Production et sécrétion de l`insuline par les cellules β pancréatiques

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Production et sécrétion de l’insuline
par les cellules β pancréatiques
Pr Catherine OIRY-CUQ ,Laboratoire de Pharmacologie, Faculté de pharmacie, UM
[email protected]
I- Généralités – Rôles de l’insuline
II- Structure de l'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
I- Généralités – Rôles de l’insuline
II- Structure de l'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
(20%)
(75%)
(5%)
Inh. Sécrétion insuline et glucagon
I- Généralités – Rôles de l’insuline
L’INSULINE
- Participe au contrôle du métabolisme énergétique (métabolisme du glucose)
- Seule hormone hypoglycémiante
- Production et sécrétion par les cellules β du pancréas endocrine finement contrôlées
- Régulateur le plus important : le glucose
- Existence d’agents régulateurs hormonaux et nerveux
I- Généralités – Rôles de l’insuline
L’INSULINE
- Hormone définitive synthétisée à partir de pro-hormone de haut poids moléculaire
- Libération de l’insuline par exocytose des vésicules sécrétoires
- Adaptation du fonctionnement coordonné des cellules β aux variations de l ’équilibre
glycémique
I- Généralités – Rôles de l’insuline
ROLES DE L’INSULINE
Au niveau du métabolisme glucidique, action hypoglycémiante / divers mécanismes :
- elle augmente l’entrée du glucose au niveau cellulaire en stimulant la translocation de son
transporteur (GLUT 4) à la membrane plasmique (muscle squelettique, tissu adipeux),
- elle stimule le stockage du glucose sous forme de glycogène (glycogénogénèse) en activant
la glycogène synthase dans le foie, les muscles squelettiques et le tissu adipeux,
I- Généralités – Rôles de l’insuline
ROLES DE L’INSULINE
Au niveau du métabolisme glucidique, action hypoglycémiante / divers mécanismes :
- elle diminue la glycogénolyse hépatique en inhibant l’activité de la glycogène
phosphorylase,
- elle inhibe la néoglucogénèse hépatique (formation de glucose à partir de résidus non
glucidiques comme les acides aminés ou le glycérol).
Pathologie : déficit insulinique est à l'origine du diabète, problème majeur de santé
publique
I- Généralités – Rôles de l’insuline
ROLES DE L’INSULINE
Au niveau du métabolisme lipidique, l’insuline favorise le stockage des graisses :
-Elle stimule la lipogénèse (stimule la lipoprotéine lipase) et inhibe la lipolyse (inhibe la
triglycéride lipase = diminution de la sécrétion d’acides gras et de glycérol)
- Au niveau du foie et du tissu adipeux
I- Généralités – Rôles de l’insuline
ROLES DE L’INSULINE
Au niveau du métabolisme protidique, l’insuline a une action anabolisante:
- Elle stimule le transport actif des acides aminés dans les muscles squelettiques et dans de
nombreux tissus, et leur incorporation dans les protéines
- Elle a une action anti-catabolique en diminuant l’activité des enzymes protéolytiques
- Elle participe à la croissance et à la régénération tissulaire
↓ cétogenèse
corps
cétoniques
FOIE
acétylCoA
lipogénèse
LPL
CM
+
alanine
↓ neoglucogenèse
-
anti-lipolytique
TGL
-
AG
+
TG
glycérol 3P
VLDL
glucose
+
glucose
T. ADIPEUX
+
glycogène
↑ glycogénogenèse
+
+
glucose
hypoglycémiante
+
+ glycogène
glucose
REIN
filtration
glomérulaire
acétylCoA
+
+
100%
GLUT
réabsorption
tubulaire
Krebs
alanine
Protéines
Rôle de l’insuline
MUSCLE
I- Généralités – Rôles de l’insuline
II- Structure de l'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
II- Structure de l'insuline
- Séquence primaire en acides aminés par Sanger (1955)
- Poids moléculaire d'environ 6 kDa
- Hétérodimère constitué de deux chaînes polypeptidiques, la chaîne A et la chaîne B,
reliées entre elles par deux ponts disulfures
- Chaîne A : 21 acides aminés et chaîne B : 30 acides aminés
- Pont disulfure intracaténaire relie les acides aminés 6 et 11 de la chaîne A
- Structure primaire de l'insuline humaine très proche de l'insuline porcine ou bovine
II- Structure de l'insuline
Structure primaire de l'insuline humaine
II- Structure de l'insuline
- Forme monomérique est la forme active de l'hormone (à concentrations
physiologiques, pH neutre)
- Insuline peut se dimériser spontanément aux concentrations supraphysiologiques et à
pH neutre ou acide (sans intervention d’atome de zinc)
II- Structure de l'insuline
- Association possible de trois dimères = formation d’hexamères d’insuline (intervention
de 2 atomes de zinc, rôle de coordinateurs entre les deux monomères)
- forment des cristaux
- représentent la forme de stockage majeure de l'hormone dans les granules de
sécrétion
- cette capacité de polymérisation de l'insuline est mise à profit pour la production
d'insuline « retard » utilisée dans le traitement des diabétiques
I- Généralités
II- Structure de l'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
1) Du gène à l'ARNm
A- Structure du gène de l’insuline
- Structure remarquablement conservée au cours de l'évolution
- Gène situé sur le bras court du chromosome 11
- Gène constitué de 1355 paires de bases
- Gène constitué de trois exons (régions codantes) séparés de deux introns (régions non
transcrites)
- Transcription du gène et le processus d'épissage aboutissent à l’ARNm
- Contrôle la synthèse d'un précurseur de haut poids moléculaire, la prépro-insuline
cDNA
600 nucléotides
protéine de 11,5kDa
Structure du gène de l'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
B- Contrôle de la transcription du gène de l'insuline
Facteurs régulateurs en cis
- Le site du contrôle de la transcription du gène de l'insuline est localisé en amont de
l'exon 1
- Ce site de contrôle est constitué d'un promoteur qui comportent de courtes séquences
d’ADN (ou « boîtes ») régulatrices en cis
- Les séquences régulatrices en cis principales chez l'homme : boîtes A, E, CRE, C2, ILPR
régulatrices en cis
Promoteur du gène de l'insuline humaine et
principaux facteurs de transcription associés
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Abréviations des séquences régulatrices en cis:
- insulin linked polymorphic region (ILPR) ;
- negative regulatory element (NRE) ;
- Z minienhancer (Z) ;
- cAMP response element (CRE) ;
- E2-like (E2L)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Facteurs régulateurs en trans
- Séquences régulatrices en cis interagissent avec des facteurs de transcription
protéiques régulateurs en trans
- L'interaction entre ces séquences et les facteurs de transcription contrôle l'expression
du gène de l’insuline et sa modulation par des agents métaboliques ou hormonaux
régulateurs en trans
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Abréviations des facteurs régulateurs en trans:
- purine rich 1 (PUR-1) ;
- pancreatic duodenal homeobox 1 (PDX1) ;
- glucocorticoid receptor (GR) ;
- rat insulin promoter element (RIPE 3b) like ;
- islet-specific protein (unindentified) (ISP [un]) ;
- helix loop binding protein ß2 (HEBß2) ;
- upstream stimulatory factor (USF) ;
- CRE modulator (CREM) ;
- CRE binding protein (CREB) ;
- C-element binding (CEB).
