ACTIONS CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES DES RADIATIONS COLLECTION DIRIGÉE PAR M. SINSKY TROISIÈME SÉRIE 1 : .: '.:.'' .;!;!; ; Ù MASSON ! ! iii' li & C' E ÉDITEURS m* \ù\iÙV-.i'.-\Ù\\{.'.M[ À-A , -_ UNIVERSITY OF CALIFORNIA SAN FRANCISCO MEDICAL CENTER LIBRARY SGf ACTIONS CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES DES RADIATIONS - (TROISIÈME SÉRIE) - - RADIOLYSE II. - POLYMÉRISATIONS AMORCÉES RADIATIONS IONISANTES III. - EFFETS DES RAYONNEMENTS DE GRANDE I. DE LIQUIDES ORGANIQUES ÉNERGIE SUR LES POLYMÈRES PAR LES A LA MÊME LIBRAIRIE ACTIONS CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES dirigée par M. Haissinsky) DES RADIATIONS (Collection : Première série I. Aspects physiques de la radiobiologie, par II. Chimie des radiations des solutions aqueuses. L.-H. Gray. III. Aspects actuels des résultats expérimentaux, par M. Lefort. Modern trends in radiation-biochemistry, par W. M. Dale. 1955. 254 pages, 70 figures. : — — Deuxième série Les effets chimiques produits par les rayons II. Phénomènes de luminescence provoqués par les rayonnements de grande énergie, III. Introduction à la dosimetric des radiations, par M. Agéno. par N. Miller. 195G. 222 pages, 39 figures. : I. ionisants en phase gazeuse, par W. Mund. — — I. Radiolyse de liquides organiques, par Polymérisations amorcées par les radiations ionisantes, par A. Chapiro et M. Magat. III. Effets des rayonnements de grande énergie sur les polymères, par A. Charlesby. 1958. Troisième M. Burton. série — : II. — Quatrième série. Les Peroxydes organiques en Radiobiologie. par R. Latarjet et Collaborateurs. (Colloque sur les peroxydes organiques formés par les radiations et leur rôle en radiobiologie. Institut du Radium, Paris. <> et 10 janvier 1957). 195K. La chimie nucléaire et ses applications, par M. Haissinsky. 1057. Un volume de 652 pages, avec figures. Principes de radiobiologie, par Z. -M. Bacq et Peter Alexander. 1955. Un volume de 478 pages, avec 136 figures et nombreux tableaux. MÉCANISME DE L'ACTION BIOLOGIQUE DES RADIATIONS, par ERRERA et Hervé. 1951. Un volume de 108 pages, avec 4 tableaux (Collection Médecine et Biologie, n° 10). Les isotopes radioactifs en médecine et en biologie, par M. Tubiana. 1950. Un volume de 392 pages, avec 84 figures. Le danger des radiations pour l'homme. Actions des radiations ionisantes sur les organismes vivants, par H. Ramioul. 1957. Un volume de 146 pages, avec 33 figures. ACTIONS CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES DES RADIATIONS COLLECTION DIRIGÉE PAR TROISIÈME MILTON A. BURTON. — HAÏSSINSKY SÉRIE DE RADIOLYSE LIQUIDES ORGANIQUES CHAPIRO ET M. MAGAT. — POLYMÉRISATIONS AMORCÉES PAR LES A. M. CHARLESBY. RADIATIONS IONISANTES — EFFETS DES RAYONNEMENTS DE GRANDE ÉNERGIE SUR LES POLYMÈRES C^DCOI AI A S 1 3. se 1S5S MASSON C le Éditeurs et Libraires de l'Académie de Médecine 120, boul. Saint-Germain, Paris (VI e ) , 1958 227916 Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction, par tous procédés, y compris photographie et microfilms, réservés pour tous pays. © by Masson et (Printed in France.) 1958 C le RADIOL YSE DE LIQUIDES ORGANIQUES par Milton BURTON Radiation Project of the Department of Chemistry University of Notre Dame, Notre Dame, Indiana. (Traduit de l'anglais par HAISSINSKY. III. Mme A. BERNAS). — DE RADIOLYSE LIQUIDES ORGANIQUES INTRODUCTION' D'un point de vue pratique, la radiolyse des liquides organiques est particulièrement intéressante, car les résultats obtenus permettent de clarifier le domaine de la radiobiologie, car ils sont liés à la dosimétrie des radiations et sont direc- tement utilisables à des synthèses industrielles ou à la modification de composés ou de mélanges importants. D'un point de vue théorique, les études des composés organiques, dont les propriétés sont comprises dans un domaine vaste et presque continu, effets aident à la compréhension des primaires et secondaires — et effets physiques des rayonnements — à la connaissance détaillée des processus chi- miques consécutifs. Une interprétation poussée des résultats actuellement connus sur la radiolyse un traitement complet de sujets des substances organiques pourrait entraîner très divers. Bien que cet article ne néglige pas les acquises dans des domaines de recherches voisines, il connaissances intéressantes ne peut pas prétendre à un exposé complet des résultats relatifs, par exemple, aux réactions Szilard-Chalmers aux processus consécutifs aux conversions internes nucléaires, ou à la signi- et fication des données de spectro graphie de masse, en particulier en ce qui concerne solutions aqueuses de composés organiques. les Bien qu'on ne puisse évidemment pas comprendre parfaitement la radiochimie** des composés organiques sans se référer aux phénomènes observés en phase vapeur, les résultats de tels travaux (cf. Mund, Essex, Hamill et Williams et leurs colla- borateurs, Stephenson et al.***) seront délibérément exclus de ce chapitre, à moins (*) L'auteur désire exprimer sa reconnaissance en particulier au Dr Judith M. Nos- worthy et au Dr. Sanford Lipsky, pour l'aide inappréciable qu'ils lui ont apportée dans préparation de ce texte. Pour ne pas alourdir le texte on a souvent utilisé le terme radiochimie au lieu de chimie des radiations (n. d. 1. t.) (***) Il est nécessaire de remarquer que les résultats trop limités dont on dispose n'ont pas permis d'essayer de déterminer la portée, pour la chimie des radiations des liquides, de réactions d'ions avec des molécules, analogues à celles observées en spectrométrie de masse, par exemple CH 3+ + CH 4 - y C 2 b+ + 2 la (**) : H H . apparaît cependant qu'une telle réaction présente une section efficace très élevée (cf. F. H. Field, J. L. Franklin and F. W. Lampe, J. Am. Chem. Soc, 78, 5697, 1956) et peut ainsi jouer un rôle important, en particulier dans des processus d'agrégations moléculaires. Il INTRODUCTION 4 qu'ils ne se rap portent directement aux recherches correspondantes effectuées dans les liquides. Trois mises au point récentes et détaillées fournissent heureusement au lecteur une longue liste de références (1, 2, 2 a). L'auteur désire souligner que plus haut fait que, — — outre les omissions délibérées, soulignées ce chapitre ne peut pas prétendre épuiser le sujet. Il est conscient du pour des raisons diverses, de nombreux articles, dans la liste rapidement Chimie des Radiations, ont pu lui échapper ou croissante des publications en larder à lui parvenir. En particulier, il exprime ses regrets aux auteurs (améri- cains ou étrangers) dont les travaux lui sont restés inaccessibles jusqu'à une date récente. Auprès de ces collègues scientifiques, l'auteur tient à s'excuser des omis- sions ou des déductions erronées qui pourraient en résulter. (1) Tolbert (B. M.) et Lemmon (R. M.), Rad. Res. 3, 53, 1955. Swallow (A. J.), Chem. Rev. 56, 473, 1956. (2) Collinson (E.) et (W), Actions (2 a) Mund 195(5. chimiques et biologiques des radiations, 2 e série, Masson éd., CHAPITRE PREMIER THÉORIE Pour l'essentiel, une interprétation de la radiolyse des liquides organiques, se réduit à essayer de comprendre les points fondamentaux suivants a. : Le très large étalement des valeurs de G (rendements par 100 eV d'énergie absorbée) rapportées dans la littérature, qui sont comprises entre des valeurs presques nulles dans certains cas et des valeurs qui traduisent, dans d'autres cas, la participation de processus en chaîne. b. Les raisons des ruptures préférentielles de liaisons, des réorganisations, des additions et des réactions métathétiques obtenues par irradiation avec des rayonnements de grande énergie. 1. — EFFETS PHYSIQUES De nombreux aspects des effets physiques des radiations ont été discutés Gray dans le premier volume de cette collection. Cependant, quelques par aspects qualitatifs méritent d'être soulignés ou redits. Les distances entre les effets physiques primaires dans les système condensés sont déterminés dans une large mesure par la nature de la particule ou du rayonnement incident. Les ionisations induites par des particules de grande vitesse (par exemple des électrons de 1 MeV, que ce soit des électrons incidents ou de recul) sont situées à des distances de l'ordre de quelques milliers d'angstrôms, tandis que les ionisations induites par des particules de faible vitesse (par exemple a, protons, deutons, atomes de carbone totalement ionisés, etc.) peuvent être séparées par des distances qui n'excèdent pas 1 ou 2 Â. Ces faits sont résumés dans le tableau I qui dérive directement d'anciens calculs de Lea (3). Le nombre des processus d'excitation électronique simple est d'environ 1,5 à 2 fois aussi élevé que le nombre des processus d'ionisation (4, (3) Ainsi, la Lea (D. E.), Actions of Radiations on Living Cells, Cambridge University Press 1947, Chap. I. Burton (M.) et Magee (J. L.), Natunviss., 19, 433, 1956. (5) Fano (U.), Phys. Rev., 52, 44, 1946. (4) 5). RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 6 trace (l'une particule lourde ionisante, par opposition à celle correspondant à une particule légère, apparaît comme une région presque continue de forte dissipation d'énergie. Néanmoins, cette différence est moins marquée qu'il n'apparaît superficiellement Tableau I. — Parcours, dissipation d'énergie et distance entre les ionisations primaires dans un tissu de densité 1 g/cm* pour diverses particules incidentes (3). PARTICULE Électron ÉNERGIE PARCOURS en d'énergie DE PARCOURS dissipation PAR [x [i. en keV/fx DISTANCE ENTRE IONISATIONS primaires en A 100 eV keV 50 keV 100 keV 450 keV 5,9 0,053 1 Proton 1 Alpha 43 141 0,67 0,417 1 500 0,21 23 211 27,7 1 MeV 10 MeV 1 MeV 10 MeV 42,8 138 2 150 4 600 25 191 4,7 264 56 5,3 108 1,9 14 A la production d'une ionisation primaire, se trouve associée la production d'un électron, d'une énergie type voisine de 75 éV. Les plus énergiques de ces électrons secondaires ont été appelés rayons S mais il est également com- mode en radiochimie des liquides d'appeler S tous les électrons secondaires. La plupart des 8 sont diffusés au hasard et, en s'écartant de quelques diamètres moléculaires de leur lieu d'origine, ils dissipent leur énergie par la production de nouveaux ions et de molécules excitées. Ces régions où sont concentrées les ionisations et les excitations, dont le diamètre total dans les liquides est de l'ordre de 5 Â, sont appelées des « grappes* ». La composition de la grappe est connue approximativement à partir d'une estimation de Kara-Michailova et Lea (6), basée sur d'anciennes expériences chambre à détente de C. T. R. Wilson. Ces auteurs ont rapproché le nombre des ions dans une grappe de la fréquence de production des grappes à la ainsi peuplées et ils ont obtenu les valeurs suivantes Nombre des ions Fréquence : 1 2 3 4 > 4 0,43 0,22 0,12 0,10 0,13: on trouve ainsi que la grappe contient en moyenne 3 ions. La fraction des grappes qui contient 4 ions ou davantage est étonnamment élevée mais ce qui est encore plus surprenant c'est l'estimation que 5 p. 100 de cette fraction contient 16 ions. Même dans le cas d'un bombardement par particules rapides, la grappe moyenne représente une région où la dissipation d'énergie est assez forte, c'est-à-dire de l'ordre de 100 eV dans un volume d'en(*) Les ouvrages plus anciens utilisent indifféremment le terme essaim d'ions (« ioncluster ») pour une concentration d'ions de ce type (cf. Lea) et pour un groupe de molécules polarisées par et liées à un ion central (cf. S. G. Lind, chemical effect of alpha par- and electrons, New York, 1929). Kara-Michailova (E.) et Lea (D. ticles 6) E.), Proc. Cambridge Phil. Soc, 36, 101, 1940. THÉORIE 7 vinrn 125 A 3 Ainsi, dans la grappe moyenne, L'énergie dissipée esl suffisante pour rompre environ 25 liaisons covalentes. Le fait que les valeurs de <- pu . bllées ne sont pas toutes de Cet ordre de grandeur n'est pas tellement (tun nant quand on l'envisage par rapport à la situation similaire qui existe en photochimie. Dans ce dernier Cas, Oïl devrait S'attendre à des rendements quantiques de L'ordre de 1* d'après la loi de Stark Einstein suivanl Laquelle, il se produit un processus primaire par plioton absorbe. En t'ait, les rende ments quantiques de décomposition peuvent être nuls, par exemple pour le benzène irradié à 2 537 À (8), l'aeroleine à 3 660-2 537 À (9) OU la erotonalde hyde à 3 660-2 399 À (10). Comme, dans ees différents cas, une quantité Insignifiante de lumière est réémise sous forme de fluorescence, Le faible ren- dement chimique doit résulter d'un autre proeessus de dissipation de l'énergie. La nature ^__ des autres processus possibles est suggérée par la disposition relative des niveaux d'énergie potentielle telle qu'elle est représentée sur la figure indiqués : 1. Trois états sont un état fondamental G et 2 états d'exci- tation électronique E' et E". La flèche 1 correspond à une excitation photochimique initiale vers un état d'excitation électronique; dans l'exemple illus- G tré, le passage se fait vers le second état excité E". schéma (mais ce cas) à un niveau L'excitation conduit, sur notre , FlG - c E Représentation *• schématique des niveaux nest pas nécessairement le d'énergie potentielle pour 3 états électroniques d'une d'énergie supérieur au niveau de dissociation D G ™léculeM, illustrant une de l'état fondamental, mais nettement inférieur excitation photochimique au niveau de dissociation de l'état excité. Le proavec un rendement quantiaue nul et sans faorescessus le plus probable (des alternatives moins courantes ne seront pas discutées ici) est alors une conversion interne « immédiate » [(c'est-à-dire en 10 _13 sec environ (11) vers le premier état excité E (flèche 2)J. Ensuite, a lieu une désactivation par collision qui conduit à des niveaux de vibration moins élevés, jusqu'à ce que la molécule, par une conversion interne (flèche 4) vers un niveau d'énergie inférieur à D G atteigne l'état fondamental. Une désactivation par collisions reconduit finalement la molécule à la température ambiante, avec un rendement quantique nul, et sans émission de lumière. L'existence en photochimie de rendements quantiques supérieurs à zéro mais inférieurs à l'unité s'explique par différents processus qui entrent en compétition, chacun d'entre eux tendant à abaisser le rendement fluores7 , : (*) En vertu du principe Franck-Condon d'excitation verticale 7 ( ) la rupture d'une une absorption d'énergie qui est en général de beaucoup supérieure à l'énergie de cette liaison. Une valeur moyenne est de 5-6 év. Ainsi, un rendement quantique de l'ordre de 1 en photochimie correspond à une valeur de G = 100/5 (ou 100/6) soit à enviliaison nécessite ron 16-20. Rollefson (G. K.) et Burton (M.), Photochemistry and the Mechamism of Chemical Prentice-Hall Inc. New- York, 1939. (8) Wilson (J. E.) et No yes (W. A.), Jr., J. Am. Chem. Soc, 63, 3025, 1941. (9) Blacet (F. E.), Fielding (G. H.) et Roof (J. G.), ./. Am. Chem. Soc, 59, 2375, 1937. (10) Blacet (F. E.) et Roof (J. G.), J. Am. Chem. Soc, 58, 73, 1936. (7) Reactions, (11) Kasha (M.), Disc. Far. Soc, 9, 14, 1950. RAD10LYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 8 cence, désactivation par collision et conversion interne vers des niveaux qui peuvent être ou non situés au-dessus des niveaux de dissociation des états électroniques finaux, fluorescence sensibilisée d'une autre espèce présente, composé désensibilisation par formation intermédiaire d'un instable, effets cage de Franck-Rabinowitch, et réactions inverses (7). De même des rendements quantiques très élevés réaction d'EDER (7)) : de l'ordre de 10 5 (cf. la s'expliquent aisément par des réactions radicalaires en chaîne. Il pourrait sembler, au premier abord, que tous les phénomènes de la chimie des rayonnements ionisants peuvent s'expliquer par analogie avec les situations correspondantes en photochimie. Cependant, une telle analogie est mise en doute a) par la quantité d'énergie libérée et dissipée dans un volume restreint en chimie des radiations et b) par le fait qu'en chimie des radiations quantité d'énergie libérée dans un seul acte d'excitation est souvent pour conduire à une ionisation (cf. Gray, cette collection vol. 1) et même à une décomposition ultérieure des ions (cf. la multiplicité des pics obtenus dans un spectre de masse type.) Quoi qu'il en soit, que les mécanismes des réactions soient similaires ou non, les résultats de photochimie et de radiochimie ne sont pas très différents en grandeur, bien qu'ils puissent l'être en qualité. C'est un des objectifs principaux dans l'interprétation théola suffisante rique des résultats en chimie des radiations de rendre compte de la simili- tude essentielle qui semble exister dans des situations tout à fait dissemblables. la. — ÉTATS EXCITÉS Les états excités produits au cours de la dissipation d'énergie de particules primaires ou de rayons delta ne sont pas tous de même qualité. Une distinction manifeste peut être établie entre des états de différente énergie mais qui possèdent tous l'énergie nécessaire à une rupture de liaison. Le plus bas de ces états est un état singulet dans les molécules normales (mais pas dans des radicaux libres ou des molécules anormales telles que l'oxyde nitrique). Cepen- quand un électron a son énergie cinétique tellement réduite par des impacts successifs qu'il n'est plus capable d'exciter un état singulet, il peut dant, encore exciter des états d'énergie inférieure (par exemple des états triplets) qui ne possèdent pas assez d'énergie pour une rupture de liaison mais qui peuvent conduire à une décomposition par réorganisation intramoléculaire (12-14). Considérons un liquide irradié dont l'état singulet le plus bas est E' et l'état triplet le plus Soit bas est Ew . : n le nombre d'actes d'ionisation, c'est-à-dire le nombre d'électrons produits. n', n'" le nombre d'actes d'excitation portant respectivement sur les états singulet et triplet du solvant. Wiener (H.) et Burton (M.), J. Am. Chem. Soc, 75, 5815, 1953. Devins (J. C.) et Burton (M.), J. Am. Chem. Soc, 76, 2618, 1954. (14) Burton (M.), J. Chim. Phijs., 52, 543 (1955). (12) (13) THÉORIE Pour de nombreuses raisons, on a estimé que, dans un liquide, n in. Quand un électron n'a plus l'énergie suffisante pour excitei un état singulet, encore exciter un étal triplet. Le nombre des électrons qui peuvenl il peut induire des excitations de triplets à un stade quelconque de leur activité esl Légèrement inférieur à n. Nous désignerons par l la fraction «les produisent effectivement des excitations de triplets. Ainsi, n La valeur de ; nécessiterait pas de ici (15). faire électrons qui Inst 2 n une estimation soigneuse que nous n'essayerons - 1 Cependant pour de nombreuses raisons, L'auteur est d'avis (pie Ç st 1/6. L'importante conclusion à tirer est (pie, en général, un nombre faible mais non négligeable d'états excités de basse énergie sont produits par excitation directe. A ces derniers il faut ajouter ceux qui résultent soit d'une conversion interne à partir d'états singulels excités* soit d'antres processus de dégradation de l'énergie**. Ces processus de dégradation de l'énergie sont particulièrement importants en radiochimie des systèmes liquides. Ainsi, bien que — n', le n'" soit de l'ordre de nombre des états excités de basse énergie impliqués dans les réactions chimiques consécutives peut être assez grand et atteindre une valeur voisine de n'. Dans la plupart des cas, ces états n'ont pas assez d'énergie pour donner lieu à une décomposition par rupture de liaison. Des explications mécanistes des résultats observés doivent donc faire appel à des réorganisations ou à d'autres processus moins courants, par exemple des réactions mé- tathétiques de molécules excitées. \b. — EFFETS SUR UN SOLUTÉ Un autre aspect des excitations d'états de basse énergie est le rôle spécial que des traces de certains solutés peuvent ainsi être amenées à jouer (12, 19, 20, 4). La figure 2 est basée sur des considérations développées longuement (15) Magee (J. L.), Kamen (M. D.) et Platzman (R. L.), Basic Mechamisms in Radio biology. II. Physical and Chemical Aspects. Nat. Acad. Sci., N. R. C. publ. 305, Washington, D. C, 1953. Gilmore, Gibson et Mc dure ( 16 ) ont noté que les rendements quantiques de fluorescence et de phosphorescence de certaines substances organiques en solution solide dans des verres à basse température s'interprètent bien par une forte probabilité de conversion interne d'un singulet excité vers l'état triplet le plus bas. (16) Gilmore (E. H.), Gibson (G. E.) et Mc Clure (D. S.), J. Chem. Phys., 20, 829, 1952. (**) En considérant l'effet cage de Franck-Rabinowitch ( 17 ) en relation avec la radiolyse de grosses molécules organiques, on est conduit à la conclusion qu'une caractère tique importante de tels systèmes liquides réside en une contribution accrue des états excités inférieurs relativement aux états d'énergie plus élevés. Ceci est vrai non seulement parce que ces derniers sont rendus inefficaces mais parce que, pour un nombre appréciable d'entre eux, des processus de dégradation de l'énergie conduisent à un état excité infé(*) rieur ( 18 ). (17) (18) (19) (20) Franck (J.) et Rabinowitch (E.), Trans. Far. Soc, 30, 120, 1934. Burton (M.), J. Phys. Colloid Chem., 52, 810, 1948. Weiss (J.), Nature, 174, 78, 1954. Platzman (R. L.), Rad. Res., 2, 1, 1955. RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES Il) Burhop (21). par Massey et sente des variation la repré- efficaces impact électronique, de d'excitation, par d'un transitions Elle sections singulet état inférieur un état plus élevé qui peut être tri- vers plet (énergie E'")ou singulet (énergie E'). La transition singulet-triplet est interdite dans un processus optique mais est permise pour une excitation par des électrons def aible éner- Energie gie (voir la forme de la courbe en trait plein — Diagramme schématique Fig. 2. des relations entre sections efficaces Q et énergie pour l'excitation d'états triplet et singulet par chocs électroniques. aux basses énergies), où la relation entre les spins des électrons incidents et expulsés qui entrent en interaction avec une paire d'électrons dans la molécule peut s'écrire * ' t I 1 1* singulet + t triplet + i : : Singulet Quand l'état triplet possède une forte composante singulet (comme pour Hg 63 P!), la section efficace pour une excitation « triplet » par un impact électronique est plutôt représentée par la courbe en pointillé; c'est-à-dire que, même pour une substance pure, des électrons d'énergie à E' peuvent supérieure contribuer pour une faible part à l'excitation du niveau triplet (cf. paragraphe 1 b). Dans le domaine d'énergie compris entre E'" et E', seule l'excitation avoir lieu. Il la différence du triplet peut que est intéressant de noter d'énergie e min — E'" est d'en- „,,,,, viron 1 eV. Le cas d'un liquide à 2 composants où les potentiels d'excitation du soluté sont situés plus bas que ceux du solvant présente un intérêt particulier (v. figure F , ;nergie Fig. 3. — Relations entre sections - effi- caces Q d' excitation par chocs électroniques pour un solvant 1 et un 3). soluté 2. En dessous de l'énergie E|, les états singulets du solvant ne peuvent pas être excités. Platzman et Weiss ont porté une attention particulière à la situation qui se présente à un électron dont l'énergie e est comprise dans le domaine* EJ(E'< e < E'). La probabilité d'exci- E^, tation de l'état E^ par un tel électron est donnée par Pi L N : N Q'(z)n(e)de N Q';'(£)n(£) + N Q:( £ )n(e) +<D(N ,N 2 2 Q:'(e)n( £ ) -f 1 2 1 {1,1) 2, e) Massey (H. S. W.) et Burhop (E. H. S.), Electronic and Ionic Impact Phenomena, Oxford Press, 1952, en particulier chapitres III et IV. (*) Platzman, s'attachant à l'énergie requise pour exciter le composant principal delà (21) THÉORIE Q'>( e )> Qî( £ )> Qi"(e) represent on I respectivement i sections effieaces d'excitation de L'étal pour composant 2 triplet, |m>ui Le slngulet, de L'étal l etc. les une énergie c de l'électron incident;n(c) es1 Le nombre d'électrons dont l'éner comprise entre e et e -f dz, pour une distribution d'énergie station gie est naire des électrons; ^(Nj, N.2 est s) , probabilité de diffusion élastique et N dans un mélange contenant « une fonction compliquée qui décril La d'un électron d'énergie e semi-élastique • molécules de solvant x molécules N, et de La diffusion « semi-élastique » comprend des processus d'excitation purement vlbrationnelle, d'excitation de rotation, de même que La polarisoluté. sation. Dans des circonstances normales les deux premiers termes du dénominateur sont tellement inférieurs au troisième, qu'on peut porter l'attention presque exclusivement sur l'excitation du niveau singulet, ainsi que l'a fait Platzman (20). Pour un calcul rigoureux, il faut naturellement avoir des renseignements sur la probabilité avec laquelle un électron pénètre dans la région E^ < e < E' Platzman (20) a donné une fonction qui s'applique à He, Ne et peut-être à Ar gazeux. Mais on ne conen fonction de e (c'est-à-dire sur la fonction n(e)). naît pas cette fonction pour des liquides moléculaires. Cependant, que si il est clair un électron d'énergie initiale E[ -f- e perd l'énergie E[ par excitation d'une molécule de solvant et pénètre dans le domaine E', < < E', e il aura une forte probabilité d'exciter l'état singulet d'une molécule de soluté. Ainsi, comme Platzman (20) et Weiss (19) l'ont tous les deux souligné, la probabilité d'une excitation singulet-singulet pour une catégorie particulière de soluté (c'est-à-dire qui possède des niveaux d'excitation bas) n'est aucunement proportionnelle à sa concentration*. Cette conception est naturellement basée sur la supposition préalable que le soluté ajouté peut faible énergie. Selon la conception de « voir » l'électron de Samuel et Magee (22), l'électron con- sidéré subit environ 1 000 collisions dans le voisinage immédiat de l'ion-parent avant d'être ralenti jusqu'à la température ambiante et de nouveau capté. Ainsi, d'après ce point de vue, si la fraction molaire d'un composant est infé- rieure à 10 3 , il semble improbable qu'il puisse être affecté par les électrons de « sous-excitation » à moins que la section efficace du processus d'excitation Cependant, sous cette réserve, il apparaît en fait qu'un soluté soit très élevée. présent en concentration relativement faible peut accuser une participation à la radiochimie d'un système à 2 composants presque équivalente à celle du composant principal. Quand le composant principal est lui-même intrinsèquement stable, l'effet peut être augmenté par un processus de transfert d'excitation tel que : Y +2 — < 1 + 2' + énergie cinétique solution, appelle électrons de sous-excitation les électrons dont l'énergie (1) est inférieure à E', et il les représente par le symbole sse. Weiss préfère la terminologie plus générale d'élec- trons de « faible énergie ». Dans ce chapitre, les électrons sont désignés de façon spécifique E^ < s < K[. en fonction de leur énergie; par exemple dans le cas précédent : (*) On considère comme négligeable le 4 e terme du dénominateur chaque fois qu'une excitation de résonance peut avoir lieu. Samuel (A. H.) et Magee (J. L.), ./. Chem. Phys., 21, 1080, 1953. (22) liADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 12 (cf. paragraphe 3#), si bien que le soluté peut être l'espèce principale ou même la seule espèce qui soit excitée à un niveau chimiquement efficace. Inversement, soluté peut être stable et le solvant réactif. Dans ce cas, une réaction telle que 1 aboutit à une protection. Ce processus peut être important même quand le soluté est présent en concentration relativement faible. le Quand un électron quitte le domaine des énergies supérieures à E' avec une 2 que E^ > > El, les états singulets ne peuvent plus être énergie s excités. Les probabilités d'excitation des niveaux triplets E™ et telle e sont EJ' données par des expressions similaires à (1, 1). Si les états excités du solvant ne conduisent pas à une décomposition, un processus de transfert d'énergie peut ainsi se produire avec une certaine probabilité 1"' +2 -> 1 : + 2'" + énergie cinétique avec une décomposition ultérieure du soluté. (2) Un tel processus de désensibi- semble effectivement avoir été observé dans le mélange à 2 composants propionaldehyde-benzène (cf. paragraphe 8 a). Le phénomène de lumilisation nescence induite semble également mettre en jeu des processus de transfert d'excitation (cf. paragraphe 3h). le. _ FIXATION D'ÉLECTRONS ET PROCESSUS DE NEUTRALISATION* Dans un liquide, quand un électron a été ralenti jusqu'à posséder une vitesse am- d'environ 4/cT (c'est-à-dire 4 fois l'énergie thermique à la température biante), il peut participer à un processus de capture dissociative ou bien être capté par n'importe quelle molécule pourvu que le seuil de capture soit assez bas; il peut par exemple être fixé sur une molécule pour donner un ion négatif ou sur un ion positif pour donner une molécule neutre. Ces processus entrent en compétition; si l'électron se trouve dans le voisinage immédiat d'un ion positif, le processus de neutralisation est plus probable que le processus de formation d'un ion négatif. Or, la distance qui sépare un électron de l'ion positif le plus proche peut être faible, s'il est impossible à l'électron de s'éloigner beaucoup de la molécule parente après le processus d'ionisation. On peut concevoir aussi qu'un électron thermique puisse être capté en polarisant le liquide autour de lui, sans s'associer de façon spécifique à une molécule parti- culière**. La durée du processus de ralentissement, la trajectoire, la distance parcourue et le sort de l'électron sont autant de points qui ont suscité l'intérêt des radiochimistes préoccupés par les mécanismes détaillés des réactions (25, 22). Pour élucider le comportement et le sort des électrons dans des liquides organiques, on a eu recours à l'addition d'une substance susceptible de fournir des ions négatifs (*) par capture dissociative ou par capture simple. Pour une discussion plus détaillée de ces processus voir Magee et Burton ( 23 Magee (J. L.) et Burton (M.), J. Am. Chem. Soc, 72, 1965, 1950. (24) Magee (J. L.) et Burton (M.), J. Am. Chem. Soc, 73, 523, 1951. (23) (**) Cf. la « couleur bleue (25) » de l'électron dans l'ammoniac liquide. Burton (M.), Magee (J. L.) et Samuel (A. H.), J. Chem. Phys., 20, 760, 1952. - 24 ). THÉORIE id La façon dont Burton, Magee et Samuel (25) em Isagenl le comportement de l'électron dans un processus d'ionisation est basée sur L'estimation (22) que L'électron est ralenti jusqu'à une vitesse thermique en un temps court par rapport à 10 w see. D'après ce point de vue, L'attraction entre L'ion paient et l'électron est prépondérante. Aussi, sauf en présence de puissants Inter Le processus de neutralisation de l'ion parent par cepteurs d'électrons, c'est l'électron émis qui est considéré comme le processus quasi immanquable. en résulte un état fortement excité et les 11 réactions ultérieures sont celles de eel état excité. Les processus qui se déroulent suite des réactions à partir de l'ionisation soul résumés par La : A A+ + e mm_> A* A+ + e (1) A* (2) produits <:>) Le point de vue de Magee et Samuel (22) selon lequel l'étape (2) suit l'étape (1) après environ 10 3 collisions de l'électron est étayé par des expériences de Wil- liams et Hamill (26), où des intercepteurs d'électrons tels que halogènes, halogénures d'alcoyles et anhydride sulfureux ont été introduits dans des solvants organiques tels que cyclohexane et benzène. Leurs résultats s'accordent avec le point de vue que l'électron n'est capté avec une forte probabilité qu'après 10 3 collisions environ. Ces auteurs citent les résultats de Minder et Hey- drich (27) et de Schuler qui peuvent être interprétés d'une manière analogue. Quand on remarque que le seul processus physique primaire autre que la réaction 1 consiste en une excitation (cf. paragraphe 1 b) vers un état de faible énergie : A -mk^ A* il s'en suit, comme l'ont souligné Burton, (4) Samuel et Magee, que, dans des liquides organiques purs, les processus chimiques primaires essentiels font intervenir presque exclusivement des molécules excitées (c'est-à-dire non ionisées). Massey a résumé les différents processus qui peuvent conduire à la formation d'ions négatifs (28). Celui qui est le plus susceptible d'avoir des consé- quences chimiques immédiates est le processus de capture dissociative RX + e —> R + X- où l'énergie de dissociation D R_X de la liaison affinité électronique : (5) R — X est inférieure à E x , de l'ion négatif. (26) Williams (R. R.) et Hamill (W. H.), Rad. Res., 1, 158, 1954. (27) Minder (W.) et Heydrich (H.), Disc. Far. Soc, 12, 305, 1952. probable dans les gaz, ainsi qu'on peut en juger par la complexité des spectres de masse. Dans le cas des liquides, les indications dont on dispose sont peu nombreuses. Cependant, il semble certain, d'après les faibles valeurs de G trouvées pour la décomposition du benzène, que les ions initialement formés dans les liquides ne se décomposent pas nécessairement avec une probabilité appréciable. (28) Massey (H. S. W.), Disc. Far. Soc, 12, 24, 1952. (*) L'instabilité des ions positifs est RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 14 Il lieu est peu probable que la formation d'un ion négatif sans dissociation donne à des réactions chimiques. Tout processus B +e H (6) qui produit un ion négatif sans décomposition doit finalement conduire à une neutralisation. A moins que l'ion positif soit lui-même instable*, le processus met en jeu A+ et B~. Des calculs effectués par Magee (29) indiquent qu'on ne doit pas s'attendre à des processus métathétiques du type : A+ + B G + D. (7) Ce qui se produit c'est la neutralisation, alors que les ions sont encore à une assez grande distance l'un de l'autre et le véritable processus de neutrali- sation est la conversion interne A+ +-B —> A, +B (8) fc où les indices y et k représentent les états excités formés. Si pour les réactions A, (9) (10) nous écrivons — AE = E,(A) 9 et AE 10 = E^B), il s'en suit que pour les pro- cessus de neutralisation qui peuvent avoir lieu, l'état f(A*B") A%B" A,- est moins égale à E (B). Les courbes fc A+, B- et A 1 ./ àA + au quantité d'énergie potentielle des états eVr, k £"(A if B k ) _ inférieur d'une intersection 3 et B (pour À. et leur laquelle une conversion interne telle que (8) peut se produire) Aj*B k sont représentées, d'après Magee, sur la figure 4. Dans ')k "1 le 'AB Fig. 4. cas de molécules polyato- miques (soit A, soit B, soit les deux) il existe un certain ! — Courbes d'énergie potentielle dans nombre de points les processus section de neutralisation ionique. qui d'inter- correspondent aux différents états de vibration-rotation des produits. La neutralisation peut se produire quand, d'un point de vue chimique, les molécules sont encore loin l'une de l'autre, par exemple 15  (29). La réaction est alors représentée par l'équation (8). L'état d'énergie le plus élevé auquel on est conduit pour A, est celui pour lequel B k Gomme A est inférieur à A + (cf. réaction 3) d'une quantité au moins égale à E (B), la probabilité de sa décompo- représente la molécule non excitée. t fc sition ultérieure (29) peut se trouver diminuée. Ainsi, Magee fj. L.), Disc. Far. Soc., 12, 33, 1952. la neutralisation des ions THÉORIE 15 non seulement s'effectue sans naît ion métathétlque, mais peut en fait résulter en une protection de L'espèce chimique qui avait donné l'un par l'autre, naissance à l'ion positif. Id. — DISTRIBUTION DE L'ÉNERGIE DISSIPÉE DANS DES MÉLANGES Quelle que soit la nature du rayonnement primaire particule chargée, la première entité sur laquelle Le : photon, neutron ou radiochimiste doit porter son attention est une particule chargée; par exemple, un électron d'énergie élevée (électron de recul ou photoélectron) clans Le cas de rayonnement X ou y; l'électron primaire lui-même dans le cas de rayons [i\ une particule un deuton, etc. De telles particules chargées interagissent avec oc, atm< Les sphères électroniques des systèmes moléculaires qu'elles traversent et en pre- mière approximation, la probabilité de « voir » un atome particulier, une molécule, une substance, est proportionnelle au nombre d'électrons qu'il ou qu'elle renferme. Ainsi dans un mélange de n composants, la fraction de l'énergie dissipée dans un composant particulier 1, est déterminée par sa fraction élec- tronique définie par : Nn 1 1 (1,2) n 2 i N«n, =1 où N x N sont les nombres de molécules des composants 1 et i, respectivement, n l9 n, sont les nombres d'électrons par molécule des composants 1 et i. Cette approximation semble convenir pour des mélanges d'hydrocarbures (cf. paragraphe 3 g). Cependant, pour des composés contenant des atomes lourds où , les t électrons intérieurs sont liés plus fortement, il semble difficile de con- server l'hypothèse simple que la probabilité de dissipation d'énergie dans un composant dépend de sa fraction électronique totale. 2. — PROCESSUS CHIMIQUES Deux conclusions d'un grand intérêt se dégagent du paragraphe 1. L'énergie dissipée par l'interaction d'une particule chargée avec la matière est en général notablement supérieure à celle qui est nécessaire pour produire un effet chimique. La probabilité pour que l'énergie se dissipe en un endroit particulier de la molécule est proportionnelle en première approximation à sa fraction électronique. Il s'en suit que, dans la mesure où l'on peut négliger certaines caractéristiques chimiques spécifiques, le principe statistique suivant s'applique (ou principe de distribution au hasard) : la quantité et la nature des produits résultant de la radiolyse d'un composé sont simplement liés à la quantité et RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 16 En fait, ce prin- à la nature des groupements parents dans la molécule (30). cipe s'applique de façon très grossière aux hydrocarbures linéaires et aux acides gras inférieurs. Pour les acides gras supérieurs, il est impossible à appliquer. Et si la radiochimie des liquides organiques offre tellement de problèmes intéressants au théoricien, c'est précisément parce que le principe énoncé ne peut s'appliquer que dans un domaine aussi restreint et surtout parce que les produits de la radiolyse ont tendance à être beaucoup plus spécifiques que ce à quoi on pourrait s'attendre, étant donné que l'énergie dissipée présente ini- tialement une distribution spatiale au hasard. Dans une large mesure, mais pas totalement loin de là, les produits de la radiolyse des liquides ressemblent à ceux de la photolyse. On peut suggérer diverses explications, mais comme elles sont toutes essentiellement spéculatives, nous les présenterons sans les développer. 1° Seule une fraction relativement faible des ions fortement excités formés initialement se décomposent sans neutralisation préalable en entités plus petites (31). Ce résultat pourrait être dû pour une large part aux très rapides processus de neutralisation des ions discutés au paragraphe le. un rôle particulièrement important chaque fois que l'énergie disponible pour une décomposition est à peine supérieure au niveau de dissociation de l'état considéré. Des arguments ont été avancés, (23) basés sur une étude théorique du sort de H 3 excité formé par la neutralilisation de H/, comme quoi la conséquence la plus probable de la neutralisation par un électron d'une grosse molécule-ion est sa rupture en deux radicaux dont l'un est excité. Si on peut montrer que ce sont les états les plus 2° Les effets cage (17) jouent excités qui se forment avec la plus grande probabilité, il s'en suivrait qu'une rupture produite à partir de ces états fortement excités aurait tendance à fournir des produits de dissociation ayant une énergie cinétique minimum. Dans de telles circonstances, l'effet-cage de Franck-Rabinowitch serait particulièrement efficace pour conduire à une recombinaison de radicaux sans effet chimique observable. 3° La probabilité accrue d'un effet-cage pour des états fortement excités a pour résultat qu'un mécanisme est ainsi fourni qui permet de passer effec- tivement, par désactivation par collision, d'un état d'énergie élevée à un état inférieur par le seul intermédiaire de processus de conversion interne qui, en phase gazeuse, pourraient conduire à une décomposition. La combinaison de tels effets et d'autres processus de conversion interne serait de ramener un grand nombre de molécules fortement excitées à un niveau énergétique inférieur, caractéristique d'une excitation optique. Ainsi ces réactions chimiques ultérieures ont tendance à ressembler aux réactions photochimiques. Si on suit une telle idée, on peut s'attendre à ce que tout processus ou tout mécanisme dont l'existence a été bien établie en photochimie, ait son analogue en chimie des radiations. Avec une telle façon de voir, la radiochimie des liquides est une extension de la photochimie où l'on dispose de davantage d'énergie, où les impuretés peuvent jouer un rôle particulier, parfois prépon- (30) Burton (M.), J. Phys. Colloid Chem., 51, 7b6, 1947. (31) Burton (M.), Research Council Israel, L. Farkas Memorial Volume, 205, 1952. THÉORIE 17 déran t et où (dans certains cas) on doit considérer Les propriétés spéciales où n'importe quelle molécule peul être excitée des d'états fortement excités, hydrocarbures par exemple, ne peuvent être photolyses directement que dans l'ultraviolet de Schumann), OÙ les effets des états triplets peuvent être importants et où, d'un point de vue plus pratique, un grand même disposées en couches épaisses peuvent Par opposition à la commodité de ce être nombre de molécules affectées dernier facteur, La simultanément. photochimie des substances fortement absorbantes (donc fortement affectées) se réduit à la couche superficielle de la substance irradiée. En chimie des radiations, on observe ces inconvénients seulement quand des liquides sont irradiés par des particules a, des rayons de très faible énergie, ou des rayons X mous. Ci HAISSINSKY. CHAPITRE II OBSERVATIONS ET INTERPRETATIONS 3. HYDROCARBURES Bien que les hydrocarbures constituent la classe la plus simple des compocomprise ni complètement étu- sés organiques, leur radiochimie n'est ni bien diée. Ils présentent un intérêt particulier cependant car, contrairement aux autres substances organiques, leur radio- chimie lysée été plus a abondamment ana- que leur photochimie. Schoepfle et Fellows (32) ont effec- CK tué une étude systématique des effets produits par des électrons de 170 kéV. Leurs résultats sont résumés sur la figure 5 et le tableau II. La figure 5 montre — C-H C-CH 3 Fig. 5. — Rendement de produits en fonction de la longueur de chaîne des hydrocarbures selon les données de Schoepfle et que le rapport des produits H 2 /CH 4 est une fonction presque linéaire du rapport H aux liaisons G CH3 des liaisons C dans la molécule-mère, du moins quand Fellows (30). Les points A et B se rapportent aux isomères en G 8 . il s'agit — d'hydrocarbures linéaires. L'exis- tence d'un effet chimique spécifique se manifeste par l'obtention d'une courbe au lieu d'une droite, par le fait que rapport H /GH rapport G 2 4 est très — H/C — GH 3 et différent par le le du fait que les points correspondant aux octanes non linéaires se placent nettement en dehors de la courbe. Schoepfle et Fellows ont aussi trouvé que la radiosensibilité d'hydrocarbures aromatiques irradiés par des électrons de 170 kéV, évaluée par la production gazeuse totale, est considérablement inférieure à celle des hydrocarbures aliphatiques, tandis que les hydrocarbures non saturés présentent une fragilité intermédiaire. De plus, leurs résultats ont montré qu'un mélange de cyclohexane et de benzène se comportait plus comme le benzène quant à sa radiorésistance que comme la moyenne arithmétique des deux composants. (32) Schoepfle (C. S.) et Fellows (C. H.), Ind. Eng. Chem. 23, 1396, 1931. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 09 19 O O ' 2 2 «" X M /. S ?\ - jg M en ™ M ri >~ iilll! l«-^ M M .-- — ~ (M M M n n M M ro _ io pp •** n* — — ^ _ ï* w "3 g 2 "g g — ri o <A t; io *- — X £ -â ro — o" j-j. CM n ri Z zr o q o Jsjïa t oj-o ce— S o ©^ o" o" © aO gs 5 .S 5 g oj M — J o C5 eu x . ce ô « ft® * .g fl •-; o .2 in T-t S o £ w « 2 2h^"S ce o -^ 5 K eu £ — *. —h r_ s ce M £ P, o - - ' ' -, </> « . c^ cd cd CO O fj vi h o ft X -eu '<" ^ g "O "S Ol «j eu S g « 3 « § 2 •c2 u S eu ,, .2 » s 3 CN *— -H co «* C. CN C' o Ci o O ©^ O © O o O cl —3» S3 o u _ S?|ï!ii g g G ce cm cm t> l> o O S CO l> l> c o o © rH — M o O ce X c o O o" o o o o cs «eu -C -O l-H ri S. 2 Z^V C5 CN CD o o o o o" — ^ g J2 «« ,2 ts ^ « es S —2 J^ceâ^& |l S o ^ *Z o ^ «« . fH 4h eu eu aS * gu s « tic 'éT ce &;> eS X l> CN CO o V 05 Tf CN tC ^f Tf* rc ro CO CN Cl 1-1 OS iO cô n ' CM tH rH w ro X F- •r-t fH T-l tH <* CN o O O © © O o" ©^ •o ri v> eu +j % G woo „A& m S i 2S S 1 -S-Ss t* g s w w SX^i tH ce ^ m eu «^«cu o ^S35s 1 N â A n CO ro "«* CC T_l CO Tf< iO "* CM O ©~ o CT> CM rH CO CN O o" o" eu ."S eu a «*-> ce ^ > fl° «> T3 euC Co H g ^ <u £5 ^^ eS -3 »4i «o eu £ g p, +j « â M fe "S -2 « -2 c ^ 2 -S .2 g o eu E -g -m o o T3 >-< eu ^ ce ce o " t £ « 2 S "3 | ft S ^ £2 '2ft s o M O H ft -S3 •eu 'ce' «^ eu «h | , (3 « « « ms 5- fi£s1§ ce CU •o ^ C y. < ce y. eu eu eu ft ce 'A >> 0) «a; —cS X E eu eu CU S Q - c c c «* O X o O o Tu Tl M CO CN c o Ë -o CU CO ri V X CD c .eu N C 'S o co A .eu a N »03 U O S m eu N c o PQ N eu eu co C S3 .eu •J«Ss°.£ N O c -C! .eu "S PQ *t« eu O H w Oh eu eu o ^ r? ce s i >> ft O 1 ^ ce a 3 •S | w | <£ >>w cl-2 1 _ , RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 20 3 — RENDEMENTS EN PRODUITS BRUTS . Les résultats quantitatifs concernant les rendements en produits gazeux formes par la radiolyse de divers hydrocarbures sont résumés dans le tableau II Ils confirment en gros les résultats antérieurs de Schoepfle et Fellows. Les hydrocarbures aliphatiques sont en général sensibles aux rayonnements* — y compris ceux qui possèdent des — sont généralement résistants. tandis que les composés aromatiques groupements aliphatiques latéraux La conception classique de la radiochimie des hydrocarbures repose sur que la décomposition primaire consiste en une rupture en radicaux que les expériences utilisant des intercepteurs (cf. paragraphe 3 é) étayent le point de vue que les radicaux libres jouent un grand rôle. Cependant, les conclusions portées sur le mécanisme des réactions peuvent être basées aussi sur les rendements observés. Dewhurst (44) par exemple, suggère que la simplicité relative des produits liquides dans la radiolyse du cyclohexane (voir tableau II) indique une rupture préférentielle des liaisons GH, tandis que le cycle subsisterait relativement intact. D'autres travaux, sur des mélanges par exemple (cf. paragraphe 3 g) attestent une décomposition appréciable où, dans l'acte primaire, les molécules obtenues seraient l'idée libres. Il est certain formées par réorganisation. La faible production gazeuse totale à partir du cyclohexène (cf. tableau II) est sans aucun doute caractéristique de réactions entre les produits intermé- Tableau III. — Production de polymères, dans des hydrocarbures de grande énergie (a) irradiés par des électrons : Nombre de molécules converties pour 100 eV d'énergie absorbée soit GP COMPOSÉ Cyclohexane Cyclohexène 1,66 12,4 Méthylcyclohexaiie 1,2 n-Heptane Benzène Toluène 1,7 (a) électrons 0,75 1,28,0,92 : Gp RÉFÉRENCE 35 35 34 34 45 40, 35 de 1,5 à 2 MeV. (*) Les données peu nombreuses qu'on possède sur l'heptane normal et le méthylcyclohexane comportent probablement une erreur par défaut. (33) Krenz (F. H.), Nature, 176, 1113, 1955. (34) Burton (M.), ./. Phys. Colloid Chem., 51, 611, 1947. Manion (J. P.) et Burton (M.), J. Phys. Chem. 56, 560, 1952. Burton (M.) et Patrick (W. N.), J. Phys. Chem. 58, 421, 1954. (37) Gordon (S.) et Burton (M.), Disc. Far. Soc, 12, 88, 1952. (38) Schuler (R. H.), J. Phys. Chem., 60, 381, 1956. (39) Patrick (W. N.) et Burton (M.), J. Phys. Chem., 58, 424, 1954. (40) Hentz (R. R.) et Burton (M.), J. Am. Chem. Soc., 73, 532, 1951. (41) Sworski (T. J.), Hentz (R. R.) et Burton (M.), J. Ain. Chem. Soc, 73, 1998, 1951. (42) Chang (J. Y.), résultats non publiés. (43) Schuler (R. H.) et Allen (A. O.), ./. Am. Chem. Soc, 77., 507, 1955. (44) Dewhurst (H. A.), J. Chem. Phys., 24, 1254, 1950. (35) (36) OBSERV iTIONS ET INTERPRÉTATIONS Tmu.i.m i<», I il) 21 l\. Comparaison entre les effets produits duns diners hydrocarbures liquides pur des électrons de grande énergie (a) et pur irradiation dans le domaine optique des effets sont chiffrés en pourcentages, sauf indication contraire). IKK \1>I \ 1 ln\ 1 m; III • COMPOS] CH, H, Cyclohexane Cyclohexène Benzène Benzène, d u Toluène Ethylbenzène l-Propylbenzène t-Butylbenzène 95 88,3 62 50(e) Mesitylène 92 91,5 si 67 58 M. 1 (b) i I RON R] l l 1,1 3.") 10,3 3.-, 5,4 38 35 50 (1) 37, 39 3,2 40, 35 2,0 3,7 4,7 0,8 29 37 6,9 CH, H, RENCE 1,0 1,4 14,2 [RRADIATION 93 H) 94 41 41 96 96 89 40 \ C,l [y 10«y ki'.i .1». (c) RBN Cl (i 8 1,1 40 40 4,1 2,6 (d) 3,4 3,1 2,6 2,4 6,8 2 ;»:i7 \ l,0(d) 1,6 (d) 4,0 3,4 2,4 1,2 3,8 i 41 41 40 — 1,."> à 1,8 MéV. ()>) probablement des liydrocarbures en C 2 voir aussi le tableau II. 120° C. (d) Dans ces cas pary représente le rendement quantique d'un gaz volatil à culiers C^H,, est de l'éthane. (e) D 2 (f) C 2 D 2 (a) (c) — . — — ; — . diaires radicalaires et les doubles liaisons. vue est présentée dans le tableau La confirmation d'un tel point de montre que dans le cyclohexène un nombre exceptionnellement élevé de molécules sont converties en polyIII qui mère, sûrement par la suite de réactions : — (1) R(C 6 H 10 )7t^ï (2) R(C 6 H 10 ) n R' (3) R(G 6 H 10 ) R + C H 10 6 Propagation R(C 6 H 10 )— + C 6 H 10 - Terminaison de la chaîne R(G 6 H 10 )7 + R' - D'autres aspects de la production de polymères indiquée dans le tableau VIII seront discutés au paragraphe 3 c. Le tableau IV résume certains autres résultats relatifs à la reticulation de divers hydrocarbures non saturés. Tout comme pour le cyclohexène, les rendements sont assez élevés. Un rapprochement intéressant a été effectué dans les tableaux IV et V entre les effets radiochimiques et photochimiques. Ni le cyclohexane, ni le cyclohexène n'absorbent dans la région 2 537 Â; le benzène absorbe mais n'est pas affecté chimiquement. En ce qui concerne les produits formés, le toluène Tableau V. — Composition des produits formés par ta photolyse de quelques substances aromatiques à l'état gazeux (40, 41). (en pour cent). H 2 Toluène Ethylbenzène i-Propylbenzène t-Butvlbenzène 86 14 17 12 Mesitylène 84 (a) CH 4 10,8 50 27 32 8,7 C XH4 10 4 y (a) 3,0 0,6 1,4 36 56 56 7,0 1,7 Les valeurs données sont des valeurs relatives, approximatives, probablement inférieures aux valeurs réelles. RADIOL Y SE DE LIQUIDES ORGANIQUES 22 et le mésitylène liquides sont affectés de la même manière par des électrons de grande énergie et la lumière de 2 537 À. L'éthylbenzène, l'isopropylbenzène et le butylbenzène tertiaire liquide produisent proportionnellement moins d'hydrogène par irradiation avec des électrons d'énergie élevée qu'avec la A cet égard, ils se comportent plutôt comme les composés gazeux. raie 2 537 À. On peut interpréter ces résultats en supposant que l'énergie absorbée dans le noyau benzénique a une plus grande probabilité de conduire à la rupture d'une par rapport au noyau, plutôt que de liaisons a. Dans l'éthylbenzène, liaison (3 l'isopropylbenzène et le butylbenzène tertiaire, c'est la dissociation primaire GH3 et un autre radical, qui a lieu de préférence (cf. la en deux radicaux photolyse des substances gazeuses transcrite dans le tableau Y). Cependant, : dans les liquides, l'effet cage de Franck et Rabinowitch (17) tend à diminuer chances d'évasion des radicaux libres volumineux issus de la photolyse. La production d'hydrogène est relativement favorisée par suite de la relati- les vement forte probabilité de diffusion des atomes d'hydrogène et des réactions ultérieures qui conduisent à la formation d'hydrogène moléculaire (cf. réfé- rence 7, p. 357). Si les énergies d'excitation plus élevées atteintes en chimie des radiations augmentent la probabilité pour que les couples de radicaux libres formés dans le processus initial de rupture possèdent un grand excès d'énergie, la probabilité pour que ces radicaux puissent s'échapper de la cage est* corrélativement augmentée. Ainsi, dans les cas où les atomes H sont pro- du processus primaire (toluène, mésitylène) on observe la formation de produits très semblables en radiochimie et en photochimie. Quand ce sont surtout les radicaux méthyle qui sont produits, les duits préférentiellement au cours effets GH 4, cage sur CH 3, qui limitent sa diffusion et la formation ultérieure de sont moins limitatifs dans les radiolyses que dans les photolyses. Ni la radiolyse ni la photolyse des composés aromatiques portant des groupements alcoyles ne conduit à des rendements très élevés. Cependant, les tableaux II, IV et V montrent que, rapportée à l'énergie absorbée, la radiolyse est approximativement 50 fois plus efficace que la photolyse*. Ce résultat traduit peut-être, dans une certaine mesure l'effet d'une absorption initiale de l'énergie dans la chaîne latérale. Pour des détails complémentaires d'interprétation, le lecteur est prié de se référer aux articles originaux. 3 b. — INFLUENCE DE LA VITESSE DE LA PARTICULE INCIDENTE Les tableaux VI et VII résument les effets comparés obtenus par irradiation à la pile et par bombardement avec des électrons de grande énergie. Le rayon- nement de la pile comporte à la fois du rayonnement y (de 1 MeV environ) (*) Dans le paragraphe 2, il a été indiqué pourquoi les résultats en radiochimie et en photochimie sont aussi semblables. Ici, nous nous préoccupons davantage d'expliquer les différences observées. (45) Patrick (W. N.) et Burton (M.), J. Am. Chcm. Soc, 76, 2626, 1954. Ce résultat est en contradiction avec les situations habituelles, discutées au paragraphe 2, où la photochimie et la radiolyse conduisent en général à des effets similaires. (*) OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS et des neutrons très énergiques, qui, par transfert de 23 momenl cinétique, pro- duisent des effets qui pourraient être associés à un faisceau de proions 0,5 à l <ic M eV, c'est-à-dire à des particules beaucoup plus lentes que des électrons Tableau VI. Rendements, en %, obtenus dans l'irradiation de substances aromatique Ki). liquides par le rayonnement global de la pile ( Cil, C, G f (a) 87,6 3,1 S 'A, 2 8,0 18,5 0,0 (b) 8,2 77,.") 72,1 20,0 0,18 0,27 0,27 0,22 IL COMPOSÉ Toluène Bthylbenzène l-Propylbenzène t-Butylbenzène 1,0 8,3 (c) — 120° pour 100 èV. (b) Le gaz en C 2 comprend 58 p 100 (a) Rendement en gaz volatils à (c) Le gaz en C a comprend 79 p. 100 de C 2 S et 21 p. 100 de C 2 H 2 de C,H 4 42 p. 100 de C,H,. — , Tableau VII. — H H . CH et Rapport des rendements en 2 X pour des irradiations par des électrons de grande énergie et par le rayonnement global de la pile (41,46). IRRADIATION A LA PILE IRRADIATION PAR ÉLECTRONS COMPOSÉ Toluène Ethylbenzène i-Propylbenzène t-Butylbenzène (P) (e) 25,9 16,4 5,9 2,3 9,7 4,2 3,5 pie 1,58 1,64 1,83 2,09 1,6 de même énergie. Des particules lentes forment dans un milieu liquide une colonne d'ionisation et d'excitation plus dense et aussi conduisent dans l'acte ions primaire à un rapport quelque peu différent. Tandis que molécules excitées l'influence sur les valeurs de les rapports des rendements affecte les réactions G n'est pas très accusée, H /CH 2 4, chimiques ultérieures 3 c. il est manifeste, d'après que la vitesse de la particule incidente (46). PRODUCTION DE POLYMÈRES Les résultats relatifs à ce que nous nommerons « production de polymères » dans la radiolyse de divers hydrocarbures sont résumés dans le tableau III. Le terme « polymère » couvre ici indifféremment tous les produits non volatils de la radiolyse et possède évidemment une signification différente pour les composés aliphatiques et les composés aromatiques. Les résultats obtenus pour le cyclohexane et le méthyleyelohexane indiquent seulement que certains des radicaux les plus volumineux formés initialement rendements d'hydrogène, tab. II) se combinent l'un à l'autre pour donner des produits plus lourds non volatils. Dans le cas du cyclohexène, (cf. les (46) Sworski (T. J.) et Burtox (M.), J. Am. Chem. Soc.. 73, 3790, 1951 RAD10LYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 24 une réaction de polymérisation initiée par radicaux libres intervient sûrement (cf. paragraphe 3 a). Le polymère formé au cours de la radiolyse du benzène présente un rapport atomes H , ., que ._ nA et jamais moindre - qui n est en aucun cas supérieur a 1,04 1,0 atomes G (45), les résultats ne permettant pas d'établir si le rapport est égal à l'unité ou supérieur à 1. Le nombre de molécules converties en polymère pour 100 eV absorbés (soit G p ) est petit mais néanmoins 20 fois plus grand que G(H 2 ). Le mécanisme envisagé doit rendre compte du fait que G„ paraît indépendant de la dose et du débit, tandis que la masse moléculaire moyenne augmente de façon non linéaire avec la dose. Ceci implique qu'une fraction déterminée des molécules excitées du benzène, et seulement des molécules excitées, interviennent dans la formation du polymère, quelles que soient les conditions expérimentales, tandis que les dimensions du polymère dépendent d'autres facteurs (par exemple la présence de polymère formé antérieurement). Des résultats récents, obtenus par Gordon et Van Dyken (47), indiquent également que le phénylcyclohexadiène et le phénylcyclohexène font partie des produits primaires. Le premier composé peut résulter de la combinaison de 2 molécules de benzène mais le dernier nécessite encore l'addition de 2 atomes , , . . ., . d'hydrogène. Pour expliquer tous ces résultats, on a suggéré les étapes suivantes G 6H6 G6H -mm-> - t) C 6 H,, + C 6 H 6 : C 6 H* (1) G 6H5 + H (2) G 6H5 + C 6 H7 (2 a*) La formation de phénylcyclohexadiène peut ensuite provenir de la combinaison immédiate des radicaux produits dans la réaction (2 a), soit C 6 H 5 +C 6 H C 6 H 5 .C 6 H 7 7 : (2 b) ou bien peut-être, résulter d'un processus élémentaire unique, autre que (2 a) soit : C 6 H; + C 6 H 6 C 6 H 6 peut aussi donner lieu à C 6 H 5 .C 6 H 7 (2 a') : GoH: — CeHj > (3) La réaction (1) représente une excitation initiale vers différents états électroniques excités. Une fraction déterminée / 2 de ces molécules excitées participe à la réaction (2) (ou (2 a) -f (2 a')) et une fraction déterminée /3 à la réac(47) Gordon (S.) et Vax Dyken (A. R.), communication privée. (*) La réaction (2 a) est suggérée par les études à basse température de Gibson, Blake et Kalm ( 48 ) sur la photolyse de solutions solides de benzène. Ces auteurs pensent qu'un des produits initiaux de la photolyse à 2400-2600 est probablement du transhexatriène, cependant la validité de leur analyse a été mise en doute. D'après ces auteurs le benzène excité peut réagir avec le solvant pour donner C 6 8 (48) Gibson (G. E.), Blake (N.) et Kalm (M.), J. Chem. Phys., 21, 1000, 1953. À H . OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS tion (3). 