VPI - Inkendaal

publicité
This article appeared in a journal published by Elsevier. The attached
copy is furnished to the author for internal non-commercial research
and education use, including for instruction at the authors institution
and sharing with colleagues.
Other uses, including reproduction and distribution, or selling or
licensing copies, or posting to personal, institutional or third party
websites are prohibited.
In most cases authors are permitted to post their version of the
article (e.g. in Word or Tex form) to their personal website or
institutional repository. Authors requiring further information
regarding Elsevier’s archiving and manuscript policies are
encouraged to visit:
http://www.elsevier.com/copyright
Author's personal copy
Revue des Maladies Respiratoires (2012) 29, 178—190
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
REVUE GÉNÉRALE
Indications de la ventilation à percussions
intrapulmonaires (VPI) : revue de la littérature
Indications for intrapulmonary percussive ventilation (IPV):
A review of the literature
G. Riffard a,∗, M. Toussaint b
a
Service de rééducation fonctionnelle, hôpital Nord, CHU de Saint-Étienne, 42055
Saint-Étienne cedex 2, France
b
Ziekenhuis Inkendaal, centre de ventilation mécanique pour le domicile et centre
neuromusculaire, Vlezenbeek, Belgique
Reçu le 19 février 2011 ; accepté le 13 décembre 2011
Disponible sur Internet le 9 janvier 2012
MOTS CLÉS
Désencombrement ;
Kinésithérapie
respiratoire ;
Ventilation à
percussions
intrapulmonaires
∗
Résumé
Introduction. — La ventilation à percussions intrapulmonaires (VPI) est utilisée pour traiter
l’encombrement bronchique périphérique ainsi que les troubles de ventilation.
État des connaissances. — La littérature médicale montre que la VPI s’envisage aussi bien dans
une démarche symptomatique que prophylactique. La VPI s’utilise via des interfaces invasives ou non invasives dans une grande variété de troubles respiratoires sévères lorsque les
techniques classiques de kinésithérapie respiratoire sont devenues inefficaces. Les pathologies telles que les maladies neuromusculaires au stade avancé avec encombrement bronchique
sévère, la mucoviscidose décompensée ou non, la bronchopneumopathie chronique obstructive
à l’état stable, en exacerbation ou après extubation, les atélectasies ou d’autres pathologies
ou complications respiratoires sévères peuvent bénéficier des effets thérapeutiques de la VPI.
Peu de contre-indications sont trouvées dans la littérature médicale.
Perspectives. — Les effets physiques de la VPI ne sont pas encore bien démontrés. Le niveau
d’évidence d’efficacité de la VPI est en progrès. Cependant, les études d’efficacité cliniques
restent insuffisantes à ce jour.
Conclusions. — La VPI peut être considérée comme une technique offrant une aide utile dans
l’arsenal thérapeutique de prise en charge des pathologies respiratoires sévères rebelles aux
techniques de kinésithérapie respiratoires classiques.
© 2011 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (G. Riffard).
0761-8425/$ — see front matter © 2011 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.rmr.2011.12.005
Author's personal copy
VPI, revue de la littérature
KEYWORDS
Airway clearance;
Chest physiotherapy;
Intrapulmonary
percussive ventilation
179
Summary
Introduction. — Intrapulmonary Percussive Ventilation (IPV) is used to treat peripheral airway
obstruction as well as disorders of ventilation.
State of the art. — The medical literature shows that IPV can be deployed for both symptomatic
and prophylactic purposes. When conventional techniques of chest physiotherapy have been
ineffective, IPV may be delivered in a variety of severe respiratory diseases via both invasive
and non-invasive interfaces. Diseases such as advanced neuromuscular disorders with severe
bronchial congestion, stable or decompensated cystic fibrosis and chronic obstructive pulmonary
disease whether in the stable condition, during exacerbations or after extubation as well as
atelectasis or other severe respiratory complications may all benefit from therapeutic effects
of IPV. Very few contra-indications are reported in the literature.
Perspectives. — The precise physiological effects of IPV are not yet well demonstrated. Despite significant progresses, the level of evidence for the clinical effectiveness of IPV remains
insufficient.
Conclusions. — IPV can be considered as a technique that may offer valuable assistance in
the treatment of severe respiratory diseases that are refractory to conventional techniques
of respiratory therapy.
© 2011 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction
La ventilation à percussions intrapulmonaires (VPIPercussionaire® , Sandpoint, États-Unis) est une technique
utilisée dans le traitement de l’encombrement bronchique
périphérique [1] ainsi que pour améliorer les troubles de
ventilation, et cela de façon indépendante de l’âge et du
degré de participation du patient [2,3]. Comme illustré au
Tableau 1, nous décrirons ici les indications proposées dans
la littérature médicale.
Avant toute chose, il conviendra de distinguer deux types
d’appareils : la VPI portable, utilisée durant les séances
de kinésithérapie et la VPI de ventilation assistée, utilisée en soins intensifs sous le nom de ventilation percussive
à haute fréquence (HFPV). La VPI est un dérivé simplifié
de la HFPV. Cette dernière, délivrée par l’intermédiaire
d’un respirateur complexe et non transportable (Volumetric
Diffusive Respirator VDR-4® , Percussionaire® Corporation)
diffère de la VPI par la combinaison d’une ventilation à
haute fréquence (> 400 cycles/min) superposée à des cycles
ventilatoires à basse fréquence (dix à 30 cycles par minute)
(Fig. 1 et 2). La VPI, en revanche, délivre uniquement
de très petits volumes courants à haute fréquence (de
60 à 600 cycles par minute). Cette fréquence est réglée
en fonction des objectifs thérapeutiques recherchés. Les
modalités de réglage de la VPI font l’objet d’un article distinct, publié en parallèle au sein de la Revue des Maladies
Respiratoires.
Bien que la littérature décrive plusieurs applications de
la HFPV [4,5], par exemple en cas de détresse respiratoire après inhalation de fumée chez les patients brûlés [6],
en cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA)
[7], en réanimation pédiatrique et néonatale [8] ou encore
au cours de la chirurgie pulmonaire [9], nous ne détaillerons pas ici ce type de ventilation. Cet article se limitera
aux indications de la VPI utilisée au cabinet du kinésithérapeute, au domicile du patient ou en unité hospitalière
spécialisée.
Utilisation clinique de la ventilation à
percussions intrapulmonaires
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
maladies neuromusculaires
Dans la prise en charge respiratoire des pathologies
neuromusculaires (NM), la VPI est une technique qui améliore le désencombrement pulmonaire lors des épisodes
d’infections respiratoires aiguës [10,11] et qui permet de
réduire le nombre de jours d’hospitalisation et la quantité
d’antibiotiques prescrits au long cours [12].
Ventilation à percussions intrapulmonaires au
cours d’épisodes d’infections respiratoires aiguës
Dans une étude croisée randomisée incluant huit patients
trachéotomisés atteints de pathologies NM et dépendants de
la ventilation mécanique au long cours (de 18 à 24 heures par
jour), Toussaint et al. [10] ont trouvé un poids de sécrétions
récoltées par aspiration trachéale supérieur lors des séances
de drainage bronchique associées à la VPI versus sans VPI
(6,53 ± 4,77 g versus 4,57 ± 3,50 g, p < 0,01). Ces auteurs en
concluent que l’adjonction de la VPI aux séances classiques
de désencombrement bronchique améliore le transport des
sécrétions des bronches vers la trachée. Ils décrivirent la
VPI comme l’une des techniques à utiliser en première intention chez des patients trachéotomisés atteints de myopathie
de Duchenne et souffrant d’encombrement bronchique.
Comme décrit dans l’autre article publié en parallèle dans
la Revue, le travail ventilatoire étant assuré par les percussions mécaniques de la VPI, ces patients aux capacités
respiratoires restrictives seraient capables de tolérer un
traitement de 30 minutes sans fatigue ni inconfort. Birnkrant
et al. [11] ont décrit l’utilisation de la VPI chez trois patients
atteints de pathologies NM avec atélectasies et ne répondant pas aux traitements conventionnels, associant chest
physiotherapy (CPT) et assistance manuelle à la toux. Il
1994
1995
1996
1998
2000
2001
2002
2003
2003
2003
2003
2003
2003
2004
2005
2005
2006
2006
2006
2006
2008
2009
2009
2010
Natale
Homnick
Birnkrant
Newhouse
Dalne
Bartsch
Deakins
Varekojis
Bataille
Bougatef
Nguyyen
Degreef
Toussaint
Fraipont
Reardon
Vargas
Antanaglia
Clini
Nava
Tsuruta
Van Ginder.
