Notions fondamentales Introduction à l’Optimisation : notions fondamentales 24 septembre 2013 Notions fondamentales Plan 1 Notions fondamentales Notions fondamentales Notions d’ensemble structuré Loi de composition interne On appelle loi de composition interne sur un ensemble E toute application de E × E dans E. L’ensemble structuré défini par E muni de sa loi de composition interne < . > se note (E, .). Pour une notation additive, la loi de composition se note généralement < + > et on écrit alors a + b = c. L’ensemble structuré défini par E muni de la loi < + > se note (E, +). Notions fondamentales Notions d’ensemble structuré Associativité, commutativité et élément neutre Soit un ensemble structuré (E, .). (i) la loi < . > est dı̂te associative si ∀a, b, c ∈ E, (ab)c = a(bc). (ii) la loi < . > est dı̂te commutative si ∀a, b ∈ E, ab = ba. (E, .) est dit ensemble commutatif, (iii) l’élément e ∈ E est dit élément neutre pour la loi < . > si ∀x ∈ E, ex = xe = x. Si il existe, il est unique. Notions fondamentales Notions d’ensemble structuré Groupe Un ensemble E muni d’une loi de composition interne notée < . > est un groupe si 1 la loi < . > est associative : ∀a, b, c ∈ E, (ab)c = a(bc) 2 elle admet un unique élément neutre e : ∀a ∈ E, ae = ea = a 3 tout élément a de E admet un inverse dans E noté a−1 tel que aa−1 = a−1 a = e Si de plus la loi est commutative, le groupe est dit commutatif (parfois dénommé groupe abélien). Notions fondamentales Notions d’ensemble structuré Dans la suite, on considérera des groupes commutatifs. On notera sa loi composition interne de manière additive. Dans ce contexte, l’élément neutre est noté 0E (ou encore 0 si il n’y a pas d’ambiguité), appelé élément nul. L’inverse d’un élément a de E est noté −a et est appelé opposé de a. Notions fondamentales Notions d’ensemble structuré Anneau Soit E un ensemble muni de deux lois de composition interne notées < + > et < . >. On dit que l’ensemble structuré défini par (E, +, .) est un anneau si : 1 (E, +) est un groupe commutatif, 2 la loi < . > est associative, 3 la loi < . > est distributive par rapport à la loi < + >, ie. ∀a, b, c ∈ E, 4 a(b + c) (b + c) ∗ a = (ab) + (bc) Distributivité à gauche = (ba) + (ca) Distributivité à droite l’ensemble E admet un élément neutre pour la loi < . >. Si la loi < . > est commutative alors l’anneau (E, +, .) est dit commutatif. Notions fondamentales Notions d’ensemble structuré Corps Soit E un ensemble muni de deux lois de composition interne notées < + > et < . >. On dit que l’ensemble structuré défini par (E, +, .) est un corps si : 1 (E, +, .) est un anneau, 2 tout élément de E\{0E } admet un inverse dans E pour la loi < . >. De plus, si la loi < . > est commutative alors le corps (E, +, .) est dit commutatif. Notions fondamentales Notions d’espace vectoriel Espace vectoriel Un ensemble E est un espace vectoriel sur un corps commutatif K si 1 (E, +) est un groupe commutatif de loi de composition interne notée < + >. 2 E est muni d’une loi de composition externe sur K appelée multiplication scalaire définie comme < . > : (K, E) −→ E (λ, x) 7−→ λ.x et possédant les propriétés suivantes (i) (ii) (iii) (iv ) ∀λ ∈ K, ∀x, y ∈ E, λ.(x + y ) = λ.x + λ.y ∀λ, µ ∈ K, ∀x ∈ E, (λ + µ).x = λ.x + µ.) ∀λ, µ ∈ K, ∀x ∈ E, (λµ).x = λ.