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Facteurs régulateurs en cis
Boîtes A
séquences riches en AT
contiennent, à l'exception de A2, des motifs TAAT (séquence consensus)
Importance des boîtes A (en particulier A3* et A5*) : / capacité de lier PDX-1
PDX-1 :
- facteur de transcription
- exprimé principalement dans la cellule β
- rôle majeur dans le fonctionnement et le développement de la
cellule β et du pancréas (expression du gène de l'insuline et des
gènes de la glucocompétence Glut-2, GK…)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Boîtes E (E1 et E2 like)
propriété de porter les séquences consensus CAANTG
assurent en grande partie la spécificité tissulaire de l'expression des gènes
lient des facteurs de transcription de la famille hélice-boucle-hélice (helix-loop-helix
[HLH])
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Boîtes E (E1 et E2 like)
BOITE E1:
- Étape 1 : liaison de l'hétérodimère insulin enhancer factor-1 (IEF-1) ou E47
- Étape 2 : interaction entre IEF-1 ou E47 avec BETA2/NEURO D (famille HLH) (facteur
de transcription exprimé dans les cellules β et le système nerveux)
BETA2/NEURO D:
joue un rôle important dans le développement du pancréas et
l'expression du gène de l'insuline
Boite E2-like
Liaison à une protéine HLH nommée upstream stimulatory factor (USF)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Boîtes E (E1 et E2 like)
REMARQUE
Répression de la transcription du gène de l'insuline via les boîtes E :
- de façon indirecte
- par divers facteurs : BETA3, c-Jun, c/EBPβ
- empêchent la liaison des transactivateurs BETA2 ou d'autres protéines HLH
(ex. E47)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Élément de réponse à l'AMPc (CRE)
CRE : retrouvé sur tous les gènes capables de répondre à l'AMPc
CRE : liaison du facteur de transcription CREB (cf séquence d’activation)
Ex. GLP-1, Glucagon
CBP: CREB binding protein
Insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Élément de réponse à l'AMPc (CRE)
CRE : liaison des facteurs de transcription modulateurs CREM (CRE modulators)
il existe plusieurs isoformes de CREM
Certaines isoformes ont un effet activateur et d'autres un effet inhibiteur vis-à-vis de la
transcription du gène de l’insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Séquence C2
contient la séquence CAGG
site de liaison de 2 facteurs de transcription , PAX 4 et PAX 6
ces deux facteurs jouent un rôle fondamental dans le développement du pancréas
PAX6 paired-box 6 : agit activateur de la transcription du gène de l’insuline
PAX4 : agit comme répresseur de la transcription du gène de l’insuline
(expression limitée à la période embryonnaire. Pas d’influence majeure chez l’adulte)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Région ILPR
ILPR : « insulin linked polymorphic region »
très haut degré de polymorphisme lié surtout au nombre de répétitions en tandem
Lien possible entre certains polymorphismes d’ILPR dans le diabète
(altération de la transcription du gène de l'insuline)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
REMARQUES
Existence d’interactions entre les séquences en cis
Ex. interaction entre les séquences A et E : formation de complexes transactivateurs entre
PDX-1 et des protéines HLH
Il existerait une répression en cis liée, dans l'espèce humaine, à l'existence d'une
séquence NRE « negative regulatory element » qui lie différentes protéines nucléaires (ex.