Lelong-Tissier
Vargas
Dumas
R
C
O
C
R
R
Ré
R
C
R
O
Ré
R
R
R
R
R
R
R
O
R
Ré
C
R
Cat
CF
CF
NM
CF
Brûlés intubés
Asthme
Sous VM
CF
NM
Prématurés
Sous VM
BPCO
NM trach.
Chirurgie card.
NM
BPCO
BPCO
NM trach.
BPCO
Obèses intubés
CF
Arthro. colonne
BPCO
Nouveau-né
Diagnostic
Ped
Ped
Ped
Ped
Ad
Ad
Ped
Ped
Ped
Ped
Ad
Ad
Ped
Ad
Ped
Ad
Ad
Ped
Ad
Ad
Ped
Ped
Ad
Ped
Ped/Ad
9
16
4
18
106
40
nc
24
26
30
42
24
8
40
18
33
40
46
10
10
20
147
25
46
n
VPI vs CPT
VPI vs CPT
VPI
VPI vs CPT
CPT vs CPT + VPI
sans VPI vs avec VPI
VPI vs CPT
CPT vs CPT + VPI
sans VPI vs avec VPI
VPI vs CPT
30 minutes VPI
sans VPI vs avec VPI
CPT vs CPT + VPI
CPT vs CPT + VPI
Spiro. incitat. vs VPI
Sans VPI vs avec VPI
CPT vs CPT+ VPI
CPT vs CPT+ VPI
VPI vs ventilation sp.
VPI couplé à CMV
CPT vs CPT + VPI
VPI
VPI post-extubation
VPI vs CPAP
Intervention
Méthode et résultats
EFR, quantité mucus
Spiro, antibio, hospit
Score atélectasie
Quantité mucus
Incidence pneumonies
VEMS
Score atélectasie
Poids sécrétions séchées
Fréq, durée, gravité infections
Taux de réintubation
PaO2
Épisodes infectieux
Poids sécrétions
Score atélectasie
Antibio, hospit
PaO2 , PaCO2
PaCO2 , PaO2 /FiO2
PaO2 /FiO2
Travail diaphragmatique
PaO2 /FiO2
SpO2 , FC, Borg, poids sécrétions
Admission en réanimation
Débit Expiratoire, PaO2 , PaCO2
Évolution tachypnèe
Évaluation
VPI = CPT
VPI = CPT
Score ↓
VPI = CPT
↓ pneumonie
VEMS > avec VPI
Score ↓
VPI = CPT
↓ dans 96 % des cas
↓
↑ PaO2
↓ épisodes
Poids ↑
Score ↓
↓ antibio et hospit
↑ PaO2 , ↓ PaCO2
↓ PaCO2 , ↑ PaO2 FiO2
↑ PaO2 FiO2
↓ Travail
↑ PaO2 FiO2
VPI = CPT
0 admission
↑ DEP, ↑ PaO2 , ↓ PaCO2
↓ durée tachypnée
Résultats
ns
ns
nc
ns
p < 0,001
p = 0,03
nc
ns
nc
p = 0,04
p < 0,05
p < 0,01
p < 0,01
p = 0,048
nc
p < 0,05
p < 0,01
p = 0,038
nc
p < 0,01
nc
nc
p < 0,05
p < 0,0001
p
180
Cat : catégorie de l’étude ; O : étude observationnelle ; C : étude comparative non randomisée ; R : étude comparative randomisée ; Ré : étude rétrospective ; Ped/Ad : patients pédiatriques/adultes CF : mucoviscidose ; NM : maladie neuromusculaire ; trach : avec trachéotomie ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; VM : patient sous ventilation
mécanique ; CPT : kinésithérapie respiratoire conventionnelle ; CMV : ventilation mécanique conventionnelle ; spiro. incit. : spirométrie incitative ; ventilation sp. : ventilation spontanée ;
EFR : épreuve fonctionnelle respiratoire ; spiro : spirométrie ; antibio : antibiotiques ; Hospit : hospitalisation ; SpO2 : saturation transcutanée en oxygène ; FC : fréquence cardiaque ; Borg ;
score de dyspnée de Borg ; VEMS : volume expiratoire maximal en une seconde ; DEP ; débit expiratoire de pointe ; nc : non communiqué dans l’étude ; ns : non significatif.
Année
Premier auteur
Caractéristiques patients
Études originales sur la ventilation à percussions intrapulmonaires (VPI) entre 1994 et 2010.
Caractéristiques de l’étude
Tableau 1
Author's personal copy
G. Riffard, M. Toussaint
Author's personal copy
VPI, revue de la littérature
181
Figure 1. Comparaison des courbes de pression entre la ventilation à percussions intrapulmonaires et la ventilation percutée à haute
fréquence. A. Ventilation à percussions intrapulmonaires. La courbe suit les mouvements respiratoires spontanés du patient : diminution
de la pression lors de la phase inspiratoire du patient (Inspi), augmentation de la pression lors de la phase expiratoire du patient (Expi).
B. Ventilation percutée à haute fréquence. La ventilation est entièrement assurée par le ventilateur. Noter la montée progressive de pression
lors du cycle inspiratoire.
D’après http://www.percussionaire.com/dodgers and manuals/IPV Gen. Manual.pdf.
nous paraît important de préciser que la CPT, décrite par les
Anglo-saxons, diffère de la kinésithérapie respiratoire (KR)
des francophones. La CPT associe des postures de drainage
bronchique et des percussions manuelles thoraciques (clapping), alors que la KR se base sur des modifications, rapides
ou lentes, des flux expiratoires. Ces auteurs retrouvent
une amélioration clinique et radiologique 48 heures après
le début des séances de désencombrement associant VPI
et CPT. Ils mettent toutefois le lecteur en garde contre le
risque d’afflux massif de sécrétions au niveau trachéal, avec
un risque majeur d’asphyxie si le patient ne possède pas
une toux efficace ou si l’aspiration endotrachéale est impossible à réaliser. Il semble donc utile de s’assurer, avant toute
séance incluant la VPI, de la possibilité d’évacuer ces sécrétions si nécessaire : toux assistée manuelle ou mécanique
(Cough-Assist® ) [13] ou système d’aspiration.
Ventilation à percussions intrapulmonaires au long
cours
Reardon et al. [12] ont mené sur sept mois une étude
prospective randomisée incluant 18 patients atteints
de pathologies NM. Les auteurs décrivent une diminution du nombre de jours d’antibiotiques utilisés
(0/1000 versus 24/1000 patients/jours), du nombre de jours
d’hospitalisation (0/1000 versus 4,4/1000 patients/jours)
et donc du nombre de jours d’absentéisme scolaire dans
le groupe utilisant quotidiennement la VPI par rapport au
groupe témoin utilisant uniquement la spirométrie incitative. Ils ne rapportent aucun épisode de pneumopathie
dans le groupe VPI contre trois dans le groupe témoin. De
manière similaire, Flurin et al. [14] ont suivi trois enfants
présentant une tétraplégie haute, un an avant et un an
après l’instauration de séances quotidiennes de VPI. Ils
décrivent une nette diminution du nombre d’hospitalisation
en réanimation (1 versus 15) et du recours aux fibroaspirations (2 versus 20) suite à l’adjonction quotidienne
de la VPI. De plus, ils rapportent, sur un suivi de sept
ans après la première année d’utilisation de la VPI, un
certain nombre de difficultés rencontrées par ces enfants
lors d’hospitalisation dans des services spécialisés où le
Percussionaire® n’était pas utilisé : ces épisodes ont abouti
trois fois à des admissions en réanimation, l’évolution étant
favorable à la reprise de la VPI. Cette utilisation de la
VPI au long cours fut également rapportée par Toussaint
et al. dans une étude descriptive non randomisée [10]. De
manière intéressante, Bataille et al. [15] ont présenté le
suivi sur 25 mois de 26 patients NM utilisant la VPI cinq fois
par semaine. Ils rapportent une diminution de la fréquence,
de la durée et de la gravité des infections pulmonaires
dans 96 % des cas. Ces auteurs concluent que l’utilisation
prophylactique de la VPI chez des sujets NM permettrait de
mettre en place une prévention efficace contre la survenue
d’épisodes respiratoires infectieux au niveau des voies
respiratoires basses.
