NERF PHRÉNIQUE Le nerf phrénique est un nerf mixte destiné, par sa portion motrice, à l’innervation du diaphragme et, par sa portion sensitive, à donner la sensibilité aux trois séreuses : plèvre, péricarde et portion supra-mésocolique du péritoine. Né au cou de la 4e vertèbre cervicale, sa portion cervicale a été décrite dans le tome I (p. 384 et fig. 590). Les deux nerfs phréniques sont un peu dissemblables dans leur traversée thoracique, car le droit est direct, descendant presque verticalement entre plèvre et péricarde, tandis que le gauche décrit une courbe à concavité interne destinée à contourner l’apex du coeur. RAPPORTS THORACIQUES Dans toute sa traversée thoracique, le nerf phrénique est accompagné par un pédicule vasculaire (fig. 218). À son entrée dans le thorax, il est en effet contourné en dehors par l’artère thoracique interne et, en dedans, il rejoint vite la veine qui se termine dans la veinebrachio-céphalique, puis les vaisseaux thoraciques internes se portent en avant, derrière les côtes, mais abandonnent les vaisseaux phréniques supérieurs qui accompagneront le nerf jusqu’au diaphragme. Le nerf phrénique droit longe constamment la plèvre médiastinale en dehors et y adhère. En dedans, il longe la face externe de la veine brachio-céphalique droite, puis de la veine cave supérieure droite. Il passe ensuite contre la face antérieure du pédicule pulmonaire droit et longe le péricarde jusqu’au diaphragme. Le nerf phrénique gauche passe derrière la veine brachio-céphalique gauche, croise à distance le segment antérieur de la face gauche de l’arc aortique, passe à 2 centimètres en avant du pédicule pulmonaire gauche, puis glisse entre péricarde et plèvre jusqu’au diaphragme. Le nerf phrénique droit aborde le diaphragme en dehors et un peu en avant du foramen de la veine cave inférieure, et le gauche un peu en arrière de l’apex du coeur. RAMEAUX THORACIQUES 1. Quelques rameaux péricardiques. 2. Rameaux pleuraux, pour la plèvre diaphragmatique et peut-être pour la plèvre médiastinale. RAMEAUX TERMINAUX 1° Le nerf phrénique droit se divise contre le diaphragme en un rameau antérieur et un rameau postérieur. Le rameau péricardique, antérieur s’étale sur là face convexe du diaphragme et innerve les faisceaux costaux antérieurs et sternaux. De plus il envoie un rameau pré-péricardique s’anastomoser avec celui du côté opposé et un rameau abdominal qui, par le hiatus sternocostal, va innerver le revêtement péritonéal du diaphragme, l’enveloppe séreuse du foie et le péritoine pariétal antérieur supra-ombilical. Le rameau phrénico-abdominal, postérieur traverse le foramen de la veine cave inférieure, ou bien passe à son voisinage par un orifice propre, dans l’abdomen, il bifurque en une branche pour le crus droit du diaphragme et une branche pour la face concave de la coupole droite. 2° Le nerf phrénique gauche s’épanouit en une série de rameaux : rameaux antérieurs, rameaux latéraux ; rameau abdominal qui, passant par un orifice propre derrière l’apex du coeur, va innerver la face inférieure de la moitié gauche du diaphragme. ANASTOMOSES a) Au cou le nerf phrénique est anastomosé avec le ganglion cervical inférieur du sympathique et avec le nerf du muscle sub-clavier. b) Dans la cavité abdominale, il s’anastomose, des deux côtés, avec le plexus coeliaque et des rameaux des nerfs intercostaux. L’ensemble forme, mais seulement du côté droit, un plexus sous-phrénique qui présenterait un petit amas ganglionnaire. Par ses anastomoses avec le plexus coeliaque, il envoie des fibres aux glandes supra-rénales. En résumé, le nerf phrénique est le nerf moteur, et pratiquement le seul nerf moteur du diaphragme, la phrénicectomie paralyse bien la coupole correspondante. Comme nerf sensitif, il fournit la sensibilité à une partie de la plèvre (le reste étant fourni par les intercostaux), au péricarde et à une partie du péritoine. ATTEINTES NERF PHRENIQUE Les paralysies du diaphragme sont le plus souvent dûes à des lésions périphériques du nerf phrénique telf qu'une névrite, une tumeur situé dans le médiastin ou encore des séquelles d'intervention de chirurgie portant sur le coeur. La paralysie bilatérale est le plus souvent le résultat d'une lésion de nature centrale comme une poliomyélite ou encore une tumeur voir un traumatisme de la moelle épinière au niveau du rachis cervical (au niveau du cou). Phénomène de Kienbôck Phénomène visible en radiologie quand il existe une paralysie d'un côté du diaphragme. Ceci survient entre autres en cas de phrénicectomie (dissection du nerf phrénique) ou d'épanchement pleural hydro-aérique.