Cela dépend des acides aminés

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Cela dépend des acides aminés...
Les acides aminés sont les éléments constitutifs des protéines. Le calcul des rations sur
la base des acides aminés digestibles est une condition importante pour assurer un ap-
provisionnement optimal de l'animal en acides aminés. De nouvelles données scientifi-
ques nous permettent d'intégrer d'autres acides aminés dans le calcul des rations, en plus
de la lysine, méthionine, thréonine et du tryptophane.
Dr. Alois Durrer; responsable technique chez Vital
A l'heure actuelle, 20 acides aminés partici-
pant à la construction des protéines sont
connus. Le corps peut en synthétiser environ
la moitié, le reste doit être amené par la
nourriture, on parle dans ce cas d'acides
aminés essentiels. Dans l'alimentation des
animaux, c'est tout d'abord l'apport en acides
aminés qui est déterminant et seulement
après celui en protéines.
Chaque composant d'un aliment ou d'une
ration a son propre profil d'acides aminés. La
proportion des différents acides aminés peut
beaucoup varier entre les composants. Pour
illustrer ces différences, on compare la te-
neur d'un acide aminé dans 100 grammes de
protéine. Par exemple, 100 g de protéine de
farine de poisson ou de protéine de pomme
de terre contiennent environ 7.36 g de lysine,
tandis que le gluten de maïs seulement 1.8
g. Les composants de haute valeur biologi-
que comme la protéine de pomme de terre,
la farine de poisson ou la poudre de lait mai-
gre se caractérisent par des teneurs élevées
en acides aminés, rapportées à 100 g de
protéine.
Jusqu'il y a quelques années, l'estimation
des besoins des animaux, de même que les
teneurs des aliments étaient basées sur l'es-
timation brute des acides aminés. Il est ce-
pendant connu depuis longtemps que la di-
gestibilité des acides aminés varie considé-
rablement d'un produit à l'autre. Citons
comme exemple la digestibilité de la lysine
dans le colza qui se situe autour de 74%
chez le porc, tandis qu'elle atteint 90% dans
la protéine de pomme de terre (voir figure).
Ces exemples démontrent bien que les aci-
des aminés bruts ne reflètent qu'insuffisam-
ment la part qui est vraiment à disposition de
l'animal pour la production de lait ou de
viande. Le problème est que la détermination
de la part des acides aminés digestibles pour
chaque composants est extrêmement labo-
rieuse et coûteuse. Seules quelques grosses
institutions ou organisations en Europe peu-
vent se le permettre. Cet énorme investisse-
ment est cependant nécessaire car le calcul
des rations est plus précis, correspond
mieux aux besoins réels des animaux et cela
permet des comparer correctement le rap-
port qualité-prix entre des composants.
C'est intéressant de remarquer que des com-
posants, semble-t-il avantageux d'après les
acides aminés bruts, le sont beaucoup moins
quand on les compare au niveau des acides
aminés digestibles. Le calcul sur la base des
acides aminés digestibles n'apporte donc
que des avantages à l'éleveur, soit au niveau
du prix de l'aliment ou des performances
meilleures des animaux suite à une estima-
tion plus précise de leurs besoins.
Les coefficients de digestibilité des acides
aminés ne sont du reste pas les mêmes
chez le cochon que chez la poule. A noter
que la digestibilité des acides aminés syn-
thétiques est de 100 %!
Des acides aminés essentiels cités au début,
4 sont actuellement pris en compte dans le
calcul des rations. La cystine aussi, même si
elle n'est pas essentielle, mais elle peut as-
sumer une partie de la fonction de la méthio-
nine.
Si l'on a un aliment composé standard et que
la teneur en protéine brute n'a pas dû être
réduite (contrairement à des cas de diarrhée
ou d'aliment appauvris en azote, écologie),
on peut partir du principe que les autres aci-
des aminés essentiels (arginine, histidine,
leucine, isoleucine, phénylalanine et valine)
sont suffisamment présents. Comme nous
avons à présent les données fiables de ces
acides aminés pour les différents compo-
sants des rations, Vital a décidé de les inté-
grer dans l'optimisation des recettes. Cela
garantit à l'éleveur une formulation de recet-
tes encore plus précise. Cet élargissement

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des critères d'optimisation des recettes est
lié à une importante charge administrative
mais profitera sans doute à nos clients et
nous mènera un pas en avant sur le chemin
d'une meilleure valorisation de l'aliment.
Vital calcule déjà depuis des années au ni-
veau de la lysine, méthionine, cystine, thréo-
nine et tryptophane digestibles. Nous avons
pu constater que les besoins étaient mieux
couverts qu'au niveau des acides aminés
bruts. En intégrant en plus d'autres acides
aminés essentiels, on augmente encore la
sécurité et la précision dans l'estimation des
besoins car il suffit qu'un seul acide aminé
soit insuffisamment présent pour limiter tous
les autres.
Ne restons donc pas assis sur de l'acquis
mais avançons en intégrant les nouvelles
connaissances pour la pratique, selon l'ex-
pression:"le mieux est l'ennemi du bien"!
Graphik: digestibilité standardisée d'acides aminés de différents composants protéiques
Digestibilité standartisée de quelques acides aminés de différents
composants
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
lysine méthionine thréonine arginine
tourteau de soja
tourteau de colza
féverolles
prot éine de pomm e de t erre
farine de poisson
poudre de lait maigre