Comme un chant de David

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©Nichan Noumdjian (tous droits réservés)
Création
Comme un chant de David
traduction des Psaumes Henri Meschonnic
mise en sc ène Claude Régy
du 11 au 22 janvier 2005
Comme un chant de David
traduction des psaumes
Henri Meschonnic
mise en scène
Claude Régy
avec
Valérie Dréville
scénographie, costume Sallahdyn Khatir
lumière Joël Hourbeigt assisté de Rémy Godfroy
son Philippe Cachia
assistant à la mise en scène Alexandre Barry
assistant à la dramaturgie Sébastien Derrey
La traduction des Psaumes par Henri Meschonnic est publiée sous le titre GLOIRES
chez Desclée De Brouwer - Paris (2001
Représentations au Théâtre National de Bretagne - Salle Gabily
du mardi 11 au samedi 22 janvier 2005
mardi, vendredi à 20h30 / mercredi , jeudi et samedi à 19h30
Relâche dimanche 16 et lundi 17 janvier
Représentations à la MC2 - Grenoble
du mardi 1er au samedi 12 février 2005
Représentations à Anvers (Belgique) - De Singel
du jeudi 24 au dimanche 27 février 2005
Comme un chant de David sera repris en janvier 2006 au Théâtre National de la Colline - Paris
Une création des Ateliers Contemporains - Paris
Coproduction Théâtre National de Bretagne - Rennes, MC2 : Maison de la Culture - Grenoble
On va lire, en français, les poèmes de ce recueil fameux. On va les lire comme des poèmes.
Parce que les traduire a été avant tout un problème poétique.
D'où des transformations en chaîne, qui pourront surprendre, pour le vocabulaire, décapé
de son académisme pieux, pour la syntaxe, souvent d'une grande violence, et qui n'était
jamais passée en traduction, pour ses rythmes et ses jeux de prosodie. Tout ce qui fait la
force du texte, et qui disparaît dans les traductions qui ne se posent que des problèmes
de sens. C'est cette force qui est à traduire. Pas seulement ce que disent les textes, mais
ce qu'ils font.
Ici, ce qui domine, c'est le rythme comme organisation du mouvement dans la parole.
D'où le plaisir, et la surprise. Comme si le rythme de la Bible entrait enfin dans notre culture.
Henri Meschonnic
L'enfant, avec un seul caillou au fond de sa fronde, vainqueur d'un guerrier colossal couvert d'airain, témoigne d'emblée d'une force autre.
Cet enfant, c'est David, dernier né d'une famille de Bethléem. Il est berger, mais sa victoire en fait un soldat, il deviendra chef militaire et bientôt grand conquérant. Un jour il s'emparera de Jérusalem et, tout près, d'une forteresse du nom de "Sion" où il veut résider. Ce
sera la cité de David. Sion deviendra un jour toute la ville de Jérusalem et même le pays
d'Israël tout entier.
Guerrier, devenu roi, poète et musicien, et avant tout représentant de Dieu, choisi par lui,
David ose (psaume 2) se nommer fils de Dieu — est-ce une préfiguration du Christ — et
d'ailleurs le Christ, ce Nazaréen, devra, par un détour, naîtr e à Bethléem pour entrer dans
la lignée de David. Christ qu'on traitera par dérision de "roi des Juifs". David qui sera roi
d'Israël.
L'histoire de David, c'est dix siècles avant Jésus-Christ.
Attentive au rythme, à la syntaxe hébraïque, à l'écho des sons répétitifs, la nouvelle traduction des textes bibliques par le poète-linguiste Henri Meschonnic suscite une écoute
tout à fait imprévue. Sons, rythmes, syncopes, syntaxe brutalisée, accents conjonctifs et
disjonctifs regroupant des mots et, au contraire, séparant des groupes de mots les uns
des autres, c'est une organisation du langage qui l'entraîne au-delà du sens.
C'est un autre "usage de la parole", car il est dit à propos de Moïse que les Hébreux
"voient" la parole. L'hébreu dit "voir" et non pas "entendre". Il y a interférence de l'ouïe
et de la vue par une attention particulière aux rythmes et aux sons.
Émerge une théâtralisation inhérente au langage rarement perçue.
C'est une poésie sauvage, archaïque — collée aux origines — chaotique, sans logique ni
morale. S'enchaînent des récits, des contes, des conflits, des désirs, dans une profusion
d'images. C'est un livre tumultueux, loin de toute métrique occidentale. Sans doute on y
parle du rapport de l'homme au divin mais ce n'est pas du tout un livre religieux. Il est
remarquable que les trois religions qui s'en réclament (juive, chrétienne, musulmane)
aient infléchi vers elles non seulement les textes mais aussi leurs traductions, et que ces
trois religions aient tenté, chacune, de réduire ces textes par des commentaires, aient
tenté, à partir d'eux, d'édicter des règles, les leurs.
Pour quoi le dieu de David — se demande-t-on sans qu'autour de nous se rompe le silence — pourquoi ce dieu si intervenant en ces temps anciens — et si généreux en miracles
providentiels au moment de la sortie d’Egypte par exemple — pourquoi ce même dieu
n'est-il plus intervenu dans l'histoire moderne du peuple juif, extension de la diaspora jusqu'en Amérique, et surtout shoah, sionisme, fondation de l'Etat d'Israël générant en
Palestine guerres, camps, transferts de populations, terrorisme. Est-ce encore et toujours
la volonté de Dieu qui s’exerce, sa vengeance contre l'idolâtrie.
