LES DIFFERENTES PHASES DU PANTHEROPHIS GUTTATUS Introduction : Le Pantherophis guttatus ( élaphe guttata guttata ) fait partie des espèces de colubridé les plus reproduites en captivité. L’élevage de ces derniers étant relativement simple, une grande variété de mutations a été réalisée depuis plusieurs années. A la base, il y a 3 sortes de coloris que l’on trouve habituellement dans la nature. La forme dite sauvage avec une couleur de fond dans les tons bruns, orange, rouges avec les dessins marqués de noir. Sans oublier la pigmentation jaune sur les côtés de la tête jusqu’à la fin du premier tiers du corps. La face ventrale est composée d’un damier noir. L’okeetee venant de la Caroline aux USA est semblable à la forme sauvage mais avec des couleurs beaucoup plus pétillantes. Le brun a presque totalement disparu. La miami venant de la région de Miami a une couleur de fond grisâtre. Ses dessins sont orange allant jusqu’au bordeaux pour certains spécimens. Les bases de la génétique Récessif, dominant, hétérozygote, homozygote ? Que veulent dire ces termes sonnant comme une douce mélodie à l’oreille du généticien, ou comme d’horribles mots inconnus aux yeux du néophyte non-initié ? Les phases des élaphes ou encore des geckos léopards pour citer les exemples frappant chez les reptiles, sont le fruit de croisement entre plusieurs gènes, chacun porteur de ses propres caractéristiques, et donnant au serpent son allure finale. Dans le cas de certaines caractéristiques de l’animal (exemple couleur des yeux, de la peau, taille de l’animal etc.), celles-ci peuvent s’exprimer grâce des gènes se trouvant sur des locus précis, qui détermineront l’allure de l’animal. Le plus souvent l’on dit qu’il faut 2 gènes pour pouvoir déterminer ces caractéristiques, dont l’un d’entre eux ou le mélange entre les deux donnera la caractéristique physique à l’animal. Lors de l’accouplement, chaque parent donne un de ses gènes à sa progéniture pour une caractéristique donnée (par exemple la couleur de la peau), qui aura donc un gène de son père et un se sa mère. Certains gènes sont dominants, c'est-à-dire qu’ils donnent leur caractéristique finale au bébé si le deuxième gène hérité est récessif (en quelque sorte, il le « recouvre »). Lorsque le serpent possède deux gènes différents, il est hétérozygote : sa progéniture aura 50% de chances d’avoir l’un ou l’autre. Lorsqu’il a deux gènes exactement pareils, il est homozygote, ses petits auront donc 100% de chance d’être porteur de ce gène. Pour avoir une caractéristique récessive visible, il faut que le serpent soit porteur des deux gènes récessifs, un pris à sa mère, et l’autre à son père. S’il n’a qu’un seul gène dominant, il sera de la phase de ce dominant, hétérozygote avec le gène récessif. Mais rien ne vaut un exemple pour mieux comprendre : prenons Monsieur qui est une belle guttata phase normale, mettons que ce soit un homozygote, et qu’il aie donc hérité de ses parents deux gènes phase normal, qui est un gène de phase dominante (appelons-les N : le serpent est donc porteur NN). La femelle est une albinos, elle ne peut donc avoir que deux gènes identiques, vu que cette mutation est récessive. Appelons ce gène a, la femelle sera donc aa. Que donnerait la progéniture ? Tableau de Mendel Les bébés seraient donc tous de phase normale hétérozygote albinos (le gène N est présent partout), et il y aura trois possibilités de combinaison différente. Que se passe-t-il alors si nous croisons ensemble la progéniture de 1 et 2 ? Mâle 3 Femelle 4 Na Na Progéniture Na NN aa Na Nous constatons qu’il y aura alors 1 chance sur 4 d’obtenir un albinos, et 1 chances sur 2 d’obtenir un normal hétérozygote albinos. Dans 1 cas sur 4, il sera homozygote phase normal, ce facteur est donc multiplié par le nombre de naissance obtenue sur une portée !! Nous constatons donc que pour pouvoir faire des statistiques efficaces sur les naissances