25 Dans la réaction (3), C 6 H, représente une catégorie particulière de molécules excitées (formées éventuellemenl par conversion Interne) qui cou (luisent nécessairement à la formation de polymères. Parmi Les radicaux nines ou atomes produits dans la réaction (2) (ou (2 a) f(2a / ) une fraction déterminée peut donner naissance à d'autres radicaux libres. Les réactions précises importent peu. 11 suffit de dire qu'une fraction /., des radicaux Libres K est disponible pour une nouvelle réaction : RG H — R fGeH: 6 Une autre réaction d'initiation peut être C«Il- : +C H; 6 (4) 6 (C.H 6) a ; — (5*) La croissance de la chaîne est ensuite supposée se dérouler suivant une série de réactions telles que : Ri +G H: 6 Ri(C 6 H 6 ) n + C 6 Hu R—GH— ou R x représente soit 6 6 ou - RAH— (6) R^CgHg^+i (7) — (C H — 6 La réaction de terminaison correspondante est R (C H 1 6 6) n + R (ou R x) 6)2 : terminaison (8) Ce type de croissance de chaîne est inhabituel mais les faits eux aussi sont inhabituels et il semble que l'état excité inférieur du benzène soit très persistant (cf. paragraphes 3 a, 3 / et 3 i), ainsi que le nécessite le mécanisme proposé. Charlesby (49) a irradié dans un réacteur nucléaire plusieurs alcanes à longue chaîne et de nombreux hydrocarbures non saturés à longue chaîne et il a mesuré la dose nécessaire pour rendre le produit infusible. « L'infusibilité » correspond, d'après l'auteur à une reticulation par molécule. Le tableau VIII donne le nombre des reticulations formées par 100 eV, calculé à partir des résultats de Charlesby; si, seule une formation de dimère intervenait, le nombre G de molécules consommées dans le processus serait égal à 2 fois les chiffres donnés. Il est intéressant de noter que le G des reticulations pour les hydrocarbures saturés est proche de la valeur G (H 2 ) à laquelle on doit s'attendre pour ces composés (voir tableau II) et que la facilité avec laquelle s'effectue la reticulation augmente avec l'insaturation (cf. les valeurs de G pour la série des composés en C 10 ou en G 18 ). Le tableau VIII montre aussi que, pour les hydrocarbures oléftniques, la reticulation a lieu plus facilement quand la double liaison est voisine de l'ex- trémité de la molécule; c'est-à-dire quand la distance moyenne qui sépare la liaison double du lieu de l'excitation initiale est maximum. La reticulation semble se produire avec un peu plus de facilité pour les composés trans que pour les composés cis (sauf dans le cas de l'octadécène 9). (*) (49) La réaction (5) ne correspond pas à la suggestion initiale de Patrick et Burton ( 45 ). Charlesby (A.), Rad. Res., 2, 96, 1955. 6 RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 26 A partir de certaines expériences, Charlesby a aussi conclu que, après une irradiation avec une dose d'environ 2,3. 10 22 cY.g~ l les isomères cis, comme les isomères trans, conduisaient à des mélanges contenant environ 35 p. 100 de composés trans; c'est-à-dire que la réaction cis -> trans est , environ deux fois moins probable que la réaction inverse. Charlesby a également conclu que la probabilité de reticulation dans l'octadécène est à peu près égale à la réaction d'isomérisation*. le — Valeurs des G pour la reticulation de divers hydrocarbures irradiés par rayonnement global de la pile calculées à partir des résultats de Charlesby (49) a Tableau VIII. . VALEURS DE G NOMBRE D'ATOMES DE C Alcanes : Décane Octadécane Octacosane Dotriacontane 10 18 28 32 6,4 6,6 6,7 8,1 Oléfines : 10 18 Décène- 1 Octadécène-1 Octadécène-2 Octadécène-3 Octadécène-4 Octadécène-6 Octadécène-7 Octadécène-8 Octadécène-9 à partir du composé cis trans 9,2 7,0 6,9 6,3 5,8 6,0 6,2 9,8 7,6 7,0 6,3 6,0 10,5 9,8 5,9 Acétylènes : Décyne-1 Heptadécyne-1 Octadécyne-1 Docosyne-11 Octacosyne-9 Dotriaconty ne- 1 10 17 18 14,0 17,1 16,1 22 28 32 7,4 7,3 7,8 8 13,2 Diène : 2,5 Diméthylhexadiène-1,5 (a) Ces valeurs sont légèrement différentes de celles données par Tolbert et Lemmon (1). 3d. — MÉCANISMES DÉTAILLÉS Les mécanismes de la radiolyse des hydrocarbures ne sont pas très bien Les études sur le comportement radiolytique d'un mélange de cyclo- établis. hexane et de benzène d 6 faites par Burton et Patrick (36) ont été interprétées par Hentz (50) en admettant que pas moins de 8,6 p. 100 du cyclohexane se décompose pour donner de l'hydrogène moléculaire H 2 en un processus élémentaire. Les quantités de H 2 HD et D 2 produites par la radiolyse d'un mé, (*) Pour d'autres résultats obtenus par Charlesby et leur discussion voir le mémoire de cet auteur dans ce volume (p. 143). (50) Hentz, J. Phys. Chem. 59, 380, 1955. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 27 lange de benzène e1 de benzène d 6 (37) ne peuvent pas s'interpréter de façon simple sur la base d'une intervention simultanée de deux réactions élémen taires primaires, l'une formant des atomes, l'autre des molécules, soit C.H.* C,H 6 — G 6 H5 + H G 6 H4 + H 2 > * réactions équivalentes pour : (1) (2) C 9 D 9 Pour expliquer la formation de II, et les et des autres produits, il faut aussi considérer des réactions plus compliquées, . y compris des réactions niétathétiques faisant intervenir une ou plusieurs molecules de benzène excitées. En général, les seuls rendements ne fournissent pas d'indices suffisants pour décider du mécanisme d'une radiolyse. Mais on peut acquérir une connais- sance plus poussée du mécanisme si les intermédiaires radicalaires formés au premier stade de la transformation chimique peuvent être interceptés, identifiés et comptés. Les méthodes qui ont été utilisées pour cette interception comprennent : l'emploi d'halogènes radioactifs (analyse par dilution isoto- pique) de Hamill et Williams (voir paragraphe 3 e, 1°), la technique du 2,2- diphényl-7-picrylhydrazyle (DPPH) (paragraphe 3 e, 2°) et l'initiation de réactions de polymérisation (paragraphe 3 e, 3°). Toutes présentent des limita- tions, cependant la méthode de Hamill et Williams permet un examen satisfaisant et plus détaillé de tous les radicaux supposés formés au premier stade de la réaction. Le mécanisme réactionnel est caractérisé aussi par les étapes précises de la dégradation de l'énergie et par son transfert qui serait responsable de la faible sensibilité au rayonnement des hydrocarbures aromatiques et de la grande Des renseignements sur la formation fragilité des hydrocarbures aliphatiques. des intermédiaires radicalaires produits sous différentes conditions contribuent naturellement beaucoup à la compréhension des processus de transfert d'énergie. Enfin, on peut aborder le problème en étudiant la protection et la sen- sibilisation dans les mélanges (paragraphes 3 g et 9) et la luminescence induite par des rayonnements de grande énergie (paragraphe 3 h). 3e. — DÉTECTION ET ÉVALUATION DES RADICAUX LIBRES 1° Interception des radicaux libres par des halogènes. Une méthode très précieuse pour intercepter les radicaux libres (51) conavant irradiation, de faibles quantités de brome ou d'iode radioactif. Après la radiolyse, on ajoute un mélange connu de tous les halogénures d'alcoyles correspondant aux composés radioactifs susceptibles d'avoir été formés par la réaction siste à ajouter à la solution, : R + X* (51) — y RX* + X Hamill (W. H.) et Williams (R. K), Jr., ./. Am. Chem. Soc, 72, 1857, 1950. (1) RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 28 L'addition est effectuée soigneusement de manière à éviter la perte, par evaporation, d'un quelconque composé radioactif RX*. Puis le mélange est soi- gneusement séparé par une distillation fractionnée et on mesure la radioacchaque fraction. Le taux de comptage par unité de volume, correspondant à chaque entraîneur, est multiplié par le volume total tivité de 600 de l'entraîneur initialement présent et le rapport de ce nombre au nombre total de coups enre- pour tous gistrés 400 entraî- les neurs peut permettre la déter- mination des quantités relatives des différents radicaux produits 200 dans les actes primaires de la radiolyse. Cette méthode a été appliquée (avec du radio-iode) à me et Volume du distillât radiolyse la du n-pentane liquide, et on a obtenu les résul- am bu pr tats représentés sur la figure 6. portions de 2 cm* — On Fig. 6. Identification des radicaux libres produits dans la radiolyse du n-pentane liquide, par la technique au radio-iode (51). L'activité est portée en fonction du point d'ébullition du liquide entraîneur. n'a vinylique daire, pas ou ajouté d'iodure amylique-secon- mais on a tenté d'iden- tifier, par leur température d'é- bullition, les composés correspondant aux 2 maximas accusés. Le premier travail de Hamill et Williams s'était limité à la détection (et non l'estimation) des radicaux libres produits dans la radiolyse du /i-pentane liquide à savoir les radicaux méthyle, vinyle (en forte concentration), éthyle, propyle, butyle, s-amyle (en très forte con- centration) et n-amyle. Gevantman et Williams (52) ont appliqué la même technique à l'étude de la radiolyse des halogénures d'alcoyles (voir paragraphe 4 a) et d'un certain nombre d'hydrocarbures gazeux, y compris le n-pentane sous une pression de 120 mm. Dans ce cas, la courbe d'activité a été interprétée par ces auteurs comme une indication que les radicaux avaient été formés dans les proportions relatives suivantes : Radical CLL C 2 H5 Nombre de moles p. 100 24 30 n-C 3 H 7 n-C 4 H 9 n-^U, CH, 22 13 On n'a pas trouvé de radicaux vinyle en quantité appréciable, malgré l'addition d'un entraîneur vinyle. L'iso-propyle, s'il y en avait, était masqué dans l'entraînement par l'iodure d'éthyle au cours de la distillation. Dans le distillât, l'acide iodhydrique actif correspondait à 3 p. totale, indiquant ainsi une réaction du type H + (52) I2* —> 100 de l'activité organique : HI* + I Gevantman (L. H.) et Williams (R. H.) Jr., J. Phys. Chem. 56, 569, 1952. (2) OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS en compétition avec des réactions telles que H+C H 5 : H +C H U 12 29 2 5 (3) Dr même que dans l'étude des liquides, un maximum sit né* entre les pies et au n-amyle m été attribué au radical s-amyle. Ainsi, la principale différence notée dans les radiolyses du n-pentane gazeux et Liquide a résilié dans l'absence apparente de radicaux vinyle pour le gaz et dans la production continue d'hydrogène atomique dans le cas du liquide. Si les résultats relatifs aux radicaux vinyle ont été correctement interprétés. ils signifient probablement que, dans la radiolyse du /i-pentane liquide, les radicaux vinyle sont produits par un processus secondaire. Quand on utilise comme intercepteur un halogène non radioactif, les radicaux libres individuels ne peuvent pas être déterminés quantitativement. Néanmoins, moyennant certaines restrictions dans l'interprétation (qui sont également valables pour les composés radioactifs), de tels intercepteurs se correspondant au n-butyle sont révélés être des outils qualitatifs de valeur (53, 54). Williams et Hamill en particulier, ont attiré l'attention sur les complications qui peuvent se (26), présenter si le soluté ajouté est un intercepteur non seulement de radicaux mais aussi d'électrons libres. Une molécule de soluté peut alors capter un électron avant que celui-ci ait pu se recombiner avec l'ion parent (24). libres M -mm^ M + e M +e + + — (4) y M^ (5) y A- (6*) M* + A (7) ou A +e Les ions sont en définitive neutralisés M + A" + -> et l'effet global réside dans le fait que le rendement en produits de la réaction (formé à partir de M*) peut être légèrement inférieur au rendement obtenu quand des ions négatifs n'ont pas la possibilité de se former (cf. paragraphe 1 c). Pour le cyclohexane liquide irradié avec des rayons X de 120 kV Max Schubert et Schuler (55) ont rapporté que, quand la concentration en iode ajouté M -4 (d'après les auteurs, la dissipation d'énergie dans l'iode à 10 3 peut alors être négligée), le rendement en hydrogène n'est pas affecté bien est de 10 que tous les radicaux primaires hydrocarbonés semblent être interceptés. Fessenden et Schuler (56) trouvent que dans le domaine 10 -5 à 5.10 -3 M en I 2 le rendement pour 100 eV en iode lié est de 5,6 dans des solutions dégazées. En supposant que chaque molécule organique contient un atome d'iode les auteurs trouvent la valeur G (RI) = 5,6. Ils indiquent aussi que, pour une concentration en iode inférieure à 10 ~ 2 M, l'oxygène présent dans les solutions , Hamill (W. H.) et Schuler (R. H.), J. Am. Chem. Soc, 73, 3466, 1951. Schuler (R. H.) et Hamill (W. H.), J. Am. Chem. Soc, 74, 6171, 1952. (*) Quand I constitue le piège à électrons, le processus impliqué est une capture dissociative I 2 -f e -> + I~. CL paragraphe 1 c. (55) Schubert (C. C.) et Schuler (R. H.), J. Chem. Phys., 20, 518, 1952. (56) Fessenden (R. W.) et Schuler (R. H.), J. Am. Chem. Soc, 79, 273, 1957. (53) (54) 2 : I RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 30 aérées entre en compétition avec l'iode pour la capture des radicaux libres. Chang (42) a trouvé que G(H 2 ) diminue à partir d'une concentration en iode Pour une concentration en iode d'environ 10 ~ 2 M, G(H 2 ) diminue et atteint une valeur constante égale à 3,6*. Ce résultat concorde avec l'interprétation que la production d'hydrogène dans la radiolyse du cyclohexane s'effectue en plusieurs étapes distinctes, par exemple 2,5. 10- de 4 M. : C 6 H 12 C 6 H 12 MM_> MM—>. G 6 HU + H C 6 H 10 + H 2 (1) (2**) La figure 7 montre que l'addition d'iode au benzène diminue à la fois G(H 2 ) H 2 ) mais cet effet est beaucoup moins marqué que dans le cas du cyclo- et G(G 2 /-» hexane (38); d'après Schuler, le rapport /TT \ *' ^ G(C 2 H 2 ) reste assez constant (^ 2,1) dans tout le domaine de concentrations en iode. L'effet de réduction de G n'est pas linéaire et semble atteindre une 0,0*i valeur limite pour la plus forte des conceni ^^^-^^J^ trations en iode. Ce dernier résultat semble © _ 0,03 " nécessiter l'interprétation que la radiolyse du benzène procède par deux mécanismes au moins. Le mécanisme représenté par le palier n'est apparemment pas inhibé par 6 0,02 • C,H 2 • présence d'iode. La réduction initiale des rendements en H et C H suggère que la 0,01 < 0,1 ) cr,2 2 2 2 m,\ 2 l'iode interfère avec au moins un des méca- Influence de l'iode sur la Fig. 7. radiolyse du benzène par les rayons y de 60 Co (57). nismes de décomposition à un stade primaire et pas simplement au stade de — l'observation des produits formés. pas satisfaisant de conclure que la diminution du rendement en Il n'est H résulte de 2 atomes d'hydrogène par l'iode avant que ceux-ci aient pu forH 2 et C 2 H 2 à moins de supposer également que, quelle que soit la nature de cette dernière réaction, elle donne H 2 et C 2 H 2 dans le rapport 2,1, de même que l'autre processus représenté par le palier de la figure 7. Une autre hypothèse plus simple consiste à supposer que I 2 agit à un stade primaire dans la série des processus physiques précédant le premier effet chimique et que cet effet atteint un maximum quand la concentration en iode est suffisamment élevée. Cette façon de voir implique la notion que le rôle de l'iode est dans une large mesure un rôle de protection et pas simplement d'interception. L'iode peut agir comme protecteur par l'intermédiaire de deux mécanismes bien connus a. par un processus de conversion interne qui ne conduirait pas à un pro- la capture des mer, par un processus quelconque, , : duit de réaction***, (*) Un travail non publié de R. H. Schuler (cf. références 56, 57, 38) indique que l'effet G(H commence à se manifester dans le domaine de concentrations 10~ 3 de l'iode sur 2) à 5.10- 2 M. (**) Cf. paragraphe 3 d. (***) Un tel comportement est caractéristique d'atomes lourds; cf. l'auto-prédissociation de l'iode à pression élevée ( 57 ) ( 58 ). OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS par capture d'électrons, dissociation, formation de b. C eH a ce dernier dans la neutralisation des ions , 1 et 31 Intervention de ce qui conduit à abaisser niveau d'énergie des molécules de benzène excitées (et. paragraphe 1 le c). D'après Schubert et Schuler, dans le domaine de concent rations 10 en I 2 tous les radicaux sont captés dans la radiolvse du evelohexane à 10 3 ou du 2,2,4-triméthylpentane, avec un rendement en CH< ou en II 2 qui dans l M , l'un et l'autre cas, n'est pas affecté par la présence de l'iode. Le fait empirique que l'iode n'interfère pas est important Schuler et coll. ont utilisé ce résultat pour estimer le rendement initial en radicaux libres dans différents hydrocarbures. D'après Forsyth, Weber et Schuler (59), G(H 2 ) dans l'heptane normal ; de 5,2 et n'est pas affecté par est I 2, jusqu'à des concentrations de 10 G(-I 2 ) = 3,4. Le mécanisme par lequel l'iode disparaît est le suivant R + —* I2 RI + I 3 M; : (8) avec une énergie d'activation E 8 et les résultats indiquent que les atomes H, s'il s'en forme, disparaissent (alors qu'ils disposent encore d'une énergie élevée) plutôt en réagissant avec la substance de départ que par une réaction , avec I 2 *. Vraisemblablement les réactions R + R'H R +R / et : —^ RH + R' —> RR' entrent en compétition avec la réaction (8). (9) (10) La réaction (10) ne fournit pas une contribution appréciable à la disparition des radicaux si la concentration en iode est supérieure à une valeur minimum (déterminée en partie par l'énergie d'activation E ). L'intervention de la réaction (9) n'a pas d'effet sur la 8 disparition de l'iode par la réaction (8) (ou son équivalent). Les résultats de Schuler et al. montrent que la réaction (9) a lieu, à l'exclusion de la réaction (8), quand R est de l'hydrogène atomique, bien que E « E E -E — 6 kcal. Le que 9 8 8 rapport des constantes spécifiques 9. Supposons de vitesse — (en négligeant les facteurs d'entropie d'activation) est alors de l'ordre de M ou d'environ 10 ~ 4 en fraction 10 4 3 Avec une concentration en iode de 10 3 molaire, le rapport des vitesse v 8 /v 9 (c'est-à-dire le rapport des nombres d'atomes ' . H conduisant respectivement à HI ou H 2 ) serait cependant quelque peu supépour des atomes d'hydrogène thermalisés. Pour rendre compte de l'absence d'effet de I 2 sur G(H 2 ) dans le travail de Schuler et al., on peut invoquer des atomes « chauds » d'hydrogène, c'est-à-dire non thermalisés**. rieur à 2 Turner (L. A), Phys. Rev., 41, 627, 1932. Burton (M.) et Rollefson (G. K.), J. Chem. Phys., 6, 416, 1938. Forsyth (P. F.), Weber (E. N.) et Schuler (R. H.), J. Chem. Phys., 22, 66, 1954. (57) (58) (59) Les auteurs soutiennent l'opinion que la quantité de liaisons rompues est au moins + G(-I 2 ) ûi 8,6 et qu'il existe probablement une décomposition supplémentaire de 5-10 p. 100 par d'autres mécanismes. Cependant la conclusion de Hentz (cf. paragraphe 3d) que, dans la radiolyse du cyclohexane 8,6 p. 100 au moins de l'hydrogène est formé par un processus de réorganisation, montre qu'une interprétation simple des résultats peut ne pas être sûre. (**) Des résultats non publiés de Hamill et Nash mettent en doute la validité d'une interprétation fondée sur des atomes chauds. (*) G(H 2) RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 32 Cependant, quand on essaie d'interpréter ces résultats, il faut souligner le fait qu'une fraction appréciable de l'iode initialement présent est consommée dans les expériences qui servent à Schuler et al. pour déterminer G(-I 2 ). Le tableau IX résume les valeurs de G(-I 2 ) obtenues par ces mêmes auteurs dans la radiolyse de différents hydrocarbures avec des rayons X de 120 kV max Bien que de plus amples détails soient nécessaires pour formuler une inter. prétation exacte, on peut penser que les résultats indiquent un nombre de liaisons rompues par 100 eV à peu près égal ou supérieur à G(-I 2 ). L'accord approximatif entre les valeurs basées sur une telle estimation et celles obtenues par d'autres méthodes (cf. paragraphes 3 e, 2° et 3 e, 3°) est interprété comme une confirmation de cette façon de voir. — Nombre de molécules de 7 ? consommées pour 100 eV dans différents liquides de 120 kVmax; orqaniques renfermant de faibles quantités d' iode; irradiation par des rayons Tableau IX. X Weber, Forsyth et Schuler (60). G(— COMPOSÉ I COMPOSÉ 2) 2,4-Diméthylhexane 4,0 4,0 2, 2, 4-Triméthylpentane n-Nonane 3,8 3,4 2, 2, 5-TriméthyJhexane Cy dopent ane 3,7 Cyclohexane (b) 4,0 Méthylcyclopentane 4,2 3,4 (a) Méthylcyclohexane Benzène 4,3 Toluène 4,0 n-Pentane i-Pentane n-Hexane 2-Méthylpentane 3-Méthylpentane 2, 2-Diméth\ibutane 2, 3-Diméthylbutane n-Heptane 2, 3-Diméthylpentane 2. 4-Diméthylpentane n-Octane 2, 3-Diméthylhexane o-Xylène Ethylbenzène 3,7 4,4 g (-y 3,8 4,2 3,7 4,2 3,6 3,2 3,8 3,2 0,33 1,18 1,23 1,41 — (b) Des résultats plus récents et non publiés de Tous les G sont basés sur cette valeur. Fessenden Jr. et R. H. Schulkr donnent G(RI) = 5,6 à la l'ois pour des rayons y de 60 Co (a) R. VY. et des électrons de 2 MeV. 2° Emploi du DPPti pour l'estimation des rendements en radicaux libres*. Le diphénylpicrylhydrazyle (DPPH) NO, c6 r-NO h/ N0 est s 2 un radical libre relativement stable. Le DPPH cristallisé est paramagné- tique (61) et il est facile de dissoudre ce radical dans des solvants organiques. (*) Les paragraphes 3e, 2° et 3e, 3° ont été rédigés en collaboration avec le Dr J. M. Nos- WORTHY. (60) Weber (E. N.), Forsyth (P. F.) et Schuler (R. H.), Rad. Res., 3, 68, 1955. (61) Turkevitch (J.) et Selwood (P. W.), J. Am. Chem. Soc, 63, 1077, 1941. RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES En solution, il réagit 33 rapidement avec d'autres radicaux libres. Si on suppose réaction est stoechiométrique, on peut utiliser la vitesse de disparition que du DPPH comme mesure de La vitesse de production des i;idic;ui\. BaWN ri MELLISH (62) oïd suggéré son utilisation pour compter les radicaux libres la tonnes en solution par dissociation thermique, lue méthode essentiellement similaire a été introduite en chimie des radiations pour compter les radicaux formés au cours de l'irradiation de liquides ((>i>). La vitesse de disparition du DPPH est facile à mesurer par coloriinél rie. se combine à un autre Le DP1M1 lui-même est d'un violet intense; quand il moins intense. On trace les courbes d'étalonnage à partir de solutions standard de DPPH et on tient compte, dans L'évaluation radical, sa couleur devient du nombre de radicaux, de la couleur du produit d'addition radical-DPPH. déterminée dans chaque cas en mesurant la densité optique obtenue quand la totalité d'une quantité connue de DPPH a réagi avec les Celle-ci peut être radicaux produits au cours du processus considéré. est ainsi Une correction appropriée apportée à chaque mesure de densité optique. On trouve en général que cette correction est minima quand les mesures d'absorption sont conduites dans la région rouge du spectre (8 000-8 500 Â). Pour qu'un intercepteur S puisse être utilisé à la mesure de radicaux libres R produits dans la radiolyse de liquides, la réaction de l'intercepteur avec les radicaux : S + R — SR (1) doit pouvoir l'emporter sur la réaction compétitive de recombinaison des radicaux entre eux : R +R -> R (2) 2 même quand la concentration [S] est assez faible pour que l'effet direct soit négligeable. Si on suppose que la réaction d'interception DPPH + radical possède une énergie d'activation de 5 kcal (64), la réaction de recombinaison on suppose une concen= 10 - 12 mole. cm- 3 une ~7 3 concentration [S] = 10 de DPPH serait suffisante pour mole, cmcapter 99 p. 100 des radicaux produits (64). On peut penser que le DPPH en solution peut être affecté par le rayonnement de 3 manières a. par action directe, b. indirectement par un mécanisme de transfert d'énergie qui peut avoir lieu si le DPPH a une action protectrice sur le solvant (cf. paragraphes 1 b et 1 c), c. indirectement par l'intermédiaire des radicaux prenant naissance dans le solvant. L'effet direct est négligeable aux concentrations employées pour le DPPH* (cf. paragraphe 1 d). S'il est possible de supposer que le DPPH ne joue pas de rôle protecteur, il en résulte que l'absence d'effet direct sur le DPPH, lui confère un avantage sur l'iode qui a un poids atomique élevé. Le des radicaux une énergie d'activation nulle, et si tration stationnaire et uniforme en radicaux [R] , : (62) (63) Bawn (C. E. H.) et Mellish (S. F.), Trans. Far. Soc, 47, 1216, 1951. Chapiro (A.), Compt. rend. 233, 792, 1951. Cousin (C), Landler (Y.) et (64) Prevost-Bernas (A.), Chapiro (A.), Disc. Far. Soc, 12, 98, 1952. (*) Si le Ma gat (AI.), DPPH agit comme piège à électrons lents (cf. paragraphe le) l'effet direct peut n'être pas tout haissinsky. à fait négligeable. — m. 3 OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 34 coefficient photoélectrique relativement grand qui en résulte, d'absorption dans le cas de l'iode, à effectuer une correction pour l'effet direct. Si on irradie des solutions dans des conditions d'irradiation uniforme et oblige, qu'on porte la vitesse de disparition du DPPH en fonction de sa concentration initiale, on obtient des courbes du type de celle tracée sur la figure 8 (64). Le domaine dans lequel la vitesse de disparition du DPPH cesse d'augmenter avec la concentration initiale (c'est-à-dire au palier) correspond à la situation que pratiquement tous les radicaux libres sont captés par le DPPH. On définit une concentration initiale [DPPH] (Ii telle que, pour une concentration initiale supérieure, une fraction faible déterminée des radicaux (soit < 2,5 p. est 100) échappe à la capture par l'intercepteur. La valeur de [DPPH], déterminée alors par la vitesse de production des radicaux et par la compel ition entre les deux réactions de , ri i disparition (1) et d[DPPH] 69 r. min. rise 2 7, 5 r. m n Une forte (2). concentration en radicaux favoréaction (2). Cependant, production de radicaux libres est non uniforme à l'échelle mi- .' i la la croscopique, conduisant de à fortes concentrations locales ins- foPPHl Fig. 8. — Effet de , la I0' tantanées le long des trajectoires 200 100 8 dans les grappes (cf. paragraphe 1). Étant donné que c'est et moles cm" concentration initiale de la ma- concentration radicalaire DPPH dans le chloroforme sur la vitesse de sa xima qui est déterminante, une disparition avec des rayons X de 190 keV de variation dans la distri bution différents debits. des radicaux résultant d'irradia__._ _ _ Le rapport entre la valeur dc/dt et le debit au plations par des particules de vitesses teau est une mesure directe de g r (64). , , différentes observées pour la concentration affecter les valeurs également devrait [DPPH] cli t (65). Il est évident que les concentrations très élevées en radicaux, atteintes le long des trajectoires de particules a, conduit à une valeur tellement grande de [DPPH] ri i> ( . que l'emploi du DPPH pour évaluer un nombre de radicaux dans de telles conditions aboutirait à un résultat confus à cause d'un effet direct très impor- tant sur le DPPH lui-même (64). L'effet d'une distribution non uniforme dans la production des radicaux est bien illustrée par des expériences de Chapiro (66), sur l'effet de l'intensité sur la valeur [DPPH],. „ ri dans le chloroforme et l'acétate de méthyle. La résume ses résultats. Pour de faibles intensités I, [DPPH] ni est indépendant de l'intensité pour les rayons X ou y utilisés, dont l'énergie variait au-dessus de 37 kV. Cependant, pour des débits plus élevés, [DPPH] devient L'explication proposée par Chapiro est la suivante. La proportionnel à I concentration [R°] en radicaux qui détermine la valeur requise pour [DPPH] (rit figure 9 , . ( lit 1/L> . (65) Chapiro (A.), Boag (J. W.), Ebert (M.) et Gray (L. H.), J. Chim. Phys., 50, 469, 1953. (66) Chapiro (A.), J. Chim. Phys., 51, 165, 1954. RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES elle-même la somme de deux termes tsi [it"]' 35 ou concentration radicalaire , moyenne dans Les grappes qui onl partiellement diffusé et K" ou concen tration radicalaire moyenne dans le fond continu (22, <>7). car les grappes nr ' sont que des régions en expansion, à forte concentration radicalaire, Implan- dans tées à des régions 40 ° concentration faible moyenne en y/ radicaux, 200 c'est-à-dire que : [dpph] crlt [Ro]" [Ro] '00 - 80 r '•» + [R°] (3 e, 1) Chloroforn^o^ 60 [dpph]*, Il © €>• C En conséquence, [DP PH]crit est la somme de - deux termes correspon10 dants, soit ' / / radicaux dans (partiellement dilatées) est Fig. 9. / — Influence de de l'intensité. Pour des intensités IO" 10 I 8 moles l'acétate de 100 litre"' sec' la production non uniforme des radicaux- libres sur [DPPH]crl\ dans la radiolyse du chloroforme et de X et y de différentes méthyle par des rayons énergies (66). O T de indépen- dante , t Ima% / / I 0,1 ,01 les grappes / i (Ii t faibles, [r°] / / / It / La concentration [r°] des ^m i^J^^ : = [DPPHJt,! + [DPPH]!,, (3 e, 2) [DPPH] Ac 80 Go O y de Ra # rayons X de 1,2 MeV 3 rayons X de 200 kV w rayons X de 37 kV concentra- fond continu, est faible et peut être négligée dans l'expression (3 e, 1). Il en résulte, qu'à faible intensité [DPPH],,. est indépendant de l'intensité. Pour des débits élevés, [R 7 (qui est approximativement proportiontend alors vers nel à I 1/2 ) devient relativement plus important et [DPPH] tion dans le it ] . ( une fonction linéaire de I ri , 1/2 . La réactivité chimique du DPPH limite les types de composés qui peuvent Il réagit avec l'eau; il faut donc que composés analysés soient fortement déshydratés et de soigneuses mesures de contrôle sont nécessaires. Il réagit avec les groupements oxhydryle et, d'une façon générale, avec les hydrogènes mobiles. Il réagit assez rapidement avec les doubles liaisons (64); il est donc vraisemblable qu'il peut réagir aussi avec des composés non saturés, susceptibles de se former au cours de l'irradiation. Le lent effet prolongé observé par irradiation de solutions de DPPH dans l'acétate de méthyle, le chloroforme et le benzène peut être dû à une réaction lente entre le DPPH et des produits moléculaires formés à partir du solvant. être étudiés par son intermédiaire (64). les L'existence de telle réactions lentes souligne la possibilité de réactions rapides du même type. Dans le cas du benzène, il est possible que la « réaction lente » ait Par ailleurs, des irradiations dans lieu avec le « polymère » non saturé (66, 68). (67) (68) Magee (J. L.), ./. Am. Chan. Soc, 73, 3270, 1951. Bouby (L.) et Chapiro (A.), J. Chim. Phys., 52, 645, 1955. 36 OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS l'ultraviolet, de solutions de DPPH dans le benzene, le toluène, le chloro- benzène et le bromobenzène ont amené Griffith (69) à suggérer que le DPPH réagit avec les molécules de solvant excitées à l'état triplet le plus bas (cf. />), ce qui conduit à la disparition du DPPH. paragraphe Dans une récente publication (70), l'idée a été avancée que le DPPH pou1 vait être un intercepteur de radicaux libres moins efficace que l'iode ou l'oxy- gène. Le butyl-mercaptan, le DPPH, l'iode, l'oxygène ont été utilisés intercepteurs pour estimer le ciation solvants comme nombre de radicaux libres formés par la disso- thermique de l'azo-bis-isobutyronitrile en solution dans différents : (CH8) 2 C(CN)N=NC(CN) (CH 3 2 ) 2(CH3 ) 2 C(GN) + N 2 Tous ces intercepteurs ont indiqué un rendement en radicaux libres variable et, dans tous les cas, inférieur à la quantité correspondante Cependant les rendements mesurés par DPPH étaient régulièrement inférieurs à ceux évalués par l'iode ou l'oxygène, qui, eux, fournissaient des résultats concordants. C'est pourquoi Hammond et coll. ne recommandent pas avec le solvant* d'azote. d'utiliser le DPPH comme intercepteur de radicaux. le DPPH peut enregistrer un rendement Ainsi, suivant les circonstances, en radicaux libres trop élevé ou trop faible. Malgré les nombreuses critiques portées sur la technique du DPPH pour mesurer les rendements en radicaux libres, et en dépit des écarts obtenus dans les mesures absolues des rendements (71), les résultats relatifs pour différents solvants mesurés par DPPH ou d'autres méthodes (60, 71 a) sont en assez bon accord. Le tableau X est extrait de l'article de Bouby et al. dans lequel les rendedements pour 100 eV ont été recalculés sur la base G = 15,6 pour le dosimètre de Fricke. Des expériences antérieures avaient montré que l'oxygène n'affectait pas les réactions étudiées. Cependant le tableau X comporte des résultats plus récents qui montrent que les rendements de radiolyse du chloroforme, de l'acétate de met h vie, du benzène dépendent de la présence d'oxygène, à la fois pour les solvants purs et pour les mélanges de ces solvants (cf. paragraphe 9). : 3° Méthodes de polymérisation pour l'estimation du nombre des radicaux libres. Une 3 e technique pour la mesure des rendements en radicaux libres est la méthode de polymérisation. L'emploi parallèle du DPPH et des réactions de Griffith (L. K.i. Sud. Sri. Abs., 10, Xo. 21, Abs. 10060, l!».r>(i. Hammond (G. S.) Sen (J. X.) et Boozer (C. 1-:.). J. Am. Chem. Soc, 77, 3244, 1955. (*) Cette variation est attribuée à une influence inégale de l'effet cage. .71) Wild (W.), ./. Chim. Phys., 52, 653, 1955. (71 a) Bouby (L.), Chapiro (A.), Magat (M.),Migirdicyan (E.), Prevot-Bernas (A.), Reinisch (L.j, et Sebban (.J.h Conférence de Genève sur l'utilisation pacifique de (69) (70) l'énergie nucléaire, vol. 7, p. 612, 1955. RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 37 \) a été discuté dans deux publications du Laboratoire les résultats sont a). La méthode et de Chimie Physique de Paris (64, 7 qui suit. dans le mémoire discutés par Chapiro el Magat pol\ mérisation (tableau 1 v Tabli m par les rayons -. Comparaison des rendements G H en radicaux libres produits par irradiation " radium et mesurés par les techniques du DPPH et de la polymérisation. (/ (71 a) a . DIM POLYM i ims \ i [ON 6 en présence d'air Sulfure de carbone 0,6 M 0,51 Benzène 0,59 1,4 0,56 a 0,89 Styrolène «i.;» 1,3 Toluène ni- Xylene Ethylbenzène 0,9 2,1 2,28 5,5 3,3 8,3 Acrylonitrile (8,2) (1,9) 2,4 Nitrobenzene n-Heptane n-Octane Cyclohexane 2,8 (1,3) (3,1) Acétone Chlorobenzène o-Dichlorobenzène (2,6) (6,3) 8,7 5,2 12,6 15,1 6,9 12,2 14,7 18,3 14,1 12,3 16,1 19,5 11,9 (33) 6,06 16,1 (7,9) 10,7 14,6 18,3 Chlorure de cyclohexyle Chlorure de méthyle 20 Dichlorométhane Chloroforme 27 Tétrachlorure de carbone 1,2 -Dichloréthane Bromure d'éthyle Bromoforme 0,71 6,0 Dioxane Methanol Propanol Méthanol-d; Acétate de méthyle Acétate de méthyle-d G Acétate d'éthyle Méthacrylate de méthyle sous vide 1,9 Propionitrile p:ther n 16 (22) (54) (66) (159) 37 25 24,4 18,3 18,3 9,8 17 2,3 44 i rendements en radicaux pour 100 eV d'énergie absorbée ont été recalculés sur base G = 15,6 pour le dosimètre au sulfate ferreux. b) Les deux valeurs de G R données par Bouby et coll., dans leurs études de polymérisation, constituent des valeurs limites obtenues en ^adoptant différentes valeurs pour les constantes de vitesse de la réaction de polymérisation employée. Les valeurs entre parenthèses sont celles que les auteurs considèrent comme plus douteuses. a) Les la — OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 38 3 f m _ RÉACTIONS DE MOLÉCULES EXCITÉES Quand une molécule stable absorbe de la lumière, elle passe à un niveau excité pour retomber ensuite à l'état fondamental. La diversité des processus qui entrent en compétition dépend en partie de l'état obtenu et du niveau d'excitation atteint (cf. paragraphe 1). Comme le processus d'excitation a lieu, le processus corrélatif d'émission de lumière (ou de fluorescence) est toujours permis. Aussi, dans ce cas, c'est l'absence de fluorescence et non son existence qu'il s'agit d'expliquer. En chimie des radiations (contrairement au cas de la photochimie) l'excitation peut être un processus optiquement interdit (cf. paragraphe 1 b) et, de ce fait, la durée pendant laquelle la stabilisation par émission de lumière peut s'effectuer est souvent considérablement augmentée. Pour de telles molécules excitées métastables, non seulement les (c'est-à-dire la luminescence) processus habituels de désactivation peuvent se produire, mais des processus moins courants tels que réarrangement interne, excitations en cascade (72) Stern-Volmer (73) peuvent commencer à jouer aussi un rôle. et réactions Ces dernières sont des réactions du type : —> produits A* + B (1) Ces considérations sur la chimie des molécules excitées sont introduites à ce stade de l'exposé, car elles interviennent dans l'interprétation des expériences de chimie des radiations qui comportent l'utilisation d'un intercepteur ajouté à dessein au mélange réactionnel (cf. paragraphe 3 e). L'objet de cette addition est d'intercepter et d'éliminer les intermédiaires radicalaires. Cependant, si une molécule excitée (par exemple une molécule excitée métastable) peut réagir avec l'intercepteur, l'interprétation des réactions est rendue délicate. Même pour des liquides purs, la possibilité de réactions entre molécules excitées (74) (cf. aussi paragraphe 3 c) a pour effet de compliquer les interprétations. Un exemple en est fourni par l'anthracène irradié par de la lumière ultraviolette. On considère que la molécule excitée métastable disparaît dans un processus de dimérisation (référence 7, pp. 352-3) III I I I I ! I I I I I I. I (2) Le cas du benzène liquide pur en fournit aussi une illustration. Le benzène pas manifestement affecté si on l'irradie avec la raie 2 537 A. Une n'est Burton (M.) et Magee (J. L.), J. Chem. Phys., 23, 2194, 1955. Reddy (M. P.) et Burton (M.), J. Am. Chem. Soc, 79, 813, 1957. (74) Dewhurst (H. A.), Samuel (A. H.) et Magee (J. L.), Rad. Res., 1, 62, 1954. (72) (73) RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES irradiation 39 en présence d'air ou d'oxygène fournit une quantité de produits oxygénés (75); d'autre part qu'un radical per-oxydyle intermédiaire se forme négligeable ScHENCK (76) presque signale OO G.HÎ + 0, —> ^ Z (3) qui induit une oxydation en chaîne en présence de cyclohexane, Phung (77) une étude directe de la consommation d'oxygène dans le benzène  et a conclu que le rendement quantique de consommation à l'équilibre n'excédait pas 0,01; ce résultat confirme celui de Allsopp (75) mais n'est pas incompatible avec le point de vue de a effectué en solution aqueuse photolyse à 2 537 Schenck qui considère le radical benzène-peroxydyle comme très instable. Il également possible que l'extinction de la luminescence dans le benzène ou des solutions de benzène irradié avec les rayons y de Rd-Go (78, 79) soit attribuable à une réaction Stern-Volmer telle que 3, suivie d'une décomposition presque immédiate du composé intermédiaire en benzène normal et en oxygène excité. Un meilleur exemple de réaction Stern-Volmer est fourni par le crotonaldéhyde (10). Le rendement quantique de photolyse pour une irradiation dans l'ultraviolet de 3 660 à 2 399 À est nul. Cependant, si on ajoute délibérément de l'oxygène, une réaction avec ce dernier est nettement décelable à 3 130 et 2 804 À et présente des indices d'un mécanisme en chaîne à 2 537  (80). est 3 g. — MÉLANGES D'HYDROCARBURES On sait depuis de longues années (32) que le rendement en produits gazeux dans la radiolyse d'un mélange de benzène et de cyclohexane à l'état liquide est très inférieur à ce à quoi on peut s'attendre d'après la relation G = eBGB + sc Gc : (3 g, 1) où G représente la production gazeuse totale, e B et s c les fractions électroniques respectives du benzène et du cyclohexane. Manion et Burton (35) ont soumis ce système et d'autres au bombardement d'électrons de 1,5 MeV et ils ont obtenu les résultats résumés en partie par les figures 10, 11 et 12. La figure 10 montre que si l'addition de cyclohexène ou de benzène au cyclohexane amène G(H 2) à s'écarter notablement de la relation simple (3 g, 1), le benzène est presque sans effet sur le cyclohexène. Pour un mélange toluène-benzène, le rendement (75) Allsopp (C. B.) et Szigeti (B.), J. Chem. Ind., 63, 30, 1944. (76) Schenck (G. O.), communication privée. (77) Phung (P. V.), et Burton (M.), Rad. Res. 7, 199, 1957. (78) Burton (M.), Berry (P. J.) et Lipsky (S.), J. Chim. Phys., 52, 657, 1955. (79) Berry (P. J.) et Burton (M.), J. Chem. Phys., 23, 1969, 1955. (80) Blacet (F. E.) et Volman (D. H.), J. Am. Chem. Soc, 61, 582, 1939. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 40 en hydrogène obéit à la relation (3 g, l)dans les limites des erreurs expérimentales. La figure 11 montre que les rendements en méthane sont sujets aux mêmes variations que les rendements en hydrogène pour les quatre cas étudiés. La figure 12 montre, par contre, que même S(H 2 ) une quantité faible de ?C 6 H, ^C 6 H 6 0,4 0,2 — Valeurs de G(H pour mélanges Fig. 10. — 2) Valeurs de GiCH^) pour des 11. mélanges liquides de divers hydrocar- Fig. de divers hydrocarbures (35) fraction électronique du composant e2 qui figure à droite. liquides 0,6 : = bures (35): fraction électronique du composant qui figure à droite. = s2 O Gyclohexane + benzène Gyclohexane + benzène | Gyclohexane + cyclohexène | comme pour la figure 10. Notations toluène semble diminuer le rendement en acétylène formé à partir du benzène. Les résultats de Manion et Burton suggèrent deux possibilités a. La diminution de l'hydrogène produit comporte une compétition entre : les deux réactions R +H H + RH (1) 2 H H +—C b. I (2) Un véritable phénomène de protection est réalisé, impliquant un transfert d'énergie intermoléculaire. i 0,02 les deux interviennent. mécanismes La production de polymère (cf. para- semble actuellement que Il types G(C 2 H 2 ) o „-""'' o +~" 0,01 O 0,4 0,6 0.8 1.0 € (C 6 H 6 ) - G(C 2 H 2 ) pour des mélanges Fig. 12 liquides de divers hydrocarbures (35). O Cyciohexane + benzène €) Cyclohexène + benzène I c) fait certainement intervenir réaction (2). Au graphe 3 f'* la 0,2 de Toluène + benzène portant sur aqueuses de ton (77) ont la cours radio lyse benzène, d'un de Phung montré que les travail solutions et Bur- atomes H thermalisés réagissent presque exclusive- ment de cette manière. Par contre, PATRICK et BURTON Ont étudie la radio- RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES M lysed'un mélange de propionaldéhy de et de benzène d 8 (cf. paragraphe 9) pom calibrer les probabilités relatives des c,D ti H +CD a H réactions G e H, 111) (1 a) et e et ces auteurs ont conclu (1 </) que la C 6 D.H probabilité (2a) •elative de (2 a) par rapporl à inférieure ou égale à 7,3*. est Celte valeur est utilisée par Patrick et Burton (36) pour interpréter les résultats d'expériences relatives à un mélange de cyclohexane et de benzène dt Le rendement en sert à déterminer III), le vraisemblablement formé suivant rendement initial en la réaction (1 . r/), atomes d'hydrogène dans la radiolyse du cyclohexane et celte valeur ajoutée à G(H 2 ) fournit une estimation du rendement primaire total en atomes H à partir de C 6 H 12 (voir figure 13). Les résultats montrent qu'apparemment le benzène interfère de façon notable dans l'acte primaire de la radiolyse du cyclohexane. Burton et Patrick interprètent ce fait par un transfert d'énergie du cyclohexane G 6 D 6 avant que C 6 H 12 ait eu le décomposer, conformément au point de vue avancé antérieurement par M anion et Burton. Plus récemment, Chang (42) a étudié l'effet de l'iode sur les rendements observés dans la radiolyse du cyclohexane, du benexcité vers temps de se — G(hydrogène) pour un mélange cyclohexane + benzène-d6 Fig. 13. (36). O rendement de Hj, observé rendement maximum de H a pri- maire calculé. de Schuler, Chang signale que la présence d'iode réduit les rendements gazeux dans les deux cas (cf. paragraphe 3 é). Pour le cyclohexane, Chang trouve que pour [I 2 > 10~ 2 G(H 2 ) atteint un minimum égal à environ 60 p. 100 de la valeur obtenue en absence d'iode**; quand on ajoute du benzène au mélange cyclohexane + I 2 G(H 2 ) peut être réduit davantage. Ici encore, les faits confirment l'idée d'un mécanisme de dissipation de l'énergie auquel les molécules de I 2 n'auraient apparemment pas participé. On peut faire appel soit à un transfert d'ionisation, soit à un transfert d'excitation pour rendre compte de la protection observée dans le mélange cyclo-hexane-benzène ou des mélanges analogues. Le potentiel d'ionisation du cyclohexane est de 11 eV, celui du benzène d'environ 9,2 eV et les spectres d'absorption U. V. de ces deux substances montrent clairement que l'état excité le plus bas du cyclohexane est également beaucoup résultats ] , , (*) Le travail plus récent de Phung et Buhton montre que le chiffre de 7,3 est luimême fonction de l'énergie à laquelle les atomes H sont produits, si bien que les conclu- sions portées par Patrick et Burton ne présentent, de ce fait, qu'une valeur qualitative. (**) H. L. Dewhurst a obtenu un résultat similaire (communication privée). OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 42 plus élevé que celui du benzène. Ainsi, l'ionisation ou l'excitation est transférée d'un composé sur l'autre par une réaction qui peut être schématisée par G 6 H|2 + G 6 H 6 — : G 6 H 12 + C 6 H(j y Les transferts d'ionisation et d'excitation sont loin d'être les seuls mécanismes Williams et Hamill (26) suggèrent que la grande affinité électronique du benzène favorise le processus de capture possibles de transfert d'énergie. électronique G6H6 + e et que la — > C 6 Hr diminution consécutive en énergie libérée dans le processus de neu- tralisation, c'est-à-dire C6 Hr + M + y C 6 H 6 + M* permet d'interpréter, au moins partiellement, la diminution de rendements que l'on observe (cf. paragraphe 1 c). Dans le cas du cyclohexane (= C) + benzène (= B) Manion et Burton ont montré que la cinétique de la réaction est convenablement représentée par le schéma : C* C — MM-> G* B — AI\«-> B* +B G* B* —> C +B -> H -+ H 2 2 (5) L'expression qui en résulte pour G(H 2 ) s'écrit G (H ) = 2 où e c et e B C ° Gc < Hl) (3) (4) : + e„G„(H 2) (3 g 2) sont les fractions électroniques du cyclohexane et du benzène res- les indices B et C caractérisent les rendements G(H 2 ) relatifs aux substances pures, où /c3 /c4 sont les constantes de vitesse et N B la fraction molaire du benzène. L'expression (3 g 2) représente les résultats dans tout le domaine considéré; cependant, n'importe quel type d'interaction entre molécules de cyclohexane et de benzène qui interférerait avec le rendement pectivement, , H 2 cadrerait avec la même expression. Les autres mélanges étudiés par Manion et Burton (35) comprennent toluène + benzène, cyclohexène + benzène et cyclohexane + cyclohexène. Les rendements G(H 2 ) et G(GH 4 ) à partir des mélanges toluène + benzène en : irradiés avec des électrons de 1,5 MeV suivent la loi d'additivité (voir fig. 11 mais les rendements en G 6 H 6 (voir fig. 13) mettent clairement en évidence une protection due au toluène. Dans les mélanges cyclohexène-benzène on peut peut-être discerner un léger effet protecteur du benzène sur le cycloet 12) RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES hexène*, cependant le rendement en Ca cyclohexène sur benzène. Dans 43 H traduit un eflel protecteur nel du a mélanges cyclohexane-cyclohexène, il est peut-être plus correct d'attribuer l'effet protecteur apparenl «lu cyclohexane traduit par les rendements G(H t) et GCCHJ (voir ftg. 10 et il), à un effet le d'interception par le les cyclohexène des atonies 11 et autres radicaux. Les ren- dements en ethylene ont été étudiés également pour tous les mélanges; benzène présente un effet protecteur marqué vis-à-vis du cyclohexane. Plusieurs recherches ont été entreprises pour déterminer si particulièrement également étaient radiolyses. Ni dans les p-triphényle (26) le protecteur dans effet la systèmes liquides ni (cf. et 'A 1,26 électrons p. 100 à la h) les l'anthracène (81) n'ont manifesté un radiolyse du benzène par des électrons de t,5 à des concentrations inférieures à leurs solubilité limite, 1,125 Les scintillateurs paragraphe des agents protecteurs particulièrement actifs dans efficaces le soit Me Y, respectivement température ambiante. Par contre, une solution saturée de m-triphényle dans le benzène, solution plus concentrée (soit 7,32 électrons p. 100), montre clairement que le soluté protège le solvant. Dans ce cas, Burton et Patrick suggèrent un mécanisme analogue à celui de la radiolyse de la solution benzène-cyclohexane, mais, comme c'est le tri- phényle qui a le potentiel d'excitation le plus bas, le transfert d'énergie s'effectue dans ce cas à partir du benzène. Krenz (33) a trouvé que l'anthracène dissous dans l'hexane n'affecte pas les rendements en H CH ou C H mais que la quantité du produit non saturé 2, 4 2 6 (ayant à peu près la même volatilité que l'hexane) est réduite. En même temps, spectre de l'anthracène diminue d'intensité et un nouveau spectre apparaît, le similaire à celui du dianthracène. faut signaler les résultats de Gordon et Burton (37) sur des mélanges de Il benzène et de benzène d 6 irradiés par des électrons de 1,5 MeV. Bien que les résultats fournis soient assez limités, ils semblent montrer un faible effet pro- tecteur de G 6 H 6 sur G 6 D 6 et inversement ainsi qu'une réaction directe dans HD dans un acte grappes, entre C 6 H* excité et G 6 D 6 avec production de les primaire. 3h. Il — LUMINESCENCE DANS DES MÉLANGES D'HYDROCARBURES n'est pas dans notre intention d'essayer de traiter l'ensemble du domaine de la luminescence de façon détaillée**. Nous porterons seulement une attention rapide sur quelques cas particuliers, étudiés dans le cadre du « Radiation Project » et qui apparaissent liés aux phénomènes rencontrés en chimie des radiations. Les résultats seront décrits de façon qualitative. Pour des rensei(81) Burton (M.) et Patrick (W. N.), J. Chem. Phys., 22, 1150, 1954. Manion et Burton attribuent le faible effet observé à l'intervention de deux réactions opposées dans leurs conséquences (*) : et C 6 H G + G 6 H 10 C 6 H 6 + C 6 H 10 * G 6 H 6 + G 6 H| (cf réactions 3) C8H * + C 6H (**) Un traitement complet en a été donné par M. Ageno dans le volume II de cette collection. - y y 6 OBSER VA TIONS ET INTERPRÉTA TIONS 11 gnements quantitatifs détaillés, le Lecteur esl originaux. Sous L'angle <»ù aux articles prié de se reporter nous l'envisageons, le principal intérêt des résultais en Luminescence esl qu'ils ont trait au mécanisme de transfert d'énergie dans les Liquides. Les solutions dans différents hydrocarbures, ou autres solvants, de certaines substances appelées scintillateurs deviennent luminescentes quand elles sont Irradiées (par exemple par des rayons gamma) et émettent un spectre caractéristique du scintillateur et non du solvant. Cette situation se présente même quand le scintillateur correspond à une concentration inférieur à 0,01 p. 100 en poids, c'est-à-dire, quand, pratiquement, toute l'énergie est dissipée dans le solvant et non dans le soluté. Pour expliquer un tel phénomène on a fait appel à toutes sortes de processus de transfert d'énergie : transfert d'excitation d'une molécule excitée P P )le%X mole%X €(S 2 ) (ù) ic) (a) Fig. 14. mélange vers de I-intensité la du solvant molécule de soluté qui a diffusé jus- qu'à elle, transfert d'un — Luminescence induite par rayons y dans un ternaire; une photon virtuel d'une mo- luminescence portée lécule de solvant à toute en fonction de la concentration. une série d'autres molé- contenant des concentrations variables de X. (b) S 2 contenant des concentrations variables de X. (c) Solution contenant des fractions électroniques variables de Sj et S 2 et /) moles pour 100 de X. (a) S, cules de solvant et fina- lement au scintillateur, fluorescence sensibilisée par un transfert à longue distance, capture d'électrons par le avec formation d'un ion négatif qui serait impliqué dans phénomène de luminescence, action préférentielle des électrons de le scintillateur sous-excitation sur le Les deux dernières hypothèses peuvent être rejetées sur la base d'observations effectuées par Lipsky (81 a) selon lesquelles certains paramètres cinétiques de la réaction possèdent exactement les mêmes valeurs numériques que l'irradiation soit conduite avec les rayons y de 60 Go ou la scintillateur. lumière ultra-violette. Une loi qualitative particulièrement intéressante apparaît pour un mélange contenant 2 solvants S x et S 2 un scintillateur X et un extincteur de fluorescence Q. La figure 14 représente une relation schématique, valable en absence , de corps Q. L'augmentation de luminescence dans un mélange ternaire, audessus de ce à quoi on est en droit de s'attendre en appliquant une simple loi d'additivité, a été prédite pour le premier mélange étudié (S x S 2 = benzène, chimie des radiations (cf. paragraphe 3 g), suivant laquelle transfère son énergie d'excitation au benzène sr + s 2 (81 a) = cyclohexane, X = p-triphényle) à partir de l'interprétation avancée en Lipsky (S.), travail non publié. —> Si le cyclohexane : + sï (1) RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES i;> Étanl donné que, dans ce cas, le benzène apparaîl comme un solvant plus c pour le scintillateur, le type de courbe représenté sur la ligure efficace I avait été prévu. Cependant c'est-à-dire il i faut noter que le phénomène d'extinction Interne : s* énergie cinétique 2 Sa s., (Upend de la concentration. Aussi le résultai représenté ne suffit pus à prouver L'existence de la réaction (1). Les résultats obtenus en présence d'un extincteur de fluorescence et ras- semblés sur la figure 15, sont direc lenient liés au mécanisme. Le mini- mum obtenu pour une faible conde S a centration a été étudié particulier pour le système S, en cy- benzène, X — poxygène. La proQ fondeur du minimum est fonction clohexane, S a triphényle, de la concentration en extincteur de fluorescence (79). PourQ gène, le minimum est oxy- au moins au moins aussi des ordonnées (c'est-à-dire si 2 moles p. 100 benzène) que sur la courbe donnée aussi accentué et proche dans la trouve de l'axe publication également On minimum initiale*. un quand S a est du toluène (82) ou X du diphénylbutadiène(82)ou quand Q est du bromure de phényle (83). Pour expliquer ces résultats on a — 1"). Influence d'un agent extincteur sur luminescence induite par rayons y dans un système contenant deux solvants (S, et S.) et un p. cent molaire fixe du scintillateur. Fig. la Courbe supérieure, sans extincteur; courbe infé- rieure, présence d'un extincteur. le solproposé l'image suivante vant S 2 peut toujours recevoir aisément de l'énergie par la réaction (1), mais la facilité avec laquelle cette énergie est transférée au scintillateur dépend : de la concentration S 2 (ici on ne donne pas davantage de détails à ce sujet). Ainsi, une molécule isolée S 2 , si elle est présente en faible concentration, peut- être désexcitée avant de céder son énergie au scintillateur. Un certain nombre d'autres résultats ont été obtenus dans ce laboratoire, mettant en évidence un comportement particulier quand, dans un mélange, un des constituants est présent en faible concentration. Un très intéressant exemple d'un comportement analogue est aussi fourni par le travail de Bouby et Chapiro sur la production de radicaux libres dans la radiolyse d'un mélange d'acétate de méthyle et de benzène (cf. paragraphe 9). (*) Des résultats récents de Lipsky ont maintenant établi que le minimum se place a Si 1 vol p. 100 benzène (Si p. 100 électrons) dans une solution saturée en air et contenant 5,08. 10 -a moles p. 100 de /;-triphényle clans le cyclohexane et. le benzène. (82) Berry (P. J.), travail non publié. (83) Nosworthy (J. M.), travail non publié. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 46 31. HYDROCARBURES SATURÉS D'OXYGÈNE Manion et Burton (35) ont trouvé que des traces d'oxygène, de l'ordre de celles qui peuvent éventuellement se dissoudre lors du transfert d'un liquide, G déterminées dans la radio- n'ont pas d'effet perceptible sur les valeurs de lyse du benzène*. Par contre, les résultats de Allsopp (75) sur l'irradiation du benzène dans l'ultra-violet (de même que les résultats photochimiques de Schenck (76)) et l'extinction de luminescence provoquée par l'oxygène (cf. paragraphe 3 h), ont conduit à penser que des solutions plus concentrées en oxygène devaient affecter la nature et la quantité des produits de radiolyse. Bach (84, 85) et ses collaborateurs ont cherché à maintenir des concen- trations stationnaires d'oxygène au cours de la radiolyse de différents hydro- carbures* irradiés par des rayons 800-900 keV; les résultats les X de 70-85 kV, llilx ou par des électrons de plus reproductibles ont été obtenus avec les layons X. En général les irradiations ont été conduites dans un domaine de doses de 10 30 à 10 21 eV.cm- 3 eux-mêmes initiaux sont ; indiquent que les produits rayonnement. Le tableau XI ras- les résultats obtenus affectés par le semble les rendements obtenus pour 100 eV, calculés à partir des conditions d'irradiation. Bach note que les produits formés peuvent résulter initiales de l'interaction de l'oxygène, soit avec les radicaux libres primaires, soit avec molécules excitées. Elle suggère que les hydroperoxydes sont formés par les le second mécanisme, c'est-à-dire G 6 H 12 + Tableau XI. : (G 6 2 H 12 2 C 6 H n OOH. )* — Quantités de produits oxydés formés pour 100 eV par irradiation d'hydrocarbures saturés d'oxygène avec des rayons de 70-85 kV mA \ ou des électrons de 800900 keV. (d'après Bach et coll. (84, 85)). X n-Heptane RiOORg i -Octane Cyclo- hexane Toluène Benzène 0,2-0,3 1,3 0,7 0,3 2,3 0,2 1,2 1 0,4 0,2 Peroxyde total Composés carbonylés 2,2 1,2 0,3 3,7 2 1,2 1,8 1,2 Acides Total 0,4 6,1 0,6 4,1 0,6 0,2 2,0 ROOH H 0, 2 0,2-0,3 0,5 0,45 1 Voir cependant le tableau X pour un effet possible de l'air sur le G u déterminé par technique du 1)1 M 'II dans l'irradiation du benzène. (<S4) Bach (X. A.), Sbornik Rabot Radiatsionnoi Khimi, Akad. Nauk S. S. S. H., 1, 145, 1955; Traduction anglaise Symposium on Radiation Chemistry, Acad, Sci. USSR, 1, 119, 1955. Cet article résume le travail expérimental de R. S. Rychkov, X. I. Popov et M. M. Flisky. (<S5) Bach (X. A.) et Popov (X. I.), Sbornik Rabot Radiatsionnoi Khimi, Akad. Nauk S. S. S. R., 1, 156, 1955; Traduction anglaise Symposium on Radiation Chemistry, Acad. Sci. USSR, 1, 129, 1955. (*) Excepté dans le cas du cyclohexane qui a été irradié en tube scellé. (*) la : : RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 47 — HALOGENURES 4. Le tableau \li rassemble Les résultats quantitatifs relatifs aux rendements obtenus dans la radiolyse d'halogénures d'alcoyles purs. Liquides. Sue el SaeLANDonl montré que, dans la radiolyse d'iodures par les du radium, des doutons rapides ou des neutrons rapides, les rendements globaux sonl propor[3 tionnels à la dose (86). Cette proportionnalité a également élé observée dans des expériences effectuées en présence d'oxygène où les échantillons étaient X de. Longueur d'onde moyenne 0,95 ou 4  (c'est- irradiés soit avec des rayons à-dire d'environ 310 ou 73 keV respectivement) soit avec les rayons a de Po ou de Ra (87). De même que Zimine et Egorova (voir tableau XII) l'ont observé un peu plus tard, Lefort, Bonet-Maury et Frilley (87) ont trouvé que Les rendements en iode étaient indépendants de la température dans le domaine — 196° à 18 °C. Hornig et Willard (91) ont de même trouvé que la vitesse de production d'iode dans la radiolyse de l'iodure d'éthyle par les rayons y de 60 Go était indé- pendante de la température dans le domaine — 78° à + 108 Ces auteurs — 190 °G ont °C. ont aussi étudié différents iodures d'alcoyles cristallins à et comparé les vitesses de production d'iode à l'état cristallisé et à l'état liquide ~ 190 ° à 25°. Les rapports des vitesses sont les suivants GH I 0,25 C 2 H5 I 0,20 3 i -G H I 3 n-C H 4 7 0,11 9 I 1,1 : — 190° la Pour l'iodure d'éthyle et l'iodure d'isobutyle à l'état vitreux à environ fois obtenue était 2 la vitesse observée pour vitesse les cristaux. Hornig et Willard en ont conclu que le comportement de l'état solide dépend de l'orientation moléculaire. Firestone et Willard (91) ont suivi la production de Br 2 dans la radiolyse de CGl 3 Br par les rayons y de 60 Co en mesurant le point de fusion (- 5,6 °G) et le point de transition à l'état solide discontinuité. ( — 35,5°). Ils n'ont observé aucune La vitesse de production de Br 2 était indépendante de la tem- pérature en dessous de — 78°, mais au-dessus elle augmentait avec une énergie d'activation apparente d'environ 2 kcal. mole- 1 . (86) Sue (P.) et Saeland (E.), Bull. Soc. Chim. (France), 437, 1949. (87) Lefort (M.), Bonet-Maury (P.) et Frilley (M.), Compt. rend., 226, 1904, 104S. (91) Cf. Willard (J. E.), Ann. Rev. Phys. Chem., 6, 141, 1955. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 18 Valeurs de XII. I'\i:u;ai: (> obtenues dans RAYONNEMENT COMPOSÉ rayons y de (1,3 NX H„ CH, c, -M" Bel. 88 3,3 2,7 88, 89 Co MeV) 1,9 rayons [i de U C * d' irradiation. 