R des glucocorticoïdes)
Production et sécrétion de l’insuline
par les cellules β pancréatiques
Pr Catherine OIRY-CUQ ,Laboratoire de Pharmacologie, Faculté de pharmacie, UM
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III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
B- Contrôle de la transcription du gène de l'insuline
Modulation de la transcription par les substrats énergétiques et les hormones
a. Par le glucose
Agent stimulant puissant de la biosynthèse de l’insuline
Mécanisme d’action : stimulation de l’expression du gène de l’insuline
Résulte de deux effets : - stimulation de l’activité de transcription
- stabilisation des ARNm
Séquences activatrices en cis du promoteur les plus importantes sont situées dans
les boîtes E1, A3 , C1 , Z
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Pas d’effet direct du glucose sur les régions activatrices en cis
Implication de métabolites du glucose (par ex. glyceraldéhyde)
Activation des facteurs de transcription en trans (PDX-1**)
Implication de voies de signalisations activées par le glucose (AMPc, PKA, calcium,
CaMK, PKC, MAPK, PI3K)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
B- Contrôle de la transcription du gène de l'insuline
Modulation de la transcription par les substrats énergétiques et les hormones
b. Par les facteurs hormonaux
Le GLP-1
o
stimule la transcription du gène de l'insuline et augmente la stabilité des ARNm
o
mécanisme d’action : implique l’AMPc donc PKA, CREB et CRE
: stimule également l'expression de PDX-1 et l'efficacité de son
effet transactivateur après sa liaison sur les régions E2 et
A3 (donc pas uniquement implication de la séquence CRE)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
GH, la prolactine
o
stimulent la transcription du gène de l'insuline
Insuline
o
effet discuté
o classiquement décrite pour exercer un rétrocontrôle négatif sur l'expression de son
gène
o
plus récemment décrite pour favoriser la transcription du gène de l’insuline
(l'insuline favoriserait la liaison de PDX-1 sur la séquence A3 du promoteur du gène de
l'insuline humaine)
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
C- De l’ARNm à la molécule d'insuline
Traduction de l'ARNm et mise en réserve de la protéine
- La traduction de l'ARNm aboutit à la formation de la prépro-insuline, polypeptide de
11,5 kDa
- Passage de la prépro-insuline en formation dans la lumière du réticulum
endoplasmique favorisée par le peptide signal (partie N-terminale de 25 acides aminés)
- Clivage du peptide signal par des enzymes protéolytiques du RE et formation la proinsuline, peptide de 9kDa
RE
Cis golgi
Trans golgi
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
- La pro-insuline est transportée dans des microvésicules intermédiaires (en 20 min
environ) vers le cis -golgi
- Conversion complète de la pro-insuline en insuline dans le trans- golgi (2 peptidases) –
Vésicules recouvertes de clathrine
- L'action conjuguée de ces enzymes permet le clivage du peptide C en libérant deux
dipeptides et l'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
- Les vésicules deviennent des vésicules matures
- L'insuline et le peptide C contenus dans les mêmes vésicules sont sécrétés (exocytose)
de façon équimolaire
- Dans des conditions physiologiques, plus de 95 % de l'hormone sont sécrétés sous
forme d'insuline et 5 % sous forme de pro-insuline
Synthèse d'insuline et transport intracellulaire
Synthèse d'insuline et transport intracellulaire
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
D- Exocytose des vésicules de sécrétion
- Une cellule β humaine contient en moyenne 10 000 vésicules de sécrétion
- L’exocytose de l'insuline est finement régulée
- Variations d'insulinémie à court et à moyen terme sont majoritairement dues à une
régulation de l'exocytose plutôt qu'à la synthèse d'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
D- Exocytose des vésicules de sécrétion
Différents pools de granules
Différents pools de granules définis en fonction :
- de leur cinétique de fusion avec la membrane plasmique (localisations différentes)
- de leur sensibilité au calcium intracellulaire
- pool rapidement relargable (Readily Releasable Pool-RRP),
pool immédiatement relargable (Immediatly Releasable Pool-IRP) = granules
sont directement liés aux VDCC
- pool hypersensible au calcium
(Highly Calcium-Sensitive Pool-HCSP)
- pool de réserve (Reserve Pool-RP)
Pools RRP et HCSP
Pool RP
Renouvellement du pool RRP par le pool RP
- nécessite une maturation préalable des granules
- dépendant du métabolisme de l’ATP et de la concentration de calcium intracellulaire
Etape 1 : les granules sont arrimés à proximité
de la membrane plasmique (docking)
Etape 2 : les granules vont subir des
modifications dépendantes de l’ATP pour être
amorcées à la membrane plasmique (priming)
= granules compétentes pour fusionner avec
la membrane plasmique et libérer l’insuline.
Contrôlé en partie par le cytosquelette
1%
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
D- Exocytose des vésicules de sécrétion
Rôle du cytosquelette
La majorité des vésicules de sécrétion (RP) est localisée dans le cytoplasme associées à
des microfilaments d’actine du cytosquelette et des microtubules.
Basal :
filaments d'actine
réseau dense au
niveau de la MP
Stimulus glucose :
Remodelage
filaments actine
SNARE
RP
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Implication du cytosquelette dans le recrutement des granules
d'insuline à la membrane plasmique sous l'influence du
métabolisme du glucose
ATP, calcium
Reserve pool
Le glucose induit la polymérisation des microtubules.
Permet le transport des granules d'insuline du pool de réserve jusqu'aux filaments
d'actine
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
D- Exocytose des vésicules de sécrétion
Protéines de l’exocytose
- des protéines monomériques à activité GTPasique (ex Rho, Rab, Ras like)
- des canaux calcium de type L
- le complexe NSF/SNAP/SNARE
NSF : N-ethylmaleimide-sensitive fusion protein
SNAP : soluble NSF attachment protein
SNARE : SNAP receptors
Ca2+
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
D- Exocytose des vésicules de sécrétion
Protéines de l’exocytose
Les SNARE : - présentes au niveau de la mb. plasmique ou t-SNARE (target- SNARE) :
syntaxine et SNAP-25 (Synaptosomal Associated Protein of 25 kDa)
- présentes au niveau de la mb. de la vésicule ou v-SNARE : vesicle SNARE:
synaptobrévine (VAMP-2), synaptotagmine
- molécules-clés du mécanisme de fusion membranaire
- s’associent ce qui permet le rapprochement puis la fusion des deux
bicouches lipidiques
Les régulateurs du complexe SNARE
Principales protéines impliquées dans le processus d'exocytose
Modèle du cycle de fusion des granules d'insuline
Munc 18 : I - syntaxine
1- Docking
(arrivée près de la MP.
Peu d’influence des SNAREs)
2- Amorçage : rôle des SNAREs
Munc 13 déplace Munc 18
E + syntaxine
docking
priming
3- Interaction syntaxine et SNAP25
avec synaptobrévine (VAMP)
Etat d'assemblage « incomplet »
4- Entrée Calcium
Synaptotagmine : senseur calcique
Liaison Ca / Synaptotagmine
Complexe SNARE « complet »
Fusion des membranes et
exocytose de l'insuline
Modèle du cycle de fusion des granules d'insuline
5- Complexe SNARE : devient
récepteur des protéines NSF et
SNAP
Hydrolyse ATP (NSF: ATPase)
Dissociation du complexe
6- Recyclage des granules et de
leurs constituants membranaires
par endocytose
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Remarque : Rôle des protéines monomériques à activité GTPase
Famille des Rho GTPases : protéines Rho, Rac, Cdc42
- Rac1 et Cdc42 colocalisées avec les granules de sécrétion
- Rac1 et Cdc42 auraient un rôle dans le remodelage des filaments d’actine
- Cdc42 serait impliquée dans l’amorçage des granules (facilite interaction entre protéines du
complexe SNARE = syntaxine et VAMP2)
Famille des Rab GTPases
- Rab3A et Rab27A sont associées avec les granules d’insuline
- Rab3A impliquée dans le renouvellement du RRP par le RP
- Rab27A serait impliquée dans l'étape d’amorçage des granules à la membrane
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
Remarque : Rôle des protéines monomériques à activité GTPase
Famille des "Ras-like" GTPases
- Rap1 et RalA sont impliquées dans le docking et le priming
- Rap1 est une protéine activée par Epac2 (AMPc-GEF)
Implication des petites GTPases dans l’exocytose
des granules d’insuline
Rho GTPases : protéines Rho, Rac, Cdc42; Rab GTPases; "Ras-like" GTPases : Rap1, RalA
I- Généralités
II- Structure de l'insuline
III- Biosynthèse et sécrétion de l'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
1) Sécrétion basale
o Sécrétion basale selon un mode pulsatile
o Ce caractère pulsatile aurait une importance physiologique: améliorerait la réponse à
l'insuline
- en évitant la diminution du nombre de récepteur à l'insuline
- en évitant le développement d'une insulino-résistance
o Les oscillations sont de 2 types :
- oscillations lentes de période entre 2 et 3 heures
-oscillations rapides de période de 5 à 15 minutes.