d’une certaine phase, il est important de connaître la génétique des parents, voire des individus sur plusieurs générations. Il n’y a pas que le gène normal qui soit dominant ou le gène albinos qui soit récessif, il y a des centaines de possibilités de combinaisons différentes. Par exemple, prenons un père hétérozygote avec phase D (dominant) et phase r (récessif) et une mère avec phase E (dominant) et phase f (récessif), les résultats seront : DE Df rE rf Il se peut alors que le serpent soit porteur de deux gènes dominants différents, ou de deux gènes récessifs différents, donnant encore de nouvelles phases. Le plaisir de la génétique est surtout dans la possibilité d’obtenir diverses couleurs et phases différentes en mariant habilement les individus. Il arrive que la combinaison de certains, créent des gènes « mutés » permettant encore d’obtenir de nouvelles phases, mais en l’absence de connaissances détaillées, ce sujet ne sera pas abordé ici.. Les phases ou mutations : Anérytristique (type A) appelée parfois albinos noire. Elle ne possède aucun rouge. C’est une mutation récessive simple. C’est donc un gène qui peut revenir naturellement dans les générations futures. Il arrive aussi qu’on en retrouve dans la nature, dans la Floride du Sud. Sa couleur de fond est grise avec les dessins noir. Le jaune est aussi présent sur les côtés de la tête jusqu’à la fin du premier tiers du corps. Anérytristique (type B) appelée Charcoal. Les coloris sont identique à l’anérytristique Type A, mais avec une absence totale de pigmentation jaune sur les côtés. Aménalistique appelée albinos. Elle ne possède pas de mélanine, soit une absence totale de pigments colorés. Elle est de couleur rouge-orange sur fond blanc-rose avec des yeux rouges. Le premier spécimen a été capturé en 1953 en Caroline du Nord puis a été reproduit en captivité. Les premier bébés étaient hétérozygote aménalistique soit d’apparence normal avec les gènes récessifs de l’albinisme. Hypomélanistique a une quantité de mélanine réduite: la coloration est très rouge orange avec très peu voire aucune traces de coloris noir. Bien que la couleur ressemble a une aménalistique (albinos) les yeux de ce spécimen sont restés noirs. C’est un gène récessif simple. L’un des plus beau coloris de Pantherophis. Très lumineux, cette phase a été réalisée par Cathy Love, la célèbre éleveuse de cornsnakes en 1984 aux USA. Ghost est du même coloris qu’une anérystritique type A mais en plus clair. Cette phase est issue d’un croisement entre un hypomélanistique et un anénytristique type A. Charcoal ghost est du même coloris que le charcoal (anérytristique B), mais en plus clair. Cette phase est issue d’un croisement entre un hypomélanistique et un charcoal. Crimson a un coloris semblable au miami, Sa couleur de fond est plutôt grise et ses dessins sont de couleurs rouge-bordeaux. Un peu plus lumineux et cramoisi qu’une miami. Cette phase est obtenue en croisant un hypomélanistique et une miami. Caramel a été découvert en 1983 dans une animalerie des USA. C’est à l’origine une livrée sauvage avec des coloris très spéciaux. Passant d’un teint lumineux jaune-brun à gris-brun. Avec des dessins caramel chocolat. Son gène est récessif. Candy Cane rouge a un corps presque blanc immaculé avec des dessins rouge. Ils sont obtenus grâce à des croisement entre des miami et des aménalistique. Candy cane orange est le même principe que le candy cane rouge. Mais des spécimens aux coloris orangé ont été sélectionné afin de fixer cette phase. Butter a été crée dans les années 1990 par Rich Zuchovski. Sa couleur est jaune beurre de Maïs. Cette phase est réalisée en croisant un caramel avec une aménalistique. Amber est d’une couleur ambre–dorée sur fond légèrement beige-grisâtre. Cette phase est issue d’un croisement entre un caramel et un hypomélanistique. Blizzard “tempête de neige” est d’une couleur blanche immaculée. Sa