression intra-ocu-
laire, ou tonométrie : normalement la tension
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OPHTALMOLOGIE
OPHTALMOLOGIE
LE GLAUCOME :
UNE MENACE GRAVE TROP SOUVENT IGNOREE
Glaucome chronique à angle ouvert :
progression du déficit du champ visuel
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OPHTALMOLOGIE
OPHTALMOLOGIE
à l’intérieur de l’œil est comprise entre 10 et
21mm de mercure. Dans la plupart des glau-
comes, elle dépasse 21mm.
• le fond d’œil : l’ophtalmologiste
apprécie l’état du nerf optique à la
recherche de l’excavation, due à la
diminution du nombre de ses fibres
nerveuses, caractéristique du glaucome.
• l’examen du champ visuel : il
permet de dépister grâce à des tests lu-
mineux les points perçus ou non et de lo-
caliser les zones où la vision est perdue,
les “ scotomes ”.
• l’observation de l’angle irido-
cornéen.
Quels sont les traitements possibles ?
On ne sait pas aujourd’hui guérir le
glaucome mais on peut l’empêcher de pro-
gresser en
traitant la principale cause d’évolution, la
tension oculaire. Pour cela, trois grandes
catégories de traitement sont utilisées :
les collyres, le laser et la chirurgie. Ces
traitements sont le plus souvent complé-
mentaires. L’ophalmologiste prescrira celui
ou ceux qui conviennent le mieux à votre
cas.
Les collyres
Ils agissent selon différents mécanismes.
Tous ont pour objectif d’abaisser la ten-
sion intra-oculaire. Les plus utilisés sont
les collyres bêta-bloquants, associés ou
non à des collyres plus récemment
disponibles. Certains peuvent, chez cer-
taines personnes, entraîner des troubles.
L’ophtalmologiste vous prescrira celui qui
est le plus adapté à votre état.
Mettre des gouttes tous les jours pour
une ma-ladie qui - au stade où elle est
dépistée - n’entraîne aucun trouble, n’est
pas toujours évident. Pourtant, le collyre
doit impérativement être pris régulière-
ment. Le traitement ne doit jamais être in-
terrompu sans l’avis de votre médecin.
Le laser
L’ophtalmologiste
peut utiliser l’énergie
du laser dans 3 indi-
cations :
• pour augmenter
la perméabilité du
trabéculum, le filtre
qui permet l’écoule-
ment de l’humeur
aqueuse.
• pour pratiquer un
trou dans l’iris per-
mettant à l’humeur
aqueuse d’atteindre
le trabéculum
(uniquement en cas
de glaucome par fer-
meture de l’angle).
• pour diminuer la
production d’humeur
aqueuse.
Les effets du laser
sont parfois provi-
soires. Seul, l’ophtalmologiste peut vous
dire s’il s’applique à votre cas.
La chirurgie
Il existe différentes techniques chirurgi-
cales. Elles visent en général à favoriser
l’écoulement de l’humeur aqueuse en en-
levant un fragment du filtre bouché.
La chirurgie a enregistré des progrès
considérables ces dernières années. Une
nouvelle intervention permet aujourd’hui
de construire dans l’œil une valve na-
turelle qui permet à l’humeur aqueuse de
LE GLAUCOME : UNE MENACE GRAVE TROP SOUVENT IGNORÉE
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