(µ.x) ∀x ∈ E, 1K .x = x Notions fondamentales Notions d’espace vectoriel On dit alors que E est un K-espace vectoriel dont les éléments sont appelés vecteurs. Les éléments de K sont nommés scalaires. Propriétés 1 ∀x ∈ E, 0K .x = x 2 ∀λ ∈ K, λ.0E = 0E 3 λ.x = 0E =⇒ (λ = 0 ou x = 0E ) 4 ∀λ ∈ K, ∀x ∈ E, (−λ).x = −(λ.x) = λ.(−x) Notions fondamentales Notions d’espace vectoriel normé Norme Soit E un espace vectoriel. Une norme est une application de E dans R notée k.kE : E −→ R x 7−→ kxkE qui à tout élément x ∈ E associe le réel kxkE et qui vérifie les propriétés suivantes 1 Positivité : ∀x ∈ E, kxkE ≥ 0 2 Inégalité triangulaire : ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, kx + ykE ≤ kxkE + kykE 3 kxkE = 0 ⇐⇒ x = 0E 4 ∀λ ∈ R, ∀x ∈ E, kλxkE = |λ| kxkE Notions fondamentales Notions d’espace vectoriel normé Espace vectoriel normé Un ensemble E est un espace vectoriel normé sur K si E est un K-espace vectoriel muni d’une norme notée k.kE Produit d’evn Soit une famille de n K-espaces vectoriels E1 , E2 , · · · , En . L’ensemble produit E1 × E2 × · · · × En est l’ensemble des n-uplets de vecteurs (x1 , ..., xn ) avec xi ∈ Ei , ∀i = 1 · · · n. Si on munit E1 × E2 × · · · × En des deux lois (x1 , · · · , xn ) + (y1 , · · · , yn ) = (x1 + y1 , · · · , xn + yn ) λ.(x1 , · · · , xn ) = (λ.x1 , · · · , λ.xn ), λ ∈ K alors c’est un K-espace vectoriel. Si de plus, les K-espaces Ei sont de dimension finie alors dim(E1 × E2 × · · · × En ) = dim(E1 ) + · · · + dim(En ) Notions fondamentales Espace vectoriel normé en dimension finie Soient E est une espace vectoriel et k.kE,1 et k.kE,2 deux normes sur E. On dit que ces deux normes sont équivalentes si il existent des constantes C1 et C2 positives telles que ∀x ∈ E, C1 kxkE,1 ≤ kxkE,2 ≤ C2 kxkE,1 . Equivalence des normes en dimension finie Sur les espaces vectoriels de dimension finie, toutes les normes sont équivalentes et seuls les e.v.n.de dimensions finis ont cette propriété. Notions fondamentales Espace vectoriel normé en dimension finie L’ensemble produit E = Kn est un K -espace vectoriel de dimension fini défini par Kn , {(x1 , ..., xn )|x1 ∈ K, · · · , xn ∈ K}. Muni des deux lois < + > et < ∆ > définies pour tous vecteurs (x1 , · · · , xn ) et (y1 , · · · , yn ) appartenant à Kn et pour tout λ ∈ K par : (x1 , · · · , xn ) + (y1 , · · · , yn ) , (x1 +K y1, ..., xn +K yn ) λ.(x1 , · · · , xn ) , (λ ×K x1 , · · · , λ ×K xn ) Un vecteur de Kn est un n-uplet noté x = (x1 , x2 , · · · , xn ). L’élément neutre pour l’addition est 0K n , (0, 0, · · · , 0). Base canonique : B = {e1 , · · · , en ) où ei est un vecteur dont les composantes sont toutes nulles sauf à la i-ème composante où elle vaut 1. Sur cette base tout vecteur x ∈ Kn peut être décomposé de manière unique et alors x = x1 e1 + x2 e2 + · · · + xn en . xi ∈ K sont les coordonnées du vecteur x dans B. Notions fondamentales Elements de topologie E et F désignent des e.v.n.et ∈ R. (i) x ∈ E et > 0, la boule ouverte de centre x et de rayon : B(x, ) = {y ∈ E/ky − xkE < } (ii) x ∈ E et ∈ R+ , la boule fermée de centre x et de rayon : B 0 (x, ) = {y ∈ E/ky − xkE ≤ } (iii) Ω ⊂ E est un ouvert de E si ∀x ∈ Ω, ∃ > 0, B(x, ) ⊂ Ω (iv ) Ω ⊂ E est une partie bornée dans E si ∃ ∈ R+ , Ω ⊂ B(0, ) (v ) On dit qu’un sous-ensemble V de E est un voisinage de a ∈ E s’il existe un ouvert Ω de E tel que a ∈ Ω et Ω ⊂ E. Notions fondamentales Notion de continuité Continuité, cas