C r é a t i o n
C
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C
l
a
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e
R
é
g y
du 11 au 22 janvier 200
5
©Nichan Noumdjian
(tous dr
oits réser
vés)
Comme un chant de David
tr
aduction des psaumes
Henri Meschonnic
mise en scène
Claude Régy
avec
V
alérie Dréville
scén
o
graphie, co
stume
Sallahdyn Khatir
lumière
Joël Hourbeigt
assisté de
Rémy Godfr
oy
son
Philippe Cachia
assistant à la mise en scène
Ale
xandr
e Barr
y
assistant à la dramaturgie
Sébastien Derr
ey
La tr
aduction des Psaumes par Henri Meschonnic est publiée sous le titr
e
G
L
O
I
R
E
S
che
z Desclée De Br
ouwer - P
aris (2001
Représentations au Théâtr
e National de Br
etagne - Salle Gabily
du mar
di 11 au samedi 22 janvier 200
5
mardi, vendredi à 20h3
0 /
mercredi , jeudi et samedi à 1
9h3
0
Relâc
he dimanc
he 1
6 et lundi 1
7 janvier
Représentations à la M
C2 - Gr
enoble
du mar
di 1er au samedi 12 février 200
5
Représentations à Anver
s (Belgique) - De Singel
du jeudi 24 au dimanche 2
7 février 200
5
Comme un chant de David
ser
a r
epris en janvier 200
6 au Théâtr
e National de la Colline - P
aris
Une création des Atelier
s Contempor
ains - P
aris
Copr
oduction Théâtr
e National de Br
etagne - Rennes, M
C2 : Maison de la Cultur
e - Gr
enoble
On va lire, en fr
ançais, les poèmes de ce r
ecueil fameux. On v
a les lir
e comme des poèmes.
P
ar
ce que les tr
aduir
e a été av
ant tout un pr
oblème poétique.
D'où des tr
ansformations en chaîne, qui pourr
ont surpr
endr
e, pour le v
ocabulair
e, décapé
de son académisme pieux, pour la syntax
e, souv
ent d'une gr
ande violence, et qui n'était
jamais passée en tr
aduction, pour ses rythmes et ses jeux de pr
osodie.
T
out ce qui fait la
for
ce du texte, et qui dispar
aît dans les tr
aductions qui ne se posent que des pr
oblèmes
de sens. C'est cette for
ce qui est à tr
aduir
e. P
as seulement ce que disent les textes, mais
ce qu'ils font.
Ici, ce qui domine, c'est le rythme comme or
ganisation du mouv
ement dans la par
ole.
D'où le plaisir
, et la surprise. Comme si le rythme de la Bible entr
ait enfin dans notr
e cul
-
tur
e.
Henri Meschonnic
L'enfant, av
ec un seul caillou au fond de sa fr
onde, v
ainqueur d'un guerrier colossal cou
-
v
er
t d'air
ain, témoigne d'emblée d'une for
ce autr
e.
Cet enfant, c'est David, dernier né d'une famille de Bethléem. Il est ber
ger
, mais sa victoi
-
r
e en fait un soldat, il deviendr
a chef militair
e et bientôt gr
and conquér
ant. Un jour il s'em
-
par
er
a de Jérusalem et, tout près, d'une for
ter
esse du nom de "Sion" où il v
eut résider
. Ce
ser
a la cité de David. Sion deviendr
a un jour toute la ville de Jérusalem et même le pays
d'Isr
aël tout entier
.
Guerrier
, dev
enu r
oi, poète et musicien, et av
ant tout r
eprésentant de Dieu, choisi par lui,
David ose (psaume 2) se nommer fils de Dieu — est-ce une préfigur
ation du Christ — et
d'ailleurs le Christ, ce Nazaréen, devr
a, par un détour
, naîtr
e à Bethléem pour entr
er dans
la lignée de David. Christ qu'on tr
aiter
a par dérision de "r
oi des Juifs". David qui ser
a roi
d'Isr
aël.
L'histoir
e de David, c'est dix siècles av
ant Jésus-Christ.
Attentiv
e au rythme, à la syntax
e hébr
aïque, à l'écho des sons répétitifs, la nouv
elle tr
a-
duction des textes bibliques par le poète-linguiste Henri Meschonnic suscite une écoute
tout à fait imprévue. Sons, rythmes, syncopes, syntax
e brutalisée, accents conjonctifs et
disjonctifs r
egr
oupant des mots et, au contr
air
e, sépar
ant des gr
oupes de mots les uns
des autr
es, c'est une or
ganisation du langage qui l'entr
aîne au-delà du sens.