Production et sécrétion de l’insuline
par les cellules β pancréatiques
Pr Catherine OIRY-CUQ ,Laboratoire de Pharmacologie, Faculté de pharmacie, UM
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IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
La capacité de stockage de l'insuline par la cellule β est particulièrement élevée
Toute molécule capable d'influencer la sécrétion de l'insuline est, par définition, une
molécule qui agira en modulant le processus d'exocytose.
Hormis certaines exceptions (glucose, GLP-1), les stimuli de la sécrétion d'insuline
n'ont pas une influence majeure sur la biosynthèse de l'hormone.
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
Les agents stimulants de la sécrétion d'insuline sont classés en deux grands groupes :
- stimuli primaires (ou déclencheurs),
- stimuli secondaires (ou potentialisateurs ou amplificateurs).
Les agents dits « atténuateurs » de la sécrétion d'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
Les agents stimulants:
Les stimuli primaires (ou déclencheurs) : déclenchent à eux seuls la sécrétion d'insuline
-ex. glucose (agent stimulant le plus puissant) – Stimule à des concentrations
physiologiques
- ex. acides aminés, mannose, glycéraldéhyde
AGNE
- ex. sulphonylurées et glinides
Stimulent à des concentrations
supraphysiologiques
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
Les agents stimulants:
Les stimuli secondaires (ou potentialisateurs ou amplificateurs) :
o Pas d'effet stimulant direct sur la sécrétion d'insuline
o Amplifient la sécrétion d'insuline induite par un stimulus primaire
-ex. substrats énergétiques, hormones digestives (ex. GLP-1), acétylcholine, etc
- ex. analogues GLP1 (antidiabétiques)
Remarque :
Rôle central du glucose : protection contre l'hypoglycémie
Aucune autre substance ne peut stimuler la sécrétion d'insuline, si la glycémie est trop
basse
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
Les agents « atténuateurs » de la sécrétion d'insuline
- Capables de diminuer l'intensité de la réponse sécrétoire au glucose
- Neuromédiateurs libérés par les terminaisons nerveuses sympathiques de l'îlot, en
particulier la noradrénaline
- Certaines hormones agissant par voie endocrine ou paracrine (ex. somatostatine)
Principaux facteurs humoraux et nerveux
de contrôle de la sécrétion d'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
Contrôle de la sécrétion d'insuline fait appel à des nutriments et des substrats
énergétiques, des hormones et des neuromédiateurs, en interaction complexe.
Le glucose conditionne la réponse sécrétoire à tous les autres stimuli.
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
A) Sécrétion d’insuline induite par le glucose
Glucose
- Agent stimulant le plus puissant
- Conditionne la réponse sécrétoire de tous les autres stimuli (effet dit « permissif » du
glucose)
- 2 caractéristiques majeures de la réponse insulinique / glucose :
- rapidité
- sensibilité
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
A) Sécrétion d’insuline induite par le glucose
Sécrétion Insuline
Courbe concentration - effet
Courbe sigmoïdale
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
A) Sécrétion d’insuline induite par le glucose
Sécrétion Insuline
In vitro - Cinétique de sécrétion – concentration fixe de glucose (20 mM)
Stimulus glucose constant et prolongé
Profil sécrétoire biphasique
1er
pic: pic précoce
(1ère phase de SI)
Pic tardif : 2ème phase de SI
Aug. progressive de la SI = valeur d’équilibre
Se maintient jusqu’à l’arrêt de la stimulation
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
A) Sécrétion d’insuline induite par le glucose
La signification physiologique du caractère
biphasique de la sécrétion d'insuline n’est pas
tout à fait établie
HYP rôle du pic précoce de sécrétion : - sensibiliser les tissus cibles aux effets de
l'hormone et d'empêcher une hyperinsulinémie trop prononcée et une hypoglycémie
réactionnelle
- inhiber la production hépatique de glucose
Disparition du pic précoce : caractéristique majeure de l'altération de la fonction
pancréatique chez le diabétique de type 2. Signe le plus précoce
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
B) Mécanismes cellulaires de la réponse insulinosécrétoire au glucose
Rôle central de la concentration intracytosolique de calcium:
- dans l’activation des protéines du cytosquelette
- dans le couplage stimulus-sécrétion, quels que soient les mécanismes mis en jeu en
amont
- importance du contrôle de cette concentration
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
B) Mécanismes cellulaires de la réponse insulinosécrétoire au glucose
Contrôle de la concentration intracytosolique de calcium dans la cellule β
- Concentration intracytosolique de calcium très faible / concentration cellulaire totale et
de sa concentration extracellulaire.
