osteoporose : des os poreux? et c`est la vie qui s`effrite

« Ostéoporose : »
des os poreux.. et c’est la vie qui s’effrite.
> SOMMAIRE
Introduction
Une maladie qui ne concerne pas
que les femmes
Faut-il un traitement après la
ménopause ?
Recherche : pourra-t-on faire mieux
que le THS ?
Les réponses à vos questions
Bulletin de soutien
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p. 3
p. 4
p. 5
Propos recueillis à l’occasion d’une Rencontre santé
(débat grand public) organisée par la Fondation pour la
Recherche Médicale et France Info le 27 juin 2005, au
Studio Charles Trénet de la Maison de Radio France
(Paris).
La Fondation pour la Recherche Médicale a été créée en 1947 pour apporter une aide rapide et décisive aux chercheurs
dans tous les domaines de la recherche médicale. La Fondation a ainsi participé à toutes les grandes découvertes
médicales françaises. Grâce uniquement aux dons et legs privés, elle soutient chaque année 1 chercheur sur 3 et finance
environ 700 programmes de recherche. La Fondation Recherche Médicale remplit également une mission d’information
pour favoriser le dialogue entre les Français et les chercheurs. A ce titre, elle s’est vue attribuer par le gouvernement le
label « campagne d’intérêt général 2005 ».
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Tél. : 01 44 39 75 75 - Fax : 01 44 39 75 99
ou sur sur www.frm.org (rubrique "aidez la recherche")
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Débat animé par Bruno Rougier, journaliste
scientifique à France Info.
Document disponible sur le site de la Fondation
Recherche Médicale www.frm.org
Publication : août 2005
Crédits photo : C. Abramowitz / Radio France
Avec la participation de :
> Pr Philippe Orcel,
Chef du service de rhumatologie à l'hôpital Lariboisière, Paris, et secrétaire de la Société française de
rhumatologie.
> Pr Christian Roux,
Président du GRIO et responsable du centre d'évaluation des maladies osseuses à l'hôpital Cochin,
Paris.
> Pr Maurice Audran,
Coordinateur du pôle ostéo-articulaire au CHU d'Angers.
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Introduction
Bruno Rougier,
Journaliste scientifique à France Info
En France,
l’ostéoporose est
à l’origine de
130 000 fractures
dont 40 à 50 000
du col du fémur.
Ces dernières
sont mortelles
dans 20 à 30%
des cas.
L'ostéoporose est
due à une
destruction de l'os
plus rapide que sa reconstruction. Les os
deviennent de plus en plus fragiles et se
cassent. En moyenne, à 80 ans, 40% du poids
du squelette a disparu chez les femmes et
25% chez les hommes.
Les fractures du poignet ou des vertèbres,
auxquelles nous ne prêtons pas toujours
attention, sont pourtant des signes
précurseurs.
La maladie menace un tiers des femmes à
partir de la ménopause et 10 à 15% des
hommes après 50 ans. Même si les facteurs
génétiques jouent un rôle dans la maladie, il
est possible de prévenir l'ostéoporose par
l’activité physique et une alimentation riche en
calcium et en vitamine D. Il existe également
un certain nombre de traitements.
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Une maladie qui ne concerne
pas que les femmes
Pr Philippe Orcel
Chef du service de rhumatologie à l'hôpital
Lariboisière, Paris, et secrétaire de la Société
française de rhumatologie
Bien que
l'ostéoporose soit
une maladie
majoritairement
féminine, elle
touche également
les hommes. En
effet, à partir de 75
ans, on compte une
fracture du col du
fémur chez les
hommes contre
deux chez les
femmes. Cependant, les règlements des
agences régissant les autorisations de
médicaments limitent les possibilités de
traitement en ce qui les concerne.
La perte du capital osseux
Le capital osseux se construit pendant la
croissance. Le pic de masse osseuse est
atteint vers 15-16 ans chez les filles et 17-18
ans chez les garçons. Stable jusqu’à 30-35
ans, le renouvellement osseux devient ensuite
progressivement déficitaire. A partir de 65 ans,
la perte osseuse est accélérée chez l’homme
pour des raisons diététiques essentiellement
liées au calcium et à la vitamine D.
Les facteurs de risque
Chez les femmes, le premier facteur de risque
est la ménopause, induisant une accélération
de la perte osseuse dans les 10 ans. Ce
facteur explique la différence de fréquence de
cas entre hommes et femmes. L’âge, les
antécédents de fractures du patient, ses
antécédents familiaux d’ostéoporose, la
stature longiligne, l'existence de maladies ou
de traitements (surtout la cortisone)
intercurrents affaiblissant le capital osseux et
les facteurs génétiques doivent également être
pris en compte.
