
ÉPIDÉMIOLOGIE
Diabète & Obésité • Février 2012 • vol. 7 • numéro 56 35
QUELLES SONT LES
RESSOURCES UTILISÉES ?
Ces diagnostics régionaux sont is-
sus de bases de données nationales
généralistes (Insee, Données dé-
mographiques par sexe, région et
tranche d’âge, ou Institut National
de Veille Sanitaire) et spécifiques
du diabète (comme celles issues
des données Entred, Ancred) ou
celles de l’incidence des ALD, voire
des causes de décès ou de préva-
lence des addictions (1-19). Elles
sont croisées avec des données
internes du laboratoire et permet-
tent une perspective.
La limite de cette présentation est
* CHU de Toulouse
cette perspective. Par exemple,
dans les décès, l’HTA apparaît
comme une cause souvent rete-
nue, et ce plus en région qu’au
niveau national. Cela ne veut pas
dire que les patients diabétiques
meurent plus d’HTA mais que,
dans la population générale dont
3,9 % sont diabétiques, l’HTA est
une cause fréquente de décès.
QUELQUES EXEMPLES
DE DONNÉES
ÉPIDÉMIOLOGIQUES
En Midi-Pyrénées, la préva-
lence moyenne est de 3,9 %, soit
112 000 patients diabétiques de
type 2. Cette prévalence est infé-
rieure à la prévalence nationale
(4,3 %) et varie peu entre les 8 dé-
partements, de 3,7 à 4,3 %.
Trois facteurs de prédisposition
au diabète de type 2 sont identifiés
dans la région : âge, pauvreté et part
des personnes nées à l’étranger.
Ainsi, et comme au niveau natio-
nal, l’âge supérieur à 65 ans multi-
plie par 7 la prévalence du diabète,
l’obésité multiplie par 4 et un lieu
de naissance hors de France mul-
tiplie par 3. Un revenu inférieur à
1200euros par mois est associé à
une prévalence plus élevée, et le ni-
veau de “pauvreté” régional (évalué
sur les revenus) est supérieur à ce
qu’il est au niveau moyen national.
Certains facteurs de risque sont plus
présents au niveau régional qu’au
niveau national. Ainsi, parmi les
causes de décès de toute la popula-
tion, l’HTA est plus fréquente (17vs
15,5 pour 100 000). Les décès de
cause cardiovasculaire ont la même
prévalence (66 et 67 pour 100 000).
A l’opposé, la consommation taba-
gique est moindre (estimée à partir
des ventes de cigarettes).
A l’exception des coronaropa-
thies, la région présente des taux
de mortalité et de complications
inférieurs à la moyenne nationale.
Ainsi, les amputations ne concer-
nent que 1,4 % de la population
(1,9au niveau national), le nombre
de décès liés au diabète de type 2
des personnes < 65 ans est de
1,7 pour 100 000 personnes contre
2,36 au niveau national. A l’inverse,
20 % des diabétiques de la région
sourent d’angor ou ont fait un in-
farctus, alors que cela ne concerne
que 16,8 % des personnes au niveau
national.
QUELQUES EXEMPLES DE
COUVERTURE EN SOINS
La région dispose d’un réseau de
professionnels de santé de densité
supérieure ou équivalente (pour
les endocrinologues) à la moyenne
nationale
(Fig. 1)
. La présentation de
la figure 1 est intéressante car elle
est exprimée pour 100 000 per-
sonnes. Cela permet de gommer
l’eet de capitale régionale de la
ville de Toulouse et lisse les don-
nées entre des zones peu peuplées
(par exemple l’Aveyron) et d’autres
où la population est beaucoup plus
dense (Haute-Garonne).
Le diabète de type 2 est la 2e ma-
ladie chronique en termes de fré-
xxxxx
xxxxx
xxxxxx
xxxxx
Le laboratoire Bristol-Myers Squibb
a établi des diagnostics régionaux
au sujet de la prévalence, des pré-
sentations cliniques, des modalités
de traitement et de la densité des
ressources en soins dans les ré-
gions. Ces diagnostics sont fondés
sur des publications très officielles
(ENTRED, INVs… (1-19)) disposant
de données en région. A partir de
l’exemple en Midi-Pyrénées, cela
permet de positionner la stratégie
de soins au niveau personnel (Qui
sont les patients ? Comment dois-je
me former ?), mais aussi au niveau
collectif.
Introduction
Epidémiologie régionale
Un outil pour orienter les stratégies
de prise en charge des diabétiques de type 2
Pr Patrick Ritz*