- À l'état basal, il existe un gradient très important entre sa concentration extracellulaire
(10-3M) et sa concentration intracytosolique (10-7M)
- Le maintien de la concentration intracytosolique de Ca2+ à un niveau très bas est assuré
par un transport actif qui rejette l'ion hors de la cellule (pompe Ca2+/ATP-dépendante)
- Certains organites cellulaires concentrent l'ion :
- soit grâce à une ATPase (réticulum endoplasmique)
- soit par un échangeur Na+ / Ca2+ (mitochondrie)
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
B) Mécanismes cellulaires de la réponse insulinosécrétoire au glucose
La sécrétion d'insuline induite par le glucose implique deux mécanismes
complémentaires:
1- Voie initiatrice de la sécrétion d'insuline : voie dépendante des KATP
("triggering pathway ")
= à l'origine du premier pic de sécrétion – Pools de vésicules RRP
2- Voie amplificatrice de la sécrétion d'insuline : voie indépendante des KATP
("amplifying pathway")
= voie complémentaire de la 1ère
= contribue à expliquer le maintien d'une réponse soutenue à un stimulus
constant de glucose. Pools de vésicules RP
Voie initiatrice de la sécrétion d'insuline : voie dépendante des KATP
F6P
Au repos, la membrane plasmique est polarisée aux environs de -70mV (courant sortant de K+)
Importance du canal KATP (sensible à l'ATP) - Hétéro-octamère - Sulfonylurées
Glucose - Élévation du rapport ATP/ADP, entraîne une fermeture des canaux KATP …
Nombreux arguments expérimentaux montrent :
Le processus impliquant les canaux KATP n‘est pas suffisant pour expliquer le maintien
d'une réponse soutenue à un stimulus constant de glucose et surtout à son caractère
biphasique
L'absence de coïncidence entre le profil de sécrétion d'insuline en réponse au glucose et
les événements ioniques et électriques
Existence d'une autre voie, complémentaire de la voie dépendante des KATP
Voie amplificatrice de la sécrétion d'insuline: voie indépendante des KATP
Effet activateur du glucose sur la PLC et adénylate cyclase (AC) via le calcium
Glucose
Glucose
Ca++
Ca/caM
Voie amplificatrice de la sécrétion d'insuline: voie indépendante des KATP
Rôle des intermédiaires du cycle de Krebs
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
C) Sécrétion d’insuline induite par les acides aminés
Les acides aminés sont capables, dans leur majorité, de stimuler la sécrétion
d'insuline.
Les plus puissants sont la leucine, l'arginine et la lysine.
Ils stimulent de façon modeste la sécrétion d'insuline en présence de faibles
concentrations de glucose
Ils stimulent plus fortement la sécrétion d'insuline lorsque la concentration de glucose
s'élève = amplificateurs très efficaces
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
C) Sécrétion d’insuline induite par les acides aminés
MECANISMES D’ACTION
La leucine : métabolisée par la cellule β. Métabolite intègre le cycle de Krebs –
Production d’équivalents réduits et ATP …
Effet insulinosécréteur par des voies semblables à celles du glucose
La lysine et l’arginine pénètrent facilement dans la cellule. Leur charge positive permet
de dépolariser la membrane plasmique et favorise l’entrée de calcium dans la cellule.
L’aspartate et le glutamate, deux acides aminés chargés négativement sont également
capable de stimuler la sécrétion d’insuline via des récepteurs glutamatergiques (AMPA).
Effet moindre par rapport aux trois acides aminés décrits précédemment
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
D) Les modulateurs de la sécrétion d'insuline
La sécrétion d'insuline induite par le glucose peut être modulée par:
- des sécrétagogues non nutritifs,
- des hormones,
- des facteurs de croissance,
-ou des neurotransmetteurs.
Implication de différentes voies de signalisation intracellulaire
D) Les modulateurs de la sécrétion d'insuline
1- Voie de l'adénylate cyclase – AMPc – PKA
Amplification de la sécrétion d’insuline par activation de AC: RCPG couplés à Gs
- GLP-1 (Glucagon Like Peptide 1)
- GIP (Glucose-dependent Insulinotropic Polypeptide)
Incrétines
(hormones digestives libérées par
l'intestin lors du passage des
nutriments)
GLP-1: produit dans les cellules L du jéjunum et de l'iléon (régions distales de l'intestin)
GIP : produit par les cellules K du duodénum (régions proximales de l'intestin)
Sécrétion de GIP et de GLP-1 : déclenchée par le glucose***, les acides aminés et les AGL
Effet insulinotrope observé en présence de concentrations de glucose supérieures ou égales à la
normoglycémie = GLUCO-DEPENDANCE
D) Les modulateurs de la sécrétion d'insuline
1- Voie de l'adénylate cyclase et de l'AMPc – PKA
Amplification de la sécrétion d’insuline par activation de AC: RCPG couplés à Gs
- Glucagon (hormone insulaire, voie paracrine** ou endocrine)
- PACAP (Pituitary Adenylate Cyclase Activating Polypeptide)
- VIP (Vasoactive Intestinal Peptide)
Libérés suite à activation du
système nerveux
parasympathique
(!!! Également Ach et GRP
mais RCPG/Gq)
Remarque :
les actions de l'AMPc peuvent être médiées par deux mécanismes distincts:
Rap-1 et Rap-2
(petites protéines G)
Modèle de l'exocytose de l'insuline dépendante de l'AMPc
Epac ou cAMP-GEF (cAMP regulated Guanine nucleotide Exchange Factor)
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
D) Les modulateurs de la sécrétion d'insuline
1- Voie de l'adénylate cyclase et de l'AMPc
Diminution de la sécrétion d’insuline par inhibition de AC : RCPG couplés à Gi
- Somatostatine (hormone insulaire – voie paracrine**
et libérée par les terminaisons
nerveuses sympathiques)
- CGRP (calcitonin gene-related peptide)
- Noradrénaline
- Galanine
- NPY
Libérés suite à activation
du système nerveux sympathique
Stress
Rôle physiologique au cours de l’exercice physique
D) Les modulateurs de la sécrétion d'insuline
2- Voie de la PLC
Amplification de la sécrétion d’insuline par activation de PLC β: RCPG couplés à Gq
- CCK (cholécystokinine 33 – Hormone intestinale (incrétine))
- Ach
- GRP (Gastrin Releasing Peptide)
Libérés suite à activation du
système nerveux
parasympathique
- Acides gras libres
Remarque : les AGL peuvent aussi potentialiser la sécrétion d’insuline en pénétrant dans la
cellule β puis en subissant une métabolisation avec production d’acyl-CoA
Principaux facteurs humoraux et nerveux
de contrôle de la sécrétion d'insuline
(R. β2, couplés Gs)
(R. M3 , M4, couplés Gq)
(R. α2, couplés Gi)
Différentes modulations de la sécrétion d'insuline
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
D) Les modulateurs de la sécrétion d'insuline
3- Les rôles des protéines kinases
La PKA (activée par l’AMPc)
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine
Implication de la PKA dans la potentialisation de la sécrétion d’insuline:
- sensibilisation au calcium la "machinerie sécrétoire" : l’exocytose des granules à de plus
faibles concentrations de calcium intracellulaire
= augmente le nombre de vésicules fortement sensibles au calcium (HCSP)
- favorise le transport des granules RP à la membrane plasmique
- phosphoryle différentes protéines impliquées dans l’exocytose (ex. Rim-1 (effecteur de
Rab3-A), SNAP-25, la snapine et la synapsine …)
3- Les rôles des protéines kinases
La PKA (activée par l’AMPc)
- phosphoryle des canaux calciques dépendants du voltage de type L
= augmentation du calcium intracellulaire
- phosphoryle
des
récepteurs
de
l’IP3
localisés
au
niveau
réticulum
endoplasmique = relargage du calcium contenu dans les stocks intracellulaires
- phosphoryle GLUT-2 = augmentation de la sécrétion d’insuline
3- Les rôles des protéines kinases
La PKC (activée par l’AMPc)
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine
Plusieurs isoformes exprimées dans la cellule β
Implication de la PKC dans la potentialisation de la sécrétion d’insuline:
- favorise le processus d'exocytose en phosphorylant plusieurs protéines du
complexe SNARE (ex. Munc-18, SNAP-25 et la synaptotagmine),
- phosphoryle les canaux calciques,
- augmente le nombre de vésicules fortement sensibles au calcium (HCSP).