Comme discuté dans deux articles de synthèse [16,17],
la littérature sur les différentes techniques de désencombrement des voies aériennes des patients NM manque de
preuves évidentes de leur bénéfice. Les travaux sur la VPI,
bien qu’encore peu nombreux et manquant d’étude de grade
A (preuve scientifique établie) semblent trouver un intérêt à son utilisation symptomatique et préventive dans ce
Author's personal copy
182
G. Riffard, M. Toussaint
Figure 2. Illustrations de différents appareils de ventilation à percussions intrapulmonaires. A—C. Appareils de ventilation à percussion
intrapulmonaire (intrapulmonary percussive ventilation, IPV) ; A = Impulsator® avec compresseur incorporé, B = IPV1® et C = IPV2® alimentés
par une source de gaz externe. D. Appareil de ventilation à percussion à haute fréquence (High frequency percussive ventilation, HFPV)
alimenté par une source de gaz externe en unité de soins intensifs.
groupe de patients. Cette technique ne doit toutefois pas
être proposée comme technique d’aide à la toux : la VPI vise
la prévention de l’encombrement bronchique et la mobilisation des sécrétions « distales ». La VPI ne permettra en
aucun cas l’évacuation des sécrétions « proximales » chez
des patients présentant un éventuel déficit à la toux. Dans
ce cas, des techniques spécifiques d’amplification de la toux
seront mises en œuvre (toux assistée manuelle ou mécanique type Cough-Assist® [13]).
• Chez les patients NM, l’adjonction de la VPI aux
séances classiques de désencombrement bronchique
améliore le transport des sécrétions des bronches
vers la trachée.
• Il faut s’assurer, avant toute administration d’une
VPI, de la possibilité d’évacuer ces sécrétions, si
nécessaire par toux assistée manuelle ou mécanique
(Cough-Assist® ) [13] ou système d’aspiration.
• La VPI au long cours constitue une prévention
efficace contre la survenue d’épisodes respiratoires
infectieux au niveau des voies respiratoires basses.
• La VPI n’est pas une technique d’aide à la toux : elle
vise la prévention de l’encombrement bronchique
et la mobilisation des sécrétions « distales » et ne
permet en aucun cas l’évacuation des sécrétions
« proximales » en cas de toux inefficace.
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
mucoviscidose
L’utilisation de la VPI dans la prise en charge de la mucoviscidose a été décrite lors de décompensation respiratoire
aiguë [18,19] ou comme thérapeutique au quotidien pour la
mobilisation des sécrétions [20—23].
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
décompensation aiguë dans le cadre d’une
mucoviscidose
Dans cette indication, la littérature se limite à la description
d’observations cliniques isolées. Stucki et al. [18] ont rapporté le cas clinique d’un enfant de cinq ans présentant une
décompensation respiratoire aiguë sévère, traitée avec succès par la combinaison de l’heliox avec la VPI. Dmello et al.
[19] ont décrit la prise en charge par VPI et HFPV d’une
détresse respiratoire majeure chez un patient de 28 ans
atteint de mucoviscidose. Ces auteurs insistent notamment
sur la capacité de ce type de ventilation à drainer un
flot de sécrétions, permettant d’améliorer l’oxygénation du
patient.
Ventilation à percussions intrapulmonaires au long
cours dans la prise en charge de la mucoviscidose
Dans cette indication, la VPI est décrite comme ni plus
ni moins efficace que la chest physiotherapy. Dans une
étude randomisée incluant 24 patients de plus de 12 ans,
Author's personal copy
VPI, revue de la littérature
Varekojis et al. [20] ont comparé l’efficacité et la préférence des patients parmi trois techniques : la CPT associant
drainage postural et les percussions manuelles thoraciques,
la VPI et la compression thoracique à haute fréquence
(high frequency chest wall compression, The Vest® ). Bien
qu’ils ne retrouvent pas de différence significative entre
le poids des sécrétions séchées récoltées suite aux trois
techniques, les auteurs soulignent l’indépendance que
les techniques instrumentales apportent aux patients,
comparée
aux
techniques
manuelles
nécessitant
l’intervention d’un professionnel rompu à ces techniques. Newhouse et al. [21], dans une étude croisée
incluant 18 patients, ont comparé la quantité de mucus
récoltée suite aux séances de CPT, de Flutter® ou de VPI.
Natale et al. [22], dans une étude croisée randomisée
chez neuf patients, ont comparé les explorations de la
fonction pulmonaire ainsi que la quantité et la qualité
du mucus expectoré pendant et après des séances de VPI
versus CPT. Ces deux groupes d’auteurs en arrivèrent au
même constat : la VPI n’est pas plus efficace que les autres
techniques mais offre la possibilité d’une auto-prise en
charge par les patients. De plus, Natale trouvait que les
sessions de drainage bronchique incluant la VPI étaient
moins longues que celles sans VPI (20 minutes versus
30 minutes), pour un résultat équivalent. Homnick et al.
[23], dans une étude comparative sur six mois entre la VPI
et la CPT chez 16 patients atteints de mucoviscidose, n’ont
pas non plus retrouvé de différence significative entre les
deux techniques. Les patients utilisant la VPI jugeaient les
séances de désencombrement confortable, plus rapide et
plus efficace que les classiques séances de CPT. Les huit
patients du groupe VPI déclarèrent, en outre, qu’ils souhaiteraient continuer à utiliser la VPI si l’opportunité leur en
était offerte. Dans une étude croisée randomisée incluant
20 patients, Van Ginderdeuren et al. [24] n’ont pas trouvé
de différence significative sur la saturation transcutanée en
oxygène, la fréquence cardiaque, le score de dyspnée de
Borg et le poids des sécrétions humides récoltées lors des
séances de drainage bronchique utilisant la technique du
drainage autogène précédée de la nébulisation d’un aérosol
de sérum salé par un nébuliseur classique versus par la VPI.
Enfin, Langenderfer [3], dans un avis d’expert, décrivit la
VPI comme utile chez des patients incapables de participer
activement (du fait de l’âge ou de la fatigue) à d’autres
techniques plus classiques de désencombrement. Rappelons
cependant que les risques de contamination croisée sont
particulièrement élevés chez ces patients sensibles à la
colonisation pulmonaire d’origine bactérienne. Il est donc
primordial de désinfecter le matériel à haut niveau entre
deux utilisations, y compris si le matériel reste chez le
même patient.
En conclusion, la VPI n’apparaît pas être une technique
à utiliser en première intention chez les patients atteints
de mucoviscidose. La VPI n’est ni plus ni moins efficace
que d’autres techniques de kinésithérapie de désencombrement. En revanche, la VPI peut offrir chez certains patients
une meilleure indépendance durant le traitement tout en
réduisant sa durée, mais au prix d’un surcoût à prendre en
considération.
183
• La VPI n’est pas utilisée en première intention au
cours de la mucoviscidose, mais elle peut améliorer
l’indépendance de patients durant le traitement tout
en réduisant sa durée ; elle augmente toutefois le
coût de la prise en charge.
• La VPI serait efficace dans les décompensations
respiratoires aiguës de la mucoviscidose.
• Au long cours, la VPI n’est pas plus efficace que les
autres techniques de désencombrement mais elle est
souvent préférée par les patients et elle permet une
auto-prise en charge par les patients.
• La VPI permet de diminuer la durée des sessions de
drainage bronchique.
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
bronchopneumopathie chronique obstructive
(BPCO)
Les articles récents de la littérature démontrent un intérêt mécanique de la VPI chez le BPCO à l’état stable ou
aigu. L’effet positif à l’état stable se ferait par réduction
du travail diaphragmatique et par prévention des épisodes
infectieux bronchiques [25,26]. L’effet bénéfique lors de
décompensations aiguës serait lié au fait de prévenir une
aggravation clinique supplémentaire [27,28]. Enfin, le bénéfice de la VPI après extubation se manifesterait grâce à
la réduction du travail respiratoire et l’amélioration des
échanges gazeux [29].
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
bronchopneumopathie chronique obstructive en
état stable
Dans une étude randomisée, Nava et al. [25] ont comparé
la mécanique respiratoire et la tolérance à la technique
chez dix patients BPCO sévère en état stable soumis à
différents niveaux de pression et de fréquence lors de
la VPI versus en respiration spontanée. Sous VPI à une
fréquence de 250 percussions par minute, les volumes
courants ont augmenté alors que le travail diaphragmatique
et la pression positive en fin d’expiration (PEEP) intrinsèque
diminuaient. Nava et al. ont également comparé la VPI
et la ventilation non invasive (VNI) dans un sous-groupe
de cinq patients. Ils décrivent une diminution du travail
diaphragmatique similaire dans les deux conditions de traitement. Degreef et al. [26], dans une étude rétrospective
incluant 24 patients (13 BPCO, neuf dilatations des bronches
et deux dyskinésies), ont étudié durant 12 mois l’effet de
deux séances quotidiennes de 15 minutes de VPI. La VPI,
initiée à l’hôpital, fut débutée après échec des traitements
de fond habituels, y compris la kinésithérapie respiratoire. Les auteurs décrivent une diminution du nombre
d’épisodes infectieux bronchiques (6,75 ± 4,79 versus
1,58 ± 1,14 ; p < 0,01), mais sans modifications significatives
des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) et des gaz du
sang.
