L Implications des anomalies de la sécrétion d’insuline

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Éditorial
Implications des anomalies
de la sécrétion d’insuline
dans le diabète de type 2
Role of abnormalities in insulin secretion in type 2 diabetes mellitus
Bertrand Duvillié*
L
a synthèse et la sécrétion d’insuline par les
cellules bêta sont contrôlées par des processus multiples. Notamment, la transcription
du gène de l’insuline est régulée par de nombreux
facteurs de transcription, dont le facteur Pancreatic
Duodenal Homeobox 1 (PDX1), mais aussi par certaines
hormones telles que le Glucagon-Like Peptide-1 (GLP-1),
la leptine, l’hormone de croissance et la prolactine. De
façon importante, la transcription du gène de l’insuline
est régulée par le glucose. Le glucose est également
le déterminant majeur de la sécrétion d’insuline. Son
métabolisme permet la génération d’ATP, ce qui augmente le rapport ATP/ADP. En conséquence, un canal
potassique se ferme, entraînant une dépolarisation
membranaire. Cette dépolarisation déclenche l’ouverture des canaux calciques, ce qui permet l’entrée de
calcium dans les cellules bêta, et finalement l’exocytose
des granules de sécrétion. Le contrôle de la sécrétion
d’insuline est lié aux nutriments, et particulièrement au
glucose, mais il est également soumis à des régulations
par des hormones et des neurotransmetteurs.
* Faculté Necker, Paris.
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Chez les patients diabétiques de type 2, l’hyperglycémie est causée par un double mécanisme. On constate
qu’il existe non seulement un défaut de réponse des
tissus cibles à l’insuline (insulinorésistance), mais aussi
des anomalies de la sécrétion d’insuline par les cellules
bêta. Parmi les altérations de la sécrétion d’insuline, on
trouve des anomalies de la pulsatilité de la sécrétion, des
défauts de la phase précoce de sécrétion, une diminu-
tion de la quantité d’insuline produite ou de la maturation (biosynthèse) de l’insuline, et enfin une réduction
progressive de l’insulinosécrétion par des phénomènes
de toxicité cellulaire. Ces processus interviennent dans
des états prédisposant au diabète de type 2 tels que
l’exposition chronique des cellules bêta à des concentrations élevées de glucose ou d’acides gras libres.
Une meilleure compréhension des mécanismes qui
régulent la sécrétion d’insuline est donc nécessaire pour
mieux appréhender les causes du diabète et envisager
de nouvelles perspectives thérapeutiques. Dans ce
dossier thématique intitulé : “Les déterminants de la
sécrétion d’insuline”, le Dr Ghislaine Guillemain analysera le lien qui existe entre la masse de cellules bêta et la
capacité sécrétoire d’insuline. Dans un second exposé, le
Dr Latif Rachdi exposera les effets d’une voie de signalisation moléculaire, la voie mTOR, sur la sécrétion. Enfin,
je présenterai les derniers résultats concernant l’implication des espèces réactives de l’oxygène (ROS) dans la
sécrétion d’insuline. On sait en effet depuis longtemps
que ces molécules peuvent être délétères pour les cellules bêta, notamment dans les cas d’hyperglycémie,
mais nous découvrirons qu’elles peuvent également
avoir des effets positifs, qui sont encore mal compris.
L’ensemble de ces aspects nous permettra d’avoir une
vision plus large des régulateurs de la sécrétion d’insuline, ce qui, à plus long terme, nous autorisera à développer de nouvelles approches thérapeutiques.
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Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XVI - n° 10 - décembre 2012 - Vol. XVII - n° 1 - janvier 2013
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