3- Les rôles des protéines kinases
La CaMK II
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine
Son activation est dépendante de la présence de calcium et de calmoduline
Plusieurs isoformes exprimées dans la cellule β
Implication de la CaMK II dans la potentialisation de la sécrétion d’insuline:
- phosphorylation de protéines du complexe SNARE favorisant directement l’exocytose
(ex. VAMP-2, synaptotagmine)
- mobilisation des granules d'insuline du pool de réserve vers le pool immédiatement
relargable
3- Les rôles des protéines kinases
ERK1/2
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine (famille
des MAPK)
Classiquement décrite comme impliquée dans les phénomènes de prolifération,
de différentiation et de survie des cellules
Peut phosphoryler différentes protéines cibles localisées sous la membrane,
associées aux microtubules dans le cytoplasme
Peut être transloquée dans le noyau où elle peut phosphoryler divers facteurs de
transcription régulant l'expression des gènes (ex. CREB, PDX-1)
3- Les rôles des protéines kinases
ERK1/2
Principalement activée par des récepteurs tyrosine kinase tels que le récepteur
de l’insuline ou de l’IGF-1
Activée par le glucose dans la cellule β (via aug. Calcium intracellulaire)
Activée par différentes hormones (RCPG) (ex. GLP-1, PACAP, GIP)
Peut aussi être activée via différentes voies de signalisation : PKA, Epac, PKC et
CaMK II (croisement des voies de signalisation )
Croisement des voies de signalisations dans la cellule β et activation de ERK1/2
CaMKII
PKC
Epac
Survie des cellules β
Sécrétion d’insuline
Production et sécrétion de l’insuline
par les cellules β pancréatiques
Pr Catherine OIRY-CUQ ,Laboratoire de Pharmacologie, Faculté de pharmacie, UM
[email protected]
IV- Contrôle de la sécrétion d’insuline
2) Sécrétion régulée
D) Les modulateurs de la sécrétion d'insuline
3- Les rôles des protéines kinases
La PKA (activée par l’AMPc)
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine
Implication de la PKA dans la potentialisation de la sécrétion d’insuline:
- sensibilisation au calcium la "machinerie sécrétoire" : l’exocytose des granules à de plus
faibles concentrations de calcium intracellulaire
= augmente le nombre de vésicules fortement sensibles au calcium (HCSP)
- favorise le transport des granules RP à la membrane plasmique
- phosphoryle différentes protéines impliquées dans l’exocytose (ex. Rim-1 (effecteur de
Rab3-A), SNAP-25, la snapine et la synapsine …)
3- Les rôles des protéines kinases
La PKA (activée par l’AMPc)
- phosphoryle des canaux calciques dépendants du voltage de type L
= augmentation du calcium intracellulaire
- phosphoryle
des
récepteurs
de
l’IP3
localisés
au
niveau
réticulum
endoplasmique = relargage du calcium contenu dans les stocks intracellulaires
- phosphoryle GLUT-2 = augmentation de la sécrétion d’insuline
3- Les rôles des protéines kinases
La PKC
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine
Plusieurs isoformes exprimées dans la cellule β
Implication de la PKC dans la potentialisation de la sécrétion d’insuline:
- favorise le processus d'exocytose en phosphorylant plusieurs protéines du
complexe SNARE (ex. Munc-18, SNAP-25 et la synaptotagmine),
- phosphoryle les canaux calciques,
- augmente le nombre de vésicules fortement sensibles au calcium (HCSP).
3- Les rôles des protéines kinases
La CaMK II
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine
Son activation est dépendante de la présence de calcium et de calmoduline
Plusieurs isoformes exprimées dans la cellule β
Implication de la CaMK II dans la potentialisation de la sécrétion d’insuline:
- phosphorylation de protéines du complexe SNARE favorisant directement l’exocytose
(ex. VAMP-2, synaptotagmine)
- mobilisation des granules d'insuline du pool de réserve vers le pool immédiatement
relargable
3- Les rôles des protéines kinases
ERK1/2
Phosphoryle divers substrats cibles sur des résidus sérine ou thréonine (famille
des MAPK)
Classiquement décrite comme impliquée dans les phénomènes de prolifération,
de différentiation et de survie des cellules
Peut phosphoryler différentes protéines cibles localisées sous la membrane,
associées aux microtubules dans le cytoplasme
Peut être transloquée dans le noyau où elle peut phosphoryler divers facteurs de
transcription régulant l'expression des gènes (ex. CREB, PDX-1)
3- Les rôles des protéines kinases
ERK1/2
Principalement activée par des récepteurs tyrosine kinase tels que le récepteur
de l’insuline ou de l’IGF-1
Activée par le glucose dans la cellule β (via aug. Calcium intracellulaire)
Activée par différentes hormones (RCPG) (ex. GLP-1, PACAP, GIP)
Peut aussi être activée via différentes voies de signalisation : PKA, Epac, PKC et
CaMK II (croisement des voies de signalisation )
Croisement des voies de signalisations dans la cellule β et activation de ERK1/2
CaMKII
PKC
Epac
Survie des cellules β
Sécrétion d’insuline
Le diabète de type 2
Définition du diabète (OMS)
Le diabète est défini par:
- glycémie à jeun supérieure à 1.26 g/l (7 mmol/l) et vérifiée à deux reprises.