Author's personal copy
184
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
bronchopneumopathie chronique obstructive en
exacerbation
Vargas et al. [27], dans une étude contrôlée randomisée
incluant 33 patients BPCO en exacerbation avec acidose
respiratoire modérée (fréquence respiratoire ≥ 25/min ;
PaCO2 > 45 mmHg et 7,35 ≤ pH ≤ 7,38) ont comparé le traitement médical standard au même traitement auquel ils
ajoutèrent deux sessions quotidiennes de 30 minutes de VPI.
Ils décrivent une augmentation de la PaO2 et une diminution
de la PaCO2 dans le groupe VPI (p < 0,05). L’exacerbation
s’est aggravée chez six des 17 patients du groupe témoin
versus 0 des 16 patients du groupe VPI (p < 0,05). Enfin,
le nombre de jours d’hospitalisation était significativement plus court dans le groupe VPI (6,8 ± 1,0 versus
7,9 ± 1,3 jours, p < 0,05). Ils en conclurent que la VPI
pourrait prévenir une aggravation du tableau clinique respiratoire, limitant ainsi le risque de recours à l’intubation.
Dans une étude randomisée incluant 40 patients BPCO en
exacerbation nécessitant l’instauration de VNI, Antonaglia et al. [28] ont comparé deux stratégies de drainage
bronchique : la kinésithérapie respiratoire conventionnelle versus VPI, deux fois par jour. Dans cette étude,
40 patients furent comparés à un groupe témoin recevant uniquement de la VNI. L’association de la VPI à la
VNI permit, comparativement au groupe « kinésithérapie
conventionnelle » et au groupe témoin, de diminuer la
PaCO2 (58 ± 5,4 versus 64 ± 5,2 mmHg ; 67,4 ± 4,2 mmHg ;
p < 0,01), d’augmenter le rapport PaO2 /FIO2 (274 ± 15 versus
218 ± 34 ; 237 ± 20 ; p < 0,01), de diminuer la durée de ventilation non-invasive en unité de soins intensifs et le nombre
de jours passés dans le service. Par ailleurs, Bartsch et al.
[30] ont montré que la VPI n’entraînait pas d’aggravation
du bronchospasme chez l’asthmatique. Dans une étude
randomisée incluant 40 patients asthmatiques soumis à un
test de provocation à la méthacholine, ils ont comparé un
groupe de patients soumis à une nébulisation de sérum
physiologique combinée à la VPI pendant dix minutes, à
un groupe de patients recevant le même aérosol sans
percussions. Le volume expiré en une seconde (VEMS)
du groupe VPI fut significativement plus proche du VEMS
initial (15,2 ± 10,7 versus 22,2 ± 9,2 en pourcentage de la
valeur initiale, p = 0,03). Ils conclurent que l’application
de la VPI pouvait être envisagée chez des patients asthmatiques sévères admis en soins intensifs où la présence
d’un encombrement bronchique pourrait en augmenter
l’impact.
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
bronchopneumopathie chronique obstructive
après extubation
Vargas et al. [29] ont récemment publié une étude prospective incluant 25 patients BPCO présentant une limitation
du débit expiratoire après extubation. Ils retrouvèrent,
30 minutes après une séance de VPI, une amélioration significative de la limitation du débit expiratoire (65,4 ± 18,2 %
versus 35,6 ± 22,8 % ; p < 0,05). Trois patients ne présentaient plus de limitation du débit expiratoire 30 minutes
après la séance de VPI. De plus, une augmentation significative de la PaO2 et du pH et une diminution de la
G. Riffard, M. Toussaint
fréquence respiratoire (p < 0,05) ont été retrouvées chez les
25 patients.
En conclusion, il apparaît que, chez les patients BPCO,
l’adjonction de la VPI au traitement conventionnel pourrait réduire le travail des muscles inspiratoires et réduire
la durée des hospitalisations. Le potentiel effet sur la
diminution des épisodes infectieux et des exacerbations
nécessite des études supplémentaires. En soins intensifs,
l’évolution clinique après extubation semble également
meilleure lorsque la VPI est associée à la prise en charge.
En revanche, les effets sur le désencombrement et les
EFR ne sont pas démontrés. La VPI ne doit cependant pas
être perçue comme une alternative à la VNI. De manière
intéressante, Dimassi et al. [31], dans une étude chez
12 patients pris en charge immédiatement après extubation,
ont retrouvé une moindre diminution du travail inspiratoire
avec la VPI qu’avec la VNI. Ce travail suggère que la VPI
peut être proposée ponctuellement en présence d’un professionnel maîtrisant bien la technique. Elle pourrait alors
représenter une aide au désencombrement périphérique difficilement mobilisable malgré des séances de kinésithérapie
respiratoire bien conduite sous VNI.
• Dans la BPCO en état stable, la VPI augmente
les volumes courants et diminue le travail
diaphragmatique et la PEEP intrinsèque.
• Au cours des exacerbations des BPCO, la VPI
augmente la PaO2 et diminue la PaCO2 , prévient
l’aggravation de l’exacerbation et diminue la durée
d’hospitalisation.
• La VPI n’aggrave pas le bronchospasme chez
l’asthmatique.
• La VPI atténue la limitation du débit expiratoire
après extubation.
Ventilation à percussions intrapulmonaires en
pédiatrie
La VPI peut être utilisée en pédiatrie notamment parce
qu’elle offre entre autres avantages de ne pas nécessiter
la participation volontaire du patient [3].
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
traitement des atélectasies
Dans une étude rétrospective incluant des patients âgés en
moyenne de 4,2 ans, sous assistance ventilatoire mécanique,
Deakins et Chatburn [32] rapportent une diminution radiologique des atélectasies lobaires aiguës chez les enfants
recevant une thérapie par VPI. Ils poursuivirent cette
recherche par une étude prospective contrôlée randomisée
incluant des patients âgés en moyenne de 3,1 ans. Cette
étude complémentaire a comparé l’évolution radiologique
d’atélectasies lobaires aiguës chez des patients pédiatriques sous assistance ventilatoire mécanique, soumis à
deux traitements : CPT versus VPI. Les images radiologiques
furent inchangées dans le groupe CPT, mais diminuèrent
dans le groupe VPI. La durée moyenne de traitement
fut de 6,2 jours dans le groupe CPT contre 2,1 dans le
Author's personal copy
VPI, revue de la littérature
groupe VPI (p = 0,018). Dans une petite série de patients,
Yen Ha et al. [33] décrivirent l’utilisation de la VPI par
l’intermédiaire d’un masque facial chez six enfants hospitalisés pour détresse respiratoire. Ils ne retrouvèrent
aucun effet défavorable mais une résolution des symptômes d’atélectasie et de la SpO2 (p < 0,05), confirmée par
l’amélioration radiographique évaluée en aveugle par trois
pneumologues européens indépendants. Birnkrant et al.
[11] ont décrit l’utilisation de la VPI chez une patiente
de 12 ans aux antécédents de fistule trachéo-œsophagienne
opérée. Suite à une inhalation alimentaire, cette enfant
présentait une condensation pulmonaire persistante malgré six jours de traitements conventionnels à l’hôpital.