Dans les déserts le pain et la viande ne tombent plus du ciel.
.../...
Absence, mort définitive — Dieu est mort — ou éclipse seulement, selon que l'on veut
plus ou moins préserver sa croyance. Ces miracles qui, par moments, abondent sont si
surprenants et parfois si naïfs qu’on pourrait bien croire qu’il s’agit seulement d’un récit
légendaire.
Les prophètes Samuel, Nathan, Gad informaient David des volontés de Dieu, jugements,
colères, encouragements, toujours pour des actions précises.
En Dieu, David trouvait sa force militaire. Il fallait imposer un seul Dieu, Yahvé, et imposer
son unicité contre le culte démultiplié des idolâtries.
Qui aujourd'hui répond aux invocations de David.
L'absence de réponse fait entendre les poèmes de David comme éventrés, entrouverts,
rendus à eux-mêmes, écorchés dans le temps d’aujourd’hui.
C'est concret. Une sensualité les traverse. La violence destructrice de David et
celle de Dieu.
L'érotisme fait partie du rapport de l'homme à Dieu.
Les Chrétiens chantent les Psaumes.
Le Christ, nu sur la croix, dit, mourant, la première ligne du Psaume 22 : Mon Dieu
mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné, que Meschonnic traduit avec exactitude
Mon Dieu mon Dieu à quoi m'as-tu abandonné. Le mieux serait d’entendre — et
de voir — les deux sens à la fois. Et aussi d’autres sens.
L'Islam connaît les Psaumes.
Guerres, intolérances, persécutions, destructions, trois religions jaillies de la
même origine, là, à Jérusalem, abandonnées à la guerre depuis 2000 ans. Elle
durait déjà depuis 1000 ans.
Le monothéisme, sans doute, facilite l’intégrisme, et peut-être l'expansionnisme.
Claude Régy
I Chroniques XX
L’année suivante, au temps où les rois se mettaient en campagne, Joab, à la tête d’une forte
armée, alla ravager le pays des fils d’Ammon et assiéger Rabba. Mais David resta à
Jérusalem. Joab battit Rabba et la détruisit. David enleva la couronne de dessus la tête de
son roi, et la trouva du poids d’un talent d’or : elle était garnie de pierres précieuses. On la
mit sur la tête de David, qui emporta de la ville un très grand butin. Il fit sortir les habitants,
et il les mit en pièces avec des scies, des herses de fer et des haches ; il traita de même
toutes les villes des fils d’Ammon. David retourna à Jérusalem avec tout le peuple.
(Traduction de Segond)
N.B. : Il semble qu’à la fin du siège de Rabba, David avait quitté Jérusalem et s’était rendu à
Rabba.
Repères chronologiques
Avant J.C.
1207
fin du XIè s.
vers 1010
vers 1003
vers 971
vers 964
vers 931
Première mention du nom d'Israël, sur une stèle égyptienne.
Dans la tribu d’Israël, Saül est instauré roi (il a reçu l’onction du prophète Samuel).
David devient roi de Juda, à Hébron (lui aussi a reçu l’onction du prophète Samuel).
David fonde Jérusalem et unifie les royaumes d'Israël et de Juda.
Mort de David. Début du règne de son fils Salomon.
Achèvement de la construction du Temple.
Mort de Salomon — séparation des deux royaumes (schisme) : les tribus du nord forment
le royaume d'Israël autour de Samarie, celles du sud, celui de Juda autour de Jérusalem.
L'unification d'Israël, avec Jérusalem pour capitale, n'aura duré que 72 ans.
722
Chute de Samarie devant les Assyriens et fin du royaume d'Israël.
Le royaume de Juda devient vassal de l'Assyrie.
705-701
Révolte du roi de Juda (Ézéchias).
Déportation d'une grande partie de la population en Assyrie.
597
Révolte du royaume de Juda contre l'empire babylonien, qui a balayé la présence
assyrienne. Déportation des élites judéennes en Babylonie (situation géographique de
Babylone : centre de l’Irak actuel, Bagdad).
587-586
Nouvelle révolte (roi Sédécias).
Chute de Jérusalem et destruction du Temple.
Seconde vague de déportation de Judéens à Babylone.
Fin du royaume de Juda qui devient province babylonienne.
539
Prise de Babylone par le Perse Cyrus, qui autorise le retour d'exil et la reconstruction
du Temple.
Très lent mouvement de retour en Judée jusque dans le courant du IVè siècle.
515
Achèvement du second temple.
milieu du Vè s. Néhémie gouverneur de Judée, les murailles de Jérusalem sont relevées.
vers 398
Mission d'Esdras en Judée et Samarie, qui unifie les traditions juives.
La Torah trouve sa forme actuelle.
333-332
Conquête de la Syrie par Alexandre le Grand, venu de Grèce (Macédoine).
319
Domination de la Judée par un des généraux et successeurs d'Alexandre le Grand,
Ptolémée, roi (grec) d'Égypte.
courant IIIè s. La Torah serait traduite en grec par un groupe de soixante dix lettrés juifs de la
communauté d'Alexandrie, à la demande du roi (grec) d'Égypte (Bible des Septante).
200-198
Conquête définitive de la Palestine par Antiochos III, roi (grec) de S yrie successeur d'un
autre général d'Alexandre le Grand.