- présence de symptômes de diabète (polyurie, polydipsie, amaigrissement ) associée à une
glycémie supérieure ou égale à 2 g/l (11 mmol/l)
- glycémie supérieure ou égale à 2 g/l (11 mmol/l) deux heures après une charge orale de
75 g de glucose (HGPO).
Dans le DT2 : existence période intermédiaire "état pré diabétique"
Le diabète de type 2 (diabète non insulinodépendant, DNID)
- environ 90% des patients diabétiques,
- diabète "gras" ou de "maturité" (après 40 ans).
!!! la maladie est en constante progression chez l'enfant !!!
- évolue de façon insidieuse. Longtemps asymptomatique
!!! de nombreux diabétiques ignorent leur état !!!
- les complications cardio-vasculaires : principale cause de décès des
patients DT2.
Facteurs de risque du diabète de type 2
Obésité et facteurs environnementaux (alimentation, sédentarité)
Hérédité (maladie à prédisposition familiale)
Âge (risque de diabète de type 2 augmente avec l'âge)
Diabète gestationnel ou femmes ayant donné naissance à un enfant de
plus de 4 kg
Syndrome métabolique :
Association d’au moins 3 des facteurs de risque suivants:
o Obésité abdominale
o Dyslipidémie
o HTA
o Glycémie à jeun ≥ 1.1 g/l
Physiopathologie du diabète de type 2
Le DT2 conjugue deux troubles métaboliques:
- une défaillance précoce des cellules β des îlots de Langerhans du
pancréas (perte de fonctionnalité (sécrétion d’insuline) associée à diminution de
la masse cellulaire β),
- une insulinorésistance dans le foie, le muscle et le tissu adipeux.
IR aggravée par la sédentarité, l’obésité, les déséquilibres nutritionnels et
l’hyperglycémie elle-même.
Tissu adipeux
Foie
Production AGL
( lipolyse)
Production de glucose
( néoglucogénèse)
Altération signalisation
de l’insuline
Insulino-résistance
SANG
glucose
acides gras libres (AGL)
Insulinopénie
Altération
sécrétion
insuline
Pancréas
(cellules β)
Muscle
Altération captation de glucose
(
stockage du glycogène)
Complications du diabète de type 2
Rétinopathie
diabétique
AVC
1ère cause de cessité
chez adulte
Maladie
Cardio-vasculaire
Néphropathie
diabétique
1ère cause de mise en
dialyse pour palier
insuffisance rénale
8/10 diabétiques
meurent d’une maladie
cardiovasculaire
Neuropathie diabétique
Troubles de la sensibilité
membres inf.
Amputation
Signes cliniques du diabète de type 2
- LE PROBLEME : ABSENCE DE SIGNE CLINIQUE
diagnostiqué par dépistage ou au stade des complications
- Signes possibles d’alerte: polyurie, soif intense, infections récidivantes,
- Recommandation de l’ANAES: dépistage systématique au moins tous les
trois ans à partir de 45 ans.
Les traitements du diabète de type 2
Tissu adipeux
Foie
Muscle
Biguanides
TZD
production de
glucose
réabsorption de
glucose
Rein
biguanides
SANG
glucose
acides gras libres (AGL)
sécrétion insuline
/ potentialisation
Sulfamides hypoglycémiants
Glinides
Analogues GLP1, I- DPP4)
Pancréas
utilisation
périphérique
de glucose
production
AGL
Absorption du
glucose
IAG
Intestin
Dapagliflozine : Inhibiteur des cotransporteurs sodium-glucose de type 2 (SGLT2) dans
le rein (tubules proximaux) . Commission de transparence avril 2014
Les biguanides
la metformine
Metformine
Une partie des effets de la metformine serait expliquée par une activation de l’AMP
kinase dans le foie et dans le muscle.
AMPK : ″adenosine monophosphate-activated kinase″
Véritable senseur métabolique
Activée par l’augmentation du rapport AMP/ATP
La metformine stimule les voies cataboliques impliquées dans la synthèse d’ATP
(oxydation des acides gras, glycolyse)
La metformine inhibe les voies anaboliques ou consommatrices d’ATP (synthèse
protéique, du cholestérol, des acides gras).
Metformine
Metformine
Muscle
Foie
Activation
AMPK
Activation
AMPK
Activité ACC
Expression
SREBP-1
Expression des
enzymes de la
lipogenèse
Néoglucogenèse
Glycogénolyse
Captation
glucose
Réduction de la production
hépatique de glucose***
Oxydation acides gras
Synthèse VLDL
Sensibilité à l’insuline
Synthèse des TG et de la
stéatose hépatique
(AMPK : adenosine monophosphate-activated kinase; SREBP-1: sterol-regulatory-element-binding-protein-1;
ACC : acetyl-CoA carboxylase)
Metformine
La metformine ne stimule pas la sécrétion d'insuline et, par conséquent,
ne provoque pas d'hypoglycémie.
La metformine est indiquée en première intention dans le traitement du DT2, si exercice
physique et régime alimentaire sont insuffisants pour rétablir l’équilibre glycémique.
