L’élargissement du monde au XVIe siècle, qui est l’œuvre des Européens, permet la mise en relation de
territoires qui ne l’étaient pas auparavant : on assiste alors à la première mondialisation de l’histoire.
Afin de comprendre ce phénomène historique majeur il faut tout d’abord présenter les grandes civilisations
(hors Europe) au XVe-XVIe en précisant quelles sont les relations entre elles et quelles sont leurs connaissances
géographiques sur le monde. Dans un deuxième temps il faut expliquer pourquoi les Européens sont à l’origine de
cet élargissement du monde en décrivant les principales étapes des « Grandes découvertes » et leurs
conséquences.
I. Les grandes civilisations au XVe-XVIe s. : contacts et connaissances
du monde.
A. Le monde musulman : carrefour des grandes civilisations.
Le monde musulman est composé de peuples et des civilisations différentes : les Maures (Afrique du Nord),
les Mamelouks (Egypte), les Ottomans (Turcs) et les Iraniens (Timourides). L’Islam s’étend également dans
certaines parties de l’océan indien (notamment en Inde).
Carte d’al-Idrissi, milieu du XIIe s. Orientée au sud.
Ces différents peuples sont en contact grâce
au commerce et les pèlerinages à La Mecque sont
également sources de voyages et de contacts entre
les différents espaces de l’Islam.
Les marchands musulmans dominent le
commerce dans l’Océan indien. Le monde
musulman est au contact de la civilisation
chrétienne européenne et des différentes
civilisations asiatiques. Le commerce maritime (les
épices) et terrestre (la route de la soie) entre l’Orient
et l’Occident chrétien est dépendant des marchands
musulmans.
Les connaissances géographiques des
Arabes au début du XVe siècle sont les plus
développées du monde. Au milieu du XIe s. le
cartographe Al Idrissi réalise un atlas avec 70 cartes
de différentes régions comprenant une carte du
monde orientée au sud : c’est la carte la plus
précise existante jusqu’au milieu du XVe s. Les
cartographes et géographes arabes tirent leurs
connaissances de leurs voyages (exemple des
voyages d’Ibn Battûta qui parcourt le monde du
Maroc jusqu’à la Chine en passant par l’Inde entre
1325 et 1354) mais aussi de l’enseignement des
Anciens (les Grecs) dont les œuvres sont bien
connues (Aristote, Ptolémée…).
Les Turcs ottomans sont la puissance dominante de l’espace musulman au XV-XVIe s. Les relations entre
Ottomans et Chrétiens sont conflictuelles mais n’empêchent cependant pas les échanges commerciaux même si les
routes de l’Orient sont désormais contrôlées par les Musulmans suite à l’effondrement de l’Empire byzantin
chrétien ; la ville de Constantinople est conquise en 1453 et devient Istanbul, capitale de l’Empire ottoman. Les
Européens ne s’aventurent que rarement dans l’espace musulman car le voyage peut s’avérer très dangereux pour
un chrétien. Eviter le monde musulman par le contournement de l’Afrique pour atteindre l’Inde devient au milieu du
XVe s. l’objectif principal des Chrétiens.
Les guerres entre l’empire ottoman et l’Occident chrétien sont nombreuses : toute la péninsule balkanique
est alors aux mains des Ottomans et les Turcs menacent Vienne en 1529 . Les Ottomans cherchent également à
s’imposer en Mer Méditerranée mais ils sont battus à la bataille de Lépante en 1571 par une coalition de puissances
chrétiennes mettant fin à leurs ambitions maritimes en Méditerranée.
B. L’Empire du Milieu au centre d’une brillante civilisation.
Les Chinois appelle leur territoire l’Empire du Milieu car ils considèrent la Chine comme le centre du monde
et Pékin est la capitale de l’empire. En 1368 la dynastie Ming arrive au pouvoir en Chine, cette période se
caractérise par la volonté du pouvoir chinois de contrôler le commerce maritime sur les côtes chinoises en
provenance des Mers du sud grâce à la constitution d’une flotte importante. L’Empire chinois est donc en contact
avec les royaumes du sud-est asiatique.
C’est dans ce contexte, sous l’empereur Yongle, que des expéditions maritimes de grandes envergures sont
lancées sous la direction d’un eunuque musulman Zheng He entre 1405 et 1433 et qui atteignent finalement le