Petit aparté de la prof sur les cas sporadiques, que je trouve intéressant de vous rapporter.
Le nombre de cas sporadique d’une maladie à transmission autosomique dominante permet
d’évaluer (si la maladie se maintient à une fréquence stable) la fertilité des gamètes, c’est-à-dire
la capacité qu’a une gamète atteinte de survivre jusqu’à la naissance, puis jusqu’à l’âge de la
reproduction et de pouvoir se reproduire (par exemple pour la myopathie de Duchenne, car c’est
le Téléthon, même les patients qui survivent jusqu’à un âge où ils peuvent se reproduire auront
du mal à accomplir un acte sexuel, à cause de leur faiblesse musculaire). Plus le pourcentage de
cas sporadique augmente, plus la fertilité des gamètes diminue. Ici, il est proche de celui de la
myopathie de Duchenne (33% - à nuancer car elle est liée à l’X donc les femmes ont l’occasion de
se reproduire) donc les malades de Marfan ont assez peu d’occasions de se reproduire (tristesse).
C’est une maladie qui apparaît au fur et à mesure, la pénétrance est variable selon l’âge :
40% avant 10 ans, 60% à 16 ans, et presque 100% après 18 ans (les chiffres ne sont pas à
connaître), cependant la pénétrance à l’âge adulte est complète (ou presque) : il n’y a que de très
rares cas de sauts de génération.
Au-delà de la théorie, la génétique réserve souvent des surprises, on a ainsi identifié une
forme autosomique récessive dans une famille consanguine turque : les deux parents sont sains
(mais mutés), donnent leur mutation à leur fille, qui est atteinte de la maladie de Marfan dès la
naissance, mais pas dans une forme aussi grave que le Marfan néo-natal.
La maladie de Marfan possède une grande variabilité à la fois interfamiliale et
intrafamiliale. De plus, pour l’instant, aucune corrélation génotype-phénotype n’a été identifiée
(le type de mutation n’indique pas forcément la gravité de la maladie).
C- Caractéristiques moléculaires de la maladie de Marfan
La maladie de Marfan étant une maladie du Tissu Conjonctif, les scientifiques ont d’abord
pensé à une mutation du collagène. Mais en regardant des coupes histologiques d’Aorte de
patient, ils ont remarqués que les fibres élastiques étaient rompues et desorganisées (cf. diapo
ci-dessous, je vous avoue qu’on voit pas grand-chose, mais faites-moi confiance)