
Introduction
Le protectionnisme, défini comme une politique visant à protéger les industries nationales
contre la concurrence étrangère par le biais de barrières commerciales, a toujours été au cœur
de nombreux débats économiques. Cette politique, souvent appliquée par des pays en
développement ou des économies en transition, est généralement justifiée par la nécessité de
soutenir les industries locales naissantes et de stimuler l'emploi. Cependant, au-delà des
arguments en faveur de cette approche, les inconvénients sont tout aussi notables et posent la
question de son efficacité à long terme. Dans ce cadre, après une analyse théorique des
avantages et des inconvénients du protectionnisme, nous étudierons les pratiques
protectionnistes adoptées par certains pays africains et les unions régionales. Ce faisant, nous
verrons si cette politique est réellement bénéfique dans le contexte actuel de mondialisation.
I. Les avantages théoriques du protectionnisme
Pour commencer, le protectionnisme présente plusieurs avantages théoriques qui justifient son
adoption par certains gouvernements, en particulier ceux des pays en développement.
1. Favorise la croissance des entreprises nationales
L'un des premiers arguments avancés en faveur du protectionnisme est qu'il permet aux
entreprises locales de croître en limitant la concurrence étrangère. Les industries naissantes,
encore fragiles, ont besoin de temps et de ressources pour devenir compétitives sur le marché
mondial. C'est ici que les théories de Friedrich List, soutenu plus récemment par des
économistes comme Paul Krugman, prennent tout leur sens. Ils soutiennent que la protection
des secteurs stratégiques peut permettre de renforcer la compétitivité intérieure en consolidant
les capacités de production et en renforçant les entreprises locales.
Transition : Toutefois, si le protectionnisme permet de protéger les entreprises locales, il est
aussi souvent présenté comme un levier pour répondre à des enjeux sociaux, notamment la
question du chômage.
2. Contribue à la diminution du chômage
En réduisant la dépendance aux importations et en encourageant la production locale, le
protectionnisme peut également stimuler la création d'emplois. En effet, en augmentant la
demande pour des biens et services produits localement, les entreprises nationales ont besoin
de recruter davantage de main-d'œuvre, ce qui contribue à diminuer le taux de chômage. Bertil
Ohlin a, dans ce cadre, montré que le protectionnisme peut permettre de réduire les tensions sur
le marché de l’emploi, notamment dans les secteurs industriels et manufacturiers.