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Les intérêts et indications du percussionaire en kinésithérapie respiratoire

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Rapport de stage Mars 2019
Maitre de stage : Bouquegneau Adeline / Iannattone Stéphanie
Étudiant : Lheureux Quentin
Service : Soins Intensifs
1
La ventilation à percussions intra-pulmonaires
Table des matières
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Introduction .................................................................................................................. 3
1.1
Fonctionnement ............................................................................................................... 3
1.2
Interfaces ......................................................................................................................... 3
1.3
Précautions....................................................................................................................... 3
1.4
Contre-indication.............................................................................................................. 4
1.5
Paramètres réglables ........................................................................................................ 4
1.6
Objectifs ........................................................................................................................... 4
2
Le Percussionnaire est-il utile ou pas ? Si oui, dans quelle pathologie ?........................ 5
3
Références ..................................................................................................................... 7
2
La ventilation à percussions intra-pulmonaires
Introduction
1.1 Fonctionnement
La ventilation à percussion intrapulmonaire ou VPI est un instrument qui délivre une pression
oscillatoire intrapulmonaire comprenant une partie inspiratoire négative et partie expiratoire
positive. En effet, le principe de cet appareil est de délivrer un débit d’air au patient conscient
ou inconscient mais aussi de le ventiler en cas d’incapacité respiratoire. Dans le cas où le patient
est capable d’initier lui-même sa respiration, les à-coups du percussionnaire viennent se
calquer sur son propre rythme respiratoire.
La VPI peut être réglée de différentes manières en se basant essentiellement sur deux
paramètres : La pression de travail et la fréquence des percussions. Ces deux critères
permettent de définir différents objectifs en fonction de l’état du patient. Si le réglage de la
fréquence des percussions est réglé sur une haute fréquence, l’objectif principal sera le
désencombrement et la mobilisation des différentes sécrétions, tandis que si la fréquence de
percussion est basse, l’objectif sera de recruter les territoires pulmonaires afin d’éviter une
respiration préférentielle.
1.2 Interfaces
Cette technique est essentiellement utilisée dans les Unités de soins intensifs, dans les services
de pneumologie ou pour la ventilation des patients neurologiques par l’intermédiaire soit d’un
masque facial, soit d’un embout buccal ou via une canule de trachéotomie. Les interfaces pour
cet instrument sont multiples. Elles permettent donc son utilisation pour un grand nombre de
patients aux profils variés ;
La VPI est également dotée d’un de réceptacle appelé Venturi, pouvant être utiliser comme
système d’aérosol. Mais généralement, ce système est surtout utilisé pour humidifier l’air sec
envoyé par l’appareil grâce à quelques millilitres de liquide physiologique.
1.3 Précautions
Puisque le but de ce traitement est de créer une vibration au niveau des parois thoraciques
ainsi que de recruter les voies aériennes distales, il est nécessaire d’ouvrir le circuit du
percussionnaire afin d’éviter d’éternuer ou de tousser contre une résistance maximale pouvant
entrainer des pressions trop importantes. Cette ouverture permet aux poumons de se
dégonfler et d’éviter le barotraumatisme.
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La ventilation à percussions intra-pulmonaires
Il est préférable d’utiliser cette technique quand le patient est surveillé via le monitoring afin
d’avoir un feedback visuel du patient s’il ne supporte pas le traitement. Exemple de patients à
risque :
o Patient instable hémodynamiquement (PA<8mmHg), Bradycardie, Tachycardie,
Fibrillation auriculaire.
o Drains sans aspirations.
o PIC > à 12 au repos.
o Grosses PEEP au respirateur.
1.4 Contre-indication
Le pneumothorax non drainé est une contre-indication formelle à la réalisation du
percussionnaire. En effet, en envoyant une certaine pression au niveau de cette brèche, on
risquerait de l’élargir et d’aggraver la situation. Cependant, si le pneumothorax est drainé, il y
a alors possibilité de percuter en faisant attention à ne pas mettre trop de pression. Les autres
contre-indications n’en sont pas vraiment, ce sont plutôt des situations à risques :
o Syndrome de Lyell (Desquamation de tous les épithéliums du patient avec saignement
abondant)
o Patients avec pacemakers. (Pouvant causer des arythmies).
o Sonde de Cortis.
o Pression intracrânienne trop importante.
1.5 Paramètres réglables
Ce sont des appareils sur lesquels on peut régler plusieurs paramètres notamment :
o La fréquence de percussion.
o La pression de travail.
o La FIO2 ajouté au patient.
o Le rapport Inspiration/expiration.
o La valeur de la PEEP.
1.6 Objectifs
o Favoriser le drainage et la mobilisation des sécrétions bronchiques et pulmonaires
o Recruter les territoires pulmonaires pour éviter la respiration préférentielle .
o Améliorer les échanges gazeux.
o Administrer des substances médicamenteuses comme le liquide physiologique, les
mucolytiques, les bronchodilatateurs, antibiotiques, etc…
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La ventilation à percussions intra-pulmonaires
Le Percussionnaire est-il utile ou pas ? Si oui, dans quelle pathologie ?