175
Jérusalem reçoit le statut de "polis", cité libre administrée à la manière grecque.
167
Antiochos IV rebaptise Jérusalem Antioche. Il interdit la Torah pour mettre fin aux troubles
qui agitent régulièrement la Judée.
Révolte menée par la famille des Maccabées contre la domination politique grecque et le
modèle culturel hellénistique.
164
Le Temple est libéré par les Maccabées, qui remportent quelques succès militaires.
161
Traité d'alliance entre la Judée et R ome.
160
Mort de Juda Maccabée. Ses frères Jonathan puis Simon lui succèdent.
142
Début de la dynastie hasmonéenne héritière des Maccabées.
63
Siège de Jérusalem par Pompée. Conquête romaine de la Judée.
S'ouvre une ère de domination romaine, après la longue domination grecque.
40
Hérode proclamé roi des Juifs à Rome.
37-34
Règne d'Hérode en Judée. Il fait restaurer et reconstruire le second Temple d'après le
modèle de Salomon.
1
(plus probablement 5) Naissance de Jésus à Bethléem , ville de naissance de David.
Après J.C.
6
vers 30
66-74
70
73-74
132-135
IIè-IVè s.
324
326
IVè-VIIè s.
La Judée, annexée à la province romaine de Syrie, passe sous l'autorité directe de Rome.
Administrée par un Préfet.
Crucifixion de Jésus à Jérusalem.
Révolte de la Judée contre Rome.
Jérusalem prise par les légions romaines de Titus. Le second Temple est détruit. Création
d'une province romaine de Judée.
Chute de la dernière for teresse qui résistait encore aux Romains, Massada. Suicide collectif des
combattants assiégés et de leurs familles.
Soulèvement général en Judée, écrasé par Hadrien en 135. Jérusalem est rasée, interdite aux Juifs
qui sont expulsés de Judée.
Fondation de la colonie d'Aelia Capitolina sur l'emplacement de Jérusalem.
La Judée, province romaine, est dénommée Syrie-Palestine.
Les Juifs représentent probablement le tiers de la population de la région.
Les instances dirigeantes de la communauté s’installent au nord du pays. Tibériade est à partir du
IIIè siècle le siège de l’assemblée du Sanhédrin. Le président de l’assemblée est un véritable chef
spirituel et politique de la communauté juive de Palestine.
Uniformisation religieuse du judaïsme, accompagné d’une rivalité entre la communauté de
Palestine et celle de Babylone : mise au point définitive du texte de la Mishna, recueil de la loi orale
juive qui complète la Loi écrite du Pentateuque. Le Pentateuque est le texte des cinq premiers livr es
de la Bible. Ces cinq livres constituent la Torah.
L’empereur romain Constantin se convertit au christianisme.
Hélène, mère de l'empereur, découvre les reliques de la Passion et le tombeau du Christ
(Saint-Sépulcre) à Jérusalem, et ordonne la construction des basiliques chrétiennes de la ville.
Le pouvoir romain est divisé entre Rome et Constantinople (Byzance) dont dépend la Palestine.
Le christianisme devenu religion d’État amène le pouvoir romain (b yzantin) à accabler les juifs de
mesures vexatoir es : interdiction d’habiter Jérusalem, de pratiquer la circoncision, de construire des
synagogues, de témoigner contre des chrétiens, et parfois conversions forcées.
En conséquence de quoi, à la fin du VIè siècle les juifs ne représentent plus que 20% de la population de Palestine. Des mercenaires arabes des armées byzantines se sont implantés dans le sud.
Après plusieurs révoltes durement réprimées, les Samaritains ont quasiment disparu.
Chute de l’Empire romain d’occident et conquête arabe
475
496
622
624
632
637
660
691
L’empire romain d’occident disparaît, sous les coups répétés des invasions de peuples venus de
l’est du continent eurasiatique.
Baptême de Clo vis à Reims.
Mahomet, chassé de La Mecque, s'installe à Médine. C’est l'Hégire, début du calendrier musulman.
Rupture de Mahomet avec les juifs de Médine. Il décide que la prière ne sera plus orientée vers
Jérusalem mais vers la Ka'ba de La Mecque (sanctuaire réputé consacré par Abraham, donc
antérieur au Temple de Salomon).
Mort de Mahomet.
Conquête de Jérusalem (alors ville byzantine) par des tribus arabes fédérées par Mahomet et
parties convertir le monde à l'Islam. Elles sont accueillies avec enthousiasme par la population
juive, qu’elles libèrent de l’oppression byzantine.
Début de la dynastie arabe des Omeyyades. Leur capitale est Damas (Syrie). Leur empire s’étend de
l’océan Atlantique (Maroc, bientôt Espagne) à l’océan Indien.
Construction du Dôme du Rocher (mosquée d'Omar), puis (705) de la mosquée Al-Aqsa sur
l'esplanade du temple.
711
750
VIIIè-Xè s.
Conquête de l’Espagne par les Arabes, qui passent ensuite les Pyrénées. Charles Martel arrête leur
progression vers le nord à Poitiers, en 732.
Le pouvoir central musulman passe à la dynastie Abbasside dont la capitale est Bagdad et qui se
désintéresse de la Palestine.
