Uréthrites et autres MST aux urgences
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Uréthrites et autres MST aux
urgences
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Date de mise en ligne : mercredi 24 juin 2009
Urgences-Online
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Uréthrites et autres MST aux urgences
Dr Aurélie Dabreteau, Dr Jean-Christophe Allo
1) Messages importants :
Infection génitale basse :
chez l'homme : urétrite avec écoulement urétral, dysurie, brûlures mictionnelles
chez la femme :cervicite avec leucorrhées, dysurie, dyspareunie
Penser aux localisations pharyngée ou ano-rectale : atteintes extragénitales non compliquées qui s'associent ou
non à une urétrite ou une cervicite
Les deux agents infectieux le plus souvent isolés en France sont Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) et
Chlamydia trachomatis, seuls ou associés entre eux dans de nombreux cas
Les pénicillines, les cyclines (dont la doxycycline), les fluoroquinolones (dont la ciprofloxacine) ne doivent plus
être utilisées pour le traitement de première intention des urétrites et cervicites à Neisseria gonorrhoeae
Le traitement anti-gonococcique repose sur la ceftriaxone (500 mg en IV ou en IM). Un aminoside, la
spectinomycine (Trobicine, 2g en IM) en cas de contre-indication aux bêta-lactamines et le cefixime en cas de refus
ou d'impossibilité d'administrer un traitement par voie parentérale (400 mg en une prise unique)
Un traitement anti-Chlamydia doit être systématiquement associé : azithromycine 1 g en monodose ou cycline
(doxycycline 100 mg x 2/j pendant 7 j)
Toute suspicion d'urétrite ou de cervicite est confirmée microbiologiquement dans la mesure du possible : un
prélèvement bactériologique avant traitement est indispensable notamment dans les localisations extra génitales et
en cas de ttt par cefixime (écouvillonnage a envoyé le plus rapidement possible en bactériologie et jet des premières
urines pour la PCR Chlamydiae). Ces examens sont réalisables entre 8h et 18h a Cochin.
Une consultation spécialisée MST est indispensable dans tous les cas (bilan sérologique, vaccination hépatite B,
conseils et prévention, dépistage des partenaires)
2) Appel téléphonique ou courrier électronique
Réponse par le senior
Orientation vers la consultation MST de Tarnier aux heures ouvrables
3) Tri IAO
Dossier à mettre dans la case réorientation aux heures ouvrables de la consultation MST de Tarnier
4) Approche syndromique et méthodes de diagnostic
(tableau 1)
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Ecoulement génital (urétrite, leucorrhée, balanite) :
Neisseria gonorrhae :
Incubation de 2 à 5 jours
Patient très rarement asymptomatique
Frottis urétral ou prélèvement vaginal et cervical et coloration de gram au Bleu de Méthylène : diplocoque gram
négatif intra et extra cellulaire (attention chez la femme au diplocoque gram négatif saprophyte de la cavité
génitale) à confirmer par la culture avec antibiogramme
Chlamydia trachomatis :
Incubation de 10 à 15 jours en moyenne mais pouvant aller de qq jours à qq mois
L'infection peut être asymptomatique
Culture difficile, sérologie inutile, PCR sur premier jet d'urine+++ pour l'urétrite et prélèvements de l'endocol.
