restent en grande partie à décou-
vrir, et ce défi ne pourra être relevé
qu’en créant un espace interdisci-
plinaire qui permette de fédérer les
compétences et de construire sur
le long terme en capitalisant les
connaissances acquises.
Les biofilms échappent en grande
partie aux méthodes d’investigation
traditionnelles. Leur hétérogénéité
spatiale à l’échelle de quelques
micromètres implique le recours à
des techniques d’investigation
locales in situ. Le prélèvement d’un
biofilm naturel et sa mise en culture
par les méthodes traditionnelles
ne donnent que des informations
partielles sur la nature d’une partie
seulement des micro-organismes
qui le composent. Les microscopies
confocales, la biologie moléculaire
apportent des outils précieux qui
ont permis de premières avancées
significatives. De nombreux verrous
scientifiques restent toutefois à
lever pour cerner le comportement
des biofilms naturels.
Des avancées fondamentales sont
nécessaires pour parvenir à des
techniques de prévision, détection,
suivi et mitigation basées sur la
connaissance. Être capable de dis-
cerner le rôle des divers composants
d’un biofilm, concevoir des capteurs
qui ciblent des composants ou des
propriétés spécifiques, identifier les
paramètres pertinents en fonction
d’un risque particulier, définir des
techniques de lutte durables… sont
quelques exemples des défis
concrets à considérer comme des
objectifs prioritaires. La construction
d’un socle de connaissances fon-
damentales est aussi le premier pas
vers la conception de nouveaux pro-
cédés « biofilms positifs ». C’est un
certain type de biodiversité, en
termes de mécanismes et de fonc-
tions, qu’il reste à découvrir et à
transformer en procédés innovants.
Qu’est-ce que le
PNIR-Biofilms ?
Un espace interdisciplinaire
pérenne
La création2du pôle de recherche
national à implantation régionale
« PNIR-Biofilms » ouvre aux 19 la-
boratoires impliqués un espace de
recherche national, interdisciplinaire,
structuré et pérenne. Le pôle a pour
vocation de construire sur le long
terme un socle de connaissances
interdisciplinaires qui puisse ré-
pondre aux préoccupations de la
société et des acteurs industriels.
Pour assurer cette mission, le PNIR-
Biofilms se fixe plusieurs objectifs
qui convergent tous vers une
meilleure structuration de la théma-
tique au niveau national :
- fédérer le potentiel humain, mu-
tualiser les compétences et les
équipements,
- coordonner les recherches des la-
boratoires grâce à une structure
active de management scientifique,
- intégrer les connaissances et les
savoir-faire et les capitaliser sur le
long terme,
- coordonner au niveau national les
actions régionales telles que la
création ou le développement de
plates-formes technologiques,
- assurer une meilleure visibilité na-
tionale et internationale du poten-
tiel humain, des moyens et des
compétences dont disposent les
laboratoires sur cette thématique,
- augmenter l’attractivité et la facilité
d’accès aux équipes de recherche
pour les industriels, les collectivités
locales et les institutions,
- développer une culture de projet
qui pourra aboutir à des proposi-
tions d’actions concertées et des
projets de recherche en réponse
à des appels à propositions
nationaux et européens.
Une structure managériale
La structure du pôle résulte d’un
accord de coopération signé entre
14 universités, le CNRS et deux
EPIC3(CEA et Institut Pasteur) tu-
telles des 19 laboratoires impliqués.
Cet accord autorise toute initiative
au plan national et européen, et
facilite la signature des accords
de collaboration.
Un comité d’administration com-
posé des représentants de toutes
les tutelles arrête les orientations
stratégiques du pôle qui sont en-
suite mises en œuvre par un direc-
toire constitué d’un directeur et de
trois directeurs-adjoints ; ce dernier
met en place les actions destinées
à la coordination des projets, l’ani-
mation scientifique, la formation et
l’accès à l’information ; il assure éga-
lement la distribution des moyens
mis à la disposition du pôle. Le
directoire s’appuie sur un comité de
direction, qui regroupe l’ensemble
des directeurs de laboratoires impli-
qués dans le PNIR.
Un comité scientifique, largement
ouvert à des personnalités natio-
nales et internationales du monde
académique comme industriel vient
compléter le dispositif managérial
en assurant, entre autres, une pros-
pective scientifique.
De nouvelles formes
partenariales
Les laboratoires regroupés au sein
du PNIR-Biofilms sont engagés dans
de nombreux contrats de recherche
qui se caractérisent par la grande
variété des partenaires, aussi bien
par la taille que par la structure or-
ganisationnelle : grands groupes,
PME, EPIC, agences, associations
professionnelles… L’originalité tient
ici à la capacité du PNIR à mobiliser
rapidement des compétences pluri-
disciplinaires déjà structurées et
17
La revue trimestrielle du réseau Ecrin - n°60 - mai 2005
Création du PNIR-Biofilms
1Quorum sensing : processus de régulation du métabolisme microbien
qui associe l'expression de certains gènes au nombre de cellules présentes.
2Le premier PNIR, créé en 2003, porte sur la thématique « Carburants
et moteurs ».
3EPIC : Établissement public à caractère industriel et commercial.