Des problèmes de découpages à l`homologie des groupes

Le troisi`eme probl`eme de Hilbert et l’homologie des groupes
Hua Wang et Linyuan Liu
Sous la direction d’Antoine Touz´e
Table des mati`eres
1 Introduction 2
2 La d´efinition de l’´equivalence par d´ecoupage et le th´eor`eme de Zylev 2
3 L’invariant de Dehn et le th´eor`eme de Sydler 4
4 Preuve du th´eor`eme de Sydler et la caract´erisation de D(P)6
4.1 Quelque lemmes g´eom´etriques ............................. 6
4.2 Quelques r´esultats sur les ´equations fonctionnelles ................. 10
4.3 La preuve du th´eor`eme de Sydler ........................... 14
4.4 La caract´erisation de D(P).............................. 16
4.5 Le module des diff´erentielles de K¨ahler et une suite exacte courte ......... 18
5 Th´eor`eme de Sydler et homologie des groupes 20
6 L’invariant de Hadwiger 20
7 Structure lin´eaire de Π(V)21
1
1 Introduction
Il est facile de voir que dans R2, deux polygones ont la mˆeme aire si et seulement si l’un
peut ˆetre d´ecoup´e en des polygones et puis on peut les rassembler pour former l’autre(voir par
exemple le th´eor`eme 1.1 dans [2]). Ceci nous permit une na¨ıf fa¸con de d´efinir l’´egalit´e d’aire
des polygones dans R2. Naturellement, on se demande si le r´esultat se g´en´eralise `a la dimension
plus hautes ? En dimension 3, c’est le fameux troisi`eme probl`eme de Hilbert.
´
Etant donn´es deux poly`edres d’´egal volume, est-il possible de d´ecouper le premier
poly`edre en des poly`edres et de les rassembler pour former le second poly`edre ?
Ce probl`eme a ´et´e r´esolu premi`erement par Dehn, un ´el`eve de Hilbert. Dehn d´ecouvrit que
le t´etra`edre r´egulier et le cube ayant le mˆeme volume ne sont pas ´equivalents par d´ecoupage en
des poly`edres, donc r´epondit le troisi`eme probl`eme de Hilbert n´egativement.
En r´esolvant le probl`eme, Dehn introduisit un invariant qui s’appelle l’invariant de Dehn
plus tard. En 1965, Sydler prouva que deux poly`edres sont ´equivalents par d´ecoupage en des
poly`edres si et seulement si ils ont le mˆeme volume et le mˆeme invariant de Dehn( [7]).
On va prouver le th´eor`eme de Sydler dans ce expos´e. En faire la preuve, on va voir la solution
est plutˆot alg´ebrique, bien que le probl`eme est g´eometrique.
2 La d´efinition de l’´equivalence par d´ecoupage et le th´eor`eme
de Zylev
D’abord on se donne la d´efinition de poly`edre et de l’´equivalence des poly`edres par d´ecoupage.
Definition 2.1. Un simplex Pd’un espace vectoriel Vest le sous-ensemble de Vsous la forme
[e0,...,en] = Pn
i=0 tiei, o`u ti0,Pn
i=0 ti= 1, et e1e0,...,ene0sont lin´eairement
ind´ependants. On dit Pest de dimension n, et les simplexes [ei0,...,eik], o`u {i0,...,ik} ⊂
{0,1,...,n}, s’appellent les faces de P. Si la face est de dimension 1, on l’appelle une arrˆet. Et
ei, i = 0,1,...,n s’appellent les sommets.
Definition 2.2. Un sous-ensemble Pde R3est un poly`edre si Padmis une structure de complexe
simplicial finie dans R3. C’est `a dire, Pest la r´eunion d’un nombre fini de simplexes de dimension
au plus 3, tels que toutes les faces d’un tel simplex sont encore un tel simplex, et l’intersection
de deux tels simplexes soit vide, soit une face commune d’eux.
Definition 2.3. Deux poly`edres Pet Qsont dits ´equivalents (par ecoupage), s’il existe un
ensemble Ifini et des poly`edres Pi, Qi, i Itels que P=SiIPi,Q=SiIQi, et i, j
I, IntPiIntPj=, IntQiIntQj=et iil existe une isom´etrie affine τi, qui pr´eserve
l’orientation, telle que τi(Pi) = Qi. Et on le note PQ.
