deux exemples de calcul explicite de cohomologie de

DEUX EXEMPLES DE CALCUL EXPLICITE
DECOHOMOLOGIEDEDOLBEAULT
FEUILLET´
EE
JIH `
ENE SLIM `
ENE
UNIVERSIT ´
E DE MONASTIR, TUNES
Received : May 2006. Accepted : May 2007
Proyecciones
Vol. 27, No1, pp. 63—80, May 2008.
Universidad Cat´olica del Norte
Antofagasta - Chile
Abstract
Dans ce papier, on calcule explicitement la cohomologie de Dol-
beault feuillet´ee pour les deux exemples de feuilletages complexes suiv-
ants : i) un feuilletage complexe linaire de dimension 1 sur le tore Tn
; ii) une bration non localement triviale en courbes elliptiques.
In this paper, we compute explicitly the leafwise Dolbeault cohomol-
ogy for two examples : i) a complex one dimensional linear foliation
on the torus Tn; ii) a non locally trivial bration whose bres are
elliptic curves.
Mathematics Subject Classication : 32W05, 32G05, 32Q58,
58A30
Key Words : Feuilletage complexe, F-holomorphie, cohomologie
de Dolbeault feuillet´ee.
64 Jih`ene Slim`ene
1. Introduction
Soit Mune vari´et´edi´erentiable munie d’un feuilletage de dimension r´eelle
2m.OndiraqueFest complexe si ses feuilles sont munies d’une struc-
ture complexe de telle sorte que les changements de coordonn´ees soient
holomorphes (en restriction aux feuilles). On peut consid´erer dessus le
probl`eme du le long des feuilles (ou feuillet´e) qui permet d’introduire
la cohomologie de Dolbeault feuillet´ee H0
F(M). Ce genre de questions a
´et´eabord´e par exemple dans [2], [3], [4] et [6]. Dans ce travail, on se pro-
pose de calculer explicitement cette cohomologie pour les deux exemples de
feuilletages complexes qui suivent.
1-OnnoteTn=Rn/Znle tore de dimension n.SoientXet Ydeux
champs de vecteurs lin´eaires ind´ependants ; Xet Yengendrent alors un
feuilletage Feelorientablededimension2. EnposantJF(X)=Yet
JF(Y)=X,ond´enit sur le br´etangent`aFune structure presque
complexe inegrable qui fait de Fun feuilletage complexe de dimension
1. C’est un feuilletage de Lie et est eni en plus par une action libre du
groupe de Lie complexe C.
2-OnnoteHle demi-plan sup´erieur {ωC:Imω>0}et c
Mla
varet´ecomplexeC×Hqu’on munit du feuilletage holomorphe b
Fdont les
feuilles sont les facteurs C×{ω}avec ωvariant dans H. Ce feuilletage est
invariant par le biholomorphisme γ:(z, ω)C×H7−→ (e(ω)z, ω)
C×Ho`uϕest un biholomorphisme de H. Il induit donc un feuilletage
holomorphe (a fortiori complexe) Fde dimension 1 sur la vari´et´e quotient
M=c
M/Γo`uΓest le groupe des automorphismes de ( c
M, b
F) engendr´epar
γ.Lavari´et´eMet le feuilletage Fsont di´erentiablement le produit par H
d’une courbe elliptique Σ. Mais du point de vue complexe Fest loin d’ˆetre
un produit : deux feuilles Σωet Σζsont holomorphiquement ´equivalentes
si, et seulement si, il existe une matrice BSL(2,Z) telle que ζ=.Ce
feuilletage a des courbes elliptiques comme feuilles qui ´epuisent toutes les
structures complexes possibles.
Sauf mention expresse du contraire ou pr´ecision, tous les objets con-
sid´er´es (vari´et´es, applications, feuilletages...) sont suppos´es ˆetre de classe
C.
2. Feuilletages complexes
Soit Mune vari´et´edi´erentiable munie d’un feuilletage Fde dimension
eelle 2m. On notera TFle br´e tangent `aF.