L’imagerie thoracique montra une aération de ce territoire
48 heures après l’instauration de séance de VPI de 15 à
20 minutes proposée toutes les quatre heures. Lelong-Tissier
et al. [34] ont rapporté l’évolution clinique et radiologique
favorable, en moins de 24 heures, suite à l’instauration
de séances de VPI, chez deux enfants hospitalisés en
réanimation pour détresse respiratoire hypoxique par atélectasies sévères et s’étant aggravés après plusieurs jours
de traitement. Bougatef et al. [35], dans une étude prospective randomisée incluant 30 nourrissons intubés durant
plus de 72 heures (âge gestationnel 30,5 ± 2,4 semaines)
ont comparé un groupe de prématurés en post-extubation
et utilisant régulièrement la VPI par rapport à un groupe
utilisant uniquement le drainage autogène et des techniques expiratoires manuelles (KR). Ils montrèrent dans le
groupe VPI une diminution de l’incidence des atélectasies post-extubation (0 versus 6, p = 0,017), une nécessité
de réintubation moins importante (0 versus 5, p = 0,04)
et le recours à l’oxygénothérapie de moindre importance
(de 48,3 ± 7,9 % avant traitement versus 31,4 ± 5,4 % après
traitement par VPI et de 46,2 ± 4,8 % pré-traitement versus 41,1 ± 5,1 % post-traitement avec KR). Dans une étude
prospective contrôlée randomisée incluant 46 nouveau-nés
présentant une tachypnée, Dumas De La Roque et al. [36]
ont comparé la VPI par voie nasale et la pression positive
continue (CPAP) par voie nasale. La tachypnée se réduisit plus rapidement dans le groupe VPI (105 ± 20 min versus
377 ± 150 min, p < 0,0001) et l’administration d’oxygène fut
moins longue (6,3 ± 3,3 min versus 19,1 ± 8,1 ; p < 0,001). De
plus, la VPI fut aussi bien tolérée que la CPAP chez ces
nouveau-nés.
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
bronchiolite du nourrisson
Dans une étude rétrospective incluant 45 nourrissons (âge
médian 42 jours) admis pour bronchiolite aiguë au sein de
leur service de réanimation pédiatrique, Ribera Cano et al.
[37] rapportent une utilisation de la VPI en complément de la
VNI. Ils montrent notamment une amélioration du drainage
des sécrétions.
Ventilation à percussions intrapulmonaires et
complication respiratoire en présence d’une
ostéogenèse imparfaite
Nino et al. [38] rapportent le cas clinique d’un enfant
présentant une ostéogenèse imparfaite associée à une
trachéo-bronchomalacie, conduisant à de multiples hospitalisations pour atélectasies récurrentes et détresses
185
respiratoires sur infections pulmonaires. Ils soulignent
l’intérêt de la VPI utilisée au cours d’une affection respiratoire aiguë dans cette pathologie contre-indiquant les
techniques de désencombrement nécessitant une action sur
la cage thoracique (risque de fracture de côte). Le traitement par VPI fut poursuivi à la sortie de l’hôpital.
En conclusion, l’utilisation de la VPI en pédiatrie est
possible et n’a pas d’effet secondaire connu. Bien que
la littérature manque encore d’étude de grade A, la VPI
peut s’avérer utile pour améliorer les atélectasies chez des
enfants rebelles aux techniques classiques de kinésithérapie
respiratoire ou lorsque la participation active de l’enfant
n’est pas disponible.
• Chez l’enfant, la VPI permet une diminution
radiologique des atélectasies lobaires aiguës.
• Une VPI administrée par l’intermédiaire d’un masque
facial ne semble pas avoir d’effet défavorable, et
elle atténue les atélectasies et améliore la SpO2 .
• Chez des nouveau-nés tachypnéiques, la VPI atténue
la tachypnée et diminue la durée de l’administration
d’oxygène, pour une tolérance égale à celle de la
CPAP.
• Dans la bronchiolite du nourrisson, la VPI, en
complément de la VNI, améliore le drainage des
sécrétions.
• La VPI a été utilisée avec succès dans un cas
d’affection respiratoire aiguë chez un enfant
souffrant d’ostéogenèse imparfaite.
Ventilation à percussions intrapulmonaires en
phase postopératoire
Lelong-Tissier et al. [39] ont réalisé une étude rétrospective incluant 147 enfants (âge moyen de 14 ans) ayant subi
une arthrodèse de colonne vertébrale. Ils décrivent le rôle
préventif et/ou curatif de la VPI face aux complications
respiratoires fréquentes en postopératoire de cette chirurgie. Le fait le plus marquant est qu’aucun patient ne
fut admis en réanimation durant les suites postopératoires.
Fraipont et al. [40] ont inclus 40 patients en phase postopératoire de chirurgie cardiaque dans une étude prospective
contrôlée randomisée. Ils ont comparé un groupe recevant
uniquement de la CPT avec un groupe dont la thérapie
incluait la VPI une fois par jour. Ils ne retrouvent pas
de différence significative dans l’analyse des gaz du sang
et dans la fréquence des complications postopératoires.
Cependant, ils rapportent dans le groupe VPI une diminution de la gravité des atélectasies sur les radiologies du
thorax (score d’atélectasie : 0 versus 5, p = 0,048), associée à une dyspnée moins importante. Le nombre de jours
passés en unité de soins intensifs fut plus court dans le
groupe VPI (3,5 ± 0,82 versus 4,6 ± 4,28, p = 0,98), ainsi que
le nombre total de jours d’hospitalisation (10,4 ± 0,99 versus
13 ± 4,93, p = 0,009). Dans cette utilisation en situation postopératoire de chirurgie cardiaque, il est intéressant de noter
que Nguyen et al. [41] ne retrouvaient pas d’influence de
la VPI sur l’hémodynamique cardiaque. À cet effet, ils ont
Author's personal copy
186
G. Riffard, M. Toussaint
Figure 3. Applications pratiques de la ventilation à percussions intrapulmonaires (VPI). A. VPI en remplacement du ventilateur conventionnel par voie invasive. B. VPI chez le nourrisson par voie non invasive. C. VPI couplée au ventilateur conventionnel par l’intermédiaire
d’un cône adaptateur. D. VPI par voie invasive sur trachéotomie.
étudié 42 patients sous ventilation mécanique en unité de
soins intensifs (22 en postopératoire de chirurgie de pontage
coronarien, 20 traités pour sepsis) soumis à 30 minutes de
VPI. Parmi ceux-ci, 24 présentaient une dysfonction ventriculaire gauche. Le résultat majeur fut une augmentation
de la PaO2 (114,8 ± 38 mmHg versus 140,4 ± 42,7 mmHg,
p < 0,05), sans influence sur la pression artérielle, la fréquence cardiaque ni les paramètres de l’échocardiographie
trans-œsophagienne. Bertin et al. [42] ont réalisé des lobectomies sur un modèle animal (cochon) et sur cadavre
humain et étudié les répercussions de 15 minutes de VPI
réglée à pression et à percussion maximales sur les cicatrices bronchopulmonaires. Ils ne constatèrent pas de
lâchage de sutures et conclurent que la VPI pourrait être
appliquée avec sûreté en postopératoire de chirurgie pulmonaire en l’absence de bullage spontanée. Chez quatre
patients en situation postopératoire après lobectomie,
Gatani et al. [43] décrivent la résolution de pneumothorax
localisés suite à l’utilisation de la VPI sur une moyenne de
22 jours.
La littérature, bien que limitée, décrit un intérêt à
l’utilisation de la VPI en phase postopératoire chez des
sujets à risque de développer des complications pulmonaires. Il ne semble pas y avoir d’effets secondaires
délétères. La VPI semble réduire les complications pulmonaires postopératoires, réduire le temps d’hospitalisation et
de séjour en soins intensifs et améliorer la dyspnée.
• La VPI a un rôle préventif et/ou curatif dans
les
fréquentes
complications
respiratoires
postopératoires des arthrodèses de la colonne
vertébrale.
• Après chirurgie cardiaque, la VPI atténue les
atélectasies, améliore la dyspnée, raccourcit
l’hospitalisation
et
n’a
aucun
effet
sur
l’hémodynamique cardiaque.
Utilisation de la ventilation à percussions
intrapulmonaires par voie invasive
La VPI peut être utilisée par voie invasive, via une sonde
d’intubation ou une trachéotomie (Fig. 3). Elle fut utilisée de façon transitoire en remplacement d’un ventilateur
conventionnel chez des patients conscients [10,32,39,44] ou
sous sédation [45]. La VPI peut en effet assurer un support
ventilatoire efficace même en l’absence de participation des
muscles respiratoires du patient. Pour s’en convaincre, une
expérience simple consiste à réaliser une apnée prolongée
lors d’une séance de VPI : Piaggi et al. [46] et Nava et al. [25]
démontrèrent ainsi chez cinq sujets sains que l’apnée sous
VPI dépasse facilement 90 secondes, sans désaturation ni
dyspnée. Dans une étude multicentrique incluant 46 patients
Author's personal copy
VPI, revue de la littérature
trachéotomisés sevrés de la ventilation mécanique, Clini
et al. [44] ont comparé la CPT versus la CPT associée à deux
séances quotidiennes de dix minutes de VPI. Dans le groupe
VPI, ils trouvèrent de meilleurs échanges gazeux objectivés
par le rapport PaO2 /FIO2 (écart moyen de 21,6, p = 0,038),
ainsi qu’une meilleure performance des muscles expiratoires estimée par la pression maximale expiratoire. De plus,
ils rapportent une moindre incidence de pneumonie dans ce
groupe VPI (p < 0,05). Il est utile de signaler que l’effet PEEP
induit par la VPI pourrait à lui seul expliquer l’amélioration
du rapport PaO2 /FIO2 constatée. Fujita et al. [45] rapportent
le cas d’un patient de 57 ans intubé au décours d’une pneumonie sévère unilatérale à Legionella. Devant la distension
du poumon droit non affecté, ils proposèrent l’utilisation
d’une ventilation à poumon séparé : poumon droit relié à un
respirateur conventionnel, poumon gauche ventilé par VPI.