Responsable du syndrome de Fiessinger Leroy Reiter (arthrites réactionnelles pouvant survenir après une
urétrite, associant : conjonctivite bilatérale, polyarthrite asymétrique touchant surtout les grosses articulations
des membres inférieurs avec atteinte axiale, des talalgies et des tendinites) et des signes cutanéo muqueux
(balanite circinée et des lésions psoriasiformes)
Trichomonas : L'incubation varie de 4 jours à un mois. Diagnostique par l'examen à l'état frais d'un prélèvement
urétral ou vaginal, du culot de centrifugation du premier jet urinaire et éventuellement culture
Mycoplasmes : génitallum (diagnostic par PCR du 1er jet d'urine ou du prélèvement urétral ou vaginal, à
rechercher en cas d'échec du ttt de première intention), Uréaplasma uréalyticum (pathologique chez l'homme et
quand culture avec des titres > 10 3 U/ml) hominis (pathologique chez la femme et quand la culture est > 10 3 U/ml)
Candida albicans : écoulement lait caillé, oedème vulvaire, érythème, érosions vulvaires. Diagnostic par la
présence de levures à l'examen direct microscopique
Ulcération génitale :
Ne traiter qu'en cas d'herpes cliniquement certain sinon avis spécialisé (cs dermato Tarnier ou avis dermato sur le
site)
Treponema pallidum : syphilis primaire, mise en évidence au microscope à fond noir du tréponème dans les
sérosités du chancre, sérologie TPHA-VDRL
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HSV : mise en évidence du virus par prélèvement du liquide contenu dans les vésicules ou érosions fraiches,
confirmé par la culture virale (effet cytopathogène spécifique)
Klebsielle granulomatis (donovanose) : diagnostic sur l'examen direct qui met en évidence des corps de
Donovan. Observée en Asie du Sud Est, en Inde, aux antilles, en Guyane et très rarement en Afrique
Haemophylus ducreyi (chancre mou) et Chlamydia trachomatis (maladie de Nicolas Favre) responsablent de
bubons
Bubon inguinal (adénopathie volumineuse) :
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Avis spécialise nécessaire
Haemophilus ducreyi (chancre mou) : prélèvement dans la zone de décollement périphérique du chancre et au
niveau du bubon. L'examen du frottis peut révéler de petits bacilles de coloration bipolaire dont le regroupement
en banc de poissons est caractéristique
Chlamydia trachomatis (maladie de Nicolas Favre) : diagnostic par le sérodiagnostic. Obsevée en Afrique de
l'ouest et en Afrique centrale, dans certains pays d'Asie, en Amérique du Sud et aux Antilles
Gros testicule et prostatite :
Chlamydia trachomatis, gonocoque sont à évoquer en dehors des germes habituels
Douleur pelvienne :
Pelvipéritonite due au gonocoque, à Chlamydia trachomatis, (et aux germes de la flore colique et vaginale)
Lésion Herpes simplex Syphilis Chancre mou Maladie de Nicolas Favre Donovanose
Lésion primaire Vésicule chancre propre Ulcération Papule, pustule, vésicule Ulcération nodulaire
Nombre de lésions Multiples, confluantes souvent unique 1 à 3, parfois + 1 en général un ou plusieurs
Profondeur Superficielle Superficielle Excavée Superficielle Surélevée
Sécrétion Sereuse Séreuse Purulente, hémorragique Variable rare parfois hémorragique
Induration Aucune Ferme Rare, molle Aucune ferme
Douleur Fréquente Rare Souvent Indolore rare parfois hémorragique
Adénopathies Sensibles et fermes Indolores, fermes Sensibles, suppuration Sensible, suppuration IIaire 0
Incubation notion d'épisodes ant 10 à 100 j 7 j
5) Traitement
Ecoulement génital
Traitement pour infection non compliquée par le gonocoque et Chlamydia trachomatis. Puis en cas d'écoulement
persistant ou récurrent faire traitement pour Trichomonas vaginalis + vaginose bactérienne + candidose +
mycoplasme (à rechercher par les prélèvements)
Traitement double :
Traitement minute anti gonococcique (en l'absence de complications et de localisations extra génitales
pharyngée et anale sauf pour la rocéphine) : ceftriaxone 500 mg en IM ou IV, spectinomycine (Trobicine, 2g en
IM) en cas de contre-indication aux bêta-lactamines ou Cefixime en cas de refus ou d'impossibilité d'administrer
un traitement par voie parentérale (400 mg en une prise unique)
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