Comme précisé lors de l’introduction, la VPI est une technique qui de par ses multiples réglages
peut être appliquée sur des patients présentant des pathologies variées recouvrant ainsi les
maladies neuromusculaires, les syndromes restrictifs ainsi qu’obstructifs, les pathologies
respiratoires chez l’enfant, mais aussi certains cas post-opératoires par exemple, où la
réalisation de kinésithérapie respiratoire classique est clairement contre-indiquée.
Cependant, cette technique peut s’avérer plus efficace pour certaines pathologies, nous y
reviendrons.
Dans le cadre des maladies neuromusculaires, la VPI est une des techniques à utiliser en
première intention chez des patients trachéotomisés atteint de myopathie de Duchêne et
souffrant d’encombrement bronchique. Pourquoi ? Car cette maladie, caractérisée par un
déficit en dystrophine, entraine une dégénérescence des fibres musculaires qui seront
progressivement remplacées par du tissu graisseux. On se retrouve donc avec des patients qui
présentent dans un premier temps, des symptômes touchant essentiellement le système
locomoteur, comme des difficultés à la marche ainsi que des pertes de force. Ensuite, dans le
décours de la maladie, c’est au tour du système respiratoire d’être atteint entrainant ainsi des
troubles respiratoires mais également, une faiblesse importante au niveau des muscles du
pharynx, les empêchant de déglutir efficacement. C’est donc la raison principale de l’utilisation
du percussionnaire dans ce genre de pathologie. Une utilisation pendant quelques minutes
associées à de la kinésithérapie respiratoire classique permet une mobilisation des sécrétions
des bronches vers la trachée qui par après, seront évacuées par le biais d’une toux assistée
manuelle ou mécanique via le Cough-Assist, ou par un système d’aspiration.
En pédiatrie, la VPI est souvent utilisée car elle ne nécessite pas la coopération du patient, ce
qui représente un avantage conséquent lors de la prise en charge d’un enfant en bas âge. Mais
ce n’est pas la seule raison pour laquelle le percussionnaire est autant utilisé en pédiatrie.
Les différentes indications pour cette technique sont le traitement des atélectasies, les
bronchiolites du nourrisson et les complications respiratoires en présence d’une ostéogenèse
imparfaite. Et encore une fois, la VPI se montre très efficace en permettant d’orienter le
traitement en fonction des symptômes rencontrés dans la pathologie.
Par exemple, dans le traitement des atélectasies ainsi que chez les sujets atteints
d’ostéogenèse imparfaite (ensemble de maladies héréditaires qui se caractérisent par des os
fragiles qui se cassent facilement), l’objectif principal du percussionnaire sera de réduire les
atélectasies présentes au niveau du poumon tout en améliorant la saturation en oxygène du
sujet.
Dans le traitement des bronchiolites du nourrisson, définie comme étant une infection au
niveau des bronchioles pouvant causer une dyspnée respiratoire ainsi qu’un encombrement
conséquent, le percussionnaire sera surtout utilisé dans un but de désencombrement
bronchique.
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La ventilation à percussions intra-pulmonaires
Dans le cadre des syndromes obstructifs comme la mucoviscidose et la bronchopneumopathie
chronique obstructive, bien que la VPI permette une augmentation des volumes courants chez
des patients BPCO en état stable, cette technique n’est pas la plus avantageuse. En effet, chez
ce genre de patient, c’est surtout le travail actif qui est très important. Les différents objectifs
seront une récupération des différents volumes respiratoires par un travail actif du patient, le
désencombrement de l’arbre bronchique et le réentrainement à l’effort.
Pour les patients atteints de la mucoviscidose, où l’objectif premier est le désencombrement
bronchique quotidien, la VPI ne se montre pas plus efficace que les autres techniques visant à
mobiliser les sécrétions du patient. La technique la plus efficace dans ce type de pathologie
sera le drainage autogène apportant à la fois une plus grande autonomie du patient mais
également une minimisation des épisodes de toux.
Dans le cadre des patients postopératoires après une quelconque chirurgie, passant de la
chirurgie cardiaque à la chirurgie de la colonne vertébrale, des patients polytraumatisés aux
patients neurologiques et éventuellement à des cas d’oncologie, l’utilisation de la VPI en
postopératoire semble être efficace chez des patients où le risque de développer des
complications pulmonaires est important.
Le but étant ici de diminuer les complications pulmonaires, de réduire le temps
d’hospitalisation et de séjour en soins intensifs ainsi que réduire les phénomènes de dyspnées.
Pour conclure, la VPI démontre surtout en général son efficacité dans des situations où le
patient ne peut physiquement (restrictifs, neuromusculaire) ou mentalement (coma)
collaborer. En effet, la VPI étant un traitement passif et permettant un support ventilatoire, elle
constitue un avantage non négligeable face aux techniques classiques où la collaboration est
de mise. Cependant, cette technique ne semble pas aussi avantageuse dans d’autres
pathologies plutôt obstructives comme la mucoviscidose et bronchopneumopathie chronique
obstructive.
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La ventilation à percussions intra-pulmonaires
Références
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