Chapitre IV – La Chine, de 1911 à nos jours Introduction La Chine

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Chapitre IV La Chine, de 1911 à nos jours
Introduction
La Chine fait 9,8 millions de km² (18 fois la France !) pour 1.3 milliard d’habitants.
Comment ce vaste pays, faible, pauvre et divisé en 1911, a-t-il réussi à devenir l’une des
premières puissances mondiales ?
I La Chine de 1911 à 1949, entre domination et troubles
A La Chine impériale en 1911 : dominée, inerte et trop centralisée
Jusqu’en 1912, la Chine est un empire :
- Il est plus vaste que la Chine d’aujourd’hui et peuplé de 450 millions d’habitants.
- Il est essentiellement rural, avec une agriculture peu mécanisée, peu productive.
- Il est en grande partie sous domination économique étrangère. C’est ce qu’on appelle
les impérialismes européens : les grandes puissances européennes se servent de la
Chine comme d’une réserve de matières premières (coton, thé, soie, acier, huile,
etc.) qu’elles exploitent à leur guise. Pour cela, elles obtiennent des concessions
(c’est-à-dire que la Chine leur cède temporairement une partie de son territoire) en
signant avec la Chine des « traités inégaux » (c’est-à-dire au détriment des Chinois).
- Enfin, la classe dirigeante des Mandarins, ces hauts fonctionnaires, gouverne le pays
de façon trop centralisée et peu efficace. Nombre de réformes n’aboutissent pas.
B La chute de l’empire en 1912
1 - Le Guomindang de Sun Yat-Sen
Le peuple se soulève pour dénoncer les impérialismes européens et les traités inégaux.
C’est dans ce contexte que naît le Guomindang, un parti nationaliste cherchant à chasser
les puissances étrangères du pays, créé par Sun Yat-Sen en 1912.
2 - L’abdication de l’empereur et l’avènement de la république en 1912
Sous la pression du peuple, l’empereur Pou Yi, alors âgé de 6 ans, abdique en 1912.
C’est la fin de l’empire et la proclamation de la République Chinoise dont Sun Yat-Sen
deviendra le président en 1916.
C - Le pays en proie à la guerre (1912-1949)
1 - La République a du mal à assoir son autorité
Sun Yat-Sen a du mal à imposer son autorité sur toute la Chine : les « seigneurs de la
guerre », des chefs militaires possédant leur propre armée, défient l’autorité du
président dans le nord du pays.
2 Le Traité de Versailles de 1919 : le Japon s’invite en Chine
Le Traité de Versailles de 1919 met fin à la Première Guerre Mondiale : toutes les
anciennes concessions de l’Allemagne vaincue sont données au Japon (région de Shandong
au sud de Pékin).
3 - La guerre civile entre les nationalistes et les communistes
Dès les années 1920, une guerre civile oppose nationalistes et communistes :
Nationalistes
Au pouvoir depuis 1912, dirigés par Sun Yat-Sen puis Tchang Kai-Chek
(à partir de 1925), basés sur le Guomindang.
Défendent l’unité de la Chine et s’opposent à l’impérialisme des
puissances étrangères sur leur pays, notamment le Japon.
Communistes
Le Parti Communiste est créé en 1921 en Chine, dirigé par Mao et
soutenu par l’URSS. Dominés par les nationalistes, ils se réfugient dans
les campagnes durant la « Longue Marche » (octobre 1934 - octobre
1935) qui fera entre 90.000 et 100.000 morts.
Le communisme s’oppose au capitalisme. Il lutte contre la bourgeoisie
dominante qui opprime les prolétaires et le petit peuple, et il vise à
établir une société sans classe. L’Etat possède tous les moyens de
production (terres, entreprises, etc.) ; il n’y a donc pas de concurrence
(au contraire du capitalisme la concurrence est le moteur de
l’économie).
4 - La Seconde Guerre Mondiale : le Japon occupe la moitié est de la Chine
Les Japonais envahissent la Mandchourie (nord-est de la Chine) dès 1931, puis toute la
moitié est de la Chine. Ils mettent à sac la ville de Nankin en 1937 en tuant 200,000
personnes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupation japonaise fera environ 20
millions de morts. Nationalistes et communistes font alors une trêve pour repousser
l’envahisseur avec l’aide des Alliés.