Cette technique permit de drainer des quantités abondantes
de mucus en provenance du poumon gauche, conduisant
à la guérison du patient. Chelha et al. [47] ont étudié la
faisabilité de 20 minutes de VPI associée à la kinésithérapie respiratoire chez dix patients intubés, ventilés, admis
en réanimation pour décompensation respiratoire aiguë sur
BPCO. Ils notèrent une amélioration de la PaO2 (120 mmHg
versus 144,6 mmHg, p < 0,05) sans modification de la PaCO2 .
Ils décrivirent en outre une bonne tolérance hémodynamique lors des séances de VPI. Dalne et al. [48] comparèrent
l’incidence des pneumonies chez 106 patients adultes brûlés intubés répartis en trois groupes. Le premier groupe fut
soumis à la CPT en supplément de la ventilation conventionnelle (VC), le deuxième fut soumis à la CPT associé à la
VPI en supplément de la VC et le troisième fut ventilé en
continu par HFPV et reçut la CPT. L’incidence des pneumonies fut de 52,3 % dans le groupe VC + CPT, de 39,2 % dans le
groupe VC + VPI, et de seulement 29,5 % dans le groupe HFPV
(groupe 1 versus 2 : p < 0,001, 1 versus 3 : p < 0,001, 2 versus
3 : p < 0,05). Le risque d’humidification insuffisante des voies
aériennes décrit lors de l’utilisation de la HFPV [49] doit
nous inciter à la prudence lors de l’utilisation de la VPI par
voie invasive. Bien que le Percussionaire® ne semble pas être
idéal pour une déposition efficace des aérosols [50,51], il est
conseillé de nébuliser du sérum physiologique afin de limiter
les risques d’assèchement des muqueuses bronchiques.
La mise en place de la VPI en remplacement du
respirateur conventionnel se limiterait toutefois à des
patients stables nécessitant une PEEP inférieure à 7 cmH2 O
(recommandation du constructeur). Lorsqu’une ventilation
mécanique plus intensive est nécessaire, il est possible de
coupler le Percussionaire® au ventilateur conventionnel par
l’intermédiaire d’un cône à trois entrées [52—54]. Cette
technique mixte permet de s’approcher d’une ventilation du
type HFPV. Tsuruta et al. [53] ont utilisé ce montage chez dix
patients obèses intubés pour détresse respiratoire aiguë et
présentant des atélectasies de compression rebelles à la VC.
Trois heures après l’instauration de la VPI, ils ont trouvé une
augmentation du rapport PaO2 /FiO2 (189 ± 63 mmHg versus
243 ± 67 mmHg, p < 0,01). Cette augmentation s’est maintenue au terme des 24 heures de traitement (280 ± 50 mmHg).
Les auteurs ont décrit parallèlement une augmentation de
la compliance dynamique (30 ± 8 mL/cmH2 O initialement,
35 ± 9 mL/cmH2 O après 12 h (p < 0,05), 38 ± 8 mL/cmH2 O à
24 h (p < 0,01)). Les auteurs ont complété leur étude par la
comparaison des scanners thoraciques réalisés avant la VPI
187
et 24 heures après avoir démarré la VPI couplée au respirateur conventionnel. Les images montraient une aération
des territoires postérieurs initialement collabés. Ce montage de la VPI couplé à un ventilateur conventionnel fut
étudié sur banc d’essai par Dellamonica et al. [52,54] à différents niveaux de résistance et de compliance. Ces auteurs
ont trouvé que le montage du Percussionaire® en série d’un
ventilateur conventionnel, comme proposé par le constructeur, ne permettait pas d’obtenir une humidification efficace
des voies aériennes et ont proposé de placer la VPI en amont
de l’humidificateur chauffant. Ces auteurs ont aussi décrit
les perturbations provoquées sur les triggers du ventilateur
conventionnel. Enfin, ils ont montré une augmentation de
la PEEP (pourtant réglée à zéro sur le respirateur conventionnel), de la pression inspiratoire et du volume courant
délivrés avec ce montage. Lorsque la PEEP était réglée à des
valeurs supérieures à 5 cmH2 O sur le respirateur conventionnel, ces effets diminuaient significativement. Berlinski et al.
[55] ont également étudié ce montage sur banc d’essai dans
des conditions spécifiques de réglages pédiatriques. Ces
auteurs trouvèrent une déposition d’aérosol d’Albutérol®
semblable avec ce montage en comparaison avec une nébulisation classique placée sur une pièce en Y.
L’utilisation de la VPI par voie invasive est simple à
mettre en place. Elle manque, cependant, actuellement de
preuve scientifique pour être recommandée en utilisation en
routine, notamment dans son montage couplé à un ventilateur conventionnel. Il est utile de rappeler ici que toutes
les différentes techniques de gestion des sécrétions chez
des patients ventilés manquent fortement de support bibliographique [56]. La VPI semble toutefois prometteuse et de
futures études seront nécessaires pour évaluer son impact
sur l’oxygénation et la prévention des pneumonies liées à la
ventilation par voie invasive.
• La VPI par voie invasive est simple à mettre en
place mais on manque de preuve scientifique pour
la recommander en routine, notamment dans son
montage couplé à un ventilateur conventionnel.
• L’impact de la VPI sur l’oxygénation et la
prévention des pneumonies liées à la ventilation
par voie invasive reste à confirmer par des études
supplémentaires.
Contre-indications et effets délétères à
l’utilisation de la ventilation à percussions
intrapulmonaires
La seule contre-indication absolue est le pneumothorax non
drainé. Des précautions particulières seront mises en place
en cas de toux inefficace comme décrit précédemment
(débit maximal de pointe inférieur à 180 L/min), de syndrome de Lyell et d’hémoptysie sévère. Il est à noter qu’un
seul cas de pneumothorax fut décrit dans la littérature [14].
Il était lié à une erreur de manipulation d’un Percussionaire par un personnel ne connaissant pas le maniement
de l’appareil, ceci aboutissant à une obstruction du circuit
normalement ouvert en permanence.
Author's personal copy
188
• La seule contre-indication absolue de la VPI est le
pneumothorax non drainé.
• Il faut faire preuve de prudence en cas de toux
inefficace, de syndrome de Lyell et d’hémoptysie
sévère.
Discussion
La revue de la littérature présentée ci-dessus manque
d’études de grade 1 (niveaux de l’Evidence Based Medicine) pour recommander l’utilisation de la VPI en première
intention en cas d’encombrement bronchique. Une analyse
détaillée de cette littérature suggère cependant qu’il est
utile d’inclure la VPI dans la prise en charge de certaines
pathologies respiratoires aggravées d’un encombrement
bronchique. Les effets les plus probants sont rencontrés dans
la prise en charge de patients à faible collaboration, tant
physique qu’intellectuelle, tels que les patients atteints
de pathologie neuromusculaire ou les enfants à participation active limitée et souffrant d’atélectasie rebelle aux
techniques conventionnelles de kinésithérapie respiratoire.
En revanche, la VPI n’apporte pas de plus-value thérapeutique démontrée chez les patients atteints de mucoviscidose
où elle n’est ni plus ni moins efficace que d’autres techniques de kinésithérapie de désencombrement. Chez les
patients BPCO, l’inclusion de la VPI aux sessions de traitement respiratoire n’a pas montré d’effet positif ni sur
le désencombrement ni sur les EFR. Cependant, la VPI
induit une réduction du travail musculaire inspiratoire [25]
et son utilisation lors des exacerbations, en association
avec les traitements standards, pourrait prévenir une aggravation du tableau clinique [27—29]. L’impact prometteur
de l’utilisation quotidienne de la VPI sur la fréquence
des épisodes infectieux et des exacerbations [26] manque
cependant de support scientifique.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer les écarts des
niveaux de preuve d’efficacité de la VPI en fonction des
pathologies traitées. Chez des patients restrictifs, NM ou
sous sédation, présentant une faiblesse des muscles respiratoires, le support ventilatoire offert par la VPI [10]
permet une implémentation confortable de la technique.
