ETUDE DE LA PENETRATION DU CHAMP DANS UNE CAVITE : DU
DEVELOPPEMENT MODAL VERS LA MODELISATION CIRCUIT -
METHODE DE KRON
K. El-Fellous*, A. Reineix*, O. Maurice**, G. Andrieu*, P. Hoffmann***
* : Laboratoire XLIM, 123 avenue Albert Thomas, 87060 Limoges Cedex (e-mail: karima.el-fellous@xlim.fr)
*** Centre d’études de Gramat DGA/CEG
Résumé. Cet article a pour objectif de présenter une
approche topologique permettant une étude rapide du
couplage d’une onde externe dans une cavité
contenant des cartes électroniques. Partant d’un
développement modal, et après une analyse
mathématique, nous avons pu définir des circuits
équivalents à la cavité. A partir de ce circuit nous
avons construit une matrice de type Kron générale-
ment employée pour les réseaux. L’étude se ramène
ainsi à une analyse topologique du système selon la
théorie développée par Gabriel Kron mais étendue aux
cavités de grande dimension.
I. INTRODUCTION
Nous assistons à une augmentation croissante
de la complexité des systèmes électroniques, aussi, il
devient difficile d’avoir une idée sur leur niveau de
susceptibilité face à des parasites externes. Ainsi, afin
de répondre à ce type de problème, deux catégories
d’approche sont envisageables : d’une part la
résolution par des codes 3D temporels ou fréquentiels;
toutefois, malgré une augmentation des ressources
informatiques, ces approches restent toujours
limitées ; d’autre part l’expérimentation est aussi
envisageable. Toutefois, dans tous les cas, on ne
maîtrise pas les résultats que l’on va obtenir. En effet,
ce résultat étant global, il devient difficile d’avoir une
interprétation des phénomènes physiques mis en jeu et
ainsi d’identifier les chemins de couplage.
Aussi, l’approche proposée dans cet article consiste à
tenter d’établir des équations analytiques les plus
rigoureuses possibles des phénomènes complexes,
pour pouvoir ensuite calculer des observables ou
réaliser des plans d’expérience, etc. De plus, le calcul
constitue une base pour comprendre les processus
physiques, et des conclusions de l’analyse menée sur
la base de ces équations peuvent être validées
partiellement par la réalisation d’une expérimentation
réelle ou virtuelle (simulation 3D). Dans ce travail,
nous avons choisi de nous reposer sur des modèles
circuits et entre autres sur la méthode des réseaux de
Kron récemment remise au goût du jour [1]. Dans ce
cadre, nous nous sommes plus particulièrement
penchés sur la problématique de couplage d’un champ
externe dans une cavité afin de pouvoir évaluer le
niveau de couplage sur une carte électronique. Ainsi,
on montre comment, à partir d’un développement
modal, il est possible d’obtenir une écriture tensorielle
du problème dans les différents sous volumes
topologiques. Le raccordement par la loi de Kirchhoff
nous amène naturellement à l’approche circuit pour
une cavité simple. Ensuite, nous proposerons une
généralisation de notre approche.
En considérant que l’application de la
méthode de Kron dans l’étude des systèmes
complexes multi échelles nécessite une formulation
sous forme d’un schéma électrique équivalent, nous
allons montrer qu’un développement modal classique
peut s’interpréter simplement sous forme de circuits.
Dans un deuxième temps, la prise en considération les
modes propagatifs et évanescents permettra la
généralisation du circuit pour la représentation de
discontinuité selon un modèle largement développé
par Aubert et Baudrand [2]. A partir de cette
approche, et en intégrant un modèle de type ligne pour
les tronçons transportant des ondes propagatives, nous
en déduirons une matrice de Kron qui permettra de
répondre à notre problème.
II. INTERPRETATION MATHEMATIQUE DU
DEVELOPPEMENT MODAL DU CHAMP
DANS UNE CAVITE
II.1 Définition de bases de développement
Considérons une surface (S) délimitant deux
domaines de l’espace et plusieurs sources émettrices
monochromatiques à une même fréquence et placées
en champ lointain par rapport à (S). La représentation
du champ intercepté par (S) peut être réalisée en
considérant une décomposition en ondes planes dont
les directions sont les vecteurs d’onde notés k. La
fréquence étant fixée et de par la relation entre les
trois composantes de k, le nombre de degrés de
libertés se réduit à deux. On peut donc choisir les
traces du vecteur k sur la surface comme étant une
base continue de développement du champ. Celle-ci
n’est autre que la base de Fourier permettant de
traduire les amplitudes complexes des ondes planes
traversant (S). Si (S) se situe dans un milieu contraint