A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille
Sciences économiques & sociales
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D. Concurrence monopolistique et pouvoir de marché
Document 6 – Différencier son produit
Rien qu'en 2009 le nombre moyen de références a augmenté de 38 % pour le jambon de Paris et de 25 % pour le jambon supérieur (…)
Chez Herta, le développement se fait dans deux directions distinctes. D'une part, des produits simples avec la gamme Le Bon Paris pour répondre à une offre
familiale ; d'autre part, une offre découverte Tendre Noix, plus typée en goût, pour une cible de seniors et de jeunes couples. (…)
Madrange, qui veut mettre en avant son savoir-faire charcutier, a commencé à exprimer son nouveau positionnement à travers un certain nombre de
nouveautés, comme cette gamme Le Grand Jambon, valorisant le produit nature, ou la gamme Saveurs, qui renouvelle l'offre coeur de marché en s'inspirant de
l'univers des vins du Nouveau Monde (…)
Au-delà du produit, Madrange s'est aussi attaqué au packaging, balayant les codes couleur traditionnels du linéaire : barquettes noires et grises, étiquettes
caractéristiques, couleurs acidulées, films transparents et carton pour certaines références...
M. Cadoux, « Tout est bon dans le jambon », LSA, Juin 2010
Question : Complétez le texte ci-dessous
Version élève
Sur des marchés où la ……………………………….. est forte, les entreprises peuvent chercher à retrouver une capacité d’influence sur les …………… en cherchant à
……………………………… leur produit. Les entreprises cherchent à contourner une des conditions de la concurrence pure et parfaite,
…………………………………………………………………………………. , afin de bénéficier artificiellement d’une situation de ……………………………….. et de renforcer leur
………………………………………………………… On aboutit alors à une situation de concurrence monopolistique, c’est à dire une situation dans laquelle les entreprises
pour une même catégorie de biens cherchent à différencier le produit à travers un design, une marque, un positionnement marketing, une innovation… pour le
rendre unique.
II. Les barrières à l’entrée comme explication de l’existence des barrières à l’entrée et de leur
persistance
A. La typologie des barrières à l’entrée de l’OCDE
Document 7 – Les principales formes de barrières à l’entrée
Les conditions constitutives des barrières à l’entrée peuvent être de nature structurelle ou stratégique. Les barrières structurelles ont plus à voir avec la situation
de base d’un secteur comme les coûts et la demande, qu’avec la tactique menée par des entreprises en place. Des facteurs tels que les économies d’échelle et
les effets de réseau peuvent expliquer l’existence de telles barrières. Il est parfois possible de quantifier les barrières de ce type car on sait d’avance combien
coûtera la construction d’une installation efficiente ou l’achat des facteurs de production nécessaires.
En revanche, les barrières stratégiques sont créées ou renforcées délibérément par les entreprises en place sur le marché, éventuellement dans une optique de
dissuasion. Ces barrières peuvent résulter de comportements comme la signature d’accords d’exclusivité, par exemple. Il est parfois beaucoup plus difficile de
mesurer les difficultés qu’un tel comportement peut créer pour les entrants potentiels que de quantifier les barrières structurelles.
Concurrence et barrières à l’entrée, OCDE, Synthèses, février 2007
Questions :
1. Qu'est-ce qu’une barrière à l’entrée ?
2. Quels sont les deux types de barrières à l’entrée identifiées par l’OCDE ?
B. Les barrières à l’entrée structurelles
Document 8 – Structures de coûts et économies d’échelle
Beaucoup de gens utilisent le gaz naturel chez eux pour faire la cuisine et se chauffer. Le fournisseur de gaz est invariablement un monopole. Mais pourquoi n’y
a-t-il pas de compagnies rivales pour faire concurrence dans la fourniture de gaz ? (…) La distribution de gaz est un secteur dans lequel le coût total moyen
diminue constamment à mesure que la production augmente. Ce phénomène s’appelle économies d’échelle. Quand le coût total moyen diminue à mesure que
la production augmente, la taille des firmes tend à augmenter ? Dans un secteur caractérisé par des économies d’échelle, les entreprises de plus grande taille
sont davantage profitables et éliminent les plus petites. Pour la même raison, les entreprises installées ont un avantage en matière de coût sur tout nouvel
entrant potentiel – une énorme barrière à l’entrée. De sorte que les économies d’échelle peuvent à la fois faire émerger et durer un monopole. Un monopole
créé et maintenu par des économies d’échelle est appelé monopole naturel.
P. Krugman, R. Wells, Microéconomie, De Boeck, 2009
Questions :
1. Citez des exemples d’activités de production caractérisées par d’importantes économies d’échelle.
2. Pourquoi ces activités connaissent-elles des économies d’échelle ?
3. Pourquoi les économies d’échelle représentent-elles une barrière à l’entrée ?
Document 9 – Les effets de réseau
Les produits de contenus sont en règle générale sujets à des externalités de réseau, encore appelées externalités positives de consommation ou effets de club.
Elles se caractérisent par le fait que chaque consommateur retire une utilité́ d’autant plus grande de la consommation d’un bien que d’autres consommateurs
ont fait le même choix. (…) C’est le cas par exemple du téléphone ou du fax, ou encore d’un logiciel lorsque l’on valorise la compatibilité. (…)
On conçoit aisément pourquoi il est tout à fait stratégique dans le cadre du développement d’un produit générant des externalités positives de consommation
d’atteindre au plus vite la masse critique. En effet pour ce type de bien, la croissance obéit à la logique du tout ou rien contrairement aux biens traditionnels
pour lequel la diffusion atteint généralement un état d’équilibre où elle n’est ni nulle ni complète. Soit le produit se développe rapidement jusqu’à atteindre un
taux de pénétration assez élevé́. Soit il ne se développe pas assez rapidement et il est alors condamné à péricliter.
L’existence d’un effet réseau est déterminante sur la dynamique de la concurrence. Le processus peut conduire à une situation de verrouillage (lock in), ou de
standardisation, dans laquelle un produit finit par éliminer tous ses concurrents. (…)Le verrouillage provient de l’existence de coûts de changement trop
importants qui dissuadent les consommateurs de se détourner du produit dominant. Le verrouillage peut également provenir d’un effet réseau important qui
conduit les consommateurs à prendre des décisions allant à l’encontre de leurs préférences intrinsèques. Un consommateur ayant une préférence personnelle
pour le produit B peut très bien choisir le produit A si celui-ci est le plus répandu et qu’il valorise la compatibilité. Disposer d’une large base installée – par
exemple d’un grand nombre de consommateurs s’équipant précocement – est ainsi un avantage qui peut s’avérer décisif. (…)Le meilleur produit n’est pas
forcément le vainqueur. Ainsi, un nouveau produit dominant clairement ses prédécesseurs peut échouer en raison de son incapacité́ à établir suffisamment
rapidement une large base installée3.
F. Moreau, Numérisation, économie numérique et mise en réseau des produits de contenu, CNAM
Questions :
1. Pourquoi l’utilité d’un consommateur de téléphone augmente à mesure que d’autres consommateurs font le même choix de consommation ?
2. Illustrer ce texte à partir de l’exemple de la suite logiciel Office, de Microsoft.