Definition 2.4. Soient Pet Qdeux poly`edres, on dit Pet Qest sym´etrique si il y a une
isom´etrie affine τ, qui reverse l’orientation, telle que τ(P) = Q.
Proposition 2.5. Si Pet Qsont sym´etriques, alors ils sont ´equivalents.
D´emonstration. Il suffit de consid´erer le cas o`u Pest un t´etra`edre A1A2A3A4. Soient Ole centre
de la sph`ere inscrite et Oisa projection sur la face AjAkAl(o`u i, j, k, l sont distincts). Alors, P se
compose de les six poly`edres OOiOjAkAl. Comme ces poly`edres sont sym´etrique avec lui-mˆeme,
chacun d’eux est ´equivalent avec le poly`edre correspondent dans la d´ecomposition similaire de
Q. Donc Pet Qsont ´equivalents.
2
Remarque 2.6.D’apr`es la proposition pr´ec´edente, en fait, on n’a pas besoin de l’hypoth`ese que
τipr´eserve l’orientation.
Il est facile de v´erifier que la relation “” est une relation d’´equivalence et la proposition
suivante.
Proposition 2.7. La r´eunion ou intersection des deux poly`edres est encore un poly`edre, et si
AB, C D, on a ACBD.
Notre premier r´esultat non trivial est le th´eor`eme suivant de Zylev, on le montre d’apr`es R.
Schwartz [6].
Th´eor`eme 2.8. Soient trois poly`edres A, B, F tels que ABF, si FAFB, alors
AB.
D´emonstration. Comme FAFB, il existes des poly`edres P1,...,Pnet Q1,...,Qntels
que on a les d´ecoupages FA=Sn
i=1 Piet FB=Sn
i=1 Qi, et
i, PiQi, vol(Pi)<1
2vol(A), vol(Qi)<1
2vol(B) = vol(A)
On va prouver ce r´esultat par r´ecurrence sur n. Le cas n= 0 est trivial. Supposons le
r´esultat est vrai pour n plus petit. Sous les hypoth`eses sur les volumes, on a des poly`edres
disjoints T1,...,Tntels que k= 1,...,n, ,PkQnTkA. On d´efinit
F=FQn, B=F
n1
[
i=1
Qi
P
k= (PkQn)TkQk, A=F
n1
[
i=1
P
i
Notons que B=Bet par r´ecurrence BA, il reste de montrer AA. Pour ceci, on d´efinit
A′′ = (A
n
[
i=1
Ti)(
n
[
i=1
(PiQn)
= (A
n
[
i=1
Ti)Qn
3
Par d´efinition de Ti, on sait A′′ A. Comme
A=F
n1
[
i=1
P
i
= (FQn)
n1
[
i=1
((PiQn)Ti)
=A(
n
[
i=1
(PiQn))
n1
[
i=1
(PiQn)
n1
[
i=1
Ti
=A(PnQn)
n1
[
i=1
Ti
= (A
n
[
i=1
Ti)Tn(PnQn)
= (A
n
[
i=1
Ti)P
n
(A
n
[
i=1
Ti)Qn
=A′′
Donc AA′′ AB=B.
Grˆace `a le th´eor`eme de Zylev, on peut efinir l’´equivalence des poly`edres en le langue des
groupes. On introduit le d´efinition suivante.
Definition 2.9. On d´efinit le groupe des poly`edres Pcomme le groupe libre sur tous les
poly`edres dans R3, et le groupe d’´equivalence Ele sous groupe de Pengendr´e par les ´el´ements
de sort que PP1P2···Pn, o`u P=Sn
i=1 Piest une d´ecomposition de P, et les ´el´ements
de sort que PQ, tel que une isom´etrie affine τavec τ(P) = Q.
Par le th´eor`eme de Zylev et la d´efinition ci-dessus, on voit sans pain la proposition suivante.
Proposition 2.10. Deux poly`edres Pet Qsont ´equivalents si et seulement si κ(P) = κ(Q),
o`u κ:P → P/Eest la projection canonique.
3 L’invariant de Dehn et le th´eor`eme de Sydler
Dans cette section, on va donner la d´efinition de l’invariant de Dehn et l’utiliser pour montrer
que le t´etra`edre r´egulier et le cube ne sont jamais ´equivalents. Et puis, on donne l’´enonc´e du
th´eor`eme de Sydler, dont la preuve se trouv´e dans le chapitre suivant.