générale Une application f de E dans F est continue en un point a ∈ E si, pour tout voisinage VF de f (a) dans F, il existe un voisinage VF de a dans E tel que f (VE ) ⊂ VF . Pour qu’une application f de E dans F soit continue en a ∈ E, il faut et il suffit, que pour tout > 0, il existe α > 0 tel que kx − akE < α =⇒ kf (x) − f (a)kF < Ceci est équivalent à une caractérisation par la limite : soit f : Ω ∈ E −→ F, on dit que f est continue au point a ∈ Ω si limx→a,x∈Ω f (x) = f (a). Notions fondamentales Notion de continuité La continuité est aussi préservée par différentes opérations sur des applications continues : 1 soient f et g deux applications de Ω ⊂ E dans F. Si f et g sont continues en a ∈ Ω alors f + g l’est aussi. 2 soient f une application de Ω ⊂ E dans F continue en a ∈ Ω, alors ∀λ ∈ K, λf l’est aussi. 3 Composée d’applications continues : soient f : Ω ⊂ E −→ F une application continue en a ∈ Ω et g : Ω0 ⊂ F −→ G une application continue en f (a) ∈ Ω0 . Alors g ◦ f est continue en a. Si une application f est continue en tout point de E, on dit qu’elle est continue dans E. Notions fondamentales Notion de continuité, dimension finie Soit f : Ω ⊂ Rn −→ Rm , f est continue au point a ∈ Ω, si ∀ > 0 réel, ∃η > 0 tel que kx − akE < η et x ∈ Ω =⇒ kf (x) − f (a)kF < . Proposition soit f : Ω ⊂ Rn −→ Rm , avec par définition f = (f1 , · · · , fm ), alors on a alors f est continue au point a ⇐⇒ lim f (x) = f (a) x→a,x∈Ω Dans ce cas, la continuité de f au point a équivaut à avoir la continuité de chacune des fonctions fi , i = 1 · · · m, vues comme fonctions de Rn dans R. NB : Les propriétés précédentes sur les fonctions continues s’appliquent également. Notions fondamentales Applications linéaires Application lineaire On appelle application linéaire de E vers F toute application f : E −→ F vérifiant ∀x, y ∈ E et ∀λ ∈ K 1 f (x + y) = f (x) + f (y) 2 f (λx) = λf (x) Proposition soit f : E −→ F, f est dite linéaire si et seulement si ∀x, y ∈ E, ∀λ, µ ∈ R, f (λx + µy ) = λf (x) + µf (y) Notions fondamentales Applications linéaires et continuité soit E et F deux e.v.n., soit f : E −→ F une application linéaire alors les assertions suivantes sont équivalentes 1 f est continue sur E, 2 f est continue en 0E , 3 il existe une constante k positive telle que ∀x ∈ E, kf (x)kF ≤ k kxkE , 4 kf kL(E;F) = supkxkE ≤1 kf (x)kF < +∞ On peut également montrer que l’ensemble des applications linéaires continues est un e.v.n.noté L(E; F). Il peut être muni de la norme muni de kf kL(E,F) = kf k∞ comme donnée ci-dessus . En particulier, on peut démontrer que kf k∞ est la plus petite constante k telle que kf (x)kF ≤ kkxkE . Si F = K, alors les éléments de L(E, K) sont appelées formes linéaires continues. Notions fondamentales Applications linéaires en dimensions finies Caractérisation de la continuité en dimension finie soit E et F deux e.v.n.de dimensions finies, alors toutes les applications linéaires de E dans F sont continues. Soient E = Kn et F = Km . Les vecteurs de K n dans la base canonique sont représentées par une matrice colonne de taille n × 1. De manière identique, une application linéaire f de L(Kn ; Km ) peut être représentée dans la base canonique de Kn et Km par une matrice de taille m × n. De la même manière, les formes linéaires de L(Kn ; K) s’identifient à des matrices lignes de taille 1 × n.