Deux exemples de calcul explicite de cohomologie de ... 65
enition 2.1. On dira que Fest complexe s’il peut ˆetre d´eni par un
recouvrement ouvert {Ui}de Met des di´eomorphismes φi:i×Oi−→ Ui
(o`uiest un ouvert de Cmet Oiun ouvert de Rn) tels que les changements
de coordonn´ees :
φij =φ1
jφi:(z, t)φ1
i(UiUj)−→ (z0,t
0)φ1
j(UiUj)
soient de la forme (z0,t
0)=³φ1
ij (z, t)
2
ij (t)´avec φ1
ij holomorphe en zpour
te.
Soient (M,F)et(M0,F0) deux feuilletages complexes. On appelle
morphisme de (M,F)vers(M0,F0) toute application f:M−→ M0de
classe Cet telle que l’image de toute feuille Fde Fest contenue dans
une feuille F0de F0et l’application f:F−→ F0est holomorphe. On
dira qu’un morphisme f:(M,F)−→ (M0,F0)estunisomorphisme de
feuilletages complexes si c’est un di´eomorphisme qui est un biholomor-
phisme sur les feuilles. Lorsque M=M0et F=F0on parlera simplement
d’automorphisme de (M, F). On notera Aut(M, F) l’ensemble des auto-
morphismes de (M,F) qui est un groupe pour la composition des applica-
tions.
2.1. Cohomologie de Dolbeault feuillet´ee
Une structure complexe sur les feuilles d´enit bien sˆur une structure presque
complexe sur Fi.e. un endomorphisme JF:TF−→ TFtel que J2
F=
idTF.Consid´erons le complexi´e TFCdu br´eTFet notons respec-
tivement T10Fet T01Fles sous-br´es propres associ´es respectivement aux
valeurs propres iet ide l’automorphisme JF. On a une d´ecomposition en
somme directe TFC=T10FT01F.Pour tout rN,onnoter
F(M)
l’espace des sections Cdu br´eΛrTFC;enxant un compl´ementaire
du br´eTFdans TM, on peut voir les ´el´ements de r
F(M)commedes
formes di´erentielles feuillet´ees sur (M, F)(`acoecients complexes). Pour
tout r{0,···,2m}, on a une d´ecomposition en somme directe :
r
F(M)= M
p+q=r
p,q
F(M).
Un ´el´ement αp,q
F(M)estappel´eforme feuillet´ee de type (p, q).
La di´erentielle ext´erieure le long des feuilles dFse d´ecompose en une
somme d’op´erateurs dF=F+Frespectivement de types (1,0) et (0,1).
66 Jih`ene Slim`ene
L’op´erateur :
F:αp,q
F(M)7−→ Fαp,q+1
F(M)
est dit op´erateur de Cauchy-Riemann le long des feuilles de (M,F). C’est
un op´erateur elliptique le long des feuilles mais il n’est jamais elliptique
sur toute la vari´et´e au sens classique sauf si dimRF=dimM.Ilv´erie
FF= 0 ; pour tout pedans{0,...,m}, on obtient donc un complexe
di´erentiel :
0−→ p,0
F(M)F
−→ p,1
F(M)F
−→ ··· F
−→ p,m1
F(M)F
−→ p,m
F(M)−→ 0
appel´ecomplexe de Dolbeault feuillet´e(ou complexe du F)deF.Onpose
:
Zp,q
F(M)=noyau{p,q
F(M)F
−→ p,q+1
F(M)}
et
Bp,q
F(M)=image{p,q1
F(M)F
−→ p,q
F(M)}.
La cohomologie de ce complexe Hp,
F(M)=Zp,
F(M)/Bp,
F(M)estappel´ee
F-cohomologie ou cohomologie de Dolbeault feuillet´ee.