En ce sens, la VPI contraste avec d’autres techniques de
drainage bronchique nécessitant la participation active des
patients. Toussaint et al. [10] ont décrit des séances de VPI
de 30 minutes sans fatigue ou inconfort chez des patients
NM présentant pourtant une capacité musculaire limitée.
De plus, étant donné qu’il leur est physiquement impossible
d’interférer avec le traitement, les patients NM constituent
une population expérimentale idéale pour conduire des travaux sur la clairance des voies aériennes. Chez ces patients,
les effets mesurés suite à un traitement respiratoire sont
à associer à la technique elle-même plutôt qu’à un biais
lié à une plus ou moins grande collaboration des patients.
C’est pour cette raison que Langenderfer et al. [3] ont décrit
la supériorité de la VPI vis-à-vis des autres techniques de
drainage bronchique chez des patients non collaborants.
Il en va tout autrement de l’étude d’efficacité des
techniques de désencombrement chez les patients obstructifs. En ventilation spontanée, ces patients sont
G. Riffard, M. Toussaint
capables d’associer, au sein d’une même séance, différentes méthodes de désencombrement qui, ainsi mélangées,
ne permettent pas d’isoler les effets thérapeutiques d’une
technique par rapport aux autres [57,58]. Démontrer
l’impact de l’une ou l’autre de ces différentes techniques
de clairance mucociliaire sur la fonction pulmonaire, sur le
taux d’exacerbation et/ou la mortalité, et sur l’amélioration
de la qualité de vie des patients nous paraît difficile [59].
Ceci ne fait finalement que mettre en lumière la difficulté
à trouver des outils validés pour évaluer les techniques
de désencombrement bronchique, quelles qu’elles soient.
Les études soulignant le manque d’efficacité de la VPI,
notamment dans la prise en charge de patients atteints de
mucoviscidose, ciblaient prioritairement le poids des sécrétions récoltées [20—24]. Dans ce contexte, Paneroni et al.
[60] échouaient à mesurer, chez des patients souffrant de
bronchectasies, l’efficacité de la VPI par le poids des sécrétions récoltées après traitement. Ces auteurs rapportaient
cependant un meilleur score de dyspnée suite au traitement
par VPI comparée à d’autres techniques classiques de traitement respiratoire. Cette amélioration pouvait s’expliquer
par une diminution du travail diaphragmatique. Précisément, les résultats significatifs d’efficacité de la VPI dans les
pathologies obstructives se sont essentiellement appuyées
sur cette diminution du travail diaphragmatique ainsi que
sur la diminution de la PEEP intrinsèque [25,26,29]. Des
études physiologiques se basant sur ces outils d’évaluation
permettraient peut-être de mieux démontrer le rôle de la
VPI dans la prise en charge des pathologies obstructives.
Conclusion
Bien qu’en augmentation ces dernières années, les données
cliniques de la VPI rapportées dans la littérature médicale
manquent encore d’étude de grade 1. La VPI peut cependant
être considérée comme une technique utile dans l’arsenal
thérapeutique de prise en charge des pathologies respiratoires, particulièrement lorsqu’elles sont rebelles aux
techniques classiques de kinésithérapie respiratoire.
POINTS ESSENTIELS
• La ventilation à percussions intrapulmonaires (VPI)
est une méthode de ventilation dérivée de la
ventilation percussive à haute fréquence (HFPV) qui
ne délivre que de très petits volumes courants à
haute fréquence (de 60 à 600 cycles par minute).
La VPI est utilisée pour traiter l’encombrement
bronchique périphérique ainsi que les troubles de
ventilation.
• On recourt à la VPI quand la kinésithérapie
respiratoire est devenue inefficace.
• La
VPI
est
utilisée
dans
les
maladies
neuromusculaires, dans la mucoviscidose, dans
la BPCO, chez l’enfant au cours des atélectasies
et de la bronchiolite du nourrisson, ainsi que dans
les complications respiratoires de l’ostéogenèse
imparfaite.
Author's personal copy
VPI, revue de la littérature
189
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
[19]
[20]
Références
[1] Lee KH, Lee KM, Um DJ. Effects of intrapulmonary percussive
in patients with excess or raitened airways secretions. Korean
J Anesthesiol 1993;26:1242—6.
[2] Vienne M, Dziri-Richez C, Bensalah Tolba FZ, et al. Forrest Morton Bird : quand l’aviation mène à la rééducation respiratoire.
J Readapt Med 2009;29:25—34.
[3] Langenderfer M. Alternatives to percussion and postural drainage: a review of mucus clearance therapies: percussion
and postural drainage, autogenic drainage, positive expiratory
pressure, flutter valve, intrapulmonary percussive ventilation,
and high-frequency chest compression with the therapy Vest.
J Cardiopulm Rehabil 1998;18:283—9.
[4] Lucangelo U, Fontanesi L, Antonaglia V, et al. High frequency
percussive ventilation (HFPV). Principles and technique.
Minerva Anestesiol 2003;69:848—51.
[5] Salim A, Martin M. High-frequency percussive ventilation. Crit
Care Med 2005;33:S241—5.
[6] Reper P, Wibaux O, Van Laeke P, et al. High frequency percussive ventilation and conventional ventilation after smoke
inhalation: a randomised study. Burns 2002;28:503—8.
[7] Velmahos GC, Chan LS, Tatevossian R, et al. Demetriades.
High-frequency percussive ventilation improves oxygenation in
patients with ARDS. Chest 1999;116:440—6.
[8] Bougatef A, Casteels A, Cools P, et al. High frequency percussive ventilation: principle and fifteen years of experience in
preterm infants with respiratory distress syndrome. J Respir
Care Appl Technol 2007;2:39—50.
[9] Lucangelo U, Antonaglia V, Zin WA, et al. High-frequency percussive ventilation improves perioperatively clinical evolution
in pulmonary resection. Crit Care Med 2009;37:1663—9.
[10] Toussaint M, De Win H, Steens M, et al. Effect of intrapulmonary percussive ventilation on mucus clearance in duchenne
muscular dystrophy patients: a preliminary report. Respir Care
2003;48:940—7.
[11] Birnkrant DJ, Pope JF, Lewarski J, et al. Persistent pulmonary consolidation treated with intrapulmonary percussive
ventilation: a preliminary report. Pediatr Pulmonol 1996;21:
246—9.
[12] Reardon CC, Christiansen D, Barnett E, et al. Intrapulmonary percussive ventilation vs incentive spirometry for
children with neuromuscular disease. Arch Pediatr Adolesc Med
2005;159:526—31.
[13] Fauroux B, Guillemot N, Aubertin G, et al. Physiologic benefits
of mechanical insufflation-exsufflation in children with neuromuscular diseases. Chest 2008;133:161—8.
[14] Flurin V, Lefrançois D, Fare D, et al. VNI et pathologies
chroniques : intérêt du Percussionaire® chez les patients neuromusculaires. Expérience de 8 ans chez 3 enfants tétraplégiques
ventilo-dépendants. Arch Pediatr 2009;16:758.
[15] Bataille. Long term use of intrapulmonary percussive ventilation in patients with neuromuscular disorders. 4th World
Congress on Pediatric Intensive Care ; 2003.
[16] Haas CF, Loik PS, Gay SE. Airway clearance applications in
the elderly and in patients with neurologic or neuromuscular
compromise. Respir Care 2007;52:1362—81.
[17] Chatburn RL. High-frequency assisted airway clearance. Respir
Care 2007;52:1224—35.
[18] Stucki P, Scalfaro P, de Halleux Q, et al. Successful management of severe respiratory failure combining heliox with
[21]
[22]
[23]
[24]
[25]
[26]
[27]
[28]
[29]
[30]
[31]
[32]
[33]
[34]
[35]
noninvasive highfrequency percussive ventilation. Crit Care
Med 2002;30:692—4.
Dmello D, Navak RP, Matuschak GM. High-frequency percussive ventilation for airway clearance in cystic fibrosis: a brief
report. Lung 2010;3:511—3.
Varekojis SM, Douce FH, Flucke RL, et al. A comparison of the
therapeutic effectiveness of and preference for postural drainage and percussion, intrapulmonary percussive ventilation,
and high-frequency chest wall compression in hospitalized cystic fibrosis patients. Respir Care 2003;48:24.
Newhouse PA, White F. The intrapulmonary percussive ventilator and flutter device compared to chest physiotherapy in
patients with cystic fibrosis. Clin Pediatr 1998;37:427—32.
