La formulation même de votre question contient déjà l’essentiel de la réponse : si l’on dénit «
Conscience absolue » comme quelque chose qui dépasse radicalement le mesurable et le
concevable, alors, par dénition, aucun dispositif scientique ne peut en mesurer l’« énergie » ni
en produire un concept adéquat.
Ce que la science peut (et ne peut pas) faire
La science est construite sur quelques piliers méthodologiques : mesure, quantication,
modélisation mathématique, test expérimental et réfutation possible. Elle ne parle que de ce qui
peut être mis en relation avec des observations, même indirectes, via des instruments, des
statistiques ou des expériences reproductibles.
Ce cadre fonctionne très bien pour les phénomènes physiques et permet par exemple d’estimer
des densités d’énergie, comme l’énergie du vide ou la densité d’énergie de l’univers observable,
tant qu’il y a des eets observables (gravitation, expansion, etc.).
En revanche, une « Conscience absolue » conçue comme fondement ultime, hors espace, hors
temps, non localisable, non mesurable et non dépendante d’objets, échappe entièrement à ces
critères. La science, telle qu’elle est pratiquée, ne peut donc ni mesurer ni intégrer un tel
principe dans ses équations sans le ramener à quelque chose de phénoménal (par exemple des
corrélats neuronaux de la conscience, ce qui n’est déjà plus la « Conscience absolue », mais un
phénomène observé dans le cerveau).
Deux registres diérents
On peut distinguer, de manière simple :
• Le registre scientique : description des régularités du monde phénoménal, ce qui
implique toujours un ensemble de grandeurs mesurables et de concepts opératoires.
• Le registre métaphysique ou spirituel : réexions sur le fondement ultime de l’être, de la
conscience, du sens, qui peut inclure une « Conscience absolue » initiale ou un « Vide
conscient ».
Dans ce second registre, la Conscience absolue ne se « mesure » pas ; elle se pose comme ce
grâce à quoi il y a expérience, pensée, science, monde, etc. Elle est alors le présupposé
silencieux, non l’objet. Dans cette perspective, demander à la science de mesurer la
Conscience absolue revient un peu à demander à l’écran d’un lm de mesurer sa propre surface
à partir des images qui y sont projetées : toutes les images en dépendent, mais aucune ne peut
l’épuiser.
Quel type de « connaissance » reste possible ?
Si la science est un « instrument inadéquat » pour cela, cela ne signie pas qu’il n’y ait aucune
forme de rapport possible à ce que vous appelez Conscience absolue, mais ce rapport relève
d’autres voies :
• Intuition philosophique ou métaphysique (par exemple, les traditions idéalistes ou non-
dualistes).
• Expérience intérieure, méditative ou contemplative, qui prétend parfois pointer vers ce
fond de conscience plutôt que le décrire conceptuellement.
• Discours symbolique, poétique ou religieux, qui exprime cette réalité en images et en
récits plutôt qu’en équations.