C'est un autr
e "usage de la par
ole", car il est dit à pr
opos de Moïse que les Hébr
eux
"v
oient" la par
ole. L'hébr
eu dit "v
oir" et non pas "entendr
e". Il y a interfér
ence de l'ouïe
et de la vue par une attention par
ticulièr
e aux rythmes et aux sons.
Émer
ge une théâtr
alisation inhér
ente au langage r
ar
ement perçue.
C'est une poésie sauv
age, ar
chaïque — collée aux origines — chaotique, sans logique ni
mor
ale. S'enchaînent des récits, des contes, des conflits, des désirs, dans une pr
ofusion
d'images. C'est un livr
e tumultueux, loin de toute métrique occidentale. Sans doute on y
parle du r
appor
t de l'homme au divin mais ce n'est pas du tout un livr
e r
eligieux. Il est
r
emar
quable que les tr
ois r
eligions qui s'en réclament (juiv
e, chrétienne, musulmane)
aient infléchi v
ers elles non seulement les textes mais aussi leurs tr
aductions, et que ces
trois r
eligions aient tenté, chacune, de réduir
e ces textes par des commentair
es, aient
tenté, à par
tir d'eux, d'édicter des règles, les leurs.
Pour
quoi le dieu de David — se demande-t-on sans qu'autour de nous se r
ompe le silen
-
ce — pour
quoi ce dieu si inter
v
enant en ces temps anciens — et si génér
eux en mir
acles
pr
o
videntiels au moment de la sor
tie d’Egypte par ex
emple — pour
quoi ce même dieu
n'est-il plus inter
v
enu dans l'histoir
e moderne du peuple juif
, extension de la diaspor
a jus
-
qu'en Amérique, et sur
tout shoah, sionisme, fondation de l'Etat d'Isr
aël génér
ant en
P
alestine guerr
es, camps, tr
ansfer
ts de populations, terr
orisme. Est-ce encor
e et toujours
la v
olonté de Dieu qui s’ex
er
ce, sa v
engeance contr
e l'idolâtrie.
Dans les déser
ts le pain et la viande ne tombent plus du ciel.
.../...
Absence, mor
t définitiv
e — Dieu est mor
t — ou éclipse seulement, selon que l'on v
eut
plus ou moins préser
v
er sa cr
o
yance. Ces mir
acles qui, par moments, abondent sont si
surpr
enants et parfois si naïfs qu
’on pourr
ait bien cr
oir
e qu
’il s’agit seulement d’un récit
légendair
e.
L
es pr
ophètes Samuel, Nathan, G
ad informaient David des v
olontés de Dieu, jugements,
colèr
es, encour
agements, toujours pour des actions précises.
En Dieu, David tr
ouv
ait sa for
ce militair
e. Il fallait imposer un seul Dieu,
Y
ahvé, et imposer
son unicité contr
e le culte démultiplié des idolâtries.
Qui aujour
d'hui répond aux inv
ocations de David.
L'absence de réponse fait entendr
e les poèmes de David comme év
entrés,
entr
ouv
er
ts,
r
endus à eux-mêmes, écor
chés dans le temps d’aujour
d’hui.
C'est concr
et. Une sensualité les tr
av
erse. La violence destructrice de David et
celle de Dieu.
L'ér
otisme fait par
tie du r
appor
t de l'homme à Dieu.
L
es Chrétiens chantent les Psaumes.
L
e Christ, nu sur la cr
oix, dit, mour
ant, la pr
emièr
e ligne du Psaume 22 : Mon Dieu
mon Dieu pour
quoi m'as-tu abandonné, que Meschonnic tr
aduit av
ec exactitude
Mon Dieu mon Dieu à quoi m'as-tu abandonné. L
e mieux ser
ait d’entendr
e — et
de v
oir — les deux sens à la fois. Et aussi d’autr
es sens.
L'Islam connaît les Psaumes.
Guerr
es, intolér
ances, persécutions, destructions, tr
ois r
eligions jaillies de la
même origine, là, à Jérusalem, abandonnées à la guerr
e depuis 2000 ans. Elle
dur
ait déjà depuis 1000 ans.
L
e monothéisme, sans doute, facilite l’intégrisme, et peut-êtr
e l'expansionnisme.
Claude Régy
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