La région du Moyen-Orient adopte peu à peu la langue arabe (au détriment du grec, de l’araméen,
et de l’hébreu). Des populations originaires d’Arabie s’installent en masse, et les populations
autochtones, chrétiennes et juives, s’islamisent majoritairement, sauf en quelques points isolés
(Jérusalem, Bethléem, Nazareth, Tibériade).
Dans le Coran, la conversion for cée est interdite.
Des Juifs d’Orient émigrent en Afrique du nord, puis en Espagne.
Ces Juifs du monde musulman, où la liberté de culte des non-musulmans est totale, sont à l’origine
de la communauté sépharade. Alors que les Juifs implantés parfois depuis très longtemps en Europe
devenue chrétienne constitueront la communauté ashkénaze.
Un centre de la pensée juive
VIIIè-XIè s.
Les Juifs peuvent à nouveau s’établir librement à Jérusalem. Le Sanhédrin est devenu "yeshiva
d’Eretz Israël" (sorte d’"université religieuse" de la terre d’Israël) et reste à Tibériade. Cette yeshiva
établit la Masorah, système de vocalisation, de ponctuation et d’accentuation de la Torah, qui aura
force de loi dans les communautés juives du monde entier. Cette démarche tend à fix er l’oralité qui
seule se pratiquait jusqu’alors.
(C’est à partir de cette "Bible masorétique" que Henri Meschonnic opère maintenant son travail de
traduction, fondé sur la rythmique de l’hébreu)
La communauté de Babylone, très proche du siège du pouvoir musulman, devient néanmoins le plus
grand centre juif de tous les temps, et prend le pas sur la communauté de Palestine.
De nombreuses communautés dispersées (diaspora) continuent à envoyer leurs morts sur le mont
des Oliviers (à Jérusalem) ou en Galilée, pour y être enterrés dans l’attente de la résurrection
promise à la fin des temps.
Au milieu du Xè s., la Palestine passe sous la domination d’une dynastie dissidente des Abbassides,
les Fatimides, dont l’empire contrôle déjà toute l’Afrique du nord, et dont la capitale est installée au
Caire en 969.
La Palestine voit alors le retour de nombreux juifs du Maghr eb. Ils contribuent au transfert de la
yeshiva d’Eretz Israël de Tibériade à Jérusalem, avec l’aval des monarques égyptiens qui, dans leurs
territoires, rendent sa prééminence à Jérusalem face à Babylone.
Les Croisades
1096
1099
XIè-XIIè s.
1140-48
1187
Croisade populaire en Europe chrétienne. Des pèlerins surexcités, en route vers Jérusalem,
massacrent ou forcent à la conversion des communautés juives dans la France du nord et dans les
pays rhénans et danubiens. Ils n’atteindront jamais la Palestine.
Conquête de Jérusalem par les croisés "francs" (nobles et soldats) sous la conduite de Godefroy de
Bouillon. Massacre général de la population de la ville (musulmans, juifs et même chrétiens restés
sur place). Les juifs sont interdits dans la ville, sauf les artisans utiles, maintenus aux portes.
La chrétienté r econquiert peu à peu l’Espagne.
Age d’or du judaïsme en Espagne parce que les populations juives sont nécessaires au peuplement
et à l’activité économique et intellectuelle des territoires repris aux Arabes.
Conquête des villes du Maghreb par une nouvelle dynastie musulmane qui, elle, veut convertir les
juifs de for ce (les juifs doivent se conver tir ou être tués). C’est la dynastie des Almohades
Reconquête de Jérusalem par Saladin, qui a pris la tête du monde musulman oriental.
1291
XIII-XVè s.
1453
1492
Les derniers "Francs" sont définitivement chassés de la Palestine reconquise à l’Islam (Mamelouks
d’Egypte).
Expulsions récurrentes des communautés juives de divers pays d’Europe occidentale (Angleterre
1290, France 1304 et 1394…). Il faut noter que les caisses royales impécunieuses profitent de ces
expulsions pour spolier les financiers juifs. Le prêt à intérêt permet à cette époque de très gros
profits. Or il est interdit par l’Eglise aux catholiques. Il est donc uniquement pratiqué par des juifs.
Devant ces vagues répétées de persécution à l’ouest, on assiste à une émigration progressive vers
l’est de l’Europe (ville libres d’Allemagne, Pologne, pays baltes, pays danubiens).
Prise de Constantinople (Byzance) par les Turcs (ou Ottomans), peuple d'Asie centrale conver ti à
l’Islam. Les Turcs installent rapidement leur domination sur le monde musulman.
Les Rois catholiques prennent Grenade, dernier bastion musulman en Espagne. Les Juifs, déjà mal
menés depuis un siècle, sont expulsés d'Espagne (ou forcés de se convertir au catholicisme). Ceux
qui partent se réfugient en Angleterre, aux Pays-Bas, mais aussi en Palestine et sur d’autres terres
d’Islam.
Christophe Colomb aborde en Amérique.
Les premiers ghettos
1516
1517
XVIè s.
Lituanie.
XVIIè-XVIIIè s.
1632
1781-1789
1790/91
1796
1830
1870
1874
1881
La Palestine est conquise par les Ottomans (les Turcs). Elle fera partie — et cela pour quatre siècles
— des provinces arabes de l’empire.
Le premier ghetto (quartier réservé aux juifs, fermé la nuit) est créé à Venise.
Les 95 thèses de Luther inaugurent la Réforme protestante (en Allemagne), qui ne se montrera pas
beaucoup plus tolérante aux juifs que le catholicisme. Il existe une sorte d’antisémitisme chrétien.