1/2X, [odure de méthyle électrons de 1,5 MeV rayons X de 120 k\" (CH 8 I) 80 radiolyse de quelques halogénures sous la différentes conditions (),()() 0,98 89 d 0,44 (50 keV) 3,6 [odure de méthylène (CM,i,) Tétrachlorure de carbone électrons de 1,6 MeV élecl ions de 410 keV 2,5 88 1,92 e '/ 90 0,28 e 90 (CCI,) Tétrabromure électrons de 410 keV de carbone (CBr4 ) Bromure d'éthvle (C 2 H Br) B électrons de 1,6 MeV 0,2 rayons X de 1,6 MeV électrons de 1,6 MeV 4,1 0,6-0,9 2,0 e 88 88 88 rayons X de 1,6 MeV 4,1 e 88 17,8 e 88 88 Iodure d'éthyle (C 2 H 5 I) Chlorure d'éthylène (C a 4 Cl 2 ) H Bromure électrons de 1,6 MeV d'éthylène (C 2 4 Br 2 ) H rayons 0,5 X de 1,6 MeV 0,0 Hexachloroét liane électrons de 410 keV 0,14e>9 (C 2 G1 6 ) 1 Iodure de /î-propvle (C 3 H 7 i/ électrons de 1,6 MeV iromobenzène rayons X de 1,6 MeV (C 6 H Br) 90 88 2,5 88 2,0 e 6 Hexachlorobenzènc électrons de 410 keV 90 0,04 e (C 6 C1 6 ) — (a) -M désigne la disparition du produit de départ. (b) Les rayons X donnent les mêmes rendements relatifs que les rayons y de 60 Co pour de faibles débits. (c) Rendement qui suppose g( -I a = 4,1 pour l'iodure d'étbyle décomposé par les rayons X. (d) Recalculé ) — — — — = > Fe +++ ) sur la base de G(Fe ++ (e) Les techniques 15,6 pour le dosimètre de Fricke. décrites dans ce travail ne garantissent pas que l'oxygène est complètement éliminé; voir paragraphe é-b pour l'etTet de l'oxygène dans la radiolyse de CHG1,. En général, les différents expérimentateurs donnent des valeurs moyennes de G en négligeant le fait que initialement, de nombreuses études ont conduit à des valeurs de G beaucoup plus faibles que celles obtenues dans des irradiations prolongées ou à de fortes intensités. Les auteurs donnent aussi les résul- 187 °C. tats d'irradiation pour des rayons y et a. (f) Température (g) Indépendant de — la température : : — - 187°G et + 18 °C. Schuler(B. H.) et Hamill (W. H.), ./. Ain. Chem. Soc, 74, 6171, 1952. Petrey (R. C.) et Schuler (R. H.), J. Am. Chem. Soc, 75, 3796, 1953. (90) Zimine (A. V.) et Egorova (Z. S.), Sbornik Rabot Radiatsionnoi Khimi, Akad. Nauk S. S. S. R., 1, 241, 1955. Traduction anglaise Symposium on Radiation Chemistry, Acad. Sei. r.S.S.H., 1, 207, 1955. (88) (89) : RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 4a. 19 — PRODUCTION DE RADICAUX LIBRES DANS LES HALOGÉNURES D'ALCOYLE Gevantman e1 Williams ont étudié la radiolyse de quelques iodures d'alcomme Intercepteur (52). Les radicaux coyle en présence d'iode radioactif produits dans la radiolyse réagissent avec le radio-iode pour donner des iodures d'alcoyle radioactifs qui peuvent être séparés par la technique des entraîneurs, permettant ainsi une estimai ion du nombre relatif de radicaux libres primaires formés à partir de chaque substance. Le tableau XIII résume pour résultats de ces auteurs les halogénures d'alcoyle liquides et les gazeux. Ces résultats montrent clairement que la rupture initiale peut se faire sur une liaison autre que la liaison G - 1, mais ne permettent pas de déterminer si l'iodure de méthylène radioactif se forme à partir d'un CH 2 primaire, de CH 2 I ou des deux. Tableau XIII. Radicaux libres produits <l<ins la radiolyse d'iodures d'alcoyles <>l évalués par interception avec du radio-iode. (d'après Gevantmw et \\ illiams (52)). IODURE tïAl RAYONNEMENT PHYSIQUE POURCENTAGE DE L' ACTIVITÉ TOTALE DE RADIO-IODE PORTÉ PAR L'ENTRAINE UR mentionné (valeurs moyennes) CH Méthyle Co électrons de 2 MeV Gaz Ethyle 60 Liquide Liquide 60 Co ou X de 2 MeV rayons X de 2 MeV 3I C2 H5 I 66 15 82 5 15 77 30 60 i-C 3 H 7I n-C 3 H 7 I n-C,H 9 I CH2I2 a 19 — — 13 4 2 1 2 3 4 2 1 rayons Gaz ou de 50 KV m;u 7 6 — 80 5 de 50 KV mai 16 6 8 6 6 Co 14 9 — 58 7 70 — rayons X de 50 KV maI 10 1 2 2 72 8 n-Propyle Liquide n-Butyle «°Go rayons X Gaz 60 Liquide Gaz (a) Les tirets indiquent que l'entraîneur correspondant n'a pas été employé. 4b. — CHLOROFORME EN PRÉSENCE D'OXYGÈNE Ce système, irradié par les rayons y de 60 Co, a été étudié par Schulte, Suttle et Wilhelm (92). Bien que les valeurs données permettent de calculer les doses et que les produits de la radiolyse aient été estimés quantitativement, aucune valeur de G n'est fournie dans l'article. Les auteurs pensent que la quantité et la nature des produits formés prouvent l'intervention d'une réaction en chaîne mettant en jeu l'oxygène. Ils suggèrent la formation de deux produits intermédiaires les peroxydes CCl 3 OOH et CG1 2 2 Celle de peroxydes : (92) . Schulte (J. W.), Suttle (J. F.) et Wilhelm (H.), J- Am. Chem. Soc, 75, 2222, 1953. HAISSINSKY. III. 4 OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 50 à plus faible teneur en chlore est considérée comme improbable. Les auteurs posent comme étape chimique primaire la réaction CHCI3 4c. -**-> CHC1 2 : + Cl. — MÉLANGE D'HALOGÉNURES Les mélanges CG1 4 + C 2 G1 6 et GC1 4 + GBr4 ont été étudiés par Zimine et Egorova (90). Les études ne présentent pas d'analogie avec les recherches sur de protection (cf. paragraphe 3 g). Les mélanges CC1 4 + C 2 C1 6 dans les 20° avec électrons de 410 keV et rapports 10/1 et 2/1 ont été irradiés à ont donné G(C1 2 ) = 0,96 et 0,80 respectivement, écart qui n'est vraiseml'effet — blablement pas significatif à cause des erreurs expérimentales possibles. Dans le cas des mélanges chlorure + bromure (irradiés par des particules a) les auteurs ont montré que l'interprétation des rendements obtenus est compliquée par l'intervention de réactions secondaires qui comportent une interaction entre chlore atomique et bromure. Des études où le tétrachlorure de carbone et l'iodure d'éthyle (de même que cyclohexane et CS 2 ) subissaient une irradiation interne par du radio-iode 131 I) ont été signalées (93). Mais aucune valeur de G n'a été publiée. ( le 5. ALCOOLS L'étude systématique la plus marquante, effectuée jusqu'ici en chimie des radiations sur des produits de radiolyse à la fois liquides et gazeux, est peutêtre celle due à Me Donell et Newton (94) qui a porté sur 10 alcools ali- phatiques. Les auteurs ont bombardé leurs échantillons avec des ions He + + de 28 MeV à environ 2(jiamp. h., c'est-à-dire de manière à obtenir 2-3 p. 100 de décomposition. Les valeurs de G données, et reproduites seulement en partie dans le tableau XIV, sont basées sur les rendements obtenus après des irradiations de cette importance et négligent la faible contribution apportée par des réactions secondaires. Bien que les auteurs attirent l'attention sur quelques désaccords de stoechiométrie (en particulier dans le cas des alcools butyliques), on est beaucoup plus frappé par la quantité des résultats dignes de foi que Me Donell et Newton ont obtenus. Les conclusions générales qu'on peut tirer de leur travail sont que les prindes cipaux produits gazeux consistent en 2 et en hydrocarbures (c'est-à-dire H (93) Miller (\V. M.), Rack (E. P.), Burreli (E.) et Trumbore (C. N.), J. Chem. Phys., 23, 2457, 1955. (94) Me Donell (W. R.) et Newton (A. S.), J. Am. Chem. Soc, 76, 4651, 1954. RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES produits réduits ) el oxydés Les produits 51 que le (i (de réduction totale) est compris entre 7 el .s. » sont suivants les : Alcools primaires Aldéhydes Alcools secondaires Aldéhydes, glycols Alcools tertiaires faibles quantités el glycols <le el cétones glycols mais surtout des cétones. Tabu u \iy. Rendements en produits de radiolyse lors du bombardement de (drools par des ions He de 28 MeV. (d'après Me >onell et Newton (9 1"). différents I Méthyle II, 3,5 CO 0,23 0,36 Cil, C..M, CI C,H C,H 8 I. 0,01 l éthyle 3,5 0,11 0,43 0.17 0.17 11,00:5 fl o,o:5 n-propyle i-pro- n-bii- i-bu- sec- tert- n-oc- pyle tyle tyie buli/lc butyle tyle cyle 2,8 2,7 2,0 1,2 3,5 0,OS 3,0 0,07 0,06 2,8 0,10 0,07 0,30 0,54 0,14 0,14 0,10 0,00 0,37 0,38 0,86 0,05 0,11 0.0;, 0.0:» 3,5 0,01 1,6 0,02 0,03 0,02 1,1 0.02 0,17 0,27 0,09 0,10 Acide H 2 Aldéhyde 4,5 0,01 0,9 1,4 4,5 0,01 0,8 2,2 0,21 0,46 <»,! 1 0.02 0,017 0,81 0,65 0,04 4,4 0,005 4,3 0,01 0,09 0,9 0,06 0,16 4,0 0,05 0,6 1,5 1,7 2,1 Cétone O.O!) 0,52 0,02 0,02 2,0 dé 0.02 0,0.") 0,01 0,01 0.01 0,02 0,03 0,18 0,22 3,9 0,01 L-C4H10 Gaz total 0,(K5r» 0,09 0,12 total Q-C4H10 0,0!) /> 0,07 0,01 4,5 0,11 3,5 0,26 0,003 0,6 1,0 1,8 1,1 2,8 3,7 0,01 0,4 0,7 3,6 0,01 0,3 0,6 0,5 1,0 Glycol —total M" (a) 1,6 5,8 1,0 4,7 1,5 6,1 0,04 4,7 4,2 Tous les résultats donnés par Me Donell et — (b) Substance 0,9 4,8 0,2 6,1 0,1 4,1 Newton ne figurent pas dans ce tableau. initiale transformée de façon définitive. Calcul effectué par Tolbert etLEMMON (1). Les glycols a prédominent en général. En se basant sur la nature des produits formés, les auteurs concluent que la coupure de liaison a lieu surtout sur le carbone du carbinol. Quelques résultats relatifs à la production de radicaux libres à partir d'alcools irradiés en présence d'air figurent dans le tableau X. 5 a. — METHANOL L'effet de la nature du rayonnement sur les rendements dans la radiolyse du methanol est résumé par le tableau XV. Il apparaît que cet effet est faible mais non nul. D'après McDonell et Gordon (95) les rendements sont tous des fonctions linéaires de la dose (pour une énergie dissipée de 3.0. 10 20 eV.l- 1 mn- 1 ). Ces auteurs suggèrent que la formation de HCHO peut impliquer des . (95) McDonell (\V. R.) et Gordon (S.), J. Chem. Phys., 23, 208, 1955. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS :>2 réactions qui auraient lieu seulement dans les grappes, le long des colonnes chimiquement actives qui difseraient responsables de la formation du glycol. grappes hors des fusent d'ionisation primaire, tandis que les espèces Tableai R VYONNEMEN W Valeurs de Y 1 60 IL 4,0 0,16 0,24 Cil, HCHO 60 Go CO Co P"C(49keV) He++(28 MeV) 5,4 0,11 0,54 5,3 3,46 0,23 0,36 1,67 y 0,1 1,8 1,3 3,0 (;,n,(OH), Références G dans la radiolyse de l'alcool méthyliqm 3,0 1,74 97 96 95 94 McDonell (98) a aussi irradié aux rayons y de 60 Co des solutions aqueuses de methanol; il a obtenu des résultats qui sont partiellement transcrits sur la figure 16. Il faut noter que la production de formaldehyde, contrairement à de l'éthylène-glycol, est directement proportionnelle à la concentration celle CHgOH dans la solution. On peut évidemment avancer l'interprétation de que CH 2 est produit par des réactions qui ne font intervenir que GH 3 OH (par exemple une décomposition tandis que avec réarrangement), glycol pourrait être formé, au le moins en partie, par des mécanismes radioù la radiolyse primaire de l'eau pourrait jouer un rôle. McDonell explique ces résultats par la suite des réactions calaires : _mm-> h + OH H H + GH3OH H + GH OH OH + CH OH H + CH OH G H (OH) 2 Fig. 10. — Rendements pour des mélanges eau-méthanol irradiés aux rayons y de 60 Co (104). m. d. = pour cent de densité moléculaire d'un methanol en solution aqueuse, relatif à celle du methanol % 2 3 2 et il conclut 2 4 2 que les résultats confirment le point de vue de pur. 2 2 Me Donnell et Gordon d'après lequel, la formation de formaldehyde serait localisée à l'intérieur des grappes. Meshitsuka et coll. (99) ont étudié la composition de l'hydrogène produit par l'irradiation de CH 3 OD avec les rayons y de 60 Co. Les résultats observés et les valeurs calculées à partir de l'hypothèse que les ruptures de liaison ainsi que les réactions secondaires sont distribuées de façon uniforme sont les suivants : (96) (97) Meshitsuka (G.), à paraître. Skraba (W. J.), Burr (J. G.) et Hess (D. N.), J. Chem. Phys., 2i, 1296, 1953 (98) (99) Meshitsuka (G.), Ouchi (K.), Hirota (K.) et Kusumoto (G.), ./. Chem. Soc. Japan McDonell (W. R.), J. Chem. Phys., 23, 208, 1955. 78, 129, 1957. , RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES ',, 53 de l'hydrogène total obsen é calculé un 36 60 56 38 1), l (i IL Les explications qui peuvent traduire quantitativement suivantes a. caux ni les les résultats sont les : coupures initiales de liaisons ni libres qui en résultent les réactions secondaires des radi- ne présentent une distribution tout à fait uni- forme. />. la radiolyse peut comporter, au stade primaire, un réarrangement en molécules finales à côté d'une décomposition en radicaux libres. Une étude du methanol (voir égamécanisme de la réaction (96). directe des radicaux libres, produits dans la radiolyse lement le tableau X), aiderait à élucider 5 b. le — ÉTHANOL PUR ET EN MÉLANGE Newton et McDonell (100) ont commencé à clarifier le mécanisme de radiolyse deFéthanol en étudiant à la fois les effets de la durée des irradiations et de la présence de corps ajoutés sur la nature des produits formés. Le tableau XVI rassemble leurs résultats. De même que Bach et Sorokine (101) ils ont trouvé que le rendement en méthane était indépendant de la dose. Cepen- dant, les résultats de Newton et McDonell portent sur des doses six fois plus fortes que celles utilisées par Bach et Sorokine. Les expériences de ces derniers ont aussi montré que pour des électrons de 0,8 — 0,9 MeV et des énergies absorbées inférieures à 10 21 eV cm- 3 , la radiolyse conduit à des rende- ments en H 2 , H 0, aldéhyde et CO qui sont à peu près constants. D'après H est assez tentant de conclure, 2 l'observation de produits tels que CO et C 2 4 , il comme l'ont fait Newton et McDonell ainsi que Bach et Sorokine, que des processus de réorganisation et de rupture de liaisons interviennent à la fois. D'après les effets obtenus en ajoutant certaines substances à la solution (tableau XVI), il semble bien qu'une partie au moins de l'hydrogène provient d'un mécanisme radicalaire, de même que certains des hydrocarbures. Les résultats de Bach et Sorokine (101) sur l'alcool éthylique transcrits sur le tableau XVII sont relatifs à des radiolyses par électrons et rayons X. Les différences numériques entre ces rendements et ceux obtenus par Newton et McDonel (cf. tableau XVI) doivent, peut-être, être attribuées à la nature différente des sources de rayonnements. Une remarque intéressante a été faite par Bach et Sorokine sur l'effet de température dans la production d'aldéhyde par les rayons X. La valeur de G trouvée pour la formation d'al(100) Newton (A. S.) et Me Donnell (W. R.), J. Am. Chem. Soc, 78, 4554, 1956. (101) Bach (N. A.) et Sorokine (Yu. L), Sbornik Rabot Radiatsionnoi Khimi, Akad. Nauk. Symposium on Radiation Chemistry, S. S. S. R., 1, 163, 1955; Traduction anglaise Acad. Sci. U. S. S. R., 1, 135, 1955. : OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 54 Influence de la quantité d'énergie absorbée sur les valeurs de G obtenues Tableau XVI. dans la radiolyse de l'éthanol et de ses mélanges, bombardés par des ions He ++ de 28 MeV - d'après Newton et McDonell (100). éthanol éthanol + 1% 0,72% CH CHO 3 Énergie absorbée (en 10-- eV. cm- 3 ) 0,029 4,10 0,3 3,8 G(CO) (1.093 G(CH4) 0,43 0,22 0,18 3,00 1,40 9,3 4,92 0,097 0,43 0,20 0,18 G(H i GiCJI.) (.(Cil,) G (groupements carbonyle) (i i glycols -a) G (produits réduits) ( a ) (i < produits gazeux) 2,6 1,33 8,8 4,62 0,6 3,46 0,11 0,43 0,17 0,17 0,028 3,52 0,090 0,40 0,20 0,16 0,10 0,40 1,33 8,18 1,07 7,67 b 2,2 1,3 8,19 4,34 Hexcne-1 désignent les corps qui ne contiennent pas d'oxygène. (a) Les produits n réduits valeur exclut la production d'hexane. m,;»!) 2, S3 11.211 0,17 2,20 — (b) Cette déhyde est de 0,8 en l'absence d'oxygène et n'est pas affectée par la température dans le domaine 0-50° C, tandis qu'elle augmente de 1,9 à 2, S en la présence d'oxygène. Cet effet d'oxygène semble clairement montrer qu'un mécanisme radicalaire intervient dans la formation de tous les produits de radiolyse que ces auteurs mentionnent. Cependant l'augmentation du rendement en H 2 en présence d'oxygène, est plutôt surprenante et n'est pas possible à expliquer par des mécanismes radicalaires. A moins que l'oxygène, par sa seule présence, favorise un processus de réorganisation initiale, au stade primaire, il est difficile d'expliquer un tel résultat. Cette éventualité n'a pas été examinée dans le travail cité, cependant elle mérite d'être analysée plus , en détail. Burr (102) a étudié l'échange entre l'hydrogène gazeux et l'hydrogène de léthanol irradié par les rayons y de 60 Co à raison de 10 23 eV environ (c'est-à-dire de l'ordre de 4 kcal) par mole d'éthanol. Le tritium était utilisé comme indicateur. Avec des pressions partielles d'hydrogène allant jusqu'à une atmo- sphère, G (échange d'atomes H) était d'environ 0,1. On peut expliquer ce résul- admettant soit que les radicaux du type C 2 H 4 OH ne réagissent pas efficacement avec H 2 mais qu'ils réagissent avec les molécules d'éthanol avoisinantes quand ils sont encore très « chauds », soit qu'ils sont produits en tat en , très faible quantité. Dans une publication ultérieure, Burr (103) a comparé les rendements d'hydrogène produit par la radiolyse de divers éthanols (tableau XVIII). Il est remarquable de constater que le G (hydrogène total) baisse notablement quand les atomes D se trouvent sur l'atome C du carbinol et (b) que le contenu en deuterium du produit formé à partir de (102) (103) Burr (J. G.), ./. Chem. Phys., 25, 587, 1956. Burr (.1. G.), ./. Am. Chem. Soc., 79, 751, 1957. CH CH OD est étonnamment 3 2 RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES Tableai Effets de l'oxygène sur les valeurs des éthylique. XVII. )'après I 1 1 1 \< m:si \. \ de 0,8 0,9 d'oxygèn I electrons MfV Sorokine el ii i rayons X de ::. 80 kV„, 0X | 55 G dans la radiolyse de l'alcool loi ). EN PRÉS! \< electrons de 0,8 0,9MeV i»'<p\ voèn] i a rayons X de NO kVma, 75 Produits formés ll.o 2,1 1,2 11. 6,0 0,3 0,2 6,0 0,2 CO CM, Aldéhyde 0,1 0,8 1 6,6 12,0 6,5 11,1 1,8 1,1 0,9 o,7 2,1 2,1 Peroxj de Acide 0,9 1,8 1,5 CO.. 0,1 11,3 0,10 Absorption d '()._, 2,1 1 1,0 . en Les auteurs signalenl que dans ce travail les rendements dépendent fortement dcl'intensité, dépendance vraisemblablement due à la difficulté de maintenir eonstante aux intensités élevées la concentration en oxygène dans le liquide. élevé. A partir des résultats transcrits sur le tableau XVIII, et de son interpré- tation de certains spectres de masse, Burr conclut que la plupart des atomes produits initialement à partir de C 2 binol (cf. H H OH proviennent de l'atome C du car5 McDonell et Newton (104). Il conclut également d'après la teneur en deuterium des différents produits hydrogénés que la formation d'hydrogène due uniquement à un mécanisme non moléculaire ». Il est difficile de l'effet oxygène décrit par Bach et Sorokine (101). Cependant, d'après l'interprétation de Burr, le radical C 2 H 4 OH serait un intermédiaire à durée de vie relativement longue dans la suite de réactions qui conduit au glycol-a (cf. tableau XVI). est « concilier cette dernière conclusion avec Tableau XVIII. — Rendement en hydrogène dans par les rayons y de Éthanol CH CH OH CD CH OH 3 2 3 2 CH,GD OH 2 CH CH OD GD CD OD 104) 3 2 3 2 ,i0 la radiolyse de divers éthanols irradiés Co, d'après Burr (103). G (hydrogène total) % de D dans l'hydrogène formé 3,66 3,90 2,81 3,67 2,98 4,27 42,0 34,2 93-95 Sheppard (G. V.) et Burton (V. L.), ./. Am. Chem. Soc., 68, 1636, 1946. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 56 — ACIDES 6. Bien que beaucoup d'études d'un caractère phénoménologique aient été effectuées sur la radiolyse de différents types d'acides gras solides (et autres acides organiques) par des particules a (104-107) et des deutons (104-106) et également sur la radiolyse de l'acide acétique gazeux (106) par des rayons a, on a publié relativement peu de travaux sur les acides gras liquides à l'état pur. En général, pour les solides, la decarboxylation qui conduit à un hydro- carbure et la déshydrogénation qui conduit à un acide non saturé, constituent les principales réactions observées. De l'oxyde de carbone et de l'eau sont produits en faible quantité. 6 a. — ACIDE ACÉTIQUE Le tableau XIX fournit une comparaison de plusieurs études effectuées sur les produits de radiolyse de l'acide acétique liquide. Les résultats obtenus avec différentes sources de rayonnement ne présentent qu'un accord qualitatif : montrent que G0 2 est le principal produit gazeux. Récemment, Newton (108) a analysé soigneusement par le réactif de Fischer la fraction liquide des produits formés et il a établi que, dans ses conditions de travail, G(H 2 0) = 2,15*. ils Tableau XIX. — Valeurs Rayonnement Gaz total He + + de 27 MeV a de Rn (6 MeV) Rayons X de 70-85 V ax lU 5,4 de C, dans la radiolyse co. CO H 4,0 2,8 0,4 0,5 0,52 2,4 2 CH de l'acide acétique liquide. 4 C 2 H„ Acétone Réf. 1,38 0,85 109, 110, 1 107 0,9 0,45 111 (105) Honig (R. H.), Science, 104, 27, 1940. (100) Rreger (I. V.), J. Phys. Colloid Chem., 52, 551, 1948. (107) Whitehead (W. L.), Goodman (C.) et Breger (I. V.), ./. Chim. Phys., 48, 184, 1951. (108) Newton (A. S.), J. Chem. Phys., sous presse. (*) En se basant sur ses propres résultats, Newton a exprimé l'opinion que les faibles quantités d'eau signalées antérieurement dans la radiolyse des acide aliphaliques de bas poids moléculaire provenaient peut-être du fait que les expérimentateurs recherchaient l'eau produite plutôt dans la phase vapeur que dans la phase liquide. (109) Newton (A. S.), Univ. of Calif. Radn. Lab., Chem. Diu. Quarterly Report UCRL2455 (mars 1954). (110) Newton (A. S.), Univ. of Calif. Radn. Lab., Medical and Health Physics Quarterly Report UCRL-2605, 28 (mai 1954). RADÏOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES 57 Bach et Saraéva (ill) Interprètent leurs résultats sur la base de dissociations primaires conduisant aux radicaux GH CO, CH : 3 3, Oïl processus possibles suivants et COOH. Os auteurs décomposition condul sant à la formation de radicaux CH 3 COO ou d'atomes 11, réorganisation de CH3COOH ou de (GHjCOOH), conduisant aux molécules finales par une réacn'ont pas envisagé tion élémentaire Les : unique (112). Garrison et coll. (113) ont étudié les effets de bombardement par des par ticules lourdes (lie de 35 MeVet 1) de 18 MeV) de solutions aqueuses d'acide comprises dans un vaste domaine et atteignant 16 M). (concentrations acétique Ainsi qu'on pouvait s'y attendre à partir du travail de Bach ci Saraéva, Garrison et al. ont trouvé (pie pour la concentration la plus élevée, le prin! Quand la teneur en eau est augmentée, on ne trouve pas d'aldéhyde en quantité appréciable. Quand on extrapole les résultats de Garrison et al. à une concentration nulle en eau on trouve que leurs résultats sont en bon accord avec ceux de Newton (108). cipal produit carbonylé est L'acétone. 6 b. — ACIDE ACÉTIQUE SATURÉ D'OXYGÈNE Pour la radiolyse par des rayons X de 70-85 kV m;lx de l'acide acétique traversé par un courant d'oxygène, Bach et Saraéva (111) donnent les valeurs : G(H + hydroperoxyde d'acétyle) = 0,36 = 0,30 G (peroxyde d'acétyle) = 0,83 G(GH3 COOH) = 0,53 G(HCHO) = 0,45 G(GH 3 COCH 2 2 3) - 2,4 = 2,4 G(G0 2 ) G (gaz total) De même que pour les réactions conduites en absence d'oxygène, les auteurs ont recours à des mécanismes radicalaires pour expliquer tous obtenus, y compris l'égalité des valeurs 6 c. les résultats G(C0 2 ) et G (gaz total). — ACIDE PROPIONIQUE Une étude de ce composé irradié par des ions hélium de 32 MeV a été récemment menée à bien par Newton (108). Les résultats sont en général conformes à ceux trouvés pour l'acide acétique. (111) Bach (N. A. et Saraéva (V. V.), Sbornik Rabot Radiatsionnoi Khim., Ak<ul. Traduction anglaise Symposium on Radiation Clic Nauk. S. S. S. IL, 1, 175, 1955 : : mistry, Acad. Sci. U. S. S. R., 1, 135, 1955. (112) Burton (M.), J. Am. Chem. Soc, 58, 1645, 1936. (113) Garrison (W. M.), Bknnett (W.), Gole (S.), Hayward (H. R.) et Weeks (R. M.). J. Am. Chem. Soc, 77, 2720, 1955. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 58 éd. — AUTRES ACIDES Miss V. L. Burton (114) signale que la radiolyse de l'acide oléique par des rayons a de 6 MeV conduit à un G de décomposition égal à 2,2. Une certaine quantité d'acide stéarique se forme, que l'irradiation soit conduite avec des rayons a (114) ou des deutons (106). Divers autres acides organiques ont été étudiés, soit à l'état gazeux, soit à l'état solide, par le groupe de chercheurs de MIT (cf. 104, 106, 115) qui se préoccupaient surtout de la genèse du pétrole. Les renseignements fournis ne sont pas très abondants car ils se limitent essentiellement à l'analyse des produits formés. Néanmoins, quiconque s'intéresse à la question devra com- mencer par consulter ce travail. Duggan et Landis (116), au cours d'une étude sur les processus qui se déroulent durant la stérilisation par rayonnement, ont trouvé que les rayons y du 60 Co accélèrent l'oxydation de l'acide oléique à 20° G avec production de peroxydes et de composés qui semblent être des cétones a, non saturés. Une substance « pro-oxydante » telle que le stéarate de cobalt augmente les (3 rendements. 7. - ESTERS Le travail publié sur la radiolyse des esters n'est pas très détaillé. Le groupe de MIT a décrit les résultats de quelques études essentiellement qualitatives en relation avec le problème de la genèse du pétrole (106). Duggan et Landis (cf. paragraphe 6) sont signalé que les rayons y de 60 Co produisent, en substance, le même effet sur l'oléate de méthyle que sur l'acide oléique. Les rendements en peroxydes et en produits carbonylés augmentent avec la température dans l'intervalle 7,5-56° C. Le rendement en peroxyde augmente avec la dose de façon plus linéaire pour l'oléate de méthyle que pour l'acide oléique; dans ce dernier cas, la diminution dans l'efficacité de production quand la durée d'irradiation augmente, apparaît déjà pour des doses plus faibles. On a éga- lement étudié l'effet d'électrons de 1,2 MeV sur le stéarate de méthyle, l'oléate de méthyle et le linoléate de méthyle, de même que sur la tristéarine commerciale (117). Bien que le mémoire ne le précise pas explicitement, on peut penser que les irradiations ont été conduites en présence d'air, car les auteurs se préoccupaient des processus qui se déroulent au cours de la stérilisation des aliments. Des composés ont été formés qui présentaient des caractéristiques de peroxydes. Le linoléate gelé à 70° C a présenté après absorption de — 2.10 6 rep un effet de gel attribué à une polymérisation. (114) (115) (116) (117) Burton (V. L.), J. Am. Chem. Soc, 71, 4117, 1949. Breger (I. A.) et Burton (V. L.), ./. Am. Chem. Soc, 68, 1639, 1946. Duggan (L. B.), Jr., et Landis (P. W.), J. Am. Oil Chemists' Soc, 33, 152, 1956. Hannan (B. S.) et Boag (J. W.), Nature, 168, 152, 1952. RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES ÊTHERS 8. mesuré \i.\vto\- (KM)) a 1rs rendements gazeux totaux obtenus dans les suivantes la de 27 MeV. Les valeurs de G trouvées radiolyse de 2 éthers par des ions Eie sont 59 : H Éther de diisopropyle Éther de dibutvle 2 CH 4 Ca C3 2,3 0,88 0,16 1,6 0,16 0,25 2,7 ('-, Polymère 0,38 2.5 ALDÉHYDES ET CÉTONES <.). Très peu de recherches ont été effectuées dans ce domaine. Les produits gazeux formés par la radiolyse du propionaldéhyde liquide par des électrons de 1,5 MeV ont été étudiés par Patrick et Burton (39) avec les résultats suivants : G (gaz total) = 4,57; G(H = 1,26; G(GH4 = 0,114; G(CO) = 1,60; G(C H ) = 1,12; G(gaz en C = 0,05. Les auteurs ont 2) G(C 2 H 4 ) = 0,34; 2 ) 3) 6 expliqué leurs résultats en supposant un certain nombre de réorganisations La décomposition peut benzène (cf. paragraphe 10 b). primaires et des réactions avec coupure de liaisons. être radiosensibilisée par le D'après les résultats anciens de Kailan (118), une irradition prolongée d'acé- tone par les rayons p et y du radium aboutit à la formation d'un acide qui n'a pas été identifié. 10. 10 o. — MÉLANGES VARIÉS — ACÉTATE DE MÉTHYLE ET BENZÈNE Boury et Ghapiro (68) ont étudié de façon détaillée un certain nombre de mélanges et utilisé le DPPH pour intercepter les radicaux libres et évaluer leur nombre (voir paragraphe 3 e 2°). Des résultats particulièrement curieux ont été obtenus pour un mélange d'acétate de méthyle et de benzène irradié en absence d'air par les rayons y de 60 Co. Il est à remarquer que les rendements en radicaux pour 100 eV sont supérieurs à ce à quoi on peut s'attendre d'après la règle d'additivité, aussi bien pour les solutions aérées 118) Kailan (A.), Monats. Chem. 35, 859, 1914. OBSERVATIONS ET INTERPRÉTATIONS 60 quo pour les solutions dégazées. On peut suggérer que le benzène B sensibilise la décomposition de l'acétate A bien qu'il soit lui-même peu affecté par le rayonnement. B -«/^ b* (1) —> B + A* B* + A A* >- (2) produits (3) Un tel comportement du benzène n'est pas sans précédent. Il a été observé également lors de la décomposition photosensibilisée de l'iodure d'éthyle (119) et aussi dans la décomposition du propionaldéhyde apparemment radiosensibilisée par l'intermédiaire de ses niveaux excités les plus bas (39) (cf. para- graphe 10 b). 10 b. — PROPIONALDÉHYDE ET BENZÈNE Patrick et Burton (39) ont étudié la radiolyse d'un mélange de propionaldéhyde et de benzène d 6 et ils ont trouvé que ce dernier n'exerce apparemment H pas un effet protecteur puissant sur la production de 2 parle propionaldéhyde, bien que, par une réaction d'interception, on puisse détecter une légère dimi- H nution dans le rendement en H +GD 6 2. formation de polymère 6 (1) Cependant, d'après l'interprétation des auteurs, la probabilité relative de la réaction (1) par rapport à (2) est inférieure ou égale à 7,3 H+CD 6 : G 6 D 5 + HD 6 (2) Il apparaît aussi que le benzène peut sensibiliser la décomposition du propionaldéhyde par la suite de réactions : C 6 D»? + C 2 H 5 CHO G 2 H 5 GHO* —v -> G 6 D 6 + C 2 H 5 CHO* C 2 H 6 + CO (3) (4) La réaction (4) est un processus de décomposition avec réorganisation à basse énergie et seuls des états excités de basse énergie sont mis en jeu dans les réactions (3) et (4). 10 c. — SOLUTIONS DE CHLORURES Minder et Heydrich (120) ont passé en revue les résultats des radiolyses X de 31,5 keV des chlorures d'alcoyle et d'aryle en solution par des rayons (10 -3 à 0,1 établi la M) dans des solvants organiques (alcool, acétone). Les auteurs ont loi qui régit la vitesse de production de HG1 et trouvé que les résultats pouvaient s'interpréter correctement par l'intervention d'un effet (119) (120) West (W.) et Paul (B.), Trans. Faraday Soc, 28, 688, 1932. Minder (W.) et Heydrich (H.), Disc. Faraday Soc, 12, 305, 1952. RADIOLYSE DE LIQUIDES ORGANIQUES indépendant indirect, effel de La concentration dans un large domaine, direct proportionnel à la concentration en soluté. vraisemblablement déterminé par La el d'un Ce dernier effet était quantité d'énergie rayonnante pris naturellement celle «les électrons secondaires, etc.) absorbée lui-même. L'effet 61 Indirect était attribué, (j com dans le soluté comme pour u-s solutions aqueuses, aux réactions des radicaux libres produits par la radiolvse directe du solvant. Pour des solutions contenant les mêmes concentrations d'atomes de chlore et dans le domaine où l'effet indirect était prédominant, les rendements en HG1 (exprimés sous la tonne M/N) étaient environ 2,7 fois plus élevés pour les chlorures aliphatiques que pour les chlorures aromatiques. Les rendements ou fois plus faihles que pour les solutions aqueuses des étaient environ mêmes solutés. Une quantité d'eau atteignant 12,5 à 25 vol. p. 100 ajoutée aux solutions dans l'acétone n'affectait pas le rendement observé. SuTTLEet Schulte d'il) ont commenté le l'ait que Minder et Heydrich n'ont pas fait mention de tentatives particulières pour éliminer les traces d'oxygène de leurs systèmes. Dans leurs propres expériences sur des solutions irradiées de chloroforme sec, Suttle et Schulte ont trouvé que la présence d'une trace d'oxygène était nécessaire pour observer une décomposition appréciable (cf. para'A graphe Il 1 1). est particulièrement intéressant de remarquer que, pour les systèmes où les solvants principaux étaient l'acétone et l'alcool, Minder et Heydrich ont interprété de façon satisfaisante la cinétique de formation de discutés, HG1, sans avoir recours à des mécanismes de transfert d'énergie graphes 3 g, 10 a, 10 b). (121) Suttle (J. F.) et Schultk (J. W.), Disc. Far. Soc, 12, 317, 1952. (cf. para- Il POLYMERISATIONS AMORCEES PAR LES RADIATIONS IONISANTES par Adolphe CHAPIRO et Michel MAGAT Laboratoire de Chimie Physique de la L'acuité des Sciences de Paris. POLYMERISATIONS AMORCEES PAR LES RADIATIONS IONISANTES INTRODUCTION On sait que les réactions conduisant à la formation des hauts polymères peuvent être divisés en deux grandes classes : les réactions de polycondensation et les réac- de polymérisation. tions Chimiquement la polycondensation est une suite de condensations successives entre molécules de bas poids moléculaire (« monomères ») conduisant à la formation de substances « polymères » de haut poids moléculaire. L'addition de chaque nouveau maillon de la chaîne croissante est accompagnée de l'élimination d'une molécule de bas poids moléculaire, généralement de Veau. Rentrent dans catégorie les cette polyestérifications, les polyamidifications, les réactions de conden- sation entre halogénures organiques en présence de métaux alcalins avec élimi- nations d'halogénures alcalins, etc.. Les polymérisations par contre sont des réactions d'addition en chaîne entre molécules de monomère possédant des liaisons doubles. Ces monomères s'addi- tionnent les uns aux autres par suite de l'ouverture des doubles liaisons et la for- mation de liaisons simples. Dans molécules d'aucune sorte. ce type de réaction il n'y a élimination de Les réactions de polycondensation s'effectuent en général à la température ordinaire sans nécessiter de catalyseurs. Elles peuvent être toutefois accélérées par une élévation de température ou par addition d'ions H + , ces ions intervenant au cours de chaque stade de condensation. Les réactions de polymérisation par contre nécessitent pour se dérouler soit une élévation de température assez importante, soit l'addition de catalyseurs qui jouent le rôle d'une amorce et ne servent qu'à provoquer l'ouverture d'une première double liaison sans intervenir directement dans successives. Ces catalyseurs de polymérisation peuvent les réactions d'addition soit des radicaux ou des substances pouvant facilement donner naissance à des radicaux libres, soit encore des acides-bases dans le sens de Lewis. Selon la nature du cataêtre libres lyseur utilisé qui détermine le mécanisme des réactions d'addition consécutives, on distingue les polymérisations radicalaires et les polymérisations ioniques. est soumise à un rayonnement ionisant on forme à la fois des ions et des radicaux libres. Cependant on peut Lorsqu'une substance chimique sait qu'il se HA.ISSINSKY. — III. 5 INTRODUCTIOX 66 affirmer à priori que les rayonnements ionisants ne produisent pas de variation sensible du D'autre (k pH car les ions H + et 0H~ sont formés en quantités équivalentes. part = 1,3. 10 11 la vitesse 1/mol. sec) (1) recombinaison de de ces ions est trop grande pour qu'ils puissent exercer une action catahjtique appréciable avant leur recombinaison. Il ne faut donc pas s'attendre en générât à une action catalytique des rayonnements sur Il n'en va plus de même pour les les réactions de condensation. réactions de polymérisation par addition. En effet, vu que les rayonnements ionisants produisent des radicaux libres, parfois avec des rendements très appréciables, et également des ions carbonium et peut-être aussi carbenium, on peut prévoir à priori que les rayonnements pourront amorcer les réactions de ce type. Dans le présent article, nous n'examinerons que l'amorçage des polymérisations radicalaires qui seules ont été étudiées expérimentalement jusqu'à ce jour. Après avoir rappelé quelques éléments de la théorie des polymérisations I) nous étudierons les caractères généraux des polymérisations radiochimiques (Chapitre II) et nous examinerons en détail les données expérimentales (Chapitre sur la polymérisation des monomères purs en milieu homogène (Chapitre III) et en milieu non homogène (Chapitre IV). la polymérisation des monomères Nous examinerons ensuite le cas de en solution (Chapitre V). Enfin nous décrirons une méthode de synthèse des copolymères greffés par voie radiochimique (Chapitre VI) et nous montrerons comment il est possible d'effectuer le calcul de quelques réacteurs de polymérisation (1) industriels (Chapitre VII). Eigen (M.) et de Malger (L.) Naturwissenschaften, 1955, 42, 413. CHAPITRE I ÉLÉMENTS DE LA THÉORIE DES POLYMÉRISATIONS (*) Les deux modes de polymérisation radiealaire et ionique sont couramment dans l'industrie, toutefois les polymérisations radicalaires sont actuel- utilisés lement nettement prédominantes et ce sont elles qui ont été le plus étudiées. Ainsi si nous connaissons bien le mécanisme et la cinétique des polymérisa- deux aspects de la question sont encore très controDans ce qui suit nous allons exposer d'abord la cinétique des polymérisations radicalaires et nous résumerons ensuite brièvement ce qui paraît être acquis jusqu'à présent au sujet des polymérisations ioniques. Ceci est d'autant plus justifié que, comme nous le verrons plus loin, les polymérisations amorcées par les rayonnements ionisants s'effectuent par le mécanisme radiealaire, avec éventuellement quelques exceptions sur lesquelles nous reviendrons plus loin. tions radicalaires, ces versés dans le cas des polymérisations ioniques. /. CINÉTIQUE DES POLYMÉRISATIONS RADICALAIRES A. — GÉNÉRALITÉS La réaction de polymérisation radiealaire est une réaction en chaîne typique qui comprend par conséquent plusieurs stades bien caractérisés. Dans le premier stade une molécule quelconque, molécule de monomère, d'un solvant ou d'un corps ajouté (catalyseur), est transformée par un agent physique (chaleur, lumière ou rayonnement ionisant) en radicaux libres. Ce stade est appelé la réaction d'amorçage, et nous pouvons le symboliser par X -A (*) Pour plus de détails voir par exemple 1954. reactions, Interscience Publishers, R*. Burnett (G. M.), Mechanism of polymer THÉORIE DES POLYMÉRISATIONS 68 Dans le stade suivant le radical R* réagit avec une molécule de monomère R— C, la valence en ouvrant la double liaison et en formant une liaison simple du deuxième carbone restant libre, de sorte que le produit d'addition cons- titue un nouveau radical libre RM* capable d'attaquer et d'additionner une autre molécule de monomère et ainsi de suite : k -\ R* + M RM* kp.y RM* + M RM* k*n+l RM* + M fcM*+t. un seul monomère est présent dans le système tous les radicaux RM* auront il est donc probable que si aucun événement physico-chimique perturbateur tel que la précipitation du polymère par exemple n'intervient, toutes les constantes k p k p ... A p Si même groupement M* à l'extrémité de la chaîne et le , , . , . . demeurent constantes au cours de la réaction et soient égales entre elles. Elles pourront alors être remplacées par une constante de vitesse unique k P que l'on appelle « constante de propagation ». Si le radical R* est un radical aussi réactif que les radicaux RM*, la vitesse de la réaction R* + M RM* qui n'apparaît qu'une fois au cours de la réaction de croissance de la chaîne, n'influencera pas la vitesse globale de la polymérisation et l'on pourra écrire k V[ = "p ( )• La situation est différente si deux monomères A et B sont présents simultanément. La chaîne croissante peut alors être terminée soit par un radical B*. Les constantes de vitesse k aa k ab k ba k bb A*, soit par un radical — — - des réactions , , , : kaa — A* + A — A* +B — B* + A — B* + B kab ha hb -A' — B* — A* — B* ne sont pas égales entre elles et il est nécessaire de les distinguer. La polymérisation d'un tel mélange de deux monomères conduit à un « copolymère » c'est-à-dire à un polymère comportant les deux monomères dans la même # types de radicaux R*, S # T etc.. sont produits au cours de l'amorçage, radiochimique on peut être amené à l'amorçage pour le cas généralement comme c'est distinguer plusieurs constantes kPl w, kpj&; A^t*, etc.. (*) Si plusieurs , , POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES chaîne. <i<> De même, si la polymérisation est effectuée dans un milieu dans lequel mesure où son degré de polymérisation le polymère n'est soluble que dans moyen D.P. nombre moyen de molécules de monomère dans ( la n'excède pas une certaine valeur m, les différentes des constantes fr /.„,,., fr» m+i » constantes A- J(> . . . chaîne) la peuvent être A„ ••• Le troisième stade est constitué par la réaction de terminaison des chaînes cinétiques, c'est-à-dire par radicaux. recombinaison ou la Le disproportionnemenl des On sait en effet qu'un radical ne pent disparaître qu'en réagissant avec un antre radical, c'est-à-dire que les valences libres disparaissent par Nous pouvons écrire d'une manière générale paires. : RM,; + RM;„ Les constantes k t —> P >t,m (ou 2 P). seront en général des fonctions des degrés de polyméri- sation n et m, mais dans beaucoup de cas on pourra admettre quelles sont suffisamment proches les unes des autres pour pouvoir être confondues en Exception doit être faite toutefois une seule constante de terminaison k t . pour les réactions mettant en jeu les radicaux primaires R* RM* + R* R-+R- : P s- *% Q en raison de la différence des dimensions et de la nature chimique des groupe- ments terminaux des radicaux R* et RM*. A côté de ces réactions, qui en général sont les seules à intervenir dans le existe encore une réaction des radicaux RM* calcul de la vitesse globale, il dont il faut tenir compte pour le calcul du degré de polymérisation du polymère formé; c'est la réaction de transfert de chaîne qui est en compétition avec les réactions de propagation et de terminaison. En effet le radical RM* BX en lui arrachant un atome est capable de réagir avec une molécule stable (X = H, Cl, Br...) de manière à donner une molécule de polymère stable RM n X et un radical B* : k RM*+BX —-y RM X+B\ f n Le radical B* peut à son tour additionner une molécule de monomère B* + M et les -^ : BM* amorcer une nouvelle chaîne de polymérisation. Remarquons que toutes molécules de polymère issues d'un même radical primaire R* font partie de la même chaîne cinétique. A cause de cette réaction de transfert donc une différence entre la longueur de la partir des concentrations et des constantes k a chaînes matérielles. Si, il existe chaîne cinétique (calculable à , k v et k t ) et la longueur des comme c'est souvent le cas k vb > k v , l'existence de THÉORIE DES POLYMÉRISATIONS 70 la réaction de transfert ne se répercutera pas sur la vitesse globale; mais il peut arriver que k pb 4\ A,,; dans ce cas à chaque transfert la réaction de propagation subira un coup de frein et la vitesse globale peut être fortement diminuée. On parle dans ce cas de transfert désactivant. — SCHÉMA CINÉTIQUE GÉNÉRAL B. Ce qui précède nous conduit à écrire le schéma cinétique suivant pour l'ensemble de la réaction de polymérisation radicalaire. M (la) (lô) X (1 c) (2) \ chaleur, hv, e~ S R" + M (3) RM,! + M (4) RM: + RM: R ' rf(R') # dt —± RM* RM* - d(RM') d(n m dt dt ) = k 9l (R')(M) = À„(RM*)(M) d(M) , rf(RM)' = 2A^ (RM-) -^p_.di5M2 = _^! (RM-)(R-) P 2 ( - (5) RM ,+R- -> P ==A:< dt (6) dt -^P = k R* + R* -> Q RM*, + BX -r RM X+ B* 2 <°°( Ry ^5J = k RM ( ft «) (BX ) dt Pour obtenir une expression exacte de la vitesse globale de la consommation du monomère (grandeur généralement mesurée quand on étudie la cinétique des polymérisations), il faut résoudre le système des équations différentielles correspondant. Une telle solution ne peut pas être obtenue à l'aide de fonctions mathématiques connues et on est obligé de recourir à des approximations et simplifications. Une simplification très appréciable du calcul peut être obtenue grâce à l'hypothèse de l'état quasi-stationnaire. Cette hypothèse peut être formulée de la manière suivante par unité de temps et de volume : il disparaît autant de molécules réactives intermédiaires (en l'occurrence de radicaux libres) qu'il s'en forme, ou encore libres est égale à leur vitesse : la vitesse de formation des radicaux de disparition. La condition de validité de cette hypothèse, introduite par Bodenstein (1913) a été précisée par Benson (2), qui a montré que l'état quasi-stationnaire ne s'établit rapidement que si la constante de vitesse de terminaison est très grande par rapport à la constante de vitesse d'amorçage. Si ceci n'est pas le cas, l'état quasi-stationnaire ne sera atteint que pour des degrés de conversion assez élevés et à la limite pourra ne jamais être atteint. (2) Benson (S. W.), J. Chem. Phys.,1952, 20, 1605. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 71 Les réactions de terminaison qui Interviennent dans notre schéma sont des réactions de recombinaison de radicaux. Elles n'exigent pas d'énergie d'actl vation et sont donc à priori rapides. La situation change toutefois quand milieu devient très visqueux, c'est-à-dire lorsque c'est qui devient si les le l'acteur déterminant le vitesse de diffusion la dans ces réactions (« elïet de gel ») OU encore chaînes croissantes précipitent avant que la réaction de terminaison temps d'intervenir. Nous devons par conséquent nous attendre à ce que l'hypothèse de l'état quasi-stationnaire ne soit valable qu'aux faibles conversions pour les polymérisations effectuées dans un milieu homogène pas trop visqueux et qu'elle devienne inapplicable à des polymérisations effec tuées en milieu précipitant pour Le polymère. Des déviations des lois obtenues n'ait eu le en se servant de L'hypothèse de l'état quasi-stationnaire doivent être observées dans tous les cas aux conversions élevées, quand le milieu se transforme en un gel trop visqueux. C. — CAS DES POLYMÉRISATIONS EN MILIEU HOMOGÈNE a. Comme nous venons de le voir il Vitesse globale. est possible dans ce cas d'appliquer l'hypo- thèse de l'état quasi-stationnaire. Nous allons nous limiter d'abord au début de la réaction, quand la quantité de polymère présent est faible, inférieure à 10 p. 100 par exemple, et nous admettrons que les radicaux R* sont produits exclusivement par photolyse ou par radiolyse du monomère et du solvant, ou encore par décomposition thermique d'un « catalyseur » et que tous ces radicaux ont la même réactivité vis-à-vis du monomère. Le radical R* produit aura le choix entre les réactions (2), (5) et (6). La réaction (2) exige une certaine chaleur d'activation (3-7 kcal) de sorte que k Pi est sensiblement plus petit que k„nuo ou k tll0t0 (pour le styrolène à 30° G par exemple k v = 110 1/mol. sec, ktam,n = 10,8. 10 7 1/mol. sec); par contre la concentration en monomère M est, dans le cas des polymérisations en masse, tout au moins, beaucoup plus élevée que la concentration stationnaire des radicaux RM* et R* donnée par (R«) = (js , sauf pour les très fortes concentrations en catalyseur ou aux très fortes intensités de rayonnement. On peut donc en général négliger les réactions (5) et (6) par rapport à (2), la terminaison des chaînes s'efîectuant par (4). Si l'on suppose en outre k vl ou #k M, S schéma général se réduit à rf(R') X RM*, -f M P , le =y rf(RM ') dt dl -^ RM; _ d(M) *,(RM')(M) dt RM*, -f RM*, P : rf(RM') dl MRIVT) 2 R THÉORIE DES POLYMÉRISATIONS 72 d'où l'on déduit : Si l'amorçage est effectué par la radiolyse du monomère, l'équation -? = ^(Oi')" W' ! devient ! : (1,2) où I est l'intensité du rayonnement exprimée en 100 eV.l- 1 sec- 1 et G R le rendement radiochimique en moles/100 eV. Nous examinerons ultérieurement le cas des polymérisations radiochimiques en présence d'un solvant. b. Degré de polymérisation. En absence de réactions de transfert, les chaînes matérielles et les chaînes cinétiques se confondent. Selon que la réaction de terminaison est une réaction de recombinaison z x : x UY I I X G > YU I I I ou une réaction de disproportionnement Z zxxz III R— — — — — UYYU z Il II R — G — G— + — G — C — R X G I I C : z II R — G — G— + — G — G — R — II II YU UY I G I R > — III — — — Z X X G G Z+G = C II UY II YU R, chaque chaîne portera un ou deux radicaux primaires R. Si n radicaux sont produits par unité de temps (V„) il y aura n (ou n/2) chaînes formées. Soit V ff la vitesse globale mesurant le nombre de molécules de monomère consommées par unité de temps, le nombre moyen de molécules de monomère par chaîne où le degré de polymérisation, DP , sera donné par : V v En substituant dans cette expression V ff a par sa valeur (I, 1) nous obtenons 5^ = ^(M) : d.3) Le degré de polymérisation moyen est donc inversement proportionnel à la plus grandes seront la concentration racine carrée de la vitesse d'amorçage du catalyseur ou la vitesse de sa décomposition (ou l'intensité du rayonne: POLYMÉRISATIONS ment), plus courtes seront les RADIATIONS IONISANTES 7:* chaînes. Si la réaction de transfert sur le mono- I>M{ mère intervient elle va contribuer à raccourcir les chaînes matérielles, dont la longueur, connue déjà dit, ne coïncidera plus avec la Longueur de la chaîne cinétique. Si l'on désigne par DP,,, dans ces conditions, on trouve (pie le degré de polymérisation moyen obtenu : + DP DP m A""" (1,4) kv où kfm est la constante de vitesse de transfert sur le monomère. Si un deuxième composé solvant ou agent de transfert S, est présent en concentration (S), on aura : kfm | DP m c. DP kfs (S) kP (M) gv ,j | kv Polymérisations avec des vitesses d'amorçage élevées. La situation est différente si la vitesse de production de radicaux devient si grande (l'intensité de rayonnement si élevée) que les réactions (5) et (6) entrent en compétition avec (2) pour la consommation des radicaux libres primaires (R*) (3). Si nous passons à la limite et considérons que la terminaison des chaînes par la réaction (4) peut être négligée par rapport aux terminaisons par les réactions (5) et (6) le schéma se réduit à : M(S) X R* + M ^5!) = Va R* — — RM* dt R. y __^5!) = ^iSM!) = k dt RMl + M rm; + rr* +r* et l'on obtient — ^jP = k (RMl) (M) -y RM; +1 — (Br> (M) dt dt 9 _^_) = _^) = WRM P —> q -)(R-) — ^p = 2kt (ny dt 00 : _ Vg ~ d(M) _ kJc Pl (M)* ~ k dt ' ( b} ' t Un calcul élémentaire (3) montre de même que le degré de polymérisation moyen est alors donné par : Jt,^£-(M)V.^ DP = if = v a ~ H,n , J (I, 7) Chapiro (A.), Magat (M.), Sebban (J.) et Wahl (P.). Symposium International de Chimie Macromoléculaire. Milan-Turin 1954. Supplément à la Ricerca Scientifica, 1955, (3) p. 73. THÉORIE DES POLYMÉRISATIONS 74 On voit que pour les vitesses d'amorçage élevées la vitesse de polymérisation tend vers une valeur limite, indépendante de l'intensité du rayonnement (ou de la concentration du catalyseur) tandis que la masse moléculaire du comme rr-^p, mais les constantes de polymère obtenu continue à décroître * a vitesse qui figurent dans l'expression ( 1, 7) sont différentes des constantes de ( 1, 3). Si l'on porte le logarithme de la vitesse de polymérisation et de la masse moléculaire en fonction du logarithme de l'intensité du rayonnement, on doit obtenir aux faibles intensités des droites de pentes 1/2 et — 1/2 respectivement. Aux très fortes intensités on doit obtenir une droite parallèle à l'axe des abscisses pour les vitesses et une autre droite de pente culaires. — 1/2 pour les masses molé- Dans le domaine intermédiaire on observera une courbe reliant les deux droites asymptotiques. Les expressions pour ce domaine intermédiaire ont été données par ailleurs (3) : / —_ (2k tnoyi* 4 A-, V\ 1/2 4 k tn .oVa k; (M) 2 k9 (I, 8) (I, 9) On doit donc s'attendre à ce que, au-dessus d'une certaine intensité (ou concentration de catalyseur) apparaisse une déviation des v, = kv;/- et DP = KVr classiques lois 1/2 . L'intensité (ou la concentration de catalyseur) à laquelle cette déviation deviendra observable dépend de l'importance relative des réactions (2) d'une part, et (5) et (6) d'autre part, qui est facile consomment les radicaux primaires. Il par exemple de défavoriser la réaction (2) en diminuant la concen- tration du monomère (M). C'est-à-dire que la déviation de la loi en I 1/2 se fera sentir à des intensités d'autant plus faibles que les solutions seront plus diluées en monomère. Il est possible ainsi d'arriver avec des intensités finies à la — k k\ ] situation où l'équation (I, 6) est valable et de déterminer le rapport -? ktn,o Nous verrons dans ce qui suit (fig. 2 et 4) que ces déviations de la loi en I 1/2 ont été mises en évidence dans la polymérisation radiochimique du styrolène, du méthacrylate de méthyle et de l'acétate de vinyle. D'autre part la réaction (2) exige comme nous l'avons dit une énergie d'acpour les réactions de com- tivation, tandis que cette dernière est voisine de binaison de radicaux (5) (6), une élévation de la température favorisera donc 2 à des intensités d. Effet de la température. la réaction (2) et fera apparaître la déviation de la loi en I 1 ' et à des concentrations plus élevées. Il est aisé de prévoir les effets de la température sur les vitesses de réaction globales et sur les poids moléculaires en remplaçant dans les équations corres- pondantes les constantes de vitesse par les expressions classiques k = Ae~ K//,T POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES en regroupant et les termes dépendant de la température. 75 On trouve ainsi que l'énergie deactivation globale est donnée par L/2E. + E,- i:„ 1/21:, (|, LO) dans le eas d'un amorçage par un rayonnement ionisant ou par la lumière et U. v. (K„ 0) E, = E,— 1/2 E, On sait que est assez élevée, liaison. En L'énergie fait d'activation car elle dans le propagation pour vation de la 3-7 tandis kcal, la dissociation d'un il) peroxyde correspond à l'énergie de dissociation d'une cas de l'amorçage par peroxydes on trouve 30 kcal. Nous avons déjà Ea de (I, Indiqué d'autre part que l'énergie d'actila plupart des monomères est de l'ordre de que l'énergie d'activation de la terminaison est voisine de OC). En substituant ces valeurs dans (I, 10) et (I, 11) on trouve que l'énergie d'activation globale sera de l'ordre de 20 kcal dans le cas d'un amorçage chi- mique et de l'ordre de 5 kcal dans le cas de l'amorçage par les rayonnements. On peut donc prévoir que la vitesse de la réaction va décroître beaucoup plus rapidement avec la température dans le premier cas que dans le second. Il en résulte qu'il est possible d'obtenir des polymères à des températures sensi- blement plus basses par amorçage radio- ou photochimique que par amorçagechimique. Pour les poids moléculaires on trouve en substituant les valeurs ci-dessus (I, 3) que dans le cas d'un amorçage chimique l'énergie d'activation globale sera de l'ordre de 10 kcal, c'est-à-dire que le poids moléculaire s'abaisse quand la température augmente. Dans le cas d'un amorçage photoou radiochimique par contre, on trouve une énergie d'activation de l'ordre de 5 kcal, c'est-à-dire que le poids moléculaire augmente avec l'élévation de la température. Toutefois ceci n'est rigoureusement exact que si l'on néglige dans — les réactions de transfert. En effet, les énergies d'activation des réactions de transfert sont en général plus élevées que les énergies d'activation de propagation, de sorte que les 2 e et 3 e termes de l'équation (I, 5) croissent très vite avec la température, ce qui correspond à une diminution des poids moléculaires. En raison de l'existence des réactions de transfert il est difficile de pré- manière générale si une élévation de la température va une augmentation ou une diminution du poids moléculaire dans le cas de l'amorçage par des rayonnements. Mais on peut dire que dans le cas d'une diminution du poids moléculaire, avec l'élévation de température cette diminution sera plus faible dans le cas de l'amorçage par des rayonnements que dans le cas d'un amorçage chimique, à moins que le poids moléculaire ne soit entièrement déterminé par la réaction voir d'une produire de transfert. (*) Elle sera légèrement supérieure pour les réactions de terminaison par disproportionnement, ce qui fait que la terminaison par disproportionnement sera relativement plus importante aux températures élevées qu'à basse température. THÉORIE DES POLYMÉRISATIONS 76 D. — CAS DES POLYMÉRISATIONS EN MILIEU PRÉCIPITANT Nous avons déjà dit que dans ce cas l'hypothèse d'état quasi-stationnaire n'est plus valable. Les résultats expérimentaux confirment cette conclusion. Les courbes de conversion ne sont plus linéaires mais présentent une accélération au cours de la réaction. La vitesse n'est donc plus constante et dans l'expression des résultats cinétiques il est nécessaire de préciser ce que l'on désigne par vitesse vitesse initiale, vitesse : moyenne, vitesse instantanée pour un taux de con- version donné, etc.. Plusieurs systèmes de ce type ont été étudiés en amorçant la réaction soit par des catalyseurs chimiques, soit par la lumière ultra-violette, soit enfin par des radiations ionisantes. L'expérience a montré comme on pouvait le pré- voir que les équations « classiques » (I, 1) et (I, 2) ne s'appliquent plus et qu'en particulier la vitesse n'est plus proportionnelle à Va 1/:i mais à V° où l'expo- sant a est compris entre 1/2 et 1. D'autre part, la polymérisation ne s'arrête pas immédiatement après l'arrêt de l'irradiation, c'est-à-dire que l'on observe une post-polymérisation qui peut être très importante et durer plusieurs mois (4, 5, 6). Différentes interprétations de ces phénomènes ont été proposées (4, 5, 7, 8). E. — INHIBITEURS DE LA POLYMÉRISATION RADICALAIRE La croissance des chaînes par un mécanisme radicalaire peut être interrompue en ajoutant au monomère soit un radical libre stable tel que NO, le diphénylpicrylhydrazyle, etc.. ou une substance capable de fixer rapidement les raditrouve alors que la réaction de caux libres tels que 2 et les quinones. On polymérisation ne se produit pas ou ne se produit que très lentement, aussi longtemps que l'inhibiteur n'est pas consommé, mais l'inhibiteur une fois consommé la réaction reprend normalement. L'existence de ces inhibitions nécessite de soumettre tous les réactifs à une purification très soignée si l'on désire obtenir des résultats parfaitement reproductibles. Il est en particulier indispensable d'éliminer complètement toute trace d'oxygène. Enfin, ces inhibiteurs étant spécifiques des polymérisations par le méca- nisme radicalaire, il est possible de préciser le mécanisme de la réaction dans les différents cas en étudiant la réaction en présence de ces inhibiteurs. D'autres substances peuvent produire une inhibition incomplète en ralenou moins la polymérisation. On désigne ces substances sous le tissant plus (4) Chapiro (A.), J. Chim. Phys., 1950, 47, 747, 764. (5) Bamford (C. H.) et Jenkins (A. S.), Proc. Roy. Soc, 1953, A-216, 515; 1955, A- 228 , 220. (6) Bensasson (R.) et Prevot-Bernas (A.), J. Chim. Phys., 1957, 54, 479. (7) Magat (M.), J. Polym. Se, 1955, 16, 491. Durup (J.) et Magat (M.), J. Polym. Se, 1955, 18, 586. (8) POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES nom de retardateurs en deux groupes d. les les Les inhibiteurs et retardateurs peuvent être classes : Les inhibiteurs amines, . (et retardateurs) par « transfert phénols, etc.. qui réagissent avec transformant en radicaux peu b. 77 les désactivant i tels que radicaux libres en les réactifs. Les inhibiteurs (ou retardateurs) par COpolymérisation qui sunt capables d'additionner les radicaux libres en donnant également un radical peu réactif. Ce groupe comprend les quinones qui retardent ou inhibent la polymérisation de presque tous les monomères, niais également le benzène, le toluène et d'autres solvants aromatiques dans le cas particulier de la polymérisation de l'acétate de vinvle. //. — POLYMÉRISATIONS IONIQUES Comme nous l'avons déjà dit les polymérisations ioniques ont été beaucoup moins étudiées que les polymérisations radicalaires en partie à cause de la difficulté d'obtenir des résultats bien reproductibles avec ce type de poly- mérisation. A. — POLYMÉRISATION CATIONIQUE (OU PAR IONS CARBONIUM) Certains catalyseurs Friedel et Crafts, tels que BF 3 A1C1 3 TiCl4 etc. , , , sont capables d'amorcer la polymérisation d'un certain nombre de composés oléfiniques tels que le p-méthoxystyrolène, l'isobutylène, l'a-méthylstyrolène, le styrolène, etc... La réaction, pour se produire, exige en général un cocataly- seur, constitué soit par des traces d'eau, soit par de faibles quantités d'acide chlorhydrique, d'alcool, etc.. ces cocatalyseurs étant de la polymérisation. consommés au cours De telles polymérisations se déroulent à des tempéra- tures très basses et possèdent des énergies d'activation globales négatives c'est-à-dire qu'elles sont ralenties par une élévation de température. D'autre part dans certains cas l'ordre de la réaction par rapport au mono- mère est élevé, et dépend de la concentration du monomère et du cocatalyseur, indiquant que différents mécanismes peuvent coexister ou devenir prépondérants. Contrairement au cocatalyseur, le catalyseur lui-même n'est pas consommé, ou plus exactement ne se retrouve pas dans le produit final comme c'est par exemple le cas dans les polymérisations radicalaires amorcées par des peroxydes. La vitesse de la réaction dépend enfin de la constante diélectrique du milieu. Le mécanisme exact de ce type de réaction est encore très controversé, mais le tableau suivant paraît émerger de l'ensemble des travaux publiés à ce sujet. Le catalyseur Friedel et Crafts AX n réagit avec le cocatalyseur RH pour donner un complexe acide , AX n + RH — AX.R-H y + POLYMÉRISATIONS RADIOCHIMIQUES 78 Ce complexe réagit avec le monomère RxRaC = CH 2 en donnant un ion car- bonium selon Ri AX n RH+ + R^C = GH —> CH — C I 2 3 + + AX n R- I R 2 l'ion carbonium peut réagir avec une autre molécule de monomère et s'y addi- tionner avec migration de la charge. Le contre-ion AX n R~ reste toujours au voisinage immédiat de la charge positive, la constante diélectrique du milieu étant en général trop faible pour permettre un grand éloignement des charges. La chaîne est terminée et le catalyseur régénéré par la décomposition de la paire d'ions, l'anion R- se recombinant avec le cation Ri Ri I -C + +R-AX n I -G — R+AX n I I R2 R2 Si à première vue il paraît possible que les ions carbonium qui sont très probablement formés par les rayonnements ionisants dans les composés organiques puissent amorcer une polymérisation cationique, un examen plus attentif rend ce type de réaction peu probable. En effet il est essentiel pour qu'une telle polymérisation se produise que l'ion carbonium ait une durée de vie comparable à celle de la chaîne croissante, soit au minimum 10 ~ 14 DP sec = 10 11 sec. Ceci n'est possible que si un composé ou un complexe anionique ayant une affinité électronique comparable au potentiel d'ionisation de l'ion carbonium existe au voisinage de la chaîne croissante, et la « protège » contre la recombinaison avec les électrons « libres » du milieu. Or, ce n'est pas le cas dans la plupart des substances dont la polymérisation radiochimique . a été étudiée. Dans les milieux de faible constante diélectrique il est peu probable que « solvates » dans le sens de Platzman (9). des électrons thermiques soient Il est beaucoup plus probable dans ces conditions que la situation examinée par Magee (10) soit réalisée, c'est-à-dire que l'ion positif soit neutralisé par son propre électron « thermalisé » dans un temps voisin de 10 - 14 sec, c'est-àdire avant que l'addition d'un premier monomère ait eu lieu. Il n'est donc pas étonnant que ce type de polymérisation ne soit pas obser- vable, sauf éventuellement dans des conditions très particulières. B. — POLYMÉRISATION ANIONIQUE (OU PAR IONS CARBÉNIUM) La polymérisation des oléfines par des bases, procédant par conséquent par un mécanisme anionique ou par l'intermédiaire des ions carbénium a été (9) Franck (J.) et Platzman (R.), Radiation biology, édité par A. Hollaender. Me Graw-Hill, Book Co. volume 1, Chap. Ill, p. 191. (10) Samuel (A. M.) et Magee (J. L.), J. Chem. Phys., 1953, 21, 1080. