Hypovolémie
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2.3. L'ECHOGRAPHIE TRANSŒSOPHAGIENNE (ETO)
Cet examen peut faciliter l'évaluation rapide des performances cardiaques.
L'incidence la plus communément utilisée pour le monitorage de la fonction VG est
la coupe du petit axe ventriculaire gauche passant par les piliers de la valve
mitrale [1]. La précharge du ventricule gauche est évaluée en règle par la mesure de
la surface télédiastolique mesurée à ce niveau. Ainsi, la baisse de la surface
télédiastolique du ventricule gauche est directement proportionnelle à la baisse de la
volémie et s'avère dans ce cadre, supérieure au dépistage des hypovolémies
obtenues à l'aide des cathéters de Swan Ganz [15]. Chez le sujet dont la fonction VG
est normale, il est ainsi possible de définir qu'un seuil de surface télédiastolique
inférieur à 5 cm2/m2 signe l'hypovolémie [16]. A l'inverse, ce seuil ne peut être
défini dans l'absolu chez les patients dont la fonction systolique du VG est altérée.
Cependant, dans tous les cas, l'augmentation de la volémie s'accompagne d'une
élévation de la surface télédiastolique du ventricule gauche [17]. Il est donc possible
de visualiser les effets du remplissage. La mesure du débit cardiaque par cette
technique n'est possible que si l'on a accès aux surfaces des orifices et aux vitesses
circulatoires [16]. Néanmoins, les mesures sont discontinues et longues à réaliser.
Sur le plan théorique, l'ETO peut être considéré comme un moyen de monitorage
intéressant. Par contre son intérêt thérapeutique reste à démontrer. Son coût, et
surtout la nécessité d'un apprentissage long, en limite grandement la diffusion. De
plus, les mesures effectuées en ETO ne renseignent que sur l'adéquation contenant-
contenu et la fonction VG. A l'inverse, le retentissement tissulaire lié à
l'hypovolémie ne peut pas être appréhendé par cette méthode.
2.4. LES VARIATIONS DE LA PRESSION ARTERIELLE SYSTOLIQUE (VPS)
Au cours de l'hypovolémie, la précharge du ventricule gauche est dépendante
des variations du débit cardiaque et de la pression artérielle. Chez le patient ventilé,
les VPS s'effectuent autour d'un zéro de référence obtenu par la mesure de la
pression artérielle systolique en fin d'expiration. L'élévation de la pression artérielle
au-dessus de cette ligne défini le Delta-Up. Il correspond à l'augmentation du débit
cardiaque par compression des vaisseaux pulmonaires. Les baisses de la pression
artérielle au-dessous de cette ligne mesurent le Delta-Down et correspondent à la
diminution du retour veineux cave. L'amplitude des variations de la pression
artérielle systolique dépend des compliances thoraciques et pulmonaires, du volume
courant, de la fonction cardiaque et de la volémie [1].
Bien que non spécifiques, les VPS et les variations du Delta Down mesurées au
cours du choc hémorragique sont des indicateurs très sensibles de la volémie. Ainsi
au cours de l'hémorragie, les variations du Delta-Down sont parfaitement corrélées
au volume sanguin spolié, alors qu'aucune corrélation n'est retrouvée entre
l'importance de l'hémmoragie et la fréquence cardiaque, la pression artérielle
moyenne et la PVC [3]. Néanmoins ces mesures sont inopérentes chez le sujet en
ventilation spontannée [18]. Ceci s'explique en grande partie par les relations qui
relient les VPS au volume courant.