Association possible avec d’autres classes d’antidiabétiques
Les sulfamides
hypoglycémiants
Sulfonylurées
Glibenclamide (DAONIL)
Glimépiride (AMAREL)
Glipizide (GLIBENESE)
Gliclazide (DIAMICRON)
Sulfamides hypoglycémiants
Dans les années 50 à Montpellier …
- découverte fortuite par le Pr Janbon
- effet hypoglycémiant d’un sulfamide utilisé comme antibactérien
Mécanisme d’action
- décrit par le Pr Loubatière
- augmentation de la sécrétion d’insuline par le pancréas
Sulfamides hypoglycémiants
Canal KATP
Sulfamides: liaison à SUR1 des canaux KATP/
fermeture du canal
Mécanisme d’action des sulfamides hypoglycémiants
L’efficacité hypoglycémiante dépend de la capacité résiduelle du pancréas à sécréter de l’insuline.
Durée action assez longue : !!!! Effets indésirables : hypoglycémies
Sulfamides hypoglycémiants
Les sulfamides hypoglycémiants sont indiqués en monothérapie dans le
traitement du DT2, lorsque le régime alimentaire, l'exercice physique et la
réduction pondérale seuls ne sont pas suffisants pour obtenir l'équilibre
glycémique.
Association possible avec d’autres classes d’antidiabétiques
Les glinides
Répaglinide NOVONORM®
Glinides
Le répaglinide (insulinosécréteur non sulfamidé) :
- Se lie sur la protéine SUR des canaux KATP des cellules β (site distinct des
sulfamides)
fermeture canaux … (idem sulfamides)
- Durée action plus courte – Hypoglycémies plus modérées
- Mêmes indications que les sulfamides hypoglycémiants
Médicaments agissant sur les incrétines
Médicaments agissant sur les incrétines
L’intestin est impliqué dans le contrôle de l’homéostasie glucidique par la sécrétion des
incrétines :
GLP-1 : glucagon-like peptide-1
GIP : glucose-dependent insulinotropic polypeptide
« Effet incrétine »: stimulation de la sécrétion d'insuline en réponse à l'ingestion
d'aliments.
Insulin (pmol/L)
400
VO
IV
300
Après une charge orale en glucose, la sécrétion
d'insuline est nettement plus importante
qu'après la même charge par voie
intraveineuse.
200
100
0
-30
0
30
60
90 120 150 180 210
Time (min)
Médicaments agissant sur les incrétines
Synthèse et sécrétion GLP-1 et du GIP
Cellule K
(jejunum)
Cellule L
(ileum+ colon)
ProGIP
Proglucagon
GLP-1 [7-37]
GLP-1 [7-36NH2]
GIP [1-42]
La sécrétion de GLP-1 est considérablement réduite dans le
diabète de type 2 mais son action conservée.
Médicaments agissant sur les incrétines
Effets physiologiques du GLP-1 et du GIP
Médicaments agissant sur les incrétines
La demi-vie des incrétines étant très faible (1 à 2 min), deux modèles
thérapeutiques sont proposés :
-
Inhibition de l’enzyme qui dégrade les incrétines (la dipeptidyl peptidase IV,
DPPIV).
les gliptines
-
Utilisation d’analogues non hydrolysable du GLP-1
-
exénatide, liraglutide
Inhibiteurs de la
dipeptidyl peptidase IV
Les gliptines
sitagliptine
vildagliptine
saxagliptine
Les gliptines
Les gliptines
- Empêchent l'hydrolyse des incrétines par la DPP-4, entrainant une augmentation des
concentrations plasmatiques des formes actives du GLP-1 et du GIP,
- Augmentation de la libération d'insuline et diminution des taux de glucagon d'une
manière glucose-dépendante (faible risque d’hypoglycémie)
-
Agissent essentiellement sur la glycémie post prandiale
Les gliptines
La sitagliptine et la vildagliptine : monothérapie si metformine CI ou non tolérée
lorsque le régime alimentaire, l'exercice physique et la
réduction pondérale seuls ne sont pas suffisants pour
obtenir l'équilibre glycémique
Association possible avec d’autres classes d’antidiabétiques (bithérapie, trithérapie)
La saxagliptine est indiquée en bithérapie ou trithérapie
La demi-vie des incrétines étant très faible (1 à 2 min), deux modèles
thérapeutiques sont proposés :
-
Inhibition de l’enzyme qui dégrade les incrétines (la dipeptidyl peptidase IV,
DPPIV).
les gliptines
-
Utilisation d’analogues non hydrolysables du GLP-1
-
exénatide et liraglutide
Analogues du GLP-1
Exénatide (Byetta ®)
Liraglutide (Victoza®)
Voie sous cutanée
Analogues du GLP-1
Structure du GLP-1 et
deux analogues du GLP-1
Analogues du GLP-1
-
Analogues du GLP-1 qui résiste à l’inactivation par la DPP-IV
-
Agonistes du récepteur du GLP-1. Présente plusieurs actions hypoglycémiantes du GLP-1:
-
stimule de façon glucose-dépendante la sécrétion d'insuline par les cellules bêtapancréatiques. Lorsque la glycémie diminue, la sécrétion d'insuline diminue,
-
inhibe de façon glucose-dépendante la sécrétion de glucagon, anormalement élevée
dans le diabète de type 2,
-
ralentit la vidange gastrique, diminuant ainsi le taux d'absorption intestinal du
glucose.
Analogues du GLP-1
Exénatide et liraglutide sont indiqués dans le traitement du diabète de type 2 en
bithérapie ou trithérapie
Les inhibiteurs des alpha-glucosidases
miglitol
DIASTABOL ®
acarbose
GLUCOR®
Les inhibiteurs des alpha-glucosidases
Acarbose:
- inhibe de façon compétitive et réversible les alpha-glucosidases intestinales : enzymes
de la bordure en brosse des entérocytes qui hydrolyse les poly-, oligo- et disaccharides en
monosaccharides absorbables (glucose, fructose),
- diminue la dégradation des carbohydrates en monosaccharides absorbables,
- réduit l’hyperglycémie post-prandiale.
Miglitol: même mécanisme d’action. Réduit l’hyperglycémie post-prandiale et la glycémie à
jeun.
Les inhibiteurs des alpha-glucosidases
Les inhibiteurs des l’alpha-glucosidases sont indiqués dans le traitement du DT2, en
complément d’un régime alimentaire, en monothérapie ou en association.
Les insulines
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