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES jusqu'à toutes ces catalyseurs de tels aimées dernières moins encore que le bicarbonate Grignard, le triphénylméthyl-sodium ou Le que La polj préparés à l'aide étudiée Toutefois des polymères ont mérisation cationique. été potassium, de 7«> réactifs Les sodium dissous dans L'ammoniac liquide. La seule étude détaillée sur ce sujet est celle de M. G. EVANS, W. C. E. lu. ginson et N. S. Wooding (11) concernant la polymérisation du styrolène, du méthacrylate de méthyle et de L'acrylonitrile par l'amidure de potassium été proposé en solution dans l'ammoniac liquide. Le mécanisme suivant I ;i par ces auteurs Amorçage : NH GH NH7 + CH = CHR 2 2 Propagation — GHR 2 : NH (GH — CHR) m GH (-GHR + CH = GHR -> NH (CH — GHR) W + GH -GHR 2 2 2 2 ( 2 Terminaison (transfert) 2 2 1 : NH NH (CH CHR) CH GHR + — NH (GH GHR) CH — GH — R + NH7 > 2 2 n 2 2 2 n 2 3 2 La vitesse globale de la réaction est donnée expérimentalement par — d{M)/dt = , /c (M) 2 (KNH 2) /-#/c (M) 2 (NH 2") 1 ,, (I, : 12) en accord avec l'équation à laquelle on aboutit à partir du schéma indiqué en admettant l'existence d'un état quasi-stationnaire. C'est en irradiant des solutions ammoniacales de monomère que l'on aurait une chance d'observer ce type de réaction en chimie des rayonnements. Ces expériences restent encore à faire. III. — COPOLYMÉRISATIONS Nous avons déjà indiqué que dans le cas de la copolymérisation de deux monomères A et B on doit tenir compte de quatre constantes de propagation Kaa> ^aby ^ ba ^ ^bb' La composition du copolymère ne sera pas nécessairement la même que Evans (M. G.), Higginson (W. C. E.) et Wooding (N. S.), Rec. Trav. chim. PaysBas 1949, 68, 1069. Higginson (W. C. E.) et Wooding (N. S.), J. Chem. Soc, 1952, p. 760. (11) POLYMÉRISATIONS RADIOCHIMIQUES 80 celle du mélange des monomères. Plusieurs auteurs (12, 13, 14) ont montré que le rapport des monomères dans le copolymère est donné par : p(A)"| , := ld(B)_\ p nu r modes de polymérisation r , +(B) (B)(A) +r 2 (B) — -- Or, les constantes de vitesse k aa trois (A) r1 (A) — V ; ' ^ k ab k ba et k hb sont différentes pour les , radicalaire, anionique et cationique. Il en résulte que la composition des copolymères obtenue à partir d'un mélange de monomères de composition donnée variera avec le mode d'amorçage utilisé. C'est ainsi qu'en partant d'un mélange contenant 50 p. 100 de styrolène et 50 p. 100 de méthacrylate de méthyle, on obtient un polymère contenant cette même proportion des deux monomères si la polymérisation procède par un mécanisme radicalaire; par contre le polymère renferme 99 p. 100 de styrolène et 1 p. 100 de méthacrylate de méthyle si la polymérisation est effectuée par le mécanisme cationique et 99 p. 100 de méthacrylate de méthyle et 1 p. 100 de styrolène si l'amorçage est anionique (15). IV. — POLYMÉRISATION EN EMULSION La chaleur dégagée au cours de la réaction de polymérisation risque d'élever température du milieu et de changer ainsi les conditions de travail. C'est pour pouvoir dissiper plus facilement cette chaleur que l'on a essayé d'effectuer la polymérisation d'un monomère dispersé dans une grande masse d'eau. Pour obtenir une dispersion stable le monomère est émulsionné par addition d'un savon ou d'un autre agent émulsifiant. L'expérience a montré que dans ces conditions la polymérisation procède avec une vitesse sensiblement plus élevée et que les poids moléculaires moyens du produit obtenu sont plus élevés si l'amorçage est fait par un catalyseur soluble dans l'eau et insoluble dans la la phase hydrocarbure. La cinétique de la polymérisation en emulsion n'est pas définitivement établie. On pense toutefois (16, 17, 18) que la polymérisation a lieu dans les micelles d'émulsifiant gonflées de monomère, l'émulsifiant permettant aux Alfrey (T.) et Goldfinger (G.), J. Chem. Phgs., 1944, 12, 205. Mayo (F. R.) et Lewis (F. M.), J. Am. Chem. Soc, 1944, 66, 1594. Wall (F. T.), J. Am. Chem. Soc., 1944, 66, 2050. (15) Walling (C), Briggs (E. R.), Cummings (N.) et Mayo (F. R.), J. Am. Chem. Soc., (12) (13) (14) 1950, 72, 48. Landler (Y.), C. R. 1950, 230, 539. (10) Harkins (W. D.), J. Chem. Phys., 1945, 13, 381; 1946, 14, 47. Harkins (W. D.) et Stearns (R. S.), J. Chem. Phys. 1946 14, 215. (17) (18) Ewart (R. H.) et Smith (W. V.), ./. Chem. Phys., 1948, 16, 592. Cheinker (A. P.) et Medvedev (S. S.), Zh. fiz. khim. U. R. S. S., 1955 29, 250. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 81 le catalyseur décomposé en phase aqueuse d'entrer monomère. Le nombre de micelles initiales est BUffisam ment grand pour qu'il y ait en moyenne à chaque instant moins d'un radical par micelle. La chaîne amorcée croît donc- pendant un temps assez long jusqu'à ce qu'un deuxième radical pénètre dans la micelle. La terminaison est radicaux produits par en contact avec le par conséquent très lente et la minée longueur des chaînes matérielles n'est déter- par les réactions de transfert sur éventuellement présent dans la micelle. (pie HÀISSINSKY. III, le monomère cl le polymère CHAPITRE II GÉNÉRALITÉS SUR LES POLYMÉRISATIONS RADIOCHIMIQUES /. Si l'on fait abstraction — HISTORIQUE de quelques travaux préliminaires sur la polyméri- sation de l'acétylène et de l'éthylène (1, 2, 3) qui ne font pas partie à propre- ment parler des polymérisations vinyliques, seules examinées ici, on peut dire que la polymérisation amorcée par les rayonnements ionisants a été découverte presque simultanément par Hopwood et Phillips (4) et par Joliot (5). Hopwood et Phillips ont montré que certains monomères tels que le styrolène, l'acétate de vinyle et le méthacrylate de méthyle pouvaient être poly- merises aussi bien par des rayons y que par des neutrons, tandis que Joliot a décrit la polymérisation du méthacrylate de méthyle par le rayonnement mixte du cyclotron. Toutefois ces auteurs se sont contentés d'une description semi-quantitative des phénomènes, et l'étude quantitative et systématique n'a commencé qu'après la guerre, avec les travaux de Dainton (6) et de Landler et Magat Depuis un assez grand nombre de publications ont été consacrées à cette (7). question, mais malheureusement beaucoup de ces travaux sont très incomplets et les expériences ont été souvent faites dans des conditions peu satisfaisantes, soit du point de vue radiochimique (dosimetric douteuse, champ d'irradia- tion inhomogène...), soit du point de vue de la polymérisation (produits insuf- fisamment purifiés, oxygène incomplètement éliminé, etc.). Seuls quelques monomères, comme le styrolène, le méthacrylate de méthyle et le nitrile acrylique ont été étudiés avec une variation suffisante des paramètres pour permettre une discussion quantitative. C'est en partant des données obtenues (1) Mund (W.) et Koch (W.), Bull. Soc. Chem. Belg., 1925, 34, 241. Lind (S. G.) et Bardwell (D. G.), Science, 1925, 62, 422, 593. (3) Goolidge (W. D.), Science, 1925, 62, 441. (2) Hopwood (F. L.) et Phillips (J. T.), Proc. Phys. Soc, 1938, 50, 438. Joliot (F.), Br. F., 966, 760 (1940). (6) Dainton (F. S.), Nature, 1947, 160, 268; J. Phys. colloid chem., 1948, 52, 490. (7) Landler (Y.) et Magat (M.), C. R., 1948, 22è, 1720. (4) (5) POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 83 avec ces monomères que l'on j>eut tenter de dégager un tableau général et de tirer des renseignements concernant 1rs processus radiochimiques élé mentaires. //. — MECANISME DES POLYMÉRISATIONS AMORCÉES PAR RADIATIONS Le premier problème qu'il faut considérer est celui du mécanisme de La réaction. La polymérisation amorcée par les rayonnements procède-t-elle par un mécanisme radicalaire ou ionique? Plusieurs méthodes ont été utilisées pour essayer de trancher cette question effet des inhibiteurs, copolymérisation, influence de l'intensité et de la tempé: rature sur la vitesse de la réaction. a. Ghapiro (8), Landler (9), Schmitz et Lawton (10) et Tobolsky et coll. (11) ont montré que la polymérisation radiochimique du styrolène était entièrement inhibée par addition de benzoquinone et par l'oxygène, inhibiteurs spécifiques b. des polymérisations radicalaires. Plusieurs auteurs (11, 12, 13, 14) ont montré que la copolymérisation d'un mélange équimoléculaire de styrolène et de méthacrylate de méthyie donnait un polymère qui contenait les deux monomères en quantités égales, ce qui, comme nous l'avons vu, est caractéristique de la copolymérisation radicalaire. c. Ballantine et coll. (13) ont montré que l'énergie d'activation globale de la polymérisation par rayonnement était positive dans le cas du styrolène et du méthacrylate de méthyie. Schmitz et Lawton (12) ont trouvé un résul- tat analogue pour l'acrylate de méthyie. Or, on sait que c'est le cas des poly- mérisations radicalaires, tandis que pour les polymérisations ioniques, on a trouvé des énergies d'activation négatives. d. Toutes les tentatives de polymériser par irradiation à la température ambiante l'isobutylène, monomère qui ne polymerise que par un mécanisme ionique, se sont soldées par un échec (15, 16). De même l'a-méthyl styrolène ne donne pas par irradiation de produits de poids moléculaire élevé (17). e. Aucune relation n'a pu être établie entre la vitesse de polymérisation du: styrolène en solution et la constante diélectrique du solvant. (8) Chapiro (A.), C. R., 1949, 228, 1490. Landler (Y.), Thèse, Paris, 1952. (10) Schmitz (J. V.) et Lawton (E. J.), Science, 1951, 113, 718. (11) Seitzer (W. H.), Goeckermann (R. H.) et Tobolsky (A. V.), J. Am. Chem. Soc, (9) 1953, 75, 755. (12) Schmitz (J. V.) et Lawton (E. J.), XII e Congrès de VI. U. P. A. C, New- York, 1951. (13) Ballantine (D. S.), Colombo (P.), Glines (A.) et Manowitz (B.), Chem. Eng. Progr. 1954, 50, 267. (14) Lindsey (H.), Brown (D. E.) et Pletcher (D. W.), Bull. 14. (15) (16) (17) Lewis (J. G.), Thèse Université de Michigan, 1954. Grosmangin (J.). Résultats non publiés. Chapiro (A.). Résultats non publiés. Am. phys. Soc, 1954, 29, POLYMÉRISATIONS RADIOCHIMIQUES 81 /. Les vitesses de polymérisation du styrolène, du méthacrylate de méthyle et de l'acétate de vinyle sont, dans un vaste domaine d'intensité, proportionJ nelles à I'' (voir figures 2 et 4). On peut donc en conclure que la polymérisation amorcée par les rayonnements procède par un mécanisme radicalaire, les ions formés ne pouvant pas, peut-être à cause de leur durée de vie trop courte, amorcer une polymérisation ionique. III. EFFET DE LA DISTRIBUTION NON HOMOGÈNE DES CENTRES ACTIFS La cinétique des polymérisations, telle que nous l'avons développée dans le chapitre précédent, suppose que les radicaux libres primaires soient dis- homogène dans tout le volume contenant le monomère. Or lorsque les radicaux primaires sont produits par un rayonnement, une tribués de manière double inhomogénéité doit apparaître : D'une part le rayonnement étant absorbé dans le milieu, son intensité décroît rapidement avec l'épaisseur de substance traversée ce qui entraîne une variation comparable de la concentration stationnaire des radicaux primaires. Cet effet se superpose à la décroissance en 1/R 2 dans le cas où l'échantillon est placé à une faible distance d'une source ponctuelle. Rappelons qu'un phénomène semblable se rencontre dans les polymérisations photochimiques; a. b. D'autre part, et ceci est spécifique des radiations ionisantes, les radicaux libres primaires se produisent en grappes le long des trajectoires des parti- cules ionisantes, ce qui produit un deuxième type d'inhomogénéité à l'échelle microscopique dans tout le volume irradié. Le premier type d'inhomogénéité peut être réduit à un effet de deuxième ordre à l'échelle du laboratoire en utilisant des récipients d'épaisseur E suf- fisamment faible et en les plaçant à une distance R de la source suffisamment grande pour que, d'une part # _ et d'autre part pour que e~ aE ne dépasse pas quelques pour cent. Ceci est facile dans le cas des rayons y et X pénétrants. Ainsi s'il s'agit par exemple du rayonnement y du cobalt-60, une épaisseur de 1 cm d'un liquide de densité 1 ne réduit l'intensité du faisceau que de l'ordre de 4 p. 100, et l'inhomogénéité par rapport au plan médian n'est que de 2 p. 100 seulement. D'autre part si l'ampoule d'irradiation est placée à 10 cm de la source, l'inhomogénéité introduite par la distance est de ± 10 p. 100*). Nous reviendrons ultérieurement (Chapitre VII) sur une tentative de tenir compte de cette inhomogénéité dans le cas de réacteurs industriels. (*) Pour le calcul et la détermination expérimentale de l'inhomogénéité dans les récipients placés plus près de la source voir par exemple Chapiro et coll. (18). (18) Chapiro (A.), Boag (J. W.), Ebert (M.) et Gray (L. H.), J. Chim. Phys., 1953, 50, 468. POLYMÉRISATloXS PAR RADIATIONS IONISANTES La situation est plus difficile dans Le 85 cas de rayonnements corpusculaires plus fortement absorbes. La vraie solution consiste là aussi à limiter L'épaisseur irradiée à une faible fraction du parcours moyen dans le milieu envisagé. Étant donné que l'absorption passe par un maximum, l'épaisseur de l'échan tillon doit être choisie de manière à se limiter à une variation de l'intensité ± 10 p. 100 autour de de la moyenne. Dans le cas d'électrons de 2 Me Y par mm d'eau. La courbe de exemple, elle ne doit pas dépasser L'équivalent de 5 la figure 1 représente le pouvoir d'ionisation relatif d'un faisceau d'électrons de 1 MeV en fonction de l'épaisseur d'eau traversée (19). Passons maintenant au problème de l' inhomogénéité à l'échelle microscopique, dette question a déjà été discutée en détail (20). Étant donné que l'ab- sorption des radiations ionisantes conduit des à radicaux libres localisés dans des grappes distinctes, il est nécessaire de déter- miner si la terminaison des chaînes croissantes se fait entre macroradicaux provenant d'une même grappe ou si les macroradicaux ayant leur origine dans deux grappes différentes peuvent participer à cette réaction. 1 En d'autres termes, la question se pose de savoir est si la diffusion des valences Fig. la 1 l'homogénéisation bution radicalaire. Cette de la question 1. l'eau — Absorption des électrons de • MeV dans l'eau. (D'après Ebert et Boag (19)). durée de la croissance d'une chaîne pour assurer 3 pénétration dans libres insuffisamment importante pendant 2 Frofondeur (mm) de distri- a pu être résolue expérimentalement. En effet, si la terminaison s'effectue uniquement entre chaînes ayant leur origine dans une même grappe, une augmentation de l'intensité aura pour conséquence l'augmentation du nombre de grappes et par conséquent des chaînes croissantes, sans que cette augmentation se répercute sur la vitesse de terminaison car cette dernière sera uniquement fonction de la concentration moyenne des chaînes croissantes dans une grappe isolée. La vitesse globale devrait alors être proportionnelle à l'intensité. Dainton, qui, à notre connaissance a été le premier à attirer l'attention sur ce point (21), a cru avoir trouvé un exemple de polymérisation pour laquelle presque proportionnelle à I; il s'agissait de la polymérisation de l'acrylonitrile en solution aqueuse amorcée par des rayons et y (22). Toutefois en examinant de plus près cette question on a trouvé que l'exposant la vitesse était X de l'intensité pour ce système est égal à 0,85 (23), valeur très voisine de celle que l'on obtient pour la polymérisation de l'acrylonitrile pur (a = 0,8) (24). D'autre part cet exposant élevé est lié non pas au mode d'amorçage, mais au fait que le polymère est insoluble dans le milieu réactionnel et précipite au (19) (20) Ebert (M.) et Boag (J. \V.), Farad. Soc. Discus., 1952, 12, 189. (21) (22) (23) (24) Dainton (F. S.), J. phys. colloid chem., 1948, 52, 490. Collinson (E.) et Dainton (F. S.), Farad. Soc. Discuss., 1952, 12, 212. Bensasson (R.) et Prevot-Bernas (A.), J. Chim. Phys., 1956, 53, 93. Prevot-Bernas (A.) et Sebban-Danon (J.), J. Chim. Phys., 1956, 53, 418. Chapiro (A.), Radiation Research, 1957, 6, 11. POLYMÉRISATIONS RADIOCHIMIQUES 86 En effet pour l'acrylonitrile pur, le même exposant de la vitesse d'amorçage avait été observé pour la polymérisation amorcée par des catalyseurs chimiques (peroxyde de benzoyle, azobisisobutyronitrile) ou par voie photochimique (cf. I, 1-D). Enfin, si la polymérisation radiochimique de l'acrylonitrile est effectuée en fur et à mesure de sa formation. solution dans le diméthylformamide, solvant du polymère, l'exposant de l'intensité tombe à 0,55 (23). En fait, dans aucun cas de polymérisations effec- tuées en milieu solvant, on n'a observé de dépendance linéaire entre la vitesse globale et l'intensité (voir plus loin les résultats obtenus pour le styrolènele méthacrylate de méthyle, l'acétate de vinyle). Dans tous ces cas on trouve, même aux plus faibles intensités utilisées (0,2 r/min.), la loi « classique » en r/-(*). On peut donc en conclure que si l'on amorce la polymérisation d'un monomère liquide avec des rayons X ou y, la terminaison s'effectue par recombinaison de chaînes croissantes provenant de grappes différentes et on peut par conséquent considérer pour les besoins de la cinétique que la distribution des radicaux primaires est homogène dans l'espace. Il n'est pas exclu d'ailleurs que la rapidité de l'homogénéisation soit due en partie à la croissance même de la chaîne. La situation peut être différente si on utilise pour l'amorçage des rayonnements à trajectoires plus denses comme les particules a ou des protons accélérés. Malheureusement on manque de toute donnée expérimentale à ce sujet. L'effet des trajectoires pourrait également se faire sentir dans le cas des polymérisations à l'état solide, où la diffusion est fortement réduite. L'observation de Restaino et coll. (27) selon laquelle la vitesse de polymérisation de l'amide acrylique à l'état solide est proportionnelle à l'intensité, pourrait être une indication dans ce sens. Toutefois des expériences avec un autre mode d'amorçage, photochimique par exemple, sont nécessaires afin de pouvoir juger si cette loi est spécifique de la polymérisation radiochimique ou non (voir IV-4-B). (*) Dans un premier travail Manowitz et coll. (25) avaient trouvé que la vitesse de polymérisation du styrolène par les rayons y était proportionnelle à l'intensité. Cependant dans un travail ultérieur, des chercheurs du même laboratoire ont examiné un intervalle d'intensités de rayons y plus étendu et ont trouvé une loi en I 2 (2Q). On ne saurait trop mettre en garde contre la détermination de la loi V = /(I) à partir d'expériences effectuées dans un faible intervalle d'intensités. (25) Manowitz (B.), Horrigan (R. V.) et Bretton (R. H.), Rapport B. N. L., 141 (T-27), l l 1951. Ballantine (D. S.), Glines (A.), Metz (D. J.), Behr (J.), Mesrobian (R. B.) et Restaino (A. J.), J. Polym. Se, 1956, 19, 219. (27) Restaino (A. J.), Mesrobian (R. B.), Morawetz (H.), Ballantine (D. S.), Dienes (G. S.) et Metz (D. J.), J. Am. Chem. Soc, 1956, 78, 2939. (26) CHAPITRE III POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS EN MILIEU HOMOGÈNE Dans ce qui suit nous allons étudier successivement les monomères dont la polymérisation s'effectue en milieu homogène : styrolène, méthacrylate de méthyle, acétate de vinyle, acrylate de méthyle. POLYMÉRISATION DU STYROLÈNE I. Comme nous l'avons déjà signalé précédemment, le styrolène est le monomère dont la polymérisation radiochimique a été le plus étudiée et nous allons examiner en détail les résultats obtenus, car cette réaction peut servir d'exemple typique de polymérisation en milieu homogène. A. — GÉNÉRALITÉS SUR LA RÉACTION La polymérisation du styrolène par les rayons X et y a été étudiée dans un grand intervalle d'intensités (0,27 à 34 000 r/mn) par plusieurs auteurs L'accord entre les différents résultats est assez bon comme le montre la figure 2. Nous avons porté sur cette figure en échelles logarithmiques la variation de la vitesse initiale de la polymérisation (pour des taux de convertrès (1-6). sion inférieurs à 10 p. 100) et la masse moléculaire moyenne (1) (2) M n du polymère Chapiro (A.), J. Chim. Phys., 1950, 47, 747, 764. Ballantine (D. S.), Colombo (P.), Glines (A.) et Manowitz (B.), Chem. Eng. Progr., 1954, 50, 267. (3) Chapiro (A.) et Wahl (P.), C. R., 1954, 238, 1803. (4) Nikitina (T. S.) et Bagdasarian (Kh. S.). Rcueil de travaux sur la chimie des radiations. Académie des Sciences de VU. R. S. S. Moscou 1955, p. 183. Voir aussi : Medvedev (S. S.), J. Chim. Phys., 1955, 52, 677. Ballantine (D. S.), Glines (A.), Metz (D. J.), Behr (J.), Mesrobian (R. B.) et Restaino (A. J.), J. Polym. Se, 1956, 19, 219. (6) Chapiro (A.) et Sebban-Danon (J.), J. Chim. Phys., 1957, 54, 763. (5) POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 88 obtenu en fonction de l'intensité du rayonnement. Tous les résultats ont été pour 19° en admettant pour l'énergie d'activation E v 1/2 E — recalculés t valeur 6,5 kcal. la On voit sur la figure que les points expérimentaux se placent sur deux droites de pentes 1/2 et — 1/2 pour les vitesses et les masses moléculaires respective- ment, ce qui est en accord avec les équations (I, 1) et (I, 3). Cependant aux intensités élevées (supérieures à 100 r/mn) apparaissent des déviations de ces droites. Ces déviations sont d'autant plus importantes que l'intensité est plus élevée (voir I-l-C-c). Des expériences ont été également effectuées par Landler (7) et par Cou- Mn 0,1 -I £ 0,01 10 6 l !0 0,001 0,1 Fig. 2. — 1 10 100 1000 10000 i r/mn Vitesses de polymérisation du styrolène et masses moléculaires moyennes du poly- mère formé en fonction de l'intensité des rayons y. (Résultats recalculés pour 19° G d'après 1, 2, 3, 4, 5, 6). sin (8) en utilisant le rayonnement mixte d'un réacteur nucléaire et par To- bolsky et coll. (9, 10) avec des rayons (3. Ces résultats ne peuvent pas être comparés directement avec les résultats précédents, car les conditions d'irradiation étaient moins bien définies. En effet, dans le cas du rayonnement mixte de la pile on ne connaît qu'approximativement le flux de neutrons lents associé au rayonnement total, tandis que la contribution des rayons y et des neutrons rapides de la pile ainsi que des rayons y de capture n'a pu être qu'évaluée par ces auteurs; elle peut d'ailleurs varier d'une expérience à l'autre. Cependant Landler (7) a trouvé que la vitesse de polymérisation était proportionnelle à la racine carrée du flux de neutrons lents calculé à partir des caractéristiques de fonctionnement de la pile. En recalculant les résultats de ces expériences (effectuées à 40°) pour 19° on trouve une équivalence entre les (7) Landler (Y.), Thèse, Paris 1952. (8) Cousin (C), Thèse, Paris 1953. Seitzer (W. H.), Goeckermann (R. H.) et Tobolsky (A. (9) V.), J. Am. Chem. Soc. 1953, 75, 755. (10) Seitzer (W. H.) et Tobolsky (A. V.), J. Am. Chem. Soc, 1955, 77, 2687. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES chimiques de effets un rœntgen 1 et 1,74. 1010 n/cm*. du rayonnement mixte de La 89 associée pile que Ton a obtenues en étudiant parallèlement d'autres rendions chimiques dansla même pile et avec des rayons y (11). Les points obtenus en tenant compte de cette à flux de Ce résultai est voisin des valeurs équivalence figurent également sur la courbe. On peut en déduire quelesrésu] tats de Landlkr cadrent bien avec l'ensemble des résultats des autres auteurs. Seitzkh et Tobolsky (!)) ont une source ponctuelle de Sr utilisé Le —Y monomère qui absorbait totalement placée au centre d'une sphère remplie de rayonnement émis. Étant donné l'importance des résultats obtenus par ces auteurs, pour ce qui va suivre nous allons analyser de plus près leur travail. Rappelons que source Sr la — Y émet deux rayonnements d'énergies [i MeV. Lorsqu'on utilise un champ d'irradiation non uniforme comme clans le cas respectives 0,61 et 2,24 de ces expériences, il est nécessaire pour interpréter les résultats de connaître l'intensité moyenne intégrée dans tout le volume irradié. Cette valeur peut s'obtenir par exemple en effectuant une dosimetric chimique dans un réci- pient identique au vase de réaction. Malheureusement ces auteurs n'ont pas utilisé cette technique mais ont essayé de calculer l'intensité intégrale en décou- pant le volume réactionnel en tranches et en admettant une loi d'absorption exponentielle avec un coefficient d'absorption unique moyen pour les deux émis par la source. Pour pouvoir effectuer le composantes du rayonnement calcul, les auteurs ont admis en outre que les chaînes de polymère sont amorcées et terminées à l'endroit où l'acte radiochimique primaire se produit, sans que la diffusion vienne perturber les phénomènes. Dans ces conditions, dans chaque couche sphérique de rayon r, la vitesse de production de radicaux primaires R, est donnée par (3 /cXE exp.( où E est l'énergie totale ficient d'absorption — Xr) du rayonnement absorbée dans le milieu, X le coef- moyen et A: une constante de proportionnalité, fonction de G R En introduisant dans le calcul les constantes de propagation et de terminaison de chaîne et en intégrant par rapport à r entre et l'infini, les auteurs trouvent que la vitesse de conversion (en mol/sec) est donnée par . W : Ay(l W = 4 7r&XE (M) 2k 2 t z)~] J 1/2 4 X* mesure le rapport du nombre de terminaisons par disproportionnement à par recombinaison). Nous pensons qu'un tel calcul est erronné pour plusieurs raisons est une a. La loi exponentielle d'absorption d'énergie du rayonnement approximation très grossière comme le montre la courbe d'ionisation d'un (x celui des terminaisons : (î faisceau d'électrons de la figure 1. b. (11) Chaque rayonnement p doit être traité séparément. Chapiro (A.), C. R., 1954, 239, 580. POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 90 L'hypothèse de la non diffusion des chaînes croissantes n'est sûrement pas Il en résulte que les valeurs des rendements radiochimiques calculés dans ce travail sont assez douteuses (voir III-l-E c. valable à l'échelle microscopique. et III-2-D). B. _ POLYMÉRISATION AUX INTENSITÉS ÉLEVÉES L'examen des courbes de la figure 2 montre que pour des intensités supérieures à 100 r/mn. environ, les vitesses sont plus petites et les masses moléculaires sont plus grandes que ne le voudraient les équations cinétiques (I, 1) et (I, 3). En examinant ces deux équations on voit qu'un tel résultat serait atteint si pour les intensités élevées la vitesse d'amorçage effective V a n'était plus porportionnelle à I et s'il apparaissait une sorte d' « effet de saturation ». Un phénomène analogue est bien connu dans de nombreuses réactions radiochimiques où il accompagne 1' « effet de dilution »; il est causé par une compétition entre la recombinaison des radicaux libres primaires et la réaction avec substrat. Dans le cas de la polymérisation radiochimique, on peut considérer que les radicaux libres formés par radiolyse du monomère peuvent réagir en principe selon les trois réactions compétitives que nous avons déjà indiquées le ci-dessus (I-l-B) (12) R* (2) (6) Il —> +M R* + RM,* R* + R* (5) : RM* -> P -> Q (réaction d'amorçage des chaînes) (terminaison d'une chaîne croissante) (recombinaison). est évident que si l'intensité est petite, la concentration stationnaire des radicaux primaires R* et des chaînes croissantes RM* sera faible et tous les radicaux réagiront selon (2). Dans ce cas la vitesse d'amorçage sera bien donnée par V a = G R I(M) et l'équation (I, 2) sera vérifiée. Par contre si l'intensité augmente (R*) et (RM*) croissent et il doit arriver un moment où les réactions (5) et (6) ne seront plus négligeables devant (2). Dans ce cas l'utilisation des radicaux primaires pour la polymérisation ne sera plus totale et on doit bien observer les déviations que l'on peut voir sur la figure 2. Si l'intensité devient très élevée, les chaînes seront très courtes (inférieures à 10 unités de monomère par exemple) et il sera nécessaire dans le calcul de globale (mesurée par la consommation du monomère) de tenir compte de la réaction (2). On aura donc à la limite (12) la vitesse : V, = — 4®p = * (R')(M) + MRM*)(M) P1 Chapiro (A.), Magat (M.), Sebban (J.) et Wahl (P.), Symposium international de Chimie Macromoléculaire. Milan-Turin 1954. Supplément de la Ricerca Scientifica 1955, (12) p. 73. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES «m trouve pour la vitesse et : v = *" (M), ' [È + *ë£j] pour le degré de polymérisation el 91 DP (II,,1) : (M) kin.» ky . 1 I '*,m V a (111,2) (M) Ces deux équations montrent que lorsque les chaînes de polymère deviennent très courtes, la vitesse de la réaction croît de nouveau avec la racine carrée de mais on n'obtient plus de polymères proprement dits mais des dont le degré de polymérisation tend vers 1 lorsque I -> oo telomeres l'intensité, « - (équation III, 2). Si l'on augmente la température, la réaction (2) sera favorisée par rapport aux deux autres réactions compétitives (5) et (6). Il en résulte que la loi en I sera valable dans un domaine d'intensités plus grand. Cette remarque n'a explique probablement pourquoi la déviation de la loi classique en V a jamais été observée dans les polymérisations amorcées par catalyseurs chimiques qui s'effectuent généralement au-dessus de 40-60°. Si d'autre part on considère la polymérisation radiochimique à une intensité où la compétition est déjà effective, la vitesse doit croître plus vite que ne le supposerait l'énergie d'activation globale E = Ej, -1/2 E, qui ne tient compte que de l'accélération des réactions de propagation et de terminaison 1 - ' - — ff (voir III-l-D). C. — POLYMÉRISATION AUX CONVERSIONS ÉLEVÉES Au cours de la polymérisation, le polymère formé s'accumule dans le milieu, mais au lieu de jouer le rôle d'un « diluant inerte » comme dans les polymérisations amorcées par catalyseurs, il pourra être lui-même réactivé par le rayonnement et participer ainsi à la réaction d'amorçage. Il faudra donc tenir compte de deux réactions radiochimiques primaires : Radiolyse du monomère Radiolyse du polymère : : M P > R*GÎ!l(M) — P y # G|!l(P) et la vitesse d'amorçage totale sera donnée par : V = I[GÏ(M) +GÏ(P)] Il en résulte 1° que la vitesse de la réaction doit augmenter avec la conversion car le : polystyrolène dont la structure chimique est voisine de celle de l'isopropyl- benzène (ou de Téthylbenzène) a un G R plus grand que le styrolène qui fortement stabilisé par sa double liaison conjuguée avec le est noyau benzé- nique. 2° que la masse moléculaire moyenne du polymère formé doit augmenter, POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 92 car les radicaux macromoléculaires P" formés à partir du polymère initiale- ment présent continueront à croître en donnant des macromolécules ramifiées de masse très élevée. Cette augmentation de la vitesse et des masses moléculaires aux conversions élevées a été observée par Landler (7) et par Ballantine et coll. (2). La figure 3 représente ces résultats. On voit que pour des conversions de l'ordre de 50 p. 100 la réaction s'accélère brusquement et que les masses moléculaires qui étaient constantes auparavant augmentent en même temps. Remarquons que ce phénomène 1' « effet de gel ». est probablement encore compliqué par l'existence de En effet on avait déjà trouvé auparavant qu'en polymérisant avec des initiateurs classiques certains monomères (méthacrylate et acrylate 30 Fig. 3. fteures — Variation de la vitesse de polymérisation du styrolène et de la masse moléculaire du polymère formé en fonction du temps d'irradiation. Intensité 4 100 r/min; t° = 72 °C. (D'après 2). de méthyle, chloroprène, etc..) jusqu'à des taux de conversion élevés, la vitesse et la masse moléculaire s'accroissent brusquement. Ce phénomène a été expliqué par un ralentissement de la vitesse de terminaison (par interaction entre deux chaînes croissantes) qui est très fortement gênée par la viscosité élevée du milieu. On a même réussi à reproduire cet effet en dissolvant dans le mono- mère (méthacrylate de méthyle) un polymère inerte, ce qui augmente la viscosité du milieu (13); on a observé que dans ce cas 1' « effet de gel » se produit dès le début de la réaction. L'accélération dans ce milieu visqueux a en outre pour conséquence une élévation de la température due à l'impossibilité d'évacuer la chaleur de la réaction par convection. Il en résulte une accélération supplémentaire « thermique » et on peut aboutir ainsi à des explosions. Dans la polymérisation du styrolène, l'effet de gel n'a jamais été observé, tout au moins en milieu bon solvant avec des initiateurs classiques. Dans la polymérisation radiochimique par contre son existence est démontrée par une élévation de la température qui a bien été observée (2). On peut donc conclure de tout ceci que l'accélération observée (ftg. 3) est due à la fois à l'accroissement de la vitesse d'amorçage (Gi'î > GÎ|) et à l'effet (13) Trommsdorf (E.), Lagally (P.) et Koehle (H.), Makromol. Chem., 1948, 1, 169. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS Kt\ ÏSANTES 93 de i^t'i causé par l'augmentation anormale de La viscosité, duc elle même aux chaînes de polymère très longues formées à partir des radicaux macromoléculaires P*. D. L'effet de — EFFET DE LA TEMPÉRATURE température sur la vitesse de polymérisation radiochimique la du styrolène a été déterminé par Ballantine et coll. (2) à partir des mesures faites à 18, + 25 et + 72 °G. Ces auteurs ont observé une augmentation de la vitesse correspondante à une énergie d'activation de 6,7 kcal. Le calcul de cette énergie d'activation a été effectué en comparant les conversions obtenues pour 1 mégarœntgen, c'est-à-dire en admettant que la vitesse de la poly- — mérisation était proportionnelle à l'intensité. Tableau I. / <>c — Influence de la tempéralure sur la polymérisation du styrolène (2). INTENSITÉ % CONVERSION r/mn. en poids RÉSULTATS RECALCULÉS pour 4 000 r/mn. en admettant V = KI fl* — 18° + 25° + 72o 4 420 3 250 4 090 0,095 0,42 2,54 % % % Si l'on corrige ces résultats 1/2 o/ /o conversion T 1/T 0,0911 0,470 2,52 255 298 345 3,92. 10- 3 3,36. 10-' 2,90. 10- 1 66,5 57,0 63,8 en tenant compte de la différence d'intensité entre les trois expériences et en admettant une loi rement valable dans ce domaine I 1/2 qui n'est que grossiè- expérimentaux se rapprochent sur le graphique log V g = /(1/T) de la droite déterminant une d'intensités, les points énergie d'activation de 7,15 kcal (colonnes 4 et 5 du tableau). En fait le domaine des intensités est assez mal choisi, car la dépendance de la vitesse globale de l'intensité varie que beaucoup avec la température. Si l'on admet par exemple V,aF à + 72 °C, V, a 04 à — 18 °C est V, a I I 045 à 25 °C, l'énergie Le calcul exact n'est évidemment pas possible tant que la variation de V 9 en fonction de I n'est pas connue aux différentes températures. Tout ce que l'on peut prévoir, c'est que la valeur de 7,15 kcal constitue très probablement une limite supérieure. Comme nous l'avons vu (Chapitre I-l-C-d) l'énergie d'activation globale E„ d'activation tomberait à 4,9 kcal. dans le cas d'une polymérisation radiochimique est donnée par E. = E, 1/2 E, Dans le tableau suivant nous donnons les valeurs de E„, E par différents auteurs. : t et E g trouvées — POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 94 Tableau II. — Énergies d' activation dans la polymérisation du styrolène. MÉTHODE AUTEUR Ballantine et coll. (2) Tobolsky et coll. (14) Radiochimique Matheson et coll. (15) Burnett (16) Morton et coll. (17) Photo-initiation Secteur tournant Ballantine (18) Id. 1/P» - /(Vg) Polymérisation en emulsion E< E„ __ — < 7,15 7,76 6,3 7,4-8,4 2,37 1,9 6,57 5,35 — ~ ~ 3,7 5,9 - 6,3 Amorçage radiochimique Taylor et Vernon (19) E, Photochimique On voit que l'accord est satisfaisant et qu'effectivement la valeur de E, radiochimique constitue une limite supérieure. RENDEMENT RADIOCHIMIQUE DE LA RADIOLYSE DU STYROLÈNE Comme la polymérisation est une réaction en chaîne il convient d'abord de que nous appellerons rendement radiochimique. Ce rendement G définir ce désigne ordinairement le nombre de molécules modifiées par 100 eV absorbés dans le milieu. Une telle définition appliquée à la polymérisation est tout à fait inadéquate. En effet le nombre de molécules de monomère polymérisées est directement lié à la longueur de la chaîne cinétique. Or cette dernière est fonction à la fois de la température et de l'intensité. Le G basé sur une telle définition varierait donc dans une large mesure selon les conditions expéri- mentales utilisées. Gomme par ailleurs on connaît la valeur des constantes de vitesse des réactions de propagation et de terminaison (voir plus loin), ainsi que les énergies d'activation de ces réactions, il suffit de connaître le rendement radiochimique en radicaux libres de la radiolyse du monomère G« pour pouvoir calculer aisément le nombre de molécules transformées à n'importe quelle intensité et température. Nous allons donc examiner dans ce qui suit les méthodes qui permettent de déterminer les rendements radicalaires G R de l'acte radiochi- mique primaire. Connaissant la vitesse de polymérisation pour une intensité donnée et les ktd (de disproportionnement et) k tc (de recombinaison) il est constantes k P , possible de déterminer la vitesse d'amorçage et, partant, le nombre de radicaux libres produits dans le styrolène par 100 eV. Dans le cas du styrolène, la terminaison se fait uniquement par recombiTobolsky (A. V.) et Baysal (B.), J. polym. Se, 1953, 11, 471. Tobolsky (A. V.) et Offenbach (J.), J. polym. Se., 1955, 16, 311. (15) Matheson (M. S.), Auer (E. E.), Bevilacqua (E. B.) et Hart (E. J.), J. Am. Chem. (14) Soc, 1951, 73, 1700. (16) (17) (18) (19) Burnett (G. M.), Trans. Farad. Soc., 1950, 46, 772. Morton (M.), Salatiello (P. P.) et Landfield (H.), J. Polym. Se, 1952, 8, 279. Ballantine (D. S.), Rapport B. N. L. 294 (T-50), 1954. Taylor (H. S.) et Vernon (A. A.), J. Am. Chem. Soc, 1931, 53, 2527. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 95 naison et on peut appliquer directement l'équation (I, 2). On en tire Immédia tement : G ! =, y u- k te ,111 M (*,)> 3) a où I est exprimé en KM) e"V par seconde, et la seule constante qui- l'on connaître est le rapport kt9 /kl* Malheureusement ce rapport n'est p;is bien connu à la température de 19° G à laquelle ont été effectuées les expériences de Chapiro et Wahl (3) qui seules justifient en toute rigueur L'utilisation de soit vérifiée. l'équation (III, 3) car celle-ci présuppose que la loi V^al Jusqu'en 1955, trois valeurs au moins de k t Jkp étaient proposées, ducs à Bamford et Dewar (20), Melville et Valentine (21) et à Matheson, Auer, Bevilacqua et Hart (15). Les valeurs de G„ calculées en parlant de ces données comportaient une incertitude d'un facteur six (2). Une partie de ce désaccord était d'ailleurs due au fait que tandis que les deux premiers groupes d'auteurs admettaient que la terminaison des chaînes se faisait par disproportionnement, Matheson et coll. admettaient une terminaison par recombinaison, mécanisme qui s'est révélé être exact par la suite. Gomme l'a * i < 1 ' i 2 Valentine (23) si les corrections correspondantes étaient apportées aux valeurs des autres auteurs, l'incertitude sur G„ devenait de l'ordre d'un signalé facteur 2,5. Depuis, d'une part la méthode de Bamford et Dewar a été très sérieusement critiquée et des doutes ont été exprimés quant à la précision de la détermination des poids moléculaires qui sont à la base des calculs de Melville et Valentine. D'un autre côté, Tobolsky et coll. (14) ont déduit le rapport kv jk t à différentes températures à partir des vitesses et des degrés de polymérisation obtenus avec différents types d'amorçage chimiques et photochimiques. On a en effet, dans le cas des terminaisons par recombinaison v = ^ + ^-^ = DP 1 h h kv kl(MY : (III, 4) et en portant 1/DP en fonction de V„ on obtient en absence de transfert par le catalyseur une droite dont la pente donne ktc /kl(M) 2 et l'ordonnée à l'origine la constante de transfert par le monomère. Tobolsky et Offenbach (14) trouvent ainsi ^? = 5,68. 10 -6 : exp [12,46/RT] K tandis qu'à partir des données de Matheson et coll. (15) on trouve : = 2,77. 10 - exp [13,15/RT]. 6 7*f kv (20) (21) (22) Bamford (C. H.) et Dewar (J. S.), Farad. Soc. Discuss., 1947, 2, 310. Melville (H. W.) et Valentine (L.), Trans. Farad. Soc, 1950, 46, 210. Prevot-Bernas (A.), Chapiro (A.), Cousin (C), Landler (Y.) et Magat (M Farad. Soc. Discuss., 1952, 12, 98. (23) Valentine (L.), Farad. Soc. Discuss., 1952, 12, 131. ), POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 96 Rendements radiochimiques de la radiolyse du styrolène. Tableau INTENSITÉ AUTEUR 17 Chapiro (*) Ghapiro et Wahl 3 ( ) mn 7 ktlkl a d6) ib) &<"> a' b W 15° 26 000 15 500 0,83. 0,50 0,39 0,41 0,56 0,72 0,78 1,55 2,25 5,50 19° 21000 12 000 0,55 0,31 0,33 0,54 0,36 0,30 0,33 0,34 0,33 0,35 0,32 0,30 0,30 0,26 0,27 44,2 49,0 71,6 75,2 95,5 25» 705 160 1 680 2 360 3 830 5 150 3 160 1 >) 1 1,08 1,13 1,45 1,57 1,50 2,20 2,71 4,16 5,76 8,0 16,5 21,6 26,4 35,8 480 J sec 2,0 96 165 285 coll. (*> x io Ga 1 >w 1 I 1,13 10 20,8 Ballantine et u S s & S h V mol. 0,57 0,93 0,64 0,53 0,58 0,60 0,58 0,61 0,56 0,53 0,52 0,45 0,48 13 000 7 300 0,31 0,23 0,34 0,26 0,27 0,28 0,36 115 101 0,17 0,13 0,19 0,14 0,15 0,16 0,20 Nikitina et Bag- DASARIAN ( 4 ) Chapiro et Seb- ' 2 260 84,2 25° 6 300 9 600 169 (?) 143 215 20° ban-Danon ( 6 ) '19 560 34 000 Seitzer et Tobol- SKY ( ? 0,36 19 000 11 000 0,75(?) 0,35 0,38 228 3,35.10-» mol/sec 0,25 30° 5 4 550 0,20 0,43 0,20 0,22 0,14 0,22 10 Si l'on ) applique l'équation (III, 4) aux résultats de Chapiro et Wahl (3) (amorçage par rayonnement à 19°), on trouve que le point correspondant est en parfait accord avec l'équation de Matheson et coll. et sensiblement plus élevé que la droite de Tobolsky et Offenbach. Dans l'impossibilité de décider à priori entre les deux équations nous avons recalculé les valeurs de G R à partir des données expérimentales disponibles en utilisant les deux séries de constantes. Ces résultats figurent dans le tableau III. Plusieurs remarques se dégagent de l'examen de ce tableau 1° La valeur de G R est sensiblement constante pour les intensités inférieures à 100 r/mn; la dispersion des points est due au fait que dans le calcul de G R : la vitesse de polymérisation intervient au carré. 2° G R décroît pour les intensités supérieures à 100 r/mn environ. 3° Il existe une incertitude d'un facteur 1,7 sur la valeur de G R due à l'in- certitude sur k t /k'p. En tenant compte de tout ce qui précède, on peut conclure que la valeur réelle du rendement radiochimique de la réaction M R# POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 97 ne peut être calculée à L'aide de L'équation (II, 2) qu'à partir des expériences effectuées aux petites intensités. D'après les données du tableau Mi. Le G, du styrolène est éj4al 11 " g;! N'dus à 1 l'une des valeurs suivantes """ - 0,60 on v verrons ci-dessous (Chapitre V-l) que çHtyroièm _ ng q ui ca<j re [ e '" lrl (;;; : " c'est 0,35. la valeur la plus élevée mieux avec d'antres résultats expérimentaux. variation du g^'" "" en (onction de l'intensité 1 La figure 5 (p. des rayons 1<><>) illustre la y- — POLYMÉRISATION DU MÊTHACRYLATE //. DE METH YLE A. — GÉNÉRALITÉS. INFLUENCE DE L'INTENSITÉ La polymérisation de ce monomère par les rayons y a également été étudiée dans un très grand domaine d'intensités (4, 5, 6, 24). Les résultats sont représentés sur la figure 4. Tous les points expérimentaux ont été recalculés pour Mn 10 5 10000 Fig. 4. t, r/mn — Vitesses de polymérisation de l'acétate de vinyle VA) et du méthacrylate de méthyle ( (MM A) et masses moléculaires du polyméthacrylate de méthyle formé en fonction de l'intensité des rayons y. (Résultats recalculés pour 19° C d'après 1, 4, 5, 6, 24). 19° en admettant pour l'énergie d'activation globale la valeur 4,9 kcal. La forme de la courbe des vitesses rappelle tout à fait celle du styrolène (figure 2). Aux intensités inférieures à 75 r/mn environ, la vitesse suit la loi en I (24) l/2 ; pour Chapiro (A.) et Migirdicyan (E.), J. Chim. Phys., 1955, 52, 439. HAISSINSKY. III. 7 POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 98 des intensités supérieures on observe une déviation de cette loi et la vitesse croît En moins vite que I 12 . ce qui concerne les masses moléculaires, les points — expérimentaux se 0,26. La déviation de la loi en V est donc placent sur une droite de pente ici beaucoup plus nette et apparaît pour des intensités plus petites. 1 '- La polymérisation du méthacrylate de méthyle a également été étudiée par Seitzer et Tobolsky (10) avec des rayons (3. Par ailleurs Nikitina et Bagdasarian (4) ont montré qu'en combinant les vitesses globales et les masses moléculaires du polymère formé, il était possible de tracer une courbe sur laquelle se plaçaient tous les points expéri- mentaux obtenus avec des modes d'amorçage divers (photochimique, catalytique et radiochimique). Ce résultat montre que pour une vitesse de poly- mérisation donnée, la masse moléculaire du polyméthacrylate de méthyle formé est « normale ». Dans le cas du styrolène nous avions déjà implicitement supposé une relation. telle Enfin, Majury (25) a étudié la polymérisation du méthacrylate de méthyle qui se produit après irradiation sous vide avec des doses assez élevées (10 4 à 10 6 rep), accumulées en un temps très court (quelques microsecondes). Cet auteur a observé que la polymérisation se poursuivait pendant plusieurs jours après l'arrêt de l'irradiation. Étant donné que l'irradiation ne conduit qu'à de faibles degrés de conversion, le phénomène observé ici est très différent de post-polymérisation que l'on observe lorsque le polymère formé rend le la milieu très visqueux (effet de gel). Une explication possible de cet effet serait, qu'aux intensités énormes utilisées, certains radicaux primaires se recombinent en donnant des structures instables capables de se décomposer lentement ensuite. Une réaction de ce type pourrait donner par exemple naissance à un peroxyde par la suite des réactions : GH CH 3 /° 3 GH = C — C yt° GH, = C -- C( 1 1 CH' 2 0;CH 3 CH CH GH = C — C /x 3 2 ,o GH = c— -or 1 2 3 GH 2 O' 3 ! /O GH = C — Cs. ^0 1 2 encore : GH CH 3 //° CH = C — CT + GH CH = C — Gx 2 x/OCH \'OCH 2 3 1 2 # 3 • 8 3 GH 0* --+ CH — O — O — GH 3 3 3 Mais la confirmation de cette hypothèse nécessite une étude plus approfondie de ce système. (25) Majury (T. G.), J. Polym. Se, 1955, 15, 297. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 99 — POLYMÉRISATION AUX CONVERSIONS ÉLEVÉES B. Tout comme dans le cas du styrolène, la polymérisation du méthacrylate de méthyle s'accélère après un certain degré de conversion (1, 2). Mais le phé nomène apparaît Ici, pour des conversions beaucoup plus petites en raison de la forte tendance de ce monomère à produire l'effet de gel. Si la réaction est effectuée en solution dans ce qui confirme que c'est le benzène, l'accélération ne l'effet se produit plus (1) de gel qui est principalemnl responsable de observée. l'accélération C — EFFET DE LA TEMPÉRATURE Ballantine méthyle à — (2) ont étudié la polymérisation du méthacrylate de 18, 25 et 72°. A partir des résultats de ces trois mesures, on peut et coll. calculer une énergie d'activation de 4,25 kcal. Cette valeur est en très bon accord avec les valeurs déterminées par Magkay et Melville (4 kcal) et par Matheson et coll. (27) (4,9 kcal), en utilisant des agents d'amorçage convenRappelons toutefois que comme pour le styrolène, la valeur trouvée tionnels. à partir des expériences radiochimiques, effectuées à des intensités trop élevées, doit être considérée comme fausse par excès pour les raisons déjà exposées (III-l-D). D. — RENDEMENT RADIOCHIMIQUE DE LA RADIOLYSE DU MÉTHACRYLATE DE MÉTHYLE Comme pour le styrolène, la valeur du G K pour le méthacrylate de méthyle peut être calculée à partir de la vitesse de polymérisation à l'aide de l'équation (III, 3). La constante k'plk du méthacrylate de méthyle a été déterminée par Matheson et coll. (27) et par Baysal et Tobolsky (14) à différentes températures. L'accord entre les résultats des différents auteurs est ici meilleur que dans le cas du styrolène. Nous avons rassemblé dans le tableau IV les valeurs de G R calculées à partir des données expérimentales des différents auteurs. Nous retrouvons ici un résultat analogue à celui que nous avons déjà observé pour le styrolène. Le G R calculé d'après l'équation (III, 3) est à peu près constant pour les intensités inférieures à 75 r/mn et égal à 10-15. La dispersion des valeurs est due au fait que les erreurs expérimentales sont amplifiées par le calcul, étant donné que le G K est proportionnel au carré de la vitesse. Pour t les intensités plus élevées, le ' G R décroît régulièrement, conformément à la théorie exposée antérieurement (I-l-C-c). On peut en conclure qu'il n'y a pas de divergence importante entre les résultats des différents auteurs. (26) (27) Mackay (M. H.) et Melville (H. W.), Trans. Farad. Soc, 1949, 45, 332. Matheson (M. S.), Bevilacqua (E. B.), Auer (E. E.) et Hart (E. J.), J. Am. Chem. Soc, 1949, 71, 497. POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES 100 Rendements radiochimiques de la radiolyse du méthacrylate de méthyle. Tableau IV. INTENSITÉ r/mn Chapiro ( ) CHAPIROetMlGIRDICYAN ( 24 ) Ballantine et 5 ( ) Nikitina et BagDASARIAN ( 4 ) Chapiro et Seb- ban-Danon ( 6 ) Seitzer rS l 1 sec w 2,4 3,89 4.15 6,48 13,0 19,5 28,5 38,8 62,1 67,3 75,5 84,0 86,5 99,0 GR ktlk], * x 10 6 233 307 470 470 540 1 000 1 680 2 360 4 160 4 160 650 2 260 6 300 9 600 19 560 To- et V mol 1,13 0,58 0,86 1,72 5,05 16,0 26,0 76,0 x coll. Pl'RS W % a 15° 19° 790 600 (r ' ] b W 720 550 25° 470 400 91,3 25° 430 400 143,5 178 20° 570 530 132 152 195 211 a > 9,8 14,4 11,2 14,0 17,7 13,0 17,0 11,0 9,2 8,4 6,7 8,3 5,5 4,0 4,1 3,8 3,6 4,2 5,3 3,6 2,7 223 238 2,7 1,6 53 x 10- 3 mol/sec ? <r 30° 5 280 9,0 13,2 10,2 12,8 16,2 11,9 15,6 10,0 8,4 7,7 6,1 7,6 5,1 3,6 3,7 3,5 3,2 3,8 4,8 3,2 2,5 2,5 1,4 3,14 BOLSKY ( 10 ) < MMA 12,5 • IL) *• • %• ^--4 ^ ^W^ St 1 "0,6 A*.* w ^ •• •*"ir-] ^%^ r 1 10 100 1000 10000 ir/mn — Fig. 5. Variation des rendements radiochimiques de la radiolyse du styrolène (St) et du méthacrylate de méthyle (MMA), calculés à l'aide de l'équation (III, 3), en fonction de l'intensité des rayons y. Les Gr ont été calculés en prenant pour kjk'' les tableaux III et IV). valeurs de Matheson et coll. (voir Remarquons enfin que les valeurs de G R déduites par nous des expériences de Ballantine et coll. diffèrent sensiblement des valeurs données par les auteurs eux-mêmes (2, 5). Gela tient au fait que nous avons calculé les G R en POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES tenant compte du rapport entre les terminaisons par recombinaison KM e1 par disproportionnement qui a été déterminé expérimentalement (28, *2 .)). La figure 5 illustre graphiquement les résultats rassemblés dans ( le tableau IV. La valeur G„ = 3,14 trouvée par Sbitzeb et TOBOLSK? (10) est trois ;i quatre fois plus petite que le G„ trouvé à partir des expériences avec les rayons 7 effectuées à la même intensité moyenne. Nous avons vu (pic Les expériences ont été effectuées avec un très important gradient des intensités et (pie la dosimetric était incertaine; il est possible d'autre part que le phénomène de saturation « les il » qui apparaît aux fortes intensités se produise également dans zones de liquide qui se trouvent au voisinage immédiat de la source. Enfin est difficile de déduire une valeur de G R des expériences de Majury (25) avec des électrons puisés en raison des conditions expérimentales très particulières dans lesquelles s'est placé cet auteur. ///. — POLYMÉRISATION DE U ACETATE DE VIN YLE 11 n'existe que peu de données expérimentales sur la polymérisation radiochimique de l'acétate de vinyle. Chapiro (1) a décrit quelques expériences effectuées à une très petite intensité de rayons y (1,13 r/mn), Nikitina et Bagdasarian (4) ont polymérisé ce monomère dans un domaine d'intensités de rayons y assez étendu (28-2 260 r/mn). Quelques expériences ont été dé- également par des auteurs japonais (30). Ces résultats sont rassemblés dans le tableau V et sur la figure 4. Rappelons que Chapiro (1) a trouvé pour la polymérisation de ce monomère un effet de gel très prononcé et a obtenu un polymère réticulé insoluble, tandis qu'ordinairement la polymérisation de crites monomère est exempte d'effet de gel. Nikitina et Bagdasarian (4) ont déjà observé que le G R de la radiolyse de ce monomère décroît avec l'intensité. Nous avons recalculé l'ensemble des ce résultats en prenant k t /k* = 58 d'après les déterminations de Matheson et de Bartlett et coll. (32). Nous avons également tenu compte du rapport recombinaison/disproportionnement = 40/60 de la réaction de terminaison (33). coll. (31) et Bevington (J. C), Melville (H. W.) et Taylor (R. P.), J. Polym. Se, 1954, 12, 449; 1954, 14, 463. (29) Allen (P. W.), Ayrey (G.), Merrett (F. M.) et Moore (C. G.), ./. Polym. Se, 1956, 22, 549. (30) Okamura (S.), Yamashita (T.) et Higashimura (T.), Bull. Soc. Chim. Japon, 1956. 29, 617. (31) Matheson (M. S.), Bevilacqua (E. B.), Auer (E. E.) et Hart (E. J.), J. Am. Chem, Soc, 1949, 71, 2610. (32) Kwart H., Smith-Broadbent (H.) et Bartlett, (P. D.) J. Am. Chem. Soc, 1950, 72, 1060. (33) Burnett (G. M.), George (M.) et Melville (H. W.), J. Polym. Se, 1955, 16, 31. (28> POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 102 — Rendement radiochimique de Tableau V. I AUTEURS Chapiro ( ) x Nikitina et _1 sec -1 radiolyse de l'acétate de vinyle TEMPÉRATURE hlkl GR 15° 25° 220 58 8,6 12,1 11,6 9,1 6,25 13,5. 10- 6 1,13 141. 10- 6 352. 10- 6 642. 10- 6 912. 10- 6 28 187 BagdasaRIAN ( 4 ) V. mol 1 r/min. la 650 2.260 On peut voir que l'on retrouve le même résultat que pour le styrolène et le méthacrylate de méthyle : G R décroît pour les intensités élevées. le La valeur de G R trouvée aux petites intensités G Acétate : 10-12. I! du Qj elhaap y ,ite Ce résultat peut être considéré comme « normal ». étant donné que ces deux composés ont une structure chimique assez voisine. est voisine IV. . POLYMÉRISATION DE L'ACRYLATE DE METHYLE La polymérisation de l'acrylate de méthyle n'a été étudiée systématiquement que par Schmitz et Lawton avec des électrons accélérés (800 kV) (34). Ces auteurs ont observé que la polymérisation était accélérée par l'élévation de la température, mais qu'elle se produisait également à des températures très — 81° G). L'irradiation du monodu point de fusion ( mère solide ne conduit pas à une polymérisation immédiate, mais à la forma- basses, juste au-dessus tion de radicaux libres qui restent gelés à basse température. Ces radicaux sont susceptibles d'amorcer la polymérisation lorsque l'on rechauffe le système. A partir des données de ces auteurs Chapiro (35) a calculé une énergie d'activation globale de 5,9 kcal/mol, qui est à comparer à E„ = E, 1/2 E, = 4,5 kcal trouvée par Matheson et coll. (36) pour la polymérisation photochimique. Étant donné que la variation de la vitesse de polymérisation avec l'intensité est plus voisine de I 1/2 à haute température et tend vers 1° à basse température (voir la discussion I-l-C-c), l'écart entre les deux énergies d'activation est normal et son sens est conforme à la théorie. Le calcul de G R à partir des vitesses de polymérisation obtenues par Schmitz (34) Schmitz (J. Y.) et Lawton (E. J.), XII e Congrès International de Chimie Pure Appliquée, New- York, 1951. (35) Chapiro (A.), Ind. Plast. Modernes. 1956, 8, n° 9, 67. et POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES et Lawton (34) n'est pas possible en raison de tante qui suit thyle, L'effet c'est ainsi les la post polymérisation 103 Impor irradiations très brèves et parce que, pour l'acrylate de tné de gel Intervient déjà que Matheson et à des degrés de conversion ont trouvé que kpl2k coil. (36) plus élevé pour une conversion de 3-4 t 100 qu'en dessous de p. t its était l p. faibles; deux fois 100 el ceci à une température de 50°C, supérieure à celle des expériences de Schmitz Lawton. Chapiro (1) a effectué une expérience isolée à 15° avec un rayon nement y de faible intensité. En utilisant les données de MATHESON et coll. ('- et (36) (2*| *•/ 200) on peut en déduire G,V r> ",c "" : " ,x " 8,3. Matheson (M. S.), Auer (E. E), Bevilacqua (E. B.) et Soc, 1951, 73, 5395. <;*(;> Hart (E. .J.). ./. Am. Chem. CHAPITRE IV POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS EN MILIEU NON HOMOGÈNE ET A L'ÉTAT SOLIDE POLYMÉRISATION DE L'ACRYLONITRILE A. — GÉNÉRALITÉS SUR LA RÉACTION Avec Facrylonitrile, nous abordons un monomère dont la polymérisation est plus complexe. En effet le polyacrylonitrile étant insoluble dans son propre monomère, il précipite sous forme de poudre fine au fur et à mesure de sa formation et la polymérisation s'effectue en phase hétérogène. Il en résulte un certain nombre d'anomalies qui sont caractéristiques des polymérisations en milieu précipitant. En particulier, comme nous l'avons déjà signalé (I-l-D), l'état quasi-stationnaire n'est jamais atteint ou n'est atteint qu'à des degrés de conversion élevés. En portant la conversion en fonction du temps d'irradiation on constate que la réaction présente une période d'induction suivie d'une longue partie linéaire pendant laquelle la polymérisation s'effectue avec une vitesse constante. B. — POST-POLYMÉRISATION Si l'on arrête l'irradiation à une conversion donnée la réaction se poursuit à l'obscurité pendant un temps très long (plusieurs mois) (1, 2). Cette « postpolymérisation » peut s'interpréter en admettant que la réaction de terminai- son des chaînes croissantes est fortement gênée par la précipitation et que le dû à la croissance des chaînes « gelées » dans le sys- post-effet observé est tème (1, 2). Un phénomène analogue a été observé pour la polymérisation photochimique de ce même monomère (3 a) et la présence de radicaux libres de très longue durée de vie a été démontrée directement en étudiant la résoChapiro (A.), J. Chim. Phys., 1950, 47, 747, 764. Bensasson (R.) et Prevot-Bernas (A.), J. Chim. Phys., 1957, 54, 479. (3 a) Bamford (C. H.) et Jenkins (A. D.), Proc. Roy. Soc, 1953, A-216, 515. (1) (2) POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS ÎONISANTES L05 nance paramagnétique du s> stème ('A b) et la réaction avec le diphénj Ipicrç Ihj drazyle (3 c). La cinétique de la post-polymérisation a été étudiée en faisant degré de conversion et L'intensité du rayonnement (2). varier Le Les résultats montrent que la réaction ne peut s'interpréter qu'en première approximation en admel tant une croissance « normale » des chaînes occluses. C. — INFLUENCE DE L'INTENSITÉ La polymérisation radiochimique de l'acrylonitrile en masse a été étudiée par Chapiro (1), Berstein et coll. (4), Prevot-Bernas et coll. (2, 5) et Chapiro et Sebran-Danon (6). Tous ces auteurs ont utilisé des rayons ou des rayons X durs et les intensités étaient comprises entre 0,39 et 19 600 r/min. -.