Pour d´efinir l’invariant de Dehn, il faut d´efinir une bonne notion d’angle di`edre, car l’angle
di`edre associ´e `a une arˆete d’une poly`edre concave peut ˆetre plus grand que π.
Definition 3.1. Soit Pun poly`edre, et aune arˆete de P. Soit Oun point appartenant `a
l’inerieur de a, pour ε > 0 assez petit, le disque planaire centr´e `a O, de rayon εet orthogonal
`a a, rencontre Pen un secteur S. L’angle di`edre de Passoci´e `a aest donc d´efini comme l’angle
au centre de S.
4
Definition 3.2. Soit Pun poly`edre, l’invariant de Dehn de P, not´e par D(P) est d´efini par la
formule suivante :
D(P) := X
aΛ
laθaRZRπ
o`u Λ est l’ensemble d’arˆetes de P, laest la longueur de l’arˆete a,θaest l’angle di`edre de Passoci´e
`a a, et Rπ=RZ.
Remarque 3.3.Il est bien sˆur plus naturel que l’on utilise R2π`a la place de Rπ, mais par
des raisons histoires, plupart de litt´eratures utilisent Rπ. C’est pas difficile de voir que comme
groupes ab´eliens, on a RRπ,RR2πet RQRQsont isomorphismes naturellement. Donc
on utilise Rπici.
Exemple 3.4. L’invariant de Dehn d’un cube est 0, et l’invariant de dehn d’un t´etra`edre est
6l(arccos 1
3) + πZ1.
Exemple 3.5. Soit a, b, ]0,1[, on note par T(a, b) le t´etra`edre ABCD tel que AB, BC, CD
sont orthogonaux entre eux, et |AB|=a11, |CD|=b11, |BC|=p|AB|·|CD|.
Soient α, β 0,π
2, tels que sin2α=a, sin2β=b. On d´efinit αβl’´el´ement appartenant `a
0,π
2qui satisfait sin2(αβ) = ab. Alors, D(T(a, b)) = cot αα+cot ββcot(αβ)(αβ).
Par consid´erer toutes les arˆetes dans un d´ecoupage et les propri´et´es du produit tensoriel, on
a imm´ediatement la proposition suivante.
Proposition 3.6. Si deux poly`edres Pet Qsont ´equivalents, alors D(P) = D(Q)
D´emonstration. Il suffit de montrer le th´eor`eme au cas sp´ecial que P=ABest un d´ecoupage.
Pour ceci, on consid`ere une arˆete commune ade Aet B. Les contributions de apour les invariants
de Dehn de Aet Bsont respectivement laαet laβ, o`u αet βsont respectivement les angles
di`edres de Aet Bassoci´e `a l’arˆete a. Si aest aussi une arˆete de P, on a α+βest l’angle
di`edre de Passoci´e `a a, donc les contributions de a`a D(P) et `a D(A) et D(B) sont ´egales.
De l’autre cˆot´e, si an’est pas une arˆete de P, on a α+β=π, donc la contribution de a`a
D(A) et D(B) est laα+laβ=la(α+β) = laπ= 0. Donc dans tous les cases, les
contributions de a`a D(P) et `a D(A) + D(B) sont ´egales. Notons les autres arˆetes des Aet B
sont aussi les arˆetes de P, et les angles di`edres associ´es de Pet de Aou Bsont la mˆeme. Alors,
D(P) = D(A) + D(B).
Par calcul simple, on sait l’invariant de Dehn d’un t´etra`edre r´egulier Test 6larccos 1
3=
6larccos 1
3+πZ, o`u lest la longueur d’arˆete de T, et l’invariant de Dehn d’un cube est 0.
Dans RZRπ, on a lqθ = (ql)θ,qQ. Par ailleurs, on peut prouver la proposition
suivante en utiliser la propri´et´e universelle du produit tensoriel.
Proposition 3.7. Soit {π} ∪ Γune base de l’espace vectoriel Rsur le corps Q,tRZRπ,
!TΓtel que Test un ensemble fini, et
t=X
τT
lττ, lτ6= 0
Donc pour montrer D(P)6= 0, il reste de d´emontrer arccos 1
36∈ πQ.
1. On va montrer plus tar que c’est non nul.
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