D La victoire de Mao et la naissance de la République Populaire de Chine, 1949
Dès la fin de la seconde Guerre Mondiale, la guerre civile reprend, sur fond de Guerre
Froide :
- Les nationalistes sont soutenus par les Etats-Unis,
- Les communistes sont soutenus par l’URSS et sortent grandis par leur lutte héroïque
contre l’occupant japonais pendant la Guerre.
Les communistes finissent par l’emporter, Mao accède au pouvoir le 1er octobre 1949
et fondent la République Populaire de Chine. Les nationalistes se réfugient sur l’île de
Formose (Taiwan), à l’époque la seule partie de la Chine reconnue par la communauté
internationale.
II La Chine de Mao affirme sa puissance politique et cherche sa voie vers le
développement (1949-1976)
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A Les débuts de la Chine communiste
1 Une situation intérieure désastreuse
En 1949, le pays est ruiné : affaibli par un demi-siècle de guerres, peu industrialisé (sauf
la Mandchourie au nord-est de la Chine), le revenu ne dépasse pas $50/habitant/an !!
2 - L’établissement d’un régime communiste totalitaire…
Mao, le nouveau président, établit un régime politique autoritaire :
- Il prône la lutte des classes : les plus modestes (petits paysans, ouvriers) contre les
grands propriétaires fonciers, la grande bourgeoisie, les intellectuels et les
entreprises étrangères avec leurs concessions.
- Il collectivise les terres agricoles : tout est géré en commun.
- Il nationalise les industries autrefois gérées par les puissances étrangères : tout
appartient à l’Etat.
- Il occupe le Tibet (sud-ouest de la Chine) dès 1951 et il relance les hostilités avec
les réfugiés nationalistes de Taïwan.
Mao bâtit un Etat fort et totalitaire et restaure l’unité du pays. Le nouveau régime a
recours à des procès truqués, des condamnations à mort, des exécutions, etc. : la
violence devient quotidienne.
3 - Dans l’ombre du géant soviétique : les relations houleuses entre la Chine et l’URSS
Au départ, Mao et Staline (dirigeant communiste de l’URSS) sont proches. Mao s’inspire
du modèle de l’URSS pour développer son pays : il donne la priorité à l’industrie plutôt
qu’à l’agriculture. L’URSS fournit des usines et autres équipements industriels, et envoie
des milliers de techniciens et d’ingénieurs en Chine. Mais la Chine est trop peuplée (580
millions d’habitants en 1953) et manque de vivres : ce programme de développement, qui
met l’agriculture au second plan, n’est pas adapté aux réalités chinoises. En outre, il
rend la Chine très dépendante de l’URSS.
Staline meurt en 1953 et les relations se détériorent avec son successeur Khrouchtchev,
au point que l’URSS rappelle tous ses techniciens et ingénieurs : la rupture diplomatique
devient officielle en 1960. En 1964, la Chine obtient la bombe atomique.
B La Chine recherche sa propre voie de développement
1 - L’utopie du Grand Bond en Avant (1958-60)
Qu’est-ce que le Grand Bond en Avant ?
En 1958, Mao ne veut plus dépendre de l’URSS : il lance le Grand Bond en Avant qui vise
à rattraper, en quinze ans, le niveau de développement économique des grandes
puissances, en se basant sur la main d’œuvre abondante de la Chine :
- Les paysans sont regroupés dans d’immenses « communes populaires » (qui comptent
jusqu’à 20.000 familles) tout est collectivisé, depuis les repas jusqu’aux dortoirs.
Les habitants y sont soumis à une propagande politique intense et à une discipline
quasi militaire.
- En outre, pour Mao, la Chine doit « marcher sur ses deux jambes » (agricole et
industrielle, l’expression est de Mao). Il décide donc d’industrialiser les campagnes
en construisant des milliers de « petits hauts-fourneaux » les paysans pourront
produire de l’acier. Outre les travaux des champs, les paysans sont aussi
réquisitionnés pour participer à la construction des barrages, à des opérations de
drainage ou d’irrigation, à l’extraction minière de charbon ou de fer, à la construction
de routes, à des défrichements, etc.
L’échec du Grand Bond en Avant
Les affiches de propagande annoncent des résultats grandioses. Mais le Grand Bond en
Avant est une véritable catastrophe :
- L’acier produit dans les campagnes est inutilisable car de mauvaise qualité.
- Les petits paysans ne sont pas du tout équipés pour les grands travaux qu’on leur
demande : ils sont épuisés et n’ont pas le temps de travailler les champs, ce qui
entraîne une famine.