phase est obtenue en croisant un charcoal avec un aménalistique. Bloodred est d’un rouge sang en couleur de fond avec des dessins encore plus rouge foncé. Son ventre est semblable a une aménalistique: il n’y a pas de damier. Pourtant ses yeux sont bien noirs. Plusieurs gènes sont rentré en combinaison pour pouvoir créer cette phase. Je n’ai malheureusement aucune indication sur toute les phases devant se combiner pour obtenir celle-ci. Lavander est d’une couleur brun-lavande avec des points orangés. Cela lui donne une belle couleur saumonée à l’âge adulte. Les yeux sont rouge sang très foncé. On a presque l’impression qu’ils sont noir. Son gène est récessif. Cette phase est apparue par hasard. Une femelle à la livrée sauvage serait à l’origine de la lavande. Milk snake phase est d’une coloration très contrastée, d’un orange et blanc crème avec des yeux rouge. Cette phase est obtenue après plusieurs sélection de coloris très laiteux. Opal est une phase qui ressemble beaucoup à la blizzard avec une légère teinte pastel. Elle est issue d’un croisement entre une lavande et une aménalistique. Cette phase est très récente et va certainement encore rencontrer de nouvelles mutations. Pastel est d’un coloris ressemblant aux ghost avec un fond rose-orange. Pewter est de couleur argenté lavande avec des taches obscures. Cette phase est issue d’un croisement entre un charcoal et un bloodred Reverse okeetee est d’un orange lumineux avec des dessins bordés de blanc. Il est obtenu en mélangeant une okeetee avec une amélanistique Snow est de couleur blanche avec un léger coloris allant du jaune au rose très clair. Cette phase est issue d’un croisement entre un aménalistique et un anérytristique type A. Snow green blotched est de couleur blanche comme la snow. Mais ses dessins ont plutôt tendance à être jaune verdâtre. Cette dernière se fixe à la maturité du serpent soit vers 2-3 ans. Sunglow a la même coloration que l’aménalistique, soit orange-rouge mais le blanc a totalement disparu. On a retrouvé du gêne hypomélanistique dans les sunglow. Mais se dernier gène n’est pas obligatoirement présent. Creamsicle est de couleur jaune-pêche à orange pâle avec de vives taches orange. C’est un hybride très rependu chez les éleveurs de Pantherophis. Il est issu d’un croisement entre une livrée albinos et une Emory (serpent ratier des plaines). Fluorescent orange est d’une fascinante couleur orange fluo très brillante. La découverte de cette phase s’est faite accidentellement. Le gène de cette phase est l’aménalistique. On a reproduit les phases scintillantes ensemble afin de fixer la phase. Silverqueen est une phase fantôme. Elle ressemble à la charcoal ghost mais avec une variation différente. Si bien, qu’elle a été répertoriée comme une phase à part entière. Cette livrée est récente et l’on trouve encore très peu d’information sur elle. Butter scotch a une coloration ressemblant a un mélange de caramel et butter. C’est aussi un hybride, tout comme la creamsicle. Elle est obtenue en mélangeant une livrée sauvage et une Emory. Il y a aussi la forme des dessins qui peut changer sur un Pantherophis guttatus. Voici les plus courants: Motley les dessins sont en forme de rond sur le dos du serpent. Le damier sur le ventre a totalement disparu. Striped ou ligné a totalement fait disparaître ses dessins au profit de lignes sur toute la longueur. Là aussi le damier a totalement disparu. Aztec les dessins sont en forme de zig-zag. Je vous ai spécifié pratiquement tous les croisements nécessaire pour obtenir les phases les plus connues. Mais parfois les résultats ne s’obtiennent pas lors de la 1ère génération. Il faut souvent reproduire les bébés entre eux pour révéler leurs gènes hétérozygotes. Donc il faut savoir sélectionner et être patient. Fanny Partie génétique: Manice et Snake Charm Ce texte reste propriété de leurs auteurs, copie totale ou partielle interdite