Natale JE, Pfeifle J, Hommick DN. Comparison of intrapulmonary percussive ventilation and chest physiotherapy: a pilot
study in patients with cystic fibrosis. Chest 1994;105:1789—93.
Homnick DN, White F, de Castro C. Comparison of effects of
an intrapulmonary percussive ventilator to standard aerosol
and chest physiotherapy in treatment of cystic fibrosis. Pediatr
Pulmonol 1995;20:50—5.
Van Ginderdeuren F, Verbanck S, Van Cauwelaert K, et al. Chest
physiotherapy in cystic fibrosis: short-term effects of autogenic
drainage preceded by wet inhalation of saline versus autogenic
drainage preceded by intrapulmonary percussive ventilation
with saline. Respiration 2008;76:175—80.
Nava S, Barbarito N, Piaggi G, et al. Physiological response to
intrapulmonary percussive ventilation in stable COPD patients.
Respir Med 2006;100:1526—33.
Degreef JM, Crepin JL, Deroubaix C, et al. Réduction du
nombre de surinfections bronchiques par la ventilation à
percussion intra-pulmonaire, chez des patients atteints de
bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) ou de
bronchectasies (DDB). Rev Mal Respir 2003;1S89:129.
Vargas F, Bui HN, Boyer A, et al. Intrapulmonary percussive
ventilation in acute exacerbations of COPD patients with mild
respiratory acidosis: a randomized controlled trial. Crit Care
2005;9:R382—9.
Antonaglia V, Lucangelo U, Zin WA, et al. Intrapulmonary percussive ventilation improves the outcome of patients with
acute exacerbation of COPD using helmet. Crit Care Med
2006;34:2940—5.
Vargas F, Boyer A, Bui HN, et al. Effect of intrapulmonary percussive ventilation on expiratory flow limitation in
chronic obstructive pulmonary disease patients. J Crit Care
2009;24:212—9.
Bartsch P, Louis R, Dallemagne J. Évolution du bronchospasme
induit chez l’asthmatique sous l’influence de la ventilation à
percussion intrapulmonaire (VPI). Rev Mal Respir 2001;18:1S32.
Dimassi S, Vargas F, Lyazidi A, et al. Intrapulmonary percussive
ventilation superimposed on spontaneous breathing: a physiological study in patients at risk for extubation failure. Intensive
Care Med 2011;37:1269—76.
Deakins K, Chatburn RL. A Comparison of intrapulmonary percussive ventilation and conventional chest physiotherapy for
the treatment of atelectasis in the pediatric patient. Respir
Care 2002;47:1162—7.
Yen Ha TK, Bui TD, Tran AT, et al. Atelectatic children treated
with intrapulmonary percussive ventilation via a face mask: clinical trial and literature overview. Pediatr Int 2007;49:502—7.
Lelong Tissier MC, Dumas De La Roque E, Michaux P, et al.
Ventilation à percussion intra-pulmonaire : résultats cliniques
et biologiques en pathologie obstructive de l’enfant. Rev Mal
Respir 2001;18:1S93.
Bougatef A, Cools F, Casteels A, et al. A comparison of
intrapulmonary percussive ventilation and conventional chest
physiotherapy as an adjunctive protocol to neonatal weaning after mechanical ventilation. RCJournal.com‘‘Past OPEN
FORUM Abstracts’’ 2003.
Author's personal copy
190
[36] Dumas De La Roque E, Bertrant C, Tandonnet O, et al. Nasal
high frequency percussive ventilation versus nasal continuous
positive airway pressure in transient tachypnea of newborn: a
pilot randomized controlled trial. Pediatr Pulmonol 2010. (In
press).
[37] Ribera Cano A, Daussac E, Bonnet S, et al. Ventilation non
invasive par percussion intrapulmonaire (VPI) dans les bronchoalvéolites virales. Arch Pediatr 2009;16:732—4.
[38] Nino G, McNally P, Miske LJ, et al. Use of intrapulmonary ventilation (VPI) in the management of pulmonary complications
of an infant with osteogenesis imperfecta. Pediatr Pulmonol
2009;44:1151—4.
[39] Lelong-Tissier MC, Chiotasso D, Boudieres G, et al. Ventilation par percussion intra-pulmonaire (VPI) pour la prise en
charge post-opératoire des scolioses de l’enfant. Arch Pediatr
2009;16:752—4.
[40] Fraipont V, Kellens I, Weber T, et al. Prospective randomised
controlled study of use of intrapulmonary percussive ventilation with chest physiotherapy after cardiac surgery. Crit Care
2004;8:15. [doi:10.1186/cc2482].
[41] Nguyen ND, Borremans M, Fuhong S, et al. Does intrapulmonary percussive ventilation physiotherapy have any influence
on hemodynamics? Chest 2003;124:S205.
[42] Bertin F, Vincent F, Guerlin A, et al. Risques de l’utilisation de
la ventilation à percussion intrapulmonaire en post-opératoire
de la chirurgie pulmonaire. Rev Mal Respir 2004;21:1S53.
[43] Gatani T, Martucci N, La Rocca A, et al. Management of
localized pneumothoraces after pulmonary resection with
intrapulmonary percussive ventilation. Ann Thorac Surg
2010;90:1658—61.
[44] Clini EM, Antoni FD, Vitacca M, et al. Intrapulmonary percussive
ventilation in tracheostomized patients: a randomized controlled study. Intensive Care Med 2006;32:1994—2001.
[45] Fujita M, Tsuruta R, Oda Y, et al. Severe Legionella
pneumonia successfully treated by independent lung ventilation with intrapulmonary percussive ventilation. Respirology
2008;13:475—7.
[46] Piaggi G, Ceriana P, Lazzeri M, et al. Physiologic evaluation of
high frequency intrapulmonary percussive ventilation (VPI) in
healthy volunteers. Eur Respir J 2004;24:315s.
[47] Chelha R, Warmberg C, Thille A, et al. Intérêt du drainage par
percussion intrapulmonaire au cours du sevrage ventilatoire en
réanimation. Rev Mal Respir 2001;18:1S20.
G. Riffard, M. Toussaint
[48] Dalne E, Van loey C, Reper P. Can high frequency percussive
ventilation be used to improve airway clearance in adult ventilated patients? Intensive Care Med 2000;26:S377.
[49] Allan PF, Hollingsworth MJ, Maniere GC, et al. Airway humidification during high-frequency percussive ventilation. Respir
Care 2009;54:350—8.
[50] Reychler G, Wallemacq P, Rodenstein DO, et al. Comparison of
lung deposition of amikacin by intrapulmonary percussive ventilation and jet nebulization by urinary monitoring. J Aerosol
Med 2006;19:199—207.
[51] Reychler G, Keyeux A, Cremers C, et al. Comparison of
lung deposition in two types of nebulization: intrapulmonary
percussive ventilation vs jet nebulization. Chest 2004;125:
502—8.
[52] Dellamonica J, Louis B, Vargas F, et al. Bench testing of
intrapulmonary percussive ventilation added to a conventional
ventilator: pressures and volumes generated. Intensive Care
Med 2007;33:S137.
[53] Tsuruta R, Kasaoka S, Okabayashi K, et al. Efficacy and
safety intrapulmonary percussive ventilation superimposed on
conventional ventilation in obese patients with compression
atelectasis. J Crit Care 2006;21:328—32.
[54] Dellamonica J, Louis B, Lyazidi A, et al. Intrapulmonary percussive ventilation superimposed on conventional ventilation:
bench study of humidity and ventilator behaviour. Intensive
Care Med 2008;34:2035—43.
[55] Berlinski A, Willis JR. Albuterol delivery via intrapulmonary
percussive ventilator and jet nebulizer in a pediatric ventilator
model. Respir Care 2010;55:1699—704.
[56] Branson RD. Secretion management in the mechanically ventilated patient. Respir Care 2007;52:1328—42.
[57] Pryor JA. Physiotherapy for airway clearance in adults. Eur
respir J 1999;14:1418—24.
[58] Hristara-Papadopoulou A, Tsanakas J, Diomou G, et al.
Current devices of respiratory physiotherapy. Hippokratia
2008;12:211—20.
[59] Bradley JM, Moran FM, Elborn JS. Evidence for physical therapies (airway clearance and physical training) in cystic fibrosis:
an overview of five Cochrane systematic reviews. Respir Med
2006;100:191—201.
[60] Paneroni M, Clini E, Simonelli C, et al. Safety and efficacy of
short-term intrapulmonary percussive ventilation in patients
with bronchiectasis. Respir Care 2011. (In press).
Téléchargement