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2. CONSEQUENCES DE L'ISCHEMIE
Conséquences locales :
La revascularisation après une phase d'ischémie aboutit à un oedème musculaire. Les
muscles de la jambe sont entourés d'une aponévrose qui ne peut se distendre. C'est dire
que si l'oedème est important, les muscles vont être comprimés et l'ischémie va persister
par un effet de garrot. L'importance de l'oedème est proportionnelle à la durée de
l'ischémie et à sa sévérité. Le moyen d'éviter ce phénomène de garrot est de réaliser une
aponévrotomie. Ceci consiste à pratiquer une incision cutanée jambière interne et
externe, puis à inciser les trois loges aponévrotiques. Il est parfois nécessaire d'y
adjoindre des aponévrotomies de cheville et du pied. La cicatrisation de ces
aponévrotomies est très longue et des greffes seront ultérieurement nécessaires. Il est
donc important d'essayer de refermer ou, tout du moins, de rapprocher les berges
cutanées dès la phase d'oedème aigu passé, en général à partir du troisième jour post
opératoire. Lorsque l'ischémie est moins sévère, les aponévrotomies ne sont pas
réalisées de principe, mais pourront s'avérer nécessaires quelques heures plus tard
devant une loge antéro-externe tendue et douloureuse.
Conséquences générales :
Lorsque la masse musculaire ischémique est importante et lorsque la revascularisation
est tardive, la lyse des cellules musculaires va libérer la myoglobine qui peut entraîner
une tubulopathie rénale avec anurie. Un lavage de membre en per opératoire et une
diurèse forcée vont limiter les conséquences métaboliques. Le lavage de membre
consiste, après avoir clampé l'artère et la veine, à injecter du sérum physiologique dans
l'artère et à le récupérer par une incision réalisée sur la veine.