- Les grands travaux de drainage conduisent à des catastrophes écologiques.
Le Grand Bon en Avant fera au moins 30 millions de morts, entre 1958 et le début de
l’année 1960. Face à cet échec, Mao doit abandonner la présidence de la République en
avril 1959 (il ne garde que la direction du Parti Communiste).
Son successeur Liu Shaoqi dissout les communes populaires et donne aux paysans un
petit terrain individuel (en parallèle des terres collectivisées). Dans un pays 80% des
actifs sont des paysans, on relance l’agriculture (riz dans le sud du pays, blé dans le
nord) pour mettre fin à la famine.
2 - La Révolution Culturelle (1966-68)
Les buts de la Révolution Culturelle
Mao cherche à retrouver son pouvoir perdu (depuis 1959). C’est dans ce contexte qu’il
lance la Révolution Culturelle en 1966 dont les buts sont les suivants :
- Il veut épurer le Parti Communiste de ses cadres, de ses élites, et de tous ceux qui
l’ont évincé du pouvoir en 1959.
- Il veut changer la société traditionnelle chinoise en s’attaquant aux élites
traditionnelles comme les Mandarins, accusés d’être des bourgeois.
Mao est soutenu par l’armée, auprès de laquelle il bénéficie d’un immense prestige.
Les méthodes de la Révolution Culturelle
Mao s’appuie sur les jeunes (collégiens, lycéens, étudiants et jeunes travailleurs), en
fermant les lycées et les universités. Ces jeunes sont manipulés, embrigadés et
fanatisés, et ont pour seule référence le « Petit Livre Rouge » (recueil de pensées de
Mao). Ils se constituent en « gardes rouges » : soutenus par la police, ils harcèlent,
humilient et brutalisent (souvent publiquement, en leur accrochant des panneaux avec
leur nom rayé dessus) les opposants et élites (cadres du Parti Communiste, intellectuels,
grands propriétaires terriens, etc.). Leurs victimes sont obligées de se livrer à des
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autocritiques publiques, destitués de leur fonction et envoyés dans des camps de
rééducation (camps de travail souvent localisés dans les campagnes).
Les gardes rouges vont jusqu’à s’attaquer à Liu Shaoqi, ancien président, qui meurt
dans sa cellule faute de soins médicaux qui lui ont été refusés. Sur son acte de décès, il
est inscrit « profession : inconnue ».
Le bilan de la Révolution Culturelle
La situation dégénère dès 1967 car certains gardes rouges deviennent violents voire
incontrôlables : ils pillent des bâtiments militaires pour avoir des armes. On frôle la
guerre civile. L’armée intervient alors de façon très sanglante : les jeunes retournent
en cours à la fin de l’année 1967, les gardes rouges disparaissent et 20 millions de jeunes
seront déplacés de force dans les campagnes pendant l’hiver 1968-69 (pour éviter toute
autre révolution). En avril 1969, Lin Biao succède à Mao à la tête du Parti Communiste.
Le bilan dramatique de la Révolution Culturelle est méconnu : on pense qu’elle a fait
des millions de victimes et le PIB a baissé de 14% en raison de la désorganisation de
l’enseignement et de la production agricole et industrielle.
3 Les dernières années de Mao : le rapprochement avec les Etats-Unis
La menace de l’URSS est réelle (depuis la rupture des relations diplomatiques de 1960) :
Mao se rapproche des Etats-Unis. Ainsi, la République Populaire de Chine est
finalement reconnue et donc admise à l’ONU en 1971, et le Président américain Nixon est
reçu à Pékin en 1972. Le Grand Timonier
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(surnom de Mao) meurt en 1976 à 83 ans.
III La Chine depuis 1978 : l’ouverture du géant asiatique
A La Chine à l’heure de l’ouverture : Deng Xiaoping au pouvoir (1978-92)
1 Deng Xiaoping et le « socialisme de marché »
En 1978, Deng Xiaoping (1904-97) devient président : membre du Parti Communiste
dès 1923, ancien secrétaire général du Parti (1956-67), Deng Xiaoping avait été la cible
des gardes rouges (exclu du Parti et envoyé en camp de rééducation). Il est conscient du
retard de la Chine face à la réussite du Japon et des « dragons » asiatiques (Corée du
Sud, Taïwan, Singapour, Hong-Kong). Selon lui, c’est l’ouverture de la Chine au monde
qui permettra son développement. Pour cela, il assouplit le régime en créant le
« socialisme de marché » : c’est la prospérité sans la démocratie qui associe
l’ouverture économique tout en gardant la dictature du Parti.