- Pour comparer les vitesses en fonction de l'intensité du rayonnement, les — Vitesse de polymérisation du chlorure de vinyle ( VC) (11) et de l'acrylonitrile AN) masse moléculaire du polyacrylonitrile formé en fonction de l'intensité des rayons y. Fig. 6. et | Courbe 1 d'après (5, Courbe 2 d'après (4). 6). auteurs ont choisi soit la pente de la partie linéaire de la courbe de conversion (5, 6), soit la conversion pour un temps d'irradiation donné (1), soit la pour une dose de rayonnement donnée (4); aussi est-il difficile de comparer entre eux les résultats des différents auteurs. Néanmoins la loi de variation de la vitesse en fonction de l'in- vitesse initiale (5), soit enfin la conversion tensité semble assez bien établie Prevot-Bernas et Serran-Danon (5) 08 loi en I entre 0,39 et 485 r/min (fig. 6), tandis que d'après : trouvent une (3 b) Bamford (C. H.), Jenkins (A. D.), Ingram (D. J. E.) et Symoxs (M. C. H.,) Nature 1955, 175, 894. (3 c) Bamford (C. H.) et Jenkins (A. D.), Proc. Boy. Soc, 1955, A-228, 220. (4) Berstein (I. A.), Farmer (E. C), Rothschild (W. G.) et Spalding (F. F.), J. Chem. Phys., 1953, 21, 1303. (5) Prevot-Bernas (A.) et Serran-Danon (J.), J. Chim. Phys., 1956, 53, 418. POLYMÉRISATION DUS MONOMÈRES PURS 1(H) les résultats deBERSTEiN et coll. (4) on peut calculer une loi en I 07 basée sur cinq points expérimentaux entre 1,6 et 157 r/min (fig. 6). Des expériences récentes (6) ont montré que, tout comme pour les polymérisations en milieu homogène, apparaît une déviation de la droite de pente 0,8 lorsque l'irradiation est il effectuée à des intensités élevées, supérieures à 1 000 r/min environ (fig. 6). La masse moléculaire du polyacrylonitrile décroît lentement avec l'intenon trouve une loi en I -012 (5) (fig. 6). Une tentative a été faite par Durup et Magat (7) pour interpréter quantitativement ces résultats. Ces auteurs ont admis que la terminaison des chaînes croissantes se faisait exclusivement par recombinaison avec des radicaux primaires. Une telle hypothèse paraît justifiée car la recombinaison de deux chaînes croissantes précipitées est certainement très improbable en raison de la configuration en pelote compacte des macromolécules précipitées. Les auteurs ont alors intégré le système des équations différentielles formé par sité; les expressions des vitesses des réactions élémentaires, sans utiliser l'hypo- thèse de l'état stationnaire pour les radicaux RM*. Ils ont ainsi obtenu une expression qui rend compte de la loi en I0,8 Cependant le domaine de validité . de la loi en ne I ' 8 le laisserait Il trouvé expérimentalement est sensiblement plus étendu que prévoir la théorie (5). est possible que le phénomène soit plus complexe et qu'il y ait une contri- bution d'un autre type de terminaison par « enterrement » des chaînes croissantes dans le polymère précipité comme l'ont suggéré Bamford et coll. (3 a). Cependant la simple introduction d'un tel mode de terminaison dans le schéma (4, 8) ne semble pas pouvoir rendre compte des expé- cinétique classique riences radiochimiques (5). — RENDEMENT RADIOCHIMIQUE DE LA RADIOLYSE DE L'ACRYLONITRILE D. Étant donné que la cinétique de la polymérisation de l'acrylonitrile n'a pas encore reçu d'interprétation théorique satisfaisante il n'est pas possible de rendement radiochimique de la réaction à partir de la vitesse de polymérisation comme nous l'avons fait pour les monomères dont la polymérisation s'effectue en milieu homogène. Plusieurs évaluations semi-quantitatives sont néanmoins possibles mais calculer le les méthodes de calcul n'étant pas rigoureuses il faut considérer ces résultats avec la plus grande prudence. Une première méthode est basée sur l'étude de la polymérisation en soluOn peut en effet déduire le G R relatif du monomère et du solvant à partir tion. de la vitesse de polymérisation en admettant un schéma cinétique très simple appliquant l'hypothèse de l'état stationnaire (voir Chapitre V). Un tel traitement ne peut s'appliquer à l'acrylonitrile dont la cinétique de polymérisation ne présente pas d'état stationnaire. Cependant si l'on admet en preet en mière approximation que la perturbation introduite par la précipitation n'est Ghapiro (A.) et Sebban-Danon (J.), J. Chim. Phys. 1957, 54, 763. Durup (J.) et Magat (M.), J. Polym. Se, 1955, 18, 586. (S) Thomas \\ M.), Pellon (.J. J.), /• Polym. Se, 1954, 13, 329. (6) (7) ( . POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES pas modifiée sensiblemenl L07 par l'addition de petites quantités d'un solvant convenable, on peut espérer obtenir une estimation du rapport des (i en appliquant l'équation (V, 1) au rapport des vitesses obtenues en presence et en 1( absence de solvant. Des expériences dans ce sens ont été effectuées en ajoutant p. 100 de methanol (1). On a observé ainsi une augmen à l'acrylonitrile 20 tation de vitesse d'un facteur 1,8, Gïéth En prenant pourle G',"'" on trouve '', ce qui correspondrait a C,,y,0M,tr,,e ' /G R à un rapport : - 10. rapporté à un G|.v . = , 15,5, la valeur 1 4,7 (9), : Gacrvlonltrilo it r = 1,5. -% Une deuxième méthode (10) permet de calculer le nombre n de macromodonné à partir du poids du polymère formé P et de sa masse moléculaire moyenne M n Si l'on néglige la réaclécules formées pour un temps d'irradiation . tion de transfert, on a en effet : n = =.N N est le nombre d'Avogadro. où Si la réaction monomère n'est pas négligeable il faut de transfert par le remplacer M n par M n qui est la valeur qu'aurait la masse moléculaire en absence de transfert. Cette méthode également n'est applicable en toute rigueur que thèse est de l'état stationnaire est vérifiée. si l'hypo- En effet, dans le cas contraire M n une fonction de la conversion et la masse moléculaire mesurée à la fin de la réaction, correspond à une fonction complexe des M n instantanés. Cependant cette méthode permet d'obtenir une estimation de n. Si nous prenons les résultats des auteurs cités ci-dessus (5, 10) nous voyons par exemple, que pour une intensité de 1,15 r/min il se forme en 10 heures 0,42 p. 100 de polymère d'une masse moléculaire de 1 065 000. En tenant compte de la constante de transfert C tr = 1,8. 10 5 trouvée par ces mêmes auteurs, on trouve M B = 2,2.10 6 . Le poids de polymère formé par minute et par gramme de monomère est donc : 0,42 100 x 10 x 60 et le nombre de chaînes par gramme et par minute n = : . 0,42 x 6.02.10 23 . no iA12 = ,1,92. 10 12 chaînes. 100 x 10 x 60 x 2,2. 10 6 Bouby (L.), Chapiro (A.), Magat (M.), Migirdicyan (E.), Prevot-Bernas (A.), Reinisch (L.) et Sebban (J.), Actes de la conférence internationale sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. Genève 1955. Nations-Unies, Genève 1956. Volume 7. Édition française p. 612. (9) (10) Prevot-Bernas (A.) Thèse, Paris 1956. POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 108 L'énergie absorbée par gramme de monomère et par minute est 1,15 : x 6 x 10 13 = 6,9. 10 13 eV. Pour 100 eV et par gramme de monomère, il se forme donc 2,8 chaînes. Il serait facile de déduire le G R de l'acrylonitrile du résultat précédent si : nous connaissions le nombre de radicaux libres primaires par chaîne de polymère. Or, pour cela il faudrait connaître le mécanisme de la réaction de terminaison. En effet chaque chaîne de polymère correspond à un radical primaire si la terminaison se fait par disproportionnement ou par « enterrement » et à deux radicaux primaires si les chaînes croissantes sont terminées par recombinaison entre elles ou avec un radical primaire. Il y a donc une incertitude d'un fac- teur deux sur le G R de l'acrylonitrile déterminée par cette méthode; selon la contribution G» iyloni " il '' des modes de terminaison on aura une valeur de différents comprise entre 2,8 et 5,6. Ces valeurs sont sensiblement plus élevées que la valeur G» (, y |onit,ilc = 1,5 calculée par la méthode précédente. //. POLYMÉRISATION DU CHLORURE DE Y IN YLE La polymérisation radiochimique du chlorure de vinyle liquide a été étudiée par Chapiro (11) quia amorcé la réaction avec des rayons y (voir aussi (12)). D'autre part Mund et coll. (13) ont étudié la polymérisation de ce même monomère en phase gazeuse avec les rayons a du radon (voir « Actions chimiques et biologiques des radiations », 2 e série). La polymérisation en phase liquide rappelle par certains côtés la polymérisation de l'acrylonitrile (voir IV-1). C'est ainsi que le polymère pré- forme de poudre fine, ce qui perturbe profondément la cinétique On constate comme pour l'acrylonitrile, que la vitesse n'est pas constante au cours du temps; mais tandis que dans le cas de l'acrylonitrile la vitesse tend vers une valeur quasi-constante après une période d'induction r dans le cas du chlorure de vinyle, l'accélération se manifeste encore pour des taux de conversion très élevés (supérieurs à 85 p. 100) (11). De même on constate une post-polymérisation mais celle-ci est moins importante que dans le cipite sous de la réaction. cas de l'acrylonitrile. Enfin la l'intensité est de la loi de variation de la vitesse en fonction de forme V = Kl 0,69 (fig. 6) tandis que pour l'acrylonitrile on avait trouvé une loi en I 8 La forme des courbes de conversion expérimentales obtenues en amorçant » . (11) (12) (13) Chapiro (A.), J. Chim. Phys., 1956, 53, 512. Saint-Gobaix, Brevet Fr. 1.121.084 (1955). Mund (W.,) Van Meerssche (M.) et Momigny 62, 109. , J. Bull. Soc. Chim. Belg., 1953^ POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES la réaction 109 avec des catalyseurs chimiques a pu être Interprétée quantitatl vement par Magat (14) en admettant que la terminaison des chaînes se rai sait par interaction mutuelle et système des équations ciné Il semble doue que moins entravée dans la polymérisation de ce en Intégrant le tiques sans faire appela l'hypothèse de l'étal stat ionnaire. la réaction de terminaison soit monomère que dans celle de l'acr\ lonit lile. Cette observation doit être rapprochée du fait que le chlorure de vinyle est un agent de transfert 1res efficace que par conséquent il existe à chaque instant un nombre élevé de chaînes très courtes (formées par transfert) qui peuvent plus facilement diffuser dans et le milieu, ce qui favorise la réaction de terminaison. La masse moléculaire du polymère formé dépend peu de l'intensité du rayonnement car elle est presque entièrement déterminée par la réaction de transfert. ///. — POLYMÉRISATION DE METHYLENE La polymérisation de l'éthylène se distingue quelque peu de la polymérisation des autres monomères vinyliques examinés ci-dessus. En effet au-dessus de 9,7° l'éthylène est un gaz et si l'on veut effectuer la polymérisation avec des concentrations de monomère suffisamment grandes, il est nécessaire d'opérer sous des pressions très élevées. C'est ainsi que pour la préparation industrielle du polyethylene, on utilise de petites quantités d'oxygène comme cata- lyseur et la réaction est effectuée sous des pressions comprises entre 500 et 3 000 atmosphères. Les premiers essais de polymérisation radiochimique de l'éthylène ont été effectués avec des rayons a (15) et des électrons (16) (17) à des pressions de Tordre de 1 atmosphère et en dessous. Dans ces conditions, les auteurs n'ont obtenu que des produits de bas poids moléculaire qui se présentaient sous forme de liquides huileux à faible tension de vapeur. Plus récemment la polymérisation de l'éthylène, amorcée par les rayons X et y, a été étudiée par de nombreux auteurs dans un très grand intervalle de températures et de pressions (18-25), et on a obtenu dans certaines conditions des polymères de masse moléculaire élevée et présentant une grande pureté. , (14) (15) (16) (17) (18) Magat (M.), ./. Polym. Se, 1955, 16, 491. Lind (S. C.), Bardwell (D. G.) et Perry (J. H.), J. Am. Chem. Soc, 1926, 48, 1556. Goolidge (W. D.), Science, 1925, 62, 441. McLennan (J. G.) et Patrick (\V. L.), Can. J. Research., 1931, 5, 470. Lewis (J. G.), Thèse, 1954. University of Michigan. (19) Lewis (J. G.), Martin (J. J.) et Anderson (L. G.), Chem. Eng. Progr. 1954, 50, 249. (20) Anderson (L. G.), Bray (B. C.) et Martin (J. J.). Conference Internationale sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins spécifiques, Genève 1955, n° 8-P-168. (21) Hayward (J. G.) et Bretton (R. H.), Chem. Eng. Progr., 1954, 50, 73. 0-3313. (22) Hayward (J. C.), Thèse, 1955. Yale University, (23) Imperial Chemical Industries. Brevet Brit. 714.843 (1952); Brevet Fr. 1.062.004 (1954). (24) Monsanto, Brevet Fr. 1.096.745 (1955). (25) Laird (R. K.), Morrell (A. G.) et Seed (L.), Farad. Soc. Discuss., 1956, 22, 126. NY POLYMÉRISATION DES MONOMÈRIÏS 110 r I>l RS Cependant, malgré le nombre élevé de travaux consacrés à la polymérisation radiochimique de ce monomère, le mécanisme de la réaction reste encore obscur. Ceci résulte d'une part de la complexité de la réaction et du manque de données expérimentales sur la polymérisation de l'éthylène, avec des modes d'amorçage conventionnels; mais d'autre part les expériences radiochimiques étaient, elles aussi, souvent incomplètes ou effectuées avec un monomère insuffisamment purifié. Enfin dans le domaine de températures et de pressions généralement étudié, l'éthylène ne se comporte aucunement comme un gaz parfait et sa densité, qui détermine la concentration du monomère, n'est pas une fonction simple de la pression. Cette circonstance, qui complique souvent le résultat global des expériences, n'a pas toujours été réalisée par les différents auteurs. A. — GÉNÉRALITÉS SUR LA RÉACTION La polymérisation de l'éthylène s'effectue en milieu non homogène. En effet le polymère formé se sépare de la phase gazeuse et se dépose sur les parois du réacteur. Les chaînes croissantes restent noyées dans ce dépôt et ont une durée de vie très longue (26). La réaction présente une période d'accélération et une post-polymérisation comme la plupart des polymérisations en milieu précipitant (26). Aux températures inférieures à 115° environ, le polyethylene renferme une proportion importante de zones cristallines. Au-dessus de cette température les cristallites fondent et le polymère amorphe devient soluble, ce qui favorise en particulier la pénétration du monomère dans le dépôt de polymère. Au-dessus de 180° les courbes de conversion sont linéaires (25). La réaction est inhibée par des traces d'oxygène (22) et peut-être de CO (19). B. — INFLUENCE DE LA CONCENTRATION DU MONOMÈRE Pour des concentrations comprises entre 0,0216 et 0,992 mol/1 (6,05. 10~ 4 à 2,78. 10- 2 g/cm3 ), l'éthylène se comporte pratiquement comme un gaz parfait et dans ce domaine de concentrations l'ordre global de la réaction est compris entre 1 et 3/2 par rapport au monomère, pour les températures allant de 28 à 200° (22). Dans le cas des concentrations très élevées (0,37 à 0,55 g/cm3 ), Laird et coll. (25) ont trouvé qu'il était impossible d'obtenir une relation simple entre la vitesse de la réaction et la concentration mais qu'en remplaçant cette dernière par la fugacité, on trouvait un ordre global égal à 1,3 par rapport au monomère en dessous de 125°, et à 1,8 aux températures plus élevées. La justification de l'emploi des fugacités au lieu des concentrations dans ce système a été discutée (27). Buchdahl (R.), Farad. Soc. Discuss., 1956, 22, 150. (27) Voir la discussion faisant suite à la référence (25). Farad. Soc. Discuss., 1956, 22, 147 et suiv. (26) POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES C. Il 111 — INFLUENCE DE L'INTENSITÉ n'existe que peu de données sur l'effet de L'intensité sur La vitesse <!» pol) mérisation de l'éthylène. C'est ainsi que Hayward (22), qui est Le seul à avoir effectué une dosimetric soigneuse dans ses conditions expérimentales en tenant compte en particulier des effets des parois, n'a travaillé que dans un Intervalle d'intensité très limité (1 300 à 9 10 r uni). LAIRD et coll. (25) n'ont pas effectué de dosimétrie mais ont opéré avec deux sources de 4,2 et 0,45 curies de cobalt 60 respectivement, tout en conservant la même géométrie. Dans ces conditions les auteurs ont trouvé pour la relation V = Kl" un exposant a égal à 0,8 entre 20 et 125° et à 0,0 entre 100 et 200". DERMINASSIAN (28) a trouvé 1 qu'à 19" a - 0,6-0,7. D. — EFFET DE LA TEMPÉRATURE L'énergie d activation de la réaction est fonction du domaine de températures étudié. C'est ainsi qu'au-dessus de 120°-125°, Hayward (22) trouve E„# 15 kcal et Laird et coll. (25) B = 13,5 kcal. Aux températures plus g basses ces mêmes auteurs trouvent E g = 0,5 et E Le changement brusque de E monomère (voir § ff ff = 3,3 kcal respectivement. et de l'ordre de la réaction par rapport au B) au-dessus et en dessous de 120-125° montre qu'il se produit une modification du mécanisme de la réaction au voisinage du point de fusion des cristallites du polyethylene. Laird et coll. (25) ont interprété ce résultat en admettant que sous l'action des rayons y, il se formait des radi- caux libres peu réactifs (atomes H) qui ne réagissent que très lentement avec l'éthylène, avec une énergie d'activation élevée. La contribution de cette réaction serait donc négligeable à basse température et la valeur l/2E = 3,3 kcal trouvée en dessous de 120° serait d'un ordre E a = Ep de grandeur « normal »; au-dessus de 120° l'amorçage par les atomes H pren- — t drait de l'importance et l'accroissement de l'énergie d'activation globale serait due à l'apparition d'un terme supplémentaire correspondant à l'énergie d'activation de l'addition des atomes H sur la double liaison de l'éthylène (14 kcal). Cependant cette interprétation ne nous paraît pas satisfaisante. En effet il est peu probable que la relation « normale » E g = E„ -1/2 E s'applique à la polymérisation de l'éthylène qui ne s'effectue pas en milieu homogène. D'autre part l'interprétation proposée ne tient pas compte du fait que, comme le montrent les résultats expérimentaux, le changement de l'énergie d'activation globale se produit très brusquement et ceci à 120-125°, c'est-à-dire au voisinage immédiat du point de fusion des cristallites du polyethylene. Nous sommes plus enclins à penser que cette variation de l'énergie d'activation globale est due à une modification du milieu réactionnel. En dessous de 120° la polymérisation aurait lieu essentiellement dans la phase gazeuse car le monomère ne peut pas pénétrer dans les zones cristallines du polymère. Au- — (28) Derminassian (L.), Communication privée. t POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS 112 . dessus de cette température la réaction procéderait en partie dans la phase gazeuse et en partie dans le polymère gonflé. La contribution de cette deuxième phase à la réaction globale augmenterait avec la température car la diffusion du monomère exige une énergie d'activation élevée. La variation de la masse moléculaire du polymère formé avec la température a été étudiée par Anderson et coll. (20). Les auteurs ont trouvé que la masse moléculaire du polyethylene obtenu sous une pression de 50 à 60 atmosphères, passait par un maximum pour une température de l'ordre de 40° (20). Ce résultat est probablement dû à la contribution de deux effets agissant en l'accroissement de la vitesse de propagation avec la tempérasens contraire ture qui tend à allonger les chaînes et par conséquent à augmenter les poids moléculaires et la diminution de la densité du monomère qui passe de 0,34 à 13° à 0,06 à 220°. Comme le poids moléculaire du polymère formé doit être : une fonction monotone croissante à la fois de la densité et de la température, on doit donc bien s'attendre à trouver un tel maximum. E. — RENDEMENT RADIOCHIMIQUE DE LA RADIOLYSE DE L'ÉTHYLÈNE Le nombre de molécules d'éthylène « activées » par paire d'ions a été déterminé par Hayward (22) en tenant compte de la masse moléculaire des produits formés à la température ordinaire. Cet auteur a trouvé pour ce rapport la valeur 0,543. L'énergie moyenne dissipée par paire d'ions a été mesurée dans les mêmes conditions expérimentales dans l'éthylène et dans l'air et le rapport Wg| P /Wén,yiènc a été trouvé égal à 1,28, résultat en bon accord avec les déterminations de Jesse et Sadauskis (29). Si l'on admet que l'énergie moyenne dissipée par paire d'ions dans l'air est égale à 34 eV, on trouve à partir de ces données pour le rendement radiochimique de la radiolyse gftbyltae selon qu'une « de l'éthylène =g ou : Qéthylèn. =4 molécule activée » d'éthylène correspond à 1 ou à 2 radicaux libres primaires. IV. — POLYMÉRISATION A L'ÉTAT SOLIDE A. — GÉNÉRALITÉS Les premières tentatives de polymériser des monomères vinyliques solides par voie radiochimique ont été décrites par Schmitz et Lawton (30). Ces auteurs ont en effet observé une polymérisation en irradiant avec des élec(29) (30) Jesse (W. P.) et Sadauskis (J.), Phys. Rev., 1953, 90, 1120. Schmitz (J. V.) et Lawton (E. J.), Science, 1951, 113, 718. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES trous de 800 kV différents monomères 113 acrylate de méthyle (31) et diacrylates diméthacrylates de glycol (30) à des températures tirs basses. i. vitesse de la réaction décroissait avec la température el subissait une chute brusque au passage de la phase liquide à la phase solide voir (31, 32) Si L'irradiation et ;l . une température nettement Inférieure au point de fusion du monomère, aucune polymérisation n'était observable; mais en réchauffanl ensuite le monomère, on assistait à une violente polymérisation amorcée par était effectuée à les radicaux libres gelés. In résultat analogue a été observé par avec le MaJURY (33) mélhacrvlale de méthyle soumis à un faisceau d'électrons puises. D'autre part, de nombreuses expériences ont été effectuées à la température ambiante avec des monomères solides dans ces conditions. Nous allons examiner brièvement les résultats ainsi obtenus. B. _ AMIDE ACRYLIQUE La polymérisation de l'amide acrylique (F. F. = 87°) a été étudiée par Schulz et Henglein (34, 35) et par Mesrobian et coll. (36-38). Lorsque on 1 irradie des cristaux de ce monomère à la température ordinaire, ceux-ci, tout en conservant leur forme initiale, prennent un aspect laiteux (34). Il est pos- sible d'extraire le monomère restant dans les cristaux avec du methanol. On ob- tient alors comme résidu un polyacrylamide dont les grains gardent les contours des cristaux de monomère ainsi qu'un certain pouvoir biréfringent (35). Si l'on chauffe ce produit, la biréfringence ne disparaît qu'au-dessus de 180°, nettement au-dessus du point de fusion du monomère. Le polymère fondu ne recristallise plus au refroidissement (35). Le degré de cristallinité, mesuré par diffraction des rayons X, décroît avec le taux de polymérisation mais reste important même pour des taux de conversion élevés (36). La cinétique de cette polymérisation a été étudiée (36-38). On a trouvé que la polymérisation à l'état solide n'était pas influencée par la présence ou l'absence d'air pendant l'irradiation, sans qu'il soit possible de dire si l'oxygène c'est-à-dire était effectivement présent à l'intérieur de l'échantillon. réaction est proportionnelle à l'intensité des rayons y. La vitesse de la Cependant pour les il se produit une déviation de cette relation, le rendement devenant plus faible [voir (32, 38)]. L'énergie d'activation globale est égale à 4,7 kcal (38). La viscosité intrinsèque du polymère formé croît avec la conversion et pour des taux de conversion supérieurs à 50 p. 100, il y a intensités très élevées, (31) Schmitz (J. V.) et Lawton (I-:. J.), XII e Congrès I. U. P. A. (32) Chapiro (A.), Ind. Plast. Modernes, 1956, 8, n° 9, 67. (33) Majury (T. G.), J. Polym. Se, 1955, 15, 297. (34) Henglein (A.) et Schulz (K), Z. Naturforsch,. 1954, 4 b, (517. C, New-York, 1951. (35) Schulz (R.) et Henglein (A.), Angew. Chem., 1955, 67, 232. (36) Mesrobian (R. B.), Ander (P.), Baixantine (I). S.) el Dienes (G. .1.). ./. Chem. Phys., 1951, 22, 565. (37) Restaino (A. .].), Mesrobian (R. B.), Ballantine (I). S.) et Dienes (G. .1.), Symposium International de Chimie Macromoléciilaire. Milan-Turin, 1954. Supplément de La Ricerca Scientifica, 1955, p. 178. (38) Restaino (A. J.), Mesrobian (R. B.), Morawetz (II.), Ballantine (I). S.). Dienes (G. J.) et Metz (D. J.), ./. HAISSINSKY. III. Am. Chem. Soc., 1956, 78, 2939. 8 POLYMÉRISATION DES MONOMÈRES PURS Ill tonnât ion de gel. Si l'on arrête la polymérisation à des conversions inférieures à 15 p. 100, la viscosité intrinsèque du polymère dépend assez peu de la température et de l'intensité. La vitesse de la réaction est fortement accélérée par l'addition de petites quantités d'eau aux cristaux de monomère. Pour interpréter la constance de la viscosité pour des intensités variables et la proportionnalité entre la vitesse et l'intensité, les auteurs (38) ont admis que la réaction s'effectuait entièrement dans des grappes de radicaux isolées (voir aussi II-3). Pour expliquer d'autre part que la viscosité du polymère ne dépend pas la température, les mêmes auteurs ont supposé que la masse moléculaire était entièrement contrôlée par transfert et que les énergies d'activation de la propagation et du transfert étaient suffisamment voisines pour que l'influence de la température soit négligeable (38). S'il en est ainsi, le seul argument qui reste pour soutenir l'hypothèse d'une polymérisation dans des éléments de volume isolés est la proportionnalité entre la vitesse et l'intensité. Pour appuyer cet argument il faudrait montrer que la polymérisation de l'acrylamide solide, amorcée par un moyen conventionnel, suit la relation classique en V des polymérisations en phase liquide homogène ou tout au moins une loi en I* où a est différent de 1. Or ce point reste à prouver. En effet Schulz et coll. (39) ont démontré que la polymérisation de ce monomère ainsi que celle de l'amide méthacrylique à l'état solide pouvait être amorcée par l'azobisisobutyronitrile. Mais aucune donnée n'existe sur la relation entre la vitesse de - globale de cette polymérisation et la vitesse d'amorçage. — STÉARATE DE VINYLE ET AUTRES MONOMÈRES VINYLIQUES C. La polymérisation du stéarate de vinyle a été étudiée parallèlement à l'état solide et à l'état fondu (F = 34°) (38). On a observé comme pour l'acrylate de méthyle une diminution brusque de la vitesse globale au passage de l'état liquide à l'état solide. La viscosité intrinsèque décroît aussi brusquement pour des polymères obtenus en dessous du point de fusion. D'autres monomères ont été polymérisés à l'état solide par les rayons y, parmi lesquels on peut citer les acides acrylique et méthacrylique et leurs sels et le vinylcarbazole (37, 38). La polymérisation de l'acrylate de barium est très rapide et l'énergie d'activation de la réaction est très faible (0,4 kcal) (38). D. Il est intéressant l'état solide d'un — HEXAMÉTHYLCYCLOTRISILOXANE de mentionner également l'étude de la polymérisation à monomère non vinylique, l'hexaméthylcyclotrisiloxane, amorcée par des électrons de 800 kV (40). La polymérisation des composés (39) Schulz (R.), Renner (G.), Henglein (A.) et Kern (W.), Makromol. Chem., 1954, 12, 20. (40) Lawton (E. J.), Grubb (W. T.) et Balwit (J. S.), J. Pohjm. Se, 1956, 19, 455. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 115 de ce type est généralement amorcée a\ ec des catalyseurs Ioniques e1 on trouve que ce monomère ne polymerise pas sous L'effet des rayonnements quand il est à l'état liquide. Ceci est important On observe par contre mu- polymérisation à L'état solide. rai- il pas impossible qu'il s'agisse là (\'uw exemple de n'est réaction Lonique amorcée par les radiations. Cette hypothèse peut se justifier car la durée de vie des ions dans un réseau cristallin doit être sensiblement plus Longue qu'en milieu Liquide et peut devenir suffisante pour amorcer La polymérisation de ce composé. Les caractères cinétiques de cette polymérisation sont assez particuliers. que la vitesse de la polymérisation croît avec la température jusqu'au point de fusion du monomère (64°). L'énergie d'aet ivat ion globale es1 de 10 kcal. Cependant au-dessus du point de fusion la vitesse décroît brusquement et seules des traces de polymère se forment au-dessus de 70". A 58° la C'est ainsi conversion correspond à la polymérisation de 450 molécules de monomère par 100 eV absorbés, ce qui prouve qu'il s'agit d'une réaction enchaîne. Pour uni' dose donnée (2,;J.10 6 r) la conversion à l'état solide esl deux fois plus grande si L'irradiation est effectuée avec une intensité de 0,0192. 10 6 r/sec que pour 0,192.10 6 r/sec, ce qui indique que l'exposant de l'intensité dans la relation V = Kl" est voisin de 0,7. Enfin le polymère obtenu est réticulé. Les mêmes auteurs ont essayé sans succès d'amorcer la polymérisation de ce monomère avec l'azobisisobutyronitrile à l'état solide et avec le peroxyde de benzoyle à l'état fondu (40). 11 est difficile de tirer une conclusion définitive de ces résultats, cependant on peut y trouver l'indication d'une polymérisation radiochimique procédant par un mécanisme ionique. Il serait souhaitable que de nouvelles expériences soient effectuées pour mieux préciser le mécanisme de cette réaction. CHAPITRE V POLYMÉRISATION EN SOLUTION Lorsque l'on soumet à Taction des radiations ionisantes une solution d'un monomère dans un solvant, on doit s'attendre à observer les effets suivants a. Une diminution de la vitesse globale due à une diminution de la vitesse de propagation des chaînes qui est proportionnelle à la concentration du mono: mère (équation I, 1). b. Une diminution de la masse moléculaire du polymère formé due, d'une part au raccourcissement des chaînes cinétiques et d'autre part à la réaction de transfert avec le solvant [équations (I, 3) et (I, 5)|. c. Une complication supplémentaire lorsque le solvant perturbe le cours normal de la polymérisation c'est-à-dire s'il précipite le polymère dès sa formation (dans ce cas la polymérisation s'effectue en milieu non homogène) ou s'il joue le rôle d'un inhibiteur ou d'un retardateur de polymérisation. d. Une modification de la vitesse d'amorçage car le solvant est radiolysé au même titre que le monomère. Les deux premiers effets sont bien connus dans les polymérisations classiques et on peut évaluer quantitativement leur importance en tenant compte des constantes de transfert k tr Les effets de précipitation et d'inhibition sont également connus dans les polymérisations classiques bien qu'on ne puisse . pas toujours les interpréter quantitativement. Enfin l'influence de la dilution sur la vitesse d'amorçage est un phénomène purement radiochimique et c'est celui-ci que nous allons examiner d'un peu plus près dans ce chapitre. Le cas le plus simple qui se présente est celui où le solvant et le monomère sont radiolysés indépendamment l'un de l'autre. Dans ces conditions la vitesse d'amorçage est une fonction linéaire de la composition du mélange 1) inaire. L'expérience a montré qu'une telle relation est vérifiée lorsque le monomère et le solvant ont une structure chimique voisine. Lorsque la structure chimique du solvant est différente de celle du monomère, on constate généralement que la vitesse d'amorçage n'est plus une fonction linéaire de la composition du mélange et on observe des phénomènes de « transfert d'excitation ». Enfin un cas particulier des polymérisations en solution est constitué par les solutions aqueuses de monomères vinyliques qui donnent des renseignements intéressants sur la radiolysé de l'eau. POLYMERISATIONS SOLVANTS /. VOISINE Parmi les /)/•: le l!M)l\lli)\s WNISANTES xylene (1) et 11 STRUCTURE CHIMIQUE C.EL1J-: DU MONOMERE A systèmes étudiés qui rentrenl dans ce groupe on peut solutions de styrolène dans et I'M! citer les benzène (1, 2), le toluène (1, 2), l'éthylbenzène les solutions de mélhaervlalc de métlivle dans l'acétate de le méthyle <;*) et l'acétone (2). Si nous admet tons que le monomère et le solvant sont radiolysés Indépendamment l'un de l'autre nous aurons pour la vitesse d'amorçage : V„ où 9 M et libres du <p s [ 9m (M) sont respectivement les monomère et du solvant ils ; + 9s(S)]I (V, 1) rendements radiochimiques en radicaux sont exprimés en moles de radicaux libres par unité de dose incidente (« dose d'exposition »). Dans ce qui suit, les résultats cinétiques pour les mélanges seront rapportés à la dose d'exposition (exprimée en rœntgens/sec) car c'est la seule grandeur qui reste constante au cours de ces expériences. En efïet la dose absorbée est fonction de la nature du milieu irradié; elle peut varier de façon notable lorsqu'on étudie l'influence de la concentration sur la vitesse de polymérisation d'un monomère dans certains solvants (solvants chlorés par exemple). Aussi, le calcul de l'énergie absorbée doit-il être fait pour chaque concentration en tenant compte des coefficients d'absorption réels de chacun des deux composants. L'introduction de ces coefficients dans les formules cinétiques compliquerait inutilement toutes les expressions. En remplaçant dans l'équation (I, 1) V geant les termes, on trouve (1) par sa valeur (V, 1) et en réarran- : ^fl V, = ^-2 (9 M I) 1/2 (M)^ri + av <?m(m)J L (V, 2) 9 M peut être déterminé facilement à partir des expériences de polymérisation du monomère pur. En effectuant ensuite la polymérisation en solution on peut calculer à l'aide de l'équation (V, 2) le rapport 9 s /<p.M Connaissant ce rapport, . ainsi que la valeur de g',""""""" et le coefficient d'absorption du rayonnement dans le solvant, on peut en déduire la valeur de Ga' vant Par ailleurs, l'hypothèse de la relation linéaire entre la vitesse d'amorçage et la composition du mélange . peut être contrôlée facilement en étudiant la polymérisation à différentes concentrations et en vérifiant la constance de Gr 1v8iU pour chaque point expérimental. Cette vérification a été faite dans un grand intervalle de concentrations. Toutefois pour les solutions très diluées en monomère ((S)/(M) > 9) on a Chapiro (A.), ./. Chim. Phys., 1950, 47, 747, 764. Seitzer (\V. H.) et Tobolsk? (A. V.), ./. Am. Chem. Soc, 1955, 77, 2(i<S7. (3) a) Xikitixa (T. S.) et Bagdasarian (Kh. S.), Recueil de travaux sur la chimie des radiations. Académie des Sciences de VU. H. S. S., Moscou, 1955, 183. (1) (2) b) Medvedev (S. S.), •/. Chim. Phys., 1955, 52, 677. 1 POLYMÉRISATION EN SOLUTION 1<S une diminution importante du rapport ç 8 /ç M (1). Ce résultat est vraisemblablement dû au fait que pour les solutions très diluées, la recombinaison des radicaux primaires entre eux et avec les chaînes croissantes, que observé nous avons déjà étudiée (chapitres I et II), se produit même pour les très faibles intensités. 11 s'agit d'un phénomène analogue à l'« effet de dilution » des radio- biologistes. Cette hypothèse a pu être vérifiée expérimentalement en étudiant l'influence de l'intensité sur la polymérisation des solutions diluées de styro- dans le toluène (4). Les résultats obtenus avec des solutions renfermant respectivement 40, 20 et 10 p. 100 de styrolène sont représentés sur la figure 7. lène o.i oO.Ol r/mn i 0,001 1 1 0, Fig. 7. 100 10 1 1000 — Vitesses de polymérisation du styrolène en solution en fonction de l'intensité des ni ijons y. Courbe 1 solution de 40 p. 100 de styrolène dans le toluène 2 :i 4 (4) i l) dans le propanol (13). On voit que la déviation de la loi en I plus petites que la concentration de (5) — 100 10 p. 100 10 p. 100 2(i p. 1 ''*- apparaît pour des intensités d'autant monomère est plus petite, résultat con- forme à la théorie exposée ci-dessus (I-l-C-c), selon laquelle cette déviation serait due à une compétition entre les réactions de recombinaison des radicaux primaires [réactions (5) et (G)] et la capture par le monomère [réaction (2)]. Nous avons rassemblé dans le tableau VI les valeurs de <p s /<p M ainsi que les G,, obtenus pour différents solvants dans des conditions expérimentales où calcul ci-dessus est le applicable. Dans le tableau ci-contre nous avons choisi pour le styrolène la plus grande valeur de g^"' G be»uène = 1011 '' ^ = 0,60 (voir tableau III). En effet on obtient ainsi pour le benzène = 0,71 trouvée valeur en très hon accoro avec a valeur Gll'"" n" ; i par la méthode du DPPH sous vide (6). Pour l'acétate de met h vie la méthode (4) Ghapiro (A.), Magat (M.), Sebban (J.) et Wahl (P.), Symposium international de chimie macromoléculaire, Milan-Turin 1954. Supplément à • 1955, p. 73. (5) Sebban (J.), Résultats non publiés. (6) Bouby (L.) et Chapiro (A.), ./. Chim. Phys., 1955, 52, 645. la Ricerca Scientiflca », POL YMÉRISATIONS PAU RADIATIONS IONISANTES \i;l I MONOMÈRE i \\ S()l.\ \i \ I 1 G„ ?g/*M ii. tin Styrolène Benzène '» Benzène Toluène (*) Toluène (") Ethylbenzène ( -'> ( tn-xylène ( ') Méthacr) lait- de méthyle ') < — ( DPPH Gr donne 12,5 culées pour cOMo Gr déduit G,. v = 6,7 (6), 0,68 3,1 2.1 î.:» 1.1).-) 1,55 6,5 1,1 3,8 i.:» 2.1 i 1 12.:» 1 12.:» 0,72 1 c0Mc 1 12,5 Acétate de méthyle (») Acétate do méthyle ( 6 ) Acétone -) du 19 valeur sensiblement 9,5 plus petite que de la polymérisation. (Toutes ces valeurs sont recal- s= 15,5.) Il est difficile de donner pour le moment une interprétation de ce désaccord. Les cp s /<p M correspondant aux expériences de Seitzer et Tobojlsky (2) ont été recalculés directement d'après les résultats de ces auteurs. Nous avons ensuite calculé les G K correspondants en prenant pour le styrolène et le méthacrylate de méthyle les valeurs 0,6 et 12,5 respectivement. Rappelons que pour les raisons déjà analysées ci-dessus (III-I-A) les valeurs de G K trouvées par ces auteurs sont environ 3 à 4 fois plus petites que les valeurs obtenues avec les rayons y. SOLVANTS A STRUCTURE CHIMIQUE DIFFERENTE DE CELLE DU MONOMERE //. En étudiant la polymérisation du styrolène et du méthacrylate de méthyle en solution dans plusieurs solvants dont la structure chimique différait nota- blement de celle du monomère, Ghapiro (1) et Nikitina et Bagdasarian (3) ont trouvé que la vitesse d'amorçage, calculée à partir de l'équation (Y, 2). du milieu. Ce résultat est styrolène dans le bromure d'éthyle (1), le chloroforme (1) et le tétrachlorure de carbone (1, 3) et méthacrylate de méthyle dans le tétrachlorure de carbone (3), mais il apparaît également dans le cas du méthacrylate dans le benzène (1) et du styrolène en solution dans le diphénylméthane (1). Remarquons que Seitzer et Tobolsky ont signalé une relation linéaire pour la vitesse d'amorçage en fonction de la concentration dans le cas des solutions de ces deux mêmes monomères dans le tétrachlorure de carbone, le chloroforme et d'autres solvants halogènes (2). Cependant si l'on examine de plus près ces résultats on voit que les n'était plus une fonction linéaire de la composition particulièrement frappant en présence de solvants halogènes : POLYMÉRISATION EN SOLUTION 120 points expérimentaux, bien que très dispersés, semblent indiquer dans certains cas une courbure analogue à celle qu'avaient trouvée les auteurs précé- dents (1, 3) (voir par exemple la figure 1 de la référence (2)). Enfin Bagdasarian a trouvé un résultat analogue en amorçant la polymérisation du styrolène dissous dans le tétrachlorure de carbone avec les rayons U. V. (3 b, 7). Ces observations montrent par conséquent que l'hypothèse selon laquelle les deux composants d'un mélange se comporteraient vis-à-vis de la radiolyse comme s'ils étaient seuls n'est pas justifiée dans le cas des mélanges cités ci- différents dessus. Des observations analo- gues ont été faites par Bur- ton 9) et par Bouby et Chapiro (6) sur binaires de des et coll. mélanges (8, organi- solvants différents ques. Manion et Burton (8) ont été les premiers à attirer l'attention sur la non-additivité des miques effets dans radiochi- mé- certains langes binaires (benzène-cy- clohexane par exemple) et Burton et coll. (10), qui ont étudié la 100*M luminescence in- 100*S duite par l'irradiation y de Rendement radiochimique en radicaux libres et de solvant S en des mélanges de monomère fonction de la composition du mélange. mélanges analogues, ont pu Fig. 8. — M Droite AB Courbe Courbe : APB AQB relation linéaire effet de « sensibilisation effet de protection. : mettre en évidence directement des processus de transfert d'énergie entre molécules » : excitées. Ces processus de transfert d'excitation sont discutés en détail dans l'article de M. Burton dans ce même volume. Nous allons seulement examiner ici les conséquences directes u par la méthode de la polymérisation. de ces processus sur le calcul des G R Supposons en effet qu'en portant la valeur de V a en fonction de la composensibilisation ») sition du mélange, on obtienne une courbe de type APB (« dans ces appliquant En (fig. 8). AB ou AQB (« protection ») au lieu de la droite s ' lv: " conditions l'équation (V, 1) qui suppose une relation linéaire entre V a (M) soit trop et (S) on trouvera des valeurs de <p s soit trop élevées (sensibilisation) , basses (protection). (7) Bagdasarian (Kh. S.) et Miliutinskaia (P. I.), Zh. fi:. Khim. IL R. S. S., 1954, 28, 498. Manion (J. P.) et Burton (M.), J. Phys. Chem., 1952, 56, 560. Burton (M.) et Patrick (W. N.), J. Phys. Chem., 1954. 58, 421, 424. Phys., 1955, 52, 657. (10) Burton (M.), Berry (P. J.) et Lipsky (S.), J. Chim. Berry (P. J.) et Burton (M.), J. Chem. Phys., 1955, 23, 1969. Berry (P. J.), Lipsky (S.) et Burton (M.), Trans. Farad. Soc, 1956, 52, 311. (8) (9) POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES que nous axions trouvé ainsi C'est Gli''* = 1()() à partir de (1) pour polymérisation la le tétrachlorure <lc 121 carbone du styrolène tandis qu'avec le .s ,2 (il)*. diphénylpicrylhydrazyle nous axons trouvé Gh" Nikitina et Bagdasarian ('A) <>nt essayé de tenir compte quantitative I nient des phénomènes de transfert d'énergie en admet tant un échange rêver deux composés. Le traitement cinétique préet d'évaluer tonnes des courbes de la figure Sible entre les états excités des posé permet d'interpréter les «s partir des données sur la poix tp A 6 qp M mérisation du styrolène dans le tétrachlorure de carbone ces auteurs ont ainsi les constantes de transfert d'énergie et trouvé . : 9s/? m En admettant que Gg> ro,enc : 0,<> = 22. on peut en déduire 1 ' (ili' 13,5. Cependant dans certains cas le rendement en radicaux libres dans le méde la référence (6)), qui ne lange suit des fonctions plus complexes (voir ftg. peuvent être interprétées par le schéma simple basé sur un échange réversible entre les états excités (12). Les réactions de transfert d'excitation sont donc (> en réalité plus complexes et il est difficile pour le moment de déterminer valeurs des G,{" U: "" les dans les systèmes où ces réactions ont lieu. Quoi qu'il en soit, l'étude des polymérisations en solution peut donner des renseignements sur les caractères et le mécanisme des différents processus mis en jeu. ///. .SOLVANTS POUVANT PERTURBER LE COURS NORMAL DE LA POLYMÉRISATION A. — MAUVAIS SOLVANTS ET PRÉCIPITANTS DU POLYMÈRE Si le solvant utilisé est un précipitant du polymère, on constate qu'à partir d'une composition donnée du mélange, les chaînes croissantes se séparent de la solution et la réaction se poursuit en milieu hétérogène. Il en résulte une perturbation de la cinétique globale que nous avons déjà décrite (I-l-D). La complexité d'un tel système est illustrée sur la figure 9 où nous avons représenté la variation de la vitesse globale de la polymérisation du styrolène dans différents alcools (1). On peut distinguer sur ces courbes trois domaines distincts Entre (*) (11) et : 30 p. 100 d'alcool la vitesse de polymérisation croît rapidement = 15,5. Les deux valeurs sont recalculées pour G (V Bouby (L.), Chapiro (A.), Magat (M.), Migirdicyan (E.), Prevot-Bernas (A.), Reixiscu (t..) et Sebban (J.), Actes de la Conférence Internationale sur l'Utilisation 'le l'Energie Atomique à des fins pacifiques, Genève 1955. Nations Unies, Genève 1956, Édition française, volume 7, p. 612. (12) Bouby (L.) et Chapiro (A.), Résultats non publiés. 1 POLYMÉRISATION EN SOLUTION 122 avec la quantité d'alcool ajoutée, ce qui indiquerait un ç 8 /ç M assez élevé (de l'ordre de 70). Entre 30 p. 100 et 70 p. 100 d'alcool le polymère précipite et se rassemble au bas du récipient d'irradiation sous forme de coacervat plus ou moins visqueux. En même temps la vitesse de poly25 mérisation diminue, ce qui a été interprété II y F 20 • Méihanol o Propanol9 PropanohZ o Butanol'l « t-Butanol a Octanol- 1 v Octanol 2 • AlcrBenzihque L / 1 \/ 15 y admettant une fi/ l\\ 1 / / /\ p. sous 100 le polymère forme de poudre observe pour la ceux que polymérisa- du chlo- constante mais présente l'accélération caractéristique des réactions r\ / 1 70 à précipite En particulier la vitesse n'est plus ? / 1 Aux concentrations en alcool supérieures rure de vinyle pur (voir IV- 1 et 2). / 1 très élevée. tion de racrylonitrile ou / / / 10 tration locale est par conséquent l'on / y /s // À / / ou dans le coacervat où leur concen- cinétiques analogues à V / donné que toutes les chaînes croissantes se rassemblent en micelles fine, la vitesse augmente brusquement et on retrouve des caractères flf m ' / sans état stationnaire. De plus, il apparaît une importante post-poly- //^^STx - en (1) accélération delà terminaison étant - / mérisation et enfin la loi en 1 I / 2 n'est plus vérifiée, la vitesse étant f//*^^^^Ar? proportionnelle à 1° 65 (13) (fig. 7). On peut voir sur la figure 9 que ^ Il Y^3 < * —' ' la vitesse J de polymérisation d'une solution de styrolène à 10 p. 100 V^L^y dans un alcool est plusieurs fois plus élevée que celle du styrolène « 1 1 en masse ». i 50 25 7 5 100 % diluant Fig — Variation de la vitesse de polymérisation du styrolène en fonction de la concentration dans différents alcools (d'après (1)). 9. Un cas intéressant apparaît avec l'alcool benzylique 9). Cet pitant du polystyrolène et la poly- mérisation homogène jusqu'à des teneurs en (fig. un très mauvais préci- alcool est alcool très s'effectue élevées, constantes pendant toute la durée de la réaction. les en milieu vitesses restant On voit cependant que la courbe de la figure 9 correspondant à cet alcool, présente, bien que très atténuées, les mêmes anomalies que les courbes obtenues avec les autres alcools. (13) Chapiro (A.) et Wahl (P.), Résultats non publiés. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES il en résulte que que la cinétique de la polymérisation En séparation des phases ne se produise. la esi L23 déjà perturbée avant particulier, valeurs de u-s que l'on peut déduire de la première partie de la courbe soul déjà pro bablement entachées d'une erreur. D'ailleurs les niasses moléculaires des ele polymères obtenus dans ce domaine de concentrations sont toutes trop 9^ 9,, par rapport aux vitesses observées (1). vées On peut donc conclure que lorsque le solvant S utilisé est un mauvais sol vaut du polymère formé, toutes les valeurs des constantes que Ton pent cal- culer à partir des équations classiques deviennent incertaines. Parmi les autres systèmes étudiés qui rentrent dans ce groupe nous pouvons polymérisation du styrolène dans l'heptane, le cyclohexane et l'acétone (M, celle du méthacrylate de méthyle dans le methanol (1) et celle de l'acrylonitrile dans l'eau (voir Y-4). Enfin des résultats analogues ont été obtenus avec des monomères qui citer la jouent le rôle de précipitants vis-à-vis de leur propre polymère et auxquels on a ajouté des solvants capables de dissoudre ce dernier. C'est ainsi que les courbes expérimentales V g = /(S) obtenues en étudiant la polymérisation de l'acrylonitrile dans le diméthylformamide (14) méthacry- et celle de l'acide lique dans l'eau (15) sont des répliques des courbes de la figure 9. B. — SOLVANTS JOUANT UN ROLE INHIBITEUR OU RETARDATEUR Certains solvants ajoutés au monomère peuvent inhiber ou retarder la polymérisation par transfert désactivant ou par copolymérisation désacti- vante (voir chapitre I-l-E). Un exemple de transfert désactivant en chimie des radiations est fourni par la polymérisation du styrolène en présence des amines (1). En effet en examinant l'effet de l'addition de différentes amines (butylamine, dibutylamine, benzylamine) sur la polymérisation radiochimique du styrolène, on a trouvé que pour une concentration molaire de 10 à 20 p. 100 en amine, la réaction subit une importante accélération qui correspond à 9a 9 M la =60 à 80; mais si l'on ajoute des quantités d'aminés plus grandes, réaction se ralentit à nouveau. Un effet analogue a été observé avec l'aniline qui ne produit cependant qu'une accélération initiale plus petite, correspon- dant à 9s 9m = 20 (1). Ces résultats pourraient s'interpréter en admettant l'existence d'un phénomène de transfert d'excitation analogue à ceux que nous avons déjà analysés ci-dessus (V-2). Cependant on a trouvé par ailleurs le amines dans la polymérisation du styrolène (16,17). Aussi rôle inhibiteur des l'interprétation quantitative des processus radiochimiques primaires dans extrêmement difficile puisque l'effet global mesuré ici (vitesse de polymérisation relative) est en fait composé de 3 effets élémences systèmes est-elle taires (14) (15) (16) (17) différents : accélération de l'amorçage car GJV" mo Prevot-Bernas (A.), C. H., 1953, 237, 1686. Fox CM.) et Alexander (P.), J. Chim. Phys., 1955, 52, 710. I-'oord J. Chem. Soc, 1940, p. IS. Schulz (G. V.), Makromol. Chem., 1947, 1, 9 1. > GÏ^'" 1 ''"' , inhibi- POLYMÉRISATION EN SOLUTION 121 de lion la polymérisation par transfert désactivant, et enfin vraisemblable- ment transferts d'énergie entre états excités des deux composants du mélange. l'n effet d'inhibition a également été observé dans la polymérisation du styrolène en présence de sulfure de carbone sans que l'on puisse dire si cette inhibition est due à un effet de protection ou à une inhibition vraie par le soufre libéré au cours de la radiolyse (1). Enfin, il faut classer dans ce même groupe la polymérisation radiochimique de l'acétate de vinyle en présence de benzène (3). Dans ce cas on doit s'at- tendre à une diminution de la vitesse car Gk'""""< GR Cétate dc vinyle et en outre benzène peut exercer un effet de protection sur l'acétate de vinyle (3). Mais on a observé par ailleurs le rôle inhibiteur du benzène dans la polymérisation de ce monomère amorcée par des méthodes conventionnelles (18-20), probablement par un mécanisme de copolymérisation désactivante (20). Il en résulte le que ce système également présente une très grande complexité. On peut donc conclure que les valeurs de Gr," lv; "" déduites de l'étude de cinétique des polymérisations ne peuvent conduire à des résultats satis- la faisants que dans les cas où 1° le solvant n'intervient 2° il existe : pas dans le cours normal de la polymérisation; une relation linéaire entre la vitesse d'amorçage globale et la composition du mélange. Lorsque la condition (2) n'est pas vérifiée, l'étude de la cinétique des polymérisations en solution peut par contre donner quelques renseignements sur les processus de transfert d'excitation primaires. IV. SOLUTIONS AQUEUSES DES MONOMÈRES VINYLIQUES Nous allons examiner plus en détail la polymérisation radiochimique des monomères en solutions aqueuses en raison des renseignements que peuvent fournir ces recherches sur la radiolyse de l'eau. Trois questions ont préoccupé qui ont travaillé dans ce domaine la nature chimique des radicaux produits par la radiolyse de l'eau, leur nombre et leur distribution spatiale. les chercheurs : — NATURE DES RADICAUX PRIMAIRES DE LA RADIOLYSE DE L'EAU A. Dainton (21) a été le premier à proposer la polymérisation comme moyen d'étude des radicaux primaires produits par la radiolyse de l'eau. Cet auteur a pu mettre en évidence à 3 680 (18) (19) cm 1 , l'existence des bandes caractéristiques des groupes d'absorption infra-rouge OH non-associés, dans le poly- Burnett (G. M.) et Melville (H. \Y.), Farad. Soc. Discuss., 1947, 2, 322. GoniX (A.) et Smets (G.), ./. Polym. Se, 1953, 10, 525. Stockmayeb (W. H.), .]. Ain. Chem. Suc, 1953, 75, 2279. (21) Dainton F. S.), Nature 1947, 160, 268. (20) POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES acrylonitrile et le 125 polyméthacrylonitrile préparés par irradiation des solutions aqueuses des monomères correspondants, avec des rayons 7 et \ (22). Il a ainsi établi par un procédé direct l'existence de radicaux oil parmi les pro (luiis de la radiolyse de l'eau. Gollinson et Dainton (23) ont pense avoir mis également en évidence les atomes II comme produits de la radiolyse. En ces auteurs ont irradié des solutions d'aei\ lonit lile dans de l'eau lourde effet polymère obtenu une bande d'absorption à 2 2(H) cm D (23). Cependant des qu'ils ont attribuée à la présence de groupements C experiences ultérieures de FlQUET et BERNAS (24) Ont montré que l'ai tribu lion de celte bande était douteuse car on la trouvait aussi dans le polyacrylonilrile polymerise par des rayonnements en masse ou en solution dans l'eau et ont détecte dans ' le ordinaire, et on ne l'observait pas dans merise dans 1 )._,(). le polymélbaerylale de méthyle poly- Des expériences ultérieures ont montré que le polyacrylo- polyméthacrylate de méthyle préparés par irradiation des monomères dans l'eau tritiée présentent une radioactivité qui persiste après échange nitrile et le des groupements OT avec l'alcool (25) (26). Ce résultat démontre l'existence T dans le polymère, et par conséquent la formation d'atomes parmi T les produits de la radiolyse de HOT. Toutefois la valeur du rapport de liaisons C G„/G B. ()l , n'a pas encore été déterminée avec précision. — RENDEMENT RADIOCHIMIQUE DE LA RADIOLYSE DE L'EAU Plusieurs tentatives ont été faites pour déterminer le libres formés nombre de radicaux dans l'eau en utilisant des monomères différents. C'est ainsi que Prevot-Bernas (27) a étudié la vitesse de polymérisation de l' acrylonitrile en solution aqueuse diluée (0,94 M) induite par des rayons y du Ra,à une faible intensité (1,14 r/min) de manière à réduire au maximum les effets de « perte » des radicaux primaires par recombinaison. En tenant compte de la vitesse de la réaction et du degré de polymérisation du polymère formé, cet auteur a trouvé qu'il se formait en moyenne 4,2 chaînes de polymère par 100 eV. Étant donné l'incertitude. sur le mode de terminaison des chaînes de polyacrylonitrile (par occlusion, par recombinaison mutuelle ou avec des radicaux primaires ou par disproportionnement), on peut seule- ment déduire de ces mesures que Gl! ° 2 ^ 4,2. En irradiant des solutions con- M) ce même auteur a trouvé que G" ° était au moins égal à 34 (27). Cette valeur « trop élevée » met en évidence un phénomène de transfert d'énergie entre l'eau et l'acrylonitrile (voir V-2). Fiquet-Fayard (26) a utilisé comme monomère le méthacrylate de méthyle centrées d'acrylonitrile dans l'eau (14,75 2 pour simplifier l'étude du polymère obtenu car celui-ci est facilement soluble dans les solvants usuels. Cet auteur a en outre étudié la variation de la vitesse (22) Dainton (F. S.), J. Phys. Colloid Chem., 1948, 52, 490. Collinson (E.) et Dainton (F. S.), Farad. Soc. Discuss., 1952, 12, 212. (24) Fiquet (F.) et Bernas (A.), J. Chim. Phys., 1954, 51, 47. (25) Collinson (E.). Expériences non publiées. (26) Fiquet-Fayard (F.). Expériences non publiées. (23) (27) Prevot-Bernas (A.). Thèse, Paris 1956. POLYMÉRISATION EN SOLUTION 126 de polymérisation en fonction de l'intensité et a utilisé pour les calculs du G K le domaine d'intensités pour lequel on n'observait pas de déviation de la loi en et le la I" •". D'autre part le poids moléculaire a été déterminé par osmométrie nombre de radicaux primaires par chaîne a été déterminé en amorçant polymérisation dans les mêmes conditions expérimentales à l'aide de l'azo- bisisobutyronitrile marqué au 14 C. Il a été ainsi établi que le nombre de radi- caux par chaîne est très voisin de 1, ce qui conduit à G|! ° = 4,7. Plusieurs objections peuvent être faites à ces déterminations 2 : La cinétique de polymérisation en milieu précipitant est très complexe. Une partie des chaînes a pu être terminée par réaction avec un radical pri1° maire et disproportionnement. H H H R—C—CI I H +H (ou OH) —> R — C = G + H (ou H 0). I I - 2 H I I CN 2° Les concentrations de l'intercepteur 2 I GN employées et qui sont déterminées par la solubilité limitée du monomère dans l'eau, sont assez faibles et un certain nombre de radicaux « primaires » ont pu se recombiner avant d'être interceptés. On peut donc conclure de ces résultats que la valeur 4,7 constitue une limite inférieure de G"' . Pour éviter ces objections, Dainton et coll. (28-33) ont étudié très systématiquement la polymérisation de l'amide acrylique, dont le monomère et le polymère sont solubles dans l'eau (voir aussi 34). La cinétique de la polymérisation radiochimique et photochimique de ce monomère est plus normale que celle des monomères précédents. En effet la vitesse globale est proportionnelle à I 0,5 (sauf pour les très faibles intensités où l'on trouve I0,58) et de premier ordre par rapport au monomère entre 0,05 et 1,6 mol/1. Les seules anomalies persistantes sont : une variation anormale du poids moléculaire moyen avec l'intensité la loi observée étant en I " -' au lieu de la loi « normale » en I~0,6 a. : . b. Une énergie d'activation globale « trop petite » (1,5 +1,5 kcal). c. L'existence d'une post-polymérisation observable pendant plusieurs jours après l'arrêt de l'irradiation. Dainton et Tordoff (32) expliquent ce dernier (28) Gollinson (E.), Dainton (F. S.) et McNaughton (G. S.), J. Chim. Phys., 1955, 52, 556. (29) Collison (E.), Dainton (F. S.) et McNaughton (G. S.), Trans. Farad. Soc, 1957 y 53, 357. (30) Collison (E.), Dainton (F. S.) et McNaughton (G. S.), Trans. Farad. Soc. 1957, 53, 467. (31) Collison (E.), Dainton (F. S.) et McNaughton (G. S.), Trans. Farad., Soc, 1957, 53, 489. Dainton (F. S.) et Tordoff (M.), Trans. Farad. Soc, 1957, 53, 499. Dainton (F. S.) et Tordoff (M.), Trans. Farad. Soc, 1957, 53, 666. (34) Schulz (R.), Renner (G.), Henglein (A.) et Kern (W.), Makromol. Chem., 1954, (32) (33) 12, 20. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 127 phénomène en admettanl que le radical polymère, initialemenl actif, passe par plusieurs cycles d'activité et d'inactivité avant sa destruction par recom binaison La formation de mutuelle. tautomérisation en radical la forme Inactive correspondrait glutiramidyle à la (II). Cil, Cl ch cir Cil CONIl, GONHj CO 1 Cil, CO ^N* (M) (h Remarquons qu'une post-polymérisation a également été observée dans la polymérisation photosensibilisée de ce même monomère et que ce résultat a été interprété par une réaction de terminaison gênée par effet stérique (35). Les résultats obtenus par Dainton et Tordoff (32, '.VA) pour la polymérisation photochimique sont tout à fait parallèles aux résultats obtenus par voie radiochimique. • L'anomalie observée pour la variation du poids moléculaire en fonction de permet pas de déterminer la vitesse d'amorçage en combinant du polymère formé. Mais l'intensité ne la vitesse globale avec le degré de polymérisation Collinson, Dainton et McNaughton (31) ont utilisé une autre méthode pour déterminer le nombre de chaînes amorcées pour une valeur donnée de la dose absorbée. Elle consiste à ajouter à la solution d'acrylamide des ions Fe 3+ qui sont capables de réagir rapidement avec les chaînes croissantes (voir aussi (36)). La réaction de terminaison prédominante devient alors CH. CH* + Fe3a + : CH = CH + FeH+ + H + I CONH CONH, 2 ou CH 5 CH — CHOH + Fe'J + H CH* + Fe^ 2 I I CONH CONH, et le 2 nombre de chaînes amorcées peut être déterminé en dosant la quantité d'ions Fe 3+ convertis en Fe 2+ . En même temps la vitesse de la réaction devient proportionnelle à I, et comme le prévoit la théorie dans ce cas, la réaction est du premier ordre par rapport à M et d'ordre la — par rapport à (Fe 1 3 +). En outre post-polymérisation est entièrement supprimée. A partir de ces données, les auteurs ont calculé G"' = 8,2 radicaux/100 eV avec une concentration de monomère de 0,4 M. Or des travaux antérieurs (28, 29) ont montré que le « rendement moléculaire » en H 2 2 était fonction de la concentration de monomère. Si l'on ajoute des quantités croissantes d'amide acrylique à l'eau on trouve que la quantité de H 2 2 formé croît d'abord à cause de l'interception des atomes H capables de décomposer le H 2 2 pré(35) (36) Oster (G. K.), Oster (G.) et Prati (G.), ./. Am. Chem. Soc, 1957, 79, 595. Bamford (C. H.), Jenkins (A. D.) et Johnston (R.), Nature 1956, 177,992; Proc. Roy. Soc, 1957, 239, 214. POLYMÉRISATION EN SOLUTION 12.S sent, passe par un maximum correspondant à Gh cause de l'interception des « précurseurs » de à H 2 <> 2 2 = 0,9 et décroît ensuite 2 moléculaire et tombe à 0,2 pour une concentration de 1,5 M de monomère. Le G"*lî soustraction faite des précurseurs de H aO Glr a intercepté serait d'après ces auteurs (31) : = 8,2 — 2 x (0,9 — 0,2) = 6,8. Cette dernière valeur est en bon accord avec la valeur de G"* 7 déduite à partir des réactions d'oxydo-réduction. paraîtrait que cette valeur de 6,8 englobe une certaine proportion de Il « précurseurs » de à ce sujet. H (31), mais aucune indication quantitative n'existe encore 2 On peut néanmoins conclure de ce qui précède que les « précurseurs H cer une polymérisation. de 2 et 2 » H sont au moins en partie des radicaux libres capables d'amor- de 2 — DISTRIBUTION SPATIALE DES CENTRES INITIATEURS C. Collinson et Dainton (23) ont étudié la variation de la vitesse de polymérisation des solutions diluées d'acrylonitrile dans l'eau en fonction de l'intensité. Ils ont trouvé que pour les petites intensités l'exposant de I était voisin de 0,95 et qu'il décroissait régulièrement avec l'intensité jusqu'à atteindre environ 0,25 pour les intensités les plus élevées. Un tel comportement est très voisin de ce que l'on peut prévoir lorsque la polymérisation a lieu entière- ment dans des éléments de volume indépendants qui tendent à s'interpénétrer lorsque l'intensité augmente (voir 1 1-3). Cependant cette interprétation s'est révélée injustifiée. En effet Bensasson et Prevot-Bernas (37) ont étudié la loi Y g = f (I) dans un très grand intervalle d'intensité et ont trouvé qu'il était possible de représenter les résultats expérimentaux par une loi Y,, = Kl où , = 0,8 pour l'acrylonitrile pur = 0,85 en solution aqueuse diluée 99,2 p. 100 d'eau a = 0,75 en solution aqueuse concentrée 7 p. 100 d'eau. a a Comme nous l'avons vu cette valeur anormale de l'exposant de l'intensité est liée à toutes les polymérisations effectuées en milieu précipitant. Rappelons aussi que si l'acrylonitrile est polymérisé en présence de diméthylformamide en quantité suffisante pour dissoudre le polymère, a tombe à 0,55 (37). La décroissance de l'exposant de l'intensité, observée par Collinson et Dainton aux intensités élevées, paraît être analogue aux déviations que l'on observe avec la plupart des monomères aux intensités élevées et que nous avons décrites dans les chapitres précédents. On peut donc conclure de ce qui précède que la variation de l'exposant de l'intensité n'est pas due à une distribution inhomogène des centres initiateurs. (37) Bensasson (R.) et Prevot-Bernas (A.), J. Chim. Phys.. 1956, 53, 93. POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTIJS D. 129 — AUTRES MONOMÈRES A côté des études que nous venons de discuter et qui étaient principalement destinées à éclaircir certains problèmes relatifs à la radiolyse de l'eau, divers auteurs ont étudié la polymérisation de quelques autres monomères en solution aqueuse. La polymérisation de la vinylpyrrolidone, en solution aqueuse, a été décrite par Ballantine et Manowitz (38) (39). Ces auteurs ont trouvé que la vitesse de la réaction était proportionnelle à la racine carrée de l'intensité entre 110 et 8 800 rcentgensmn, et à la concentration de monomère entre 1 p. 100 et 20 p. 100. L'énergie d'activation globale de cette polymérisation est égale à 2 kcal. Quelques résultats ont été obtenus avec des solutions aqueuses d'acide méthacrylique (40); enfin on a décrit la polymérisation du styrolène en emulsion (38). Dans ce dernier cas la réaction est très rapide, 200 fois plus rapide que la polymérisation du styrolène pur. Cette importante accélération est due à la fois au fait que le G R est plus élevé pour l'eau que pour le styrolène et aussi parce que dans les polymérisations en emulsion la réaction de terminaison est fortement ralentie (voir 1-4). Ballantine (D. S.), Rapport BNL 294 (T-50), 1954. Ballantine (D. S.) et Manowitz (B.), Rapport BNL 317 (T-53) 1954. (39 a) Ballantine (D. S.) et Manowitz (B.), Rapport BNL 389 (T-73) 1956. (38) (39) (40) Alexander (P.) et Fox (M.), J. Chim. Phys., 1953, 50, 415; 1955, 52, 710. HAISSINSKY. A A B A B A B B CHAPITRE VI SYNTHÈSE DES COPOLYMÈRES GREFFÉS PAR VOIE RADIOCHIMIQUE On désigne sous le nom de « copolymère greffé » un polymère dont les macromolécules sont constituées par une chaîne principale d'un polymère A B por, tant des branches latérales constituées par un autre polymère B n . Une molé- cule de copolymère greffé peut être représentée schématiquement de la façon suivante : B — B— A—A— I B— B — A—A— A—A— B—B— ! I A—A— I B — B— Grâce à cette structure particulière, formée d'enchaînements longs de deux polymères différents, les copolymères greffés possèdent des propriétés physicochimiques différentes de celles des autres polymères. En particulier un copolymère greffé peut posséder à la fois certaines propriétés du polymère A n et d'autres propriétés de B n tandis que les propriétés des copolymères ordinaires sont en général intermédiaires entre les propriétés des deux composants. On sait aujourd'hui préparer un grand nombre de copolymères ordinaires en polymérisant ensemble deux monomères différents A et B (voir 1-2). Par contre la synthèse des copolymères greffés reste encore une opération chimique assez délicate et il existe peu de méthodes générales pouvant s'appliquer à l'ensemble des polymères. (Pour une revue bibliographique de cette question cf. (1)). Récemment on a proposé plusieurs méthodes de synthèse des copolymères greffés par voie radiochimique (2, 3). Dans ce qui suit nous allons décrire (1) Immergut (E. H.) et Mark (H.), Makromol. Chem., 1956, 18-19, 322. (2) Bouby (L.), Chapiro (A.), Magat (M.), Migirdicyan (E.), Prevot-Bernas (A.), Reinisch (L.) et Sebban (J.), Actes de la Conférence Internationale sur l'Utilisation de atomique à des fins pacifiques. Genève 1955. Nations Unies, Genève 1956, volume 7. Édition française, p. 612. (3) Chapiro (A.), Ind. Plast. Modernes. 1957, 9, n° 2, 34. l'énergie POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 131 méthodes qui dérive directement des polymérisations radiochlmiques que nous avons étudiées dans les chapitres précédents. l'une de ces Principe de la méthode de greffage . Nous avons vu dans le chapitre V que lorsque la polymérisation radioehi mique d'un monomère vinylique M est effectuée en solution, le solvant S est radiolysé en même temps que M et la polymérisation est amorcée par les radicaux libres formés au cours des deux réactions primaires : M De même, si l'on R S — pousse la # GkI(M) (VI, 1) GR I(S) (VI, 2) polymérisation radiochimique d'un monomère ~ J S* vinylique pur jusqu'à des conversions élevées, nous avons vu qu'il devenait nécessaire de tenir compte des deux réactions radiochimiques (voir III-l-G) M P R • — P # # GÏ!l(M) (VI, 1) GÏI(P) (VI, 3) : où P et P* désignent respectivement une molécule de polymère et un radical macromoléculaire. Tous les radicaux primaires R # , S* et P* amorcent la polymérisation de M et restent incorporés en bout de la chaîne. Mais comme les radicaux P* sont déjà des fragments macromoléculaires de M on obtient finalement des macromolécules ramifiées qui sont le résultat d'un greffage du monomère M n, « » sur son propre polymère. Il est très facile d'étendre cette réaction à la synthèse des greffés. copolymères En effet il suffit pour cela d'irradier un polymère A n en présence d'un monomère B, différent de A (4). On aura dans ce cas les deux réactions primaires An B : -A; G,V'I(A n ) (VI, 4) -* GSl(B) (VI, 5) B* qui conduiront respectivement à la formation de copolymère greffé et d'homo- polymère B n . Dans un tel système, A n doit être un polymère capable de donner des radicaux macromoléculaires par radiolysé, c'est-à-dire que l'on peut choisir n'importe quel polymère obtenu par polymérisation ou par polycondensation ou encore un polymère naturel comme la cellulose ou le caoutchouc. B doit être un monomère vinylique capable de se polymériser par un mécanisme radicalaire. On voit qu'il est possible de préparer à l'aide de cette méthode un très grand nombre de copolymères greffés grâce aux combinaisons multiples possibles entre les polymères A n et les monomères B. (4) Chapiro (A.), Magat (M.) et Sebban (J.), Brevet Fr. 1.130.099 (1955). SYXTHÈSE DES COPOLYMÈRES 132 De plus on peut dans une large mesure éviter la formation d'homopolymère B n (4). En effet comme B n se forme principalement à la suite de la réaction d'homopolymère en favorisant la réacPour cela on peut choisir le couple polymère-monomère de manière que G K " soit beaucoup plus grand que G|j. Nous avons vu dans le chapitre V que les composés halogènes ont en général un G R (VI, 5), on peut réduire la formation tion (VI, 4) aux dépens de (VI, 5). très élevé tandis que par exemple le Gr^" mélange de chlorure de polyvinyle de est très petit. styrolène, on En irradiant un obtiendra donc — Échantillons de polyester (à gauche) greffés par irradiation avec de l'acryloniLes échantillons greffés (à droite) renferment 80 p. 100 de polyacrylonitrilc en poids. Fig. 10. trile. et 10 '"' d'homopolymère. copolymère greffe avec très peu on peut réduire dans une large mesure la formation d'homopolymère en diminuant la concentration de B et en augmentant celle principalement le Mais même si G\\ > G) 11 de A n (voir les équations de vitesse des réactions (VI, 4) et (VI, 5)). C'est ainsi qu'au lieu de dissoudre A n dans un grand excès de B, il y aura avantage à ajouter seulement une petite quantité de B, à A n et d'irradier par exemple A „ légèrement gonflé de B. On peut également à l'aide de cette méthode effectuer la réaction de greffage sur des objets déjà moulés. En effet, l'expérience a montré (4) que si l'on part d'un polymère A n sous forme de plaque, de film ou de toute autre forme géométrique bien définie, on peut réaliser le greffage sans modifier la forme de l'objet et ceci jusqu'à des taux de greffage parfois très élevés. Pour cela il suffit d'utiliser un couple polymère-monomère dans lequel le monomère B gonfle le polymère A n sans toutefois le dissoudre entièrement. On POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 133 peut encore ajouter au monomère un solvant convenablement choisi, de ma nière à empêcher la dissolution totale du polymère. La figure 10 montre un exemple d'une telle réalisation. Dans cette expé rience on était parti de grains et d'une plaquette découpés dans une plaque d'un polyester (pol\ maléate de glycol modifié par du styrolène) sur Lesquels on a greffé par irradiation de l'acrylonitrile. La figure montre net lenient à droite l'accroissement en volume des échantillons après greffage qui corres- pond à une augmentation de 5 fois en poids. Les échantillons greffés renferment par conséquent 80 p. 100 en poids de polyacrylonitrile; malgré greffage élevé, les échantillons ont conservé leur forme initiale et le taux de sont restés parfaitement transparents. On peut encore limiter volontairement le greffage à la surface d'un polymère (4). Pour cela il suffit d'irradier un objet en polymère A„ humecté superficiellement de monomère B. Ce traitement permet de modifier les propriétés superficielles (dureté, résistance aux agents corrosifs, compatibilité avec les colorants et les colles, etc.), sans modifier les propriétés mécaniques dans la masse du polymère. De nombreux couples de polymères-monomères ont déjà été greffés par cette méthode (4, 5, 6, 7) et la réaction semble être d'une application très générale. C'est ainsi que l'on a greffé du styrolène sur le polyisobutylène (4), le poly- méthacrylate de méthyle, le polyethylene, le téflon (5) et le nylon (6) ; l'aery- lonitrile sur le polyethylene, le chlorure de polyvinyle, le téflon, le polymétha- crylate de méthyle (4) et le caoutchouc (5); le méthacrylate de méthyle et le vinylearbazole sur le polyethylene (6). Quelques propriétés des polymères obtenus ont été décrites (4, 5, 6). Enfin des membranes échangeuses d'ions d'une grande résistance mécanique ont été obtenues en greffant du ainsi styrolène sur la surface de films de polyethylene, et en sulfonant ensuite polystyrolène greffé le (7). En raison de son intérêt pratique et des résultats encourageants déjà obtenus, le domaine de la synthèse des copolymères greffés par voie radiochimique est actuellement exploré très activement dans de nombreux laboratoires de recherches tant universitaires qu'industriels et on peut espérer disposer dans un avenir assez proche d'un grand nombre de données quantitatives sur ces réactions. Ballantine (D. S.), Glines (A.), Metz (D. J.), Behr (J.), Mesrobian (R. B.) et Restaino (A. J.), J. Pohjm. Se, 1956, 19, 219. (6) Ballantine (D. S.), Colombo (P.), Glines (A.), Manowitz (B.) et Metz (D. J.) (5) r Rapport B. N. L. 414 (T-81) 1956. (7) Chen (W. K. W.), Mesrobian (R. B.), Ballantine (D. S.), Metz (D. J.) et Glines (A.), J. polym. Se, 1957, 23, 907. CHAPITRE VII CALCUL DES CHAMPS D'IRRADIATION A SOURCES MULTIPLES DESTINÉS AUX POLYMÉRISATIONS RADIOCHIMIQUES INDUSTRIELLES L*exploitation semi-industrielle ou industrielle des polymérisations radio- ehimiques exige dans chaque cas la connaissance du rendement de la réaction et de la répartition des poids moléculaires du produit obtenu. Pour déterminer d'une façon approchée ces deux grandeurs, il est nécessaire de connaître la distribution des intensités dans le champ d'irradiation utilisé, car comme nous l'avons vu, la vitesse et la masse moléculaire moyenne du polymère obtenu sont toutes les deux fonctions de l'intensité. Pour déterminer la distribution des intensités dans le champ d'irradiation, on peut soit procéder expérimen- talement en mesurant point par point le champ d'irradiation d'une source donnée (1, 2), soit encore calculer ce champ à priori. Cette dernière méthode donner rapidement les données indispensables sur les champs d'irradiation de différents arrangements de sources. est actuellement la seule qui puisse CALCUL DU CHAMP D'IRRADIATION Sievert (3) a été le premier à effectuer des calculs de ce genre et il indique notamment les formules qui donnent la distribution de l'intensité pour des sources ponctuelles, rectilignes, cylindriques pleines, et sphériques. Son mé- moire contient également les tables numériques des intégrales transcendantes rencontrées. Un certain nombre d'auteurs anglo-saxons (1) (4) (5) ont traité quelques cas particuliers de la source cylindrique creuse. Ce travail a été repris par Magat et Reinisch (6) qui ont en outre calculé le champ d'irradia- tion de sources rectilignes multiples, diversement disposées. (2) Lewis (J. G.), Thèse Univ. Michig., 1954, 32. Hayward (J. C), Thèse Yale Univ. 1955; NYO-3313. (3) Sievert (R. M.), Act. Radiol. Suppl., 1932, 14. (1) Henley (E. J.), Nucleonics 1953, 11, 41. Grean (L. E.), Isaacs (P. J.), Weiss (G. J.) et Fanhoe (F.), Nucleonics 1953, 11,32. (6) Magat (M.) et Reinisch (L.), Int. J. of Appl. Rad. and Isotopes, 1956, 1, 194. (4) (5) POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 135 Le point de départ de tous ces calculs est constitué par une loi différentielle qui exprime l'intensité du rayonnement dl en un point Q du milieu absorbant étudié (de coefficient d'absorption |i), en fonction de la distance p entre Le point Q et un élément émetteur dx de la source. Cette intensité étant d'une part inversement proportionnelle au carré de la distance et d'autre pari proportionnelle a e ir (loi de Lambert et Beer), on peut écrire : dl = kPdx-^ (où P est l'activité spécifique de l'élément de source dx). Selon que l'activité de la source est distribuée le long d'une droite thématique « idéale »), (source ma- rectiligne sur une surface ou dans un volume, l'élément émetteur dx à considérer sera un élément linéaire, un élément de surface ou de volume et l'activité spécifique sera l'activité par unité de longueur, de surface ou de volume. Le calcul conduit alors selon les cas, à des inté- grales simples, doubles ou tri- ples. Si l'activité est distribuée dans un volume, il faut en outre du coefficient de tenir compte self-absorption de la source. Le coefficient k représente un facteur de conversion numéqui vaut 225 pour le Go et 65 pour le 137 Gs à con- rique 60 dition d'exprimer I en r/min et P en curies. En ce qui concerne la source rectiligne et la source cylin- drique creuse, de hauteurs suf- fisamment grandes, on constate que l'intensité dépend de deux la distance du paramètres — Fig. 11. Variation de l'intensité en fonction de ta distance pour une source rectiligne de cobalt-60, d'une activité totale de 100 curies, d'une longueur de 20 cm, immergée dans un milieu de coefficient d'absorption [x 0,05 cm- 1 (Méthacrylate de méthyle, styrolène, etc...). = A : B : C : D Intensité dans le plan milieu ft — — — : — — — ft ft ft = = 5 cm = 10 cm = 15 cm. : point à la source et sa position en hauteur par rapport à la source. Le calcul montre que I varie beaucoup plus fortement en fonction de la distance qu'en fonction de la hauteur (fig. 11). On peut ainsi ne considérer qu'une intensité moyenne (indépendante de la hauteur) et suivre la variation de celle-ci avec la distance à la source. Les surfaces d'iso-intensité ou d'isodoses d'une source linéaire sont alors des cylindres droits à bases circulaires. On peut conclure de ce que nous avons vu dans les chapitres I à IV, qu'une polymérisation radiochimique, effectuée avec des intensités trop fortes, ne présente qu'un intérêt modéré. En effet : CALCUL DES CHAMPS D'IRRADIATION 136 1. croît la vitesse en de la réaction général avec 1 I / 2 et exceptionnellement avec un ex- posant a compris entre 0,5 et 1 2. au-dessus d'une ; certaine intensité limite, la vitesse de la polymérisation n'augmente plus que 3. très le lentement avec I; polymère obtenu aux intensités très élevées possède un poids moléculaire moyen très petit. Pour éviter les intensités locales trop élevées, il est donc intéressant de fractionner les sources de un et considérer assemblage de plusieurs sources — Fig. 12. Courbes isodoses calculées dans le plan h 5 cm pour 4 sources de cobalt-60, de 25 curies chacune et de 20 cm de longueur, disposées suivant un carré de diagonale =10 cm (y. 0,05 cm -1 ). = = à l'intérieur du réacteur. On peut espérer en outre obtenir ainsi des champs d'irradiation plus uniformes que dans le cas d'une source unique, ce qui doit entraîner pour le produit final une répartition plus homogène des poids moléculaires. Dans ce qui suit nous allons montrer comment on peut calculer la distribution des intensités dans sieurs sources le cas de plu- rectilignes et nous appliquerons ces résultats à quelques cas concrets (6). Le calcul du champ d'irradiation de plusieurs sources rectilignes se fait point par point en additionnant les intensités moyennes dues à cha- cune des sources. Les surfaces d'égale intensité sont encore cylindriques mais ces cylindres n'ont plus une base circulaire. Pour obtenir le volume compris entre deux surfaces d'iso- — Courbes isodoses pour 7 sources de 15 curies Fig. 13. chacune, disposées suivant un hexagone régulier de 6 cm de côté avec source centrale (pour les autres caractéristiques cf. Fig. 11 et 12). doses, volume nécessaire au calcul du rendement, on peut planimétrer les courbes représentant les bases des cylindres (fig. 12, 13). POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES VM CALCUL DES RENDEMENTS II. Une fois les surfaces isodoses déterminées, on calcule. Le rendement d'un réacteur en découpant son champ d'irradiation en domaines d'intensité moyenne constante et on détermine, à l'aide des courbes de conversion expérimentales, le poids de polymère formé dans chacun de ces domaines. La somme, étendue à la totalité du champ d'irradiation du réacteur, donne la production totale de ce dernier en tonnes par an par exemple. On obtient ainsi les rendements indiqués dans le tableau VII, qui a été calculé pour différents réacteurs conte600 ^^^^]___ -—~~ ^—"^„^ .^-—"^ ^^^'~ 500 \ — ^--* ' ^ uu *«*oo tu •^*" 6 ^300 s^ y -y .y <*. A'* A °>?nn 100 y ^ y. S'/ '/ w»*i^^ Fig. 14. i*0 30 ?0 ftayon du réacteur 50 cm — Rendement d'une source rectiligne centrale immergée dans du méthacrylate de méthyle, en fonction du rayon du réacteur. Activités de la source : 125 curies. 500 curies (multiplier l'échelle des coordonnées par 2). 2 000 curies. (multiplier l'échelle des ordonnées par 4). 20 cm). Autres caractéristiques cf. fig. 11, etc.). — (hauteur du réacteur = — — nant du méthacrylate de méthyle. Les trois premières lignes de ce tableau se rapportent à un réacteur cylindrique de 20 cm de hauteur et de 100 cm de diamètre contenant une source centrale de 60 Go. Le rendement obtenu dans ce cas est le rendement limite. La figure 14 montre en effet que le rendement d'un réacteur cylindrique, à source rectiligne centrale, s'approche asymptotiquement d'une valeur limite qui, dans le cas considéré, est pratiquement atteinte pour un diamètre de 100 cm. On n'a donc aucun intérêt à augmenter le diamètre du réacteur au-delà de cette limite. D'autre part, la même figure indique que, conformément à ce qui a été dit plus haut, lorsque l'intensité de la source augmente d'un facteur quantité de polymère formé n'augmente que d'un facteur inférieur à 2 du seul point de vue de l'utilisation des sources, il est donc préférable d'avoir plusieurs réacteurs avec des sources faibles plutôt qu'un réacteur unique avec une source importante. En pratique, cependant, le prix de revient de Tins4, la : CALCUL DES CHAMPS D'IRRADIATION 138 73 H * J H W W £ S d fc CD 1^ CO •o" o" CO "^1 O oo" T-l CM lO <* (O "t« 03 C35 «o en o" T-l o" T-l o" co 00 «o CM S"B Si PARTIELLES cm 20 CM o o o o o «O CM CM «o CM TH CM «o CM tH iO CM oo 00 CM CM TH CD CD CM 00 CM se CO «o CO «o CO «o CO CO CO «o CO CD* cd" CD CO~ CO «O CD CO co~ CD*" cd" cd" o CM o CM o CM O CM o CM O CM O CM 03 43 oo CM TH CO CO CO CD CM CO T-l T-( O O o O c o CO «O CD CO «O CO CO CO «O CD CO co" CD*" O CM o CM o CM O CM CM O 43 43 CM CM T-l CM o < = CARACTÉRISTIQUE S SOURCES hauteur c a» S- o o O -03 DES £ as S 73 +j RÉACTEUR C <u a» DU «O «O S s cm 20 i—i > = £ hauteur S CARACTÉRISTIQUES 4) Ci o o o o o o 03 03 03 03 03 tj 'fi -fi TJ -fi -fi tH CM^ CO CM co" CM £ 05 S e fi >> fi >» fi 1>> o U C % 03 C C C o 03 03 U o >> >> 03 03 03 03 O C C as as 73 73 '-fi tS 03 4> 73 "fi TJ 73 £ O £ z H a z H CO 73 u o U o o e o £3 03 a 03 03 -c -c 03 0) 03 TJ -d 03 03 S- 'es «03 'as '03 C fi 03 03 "3 'as C -03 C » 03 <: 03 o 73 •a O 03 o S-, fi O 73 fi o 73 U h fi O 73 O U, fi o 73 03 03 O O -as O 43 03 03 h C S-, 43 03 TJ TJ TJ t-03 <3 u C 43 TJ 73 03 73 03 _s «a> « «03 C 03 03 73 'Ô5 ~ 3 O 73 %> 03 >> 03 >> 03 U >^ >> O 43 O O 0h 73 73 73 -fi 43 03 «03 73 C O -fi fi So «03 tH _ o 'rt *,§ 1/3 O o M S) O "03 ' 03 "«CD 03 rt 73 «03 03 73 03 « SP W «03 ^ S-O a? t> .£"fi rt 03 ^* 03 03 73 03 03 73 03 03 3 O 73 3 O 73 2 o CM CM *J 8^ 73 03 TJ 3 .3. O 73 £ 43 43 03 »43 . y U "fi 03 43 '-3 -as U O O o fi U C C 43 « « «03 (h ce o 03 TJ fi ,fi 73 H C a K 2 03 TJ g O 73 03 43 130 as u O 4) 73^ 73 O O 43 43 U e O U e 43 43 a o 03 T3 TJ X fi 4> X 3 fi 4) S03 03 43 03 4) 43 U, fc- ÇJ 43 f-H h 43 TJ TJ X 3 X 3 X 3 03 O 43 (h 03 43 03 43 43 . O -fi TJ TJ TJ TJ C fi C _fi C C >> >> U U ts O u o <e TJ %, O a 4) TJ 03 TJ 4) 43 -43 -43 U a 45 a C0 POLYMÉRISATIONS PAR RADIATIONS IONISANTES 139 tallation dépend encore d'autres facteurs et le prix de la protection, de la télécommande des sources, etc.. peuvent au contraire favoriser l'emploi de sources intenses. III. — CALCUL DE LA DISTRIBUTION DES POIDS MOLECULAIRES Tour calculer la distribution des poids moléculaires pour différents assemconnaissant blages de sources linéaires, on procède de la manière suivante domaine par deux courbes isodoses dans chaque délimité voisines, l'intensité : 10 6 3xl0 6 2x10* Ux10' 5xl0 6 Poids moléculaires Fig. 15. — Courbes Cercles noirs Cercles blancs Triangles noirs Triangles blancs intégrales de répartition du poids moléculaire pour le styrolène dans un réacteur de 20 cm de hauteur et de 100 cm de diamètre. : : : Source unique (caractéristiques cf. fig. 11). Répartition idéale à même poids moléculaire moyen que pour la source unique. 7 sources (caractéristiques cf. fig. 13). Répartition idéale à même poids moléculaire moyen que pour les 7 sources. on détermine, à partir de la courbe expérimentale M = /(I), le poids moléculaire moyen M du polymère qui y est formé. Connaissant ce poids moléculaire moyen et admettant que dans chacun des domaines partiels la distribution intégrale des poids moléculaires est est décrite par l'équation suivante (7) n,=l (7) J « idéale : exp|^ Schulz (G. V.), Z. phys. Chem., 1935, B 30, 379. dP », c'est-à-dire qu'elle 140 CALCUL DES CHAMPS D'IRRADIATION où n p est le nombre de molécules de degré de polymérisation compris entre 1 et P exprimé en moles de polymère de degré de polymérisation moyen P, on peut calculer la quantité de polymère formé dont le poids moléculaire est compris entre 1 et 1 000, 1 et 10 000, 1 et 100 000 et ainsi de suite. Pour déterminer la distribution des poids moléculaires, ce calcul doit être effectué pour tous les domaines, puis on additionne les poids de polymère pour chaque degré de polymérisation obtenus dans l'ensemble du réacteur. La figure 15 représente le résultat de ce calcul pour des polystyrolènes obtenus dans différents champs d'irradiation. A titre de comparaison, nous avons porté sur le même graphique la courbe de distribution intégrale d'un polymère possédant le même poids moléculaire moyen que le polystyrolène produit dans le réacteur mais dont la distribution est « idéale ». Cette figure montre alors clairement que la distribution des poids moléculaires obtenue à l'aide des 7 sources se rapproche sensiblement de la distribution « idéale », tandis que l'emploi d'une source unique entraîne une distribution considérablement différente de la distribution « idéale ». Ill EFFETS DES RAYONNEMENTS DE GRANDE ÉNERGIE SUR LES POLYMÈRES par A. CHARLESBY Royal Military College of Science Shrivenham, Witts (Angleterre). (Traduit de l'anglais par Madame C. VERMEIL) CHAPITRE PREMIER INTRODUCTION Les radiations employées dans les travaux que nous allons considérer consistent en rayons X et en électrons rapides, en neutrons lents et rapides, en protons et en particules ionisées plus lourdes, aussi bien que dans le rayonnement issu d'une pile atomique. On peut considérer que ces sources se divisent en deux groupes prin- cipaux : celles qui dépendent de la fission nucléaire et celles qui, produites dans accélérateurs électriques, ne comportent aucune transformation nucléaire. des Avec les énergies disponibles, la transmutation des éléments a joué tout au plus un rôle secondaire, les effets principaux étant associés aux déplacements d'atomes, à leur excitation ou à leur ionisation et à la production d'électrons libres. Dans le cas des métaux (1, 2), les effets principaux observés peuvent être attribués aux déplacements d'atomes. L'ionisation et l'excitation, la présence d'élec- trons libres ne peuvent avoir qu'une faible influence sur les propriétés d'une structure métallique, qui contient déjà en général un nombre considérable d'électrons libres. Le déplacement d'atomes métalliques par des électrons rapides ou des rayons y durs est un phénomène relativement peu fréquent et on a observé surtout des déplacements par des bombardements neutroniques. Un atome qui est déplacé par collision avec un neutron rapide se meut avec une énergie considérable et peut, par conséquent, provoquer un réarrangement des atomes voisins, la région affectée étant connue sous le terme de point chaud. L'effet final, qui est un réarrangement des atomes et de la structure locale, dépend de la vitesse avec laquelle l'énergie de l'atome primaire déplacé est dissipée. On peut peut-être considérer ce processus comme une élévation localisée et très importante de température suivie d'une dissipation très rapide. En l'absence de rayonnement, il existe déjà dans les métaux de nombreux atomes déplacés et des trous interstitiels, dont le nombre dépend de la température et de l'histoire antérieure de l'échantillon, de telle sorte que beau- coup des effets produits dans les métaux par les rayonnements sont analogues, en première approximation, à ceux qui sont causés par des variations de température. De plus, beaucoup d'atomes déplacés dans le réseau cristallin par colli- sions avec des neutrons rapides trouvent ensuite à se loger dans des trous équiva- Glen (J. W.), Advances in Physics, 4, 381, 1955. Dienes (G. J.), J. Appl. Phys., 24 (6), 666, 1953. Levy (P.) et Dienes (G. J.), ONR Symposium Report ACR 2, 1954. (1) (2) INTRODUCTION 144 lents, ce qui fait qu'on n'observe qu'une transformation réduite. faut des doses Il de rayonnements allant jusqu'à 10 20 neutrons lents/cm 2 pour produire des chan- gements appréciables des propriétés de la plupart des métaux et cette dose représente des mois d'irradiation dans une pile nucléaire. En conclusion, la plupart métaux sont relativement insensibles aux rayonnements atomiques, bien que la situation soit différente pour les alliages instables ou pour les réseaux cristallins comprenant des arrangements inhabituels d'atomes. Le faible effet des rayonnements de haute énergie sur les métaux est mis en évidence par l'utilisation dans les tubes à rayons X de cibles métalliques, soumises à des bombardements très des importants d'électrons rapides sans que leurs propriétés s'en trouvent modifiées de façon appréciable. Lorsque des liaisons homopolaires entrent en feu, des beaucoup plus effets importants peuvent se produire à cause de la part prépondérante de l'ionisation et de l'excitation dans l'action des rayonnements. Ces atomes ionisés et excités peuvent ensuite réagir pour produire des structures nouvelles de caractère stable. Cependant les énergies mises en feu dans ces cas peuvent souvent être considérables. Pour modifier une molécule- gramme de liaisons chimiques, avec une consommation moyenne de 25 eV par liaison, il est nécessaire de dépenser 25 (= 2, X 10 être 13 ergs ou 2,4. 10 6 foules ou 575 x 6 x 10 23 e V kilocalories), et cette valeur peut considérablement augmentée en présence d'un agent protecteur. Un mégarad de rayonnement ne libère que 10 8 ergs/g de sorte que les doses nécessaires pour produire de grandes quantités de matériaux transformés sont extrêmement élevées. Par exemple, pour un composé de masse moléculaire 100, un mégarad ne ~ x 10 13 soit 4,2 x 10 4 des molécules modifiera qu'une fraction de 100 x 10 8 /2,4 Bien que des travaux de recherches puissent être effectués dans ces le prix de revient actuel des rayonnements d'énergie élevée rend leur utilisation à l'échelle industrielle trop coûteuse pour la plupart des matériaux. On peut obtenir une utilisation plus efficace des rayonnements des deux façons présentes. conditions, suivantes 1° Les : rayonnements peuvent induire des réactions en chaîne en agissant en quelque sorte comme un catalyseur. La transformation d'une liaison chimique par irradiation peut être à l'origine d'une réaction aboutissant à la modification de plusieurs des molécules présentes initialement. C'est le cas notamment lorsque des substances sont polymér isées par le rayonnement. 2° La masse moléculaire des molécules irradiées peut être considérable, comme dans le culaire cas de polymères ou de certains systèmes biologiques. moyenne d'un polymère atteint bien souvent 106 . La masse molé- En supposant qu'on doive dépenser 25 eV pour modifier par le rayonnement une liaison chimique, le méqarad modifiera y 10 6 x 10 8 soit 2,4 x 10 13 4,2 liaisons souvent suffisante pour changer complètement la par molécule. H Cette valeur est les caractéristiques physiques de substance irradiée. Des modifications de propriétés comme la viscosité ont en effet été observées dans des solutions diluées pour des doses beaucoup plus faibles, de l'ordre de 1 000 rads. Cette observation n'est toutefois pas en contradiction avec le point de vue précédent puisque le rapport entre la quantité totale d'énergie absorbée par l'ensemble du système et la transformation finale reste élevé. Le rôle ACTIONS SUR LES POLYMÈRES L45 principal du solvant est de capter l'énergie et de la transférer à la très petite quantité de molécules qui y sont dissoutes et </ui sold éventuellement transformées. Dans cette mise au point, nous avons concentré notre attention sur les change ments produits dans les polymères à longues chaînes lorsqu'ils sont soumis aux peut-être nécessaire de faire remar effets de rayonnements d'énergie élevée. (juer que les changements chimiques produits ne sont pas spécifiques de ces poly Il est mères et qu'on peut en produire de semblables dans des composés organiques de masse moléculaire plus faible. La différence lient essentiellement au fait que les propriétés physiques et chimiques des polymères sont plus sensibles aux varia- tions des masses moléculaires. Par exemple, la viscosité d'un polymère à longue chaîne dépend beaucoup du poids moléculaire. Si on ne brise (pi' une liaison dans une seule parmi les 106 présentes), la viscosité peut s'en trouver diminuée environ toute la chaîne d'une molécule (la modification peut ne porter que sur liaison de moitié. Si des liaisons chimiques se forment entre des molécules de polymère, il peut en résulter une structure rendant le produit insoluble et non fusible. Avant d'examiner ces transformations induites par les rayonnements, il est par conséquent nécessaire de considérer les propriétés de ces polymères et la façon dont elles dépendent de la masse moléculaire et des liaisons entre les molécules. Plusieurs de ces propriétés ne dépendent pas de la constitution chimique du poly- mère, mais surtout du nombre et de la configuration des entités dont la répétition constitue la chaîne moléculaire. A l'aide de considérations thermodynamiques, on a pu prévoir de nombreuses propriétés, telles que le gonflement, l'élasticité et la solubilité, sans entrer dans le détail de la constitution chimique des polymères ; des modifications de la constitution chimique peuvent souvent être représentées par un simple paramètre dans les équations qui ont été établies. Les recherches dans ce domaine des effets des rayonnements sur les polymères ont tendance à différer de l'étude des effets sur des composés de faibles masses moléculaires et du fait qu'elles sont orientées vers les effets physiques essentiels accordent moins d'attention aux changements chimiques qui en sont la cause. On retrouve cette tendance dans la plupart des recherches sur les polymères, où de nombreux problèmes posés relèvent du domaine de la physique ou de la Maintenant que beaucoup de chimie-physique. ces transformations physiques sont mieux comprises, on tend à accorder davantage d'intérêt aux processus chi- miques dont ils dérivent, et qui peuvent permettre de pénétrer la nature de l'action des rayonnements sur des composés à liaisons homopolaires. Nous nous limiterons dans cette revue aux modifications des propriétés de polymères à chaînes longues soumis aux rayonnements; nous ne nous occuperons pas du mécanisme des polymérisations non plus que de l'action des rayonnements sur les polymères thermodurcissables dont tes effets, pour une même dose de rayonnement, sont beaucoup plus faibles et, en tout cas, plus difficiles à interpréter. Si on se limite aux effets des rayonnements d'énergie élevée sur les polymères à longue chaîne, on peut considérer séparément plusieurs phénomènes. Le compor- tement des polymères qui deviennent par irradiation insolubles et non fusibles peut être expliqué par la formation de liaisons transversales ou ponts inter-moléculaires. De tels ponts transforment un échantillon contenant des molécules de HAISSINSKY. — - III. 10 INTRODUCTION 146 Van der Waals peu importantes, en une substance où les molécules sont liées par des liaisons primaires. On peut s'attendre à une telle reticulation quand le rayonnement a pour effet de rompre polymère, liées entre elle par des forces de des liaisons ailleurs que dans la chaîne principale, formant ainsi des radicaux libres. La formation de liaisons par ces radicaux peut avoir pour résultat l'agen- cement d'un réseau à 3 dimensions accompagné de transformations profondes des propriétés physiques et chimiques de l'échantillon. Les caractères principaux des polymères à chaînes linéaires sont résumés dans chapitre II, tandis que la théorie mathématique des transformations de ces le chaînes linéaires en réseaux à 3 dimensions est donnée dans le chapitre III. Le chapitre IV analyse les changements de propriétés qu'on observe effectivement lorsqu'un tel réseau est produit par irradiation. En plus de la reticulation, des transformations chimiques spécifiques peuvent être produites dans les polymères à chaîne longue; beaucoup de ces changements ont un effet moins important sur le comportement physique de l'échantillon irradié. Ce groupe de transformations, qui comprend la formation de gaz, ainsi que des changements dans le degré d' insaturation de la molécule, est discuté au chapitre V. Dans les polymères réticulés, la formation de réseaux à 3 dimensions et l'insolubilité consécutive constituent une difficulté sérieuse pour l'étude des changements chimiques et les premiers progrès dans ce domaine ont été lents. Le nombre des travaux consacrés à ces transformations a cependant augmenté ainsi de nombreuses informations sur les et on dispose phénomènes fondamentaux en chimie des radiations. Des modifications de l'état cristallin ont aussi été observées dans les polymères en particulier dans le polyethylene. Ils ont été suivis par diffraction rayons X et par l'étude de la densité; on trouvera au chapitre VI un compte aux rendu des résultats dans ce domaine. irradiés, Lorsque les radiations ont surtout pour action de briser la chaîne principale au lieu des liaisons latérales, il en résulte une diminution des dimensions de la molécule, c'est-à-dire une dégradation (3). La théorie mathématique des dégradations de polymères à chaîne longue chapitre VIII, cette théorie est est exposée au chapitre VII tandis que, dans le appliquée aux quelques rares dégradations qui ont été étudiées en détail. Dans la plupart des polymères, l'énergie moyenne requise pour la modification d'une liaison est de l'ordre de 20 à 30 eV, mais dans certains cas particuliers, no- du poly styrolène, des énergies beaucoup plus élevées sont est transformée. Le chapitre IX traite de cette question et de résultats analogues dans le domaine de la protection tamment dans celui absorbées chaque fois qu'une liaison chimique contre les radiations. (3) Alexander (P.), Charlesby (A.), Ross (M.), Proc. Roy. Soc. A., 223, 392, 1954. 232, 31, 1955. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES l 17 On n'a pas essayé d'approfondir les mécanismes précis responsables des réticu lotions OU des ruptures de la chaîne principale, car on peut considérer que cette question n'est pas spécifique de l'effet des rayonnements sur les polymères à longues chaines, mois rentre dans le cadre général de la chimie des radiations. l'analyse des phénomènes intéressant les polymères méthode très efficace d'investigation des réactions Néanmoins, une irradiés peut constituer généralement induites par les rayonnements en phase solide OU liquide. Il ne nous a pas semblé nécessaire d'introduire ici une description des sources ou des techniques d'irradiations. Les principales sources employées, radio-cobalt, électrons accélérés et piles atomiques sont les même que dans les autres études de chimie des radiations (4). Dans la plupart des travaux que nous décrivons, on a trouvé que les résultats ne dépendaient pas du débit de dose (intensité) du rayon- nement, mais seulement de l'énergie absorbée et différaient en ceci des radio- polymérisations. Lorsqu'on utilise des réacteurs nucléaires, sont produites par les transformations un mélange de divers rayonnements et il ne peut plus être question alors que de dose équivalente, laquelle peut en fait varier d'un type de polymère à l'autre. Les irradiations effectuées à Oak Ridge sont souvent exprimées en flux intégré (n v t); les valeurs équivalentes de ces doses ont été calculées à partir de considérations sur l'absorption de l'énergie par Bopp et Sisman (5). L'unité de rayonnement de la pile BEPO d' Harwell a été définie arbitrairement comme un flux de 10 17 neutrons lents par cm 2 accompagné des rayonnements y et des neutrons rapides qui lui sont associés. On a trouvé expérimentalement que cette unité était équivalente à 50 mégarads environ de rayons y pour la plupart des polymères. A cause de l'analogie de leurs conceptions, les valeurs de ces équivalents pour les piles BEPO et d'Oak Ridge ne doivent pas différer de plus d'un facteur 2, mais des valeurs très différentes risquent d'être obtenues pour des piles de constructions moins semblables (6). (5) Klein (P. H.), Mannal (C), Rapport KAPL P. 1503; Communie, a Electronics, 1956. Bopp (C. D.), Sisman (0.), Nucleonics 13 (7) 28, 1955. (6) Chapiro (4) (A.), C. R., 239, 703, 1954. CHAPITRE II PROPRIÉTÉS CARACTÉRISTIQUES DES POLYMÈRES LINÉAIRES On obtient des polymères à longue chaîne par la polymérisation d'un grand d'entités identiques dénommées monomères. On trouvera dans la nombre figure 2,1 des exemples de tels polymères qui sont constitués d'une longue chaîne principale d'atomes obtenue par la répétition d'une séquence déter- minée avec des groupes latéraux attachés à cette chaîne. Si la plupart des polymères ont des chaînes principales exclusivement constituées d'atomes de carbone, cette structure n'est en aucune façon essentielle et on peut en préparer dont les chaînes contiennent d'autres atomes. Dans le cas des silicones, par exemple, la chaîne principale est constituée par alternance d'atomes d'oxygène et de silicium. On peut amorcer la croissance de la chaîne à partir du monomère par un catalyseur ou par un mécanisme de transfert de chaîne à l'aide d'une autre chaîne croissante. La longueur de ces chaînes dépend des constantes de vitesse des réactions d'amorçage, de propagation et de terminaison ainsi que des processus de transfert de chaîne. Certaines substances naturelles comme le caoutchouc et le coton peuvent être considérées comme des polymères linéaires. Dans un polymère linéaire plusieurs configurations sont possibles. A moins que les monomères ne possèdent un degré de symétrie suffisant, ils peuvent se réunir complètement au hasard ou de façon à produire des configurations « tête à queue » ou « tête à tête » (fig. 2,2). On peut obtenir des propriétés très différentes suivant l'arrangement des chaînes latérales selon qu'elles sont distribuées en suites régulières de part et d'autre de la chaîne principale, d'un seul côté de cette même chaîne ou sans aucun ordre. On doit considérer aussi comme des polymères des substances de structures plus complexes. La molécule peut être constituée de deux ou même plusieurs on dit alors que c'est un copolymère. Dans ce monomères peuvent par exemple se trouver distribués au hasard le long de la chaîne, ils peuvent alter- unités de monomères différents : cas des combinaisons variées sont possibles. Les ner ou présenter des successions alternées d'une chaîne relativement longue ne comprenant chacune qu'une seule espèce de monomère. Dans ce dernier cas, on désigne la substance sous le nom de copolymère en bloc. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES Dans de nombreux polymères, des ramifications 1 produisent, se à-dire que les monomères sont bien disposés pour La plupart le 19 c'esl Long d'une seule chaîne, mais des chaînes pins indites de monomères en divergent. Ces ramifl entions sont tonnés longs que groupements latéraux de les de monomère de unités plusieurs et sont ainsi plus chaîne principale d'un polymère la Monomère 11 11 Il II II —C—G C c C c II II II II II H H 11 Il Potyéthylèm <:,H« non bronchi Il PolystyroU m II Il II C -G — G — C— C— C— ClhCII CH, i i I I I I I I I I GH, Il I GH H \/ 3 — G--G - -G C II \/ \/ • Polyméthacrylate de méthyle /\ H /\ H H Cll 2 - G(CH,)COOCH, CH H I H Il () I H G = O G = O GH, GH GH H H 3 3 H CH H 3 H H — C — G = C--C — C — C = G--G--C i 1 Caoutchouc et = polyisoprène ! H GH H H 3 1 1 H H H H H Cll , : H H H H == C 3 H —C = c— 1 CH, H H H — C — G = G--G — C — C = G --C--G--G = C — C — i i i 1 1 H GH Polyisobutylène 3 H 1 GH 1 1 1 II 3 1 H H H 1 CH = C(CHa ), 2 1 1 GH H GH H CII 3 CH GH, s 1 1 — Si — O — Si -- O — Si — O - Dunéthijl- Siloxane CH Fig. : H 1 GH greffé , H — C — G — G- — G —G — ! linéaire. GH H 2,1. 1 3 CH 1 GH 3 Quelques polymères caractéristiques à longue chaîne. Une autre variante de ce type est connue sous le nom de copolymère à l'unité de monomère de la chaîne principale, d'espèce A, sont greffées des chaînes latérales consistant en plusieurs monomères d'espèce B (fig. 2,3). En plus de la production de polymères à longue chaîne par catalyse ou par polymérisation cationique, il est également possible d'en produire par condensation. On peut, par exemple, obtenir un polymère en condensant un diacide et un dialcool, ou une diamine et un acide dicarboxylique. C'est le cas notamment du nylon. A part les différences de leurs masses moléculaires, ces sub- G C PROPRIÉTÉS DES POLYMÈRES LINÉAIRES 150 TÊTE A QUEUE TÈTE A TÊTE AU HASARD : : : — GH — GRjR — CH — CR R2 --GH.— CRiR — — GH — GRiR — CR R — GH --GH — GRiR — — GH — GR,R — GH — GR^, -- GRiR - CH — GH, — CR R — S 2 2 2 a X 2 2 2 t X 2 a 2 2 - 2 2 t t RÉGULARITÉ DES CHAÎNES LATÉRALES sans ordre H : H Ri R 2 H R H 2 Ri H R* — G — G — G — C — G — G--C--G — -G — 1 H R2 H Ri H Ri H R, H Ri H Ri H Ri H Ri Ordonnées : 1 1 1 1 ! 1 1 1 1 R 8 H R2 H Rj H R.. : H R, H R H R H R 1 1 1 1 2 Ri 1 i 1 ! 1 1 t 2 1 1 1 1 1 H R2 Ri H R 1 H 2 R, 1 H 1 R* — Différentes configurations de polymères. Unité de monomère branché H 1 — C — G — G — G — G — G--G--G — — G — Fig. 2,2. Polymère R, 1 H 1 H. linéaire H 1 Ordonnées Polymère 1 — G — G — G — G — C — G--G--G — 1 (alternantes) 1 1 l (isotactiques) 1 1 — A — A--A--A--A-- A — A — A- A-- A-- A A - 1 i A A A A A 1 i : CH, = CRiR 2 . A —A—A—A A A 1 1 A A 1 1 A A A 1 Copolymère ordinaire — A — B- A--B--B--A-- B — A — A — - Copolymère — A — A--A- A--B--B--B— B — B— A — A — A — A — A — A — Copolymère A — A — A — -A- -A- -A- -A — A — A — A — en bloc greffé - 1 1 B B B B B B B B 1 1 1 ! 1 1 B Fig. 2,3. — Polymères modifiés et Copolymères. Unités de monomères A, B. stances ressemblent à plusieurs égards aux polymères vinyliques monofonctionnels, mais la série dont la répétition constitue le polymère peut être consi- dérablement plus longue et plus complexe. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES 151 ARRANGEMENT MOLÉCULAIRE Les molécules de polymères peuvent s'agencer selon divers schémas; elles peuvent être de structure amorphe à la température ordinaire, ou partielle ment cristallisées. Dans ce dernier cas, les cristaux sont généralement de très petites tailles, de sorte qu'une seule molécule de polymère peut se trouver On peut se représenter la structure de telles substances comme comprenant un certain nombre de zones cristallines reliées entre elles par des molécules de polymère amorphe considérablement plus longue qu'un cristal unique. qui traversent partiellement ces zones cristallines. Une même molécule aura par conséquent une configuration cristalline dans certaines parties de l'échan- amorphe dans d'autres. Le fait que le corps obtenu soit solide tillon et sera peut avoir deux causes différentes. (de Il peut provenir des forces secondaires Van der Waals) qui retiennent ensemble les molécules voisines dans les zones cristallisées, ou être dû à la rigidité de chacunes des molécules prises isolément qui se trouvent enchevêtrées sans pouvoir se dégager. Dans l'un ou l'autre cas, on peut fondre le corps en élevant suffisamment la tempéraque chaque zone cristallisée fonde isolément, soit que la rigidité de chaque molécule diminue suffisamment pour leur permettre de glisser et de se libérer l'une de l'autre. Contrairement à la fusion de la plupart des substances ordinaires, celle des corps en question se produit dans un intervalle de température considérable qui dépend des dimensions des zones cristallines et de la durée d'écoulement. Si on prolonge la durée des essais, l'intervalle de fusion peut s'en trouver réduit. Dans tous les cas, au-dessus de la température de fusion, le polymère se comporte comme un liquide très visqueux, sa viscosité dépendant de la masse moléculaire. Par refroidissement, l'échantillon récupère sa solidité, soit par recristallisation des zones, soit parce que ture, soit les molécules enchevêtrées retrouvent leur rigidité. MASSES MOLÉCULAIRES De nombreuses propriétés des polymères dépendent de leurs masses moléculaires. Il est extrêmement difficile, et dans de nombreux cas impossible, d'obtenir des polymères où les molécules aient la même dimension et il est par conséquent nécessaire de considérer la distribution des masses moléculaires, ainsi que l'effet de cette distribution sur la propriété particulière étudie. qu'on Deux modes de distributions moléculaires ont été étudiés de façon très détaillée distribution comme nous : toutes les molécules sont de même grandeur (on parle d'une uniforme); le ou leur distribution suit verrons plus loin (distribution au une loi exponentielle, hasard ou exponen- tielle). Pour définir la masse moléculaire moyenne, il faut examiner de quelle façon moyenne peut être établie expérimentalement. Des méthodes expérimentales différentes conduisent à des valeurs différentes pour un même échancette PROPRIÉTÉS DES POLYMÈRES LINÉAIRES 152 tillon donné (1) (2). La méthode la plus simple est basée sur la mesure des groupements terminaux ou sur la détermination du nombre des molécules présentes sans tenir compte des différences de grandeur qu'elles peuvent présenter. On effectue ces mesures par titration chimique directe des groupes terminaux ou par osmométrie. La valeur moyenne qu'on obtient s'appelle masse moléculaire moyenne en nombre (M n ) et se définit ainsi Soit w la masse moléculaire de l'unité de monomère et u le nombre d'unités de monomère par molécule, la masse moléculaire de cette dernière est ainsi uw. Un échantillon comprend généralement un certain nombre de molécules de différentes tailles et n(u) représente le nombre de molécules, composées de u unités de monomères, c'est-à-dire de masse moléculaire uw, que compte l'échantillon considéré. Comme les molécules sont très longues, on peut négliger la perturbation apportée à la masse moléculaire par les groupements terminaux dont la masse peut être différente de celle des unités de monomère. Soit N le nombre total de molécules de l'échantillon (ou A selon une terminologie généralisée donnée plus loin), tandis que le nombre d'unités de monomère contenues dans l'échantillon est U (terminologie générale Aj). La masse moléculaire moyenne en nombre (M n ) est alors définie comme la masse molé: , culaire totale de l'échantillon divisée par le mère : Mw = .., u-, , unîtes de N = l A . nombre de molécules de poly- Une molécule de masse égale à M n contiendra alors M U N A A monomère avec u,1 = —n- == — = —-, w x Cette façon de définir la masse moléculaire moyenne n'est pas complètement satisfaisante en ce sens qu'elle ne tient pas compte de l'influence différente des petites et des grandes molécules. Beaucoup de propriétés des polymères dépendent surtout des plus grandes molécules qui sont essentiellement responsables de propriétés comme la viscosité et la résistance mécanique. Une autre définition qui prend davantage en considération les constituants de poids moléculaires plus élevés est la masse moléculaire moyenne en poids (M w ) qui se définit ainsi : M w = Sn(u)u w/2n(u)u = SW(u)uw/5:W(iz) 2 (2,1) où W(u) est la masse de toutes les molécules contenant u unités de monomère. On doit comparer cette définition avec celle de la masse moléculaire moyenne en nombre qui peut être écrite sous la forme : M n = Sfi(u)izw/2n(u) (2,2) La moyenne en poids tient compte davantage des plus longues molécules par l'addition de la quantité u à la fois au numérateur et au dénominateur. Cette moyenne est la valeur qu'on obtient par des mesures de diffusion de la lumière et détermine un grand nombre des plus importantes propriétés d'un système polymérisé. (1) (2) Frith (E. M.), Tuckett (R. F.), Linear Polymers (Longmans Green) 1951. Flory (P. J.), Principles of Polymer Chemistry (Cornell U. P. ) 1953. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES 153 Le troisième type de niasse moléculaire moyenne, qu'on rencontre dans de sédimentation, est connu sous le nom de moyenne de type z. les expériences On la définit de façon assez analogue par : M = Zn^u^w/Zn^u* (2,3) z commode au point de vue analytique d'écrire ces expressions de façon On peut définir la distribution du poids moléculaire par les A^ A 2 où A = Y>n(ii), A paramètres A 2,n(u)u, \, Zn(u)u % et, de est 11 plus générale. , t façon générale, A„, = 2n(li)um peuvent être notés ulf U s est , Ug. . . Les rapports . ' ! ' 3 7~? '7~ A A x > A — A e t» en général, ! 2 U m Avec ces définitions la moyenne en nombre . : H» A, M. la moyenne et AAA A celle en poids du type z A = w—* M 2 M.w = : wux (2,4) wu 2 (2,5) Ai wA = wu M == — A 3 : z - ' s 2 de sorte que u x est le nombre d'unités de monomère dans une molécule de masse égale à la masse moléculaire moyenne en nombre, u 2 celui dans une molécule de masse égale à la moyenne en poids et ainsi de suite. D'après cette série de définitions, on peut considérer des masses moléculaires moyennes d'ordres plus élevés et définir de façon générale M,, par la relation : M = 7^ = wu * <2 ' * 6) •Ar-1 La suite des paramètres A , A A 1} 2 ... ou u lt u 2 u 3 , , ... suffit à définir la distribution des masses moléculaires et se trouve en relation directe avec les résultats expérimentaux. Il est par Conséquent préférable de définir une dis- tribution moléculaire donnée par ces paramètres plutôt que par la relation n{u) en fonction de u. Il est en outre possible de passer des fonctions distribution des masses moléculaires à partir de la série A A lf 2 donnant la de paramètres A , ... à la distribution n(u) (3). Dans le cas d'une distribution uniforme où toutes les molécules ont la même longueur, n(u) est égal à N(= A ) pour une valeur donnée de u et nul pour sont toutes les autres valeurs de u. Dans ce cas, tous les rapports u l9 u 2 u z , . . . égaux et il n'y a aucune différence entre les différentes masses moléculaires précédemment définies. Ceci constitue un cas idéal, malheureusement rarement rencontré au cours de l'étude des polymères. Une distribution plus courante est celle où les longueurs des molécules sont distribuées selon une fonction exponentielle définie par l'équation suivante n(u) = : —«expf^-^ Bamford (C. H.), Tompa (H.), J. Polymer ScL, 10, 345, 1953. Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A, 222, 542, 1954. (3) (2,7) 154 PROPRIÉTÉS DES POLYMÈRES LINÉAIRES C'est ce type de distribution qu'on obtient si une molécule infiniment longue coupée au hasard en donnant tout un éventail de masses moléculaires que les effets produits par les rayonnements sur les polymères se produisent au hasard le long des chaînes et que la superposition de tels effets peut être traitée aisément par l'analyse mathématique. La superposition d'événements distribués au hasard sur un polymère de masse moléculaire initialement uniforme consest différentes. L'importance de cette fonction est due au fait titue un problème mathématique beaucoup plus complexe. On peut facilement calculer pour la distribution exponentielle les équations suivantes : M„ =|m„ = |m, =ÎM« et (2,8) 1 1 1 = ... ~u =-u =-u Ul 3 2 x. Une méthode très commode de mesure des masses moléculaires des polymères consiste à étudier la viscosité de leurs solutions. En diluant de plus en plus ces solutions, le rapport entre le changement de viscosité et le produit de la viscosité initiale par la concentration tend vers une valeur limite au fur et à mesure que la concentration est abaissée. Cette valeur limite s'appelle la viscosité intrinsèque; notée [rj, elle est souvent reliée à la masse moléculaire moyenne viscosimétrique (M„) par la relation simple : fo] = km;.. Ce rapport peut être considéré comme purement empirique, bien que Flory une relation modifiée à partir de données théoriques. Les quantités K et a sont spécifiques d'un polymère donné, du solvant employé et de la température. Dans de nombreux cas, a a des valeurs voisines de 0,7; cependant des valeurs beaucoup plus élevées ne sont pas exceptionnelles. Des valeurs de K et de a pour plusieurs polymères dans certains solvants ont été obtenues par comparaison des viscosités intrinsèques du produit fractionné avec la masse moléculaire moyenne en poids obtenue par diffusion de la lumière (cette mesure donne une valeur absolue). Pour de telles substances, il est possible de passer directement des mesures de viscosité intrinsèque aux masses moléculaires moyennes viscosimétriques. En général, cependant cette méthode n'est pas valable pour des polymères non fractionnés pour lesquels la détermination des masses moléculaires demeure un problème pratique difficile ou fastidieux. On peut montrer que la masse moléculaire moyenne viscosimétrique est reliée à la distribution des masses moléculaires par la formule suivante et ses collaborateurs (4) aient tenté d'obtenir : M, = et (4) uv ) £n(M)M*+7£n(M)M M = -^ = w » £n(u)u (2,9) ' j a+ 72n(u)u '/« ( Flory (P. J.) et al., J. Polymer Sci. 5, 745, 1950. J. A. C. S. 74, 195, 1952; 74, 2517, 1952. J. A. C. S. 73, 1909, 1951; 73, 1915, 1951. A.CTIONS SUR LES POLYMÈRES L55 On ne peut transformer la masse moléculaire moyenne viscosimétrique, soit en moyenne en nombre, soit en moyenne en poids, que si l'on connaît tribution des masses moléculaires. Pour une distribution uniforme la «lis : M„ = M n = M w , tandis que pour une distribution exponentielle M, devient la relation (2,9) = M„(a + 1)T(1 + a) : " 1 (2,10) + a) est la fouet ion gamma. En fait, a est compris généralement tandis que pour a = 0,8, 1; pour a = 1, M„ = M w = 2 M n M„ = 0,954 x M w = 1,908 x M n Ainsi M„ est généralement voisin de M w où T(l entre 0,o et , . . De nombreux résultats expérimentaux sont basés sur les modifications de produites par irradiation. Ces changements doivent masse moléculaire moyenne en nombre ou en poids par un traitement mathématique. Le tableau 2,1 résume les notations dont nous nous sommes servis ici. la viscosité intrinsèque alors être convertis en Tableau 2,1. — Terminologie relative aux masses moléculaires. w Masse moléculaire de l'unité (le monomère Masse de la molécule de polymère Nombre d'unités de monomère dans la molécule de polymère. Nombre de molécules contenant u unités de monomère; ou de masse M ... n(u) M Paramètres relatifs à la distribution des niasses moléculaires u(= M/w) n(M) . . . . Ax A Au A A x = Zn(u)u* . a, , . . Masse moléculaire moyenne en nombre en poids de type : M n (= M M =M M (= M de type x Mx x) u>( *) z 3) Nombre de monomères par masse moléculaire en nombre en poids de typez w /w) u z (= M./w) de type x u x ( = MJiv) «i(= Mn/w) « 8 (= viscosimétrique Relations générales M «v(= M,./iy) : Nombre de molécules de polymère de l'échantillon Nombre d'unités de monomère Degré de polymérisation Formules générales Distributions moléculaires particulières uniforme au hasard (la plus probable) A (= N) A (= U) u, = AJAp u = A /A, u = A /A u x = A^/Ao;-. x 2 2 3 3 2 : Uj = u = « = 11 3 2 . . il = =-u = -a, = 2 t 3 . = ux . . . 