Mise en place d’institutions autonomes d’administration des communautés juives en PolognePremières communautés juives en Amérique.
Troubles politiques et militaires dans les pays danubiens ottomans (Hongrie, Yougoslavie,
Roumanie…), et aussi en Crimée et à l’est de la Pologne (Ukraine, Lituanie). Les communautés juives
établies dans ces régions opèrent un mouvement de retour vers l’ouest, désormais plus accueillant
(Allemagne, Autriche).
Apparition (dans les petits États libres d’Allemagne) du "juif de cour", financier du trésor admis à
fréquenter le prince (origine des "dynasties" juives de la haute finance européenne et américaine,
Rothschild en particulier).
A la fin de cette période, les partages successifs de la Pologne introduisent des communautés juives
impor tantes dans l’empire russe, dont les Juifs étaient strictement exclus jusque là. Ils y constituent
des citoyens de seconde zone, interdits hors de la "zone de résidence", et en général confinés dans
la pauvr eté.
Naissance du philosophe Baruch Spinoza à Amsterdam, dans une famille de Juifs expulsés du
Portugal au siècle précédent. En 1656, il est exclu de la communauté juive pour ses positions ratio
nalistes. Il meurt à La Haye en 1677.
Edits de tolérance en faveur des juifs d’Autriche, qui deviennent des citoyens à part entière.
Emancipation des juifs de France.
Emancipation des juifs d’Italie par les armées républicaines de Bonaparte.
Conquête de l’Algérie par la France : les communautés juives d’Afrique du nord (sépharades)
passent sous contrôle de l’Occident.
Décret Crémieux accordant la nationalité française aux juifs d’Algérie (elle n’est pas accordée aux
musulmans).
Abolition du ghetto de Rome après l’annexion des États du Pape par le royaume d’Italie.
La Suisse est le dernier pays européen à émanciper les Juifs.
L’assassinat du tsar Alexandre II par des révolutionnaires russes entraîne le pouvoir
à lancer la première vague de pogroms systématiques, pour détourner le mécontentement des
populations.
Vaste exode des juifs russes (extrêmement pauvres) vers l’Amérique.
Le sionisme
Fin XIXè s.
1894
1896
Résurgence de l’antisémitisme en Europe occidentale, particulièrement en Autriche et en France.
Début de l’affaire Dreyfus (France).
Publication par Théodore Herzl de "L'Etat des Juifs", livre fondateur du sionisme : la création d'un
État pour les Juifs y est présentée comme la seule solution à l'antisémitisme — ghettos, pogroms et
ségrégations diverses — qui se développe alors.
1897
Réunion à Bâle du premier congrès sioniste.
Début XXè s.
Fabrication et mise en circulation par la police secrète russe d’un faux document, "Le protocole des
sages de Sion", révélant un soi-disant complot juif pour la domination du monde.
1905-06
La défaite russe devant le Japon et l’échec de la premièr e révolution ouvrière entraîne une nouvelle
vague de pogroms en R ussie, provoquant une nouvelle vague d’émigration.
1917
Déclaration Balfour (ministre anglais des affaires étrangères) qui reconnaît, sous la pression des
sionistes, le droit des juifs à disposer d'un "foyer national" en Palestine.
1922
La Palestine est mise sous mandat britannique par la Société des Nations, avec Jérusalem pour capi
tale. La Syrie (y compris le Liban) devient un protectorat français.
Rédaction du premier "livre blanc" où les Britanniques tentent d’imaginer une présence nationale
juive légitime en Palestine qui ne fasse pas tort aux habitants arabes. Les Arabes refusent ce texte.
1928/29
Début des violences entre communautés juive et arabe en Palestine.
1933
En Allemagne, arrivée au pouvoir d’Hitler et du parti nazi.
Accords de transfert de populations juives et de capitaux vers la Palestine, passés entre le IIIè Reich
antisémite et les organisations sionistes.
1936/40
Emeutes entre Juifs et Arabes. L es Arabes finissent par se soulever contre les Anglais qui tentent
vainement de maintenir la balance égale entre les deux communautés.
Mai 1939
Nouveau "livre blanc" britannique, limitant cette fois drastiquement l’immigration juiv e en Palestine
et les achats de terres ou d’immeubles par des juifs ou leurs organisations.
Septembre 1939 Invasion allemande de la Pologne, début de la deuxième guerre mondiale.
1942
Conférence de Wannsee (Berlin) où est décidée l'extermination physique des juifs de l'Europe
dominée par l'Allemagne hitlérienne. Six millions de juifs disparaissent, une partie sous le feu des
soldats SS, mais le plus grand nombre par l’utilisation de chambres à gaz dans les camps d’extermi
nation. Les SS tuent aussi par excès de travail, faim, dénutrition, coups, mauvais traitements de tous
ordre, manque de sommeil, froid, et autres moyens de dépersonnalisation. Ils contraignent les
déportés à faire le travail manuel des usines de la mort.
1944
Certains sionistes déjà installés en Palestine commencent une campagne d’attentats de plus en plus
meur triers contre les for ces et les intérêts britanniques au Proche-Orient.
8 mai 1945
Capitulation de l’Allemagne. Fin de la deuxième guerre mondiale en Europe.