2 - Des changements économiques radicaux : la « politique des quatre modernisations »
Quatre modernisations sont lancées dès 1978 :
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Le timonier est le barreur d’un bateau, le guide, celui qui donne la direction.
- Lagriculture (qui concerne, en 1978, encore 70% des emplois) est modernisée : les
terres sont décollectivisées (on passe de 27.000 grands exploitations collectives à
200 millions de micro-exploitations), et l’Etat ne contrôle plus les prix de vente (pour
autoriser la concurrence).
- Dans le domaine de l’industrie, on abandonne la planification par l’Etat.
- Les entreprises d’Etat non rentables sont fermées : cela permet l’essor du secteur
privé.
- La dernière modernisation concerne la technologie et la défense nationale.
3 - L’ouverture de la Chine et la littoralisation du pays
Alors que Mao prônait le repli et la fermeture de la Chine, Deng Xiaoping compte sur la
force des autres pour compenser les faiblesses de la Chine et assurer l’essor de son
industrie. Il ouvre son pays en ouvrant son littoral aux investisseurs étrangers, à laide :
- des quatre ZES (Zones Economiques Spéciales) créées en 1980, qui attirent les
investisseurs étrangers par l’absence de taxes et par une main d’œuvre docile et bon
marché.
- des quatorze villes côtières, créées en 1984, autorisées à s’ouvrir aux capitaux
étrangers sur le même principe que les ZES.
Cette politique entraîne une littoralisation de la Chine : son développement touche avant
le littoral, équipé de ports, plus urbanisé et ouvert sur le monde. En 2002, la Chine
devient le 2ème pays attractif pour les IDE (investissements directs étrangers) : c’est
désormais une puissance mondialisée.
4 - Le maintien de la dictature : l’exemple des événements de Tiananmen (1989)
L’ouverture économique du pays n’empêche pas Deng Xiaoping de maintenir la dictature
communiste. Donnons l’exemple du Printemps de Pékin : à partir du 15 avril 1989, des
étudiants, intellectuels et ouvriers chinois se rassemblent sur la grande place de Pékin, la
place Tienanmen, pour dénoncer la corruption et le manque de démocratie dans leur
pays. Certains font la grève de la faim. L’Etat fait intervenir l’armée le 4 juin 1989 : le
nombre exact de victimes reste inconnu. Les journalistes étrangers sont expulsés du
pays, la censure est renforcée.
B Une puissance internationale et un acteur essentiel de la mondialisation
La puissance se mesure à l’influence qu’un Etat peut avoir dans le monde et sur les
autres Etats. On la divise en deux :
- La puissance forte (hard power) s’impose aux autres, parfois par le biais de la force :
puissance militaire (pouvant entraîner une invasion), poids économique (pouvant
entraîner des sanctions économiques), poids démographique, etc.
- La puissance douce (soft power) est celle qui n’a pas recours à la force : elle désigne
l’influence qu’un Etat peut exercer sur les autres par son prestige, son histoire
glorieuse, sa culture, son modèle politique (démocratique), ses valeurs, etc.
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1 La puissance économique de la Chine
Le premier PIB mondial
Avec une croissance économique avoisinant les 10% par an, la Chine a le plus haut PIB
mondial
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Le succès du « made in China »
La Chine entre à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en 2001, afin de faciliter
le commerce avec le reste du monde. Elle est le premier exportateur mondial de
produits manufacturés. Sa production industrielle représente 20 % de la production
mondiale et la place au premier rang mondial. La Chine est l’atelier du monde : premier
producteur mondial de textile, de jouets et d’acier, la Chine s’illustre dans d’autres
domaines (électronique, électroménager, automobile, aérospatiale, armement, etc.)
La supériorité chinoise en matière de réserve monétaire
Avec une balance commerciale positive (exportations supérieures aux importations) et un
afflux d’IDE, la Chine dispose de réserves monétaires considérables : elle est peu
endettée et rachète une partie de la dette des pays développés (États-Unis, Grèce). En
outre, la Chine investit beaucoup à l’étranger (notamment en Afrique).