Le dépistage
Le dépistage est basé sur un interrogatoire qui
apprécie les différents facteurs de risque
cliniques. En ce qui concerne l'ostéo-
densitométrie, cet examen, très utile, est
indiqué en fonction de l'âge de la patiente, de
l'ancienneté de sa ménopause, d’un éventuel
traitement aux oestrogènes, de ses
antécédents de fractures, de ses antécédents
familiaux, de son éventuelle exposition à un
traitement par cortisone, de ses carences
nutritionnelles potentielles et de sa stature (les
femmes grandes et minces étant davantage
exposées que les femmes plus petites et plus
rondes).
Fractures et durée de vie
Entre la ménopause et la fin de leur vie, 4
femmes sur 10 subiront une fracture liée à
l'ostéoporose. Chez les hommes, on estime à
1 sur 7 le risque de fracture liée à
l’ostéoporose à partir de la cinquantaine.
Les signes précurseurs
Ces fractures - celle du poignet notamment - ,
surviennent généralement entre 55 et 65 ans
et constituent un signal précurseur d’une
fragilité osseuse liée à l’ostéoporose.
Réparées de manière satisfaisante par les
orthopédistes, elles ne laissent pratiquement
aucune séquelle contrairement à celles
(vertèbres, col du fémur) qui se révèlent plus
graves ensuite. Elles doivent donc conduire le
patient à effectuer un dépistage auprès d’un
rhumatologue, éventuellement complété par
une ostéodensitométrie.
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Faut-il un traitement
après la ménopause ?
Pr Christian Roux
Président du GRIO et responsable du centre
d'évaluation des maladies osseuses à l'hôpital
Cochin, Paris
La prévention doit porter sur trois éléments : la
perte osseuse, la première fracture des
patients ayant déjà développé une
ostéoporose et la récidive des fractures.
Prévenir la perte osseuse
Les hormones sexuelles gèrent le capital
osseux et son évolution au cours de la vie. Par
conséquent, tout
état de carence
hormonale va
provoquer une
perte osseuse
plus ou moins
rapide en
fonction des
individus. La
vitesse de cette
perte dépend de
la rapidité de la
carence
hormonale et
éventuellement
de facteurs génétiques. Il faut donc prendre en
compte la ménopause mais aussi les carences
hormonales précoces induites par les troubles
du comportement alimentaire de l'adolescente
et de la jeune femme. Pour des raisons
diverses, ces périodes de carences
hormonales sont l'occasion de reprendre en
main sa santé par la pratique d’une activité
physique et le choix d’une alimentation
adaptée.
Ces mesures n'empêcheront pas la survenue
de l'ostéoporose puisque les déterminants de
cette maladie sont multiples. Il s'agit toutefois
d’éléments susceptibles de prévenir et ralentir
la perte osseuse. Il faut éviter de supprimer
totalement les produits laitiers, privilégier les
eaux minérales riches en calcium, lutter contre
la peur de marcher ou de tomber et avoir une
activité musculaire, le squelette vivant grâce à
la traction de nos muscles sur les os.
Les traitements après la ménopause
Le traitement hormonal est le seul traitement
efficace contre les troubles – parfois gênants
et persistants – liés à la carence hormonale. Il
comporte des contre-indications qu'il faut
soigneusement respecter. Il doit ne pas être
indiqué en cas d’antécédents familiaux de
cancer du sein ou de facteurs de risques
vasculaires importants. A la ménopause, chez
une femme saine présentant des troubles liés
à cette carence, la question du traitement
hormonal doit être posée et discutée avec un
médecin. Même si le risque est très faible, une
augmentation du risque de cancer du sein au
bout de plusieurs années de traitement a pu
être constatée.
Il existe d'autres traitements mais ce n'est pas
le moment idéal pour les administrer.
Cependant, en cas de prise de médicaments à
la cortisone, de ménopause précoce, de
maigreur ou d’antécédents familiaux de
maladies osseuses, une prévention peut être
envisagée dès cet âge et pendant quelques
années.
Prévenir la première fracture
Des traitements agissant sur les activités des
cellules osseuses peuvent être prescrits.
Certains vont ralentir la perte osseuse et
bloquer sa destruction, d'autres, réservés à
des cas plus rares, vont permettre de réparer
et stimuler la formation osseuse. Toutefois,
l’efficacité de ces traitements n’est optimale
que sur une longue durée et en
accompagnement d’une prise en charge
nutritionnelle et physique.
Eviter la récidive
Ces traitements sont également très efficaces
chez les patients ayant déjà subi une fracture.