1946/47
L’Angleterre renonce à jouer un rôle en Palestine. Les Etats-Unis soutiennent les visées sionistes
mais n’acceptent pas de prendre le relais de l’Angleterre pour assurer le calme sur le terrain.
L’Angleterre remet donc le dossier aux Nations Unies (l’ONU, créée en 1944 à San F rancisco).
L’Etat d’Israël.
1948
1959
Création de l'État d'Israël sur résolution des Nations Unies (prise en novembre 1947, aussitôt
refusée par les Etats arabes). Jérusalem devait être ville internationale. Mais Israël, attaqué dès sa
proclamation d'existence par les pays arabes voisins — premièr e guerre israélo-arabe — conquiert
la ville en partie (Yitzhak Rabin, général israélien, s’illustre dans cette campagne).
Le cessez-le-feu, en octobre 1948, laisse la ville divisée en Jérusalem-est (Jordanie) et
Jérusalem-ouest (Israël). Ben Gourion, Premier ministre d’Israël, sait qu’il faudra élargir
les frontières des terres octroyées à Israël.
Entre exodes volontaires et expulsions par la force, une part importante de la population
musulmane quitte les territoires contrôlés par Israël.
Au Koweït, Arafat crée le Fatah, mouvement nationaliste palestinien.
1961
1967
1969
1973
1978
1980
1981
1982
1985
1987
1988
1991
1992
1993
1994
Procès Eichmann, responsable nazi enlevé en Argentine par les services secrets israéliens et ramené à Tel
Aviv. Il sera jugé à Jérusalem pour son rôle dans la Shoah et mis à mort par pendaison. La totalité de
l’évènement est orchestrée par Ben Gourion.
Guerre des Six-Jours déclenchée par Israël, qui occupe la Cisjordanie, G aza, le Sinaï et le Golan, et prend
Jérusalem-Est.
Réunification de la ville de Jérusalem au profit de l'État d'Israël.
Arafat est élu président du Comité exécutif de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine, créée cinq
ans plus tôt).
Guerre contre Israël, dite guerre du Kippour, déclenchée par l'Égypte et la Syrie et finalement perdue. Le rôle
du général Ariel Sharon est déterminant pour la victoire d’Israël.
Le cessez-le-feu se fit après des tractations entre l’URSS et les USA.
En guise de rétorsion, les pays arabes ferment les vannes du pétrole et déclenchent la premièr e crise
pétr olière, qui met brutalement fin à l’expansion débridée de l’économie mondiale d’après-guerre.
Militairement, Israël reçoit l’aide de soutiens étrangers, et longtemps de la France et du Général de Gaulle
(vente des avions Mirage entre autres) mais aussi plus largement des Etats-Unis. Grâce à quoi Israël a pu
devenir la quatrième force armée du monde, possédant l’arme nucléaire.
Anouar El Sadate, Président égyptien, se rend en Israël et entame les négociations qui aboutissent à la paix
entre les deux pays (Camp David, USA, 1979).
En Israël loi fondamentale proclamant "Jérusalem entière et réunifiée capitale d'Israël".
Annexion du Golan par Israël.
Opération "Paix pour la Galilée" : invasion israélienne du Liban visant à frapper la base stratégique de l'OLP,
entrée des troupes israéliennes à Beyrouth ouest, massacre dans les camps de Sabra et Chatila. Ariel Sharon
est général de l'armée israélienne et sera considéré comme responsable des massacres.
Arafat et ses troupes évacuent Beyrouth. Arafat établit à Tunis le siège central de l’OLP. Il échappe à plusieurs
tentatives d’assassinat.
Retrait israélien du Liban (sauf d'une zone dite "de sécurité" au sud du pays).
Début de la premièr e Intifada, "guerre des pierres", dans les territoires occupés par Israël (Gaza, Cisjordanie).
Proclamation symbolique à Alger par le CNP (Conseil national palestinien) d’un Etat palestinien indépendant,
dont Arafat devient le président.
Ouverture de la conférence de la paix à Madrid par les présidents américain et soviétique, réunissant Israël,
pays arabes et représentants palestiniens.
Après l'invasion du Koweït par l'Irak, intervention multinationale dirigée par les Etats-Unis sur décision de
l’ONU.
Première guerre du Golfe. Défaite rapide de l'Irak.
En Israël Yitzhak Rabin gagne les élections législatives (parti travailliste).
A la suite des pourparlers secrets d'Oslo, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat se rencontrent à Washington.
Reconnaissance mutuelle entre Israël et l'OLP. Signature de la déclaration de principe sur les arrangements
intérimaires d'autonomie.
A Hébron, massacre par un juif extrémiste et religieux, le colon Barouch Goldstein, de 29 Palestiniens en prière
dans la mosquée de Hébron. Hébron, première capitale de David, lieu de la sépulture d’Abraham et des
Patriarches.
Début des attentats-suicides islamistes du Hamas (mouvement de résistance islamique) et du Djihad
islamique.
Retour de Yasser Arafat à G aza. Il établit son quartier général à Ramallah.
Traité de paix israélo-jordanien.
Assassinat de la paix.
1995
Accord intérimaire israélo-palestinien sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Assassinat d'Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, par un étudiant israélien du parti d'extrême droite
adepte du "Grand Israël", c’est à dire excluant le partage de la Palestine.
1996
2000
2001
2002
2003
2004
Les attentats islamistes contre les civils israéliens se multiplient à Tel Aviv et à Jérusalem.
