AIRE DE MISE EN VALEUR DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE (A.V.A.P.) DE MONTREUIL-BELLAY
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Lorsque l’on arrive à Montreuil-Bellay par la rue de Doué-la-Fontaine, la
richesse patrimoniale de la ville apparaît avec évidence. Les tours du
château et de l’église Notre-Dame apparaissent d’abord lorsque l’on passe
sur le Thouet, puis l’on distingue ensuite la ville ancienne, étendue le long
du promontoire naturel sur lequel elle a été construite. Elle est entourée
d’une enceinte dont des portes monumentales et de larges pans de murs
sont encore visibles, faisant de la cité l’une des dernières villes closes de
l’Anjou. Dans la ville elle-même, le peu d’espace disponible au sein des
murs a suscité la concentration d’une architecture variée et de qualité, riche
en monuments exceptionnels et productrice d’une atmosphère de ville
médiévale.
Cependant, si l’évidence d’un tel patrimoine peut émerveiller, elle ne doit
pas faire oublier les traces moins monumentales d’une histoire riche et
mouvementée. Les faubourgs, écarts et hameaux de la ville, ainsi, sont
riches d’une architecture éclectique, qui relève aussi bien de la maison
bourgeoise du début du XIXème siècle que de l’architecture modern style des
toutes premières années du XXème siècle.
Le patrimoine de Montreuil-Bellay réside aussi dans la qualité des milieux,
de la faune et de la flore, et des paysages de qualité qu’ils composent.
Le passé de la ville se lit, enfin, dans des vestiges aujourd’hui très discrets,
fragiles parce qu’ils ont longtemps été laissés à l’abandon et à l’oubli ;
Montreuil-Bellay a en effet abrité, au cours de la Seconde guerre mondiale,
un camp d’internement, dans lequel ont été gardés prisonniers par l’Etat
français jusqu’à un millier de tsiganes, dans des conditions extrêmement
difficiles.
Ce sont tous ces patrimoines qu’il s’agit de protéger et de mettre en valeur
au travers de l’AVAP.
INTRODUCTION
L’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) de
Montreuil-Bellay, remplace la Zone de Protection du Patrimoine
Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) créée par arrêté du 11 mai
2001.
Cette dernière avait pour but de simplifier et de rationaliser le système,
parfois complexe, des protections existantes relatives au patrimoine, tout en
cherchant à les articuler et à les élargir, afin de penser le patrimoine à une
échelle plus adaptée à la réalité des enjeux que celle des périmètres de
protection des abords des Monuments Historiques, à la géométrie imposée
(aires de 500 m de rayon autour des MH inscrits ou classés).
L’AVAP remplace la ZPAUP en application de la loi Engagement National
pour l’Environnement du 12 juillet 2010, qui intègre notamment aux AVAP
les préoccupations de développement durable, en particulier les
problématiques d’économie d’énergie et d’énergies renouvelables.
A l’occasion de la transformation du document, une réflexion est engagée
sur la redéfinition du périmètre afin de prendre en compte à la fois le site du
camp d’internement de tsiganes en entrée de ville, les « marges » de la ville,
indissociables du développement de son centre, ainsi que les enjeux
paysagers, notamment autour de la vallée du Thouet.
L’AVAP est une servitude d’utilité publique qui s’impose au PLU afin de
garantir la préservation et le respect de l’intégrité des éléments bâtis
exceptionnels, remarquables et constitutifs de l’ensemble urbain. Les
réflexions menées en groupe de travail ont permis de dégager des objectifs
en matière de protection et de restauration du bâti, des paysages et des
espaces publics.