Il n'est jamais trop tard pour agir.
Calcium et vitamine D
Dans la plupart des cas, la consommation de
produits laitiers, de certaines eaux minérales
très riches en calcium et un ensoleillement
raisonnable suffisent. Il faut suivre un régime
adapté et ne pas se protéger de manière
excessive du soleil. Dans le cas des patients
ne pouvant s’exposer au soleil pour des
raisons médicales, la prise de vitamine D
s'avère nécessaire. La ration alimentaire
spontanée doit donc être évaluée. Le
Pr Fardellone, de la faculté d’Amiens, a conçu
un questionnaire permettant cette évaluation.
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Recherche : pourra-t-on faire
mieux que le THS ?
Pr Maurice Audran
Coordinateur du pôle ostéo-articulaire au CHU
d’Angers
L'os étant un tissu
vivant, des
phénomènes de
formation et de
destruction
interviennent en
permanence. Des
cellules, appelées
ostéoclastes,
résorbent l'os tandis
que d’autres, les
ostéoblastes,
rebouchent les
« trous ». Leur fonctionnement est couplé dans
l'espace et le temps. Lorsque les premières
creusent l'os pendant trois semaines, les
secondes construisent pendant trois mois. Les
hormones transmettent des messages à ces
cellules pour résorber ou construire l'os.
Les voies de recherche
La recherche s’est intéressée aux voies de
signalisation, c'est-à-dire au mode de
communication des cellules et à leur sensibilité
aux différents messages qui leur sont
transmis. Par le biais d’un certain nombre de
messagers, les hormones et corticoïdes
incitent les cellules à travailler en excès ou au
contraire à paresser, ce qui sera préjudiciable
pour l'os. Les médicaments ayant un effet
toxique sur les ostéoclastes sont les
bisphosphonates. Les voies de recherche
actuelles s'intéressent à leur mécanisme. Un
ostéoclaste creuse de l'os parce qu'il produit
des substances acides qui dissolvent le
minéral osseux et qu’il utilise des enzymes qui
digèrent les protéines de la matrice osseuse.
La recherche tente d'utiliser des anti-enzymes
comme l'anti-cathepsine K pour diminuer ce
processus de destruction ou des substances
qui empêchent l’ancrage des ostéoclastes sur
la surface osseuse.
Un nouveau médicament issu de 30 ans de
recherche, le tériparatide, stimule les
ostéoblastes et assure une augmentation de la
formation osseuse. Il s'agit d'un fragment de
l'hormone parathyroïdienne, qui, administré
sous certaines conditions, a la capacité
d’augmenter la formation osseuse. Un autre
médicament récent, le ranélate de strontium,
possède cette même propriété sans présenter
les inconvénients des sels de fluor.
Le trio "Rank, Rank-L, ostéoprotégérine"
intéresse également la recherche. Il intervient
dans la régulation de la naissance et de
l’activité des ostéoclastes et, donc, module la
destruction osseuse. Un anticorps sera chargé
de lutter contre Rank-L pour diminuer la
résorption.
Dans le même sens, les produits tels que les
statines, agissant sur les voies de signalisation
et canaux de transmissions ioniques,
permettraient de perturber la production de
certaines protéines et d’inhiber l'action des
ostéoclastes.
Les prochaines autorisations
de mise sur le marché
Les étapes sont très longues, entre la
recherche sur des cultures cellulaires ou des
modèles animaux et les phases d'évaluation
de ces médicaments en termes d'efficacité et
de tolérance. Pour qu'un médicament obtienne
son autorisation de mise sur le marché (AMM),
il doit démontrer qu'il est actif sur les voies de
signalisation, sur des éléments intermédiaires
et sur les fractures. Ces médicaments doivent
protéger les patientes sans les exposer à des
effets secondaires.
Le tériparatide vient d’ailleurs d'obtenir une
autorisation de mise sur le marché au niveau
européen mais pour une limitation de
traitement d'un an et demi.
L'hormone parathyroïdienne sécrétée en excès
entraîne une augmentation de la résorption
osseuse. Lorsque cette hormone est
administrée par injection sous-cutanée, elle
entraîne une stimulation de la formation
osseuse. Ce traitement, utilisé pendant 18
mois – durée garantissant l’absence d’effets
secondaires –, permet de réduire la survenue
des fractures vertébrales et non vertébrales. A
l’exception d’une variété de rats – exposée à
de fortes doses de produits pendant une
période correspondant à 65 ans chez les
humains – qui a développé des tumeurs
osseuses, aucun problème n’a été constaté
sur l’ensemble des modèles animaux.
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