Yasser Arafat est élu président de l'Autorité palestinienne.
Bombardements meurtriers d'Israël au Sud-Liban, au cours d'une offensive contre le Hezbollah shiite.
Bombar dement par les israéliens du camp de l'ONU de Cana.
Election en Israël de Benyamin Netannyahou au poste de Premier ministre : coalition entre les religieux, la droite
et l’extrême-droite.
Tension croissante entre Israël et les pays arabes.
En juillet, à Camp David (USA), échec des négociations au sommet entre Yasser Arafat, Ehud Barak (Premier
ministre d'Israël) et Bill Clinton.
Le 28 septembre, Ariel Sharon se rend sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem.
Le lendemain débute la seconde Intifada .
George W. Bush devient Président des Etats-Unis.
En Israël Ariel Sharon est élu Premier ministre avec 62,5% des voix (mais avec un taux d’abstention élevé).
En mars l'armée israélienne impose un blocus total de Ramallah interdisant tous ses accès par des barrages.
Attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis, r evendiqués par Al-Qaida : destruction des deux tours du
World Trade Center (Centre Mondial du Commerce). A Manhattan au coeur de New York.
Offensive israélienne dans toute la Cisjordanie à la suite d'un attentat sanglant à Nétaya, en Israël.
A partir de décembre, Yasser Arafat est régulièrement bloqué dans son quartier général de Ramallah assiégé par
l'armée israélienne.
Ariel Sharon annonce que les accords d'Oslo n'existent plus.
Poursuite de l'occupation de la majorité des villes de Cisjordanie, et du soutien par l’État d’Israël des
implantations de colonies juives dans les territoires occupés.
Cinq attentats suicides islamistes attribués à Al-Qaida et très ciblés en Tunisie, au Pakistan, au Yémen, au Kenya,
en Indonésie.
Deuxième guerre du Golfe. Cette guerre contre le régime de Sadam Hussein en Irak et contre le terrorisme est
déclenchée et conduite par les USA. La Grande Bretagne y participe activement. Croisade du "Bien" contre le
"Mal" et tentative "d’éradication" du terrorisme.
Le fait que l’Irak détenait des armes de destruction massive s’est révélé un mensonge d’Etat.
La présence de pétrole en Irak est rarement évoquée (elle l’est encore moins en Tchétchénie).
Dans cette même année, plusieurs attentats attribués à Al-Qaida en Irak. D’autres attentats, visant des cibles
internationales, en Turquie, en Arabie Saoudite, au Maroc, en Indonésie.
Attentats attribués à Al-Qaida en Turquie.
Nouvel attentat le 11 mars en Espagne (Madrid), pays qui intervient dans la guerre en Irak.
Assassinat par l'armée israélienne (un hélicoptère et deux missiles) de Cheikh Yacine, chef spirituel du Hamas
(principal mouvement islamiste palestinien, auteur de la majorité des attentats suicides en Israël). Le Hamas et
son nouveau chef crient vengeance.
Contrairement à ce qu’il théorisait, le sionisme (suivi de la création de l’Etat d’Israël) a suscité le développement d’une
nouvelle forme d’antisémitisme et d’un antagonisme croissant et de plus en plus irréconciliable entre islamophobes et
judéophobes.
Il faut observer qu’une large majorité de juifs continue à préférer vivre en diaspora dans différents pays où ils sont plus
ou moins intégrés et dont ils parlent la langue, plutôt que d’immigrer en Israël.
Il faut observer aussi qu’Ariel Sharon tuant des civils, détruisant des maisons, privant d’eau les populations, pratique une
sorte de terrorisme d’Etat. Il instaure en Palestine un état de terreur, sans parler de l’état d’humiliation permanente et de
souffrance où sont maintenus les Palestiniens.
L’inégalité des armes est simplement un fait d’évidence objective.
L’intervention armée, jusqu’à ce jour, a provoqué un accroissement du terrorisme et l’extension du conflit.
Henri Meschonnic
est est né à Paris en 1932, professeur émérite à l'Université de Paris VIII, linguiste, traducteur, poète, essayiste.
Après avoir collaboré en 1967 au dictionnaire Larousse du français contemporain, il publie
en 1970 sa première traduction d'un ouvrage biblique, Les Cinq Rouleaux (Le Chant des
chants, Ruth, Comme ou Les Lamentations, Paroles du Sage, Esther) - Gallimard.
Suivent une série d'essais sur la poétique. Et, en 1972, paraît chez Gallimard un premier
recueil de poésie, Dédicaces proverbes.
De la Bible, il a également traduit Jona, dans Jona et le signifiant errant - Gallimard 1981, et
récemment (respectivement en 2001, 2002 et 2003) Gloires, Au commencement et Les
Noms, chez Desclée de Brouwer.
Parmi ses autres publications récentes :
• poésie : Combien de noms - L'improviste 1999, Je n'ai pas tout entendu - Bernard
Dumerchez 2000, Puisque je suis ce buisson - Arfuyen 2001, Infiniment à venir - B.
Dumerchez 2004
• essais : Poétique du traduire - Verdier 1999, Célébration de la poésie - Verdier 2001,
L'utopie du Juif - Desclée de Brouwer 2001, Hugo la poésie contre le maintien de l'ordre et
Spinoza poème de la pensée - Maisonneuve et Larose 2002
En 1972, il obtient le Prix Max Jacob pour Dédicaces proverbes, et en 1986 le Prix Mallarmé
pour Voyageurs de la voix.
