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CRYPTOCOCCUS NEOFORMANS
- Recherche de l’antigène cryptocoque dans le LCR, le
sérum (ou autres prélèvements), par méthode
d’agglutination de particules de latex sensibilisées par
des anticorps polyclonaux spécifiques du
polysaccharide capsulaire de C. neoformans.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence du
champignon à l’examen direct, son isolement en culture
ou la positivité de l’antigène cryptocoque dans le LCR
et/ou le sérum. En pratique, la positivité de l’un au
moins de ces trois examens conduit à poser le
diagnostic de cryptococcose et à mettre en œuvre le
traitement.
DIAGNOSTIC DIRECT
Après coloration à l’encre de chine, C. neoformans
apparaît sous la forme d’une levure le plus souvent
bourgeonnante, au sein d’une capsule formant un halo
clair, doublant voire triplant le diamètre de la levure.
Attention toutefois, la capsule peut apparaître très
réduite chez un certain nombre de patients sidéens,
voire être absente. Cet examen pose le diagnostic dans
90 % des cas.
CULTURE
C. neoformans pousse en 2 à 4 jours sous la forme de
colonies blanches, bombées, lisses, brillantes et à bords
nets, plus ou moins coulantes selon le sérotype; elles
deviennent plus chamois crèmes ou ocres avec le
temps. La variété gattii pousse mieux à + 30 °C. Parfois,
la pousse est plus lente et il convient d’attendre un mois
avant de rendre une culture négative.
L’examen microscopique des colonies montre des
levures plus ou moins bourgeonnantes ; les capsules
peuvent être peu visibles, voire absentes.
Outre l’aspect morphologique, le diagnostic de l’espèce
C. neoformans est fondé sur :
– l’hydrolyse de l’urée à + 37 °C en 1 à 4 heures
(toutefois, il ne s’agit pas d’un caractère suffisant car
d’autres espèces hydrolysent l’urée en moins de
4 heures, comme les Trichosporon, et certains
cryptocoques sont déficients pour ce caractère) ;
– la sensibilité à l’Actidione® (absence de croissance en
présence d’Actidione®) ;
– l’assimilation des sucres en milieu oxydatif : absence
de croissance avec le lactose, le glycérol, le xylitol, et le
mélibiose ; croissance variable avec l’arabinose, le
cellobiose, le ribose et l’érythritol et positive avec
l’inositol ;
– activité phénoloxydasique positive (galerie
Auxacolor® Biorad), spécifique de C. neoformans.
Les deux variétés de C. neoformans peuvent être
distinguées par sérotypage (en laboratoire spécialisé)
ou par l’assimilation de la D-proline : négative pour la
variété neoformans et positive pour la variété gattii.
RECHERCHE D’ANTIGENES CIRCULANT
(LCR, SERUM…)
L’agglutination, visible à l’œil nu, a une bonne
sensibilité pour le diagnostic de méningoencéphalite à
cryptocoques ; elle permet également un suivi de la
réponse au traitement et le dépistage d’éventuelles
rechutes. Attention aux faux négatifs (début d’infection
ou localisations cutanées pures) et aux faux positifs
dans le sérum : patients atteints d’affections à
composante auto-immune (lupus érythémateux
systémique, sarcoïdose, sclérodermie…) ou recevant
des perfusions de macroglobulines, présence d’autres
micro-organismes (Trichosporon, Klebsielle,
Pseudomonas) du fait de communautés antigéniques.
ELEMENTS BIOLOGIQUES NON SPECIFIQUES
La cryptococcose s’accompagne parfois d’une
hyperprotéinorachie, d’une hypoglycorachie et, dans
moins d’un cas sur deux, d’une hypercytorachie. Une
hyponatrémie associée est considérée comme un
facteur pronostique péjoratif.
Il utilise une association d’amphotéricine B (Fungizone®)
et de fluocytosine (Ancotil®) pendant environ 2
semaines, puis un relais par fluconazole (Béagyne®,
Triflucan®) pendant environ 8 semaines à la dose de 400
mg en une prise/jour chez l’adulte. Un traitement
d’entretien avec 200 mg/j de fluconazole est ensuite
recommandé.
L’efficacité du traitement est contrôlée par l’examen
clinique et une recherche régulière de la levure par
culture. La surveillance repose sur la recherche
systématique de l’antigène cryptocoque, permettant de
dépister précocement la survenue d’une rechute chez
les patients immunodéprimés.
.
POUR EN SAVOIR PLUS
Chabasse D., Brun S., Cryptococcus (agent de la
cryptococcose), Encycl Med Biol, Elsevier, Paris, 2003.
Guého E., Cryptococcus neoformans. In: Annales du
contrôle national de qualité, Agence du médicament, Saint
Denis, novembre 1996: 204-207.
TRAITEMENT
INTERPRETATION DES RESULTATS