L’espace vectoriel topologique Hp,q
F(M) (les espaces de formes feuillet´ees
de type (p, q) sont munis de la topologie C)peutnepaetre s´epar´e
! On appelle alors cohomologie de Dolbeault feuillet´ee r´eduite le quotient
Hp,q
F(M)=Zp,q
F(M)/Bp,q
F(M)o`uBp,q
F(M)estladh´erence de Bp,q
F(M).
Problme du F2.1. ´
Etant donn´ee une forme feuillet´ee βZp,q
F(M),
existe-t-il une forme feuillet´ee αp,q1
F(M)telle que Fα=β?
La cohomologie de Dolbeault feuillet´ee mesure donc l’obstruction `a
l’existence des solutions pour le probl`eme du F. Localement, ce probl`eme
admet toujours une solution ; plus pr´ecis´ement, on a une version feuillet´ee
du Lemme de Dolbeault-Grothendieck qui est l’´equivalent du lemme de
Poincae pour la cohomologie de de Rham. La d´emonstration consiste `a
adapter au cas param´etr´e celle du cas classique bien connue.
Lemme 2.2. (Dolbeault-Grothendieck feuillet´e) Tout point de Madmet
un voisinage ouvert Udistingu´epourFtel que, pour tout p=0,...,m,
on ait Hp,q
F(U)=0pour q1.
On peut aussi d´ecrire Hp,
F(M)`a l’aide d’un faisceau qui joue un rˆole
analogue au faisceau des germes de formes holomorphes sur une vari´et´e
analytique complexe.
Deux exemples de calcul explicite de cohomologie de ... 67
enition 2.3. Une p-forme αest dite F- holomorphe, si elle est feuillet´ee
de type (p, 0) et v´erieFα=0.
Localement, une p-forme F-holomorphe s’´ecrit α=Pαj1···jp(z,t)dzj1
···dzjpavec αj1···jpholomorphe en z.
Soient Hp
Fle faisceau des germes de p-formes F-holomorphes sur M
et e
p,q
Fcelui des germes de formes di´erentielles de type (p, q)surF;ce
dernier est un faisceau nsurM.
Proposition 2.4. La suite 0−→ Hp
Fe
p,0
F
F
−→ ··· F
−→ e
p,m
F−→ 0est
une r´esolution ne de Hp
F. On a alors Hq(M,Hp
F)=Hp,q
F(M), pour tous
p, q =0,1,...m.
Si n1, cette r´esolution n’est pas elliptique ; elle l’est seulement le
long des feuilles. La cohomologie H(M,Hp
F) n’est donc pas toujours de
dimension nie mˆeme si Mest compacte.
Pour p= 0, on notera HFle faisceau H0
F; ses sections sont les fonctions
Cqui sont F-holomorphes. Pour tout ouvert UM,lespaceH0(U, HF)
est constitu´e par les fonctions Cet F-holomorphes sur U.Onlenotera
HF(U) et simplement H(U)siFest de codimension 0 i.e. Mest complexe
et est la seule feuille de F.
2.2. Une m´ethode de calcul
On se donne un feuilletage complexe e
Fde dimension msur une vari´et´ef
M
et Γun groupe d´enombrable op´erant librement et proprement sur f
Mpar
automorphismes de e
F(en tant que feuilletage complexe). Alors la vari´et´e
quotient M=f
M/Γest munie du feuilletage induit Fqui est complexe de
dimension m. Notons π:f
M−→ Mla projection de revˆetement ; c’est un
morphisme de ( f
M, e
F)sur(M, F). L’image r´eciproque π(HF) du faisceau
HFnestriendautrequelefaisceauHe
F. Ilexistealorsunesuitespectrale
Erdont le terme E2est donn´epar:
(1) Ek
2=Hk(Γ,H(f
M,He
F))
et convergeant vers H(M,HF). Les espaces vectoriels H(f
M,He
F)sont
vus comme des Γ-modules via l’action induite sur H(f
M,He
F) par celle de
Γsur He
F(f
M):
(γ,f)Γ×He
F(f
M)7−→ fγ1He
F(f
M).
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