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D’autres LBO attribuent au management de la cible une part significative du capital de la
holding. Dans le « management buy out » (MBO), la cible est acquise par son équipe de
direction. Le « management and employees buy out » (MEBO) est du même type mais
implique managers et salariés, tous présents au capital de la holding. Dans le « management
buy in » (MBI), les investisseurs extérieurs acquièrent la cible et recrutent une nouvelle
équipe de direction pour la gérer. Le « buy in management buy out » (BIMBO) suppose un
management mixte, où l’équipe en place et les nouveaux managers cohabitent pour gérer la
cible.
Une autre catégorie de LBO implique que les cédants deviennent associés de la holding
de reprise afin de permettre leur sortie en douceur. Dans le « vendor buy out » (VBO), le
cédant est un associé minoritaire mai sensible de la holding de reprise, aux côtés du repreneur.
L’ « owner buy out » (OBO) est fréquent dans les sociétés familiales et permet à un associé de
réaliser la vente de son entreprise à lui-même en tant qu’associé unique de la holding.
Le « family buy out » pousse la logique de l’OBO à son extrême. Plusieurs membres d’une
même famille détiennent le capital de la holding dans une logique de transmission familiale
des droits sociaux de la cible.
Néanmoins, la façon de monter une opération de LBO, si elle cherche à maximiser les
effets de leviers énoncés, va évoluer au fil du temps et se différencier selon les pays membres
de l’Union européenne. Il y aura ainsi deux niveaux d’analyse distincts à prendre en compte.
En effet, on ne peut voir l’Union européenne comme un espace juridique et économique
homogène. Même s’il existe un marché unique et qu’il y a un mouvement d’harmonisation
dans certains domaines juridiques, il existe de grandes divergences entre chaque Etat
Européen. Ces divergences peuvent être d’ordre juridique, économique ou idéologique. Cela a
amené à une pratique des opérations de LBO adaptée à la culture de chaque pays Européens.
Si l’on retrouve toujours la volonté de maximiser les effets de levier, chaque pays proposera
certaines spécificités qui impacteront la réalisation de l’opération.
Ainsi le montage d’une opération au Royaume Unie ou en France sera différent aux
niveaux des rémunérations des managers par exemple. De même, les sociétés cibles de LBO
ne seront pas les mêmes en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni.
Cela va amener à comparer les législations de chaque Etat et ainsi à les mettre en
concurrence afin de déterminer les tenants juridiques essentiels à l’attractivité des
investisseurs pour les opérations de buy-out et ainsi comprendre l’évolution et la structure du
marché dans l’Union européenne.
Il y a un second niveau d’analyse mettant en évidence la mise en place d’une pratique de
certains aspects du LBO dans l’Union européenne plus harmonisé et basé sur le modèle
Américain. Cela se répercute surtout sur l’emploi de la dette dans les montages avec
l’adoption, au cours des années 2000, des nouveaux produits financiers provenant de l’autre
côté de l’Atlantique.
Ce sont ces deux niveaux d’analyse qu’il convient d’étudier dans le cadre de ce mémoire
sur la pratique du LBO dans l’Union européenne. Il apparaît dès lors important de commencer
cette étude par une analyse globale du marché du Leveraged buy-out dans l’Union européenne
(I) avant de voir plus précisément sa réalisation (II).