Claude Régy
Metteur en scène, directeur des Ateliers Contemporains.
Découvreur d'écritures contemporaines, étrangères et françaises, il est l'un des premiers à avoir mis en scène des œuvres de Marguerite Duras (1960), Nathalie Sarraute
(1972), Harold Pinter (1965), James Saunders (1966), Tom Stoppard (1967), Edward
Bond (1971), David Storey (1972), Peter Handke (1973), Botho Strauss (1980), Wallace
Stevens (1987), Victor Slavkine (1991), Gregory Motton (1992), Charles Reznikoff
(1998), Jon Fosse (1999), David Harrower (2000).
Il a également travaillé pour la Comédie Française (Ivanov d'Anton Tchekhov en 1985,
Huis clos de Jean-Paul Sartre en 1990) et pour l'opéra (au Théâtre du Châtelet,
Passaggio de Luciano Berio en 1985 et Les Maîtres-chanteurs de Nuremberg en 1990,
à l'Opéra de Paris-Bastille, Jeanne d'Ar c au bûcher de Paul Claudel et Arthur Honegger
en 1991).
Ces dernières années, après Paroles du Sage, texte biblique de L'Ecclésiaste traduit
par le linguiste Henri Meschonnic, en 1995, et La Mort de Tintagiles de Maurice
Maeterlinck, en 1997, il met en scène Holocauste, sur un poème de l’Américain Charles
Reznikoff, au Théâtre National de la Colline puis en tournée en France et à Bruxelles
dur ant toute l’année 1998. Puis, pendant la saison 1999/2000, deux créations se sont
succédées au Théâtre Nanterre-Amandiers : Quelqu’un va venir du Norvégien Jon Fosse
(Festival d’Automne à Paris) et Des couteaux dans les poules du jeune Ecossais David
Harrower.
En janvier 2001 a lieu la première représentation de Melancholia - théâtre, extraits du
roman de Jon Fosse, présenté au Théâtre National de la Colline à Paris, puis en tournée
à Caen, Rennes et Belfort.
La même année, le KunstenFestival des Arts lui confie la mise en scène d’une œuvre
musicale, Carnet d’un disparu de Léos Janacek, créée en mai à Bruxelles, puis présentée au Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence, au Théâtre Nanterre
Amandiers / Théâtr e & Musique et au Carré Saint-Vincent d’Orléans.
En octobre 2002 est créé 4.48 Psychose, le dernier texte de la jeune anglaise Sarah
Kane, avec Isabelle Huppert, au Théâtre des Bouffes du Nord, avant de tourner à Caen,
Gérone, Genève, Lorient, Lisbonne, Anvers, Lyon, Rennes, Sao Paulo.
En octobre 2003, il met en scène une nouvelle pièce de Jon Fosse, Variations sur la
mort, au Théâtre National de la Colline.
Le Grand Prix National du Théâtre lui a été décerné en 1991, et le Grand Prix des Arts de
la Scène de la Ville de Paris en 1994.
Valérie Dréville
comédienne, suit sa formation à l’École de Chaillot (Antoine Vitez) et au Conservatoire
National Supérieur d’Art Dramatique (classes de Viviane Théophilides, Claude Régy,
Gérard Desarthe/Daniel Mesguisch).
Au théâtre, sa carrière est marquée par la rencontre d'Antoine Vitez, son professeur au
Conservatoire et à Chaillot, qui la dirigera dans Electre, Le Soulier de satin, La
Célestine, La Vie de Galilée (Comédie Française).
Elle travaille avec de nombreux autres metteurs en scène, parmi lesquels Philippe
Mentha, Frédéric Képler, Gilles Gleize, Jean-Pierr e Vincent, Alain Ollivier, Aurélien
Recoing, Lluis Pasqual, Claudia Stavisky, Claude Régy, Yannis Kokkos, Anatoli Vassiliev,
Anastasia Vertinskaïa et Alexandre Kaliaguine, Alain Françon, Bruno Bayen, Luc Bondy.
Depuis quelques années, elle se rend régulièrement en Russie pour travailler avec
Anatoli Vassiliev et sa troupe. Leur dernier spectacle, Matériau-Médée de Heiner
Müller, a été créé en 2001 à Moscou, et tourne depuis dans le monde entier (Paris,
Avignon, Rennes, Espagne, Italie, Grèce, Pays-Bas…).
Avec Claude Régy elle joue dans Le Criminel de Leslie Kaplan (1988), La Terrible voix de
Satan de Gregory Motton (1994), La Mort de Tintagiles de Maurice Maeterlinck (1997),
Quelqu’un va venir de Jon Fosse (1999), Des Couteaux dans les poules de David
Harrower (2000), et Variations sur la mort de Jon Fosse (2003).
Au cinéma, elle tourne notamment sous la direction de Jean-Luc Godard, Philippe
Garrel, Alain Resnais, Hugo Santiago, Arnaud Desplechin, Laetitia Masson, Michel
Deville.
Ses films les plus récents sont 24 heures de la vie d’une femme de Laurent Bouhnik
(2002), et Cette femme-là de Guillaume Nicloux (2003).
A la télévision, elle tourne avec Jean-Dominique de La Rochefoucauld, Paul Seban,
Marco Pico, Nina Companeez, Claude Santelli, Hélène Marini.
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