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D’autre part, la vitesse débitante peut servir à exprimer la conservation de la masse (et
donc du débit) dans l’écoulement. Si la canalisation est de section S variable, cette propriété
s’écrit, en vertu de (6.1c), pour un fluide isochore:
cteVS
d
= (6.3)
Donc, la vitesse augmente lorsque la section diminue, et réciproquement.
6.1.2. – Données expérimentales
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Nous avons déjà approché l’aspect expérimental des écoulements internes au début du
chapitre 2 en analysant les différents régimes d’écoulement qui peuvent être observés dans
une canalisation : laminaire, turbulent « lisse », turbulent « rugueux ». La distinction entre
écoulements laminaires et turbulents a été complétée et précisée au chapitre 3. Il n’est donc
pas indispensable d’y revenir ici.
La seule précision supplémentaire à donner concerne le nombre critique Re
c
qui
caractérise la transition laminaire – turbulent : celui-ci dépend un peu de la forme de la
section et l’on peut admettre comme valeurs moyennes :
- section rectangulaire plate : Re
c
> 2500
- section circulaire : Re
c
> 2000.
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Mais la nature laminaire ou turbulente de l’écoulement ne suffit pas à caractériser
complètement le champ des vitesses, car la structure de l’écoulement est également modelée
par la forme des parois.
Pour aborder l’aspect physique du problème, examinons à titre d’exemple ce qu’il se
passe dans une canalisation rectiligne de section constante. Le phénomène de couche limite se
manifeste dès l’entrée au voisinage de la paroi ; mais au-delà d’une certaine distance, comme
la paroi enveloppe complètement le fluide dans la direction perpendiculaire à l’écoulement, la
couche limite vient interférer avec elle-même pour donner naissance à une nouvelle structure
dynamique : l’écoulement établi ; celui-ci possède toujours les caractères d’un écoulement de
couche limite, mais il s’ordonne d’une façon particulière sous l’influence des conditions aux
limites.
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La zone d’établissement du régime dynamique s’observe aussi bien en laminaire qu’en
turbulent, mais sa structure n’est pas la même dans les deux cas. Supposons pour simplifier
que la répartition de vitesse soit uniforme dans la section d’entrée du conduit :
- en laminaire (fig. 6.1), la couche limite laminaire s’épaissit régulièrement jusqu’à occuper
l’ensemble de la veine fluide, ce qui donne naissance au régime établi. Dans la partie centrale
– appelée aussi noyau central – le fluide est l’objet d’une accélération qui compense le
freinage subi dans la zone de couche limite. Le calcul sera donc ici plus complexe que dans
les écoulements externes puisque la vitesse U hors de la couche limite dépend à la fois de la
distance x à l’entrée et de la distance à la paroi. La « longueur d’établissement » L
e
est
donnée approximativement par :
L
e
/ D
>
0,06 Re (6.4a)
lorsque la section est circulaire, de diamètre D.