2 L’affirmation de la Chine sur la scène politique internationale
La Chine est devenue une puissance politique incontournable :
- Elle fait partie du G20, un groupe en 1999, qui regroupe tous les pays les plus
importants du monde : des pays de la Triade (Etats-Unis, Canada / Japon / France,
Allemagne, Italie, Royaume-Uni), d’autres pays veloppés (Australie, Corée du Sud,
Russie), des pays émergents (Mexique, Brésil, Argentine, Afrique du Sud, Chine,
Inde), d’autres pays en voie de développement (Turquie, Indonésie), un pays
producteur de pétrole (Arabie Saoudite), et un représentant de l’Union Européenne.
- En outre, la Chine fait partie des BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud,
dont les dirigeants se réunissent chaque année depuis 2009, et qui partagent
plusieurs aspects : l’importance de l’industrie, leur forte croissance économique, leur
poids démographique.
3 Vers l’affirmation d’un « soft power » chinois…
La Chine a accueilli les Jeux olympiques de Pékin en 2008 et l’Exposition Universelle de
Shanghai en 2010. Elle est devenue la cinquième destination touristique au monde, avec
130 millions de touristes étrangers et voyageurs d’affaire par an en moyenne.
En outre, de plus en plus de Chinois font du tourisme dans le reste du monde, ce qui
témoigne de l’augmentation du niveau de vie en Chine.
C Les limites du la puissance chinoise
1 - Un régime dictatorial qui laisse peu de libertés
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Le PIB de la Chine, selon le FMI, atteint 17632 milliards de dollars (décembre 2014), en parité
de pouvoir d’achat. A ne pas confondre avec le PIB par habitant qui reste très faible.
Le régime communiste chinois reste très autoritaire et dictatorial :
- Les Tibétains qui revendiquent leur indépendance (le Tibet est occupé depuis 1951),
restent traqués par le régime, emprisonnés, condamnés au silence ou à l’exil.
- En 2010, le chinois Liu Xiaobo obtient le Prix Nobel de la Paix. Mais il ne pourra
pas venir chercher son prix car il est emprisonné pour 11 ans, pour avoir réclamé
plus de démocratie. Comme lui, ils sont des milliers de dissidents (opposants
politiques) à être enfermés dans des camps de rééducation.
2 - Une inégalité de développement au sein du territoire chinois
Le développement de la Chine a surtout profité aux viles littorales, comme Pékin,
Shanghai et Hong-Kong. La classe moyenne s’y développe et accède à la société de
consommation.
Au contraire, la Chine de l’Ouest et de l’intérieur, plus rurale, est en retard de
développement. Cela entraîne un fort exode rural : les Mingong, estimés à 200 millions,
quittent les campagnes pour travailler dans les villes. Ils constituent une main d’œuvre
peu chère et docile, et sont souvent exploités. Ils sont exclus du « miracle économique »
chinois, ce qui entretient un climat social tendu en raison des grands écarts de richesse.
3 - Des besoins croissants d’une population gigantesque : un pays « énergivore »
Avec 1.3 milliard d’habitants et un niveau de vie en hausse, les besoins de la Chine
sont croissants : le pays doit importer de plus en plus de matières premières,
notamment du pétrole (importé en grande partie de l’Arabie Saoudite), mais aussi des
denrées alimentaires, comme le blé.
4 - Des problèmes environnementaux de taille : le premier pollueur de la planète
La Chine est un pays pollué et pollueur, en raison de l’industrialisation, de
l’intensification de l’agriculture, des grands projets d’aménagement (comme les barrages
hydroélectriques), etc. C’est aujourd’hui le premier émetteur de gaz à effet de serre
(CO2), devant les Etats-Unis.
5 - La Chine est mal perçue sur la scène internationale : un frein à son « soft power »
La Chine n’est pas toujours bien perçue par les autres pays développés :
- Elle est perçue comme le plus grand pollueur de la planète.
- La Chine, paradis des délocalisations, est perçue comme responsable du chômage
dans les pays développés (fermetures d’usines). De plus, les produits manufacturés
« made in China » sont critiqués pour leur médiocre qualité. En outre, on estime que
la Chine participe à la contrefaçon, qui représente 10% du commerce mondial et
provient à 80% de Chine où elle emploie au moins 5 millions de travailleurs.
- Enfin, la Chine est un régime qui viole les droits de l’homme (Tibet, Printemps de
Pékin en 1989, Liu Xiaobo emprisonné).
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