INTRODUCTION :
Malgré l’avènement des ARV, les Infections Opportunistes (IOs) continuent de provoquer une morbidité et une
mortalité considérables chez les personnes infectées par le VIH, surtout en Afrique, et ce pour trois raisons
principales :
1) Plusieurs patients ignorent encore leur séropositivité, et une maladie opportuniste constituera le
indicateur de diagnostic de leur statut ;
2) Certains patients connaissent leur statut sérologique, mais n’ont pas accès aux ARV pour diverses
raisons, qu’elles soient socio-économiques ou psychologiques ;
3) Enfin, parmi les patients ayant accès aux ARV, certains font face à des échecs thérapeutiques en
raison de facteurs comme une mauvaise observance, des interactions médicamenteuses, ou même des facteurs
biologiques non encore élucidés.
Il existe une interrelation indéniable entre les IOs et la progression de l’infection à VIH. En effet, par
l’immunodépression qu’elle entraine, l’infection à VIH rend l’organisme vulnérable aux germes pathogènes, alors
que les IOs à leur tour peuvent modifier l’histoire naturelle de l’infection à VIH par l’augmentation de la virémie
qu’elles peuvent entrainer.
Aussi, même si les ARV ont entrainé une diminution de leur fréquence, les IOs restent encore la cause majeure de
la mortalité et de la morbidité chez les personnes infectées par le VIH.
Leur diagnostic ainsi que leur prise en charge correcte restent des éléments fondamentaux d’une prise en charge
de qualité, d’où l’importance de mettre à la disposition des prestataires de services un guide pratique de prise en
charge des IOs.
Chapitre I : Généralité sur le VIH
Le sida a plus de 30 ans. Les premiers cas ont été décrits aux Etats-Unis d'Amérique en 1981, l'agent
responsable, le LAV (virus associé à la lymphadénopathie) responsable du Syndrome d'immunodéficience
acquise (Sida), appelé virus de l'immunodéficience humaine (VIH), a été découvert en France en 1983, le
premier médicament antirétroviral, la zidovudine, a été utilisée en 1986 et les combinaisons thérapeutiques
efficaces en 1996. L'espoir d'une rémission persistante, voire d'une quasi-guérison est maintenant réel.
L'évolution de l'épidémie de VIH/Sida dans le monde a résolument pris un nouveau visage au cours de ces
dernières années.
A/ Caractéristique virologique :
1- L’agent pathogène :
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) appartient à la famille des Rétroviridae qui constitue une
grande famille de virus pouvant infecter pratiquement toutes les espèces animales. Il existe trois sous
familles ou catégories de rétrovirus classés selon des critères de pathogénie et de divergences génétiques : les
Oncovirus, les lentivirus et les Spumavirus.
Le VIH appartient à la catégorie des Lentivirus. Ces derniers n’ont pas de pouvoir transformant, sont
lytiques, sont responsables de la destruction cellulaire et de la mort de la cellule infectée (effet
cytopathogène) et sont responsables d’infection à évolution lente.
2- Structure du virus
Il est d’un aspect globalement sphérique pour un diamètre variant de 90 à 120 nm.
Ils possèdent une enveloppe d’origine cellulaire dans laquelle sont ancrées les molécules de glycoprotéine
d’enveloppe externe ( gp120 pour le VIH1 et gp 125 pour le VIH2 ) et de glycoprotéine transmembranaire
(gp 41 pour le VIH1 et gp 36 pour le VIH2 ).
La nucléocapside virale, sous une forme de trapèze au centre de la particule virale.