SARRASIN BIOLOGIQUE Le sarrasin est considéré comme une céréale* bien qu’étant de la famille des polygonacées et non des graminées. Le sarrasin commun (Fagopyrum esculentum) a des tiges ramifiées rougeâtres, des feuilles en forme de cœur pointues et une inflorescence en grappes. La floraison et la maturité sont échelonnées (plante à croissance sans fin tant que les conditions sont favorables). Les fleurs sont hermaphrodites mais l’intervention des insectes est nécessaire pour assurer une bonne fécondation. Le grain est trigone, gris ou noirâtre. Exigences Le sarrasin est sensible au froid (les fleurs avortent à partir 3°C). Implantation Le travail du sol - Un labour léger suffit : • labour d’hiver pour les sols argileux ou argilocalcaires, • labour de printemps pour les sols limoneux. - une ou deux (plusieurs) façons superficielles (herse) sont nécessaires pour affiner la terre en surface. Il est très exigeant en eau jusqu’à la floraison (période de forte croissance), et demande ensuite un temps sec et chaud pour une bonne fécondation. Il valorise très bien les sols pauvres et acides, mais se développe dans des types de sol variés, pourvu qu’ils ne soient pas trop lourds et très calcaires. Place dans la rotation Le semis Dates : les semis doivent être tardifs : fin mai - début juin afin de limiter les risques liés aux gelées de printemps et d’éviter que la floraison n’ait lieu pendant les grosses chaleurs. Profondeur : 2 à 3 cm Densité : autour de 150 g/m² soit 30 à 40 kg/ha (PMG entre 20 et 25 g). Ecartement : 15 à 20 cm pour un meilleur étouffement des adventices. Tête d’assolement, notamment derrière friche ou prairie. Le sarrasin s’accommode de nombreux précédents et est souvent implanté en « deuxième paille ». * Du point de vue de la PAC, le sarrasin est aussi considéré comme une céréale, et donne donc droit, en culture principale, à l’aide céréale. ! SARRASIN BIOLOGIQUE Fertilisation - - Les besoins en azote sont faibles : de 0 à 30 u/ha suivant le précédent. Un excès d’azote peut provoquer l’avortement des fleurs et des problèmes de verse. Qualité et débouchés Le grain est généralement à 20 à 25 % d’humidité à la récolte et doit être ramené à 14% pour la livraison et le stockage. Les besoins en P2O5 et K2O sont de l’ordre de 50 u/ha. Pollinisation La fécondation étant réalisée par les insectes (pollen non transporté par le vent), il faut prévoir au moins 2 ruches par hectare, l’optimum étant de 4 à 5 ruches. Désherbage - - Le labour et plusieurs faux semis permettent de limiter la pression des mauvaises herbes. L’implantation en sol bien réchauffé favorise une croissance rapide et un étouffement des adventices. Maladies et ravageurs Les maladies et les ravageurs sont rares sur sarrasin et aucun traitement n’est nécessaire. Récolte Le cycle du sarrasin est de 100 à 120 j. La récolte est délicate du fait de la maturité échelonnée. Elle est réalisée lorsque ¾ des grains formés sont matures (grains durs et gris brunâtres), soit habituellement entre fin septembre et mi-octobre. L’idéal est de choisir une journée ensoleillée après un gel qui dessèche la tige et les feuilles. Il faut porter une attention particulière au séchage car les graines reprennent facilement l’humidité et peut moisir ou fermenter et devenir alors impropre à la commercialisation. Alimentation humaine Le principal débouché du sarrasin est la meunerie, la farine de sarrasin étant utilisée pour la fabrication des galettes, pâtes, biscuits, sauces et bière… Alimentation animale Le sarrasin contient des protéines de bonne qualité et est riche en lysine. Il peut être associé à d’autres céréales dans l’alimentation des volailles et du gibier notamment (sans dépasser un tiers du mélange). Production de miel Le sarrasin est très mellifère et fleurit pendant 50 jours environ, à une période où les autres plantes ne produisent plus de nectar, d’où l’intérêt que lui portent les apiculteurs. Un hectare de sarrasin peut donner jusqu’à 150 kg de miel par saison. Caractéristiques du miel de sarrasin : couleur ambre à marron foncé, cristallise peu et reste assez souple. Les rendements sont variables, entre 10 et 30 qx/ha, avec une moyenne autour de 15 qx/ha. Cette fiche a été réalisée avec le soutien du Conseil Régional d’Ile de France Février 2004