1 = -Ua x CHAPITim III THÉORIE GÉNÉRALE DE LA RETICULATION DISTRIRUÉE AU HASARD La transformation la plus intéressante qui se produit par irradiation de nombreux polymères à longue chaîne est due à la formation de ponts entre les molécules. Tout d'abord, on obtient simplement une masse moléculaire plus élevée et des branchements plus nombreux, mais après une dose de rayon- nement suffisante, le polymère devient insoluble et infusible (bien que les nombre de liaisons cristaux pris individuellement puissent être fondus). Le se trouver modifiées pour obtenir cet effet est petit comparé au nombre de liaisons de l'échantillon, mais est toutefois comparable au nombre des molécules. Ce chapitre présente les résultats des analyses mathématiques de la transformation d'une structure linéaire ou branchée en une structure réticulée et reste valable quelle que soit la nature des moyens par lesquels on l'aura obtenue. Cette analyse est basée sur l'hypothèse que toutes les unités de monomères sont susceptibles de se réticuler avec la même probabilité. On n'y tient pas compte de l'influence des groupements terminaux (qui n'ont pas forcément la même structure que les unités de monomères et peuvent par conséquent avoir une disposition différente à se réticuler), étant donné que leur nombre est faible en comparaison du nombre des unités de monomère. Le transfert d'énergie, dans lequel l'ionisation ou l'excitation produite en un point peut provoquer des transformations chimiques à d'autres endroits, n'intervient pas de façon importante, puisque la portée du transfert est petite en comparaison de la longueur de la molécule. Cette simplification ne s'applique pas aux unités du monomère, à cause de leurs dimensions, et des liaisons peuvent y apparaître entre des groupements chimiques spécifiques bien que l'énergie incidente soit captée au hasard. La possibilité de transformer un système formé de longues chaînes moléculaires distinctes en un réseau réticulé ou gel a été analysée en détail dans le cas particulier où toutes les molécules sont de même grandeur (1,2). La théorie plus générale (3, 4, 5) résumée ci-dessous s'applique à un système où les molé- chimiques qui doivent Flory (F. J.), ./. A. C. S., 63, 3096, 1941. Flory (P. J.), J. Chem. Phys., 46, 132, 1942. (3) Stockmayer (W. H.), ./. Chem. Phys., 12, 125, 1944. (4) Flory (P. J.), J. A. C. S., 69, 30, 1947. (5) Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A, 222, 542, 1954. (1) (2) ACTIONS SUR LES POLYMÈRES 1">7 du polymère peuvent avoir n'importe quelle distribution moléculaire initiale, définie par la fonction /»(//), comme nous L'avons vu dans Le chapitre cilles précédent, ou, de façon plus commode, par les paramètres tement liés aux diverses niasses moléculaires moyennes, A , A,, .\ 2 , diree DÉFINITIONS ET SYMBOLES EMPLOYÉS Chaque pont d'une reticulation relie deux unités de monomère situées sur et chacun de ces ponts est considéré comme quadrichaînes de molécules prennent naissance à chaque fonctionnel, puisque pontage. La proportion d'unités de monomère d'un échantillon qui sont direcdes chaînes adjacentes 1 tement réticulées est appelée la densité de reticulation et représentée par q. Pour une molécule de masse moléculaire M comprenant M/w, soil u unités de monomère, le nombre moyen d'unités réticulées est ainsi Mq/w ou qu. Dans une molécule de polymère dont la masse est égale à la masse moléculaire moyenne en nombre (M„) de l'échantillon, le nombre d'unités réticulées est en moyenne qu x et s'appelle indice de reticulation y. Ainsi , Y = ?"i = ?M n /w (3,1) Pour de nombreuses raisons cependant, il est plus important de considérer le nombre d'unités réticulées dans une molécule de masse égale à la moyenne en poids (M w ); ce nombre, appelé le coefficient de reticulation 8, est défini par la relation : S = qu = qM w /w = yu /«, 2 2 (3,2) La distribution de ces unités réticulées le long de la chaîne se fait complètement au hasard; le nombre moyen d'unités séparant chaque unité réticulée est de 1/q et la masse moléculaire moyenne de la chaîne de polymère entre deux ponts successifs est représentée par M c avec M c = w/q. Lorsqu'une rupture de la chaîne principale est produite par irradiation, il est possible de définir la densité de rupture p de manière analogue à la densité , de reticulation qu'on a à considérer lorsque l'effet principal de l'irradiation est la reticulation. On définit p comme le nombre moyen de ruptures de la chaîne principale par unité de monomère. Pour une molécule de masse égale à la masse moyenne en nombre, il y aura environ pu x ruptures de la chaîne principale par molécule (voir chapitre VII). Diverses études théoriques dé- crivent les effets simultanés de la reticulation et de la rupture (6,7). DISTRIBUTION UNIFORME Si toutes les molécules du polymère ont initialement la même masse molé- culaire M, puis se trouvent réticulées au hasard avec une faible densité de reticulation (6) (7) g, insuffisante pour former un réseau complet, il se formera des Charlesby (A.), J. Polymer Sri., 11, 513, 1953. Shultz (A. R.), Nuclear Engineering and Science Congress, 12-16 Décembre, 1955 . THÉORIE DE LA RETICULATION 158 molécules de polymère branché de masses 2M, 3M et en général xM, tandis que quelques-unes des molécules initiales n'auront pas été modifiées. Flory (2) a établi une relation donnant les nombres relatifs de ces molécules branchées en fonction de l'indice de reticulation y. Le rapport en poids Wjt de chacun de ces constituants s'obtient en multipliant le nombre de molécules de masse donnée par ce poids et en divisant par le poids total du poly- mère (1) : n(xM)xM W = —Sn(xM)xM ' xr -Y" ,e xîy' (3,3) 1 2W pourvu que y soit inférieur à l'unité, S = 1. Le nombre d'unités simples du polymère (x = 1) décroît de façon continue depuis sa valeur initiale A jusqu'à la valeur A e-r, tandis que celui du dimère de masse 2 M augmente^ puis diminue lorsque la reticulation s'accroît : n(2 M) Aoje-r. (3,4) Le trimère, de masse moléculaire 3 M, formé par reticulation entre trois molécules, est donné par : 7i(3 M) =A °3! e~ 3 '. (3,5) La figure 3,1 extraite de l'article de Flory, montre cette suite. On voit que, pour y < 1, le rapport des masses diminue avec l'augmentation de la complexité. La valeur y = 1 est une valeur critique au-dessus de laquelle il se forme des molécules de dimensions théoriquement infinies, qui constituent le gel. On peut consi- dérer dans l'échantillon 3 catégories de constituants : Des molécules non réticulées ayant conservé la masse initiale M. 2° Des molécules liées à un nombre fini d'autres molécules formant des molécules branchées de masses moléculaires 2 M, 3 M etc. 3° Des molécules liées à un nombre (théo1° . , riquement) infini d'autres molécules ou for- mant des anneaux fermés. Les deux premiers constituants, formés de 2 1 Indice de reticulation Fig. 3,1. molécules linéaires ou branchées y — Reticulation d'une tion initialement uniforme frac- (WJ. lorsque y est supérieur à forme le gel. La proportion s est donnée par l'équation de taille forment la fraction soluble ou sol. Le troisième constituant, qui ne se rencontre que finie, 1, est insoluble et de toutes les substances qui constituent le sol : = exp(— y(l —s)) (3,6) ACTIONS LES POLYMÈRES r SL l( qui admet deux solutions, dont l'une est solution correete n'admet pas s > 1. Au poinl de vue physique, une l. s L59 < 1, « = 1 et si y > 1, s < 1. Ainsi, si y Lorsque y tend vers l'infini, s tend vers o et L'échantillon devient entièrement no \\\ 60 .20 60 .40 \ £0 _60 , \ \ \ 30 _70 \ \ \ 20 .60 « \ \ \ \ \ s. \ * 1 s« \ ^10 .90 Se S 8 \ .92^ \ -*1 \ \ 4 .96 3 .97 2 98 \ \ Distrihuhnn mtiale uniforme du hasard 0^ Fig. 3,2. — Courbes théoriques montrant insoluble et réticulé. 3 2 1 Indice de reticulation la L 5 6 7 6 9 10 y diminution de la fraction soluble pour ô> 1. La forme de la courbe donnant la quantité de sol en fonction de l'indice de reticulation est donnée par la figure 3,2 pour une distribution initiale au hasard. Si g représente la fraction de gel (g = 1 s) on peut écrire l'équation ci-dessus en fonction de la densité de reticulation q — exv(—qug) 9 puisque, par définition, y = qu x , et que, toutes les molécules u = ux taille, : (3,7) ayant la même . ÉQUATIONS GÉNÉRALES On a établi (5) une équation générale donnant la fraction de gel et applicable à n'importe quelle distribution de masses moléculaires. La fraction de gel g et la densité de reticulation sont liées par la relation suivante g = 1 — Z,n(u)u exp(— qug)fLn{u)u : (3,8) THÉORIE DE LA RETICULATION n><) On verra qu'on obtient directement l'équation (3,7) dans le cas d'une distribution uniforme à partir de cette équation générale, puisque Sn(u) u est égal au nombre d'unités de monomères A de l'échantillon si u = u et à zéro x x dans le cas contraire. En développant en série l'exponentielle, on peut exprimer la relation généparamètres de distribution A rale en fonction des , A etc. x Arf = A qg — Atf V/2 + ArfV/3 — 2 et puisque le coefficient de reticulation 1 u . . . qu 2 = qAJA 1 S S 2 <7 2 S<7 21 u. (3,9) 3!iz u, Pour n'importe quelle distribution donnée on peut calculer facilement les rapports uju 2 uju 2 etc.; on peut ; alors calculer la valeur de g pour n'im. porte quelle valeur arbitraire de 8g et ^jf obtenir la valeur correspondante de 8 : par simple division. Dans le cas d'une distribution uni- forme par exemple, _J%)/Mo \\ : - / 1 \ y \m</Mo et *9 — ^*9)* 3! (W exp(— 8 g) Pour une distribution au hasard, u 3 /u 2 = 3/2; uju 2 = 4/2 et en général . u x/ u 2 — x /2; on a alors d'après (3,8) - 9 = \V - i 0.1 Q? 0.5 I Fig. 3,3. i 4 2 Indice de reticulation 5 \ 1 1 2 y — Courbes théoriques pour une dis- s e1 tribution initialement au hasard des masses moléculaires. S fraction soluble; y* indice de reticulation du sol; y,,- indice de reticulation des molécules formantle gel; Ms masse moléculaire moyenne finale du sol; Mojï masse moléculaire moyenne des molécuies formant le gel;- Mo masse moléculaire moyenne initiale. = 1 + 8<7/2)2 = 1 1/(1 + ygY 1 (1 = (1 + Y — Y s) 2 . Ce genre de distribution contre dans de (3,10) se ren- nombreux systèmes m montre les érisés; la figure 3,3 > o variations de la fraction de gel et des pol r jy autres paramètres> Une expression plus générale de la fonction de distribution peut s'écrire n(u) = e-"i"/v 2 T(z + 1) : (3,11) où z est un nombre positif et v un facteur de normalisation. Si z = 1, l'équation ACTIONS SUR LES POLYMÈRES 161 exprime Le cas d'une distribution au hasard (distribution exponentielle); si z—*oo, celui d'une distribution uniforme ou monodispersée. Pour l'une quel- conque de ces distributions : ^3 z i +1 +2 z z Et portant ces valeurs de u 2 u 3 u 4 , 8 y Si z 1^2 2!z + 1 = 1- l+~+ *+2)<z+3) (z + l) 2 J (3,13) : = 1 - g = (l + |- 2 yj = (1 + y - Y S)« comme dans l'équation (3,10), de même, si z -> oo # = 1 (3,12) dans L'équation (3,î)) on obtient . 3! M = 1, cette équation devient . + l( ,ay . ^ S . , ——7 = v +x—1 , elle devient : — exp(— Bg) comme dans l'équation (3,9). Dans le cas-limite où z = 0, on a = S-1 s : . En général on peut montrer que, quelle que soit la distribution initiale des masses moléculaires, s = 1 est une solution de l'équation générale (3,8), tandis qu'elle admet une seconde solution avec s < 1, si B > 1. Puisque la fraction de sol s ne peut pas être plus grande que 1, les solutions ayant une signification physique sont : si 8 si 8 <1 > 1 s s = 1, < 1. Le gel commence toujours à apparaître lorsqu'il y a en moyenne une unité réticulée (ou 0,5 liaison) par masse moléculaire moyenne en poids. La pente de la courbe donnant la fraction de gel en fonction de la reticulation pour des densités de reticulation élevées ne dépend que de la distribution des masses = 1) dépend des rapports u3 /u 2 ou moléculaires. Sa valeur initiale (pour 8 M /M,, 2 : ^| = 2 u /u = 2 M w /M 2 3 2, tandis que la non linéarité de la courbe dépend des rapports plus élevés uju^ u b /u 2 , etc. En général, on peut considérer g comme une fonction de S ou de S g : g = f(B) = F(Bg) avec g = lorsque 8 = 1 ou Bg = 0. La valeur de g pour des densités de reticulation encore plus élevées peut être obtenue par le développement suivant »-«— HAISSINSKY. III. : wm. if est.-+ «"> 11 THÉORIE DE LA RETICULATION 162 Par comparaison ave l'équation (3,9) ci-dessus, on a : F(S<7W=0 r Ydg J,;= o ' d2F _2_H» = _ __2.Mi 2 u2 2 M, | ! et ainsi ! de suite pour toutes les dérivées d'ordre plus élevées. donc que si on connaît les diverses masses moléculaires moyennes on peut calculer une relation entre la formation du gel et le coefficient de reticulation. Réciproquement si la fraction de gel est connue en fonction du coefficient de reticulation (et on peut l'obtenir effectivement pour de nombreux polymères réticulés par irradiation) on peut calculer les diverses masses moléculaires moyennes à la seule exception de la masse moyenne en nombre (M„) qui n'intervient pas dans la formation du gel. Avant la formation du gel, la masse moléculaire moyenne des molécules croît par suite du pontage au hasard des molécules de polymère. On peut montrer (5) que, dans ce domaine, défini par la condition S < 1, les équations suivantes sont valables quelle que soit la distribution initiale des masses moléIl s'ensuit M,,,, M 2 . . . culaires : M'n = M n l(l— ^B) M,; M; où M,'„ = MJ(1 — S) = M /(l — S) (3,15) 2 2 Mu, M'- sont les masses moléculaires moyennes en nombre, en poids M de type z après une reticulation de degré défini par y ou S, et M„, M„, leurs valeurs initiales. On voit que lorsqu'on approche du point de gel z (S = 1), les masses moléculaires moyennes en poids et de type z tendent vers et l'infini; infinie. atteint la moyenne en nombre augmente également, mais ne devient pas Pour une distribution uniforme, y = 8 = 1 au point de gel, et M„ une valeur maximum égale à 2 M n pour une distribution au hasard ; y = S/2, et M„ a une valeur maximum de t 4 M • o Au-delà du point de gel, les valeurs de M',, M[„ et M~ de la fraction de sol diminuent d'une façon qui dépend de la masse moléculaire initiale. Une fois que le point de gel est dépassé (S > 1) les densités de reticulation dans le sol et le gel sont différentes. Cette situation tient au fait que les poly- mères qui, d'un point de vue purement statistique, n'ont pas d'unités réticulées, forment nécessairement une partie du sol tandis qu'on trouvera de préférence des molécules contenant des unités réticulées dans le gel. Les densités respectives de reticulation q s et q g du sol et du gel sont liées à la densité moyenne générale q par des relations simples qui sont valables quelle que soit la distribution initiale des masses moléculaires Qs = sq Q9 = (1 + s)q. : \CTIONS SUK LES POLYMÈRES Ceci peut être vérifié à partir de Les indices et 8„) doivent la 163 moyenne globale q = sq, + gq = *q% + g(l + s) (1 u-s coefficients de reticulation pour s). a le soi e1 le gel r être calculés à partir des densités correspondantes de réticula tion q 8y q g et de la moyenne des masses moléculaires des molécules du sol et du gel, respectivement on ne peut pas, dans le cas général, calculer une exprès ; sion simple de ces dernières. La figure 3,3 montre les variations de quelques paramètres en fonction de y, pour une distribution initiale au hasard. L'indice de reticulation y passe par un maximum au point de gel puis décroît très rapidement. La masse moléculaire moyenne en nombre des molécules du sol se comporte de façon assez analogue. L'indice de reticulation y og pour le gel a sa valeur la plus faible égale à 2 au point de gel et croît ensuite lentement en tendant asympotique- ment vers y. Le gel attire les molécules les plus longues (celles qui ont une plus grande probabilité de contenir une unité réticulée). de considérer la masse moléculaire Il n'est pas possible moyenne des molécules du gel puisqu'il ne consiste en fait qu'en une seule molécule. Si, cependant, on considère les masses moléculaires initiales M og des molécules formant le gel, on voit qu'au point de gel elles deviennent environ le double de la moyenne initiale globale, mais décroissent ensuite, lorsque le gel renferme de plus en plus de molécules de polymère. CHAPITRE IV POLYMÈRES RETICULATION DES Les effets les plus importants qu'on peut observer sur de nombreux polymères soumis à des radiations de haute énergie sont dus à la formation de ponts intermoléculaires. Ces ponts modifient profondément les propriétés mécaniques, physiques et chimiques des substances et nous allons examiner ci-dessous cette question de façon détaillée, grâce à la théorie mathématique de la reticulation que nous avons exposée au chapitre précédent. Tous les polymères ne sont pas réticulés sous l'influence du rayonnement. Lawton et Balwit (1) et GHR) — Selon une règle commode formulée par Miller, par Charlesby, on peut dire que des polymères de la forme (CH 2 Tableau — Polymères qui se réticulent ou se dégradent. Unité de monomère CH 2 CR^j IV, 1. — DÉGRADATION RETICULATION R* Ri Ri R* H H H CH — Polyethylene' Polyméthylène Polypropylene 3 CH 3 CH3 Polyisobutylène 3 Acide H polyacrylique Polyacrylate de H méthyle GH 3 GH 3 Polyacrylate d'éthyle ^OC H 2 H Acide polyméthacrylique <° X Polyméthacrylate de méthyle OCH \0CH3 H c/ CH Polyméthacylate d'éthyle 3 ^OC H 2 5 Polyacrylamide CH Cl Chlorure de polyvinyle Cl 5 Polyméthacrylamide 3 ^NH H 3 Cl 2 Chlorure de polyvinylidène (1) Miller (A. A.), Lawton (E. J.), Balwit (J. S.), J- Polymer Soi. 14, 503, 1954. Charlesby (A.), Brevet anglais 732047, 1952. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES L65 (où R représente une chaîne Latérale différente de l'hydrogène) seront réticulés, tandis que ceux de formule (GH 2 — CR,!!,) seront dégradés par Le rayonne ment. Nous traiterons plus loin (chapitre VIII) le cas des polymères qui se dégradent. Par exemple, beaucoup de polymères acryliques sont reticules. tandis (pie les méthacryliques correspondants sont dégradés. Dans Le tableau IV, 1 figurent quelques polymères qui sont réticulés et Les polymères correspon — subit des (CF. Le polvtéliafluoréthylène CF 9) du rayonnement comme le fait la cellulose. Toutefois, tlants qui sont dégradés. ruptures sous l'effet cette règle n'est pas générale et son application peut dépendre de la Longueur de la chaîne latérale comme de la structure de la chaîne principale. Par exemple polyisobutylène, de structure le diation, tandis que le — (GH — G(CH — dégrade par — (O — Si(CH — de cons2 3) 2 ) polydiméthylsiloxane, titution analogue, se réticule. se irra- 3) 2) La différence entre ces deux comportements peut provenir d'empêchements stériques dus aux chaînes latérales. Quand ces dernières sont courtes, les fragments de la molécule brisée peuvent se réunir à nouveau, mais lorsqu'elles sont longues, l'empêchement stérique tend à rendre la fragmentation permanente. Wall (2) a établi une relation entre le comportement radiochimique des polymères et leur chaleur de polymérisation et a montré que, lorsque les polymères sont réticulés, ces chaleurs sont élevées, tandis qu'elles sont faibles dans le cas de la dégradation. Il est bien connu que c'est à cause les rable qui les longue à d'empêchements stériques entre les groupements latéraux que chaînes de polyisobutylène sont soumises à une tension interne considé- empêche de prendre la configuration habituelle des polymères chaîne lorsque la chaîne principale est formée d'atomes de carbone. De nombreuses expériences ont été poursuivies en utilisant comme sources de rayonnement des électrons, des rayons y et le rayonnement d'une pile, constitué par un mélange d'électrons, de rayons y, de neutrons rapides et lents. D'après les résultats, on .peut dire qu'il y a peu ou pas du tout de dif- férence entre les effets de toutes ces formes de rayonnements, si on compare les transformations produites par des quantités égales d'énergie absorbée. Il que les différences qu'on a pu observer entre diverses expériences soient dues aux techniques d'étalonnage des sources utilisées et de mesures des transformations produites. Il est possible qu'il existe une différence pour des rayonnements à densité d'ionisation très élevée comme les particules a, mais là non plus on n'a pas encore observé des variations bien considérables dans les effets des rayonnements sur les polymères. Ces expériences utilisant des sources différentes mettent en évidence le fait que le débit de la dose est sans influence sur les résultats produits. Pour parvenir à réticuler 1 p. 100 des monomères du polyethylene on doit l'exposer pendant 20 heures environ à la pile BEPO avec un débit de dose, exprimée en équivalents de rayons y, de l'ordre de 3 mégarads par heure. Si les échantillons sont irradiés par des rayons y purs à 50 000 rads par heure ou par des électrons à plusieurs mégarads par seconde, on n'observe pas de différences significatives entre les nombres de ponts formés par une même dose totale de rayonest plus vraisemblable (2) Wall (L. A.), ./. Polymer Sci. 17, 141, 1955. RETICULATION DES POLYMÈRES 166 Il est ainsi possible d'assigner une valeur au rendement G de reticuPour de nombreux polymères, G est compris entre 3 et 5, à l'exception du polystyrolène où il est beaucoup plus faible, de l'ordre de 0,05. Cette différence si marquée tient à des phénomènes de radio-protection qui seront dis- nement. lation. cutés au chapitre IX. On peut estimer la distribution des ponts intermoléculaires autour de la particule ionisante initiale à partir de la vitesse d'ionisation et des doses de rayonnements nécessaires pour produire des changements visibles. Par exemple, un électron de 3 Mev, pénétrant d'environ 1 cm, produira approximativement 10 5 ponts intermoléculaires qui se trouvent par conséquent distants l'un de l'autre de 10 3  le long de la trajectoire de l'électron primaire (en négligeant la diffusion et les effets secondaires). Pour produire des modifications appré- ciables dans le polymère, il faut des doses de l'ordre de 1 mégarad, correspon- dant à une énergie de 0,625 x 10 20 ev/g ou environ 2.10 18 ponts par gramme. Avec des électrons de 3 Mev, le nombre d'électrons primaires nécessaires pour céder cette quantité d'énergie est de 2 x 10 13 ils seront alors distants de seulement 22  en moyenne. A cause des doses élevées nécessaires pour parvenir à réticuler des polymères, il est probablement correct de considérer que les pontages se produisent au hasard. Dans le cas des particules alpha, à densité d'ionisation beaucoup plus élevée, certains effets statistiques pourraient commencer à apparaître, quoique, dans un travail non publié, nous n'ayons observé aucune différence marquée. Les expériences sur les polymères ont généralement été réalisées avec des rayonnements de densité d'io; comme les rayons y ou les électrons rapides, qui conviennent beaucoup mieux au point de vue expérimental à ce genre d'expénisation plus faible, riences. MODIFICATION DE LA FUSIBILITÉ De nombreuses expériences sur les propriétés mécaniques, la gélification ou le gonflement de polymères irradiés, montrent que la densité de reticulation (représentée par q) est proportionnelle à la dose de rayonnement. Il est donc commode de poser q = q Q (Mr), ou (Mr) est la dose exprimée en mégarads et q est une constante ne dépendant que de la structure chimique de l'unité de monomère. Un mégarad correspond à l'absorption d'une énergie de 0,625 x 10 20 ev/g, ou à la production de 6,25 x 10 17 x G ponts intermo17 x G léculaires par gramme de substance irradiée, ou encore à 12,5 x 10 23 unités réticulées par gramme. Un gramme de polymère contient 6,02 x 10 /w unités de monomère de telle sorte que la proportion de ceux qui sont réti- culés par mégarad est 70 : = 12,5xlO»Gu, = 10 _ 6 x Gw , (4 ,l) 6,02 x 10 23 L'indice de reticulation y, défini comme le nombre d'unités réticulées par molécule ayant une masse égale à la masse moléculaire moyenne en nombre est donnée par l'équation : 6 y = qUx = q (Mr)MJw = 2,08 X 10- (Mr)GM„, (4,2) ACTIONS SUR LES POLYMÈRES tandis que Le de reticulation coefficient poids est S, c'est-à-dire masse moléculaire égale à réticulées par molécule de donné par L'équation pour et Le nombre d'unités masse moyenne en la : 8 = qu. = 2,08 x 10- 8 (Mr)GM w G = 4 et w = 100, q = 8 x 10~ 8 = 0,24(Mr). G = 4 et M w = 30 000, i pour 11)7 (4,3) ; 4 ; Comme nous l'avons montré plus haut (chapitre III) la formation, à partir d'une struct me linéaire ou branchée, d'une petite quantité de gel ou d'un réseau tridimensionnel se produit pour une densité de rayonnement rge cori respondant à 8 = 1, c'est-à-dire lorsque : (Mr) = 1/2,08 x 10- 6 GM !0 4,8 x 10 5 /GM„ (Mr)M w = 4,8 x 10 /G5 et (4,4) Cette valeur correspond à la transformation du polymère initial en une substance qui est partiellement insoluble et non fusible. On a fait de nombreuses expériences pour déterminer la valeur de G en fonction de M w Ces expériences montrent que G est indépendant dans un très vaste domaine de la masse moléculaire initiale du polymère. On pouvait s'attendre à ce résultat puisque les molécules sont assez grandes pour que la présence des groupements terminaux ait peu d'effets sur la distribution des ponts intermoléculaires. Il est parfois difficile, au cours de ces expériences, de déterminer la masse moléculaire moyenne en poids M w en particulier dans le cas du polyethylene. Toutefois, on peut obtenir des valeurs correspon. , dantes en considérant des paraffines à chaîne de des doses variées d'irradiation (3). obtenues sont reproduites dans les X ~ ^\x C 34 H 70 70 masse moléculaire uniforme. On a soumis de telles paraffines au rayonnement d'un réacteur nucléaire et mesuré le point de fusion après droite n >200°C Xm Les courbes 5 figures 4,1. \_ 60 - "5; Tout d'abord, on observe une légère diminution du point de fusion, qui passe par un minimum, puis croît lentement. On atteint un point critique au-delà duquel une très petite dose de rayonnement produit une substance qui ne fond pas, ou ne s'écoule plus, même à des températures très élevées de l'ordre de 200° C. On peut admettre que ce changement brusque correspond à la formation tridimensionnel. Les expériences probablement pour la dose de gélification donnent une valeur un peu trop élevée, car le point de d'un réseau § £$ ^50> * j No . ^C 24^50 ^sM60°C 1 10 Dose de rayonnement Fig. 4,1 a. gel correspond à la formation d'une quantité infiniment petite de substance réticulée, tandis que les résultats expérimentaux sont relatifs à la formation d'une fraction de gel suffisamment importante pour absorber la fraction (3) Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 222, 60, 1954. RETICULATION DES POLYMÈRES 168 et l'empêcher de s'écouler. On trouvera dans le tableau IV,2 la dose de gélification mesurée en fonction de la longueur de la chaîne. Ces soluble doses sont mesurées en unités de pile de 10 17 neutrons lents/cm 2 20 10 + neutrons 30 Dose de rayonnement Fig. 4,1 Fig. 4,1, a et b. b. — Point de fusion de paraffines normales (dose de rayonnement en unités de pile). rapides et rayons y associés. Des expériences complémentaires indiquent que l'unité de rayonnement de la pile BEPO de Harwell a le même effet qu'une dose de rayons y de 46 mégarads. Dans la 4 e colonne du tableau IV,2 Tableau IV,2. — Dose de gélification n M Rçel unités de pile 7 100 142 170 338 394 450 478 506 27,3 10,6 9,8 7,2 10 12 24 28 32 34 36 50,2 29 pour les paraffines C„H 2n+2 * Dose équivalente (Mr) 2 310 1 330 1255 6,5 6,9 490 450 330 300 320 (Mr)M x io- 5 2,31 1,89 2,13 1,66 1,77 1,49 1,44 1,62 * en supposant qu'une unité de pile équivaut à 46 Mr. les unités de pile sont converties en équivalents de radiation gamma, tandis que, dans la dernière colonne, on a effectué le produit (Mr)M, dont la valeur moyenne est d'environ 1,6. 10 5 Des valeurs plus élevées obtenues pour les . paraffines de masses moléculaires faibles peuvent être dues à l'influence des bouts de chaîne ou au fait qu'une proportion plus forte de gel est nécessaire pour empêcher l'écoulement. En prenant cette valeur pour (Mr)M, la valeur de G qu'on peut déduire de l'équation (4,4) est de 3,1. A cause des arguments précédents, cette valeur est probablement trop faible. actions sen les poly m fi nus L69 Lawton, Balwit et Bueche (4) ont défini l'efficacité de reticulation comme entre Le nombre de ponts produits dans divers échantillons dr polj ethylene et le nombre de paires d'ions produits par la même dosr de rayon le rapport nement dans l'air. Les valeurs obtenues à partir du modale d'élasticité e1 <\c l:i courbe d'allongement donnent un coefficient de reticulation de 1,2 environ, ce qui permet de calculer pour G nue valeur d'environ 3,6. La différence entre cette valeur lentes de et la valeur obtenue pour les paraffines est probablement dans des erreurs expérimentales des déterminations des doses équiva les limites rayonnement et des niasses moléculaires. De pins, les conditions d'irradiation étaient très différentes. Les paraffines étaient Irradiées à la pile avec des doses de l'ordre de plusieurs centaines de mégarads pendanl des durées d'une semaine ou plus. Les échantillons de polyethylene étudiés par Lawton, Balwit et Bueche étaient soumis pendant 100 secondes à des électrons avec des doses de 15 mégarads seulement. Un bon accord entre ces deux valeurs étayerait par conséquent la conclusion selon laquelle il y a peu ou pas d'effet d'intensité du rayonnement pour une dose donnée. En comparant les échantillons de polyethylene avec ceux de cire de paraffines ou d'autres parai fines de plus faibles masses moléculaires, Lawton, Balwit et Bueche ont trouvé une variation avec la masse moléculaire qui est de la forme : rgeiMaM 32 ' , mais cette variation de l'efficacité de reticulation avec la masse moléculaire vient probablement des incertitudes sur la mesure de la masse moléculaire moyenne plutôt que sur la dose de gélification. Les résultats expérimentaux sur l'irradiation de polydiméthylsiloxanes soumis au rayonnement d'un réacteur nucléaire confirment également que G est approximativement indépendant de la masse moléculaire. Le tableau IV, Tableau IV,3. — Formation de gel dans les silicones. (Irradiation à la pile). Viscosité totale (centistokes à 25° C) Mw Rgcl (unités de pile) 100 000 30 000 12 500 1 000 50 10 106 000 80 000 62 000 26 400 3 900 1 200 3,7 Xl0" ! 5,1 x 10-'7 X 10~ 2 12 X 10-* 72 X 10~ 2 3,2 (Mr) (Mr)Mu Mégarads 1.7 2,35 3,2 5,5 33 147 . 1,8 1,9 2,0 1,5 1,3 1,8 x 10 5 x 10 x 10 5 X 10 s X 10 5 X 10 5 5 donne la dose de rayonnement nécessaire pour former une petite quantité de dans des silicones fluides de viscosités variées et, à partir de là, la masse moléculaire moyenne en poids. Les échantillons étaient soumis dans la pile BEPO de Harwell à des doses variables et on en extrayait la fraction soluble. En portant sur un graphique la fraction insoluble en fonction de la dose reçue, on obtenait par extrapolation la dose limite correspondant au début de la gel (4) Lawton (E. J.), Balwit (J. S.), Bueche (A. M.), Ind. Eng. Chem. 46, 1703, 1954. 17(1 RETICULATION DES POLYMÈRES formation du gel. La dose de gélification exprimée en unités de pile était convertie en mégarads équivalents, en supposant qu'une unité de pile, définie comme ci-dessus, est équivalente à 46 mégarads, mais cette équivalence est sujette à caution parce que l'absorption de l'énergie des neutrons rapides par le silicium et l'oxygène peut différer de façon appréciable de l'absorption par le carbone et l'hydrogène. Le produit (Mr)M w est relativement constant pour des masses moléculaires allant de 1 200 à 106 000, ce qui indique que l'énergie absorbée par pont intermoléculaire formé est relativement indépendante de la masse moléculaire; la valeur moyenne de ce produit est de 1,7 x 10 5 ce qui conduit pour G à une valeur de 2,4. Les mesures sur la formation de gels dans ces substances , par les rayons y donnent une valeur légèrement plus élevée de G, probablement à cause de l'incertitude sur la dose équivalente en rayonnement y de la pile lors de l'irradiation des silicones. Les intensités des rayons y et des rayonnements de la pile étaient dans le rapport de 1 à 100. SOLUBILITÉ Pour de faibles doses de rayonnement correspondant à la formation de moins d'un pont intermoléculaire par molécule ayant la masse moléculaire moyenne en poids (8 < 1), les polymères à longue chaîne qui sont réticulés par irra- .2 ùose Fig. 4,2. 0.4 de rayonnement en unités de pite — Modification de la solubilité des dimethyls iloxanes. Les courbes de gauche montrent la solubilité théorique pour des distributions de masses moléculaires initialement uniformes ou réparties au hasard. Les valeurs, exprimées en centistokes (CS), représentent la viscosité initiale, c'est-à-dire la masse moléculaire des échantillons de départ. Pour des doses supérieures (S > 1), forme deux fractions, l'une complètement soluble et l'autre, formée d'un réseau à 3 dimensions, complètement insoluble. On a montré que le rapport diation demeurent entièrement solubles. il se entre la fraction de sol s et l'indice de reticulation 8 dépendait de la distribution initiale des masses moléculaires (chapitre III). Les modifications de solubilité ACTIONS SUR LES POLYMÈRES 171 des polymères par irradiation n'ont été étudiées que sur quelques substances seulement. Le travail le plus détaillé est probablement celui concernanl la solubilité des diméthylsiloxanes pour lesquelles la masse moléculaire moyenne en poids peut être obtenue simplement à partir de la viscosité globale qui caractérise ces polymères (5). La figure 4,2 représente les combes donnanl la quantité de sol en fonction de la dose pour des silicones de masses molécu- laires variées après irradiation dans un réacteur, la fraction de sol étant extraite au soxhlel par du benzène à l'ébullition. On y a lait figurer aussi les courbes théoriques pour des distributions uniformes et au hasard afin de permettre la comparaison. La courbe a des ordonnées logarithmiques, de sorte forme est indépendante de paramètres tels que le \ x close 00% de rayonnement. -t-\ 60% ces \ quelques coupures dues au rayonn t \ distribution initiale un/forme \ \ ^ \ | 40* 20* 0,5 1 1 1 I 1.5 2 "^TT^t 1 3 Dose de rayonnement polymères, d'une distribution au hasard que d'une dis- distribution initiale au hasard avec \ culaires est plusproche, pour distribution initiale au hasard \ \ A des variations de ces paramètres correspond simplement un déplacement latéral des courbes. En comparant les courbes expérimentales et théoriques, on voit que la distribution des masses molé- \ Y rapport entre S et la (pie sa FlG> 43 __ Solubilité du polystyrolène dans et le toluène le benzène (B) (T+). tribution uniforme. Une courbe analogue obtenue dans le cas d'irradiation de polystyrolène montre également un accord satisfaisant avec une distribution au hasard (fig. 4,3). Dans ce cas, on procédait à deux séries d'extraction avec différents solvants, mais elles donnaient pour la fraction soluble des résultats identiques, comme on pouvait s'y attendre du fait de la stabilité des reticulations produites par les rayonnements. Les résultats des irradiations d'échantillons de polystyrolène sont formellement opposés à l'hypothèse d'une distribution initiale uniforme. D'autres résultats de même nature ont été fournis par la reticulation par irradiation de divers caoutchoucs synthétiques. Dans tous ces cas, la fraction soluble tend vers zéro lorsque la dose de rayonnement augmente. Dans le cas du polyethylene, la situation se complique du fait que, outre la chaîne principale, les chaînes latérales aussi sont scindées, ce qui produit une reticulation, tandis que la première sorte de coupures dimi- nue la masse moléculaire moyenne. On peut montrer que lorsque la reticulation et la dégradation se produisent simultanément et proportionnellement à la dose absorbée, la fraction soluble elle-même ne tend pas vers zéro quand on fait croître la dose, mais atteint une valeur limite caractéristique du rap<5) Charlesby (A.), Proc. Roy. Soi: A, 230, 120, 1955. RETICULATION DES POLYMÈRES 172 port entre la dégradation et la reticulation. Pour le polyethylene, la fraction soluble tend vers une valeur limite de 10 p. 100 environ pour des doses croissantes, valeur qui correspond à un rapport entre la dégradation et la reticulation de 0,3 environ (3), et qui est en accord avec celle qu'on peut déduire du comportement radiochimique du méthane et du butane. Une méthode plus directe, due à Baskett et Miller (6), est basée sur la formation et l'extraction de substance soluble lorsque le gel est irradié séparément. Ces résultats donnent une valeur un peu plus faible. GONFLEMENT Bien que la fraction de gel d'un polymère réticulé ne soit plus soluble, elle peut gonfler dans une certaine mesure selon le solvant utilisé et la densité q des unités de monomère réticulées. On peut encore exprimer la densité de reticulation différemment, en fonction de la masse moléculaire moyenne de la chaîne entre deux pontages successifs. Soit M c cette masse moyenne, on a alors : M = wjq (4,5) c où w représente la masse moléculaire de l'unité de monomère. Il est possible, à partir de considérations purement thermodynamiques,, de déduire une expression donnant le rapport de gonflement d'un polymère réticulé. Le gonflement atteint un équilibre par suite de deux mécanismes opposés interaction entre le solvant et le polymère qui tend à isoler chacune : des molécules et force élastique de sens contraire résultant de cette séparation même. On peut écrire le rapport de gonflement sous la forme H -h) + h + $ +Str -£)-° t i : (4 6) ' où y. est un paramètre qui définit l'interaction entre le solvant et le polymère. Dans certaines conditions on peut simplifier cette équation qui devient : y6/3 = (0,5 — [x)M c pv où V est le rapport du volume de la substance gonflée à son poids à l'état sec,. p la densité du polymère et v la fraction molaire du solvant. La densité de reticulation q est proportionnelle à la dose de rayonnement r (q = q r). En remplaçant alors M c en fonction de q ou de ç il vient : , pvq r En portant en coordonnées logarithmiques V en fonction de r, on devrait obtenir ainsi une droite de pente égale à (6) — 0,6 et indépendante de la masse mole- Baskett (A. G.), Miller (G. W.), Nature, 174, 1954. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES culaire du polymère irradié. Les courbes des figures l, I el 17:; 1,5 pour Le |><>I\ ethy- winothène (une paraffine de plus faible poids moléculaire) et Les silicones (5) vérifient celte loi dans la plus grande partie du domaine étudié. lene, le W polymère de P petite masse moléculaire polymère de grande masse moléculaire solvant- xylene à 120° C courbe de gonflement calculée pour dupolyethylene (P) en admettant une distribution initiale au hasard coorbe théorique pour une ^distribution au hasard ru 0.05 0,15 0.2 Q25 M Dose \ 0.5 de 5 1 2 1.5 I rayonnement 50 20 10 100 de reticulation Effet de la dose de rayonnement et de la masse moléculaire sur le gonflement des Indice Fig. 4,4. - chaînes de polyethylene. L'accord entre les différentes courbes pour des substances de masses moléque la densité de reticulation est culaires initialement différentes confirme o a + • 100000 cS 30000 12500 10000 — vi , 50 • IK 0,2 Dose Fig. 4,5. — Gonflement de polymères de diméthylsiloxane de viscocités différentes dans le toluène à 20 °C. indépendante de la masse moléculaire initiale. On a des écarts avec la courbe théorique lorsque la densité de reticulation est très élevée, ou pour des doses de rayonnement proches de celles du point de gel. Le premier écart est dû, RETICULATION DES POLYMÈRES 174 en grande partie, aux approximations faites lors du calcul de la formule théorique (4,6), le second, principalement au fait que le poids moléculaire du polymère original est fini. Le rapport de gonflement V est en rapport avec le poids initial de matière sèche, mais en fait, il n'y a que la fraction de gel qui puisse gonfler, de telle sorte qu'on devrait exprimer le rapport de gonflement comme le rapport entre le volume gonflé et le volume multiplié par (1 — s) et de gel sec, soit le volume gonflé divisé par le volume initial. La fraction de gel attire une plus grande proportion de ponts de reticulation que ne le fait le sol et la valeur de M est ainsi plus petite que la moyenne que donnerait l'échantillon tout entier. En faisant une correction pour les groupements terminaux, on doit tenir compte aussi de la plus grande dimension des molécules de gel et par conséquent du nombre plus faible de groupements terminaux présents dans un poids donné de substance. Quand on effectue cette correction, ainsi que d'autres analogues, on obtient une courbe assez semblable à celle des figures 4,4 et 4,5. Pour un indice de reticulation S = 1, il n'y a pas de fraction gel et on n'observe pas de gonflement. Dans ces conditions, la courbe doit tendre vers zéro pour la dose de rayonnement correspondante. PROPRIÉTÉS ÉLASTIQUES De nombreux polymères à chaîne longue se comportent comme des solides ayant un faible domaine de déformation élastique, des déformations plus importantes n'étant pas réversibles. On nomme souvent ces polymères plastomères. D'autres polymères présentent un domaine de déformation élastique si différent de celui de la plupart des solides qu'on les classe à part et qu'on les nomme élastomères on dit aussi que ces substances ont une élasticité du genre ; de celle du caoutchouc. La distinction entre élastomères et plastomères n'est pas très bien définie et peut dépendre de la température des mesures, de la durée des expériences ainsi que de la présence de ponts de reticulation entre les molécules. Dans les polymères à longue chaîne non réticulés, la solidité peut tenir à l'une des deux causes suivantes : à la présence des zones de cristallisation ou à la rigidité intrinsèque de la molécule de polymère elle-même. Le polyethylene et le nylon, par exemple, sont en grande partie cristallisés à la température ambiante. Une seule molécule peut se trouver située en partie dans plusieurs Chaque chaîne moléculaire régions cristallisées et dans d'autres amorphes. sera donc liée aux autres molécules, dans les régions cristallisées, par des forces de Van der Waals et par ailleurs servira à lier entre elles ces diverses zones cristallines. Les liaisons hydrogène peuvent aussi lier les molécules entre elles. Quoique ces liaisons secondaires ne soient pas aussi fortes que les liaisons primaires de la chaîne principale, elles sont distribuées régulièrement dans le cristal et se renforcent par conséquent l'une l'autre en formant finalement une forte liaison. Lorsqu'on augmente la température de l'échantillon, ces régions cristallisées fondent et la force élastique ainsi que les propriétés mécaniques diminuent. A une température suffisamment élevée pour fondre tous les cristallites, il ne reste plus que les forces secondaires pour maintenir les molécules ACTIONS SUR LES POLYMÈRES L75 ensemble. Ces forces sont Identiques à celles qui existent entre les chaînes de paraffine en phase liquide et sont Incapables de s'opposer à une contrainte extérieure pendant un temps appréciable. Le résultat est que ces polymères comportent, aux températures supérieures à celle de fusion des cristallites, comme des fluides visqueux. C'est Le cas notamment du polyethylene qui se se ramollit à partir de cSO °C et qui est complètement fluide entre environ, selon la régularité de sa structure, e'est-à-dire cristallisées. la ll.">" et taille 135 °C des réglons Dans d'antres polymères dits amorphes, où des Irrégularités de structure empêchent la cristallisation, les chaînes peuvent être enchevêtrées. A la température ordinaire, les chaînes sont rigides parce que leur rotation est gênée parles liaisons de la chaîne principale. Celte rigidité empêche les chaînes de se démêler et de glisser l'une sur l'autre. A des températures pins élevées. la probabilité de rotation autour de chaque liaison augmente et, sons l'action d'une charge extérieure, qui dépend de la les molécules peuvent se délover, avec une vitesse tension appliquée ainsi que de la température, c'est-à-dire de la rigidité de la chaîne moléculaire. Le polymère se comportera alors connue un fluide visqueux dont la viscosité varie considérablement avec la température. Dans aucun cas on n'observe d'empêchement permanent d'écoulement audessus de la température dite de fusion. Cette température est, toutefois, du point de fusion des composés organiques plus simples et est comprise dans un intervalle qui dépend des conditions de l'expérience. Il se produit un empêchement à l'écoulement au-dessus de cette température si les molécules sont reliées entre elles de façon permanente par les liaisons primaires, comme c'est le cas lorsqu'elles sont réticulées par irradiation. Dans ce cas, lorsque la température croît, le polymère passe de l'état de solide cristallin ou amorphe à celui d'un élastomère dont les propriétés mécaniques dépendent de la densité de reticulation. L'élasticité du type caoutchouc a été expliquée en prenant en considération l'entropie (7, 8, 9, 10). Une chaîne longue et flexible dont les extrémités sont placées à deux points donnés peut prendre un nombre de configurations qui dépend de la longueur de la chaîne et de la distance entre les extrémités. Il existe, par conséquent, entre ces deux extrémités, une configuration qui est la plus probable et, si une charge extérieure leur est appliquée et les sépare, il en résultera une configuration moins probable. Pour des raisons relatives différente à l'entropie, il y aura opposition à ces tensions extérieures et retour de la chaîne à une configuration plus probable lorsqu'on les fera cesser. établir, sur des bases On peut purement thermodynamiques, une expression qui relie la tension appliquée à la réaction opposée en fonction de la longueur moyenne des chaînes individuelles. On exprime généralement cette longueur moyenne par M c, masse moléculaire moyenne entre deux ponts de reticulation. La théorie élastique des structures réticulées conduit à l'équation fondamentale Flory (P. J.), Principles of Polymer Chemistry, Cornell 1955. Treloar (L. R. G.), Physics of Rubber Elasticity, Oxford Clarendon Press 1949. (9) Flory (P. J.), Chem. Reviews 35, 51, 1944. (7) (8) (10) Wall (F. T.), J. Chem. Physics, 10, 485 (1942); 11, 527 (1943). : RETICULATION DES POLYMÈRES 170 où F est la tension appliquée, p est la densité, a le rapport entre les longueurs après et avant allongement, R la constante des gaz et T la température absolue. On suppose que, pendant la déformation, le volume reste constant. Si l'élongation par unité de longueur dans la direction de l'allongement est e, on a : a et = 1 +e pour de faibles allongements e F = 3 P RTe/M le module d'élasticité est alors donné par c : E =- = 3 P RT/M c (4,8) . e Il vient, d'après l'équation (4,5) E = 3pRTg r/w (4,9) Pour une substance donnée, on a trouvé que q était constant, de sorte que pour un corps de type caoutchouc, le module d'élasticité est proportionnel à la dose de rayonnement. Gomme dans le cas du gonflement, il faut apporter une correction à la masse moléculaire initiale, puisque les fragments attachés à un seul point du réseau ne peuvent prendre part à la déformation élastique sauf en agissant comme un plastifiant interne. Le facteur de correction peut approximativement (11) être écrit sous la forme : E = 3 9 RTq (r/w)(l—™ = 3pIiTq ~(l— 2-) 1 (4,10) où M est la masse moléculaire moyenne initiale en poids et y l'indice de reticulation. Pour de faibles valeurs de y, pour lesquelles la plus grande partie du polymère est encore soluble, la valeur qu'on doit utiliser pour y est celle du gel, qui est plus élevée que celle relative à l'ensemble de la substance. A part le cas de faibles densités de reticulation, la correction est généralement faible. Une seconde correction est due à l'existence d'enchevêtrements qui peuvent du point de fusion en diminuant la déformation, d'où une valeur de E augmentée. Flory a représenté la correction rendue nécessaire de ce fait par un paramètre additionnel g subsister au-dessus : E = 3 gpHTq r/w (4,11) avec g > 1. Dans le cas d'une déformation lente ces enchevêtrements ont le temps de se dénouer, tandis que dans celui d'une déformation rapide, ils jouent (11) Flory (P. J.), Principles of Polymer Chemistry, p. 463, Cornell University Press, 1953. ACTIONS SUR J. ES POLYMkliES 177 un rôle plus important. On peut donc s'attendre à ce que g varie avec la vitesse de la déformation et apparaisse comme un facteur de viscosité dans 1rs défor mations du genre de celles du caoutchouc. Une feuille de caoutchouc fumé qu'on a malaxé pour en diminuer in masse moléculaire moyenne et pour éliminer L'influence des quelques ponts de reticulation qu'elle peut contenir, a mauvaises propriétés élasSous L'effet d'une tension appliquée rapidement, elle se A de tiques. -*/- 20 déforme élastiquement à cause enchevêtrements, mais la des déformation devient rapidement irréversible Lorsque les molécules se délovent et comme Si la môme J— 10 glissent dans les plastiques. substance est réticulée par irra- Ug diation, elle acquiert de meilleurs propriétés élastiques. La figure 4,6 montre le rapport entre le module 2 I d'élasticité et la dose de rayon- nement pour une charge statique. Module Fig. 4,6. On voit que la courbe ne passe pas par l'origine, 3 Dose de rayonnement en unités depi/e d'élasticité du caoutchouc irradié. probablement à cause des quelques ponts présents initialement, mais l'augmentation du module d'élasticité est ensuite proportionnelle à la dose conformément à l'équation (4,9). Si on fait les mesures pendant les quelques secondes que dure l'application de la tension, on obtient des valeurs plus élevées du module pour de faibles doses de rayonnement (courbe en trait plein, fig. 4,6), mais si la tension persiste, on observe pour le module une valeur plus faible (courbe en pointillé). Pour des échantillons ayant reçu une dose plus forte, cependant, il n'y a pas de différence entre les deux séries de mesures, le glissement « plastique » étant complètement éliminé. L'équation de la courbe est : E = 1,6 x 10 + 7,4 x 10 R 6 6 où R est exprimé en unités de pile valant chacune environ 46 millions de rads Ainsi : E 1,6 x 10 5 (Mr) (Mr) étant la dose absorbée exprimée en mégarads. Pour le caoutchouc (C 5 H )„, 8 w — 68 et p = 0,92. Si on prend g = 1, c'est-à-dire si on laisse de côté les enchevêtrements, on a : E (Mr) qQ x 10 9 On en tire pour q , qui représente le pourcentage d'unités de monomère réticulées par unité de dose de rayonnement, la valeur de 0,74 p. 100, si la HAISSINSKY. III. 12 RETICULATION DES POLYMÈRES 178 dose est exprimée en unités de pile, et 1,6. 10- 4 en prenant le mégarad comme en bon accord avec les valeurs déduites des mesures de gonflement (12). Pour le polyethylene, l'étude de ses propriétés élastiques (13) à la tempéunité, rature ordinaire est compliquée par la présence de zones de cristallisation et nous les examinerons dans le chapitre suivant où seront discutés les effets des radiations sur l'état cristallin. Si on augmente la tem- pérature au-dessus du point x dynamique de fusion, ces zones dispa- t statique / / / A / / / D» / / raissent et les propriétés élas- ' ' // / / // / tiques résiduelles sont alors entièrement dues à la reticulation causée par le rayonne- // // / ment. La figure 4,7 montre le rapport entre la dose de / J* ' // / [ rayonnement // /A / // u * I0« / / / 0.5% q 0, 5x io- (a) premiers étant supérieurs aux seconds à cause de la Ill 2%. _...! 5 Dose Fig. 4,7. = 2 q„= 0,35x10-2 (bj Pourcentage de carbones réticulés (q 1% module mesures tant dynamiques que statistiques, les (ïPe C3outchouc a/ec // // le tats de courbe théorique pour une élasticité de /y et élastique. On y voit les résul- — Module de ,1 10% 25% 10 20 50 rayonnement d'élasticité présence d'enchevêtrements =0005) 5» (13). 100 en unités de pile du polyethylene irradié à 150 °C. La courbe théorique déduite de l'équation (4,11) ci-dessus est représentée par une ligne droite. On obtient des résultats en bon accord avec cette droite pour des doses absorbées allant jusqu'à 10 unités de pile, soit environ 5 p. 100 de reticulation. Au-delà de ce point, les courbes divergent, le module du polyethylene fortement irradié étant de beaucoup supérieur à celui auquel on devrait s'attendre pour une élasticité du genre caoutchouc. Cet écart tient au fait que la longueur de la chaîne entre deux ponts successifs est rela- tivement petite, ce qui ne permet plus d'appliquer les approximations statistiques. Ces substances fortement irradiées, et par conséquent à densité de reticulation élevée, acquièrent de nombreuses propriétés généralement décrite s comme « vitreuses »; elles deviennent dures, cassantes et se brisent selon des surfaces conchoïdales. Avant qu'on n'atteigne ce stade, cependant, le polyethylene irradié est passablement flexible, mais a une faible elongation avant de se fragmenter. Cet état intermédiaire entre l'élasticité type caoutchouc et un comportement du type du verre est caractérisé par la nature de la cassure qui se trouvera décrite au mieux et de façon imagée si on se la représente comme celle d'un morceau de caséine. La substance se casse aisément et s'effrite. (12) (13) Charlesby (A.), Atomics, 5 (1) 12 (1954). Charlesby (A.), Hancock (N. H.), Proc. Roy. Soc. A. 218, 245 1953. CHAPITRE V MODIFICATIONS DE L'ÉTAT CRISTALLIN Un certain nombre de polymères à longue chaîne peuvent, selon la taille et la régularité de leurs chaînes latérales, prendre une configuration partielle- ment cristalline. C'est le cas notamment du polyethylene, du nylon et du polytétrafluoréthylène (téflon). La proportion de substance cristallisée dépend de la température et des traitements antérieurs subis par l'échantillon (qui déterminent la vitesse à laquelle la cristallisation peut progresser). De plus, dans le cas du polyethylene, cette proportion dépend aussi de la taille et de groupements latéraux, chaînes -hydrocarbonées de faibles masses moléculaires. Quand on forme du polyethylene à des températures et des pressions élevées, ces chaînes latérales sont assez nombreuses, ce qui diminue d'une façon appréciable le taux de cristallisation. Le poly méthylène, de nature essentiellement linéaire, est beaucoup plus cristallisé. Le polyethylene produit sous faible pression et à basse température par des méthodes catalytiques occupe une place intermédiaire, les chaînes latérales y étant moins fréquentes que dans les échantillons ordinaires. Dans ces substances, produites à basse pression, on peut atteindre un degré de cristallisation élevé, ce qui est mis en évidence par la densité plus forte du produit à une température donnée. De plus, chacune des zones cristallines est plus grande et le point de fusion s'en trouve augmenté. En général, les propriétés d'un polymère susceptible de cristalliser dépendront à la fois du nombre de cristallites présents à une température donnée et de leurs dimensions. Quand ces derniers sont orientés, les propriétés mécaniques peuvent aussi varier selon leurs posila distribution des tions relatives. Les radiations perturbent la régularité des régions cristallines et par conséquent diminuent la stabilité thermique des substances. En conséquences, on peut ainsi transformer un polymère habituellement cristallisé à une température donnée en une substance pratiquement amorphe. La dose de rayonnement nécessaire pour produire cette transformation dépend de la température de l'échantillon durant l'irradiation. A des températures élevées, les configurations sont plus désordonnées et ce désordre relatif subsiste dans une certaine mesure après l'irradiation pendant le refroidissement consécutif à l'irradiation. Pour déterminer le taux de cristallisation du polyethylene, les méthodes MODIFICATIONS DE L'ÉTAT CRISTALLIN 180 basées sur l'utilisation des rayons X, sur des mesures calorimétriques et de densité ont joué un rôle prépondérant. Le diagramme aux rayons du polyethy- X lene à la température ordinaire est constitué par une série d'anneaux minces superposés à un fond continu contenant un certain nombre de halos diffus. Les anneaux sont dus à la structure cristalline et sont analogues à ce qu'on observe pour des molécules de paraffines à chaînes courtes en dessous de leur point de fusion. Une étude des densités relatives et des positions de ces deux espèces distinctes de diagrammes permet d'obtenir par conséquent des ren- seignements utiles sur la structure interne de la substance. Hermans et Wetdinger (1, 2) ont mesuré l'intensité des anneaux à des températures variées et obtenu pour le taux de cristallisation 54 p. 100 à 18 °C, 23,5 p. 100 à 90 °G et 8 p. 100 à 115 °C; toutes ces valeurs concernent la même substance, très ramifiée, qui était disponible à cette époque. Avec un dispositif donnant une Krimm et Tobolsky (3) ont pu mesurer du pic de diffraction et observer des déplacements de ce pic meilleure résolution des rayons X, les intensités avec la température. Cette amélioration technique est importante, car la répartition des différentes tailles de cristallites et l'existence de distorsions à l'intérieur de chacun d'eux peut entraîner une certaine variation de l'espacement des anneaux. Krimm et Tobolsky ont obtenu des valeurs différentes pour le taux de cristallisation selon qu'ils mesuraient l'intensité maximum du pic, l'intensité sous un angle de diffraction donné ou l'aire limitée par la courbe de diffusion (qui donne la quantité de constituant amorphe). A 20 °C, ces méthodes ont donné des taux de 26 p. 100, 64 p. 100 et 40 p. 100; à 100 °C, pour 110 °G. L'écart entre ces valeurs montre bien il tombait à 5 p. 100 et à les difficultés qu'on rencontre lorsqu'on cherche à obtenir des mesures absolues du taux de cristallisation. Matthews, Peiser et Richards (4) ont employé également les rayons X pour comparer les constituants cristallisés et amorphes. Ils ont trouvé une relation entre le taux de cristallisation et la masse moléculaire, la courbe présentant un maximum vers 77 p. 100 de cristallisation pour des masses moléculaires très élevées. La structure amorphe peut se produire du fait que des masses moléculaires petites comportent de nombreux groupements terminaux ou à cause de la présence de chaînes latérales; les valeurs obtenues par Matthews et ses collaborateurs montrent que ces chaînes latérales jouent encore un rôle important lorsque les masses moléculaires sont élevées. Pour d'autres polymères cristallisés, comme le polyméthylène ou polyfluoroéthylène, le il subsiste toujours un peu de matière amorphe et la densité macroscopique n'est jamais celle à laquelle on devrait s'attendre d'après l'analyse aux rayons X de l'unité cristallisée. Dans ce cas, la présence de substance amorphe peut être due à la vitesse de refroidissement qui permet aux noyaux cristallins de grossir aux dépens des régions voisines, chaque cristal venant éventuellement interférer avec ses voisins au cours de leurs développements. Uberreiter et Orthmann (5), par exemple, ont obtenu des Hermans (P. H.), Weidinger (A.), J. Polymer Sci. 4, 709, 1949; 5, 2(59, 1950. Hermans (P. H.), Kolloid Z., 120, 3, 1951. 1951. J. Polymer Sci., 7, 57, (3) Krimm (S.), Tobolsky (A. V.), Text. Res. J., 21, 805, (1) (2) 1951. J. Phys. Chem. 57, 14, 1953. (4) (5) Matthews (J. L.), Peiser (H. S.), Richards (R. R.), Acta Cryst. 2, 85, 1949. Uberreiter (K.), Orthmann (H. J.), Kolloid Z., 128, 125, 1952. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES valeurs de 50 p. 100 pour te polyethylene e1 de <S<S p. 181 KM» pour des paraffines non branchées. Hunter et Oaki.s (6) ont utilisé des mesures de volume pour suivre les variations de cristallisation du polyethylene en fonction de La température el leurs résultats expérimentaux les <>ni conduits à des valeurs de 50 p. 1<»ii 6 20 °C, 35 p. 100 à 100 °G et 15 "C. C'est cette méthode (pic CHARLES^! à et Koss (7) ont adoptée pour étudier la cristallisation du polyél tiylène Irradié. à poids moléculaires élevés et 1 Raine, Richards et Ryder (8), et Dole, Hettinger, Larson el Wethe rington {[)) ont effectué aussi des mesures calorimétriques, ce qui leur a donné p. T.") Plus 100 et 49 p. 100 respectivement pour le constituant cristallisé à 20 °C. utilisant le rayonnement infra-rouge ont récemment, des techniques servi à des études de la cristallisation, mais n'ont pas encore été appliquées à des substances irradiées. Résumant ces données, Bryant et ses collègues(lO) ont observé une relation à peu près linéaire entre le taux de cristallisation et la densité. On doit à Nichols (11) une comparaison plus récente de ces diverses techniques. Des taux de cristallisation plus élevés peuvent désormais être atteints grâce nouveaux possédant un moindre taux de branchement. Richards (12) a pu obtenir un taux de cristallisation de 95 p. 100 dans un échantillon de polyméthylène. La figure 5,1 montre les modifi- à l'introduction de polyéthylènes cations d'échantillons de polyethylene irradiés à différentes doses. Sur le schéma de diffraction, les anneaux sont dus aux régions cristallines et leurs espacements correspondent tout à fait à ceux qu'on obtient pour des cristaux de paraffine ordinaire. La variation de l'espacement avec la température montre qu'on passe graduellement d'une structure orthorhombique à une structure hexagonale par suite de l'amplitude des vibrations thermiques des chaînes moléculaires, mais l'état hexagonal n'est jamais atteint. de chaque anneau est définie par les dimensions des cristaux. La finesse En outre, on observe un fond diffus de halos dans le diagramme aux rayons X, ce qui constitue la contribution de la fraction amorphe de l'échantillon de polyethylene. Par comparaison avec les diagrammes de diffusion de paraffines liquides, on voit que le polyethylene a la même structure que celles-ci. On peut se le représenter, par conséquent, comme une série de cristallites, de structure identique à celle des paraffines, immergés dans un pseudo-liquide. Lorsqu'on augmente la dose de rayonnement, la reticulation et la nonsaturation diminuent la régularité des structures et par conséquent le degré de cristallisation. Si la présence de ces irrégularités avait pour effet une distorsion de chaque zone cristalline, on devrait s'attendre à un élargissement des anneaux et à une modification de leur espacement, jusqu'à ce que, pour Hunter (E.), Oakes (W. G.), Trans. Farad. Soc. 41, 49, 1945. Charlesby (A.), Ross (M.), Proc. Roy. Soc. A. 217, 122, 1953. (8) Raine (H. G.), Richards (R. B.), Ryder (H.), Trans. Farad. Soc. 41, 56, 1945. (9) Dole (M.), Hettinger (W. P.), Larson (N. R.), Wetherington (J. A.), J. Phys. (6) (7) Chem. 20, 781, 1952. Bryant (W. M. D.), Tordella (C. T.), Pierce (B. H. H.), U8th Meeting of American (10) Chemical Society (Chicago 1950). Nichols (J. D.), J. Appl. Phys. 25 (7), 840, 1954. Richards (R. B.), J. Appl. Chem. 1, 370, 1951. (11) (12) MODIFICATIONS DE L'ÉTAT CRISTALLIN 182 une disparition complète de l'état cristallin, les anneaux se soient élargis et déplacés pour se confondre finalement avec le fond de halos. En fait, ce n'est pas ce que l'on observe; il y a peu de changements de la finesse ou de la position des anneaux au fur et à mesure que la dose croît. Le seul effet produit est la diminution de l'intensité de ces anneaux, avec une augmentation correspondante de celle du fond contenu. On est donc amené à conclure que, Fig. 5,1. a) — Modifications du diaphragme de non irradié; b) ayant reçu 3 unités de diffraction aux rayons pile; c) X du polyethylene, ayant reçu 4,ô unités de pile; d) ayant reçu 9 unités de pile. bien que le rayonnement diminue la proportion de substance cristallisée, il n'y a pas transition continue de l'état cristallin à l'état amorphe. Ceci peut avoir une répercussion intéressante sur le processus de la fusion. une température plus élevée, les cristallites comme on peut s'en apercevoir par la transparence qu'acquiert, en plus des changements habituels decoloration, le polymère irradié. A ces températures élevées, les molécules sont moins ordonnées durant l'irradiation et elles ont moins tendance à se réaligner une Si l'irradiation s'effectue à disparaissent pour une dose plus faible, fois que l'irradiation a cessé. On peut suivre quantitativement les variations d'état cristallin du polyethylene irradié par l'étude de sa densité. Dans la figure 5,2, on a porté les varia- ACTIONS SUR LES POLYMÈRES L83 tions de volume spécifique (l'inverse de la densité) en loin lion de La tempe rature pour des échantillons irradiés à 70 °G pendant des temps variables B de Harwell. La courbe concernant le produit non Irradié esl la pile BEPO de même type exactement que celles qu'ont publiées Huntbb el Oakbs e1 varie légèrement avec les caractéristiques des échantillons considérés, belles que leur masse moléculaire et leur taux de branchement. A la température ordinaire, le volume spécifique valeur de 1,1 v a environ. une Cette valeur est due à une fraction (1 — /) en poids de substance amorphe de volume spécifique v a et à une fraction / de substance cristallisée de volume que v c On a ainsi . v spécifi- : = (1 —f)v a + fv = v a — c f(v a -v c ); v c peut s'obtenir à partir des mesures aux rayons X de l'unité cristalline de paraffine ou à partir du diagramme de diffusion du polyethylene. v a n'est pas connu, mais peut être déduit par extrapolation à partir des valeurs de v au-dessus du point de fusion, lorsqu'il ne reste plus de zones cristallines. déduire le taux de On peut cristallisa- des valeurs mesurées /, pour v en fonction de la tempétion, rature et des valeurs de v a et de v c à la Température Fig. 5,2. en °C. Volume spécifique du polyethylene irradié. même température. L'accroissement du volume spécifique en fonction de la température augmente constamment jusqu'à 115 °G; au-delà de ce point, la variation devient L'augmentation rapide qu'on observe avant d'atteindre 115 °C est due à la dilatation thermique à la fois de v a et de v c mais surtout aux variations du taux de cristallisation / qui diminue jusqu'à s'annuler au point de linéaire. , fusion le plus élevé des cristaux. Le polyethylene irradié a le même comportement. Le volume spécifique v c des zones cristalline ne change pas, comme on peut le voir d'après les dia- grammes aux rayons X, mais la valeur de v a diminue à cause de la reticulation, comme on peut le constater sur la partie linéaire que la courbe affecte audessus du point de fusion. De plus, la fraction cristallisée /, est plus petite à température ordinaire, pour les échantillons irradiés et, lorsqu'elle s'annule MODIFICATIONS DE L'ÉTAT CRISTALLIN 184 au point de fusion des cristaux, sa décroissance est moins sensible. Au-delà du point de fusion, la dilatation thermique est un peu plus faible que pour polyethylene non irradié, mais correspond alors à celle d'une substance le élastique et non plus d'un liquide. La température de transition pour laquelle tous les cristaux sont fondus n'est pas plus élevée que pour le polyethylene non irradié, mais au contraire plus basse. Dans un sens, l'irradiation diminue le point de fusion du polyethylene, mais, en fait, la transformation correspond au passage d'un type de solide complètement cristallin à un autre type complètement amorphe. Pour le polyethylene irradié, par conséquent, le point de transition ne correspond pas au passage de l'état solide à l'état liquide, mais au passage d'un type de solide à un autre. / état partiellement cristallise \ état amorphe type verre I irradiés ne sont pas les mêmes pour deux raisons qui jouent chacune en sens contraire. La 1 / Courbe / \ / \) présence de ponts intermo- / \ \ théorique 'pour une élasticité / de type caoutchouc i i 2 4 Fig. 5,3. — Module d'élasticité cher chaînes adjacentes les et à réduire le volume spéci- fique v, tandis que la dispa- progressive cristallin, 10 20 100 dose de rayonnement en unités de pile du polyethylene irradié le rayonnement tend à rappro- rition ./ par induits léculaires / -i spécifiques des polymères irradiés et non type caoutchouc] \ volumes Les / état amorphe 10*° de l'état rendant la sub- stance plus amorphe à une température donnée, tend à l'augmenter. Lorsque par une à 20 °C. irradiation suffisante, toutes les zones cristallines ont disparu, deux effets. Ceci explique la il ne reste plus que le premier des complexité apparente de comportement des propriétés élastiques du polyethylene irradié. Le module d'élasticité dépend de la cohésion entre molécules voisines, due soit aux forces secondaires qui s'exercent entre elles dans les zones cristallisées (ces liaisons étant importantes parce que leurs effets agissent de façon régulière et s'additionnent), soit aux liaisons primaires formées par le rayonnement entre des molécules distinctes. La figure 5,3 montre la variation à la température ambiante des propriétés augmente la dose, la augmente aussi (le module de Young décroît). Ceci est dû à la dis- élastiques en fonction de la dose absorbée. Lorsqu'on flexibilité parition des cristallites qui éclipse l'effet renforcé/ de la reticulation. la Quand dose de rayonnement est supérieure à celle qui est nécessaire pour détruire toutes les zones cristallisées, les forces de liaisons entre les cristaux ne peuvent être réduites davantage et on obtient alors par irradiation prolongée un poly- mère plus rigide à cause de l'augmentation du nombre des pontages. Dans conditions où ces expériences ont été faites, les cristaux avaient complètement disparu pour une dose d'environ 10 unités de pile, correspondant à un taux élevé de reticulation (5 p. 100 des atomes de carbone). A ce stade, les ACTIONS SUR LES POLYMÈRES le polymère se comporte comme une substance élastique delà de cette dose, L'augmentation de La rigidité est laisse prévoir la théorie, ear les distances entre deux trop petites pour qu'on puisse appliquer la 185 très vulcanisée. le ponts successifs deviennent théorie statistique de L'élasticité type caoutchouc. Les propriétés élastiques du polyethylene ayant très fortes Au- plus grande que ne reçu «le doses de rayonnement se rapprochent donc de celles du verre. En résumé le comportement élastique du polyethylene irradié à des tempé= ratures ordinaires suit le schéma suivant 1° Faibles doses, taux de cristallisation moyen, reticulation peu Importante; : les propriétés élastiques sont déterminées surtout par la présence de cristaux. 2° Doses moyennes, taux de cristallisation très faible, reticulation moyenne. Les propriétés élastiques sont un peu supérieures à celles qu'on peut prévoir d'après l'élasticité théorique type caoutchouc. 3° Doses élevées, pas de cristaux, reticulation importante; les propriétés élastiques se rapprochent de celles du verre. Lorsque les irradiations correspondances sont modifiées sont poursuivies entre 60 et 90 °C, ces : 1° Doses faibles, peu de cristaux, reticulation faible; les propriétés élastiques sont un peu au-dessus de celles qui correspondent à l'élasticité type caoutchouc. 2° Doses moyennes, pas de cristaux, reticulation faible à cité élevée moyenne; élasti- comme celle du type caoutchouc. 3° Doses élevées, pas de cristaux, reticulation forte; propriétés élastiques du type verre. A des températures supérieures au point de fusion, la seconde région se confond avec la première. 1° et 2° Doses faibles ou moyennes, pas de cristaux, reticulation faible ou moyenne; propriétés élastiques du type caoutchouc. 2° Doses élevées, pas de cristaux, reticulation élevée, propriétés élastiques du type verre. Les limites précises qui séparent ces différents modes de comportement dépendent de nombreux facteurs, notamment de la température à laquelle est faite l'irradiation et probablement du taux de branchement de la substance de l'initiale. CHAPITRE VI TRANSFORMATIONS CHIMIQUES Lorsqu'ils sont soumis à des rayonnements de haute énergie, les composés le plus souvent des transformations chimiques ayant pour résultat la formation de gaz. Breger et ses collaborateurs (1) ont irradié des acides gras à chaînes plus ou moins longues et observé la formation d'hydrogène, de G0 2 de GO et d'hydrocarbures en même temps que d'eau. Quoique la quantité de G0 2 formé décrût lorsque la chaîne s'allongeait jusqu'à C 22 les volumes dégagés étaient supérieurs à ceux auquels on aurait pu s'attendre d'après l'importance relative des groupements acides. Ceci indiquerait que les réactions induites par les rayonnements de haute énergie sont spécifiques, ce qu'on observe aussi dans l'irradiation des polymères. Pour beaucoup d'entre eux, l'hydrogène est de loin le plus important des produits formés, bien que dans le polyfluoroéthylène, par exemple, ce soit GF 4 qui est libéré, et que, dans le polyméthacrylate de méthyle, il se forme également de grandes quantités de C0 2 et de CO. On peut établir les transformations chimiques produites par irradiation de polymères à longue chaîne par d'autres méthodes qui comprennent les variations de poids, la nature des gaz dégagés et les données des spectres infra-rouge. Les méthodes chimiques directes sont généralement moins satisfaisantes, car le nombre de liaisons transformées ne représente dans la plupart des cas qu'une faible fraction de la totalité des liaisons. Pour des organiques subissent , , doses de rayonnement très élevées, il peut se produire des effets secondaires des radiations sur les produits formés. En outre, pour les polymères qui sont réticulés par irradiation, les échantillons deviennent insolubles et ne peuvent plus être étudiés par les méthodes chimiques habituelles. Quand on irradie du polyethylene en présence d'air, il se produit des variations de poids (2) qui ne dépendent pas seulement de la masse de substance irradiée (m) et de la dose de rayonnement (R), mais aussi de la surface irra- diée (A). L'expression qui donne les changements de poids observés lorsqu'on irradie du polyethylene à la pile en présence d'air est de la forme Am = — a,mR + a mR + PiAR — 2 2 (* 2 AR 2 : (6,1) Breger (I. A.), J. Phys. Chem. 52 (3), 551, 1948. Whitehead (W. L.), Goodman (C), Breger (I. A.), J. Chim. Phys. 48, 184, 1951. (1) (2) Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 215, 187, 1952. ACTIONS SU It LES POLYMÈRES Si la dose de rayonnement R est exprimée en unités de pile BEPO, lea va des paramètres a„ a 2 leurs 1*7 , fr, 2 sont 7.10- 4 , 5.10 6 , 1,7 Pour des échantillons mimes, cette expression Indique qu'on 10 . ;> l et I ln\ accroissement de poids par irradiation, ce qui peut être attribué à une oxydation superficielle. il se forme à la surface du polyethylene irradié un composé ressemblant à de la cire molle, qu'on peut enlever facilement. Cette oxydation superficielle moins facile à observer si l'irradiation se fait à température plus basse ou sur des échantillons plus épais; on doit donc s'attendre à ce que Le COeffl cient (3j qui est relatif surtout au processus d'oxydation, varie avec les condi- est tions expérimentales. Le terme le plus important de l'expression ci-dessus est a x et provient prin- cipalement du dégagement d'hydrogène. D'autres hydrocarbures peuvent se former aussi par rupture de la chaîne principale ou par départ de chaînes latérales. Krenz (3) par exemple, a montré qu'en irradiant du n-hexane, du méthane et de l'éthane, tandis que Harlen et ses collabo- se produit il rateurs (4) ont mis en relation les quantités relatives d'hydrocarbures à masses moléculaires produits par irradiation de polyethylene avec le nombre de chaînes latérales présentes dans la substance initiale. On ne doit donc pas s'étonner des écarts apparents entre les résultats de différents expérimentateurs concernant le rendement en hydrocarbures. Ces écarts faibles peuvent aussi bien provenir de différences entre les échantillons irradiés que des conditions de l'irradiation comme la température ou le taux de cristallisation. On n'est pas certain que tous les hydrocarbures gazeux formés prennent naissance dans les chaînes latérales. Comme il se produit aussi, par irradiation de polyethylene, des coupures de la chaîne principale, on peut s'attendre à ce que de tels hydrocarbures prennent également naissance lorsque la chaîne principale est coupée en deux endroits voisins. Dans ce cas, les quantités dégagées devraient varier comme le carré de la dose absorbée (contrairement à ce qu'on observe pour le dégagement d'hydrogène). Des ruptures de la chaîne principale près de ses extrémités ne produiraient des hydrocarbures qu'avec une très faible probabilité à cause de la longueur de la chaîne. Dans d'autres polymères, les gaz produits dépendent de la structure des chaînes latérales. Dans le cas du polyisobutylène, par exemple, il se dégage de l'hydrogène et du méthane, tandis que pour les silicones, on a observé la production d'hydrogène, de méthane et d'éthane, ce dernier étant probablement dû à l'interaction de deux radicaux méthyle. On peut établir un rapport entre les modifications de constitution chimique de la substance irradiée et le dégagement gazeux. On a porté dans la figure 6,1 la variation du rapport H/C pour le polyethylene en fonction de la dose absorbée. Dans un grand intervalle, ce rapport décroît linéairement avec la dose, et la pente de la droite correspond au dégagement d'environ 0,7 mg d'hydrogène par gramme de substance irradiée pour une dose d'une unité de pile. Pour des doses élevées, ce rapport diminue, probablement à cause de réactions secondaires ou de modifications dans la structure de la substance irradiée. (3) (4) Krenz (F. H.), Nature 176, 1113, 1955. Harlen (F.), Simpson (W.), Waddington (F. B.), Waldron (J. D.), Baskett (A. C), ./. Polymer Sci. 18, 589, 1955. TRANSFORMATIONS CHIMIQUES 188 L'étude des spectres infra-rouge constitue une méthode précieuse pour les polymères qui se réticulent par irradiation et deviennent ainsi insolubles. Dole (5), Mesro- déterminer les transformations chimiques produites dans bian (6), la Lawton (7) et leurs collaborateurs ont appliqué cette méthode à détermination des transformations produites par irradiation du polyethy- lene. Parmi les modifications produites en l'absence d'oxygène, les plus impor- RCH = RCH' de diminution du nombre déjà faible de groupements tantes sont l'augmentation du nombre de doubles liaisons la chaîne principale et la latéraux méthylène RR'C = GH 2 initialement présents. L'augmentation du taux d'insaturation de la chaîne principale est mise en évidence par l'augmen- 1.8- 1,6- m 40 60 Dose en unités de pile Fig. 6,1. Variation du rapport HjC pour le polyethylene en fonction de la dose. tation de l'intensité de la bande d'absorption à 10,37 y. qui correspond à la forme trans; la forme cis n'apparaît que légèrement, si même elle apparaît,, dans l'étude aux rayons infra-rouges. Cette diminution de la saturation se produit aussi lorsqu'on irradie de nombreuses substances à structure paraffinique, de même que des polymères, comme le polyisobutylène, qui se dégradent. Pour un large intervalle de doses absorbées, le taux d'insaturation croît de façon uniforme; il est indépendant de l'épaisseur de l'échantillon et de la nature du rayonnement. On doit donc considérer ce phénomène comme fondamental et admettre qu'il se produit parallèlement à la reticulation ou à la dégradation. On n'a pas identifié les endroits où se produisent ainsi de nouvelles doubles liaisons. On peut considérer que l'irradiation produit la reticulation, la dégradation ou l'insaturation en des endroits qui ne dépendent que de conditions statistiques; ou encore, on peut envisager que l'insaturation et la reticulation sont des parties complémentaires du même processus produit par une seule excitation ou une seule ionisation. (5) Dole (M.), Keeling (C. D.), Rose (D. G.), J. A. C. S. (6) Ballantine (D. S.), Dienes (G. J.), Manowitz (B.), J. Polymer Sci. 13, 410, 1954. 76, 4304, 1954. Ander (P.), Mesrobian (R. B.), (7) Lawton (E. J.), Semany (P. D.), Balwit (J. S.), J. A. C. S. 76, 3437, 1954. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES le 189 Lorsqu'on Irradie des molécules formées de Longues chaînes non saturées, taux d' insaturation n'augmente pas toujours el dans le cas «lu caoutchouc, par exemple, il diminue. Si on inadic des oléflnes de masses moléculaires variation du taux d'insaturation dépend de variées, la initiale, c'est-à-dire du rapport initial des liaisons C masse moléculaire aux liaisons c C. la (^ Tour les oléflnes du type de L'octadécène, par exemple (8), <>ù ce rapport est proche de 5 p. 100, le taux d'insaturation est relativement peu affecté par le rayonnement, quoiqu'il se produise des isomérisations. On peut donc consi dérer qu'il y a doux tendances opposées, l'effet primaire des rayonnements étant d'augmenter l'insaturation, tandis que le dégagement d'hydrogène, responsable de l'hydrogénation des doubles liaisons nouvelles, ou d'autres déjà présentes, parai uniques, pendant fait diminuer. Lorsqu'on irradie des (Unis de substances taux d'insaturation produit par une dose donnée est indé- le le de l'épaisseur du film. La quantité d'hydrogène libéré traversant du film devrait être plus grande pour des échantillons minces et on devrait observer une relation entre le taux d'insaturation et l'épaisseur des films. En fait, on n'a rien trouvé de semblable, et on peut probablement considérer cela comme une indication de la durée de vie très limitée des fragments gazeux, qui sont responsables de la atomes ou ions hydrogène saturation. A moins qu'ils ne soient captés très près de leur lieu de naissance, les surfaces — — , ces fragments se combinent et peuvent alors diffuser à travers un film mince sans avoir aucune action sur son taux d'insaturation. On a essayé à plusieurs reprises de mesurer le degré de reticulation en fonction de la dose absorbée. C'est un problème plus difficile que la détermination du taux de dégradation qui se produit dans les polymères qui subissent par irradiation des ruptures de la chaîne principale. On ne peut pas mesurer la viscosité intrinsèque due à la formation d'embranchements, puisqu'il n'existe pas de relation simple entre la viscosité intrinsèque et la masse moléculaire pour des polymères branchés. En principe on pourrait la connaître par des mesures de diffusion de la lumière, mais cela n'a pas encore été fait. Une fois que le point de gélification est dépassé, les techniques physico-chimiques ordinaires ne sont plus possibles. On a alors utilisé les méthodes suivantes : 1° Mesures de l'élasticité. — On suppose que le module d'élasticité d'un polymère type caoutchouc est proportionnel à la dose d'irradiation. La théorie donne la relation exacte, mais les difficultés commencent lorsqu'on essaie d'évaluer les parts dues respectivement aux enchevêtrements et aux groupements terminaux. Lawton et ses collaborateurs (9) ont employé cette méthode pour étudier l'efficacité de reticulation dans l'irradiation du polyethylene. Gharlesby (10) a adopté des méthodes analogues dans le cas des silicones. 2° Mesures du gonflement. — Les résultats expérimentaux sur le gon- flement des polymères rendus insolubles par irradiation donnent des infor- mations sur la masse moléculaire M c de la fraction de chaîne comprise entre Charlesby (A.), Rad. Res. 2, 96, 1955. Lawton (E. J.), Balwit (J. S.), Bueche (A. M.), Ind. Eng. Chem. 46 (8), 1703, 1954. (10) Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 230, 120, 1955. (8) (9) TRANSFORMATIONS CHIMIQUES 190 deux ponts de reticulation. Cependant les mesures de M c comprennent un paramètre ja, qui correspond à l'interaction entre le solvant et le soluté. On ne connaît pas toujours les valeurs de y.. L'effet des groupements terminaux, le fait que la chaîne principale peut non seulement se réticuler mais aussi se briser et les difficultés expérimentales qu'on rencontre pour mesurer la vitesse de gonflement avec une bonne précision introduisent également des incertitudes. — Si on connaît la masse moléculaire moyenne en Point de gel. dose de rayonnement nécessaire pour initier la formation la polymère, poids du réticulée par molécule de masse M u En déterunité une correspond à d'un gel minant le point de gel d'un polymère de masse moléculaire connue, on peut en déduire le rendement de reticulation, c'est-à-dire le nombre de ponts produits par une dose donnée. Les difficultés sont alors surtout d'ordre expérimental et tiennent à l'incertitude sur la mesure de la fraction soluble, puisqu'on ne peut pas l'enlever complètement d'un polymère réticulé; d'autre part, un gel très légèrement réticulé est plutôt instable et peut se trouver modifié par l'extraction elle-même. De toute façon, il faut, pour appliquer cette méthode, connaître déjà la masse moléculaire moyenne en poids M w et il 3° ,. , n'est pas toujours possible de la déterminer expérimentalement. 4° Évolution de gaz. — Dans les polymères comme le polyethylene, formation de chaque pont intermoléculaire correspond au départ d'une molécule d'hydrogène. Gharlesby (2) a utilisé cette méthode pour obtenir la une valeur approchée de la reticulation du polyethylene en supposant qu'on puisse négliger comme relativement très faible la quantité d'hydrogène pro- venant de la création de doubles liaisons. Dole, Keeling et Rose (5) ont mesuré l'insaturation induite par le rayonnement, tant par spectres infrarouge que par bromométrie, et ont trouvé que l'insaturation induite était responsable d'une grande partie de l'hydrogène dégagé. D'autres expériences de Black et Charlesby (11) utilisant l'infra-rouge et la iodométrie ont donné une valeur un peu faible pour l'insaturation, d'où un taux de reticulation plus élevé. 5° à Substances Modèles. — Dans certains polymères, on peut arriver évaluer le degré de reticulation d'après l'étude de substances modèles de petites masses moléculaires. Si elles sont tout de même suffisamment longues pour qu'on puisse négliger l'action des groupements terminaux, on peut parvenir à l'estimation recherchée en étudiant les transformations chimiques induites par des doses de rayonnement plus élevées que celles qu'on emploie dans les travaux sur les polymères. Gomme la masse moléculaire est beaucoup plus faible, il est possible avec de fortes doses d'observer des transformations chimiques plus importantes sans qu'il se forme de fraction insoluble. (11) Black et Gharlesby, AERE M/R 1818, 1955. CHAP IT HIC VII THÉORIE DE LA DÉGRADATION Lorsqu'on les soumet à des rayonnements d'énergie élevée, de nombreux polymères accusent une diminution de masse moléculaire due à des coupures de la chaîne principale. Cet effet est caractérisé par une diminution de la viscosité et de la masse moléculaire moyenne du polymère irradié. Outre ces ruptures entre des liaisons de la chaîne principale, il se produit un réarrangement des atomes voisins des extrémités ainsi créées, afin que les groupements terminaux deviennent stables. Ce phénomène est nommé dégradation et diffère essentiellement de la dépolymérisation qu'on observe à haute température dans ce dernier cas, une modification de l'une des liaisons produit une substance instable et la molécule de polymère revient, en totalité ou en partie, à l'état de monomère initial. Dans la dégradation, par contre, il ne se produit pas, ou du moins peu, de monomères, même après de nombreuses coupures de la chaîne principale, et, à part la production de quelques molécules très petites et quelques modifications mécaniques légères au bout des chaînes, le seul effet important qu'on observe est une diminution de la masse moléculaire moyenne en poids qui reste toutefois toujours élevée. La dépolymérisation thermique peut être considérée comme une réaction en chaîne mettant en jeu de nombreuses liaisons de la molécule de polymère, tandis que la dégradation affecte seulement les atomes immédiatement voisins du : point de rupture. Les réarrangements d'atomes proches des nouvelles extré- mités dépendent de la structure chimique de l'unité de monomère; la dimi- nution de la masse moléculaire ne dépend qu'indirectement de la structure chimique dans la mesure où celle-ci détermine l'énergie nécessaire à la rupture de la chaîne principale. On peut par conséquent étudier de façon statistique la dégradation des polymères sans entrer dans le détail des considérations sur la nature chimique du polymère. La théorie mathématique de la dégradation suppose tout d'abord que chaque rupture de la chaîne principale est due à l'intervention d'un seul événement radiochimique, soit l'ionisation, soit l'excitation. Le nombre de ruptures de chaîne principale est par conséquent directement proportionnel à la dose la absorbée, comme le montre du reste l'expérience. Puisque l'énergie incidente est absorbée aussi facilement par toutes les unités de monomère de la chaîne de polymère, la répartition des ruptures le long de la chaîne se produit au THÉORIE DE LA DÉGRADATION 192 hasard, bien qu'à l'intérieur de chaque unité de monomère certaines liaisons puissent être plus sensibles à cette action du rayonnement. On peut observer, en fait, des différences au voisinage des extrémités de la chaîne de polymère, mais, en l'absence de transfert d'énergie à longue distance, les perturbations apportées par de tels effets seront très peu importantes. Le but de ce chapitre est de discuter au point de vue mathématique les modifications de la distri- bution des molécules et des masses moléculaires qu'engendrent ces ruptures produites au hasard le long de la chaîne principale (1, 2, 3, 4, 5, 6). Dans le cas le plus simple, on suppose que les masses moléculaires du polymère non irradié sont distribuées au hasard selon l'équation (2,7). On pourrait obtenir, par exemple, une telle distribution initiale à partir d'une molécule de polymère infinie en coupant sa chaîne principale au hasard un nombre suffisant de fois pour obtenir la masse moléculaire moyenne voulue. Les ruptures induites par les rayonnements augmentent alors simplement le nombre de ces coupures sans changer le type de distribution qui continuera par conséquent à être au hasard mais aura des paramètres différents. Dans le cas général, lorsque les masses moléculaires initiales ne sont pas distribuées au hasard, mais selon une certaine fonction n(u) comme nous l'avons vu précédemment, l'effet des radiations sera de superposer un certain nombre d'autres ruptures de la chaîne principale, réparties au hasard. La masse moléculaire moyenne en poids sera par conséquent diminuée, mais en outre, le schéma de la distribution sera altéré. Éventuellement, la distribution des masses moléculaires deviendra proche d'une distribution au hasard lorsque le nombre de groupements terminaux produits par les ruptures de la chaîne principale induites par le rayonnement, sera supérieur au nombre de groupements terminaux du polymère initial. Ainsi, après l'absorption d'une dose suffisante, toute trace de la distribution initiale aura disparu et celle que la substance irradiée aura acquise sera, encore une fois, proche d'une distribution au hasard. On voit par conséquent que, pour une distribution initiale au hasard, la technique analytique se trouve considérablement simplifiée, car on peut mesurer l'effet du rayonnement par une simple mesure de masse moléculaire (c'est-à-dire en mesurant la viscosité intrinsèque). On expose, dans ce chapitre, comment on peut calculer la dose de rayonnement conduisant à une telle simplification. DIMINUTION DE LA MASSE MOLÉCULAIRE MOYENNE EN POIDS On peut évaluer les variations de la masse moléculaire moyenne en poids subséquentes aux ruptures induites par les rayonnements sans tenir compte de leur répartition le long de la chaîne principale ni de la distribution initiale (1) Gharlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 224, 120, 1954. (2) Durup (J.), J. Chim. Phys. 51 (2), 64, 1954. (3) Kuhn (W.), Zeits. f. Phys. Chem. A. 159, 368, 1932. (5) Montroll (E.), Simha (R.), J. Chem. Phys. 8, 721, 1940. Sakurada (I.), Okamura (S.), Zeits. Phys. Chem. A. 187, 289, 1940. (6) Simha (R.), J. Appl. Phys. 12, 569, 1941. (4) ; ACTIONS SUR LES POLYMÈRES des masses moléculaires. présentes dans initialement A S'il 193 y a dans l'échantillon A, unites de monomère moyenne en nombre est molécules, la masse moléculaire : M n = wA u /A , (7.1, Ql étant le poids du monomère et le suffixe t représentant L'état Initial. Après auront changé, mais non le nombre total d'unités de ni et A 0< monomère A x de telle sorte que A lt = A x est une constante pour un échaniv irradiation, M , tillon donné. Le nombre de ruptures induites par une dose donnée de rayon nombre d'unités de monomère A1 irradiées. nombre de ruptures de la chaîne principale et le nombre d'unités de monomère; p varie avec la dose absorbée r et on peut nement Soit /> sera proportionnel au te rapport entre le montrer expérimentalement que cette variation est linéaire. 11 s'introduit une constante p qui est le rapport entre le nombre de ruptures induites par une unité de dose et le nombre d'unités de monomère ainsi : P = Pô?- (7,2) Après irradiation, un échantillon qui contenait initialement 2A 0t extré+ 2 A x p. La masse moléculaire moyenne en poids du polymère irradié s'en trouvera réduite et prendra la valeur ci-dessous, où le suffixe r indique la valeur après irradiation mités libres en contiendra 2 A 0ï : M nr = wAJiAoi + pA = M n</(l + P M ni /w) x) ou, en fonction du degré de polymérisation u x "ir == «k/(1 (7,3) : + pu-u)- (7,4) On peut exprimer ce résultat d'une manière plus commode en introduisant le concept de dégradation « virtuelle ». Sur le nombre total 2(A oi + pAj) d'ex- trémités libres de l'échantillon, il y en avait initialement 2 A 0î et l'irradiation en a créé 2 pA v Si on était parti d'une molécule cyclisée sans extrémités libres, mais contenant A x unités de monomère, on aurait produit le même nombre d'extrémités libres par une dose totale de rayonnement r + r définie par : 2 Po(r soit + r )A! - 2(A 0î + Po^) Po^oA! = A 0ï - (7,5) de telle sorte qu'on a «n- et = u lT = — 1 M ni = w/p r Po ro —— - Po(^ + • ; (7,6) M nr = w/p (r + r = M ni rJ(r + r ) ). J\>) Ce résultat ne dépendra pas de la répartition des ruptures le long de la chaîne principale de l'échantillon avant et après irradiation; il ne dépend pas non plus de la distribution initiale des masses moléculaires ni de la répartition HAISSINSKY. III. 13 THÉORIE DE LA DÉGRADATION 1<»1 des ruptures dans chaque molécule irradiée. On mesure les variations de la masse moléculaire moyenne en poids par osmomôtrie, ce qui ne conduit qu'à la Si détermination de la densité des ruptures en rapport avec la dose absorbée. on veut connaître la répartition de ces ruptures, on doit étudier la distri- bution des masses moléculaires par d'autres méthodes qui dépendent de la variation de dimensions des différentes molécules. Appartiennent à ce groupe les mesures de diffusion de la lumière ou de la viscosité intrinsèque qui donnent masse moléculaire moyenne en poids M„ ou la masse moléculaire viscosimé trique moyenne M„ (qui est généralement voisine de M w ). la AU HASARD DES MASSES MOLÉCULAIRES DISTRIBUTION INITIALE Pour une telle distribution, il existe des relations simples entre chacune moyennes des masses moléculaires définies précédemment (équation 2,8). Après une coupure au hasard de la chaîne principale, ces équations restent valables. En employant le concept de dose virtuelle de rayonnement r pour décrire la distribution initiale des masses moléculaires, on peut écrire le nombre de molécules de polymère n*(u) formées de u unités que comprend la substance , non irradiée sous la forme : A A U li U \i n (u) = -oi exp(— u/u u ) = -f exp(— u/u u ) t ou encore (7,7) : Ui(u) = A 0î p r exp(— p r u) = A^r* exp(— p r u) (7,8) puisque l/u u = p r (équation 7,6). Après une dose « réelle » de rayonnement r, la distribution devient : n r (u) = AoePo (r + r ) exp J —p (r +r ) u j = A pl(r + r t 2 ) exp J — p(r + r ) u [ (7,9) La masse moléculaire moyenne en poids de 2 w/p (r +r ) et celle de type z est 3 w/p (r viscosimétrique de la moyenne en nombre +r la substance irradiée est On peut déduire la moyenne ). : M vr - M Mr (a + 1)T(1 + a) = M r /(r + r = M*/(l + r/r 1 ) vi r/r Q '" (7,10) ) représente le nombre de ruptures de la chaîne principale d'une molécule ayant comme masse moléculaire la moyenne en nombre. M, = Mo(l + r/rQ)«. On a alors (7,11) Pour cette distribution au hasard, l'inverse de la masse moléculaire moyenne en poids (1/M W ) est directement proportionnel à la dose absorbée r. La pente de la courbe représentant 1/M W en fonction de r donne directement p et l'or- donnée à l'origine r initiale en poids. , ce qui permet d'obtenir la masse moléculaire moyenne On peut écrire d'une autre façon J J_ = £oT M.„, r M„„ 2w' : (712); K ' ACTIONS SUR LES POLYMÈRES Cette fonction linéaire simple de r n'est respectée que si une distribution au hasard des niasses moléculaires. Sinon, tionnelàla dose de rayonnement r 195 on - a Initialement restera propor- pour de fortes doses (r » r ), niais l'ordonnée l'origine à 1 ne sera plus Ire -, extrapo- mais - Al„. j (flg. — 1 M n i 7,1). CAS GÉNÉRAL Dans le eas général, on ne peut faire aucune hypothèse distribution moléculaires. sur la masses des initiale On peut alors cal- euler la distribution initiale des masses moléculaires pour n'importe quelle densité de rupture donnée. Il est toutefois commode dose réelle de rayonnement r dose wtuelle p IG# 7 i. f — Variation de l'inverse de la masse moléculaire moyenne en nombre en fonction de la dose absorbée. d'exprimer la distribution des masses moléculaires avant et après irradiation, par les paramètres A 0t A^ ... (avant irradiation) et A 0r A lr ... (après irradiation). On a pu montrer (Gharlesby (1)) qu'il existe une formule de récurrence entre les termes successifs -, , : dA kr _ k dp r le — A 1 +1 * +,,r " On peut, à partir de cette formule générale, calculer la variation de la masse moyenne en poids d'après n'importe quelle densité en fonction Dans le cas particulier de la masse moléculaire moyenne en poids, on peut montrer que moléculaire des paramètres relatifs à la distribution initiale. : 3\w 4\\w' (7,13) On peut également calculer des équations donnant n'importe quel paramètre relatif aux masses moléculaires en fonction de sa valeur initiale. Dans le cas particulier où la distribution des masses moléculaires est initialement uniforme, on peut écrire qu'après irradiation la masse moléculaire moyenne en poids M wr est : M wr = 2 Mw (e 2 P 2 ni -/'>'nz7 l 1 + pM ni /w) = 2 M m (7,14) où r et r ont la même signification que précédemment. La figure 7,2 montre comment, lorsque la dose absorbée augmente, la masse moléculaire moyenne THÉORIE DE LA DÉGRADATION 196 en poids de la substance irradiée tend, quelle que soit sa valeur initiale, vers la valeur caractéristique que prend par Taction du rayonnement, une substance ayant initialement une distribution des masses moléculaires au hasard. Dans 2 1.5 \ v ^ IS Au tu) f< / (u, 2u A carré) u lu S? S Distribution mitidle uniforme " " » au hasard u : r . Mélange fie 2 distributions uniforn ies(u,2u )Ju,4t • 5 ! i 4 K. ) i 8 9 Nombre de rupturespar molécu/e ayant la moyenne en nombre (put) Fig. 7,2. Rapport entre la masse moléculaire moyenne en poids de la molécule dégradée à la masse moléculaire moyenne initiale en nombre. le cas particulier d'une distribution initiale uniforme, une dose suffisante pour M produire 4 à 5 ruptures par molécule de masse égale à n a pour effet une distribution des masses moléculaires quasiment identique à celle qu'acquiert une substance ayant initialement une distribution au hasard. CHAPITRE VIII DÉGRADATION DES POLYMÈRES De nombreux polymères subissent par irradiation des modifications qui ne sont pas dues à la reticulation. Ceci résulte immédiatement du fait que la solubilité de la substance est dans ces cas au moins aussi grande que celle des échantillons non irradiés. Plusieurs de ces modifications s'observent aisé- diminution de la résistance mécanique, dégagement gazeux avec formation de bulles, craquements, augmentation de la solubilité, passage d'un ment : état solide type caoutchouc à un état liquide (dans le cas du polyisobutylène) ou d'un solide indéformable à une poudre (polytétrafluoréthylène). Davisson et Geib (1) ont observé de telles modifications pour le caoutchouc butylé, Bopp et Sisman (2) également pour cette substance et encore pour le polyméthacrylate de méthyle et d'autres polymères. Ross et Gharlesby (3) pour le polyméthacrylate de méthyle, Saeman, Millett et Lawton (4) pour la cellulose. On peut attribuer tous ces changements principaux à des ruptures de la chaîne principale sous l'effet du rayonnement ayant pour conséquence une diminution de la masse moléculaire en même temps que d'autres transformations chimiques comme des ruptures des chaînes latérales. Bien que de nombreux résultats expérimentaux aient été publiés concernant l'effet des rayonnements sur la dégradation de nombreux polymères, on n'a effectué que dans quatre cas seulement des analyses détaillées qualitatives et quantitatives de ces modifications. DIMINUTION DE LA MASSE MOLÉCULAIRE ET DU TAUX DE POLYMÉRISATION La diminution des dimensions moyennes des molécules de polymères exporayonnements de haute énergie est due à un mécanisme différent sés à des de celui de la dépolymérisation thermique. Cette différence est mise en évi- Davidson (W. L.), Geib (V. G.), J. AppL Phys. 19, 427, 1948. Bopp (C. D.), Sisman (O.), Nucleonics 13 (7) 28, 1955; 13 (10) 51, 1955. (3) Ross (M.), Charlesby (A.), Atomics, 4, 189, 1953. Charlesby (A.), Ross (M.), Nature 171, 1153, 1953. (4) Saeman (J- F.), Millett (M. A.), Lawton (E. J.), Ind. Eng. Chem. 44, 2848, 1952. (1) (2) DÉGRADATION DPS POLYMÈRES L98 dence par le fait qu'il se produit peu, ou pas du tout, de monomère, même pour des doses élevées qui entraînent une diminution de la masse moléculaire d'un facteur 10 ou plus. Pour cette raison, on adopte plutôt dans ces cas le terme de dégradation que celui de dépolymérisation. On admet que la dégradation procède en deux étapes au moins, la première étant constituée par des ruptures de la chaîne principale, suivie ensuite de réarrangements atomiques afin de stabiliser les fragments ainsi formés. Les problèmes qui se posent immédiatement sont de savoir où ces ruptures se produisent, comment elles dépendent de la dose et de l'intensité du rayonnement, en quoi elles varient avec la nature des monomères. On a à connaître en outre leur variation avec la température, ce qui est important dans la discussion des méca- nismes d'action des rayonnements. L'oxygène joue lui aussi un rôle important, ^-^* x 400-, ^*" 300- / , y de dation polymères qui se réticuleraient en / son absence, mais ce phénomène, qui peut être dû à la formation de peroxydes instables, n'a pas encore été com- / ,'lHl- ^ provoquant ma- nifestement la dégra- / / plètement envisagé au point de vue quanti- 4^ 17ÎÔ7 (WO 7 flï io^ dose d'éketrons en reps Fig. 8,1. — Dégradation de la dextrane. tatif et nous ne considérerons pas le ici. Pour déterminer le nombre de ruptures de la chaîne principale provoquées par irradiation, il semble indiqué de mesurer la masse moléculaire moyenne en nombre, du fait que l'accroissement de son inverse 1/M n représente directement le nombre de ces ruptures, quel que soit l'endroit où elles se produisent dans la chaîne moléculaire principale, ou la distribution initiale des masses moléculaires. On peut également employer dans ce but l'osmométrie ou l'ébullioscopie, bien que les résultats en soient moins sûrs et plus limités qu'avec les autres méthodes, ce qui fait que peu d'expérimentateurs seulement les ont utilisées. Price, Bellamy et Lawton (5) ont étudié la diminution de la masse moléculaire moyenne en nombre du dextrane irradié à l'état sec par des électrons de grande énergie. A l'aide d'analyses des groupements terminaux, ils ont trouvé que, pour des doses de rayonnement allant jusqu'à 3 x 10 7 reps, le nombre de ruptures induites est approximativement propor- tionnel à la dose absorbée, bien qu'il semble diminuer pour des doses plus fortes. Dans la figure 8,1, 10 6 /M n qui représente le nombre de ruptures par molécule de masse d'un million, est porté en ordonnées en fonction de la dose absorbée. L'ordonnée à l'origine donne le nombre initial de coupures pour ce poids moléculaire et la pente correspond à l'augmentation provoquée par l'irra- diation. (5) Prick (E. P.), Bellamy (W. D.), Lawton (E. J.), ./• Phys. Chem. 58, 821, 1954. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES Selon cotte figure, une dose de ut 7 rads, ou de L99 108 ergs/g, provoque ( .» 60 ruptures de la chaîne principale par molécule de masse in 6 10» x 9 x 10 8 x 0,625 10» .. - = 1;> () . 6,02 x 10 23 x 60 ev, pour . la rupture , ,. <l soit , une . . . liaison. Dans la plupart des cas, on ne peut pas mesurer chimiquement le nombre des groupements terminaux et L'osmométrie ne permet pas de déterminations suffisamment précises. De plus, ces mesures ne fournissent aucun renseignement sur l'emplacement des ruptures. On peut toutefois obtenir ces renseignements par des mesures des masses basées sur la viscosité intrinsèque ou sur la diffusion de la lumière, qui donnent respectivement la masse moléculaire moyenne viscosimétrique M„ ou la moyenne en poids M w Quoi qu'il en soit, les modifications produites par irradiation dépendent non seulement du nombre de ruptures induites, mais aussi de la distribution initiale des masses moléculaires. Dans le cas le plus simple d'une distribution au hasard ou exponentielle (selon la définition donnée au chapitre VII), et lorsque les . ruptures sont réparties au hasard le long de la chaîne, la distribution des masses moléculaires après irradiation est aussi au hasard, mais avec des paramètres Dans le chapitre précédent, on a montré (7,9) que la masse molémoyenne en poids décroît avec la dose absorbée selon la relation différents. culaire : M w = 2 w/p (r + r ) p étant la probabilité de rupture par unité de monomère et de dose absorbée et w la masse moléculaire du monomère. On admet que p est indépendant de la dose absorbée, comme on le verra ci-dessous. r est un paramètre qui a les dimensions d'une dose de rayonnement et qui permet de tenir compte de la distribution initiale des initialement infinie, r le cas en fait, r masses moléculaires. Si la masse moléculaire est = 0, tandis que si elle est finie, comme c'est toujours représente la dose de rayonnement qui serait nécessaire pour dégrader une molécule infinie jusqu'à ce que la masse moléculaire moyenne en nombre des fragments soit égale à celle de l'échantillon initial. Si, toutefois, la distribution initiale des masses moléculaires n'est pas au hasard, on doit modifier la relation précédente selon le type de distribution après et avant La modification rendue ainsi nécessaire a été discutée par Charlesby (6). Pour la masse moléculaire moyenne viscosimétrique on a (équation 2,10) irradiation. : M = M n (a + 1)T(1 + a) v 1 - = (a + 1)T(1 + a)^w/p (r + r ). Une autre relation est basée sur la viscosité intrinsèque [tj], liée à M„ par la relation suivante : M = KM?: À' (6) et a étant des paramètres déterminés expérimentalement. Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A, 224, 120, 1954. En fonction DÉGRADATION DES POLYMÈRES 200 M v0 du polymère non irra- de la masse moléculaire moyenne viscosimétrique dié, on a : M, = M,o/(l + r/i-o) et M = K«M' rS(r+r )-«. Ainsi, en portant sur un graphique le logarithme de +r [vj] en fonction de log — a. Le seul paramètre est on devrait obtenir une droite de pente qu'on détermine par la masse moléculaire initiale, supposée connue. Sinon, r on peut le déterminer en augmentant toutes les doses d'irradiation d'une (r ), , ! * -»--._ . * V «. __ «s. -) <•--. """—»- nJ r-i ^ "î ^PNV 5i.o M 0,7 0.6 ^\ ! 0.5 0.4 0.5 0,2 0.1 5 2 I Dose r ou r+ rQ en millions [r\] en fonction de r [rj] 100 10 en fonction cU pâte a papier -f- pâte à papier: r D=Q75 x 10 X bourres de coton X bourres de coton: r Fig. 8,2. [k]] = roentgens 10 = i*.9 tr + rV-0,71 — Dégradation de la cellulose par irradiation. petite quantité constante jusqu'à ce qu'on obtienne une droite. part des cas, r * de rœntgens f — S\ Dans la plu- constitue un terme correctif très petit en comparaison de r en fait que pour les plus petites doses de rayonnement. La montre les résultats de Saeman, Millett et Lawton (7), dans le cas de dérivés de la cellulose, portés sur un graphique selon la méthode que nous venons d'exposer. Si on n'apporte pas de correction r pour tenir compte des masses moléculaires initiales, on obtient une courbe, tandis que si on en et n'intervient figure (8,2) tient compte, on a une droite bien rectiligne d'équation [yj] = 4,9 (r -f r ) — 0,71 avec r en mégareps. On obtient la même droite pour différents types de cellulose, ce qui indique que les résultats dépendent en fait de la nature du mono- mère et que la sensibilité de la substance aux ruptures induites par irradiation est indépendante (7) du type de cellulose irradié. Le terme correctif r constitue Charlesby (A.), J. Polymer Sci., 15, 263, 1955. „ ACTIONS SUR LES POLYMÈRES 201 évidemment une mesure de la masse moléculaire initiale. Comme L'allure delà courbe est, pour de petites doses de rayonnement, très sensible à l'Influence une bonne méthode de comparaison des masses moléculaires des échantillons non irradiés, même lorsqu'on ne connaît pas les valeurs correspondantes de K et de a. En outre, elle permet d'obtenir une valeur de a dans les cas où on ne peut pas déterminer expérimentalement K et a directement par fractionnement. Pour déterminer le paramètre K, on doit cependant procéder à une mesure absolue de la masse moléculaire, OU encore déterminer l'énergie absorbée par la de r , ce tracé fournit rupture d'une liaison de la chaîne principale. Puisque ces ruptures se produisent au hasard, techniques les basées sur les rayonnements constituent une méthode pratique pour obtenir des polymères à distribution de masses moléculaires connues, à partir d'une distribution initiale quelconque. Dans le cas du polymétha- crylate de méthyle, pour lequel K et a relatifs à on connaît certains solvants, cette méthode 0.02 permet une détermination précise du nombre et de l'emplacement des ruptures induites par La irradiation (8). montre diminution figure 0.03 0.0(0.05 0.3 0.( 0.5 Rffic x barreaux > R Q ; 0,007 > iR o=0.00G) 8,3 ° copeaux détachés a extérieur des barreaux + barreaux chauffés à 150 °C après irradiation ù poudre I > R = 0.0175 J — M v W.tJ.I0 lR-nV l, la de M„ avec la dose absorbée pour des masses moléculaires allant de exprimes en unités de radiation de la pile ft./f Fig. 8,3- — Variation de la masse moléculaire moyenne viscosimétrique du polyméthacrylate de méthyle en fonction de la dose absorbée. En coorà 5 x 10 4 données logarithmiques, la courbe est rectiligne et de pente 1, de sorte qu'on peut la mettre sous la forme 10 6 /M = 38 (R -f- R ), (R + R ) étant exprimé en unités de pile. Cette relation est valable pour des échantillons variés de différentes masses molé- 5 x 10 6 . — fl culaires initiales (où par conséquent le valeurs). terme correctif R Dans tous les cas, on peut calculer R prend différentes à partir de la distribution ini- tiale des masses moléculaires et sa valeur est petite en comparaison de R. On obtient une relation analogue lorsque des échantillons sont soumis aux rayons gamma d'une source de 60 Co; on a alors 10 /M W = 0,83 (r r avec r et en mégarœntgens. En comparant ces deux équations, on obtient l'équivalent en rayons gamma d'une unité de pile; on trouve ainsi 46 x 10 6 rœntgens. 6 : -f- ) r L'irradiation du polyméthacrylate de méthyle, ou d'autres polymères dégra- rayonnement élevées, de mégarœntgen ou davantage. La seule mesure nécessaire est celle dables, offre la possibilité de mesurer des doses de l'ordre de 1 (8) Alexander (P.), Charlesby (A.), Ross (M.), Proc. Roy. Soc. A, 223, 392, 1954. DÉGRADATION DES POLYMÈRES 202 de la viscosité intrinsèque et on peut irradier des échantillons de n'importe pendant de longues périodes avant de procéder aux mesures. Pour pouvoir utiliser cette méthode, il serait souhaitable cepenquelle forme et les stocker dant de connaître avec plus de précision la constante de l'équation et sa variation avec la température. EFFET DE L'INTENSITÉ DU RAYONNEMENT Dans le cas de polymérisations induites par irradiation, la quantité de substance transformée dépend non seulement de la dose, mais de son débit. Dans le cas de reticulations, celui de même que dans de dégradations induites par le rayonnement, la densité de reticulation est indépendante du Les figures 8,4, 8,5 montrent que le nombre débit. et 8,6 de ruptures de la chaîne prin- par irradiation dans le polyisobutylène est pro- cipale induites portionnel à la dose absorbée pour les rayons gamma, les électrons accélérés et les divers rayonnements émis par les réacFig. 8,4. — Dégradation du polyisobutylène par les teurs (9). De plus, cette action indépendante de l'intensité et ne dépend que de l'énergie totale absorbée par la substance. Les irradiations aux rayons y étaient effectuées rayons y à 20 °C. est avec des intensités de l'ordre de 1 million de rœntgens par jour; les expositions à la pile distribuaient la même dose en 20 mi- nutes environ et le faisceau d'électrons en quelques secondes. Malgré ces différences énormes d'intensité, les valeurs obtenues aux électrons et aux rayons gamma n'ont que quelques pour cent d'écart c'est-à- — dire tout à fait dans les limites des erreurs expérimentales. On ne peut pas obtenir de déterminations absolues pour les irradia- on peut calculer, par comparaison avec les irradiations aux électrons et aux rayons y, qu'une unité de pile a le même effet que 44 mégarœntgens de tions à la pile, mais rayons y à 20°, valeur qu'on peut rappro- 5 2 10 20 50 Oose de radiation en mègarad — Dégradation du polyisoFig. 8,5. butylène par un faisceau d'électrons. ACTIONS SUR LES POLYMÈRES 203 cher des 46 à 50 mégarœntgens obtenus par d'autres méthodes. Comme Le rayonnement de la pile est un mélange de diverses radiations, et en particulier de neutrons rapides qui réagissent plus aisément avec les atonies très Légers d'hydrogène, on ne peut considérer cet équivalent que comme une valeur empirique, qui variera d'une pile à l'autre et à l'intérieur ^'unv même pile. Les diverses déterminations de la dose équivalente Ont toutes été obtenues dans la même zone de la pile BEPO à Harwell et leur bonne concordance, malgré variation la considérable de la teneur en hydrogène des échantil1000 lons irradiés, indique que ce sont gamma rayons les qui doivent 500 être tenus pour responsables de la 200 plus grande partie des transfor100 mations chimiques observées. Le domaine des doses portées dans figure la 8,6 s'étend à 10 au moins, • de unités 5 x 10 pile soit rœntgens, et correspond 8 à environ 1 rupture par 10 unités de 10 150 5 100 monomère; les comprises 20 intensités, celles des y irradiations aux rayons y, varient d'un facteur 10 5 Le fait que la partie de a 3 les cercles indiquent eue /Irradiation a été effectu, sous vide. J I 0.01 0,02 reste constante, autorise à consi- dérer p Q comme également cons- 0.05 l l 0.1 0.2 Unités . la droite des figures 8,4, 8,5 et 8,6, XPR0 Fig. 8,6. 0,5 — Dégradation de 3 isobutylène (B 50, nement de la pile. 1 2 de pile échantillons de poly- B 100 et X. PRD)parle rayon- tant en ce qui concerne la mesure du rendement en ruptures. D'autres expériences avec le polyisobutylène (9), irradié à diverses températures, montrent en fait que p varie avec la température d'irradiation. On peut voir en effet dans le tableau VIII, 1 que l'énergie nécessaire à la rupture d'une liaison de la chaîne principale du polyisobutylène entre — 190 °C et + 90 °G varie d'un facteur 4. La valeur de r , dose néces- saire pour amener une molécule infiniment longue à la masse moyenne initiale, Tableau VII 1,1. TEMPÉRATURE °c — — 196 80 20 70 90 Effet de la température sur la dégradation du polyisobutylène. ÉNERGIE ABSORBÉE POUR ROMPRE UNE LIAISON DE LA CHAINE PRINCIPALE 45 eV 27 20 rv observée calculée 3,4 X 10° 3,55 X 10 6 x io 6 X 10 6 1,05 0,5 x 10" X 10* 12 1,1 10 0,55 r sont des doses « virtuelles » de rayonnement qui permettent de tenir compte de la valeur initiale finie des masses moléculaires. (9) Alexander (P.), Black (R. M.), Gharlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A, 232, 31, 1955. DÉGRADATION DES POLYMÈRES 204 variera nécessairement du même facteur, valeurs calculées et mesurées de r échantillons. comme le montre l'accord entre les portées dans le tableau pour différents Une variation en fonction de la température du même type se rencontre aussi dans l'irradiation de certains systèmes biologiques et indique que le phénomène n'est pas typiquement biologique, mais constitue une pronombreux systèmes organiques. priété fondamentale de DÉGAGEMENTS GAZEUX Outre les modifications de masses moléculaires, l'irradiation de polymères susceptibles de se dégrader a aussi pour conséquence un dégagement de gaz, produits surtout à partir des chaînes latérales. Dans le polyisobutylène, la plus grande partie des gaz formés est constituée d'hydrogène et de méthane; des hydrocarbures plus lourds ne se forment qu'en très petites quantités, ce qui indique que les gaz ne proviennent que des groupes latéraux. On arrive à la même conclusion par l'examen des gaz dégagés par irradiation de polymé- thacrylate de méthyle. Il se forme dans ce cas de l'hydrogène, de l'oxyde de carbone et du gaz carbonique ainsi que du méthane. Dans le dernier cas, la rigidité du polymère à la température ordinaire complique la situation en empêchant les gaz (à l'exception peut-être de l'hydrogène) de diffuser à travers la surface. En conséquence, on n'observe aucun changement appréciable du polyméthacrylate de méthyle après des doses de 50 mégarœntgens (ou même plus), si l'irradiation a été faite en dessous du point de ramollissement. Si l'échantillon est chauffé par la suite, toutefois, les divers gaz retenus dans l'échantillon peuvent diffuser ensemble vers la surface en formant On peut ainsi provoquer des dilatations multipliant par 10 le volume initial. Il existe une relation entre la dose absorbée et la température à laquelle on doit porter les échantillons irradiés pour y former des bulles; plus la dose est faible et plus la température minimum nécessaire est élevée. On peut expliquer ce phénomène par le fait que, pour que des bulles se forment, il faut que la pression interne des gaz occlus soit suffisante pour séparer les molécules de polymère. Plus la dose d'irradiation est élevée, plus il y aura de gaz dans un volume donné, en même temps que les molécules de polymère, se trouvant réduites dans leurs dimensions, seront moins capables de résister à cette pression. Il est peut-être significatif que, même pour de très fortes doses, il ne se forme pas de bulles en dessous du point de ramollissement. On peut montrer expérimentalement que les gaz sont bien produits par le des bulles et le volume total de l'échantillon augmente. rayonnement et non par le chauffage consécutif, en dissolvant des échantillons irradiés mais non chauffés. Il se produit un dégagement gazeux considérable, bien que les échantillons n'aient jamais été portés à des températures supérieures à la température ordinaire. Il est remarquable que dans le polyméthacrylate de méthyle boursouflé de gaz, il ne se forme pas de bulles aux environs de la surface de l'échantillon qui demeure lisse et ne se fragmente pas. Quand on expose des feuilles de polymère à une irradiation uniforme et qu'on les chauffe ensuite pour y produire des bulles gazeuses, on observe une bordure ACTIONS SUR LES POLYMÈRES claire où il ne s'est pas formé de gaz (fig. 8,7). 205 On peut supposer que près de formés par irradiation ont pu diffuser à travers la surface et que par conséquent la pression y est réduite. Cette frontière claire est formée au cours de l'irradiation, comme on peut le montrer en cassant L'échantillon la surface, les gaz Fie. 8,7. à) Plexiglas irradie puis chauffé. irradié et en chauffant les fragments La figure montre la zone dénuée de bulles. séparément pour y former des bulles. Dans ce cas, on trouve des bulles au niveau des surfaces créées par la cassure après l'irradiation. L'épaisseur de cette tranche claire est de valeur en accord avec celle qu'on calcule d'après Fig. 8,7. b) Plexiglas irradié le 1 mm environ, dégagement gazeux et par 1\3 d'unité de pile puis chauffé pendant 3, 6, 9 et 12 minutes. les variations de poids des échantillons irradiés. Si ces échantillons ont une épaisseur d'environ 2 mm, les variations de poids dépendent en grande partie de la surface, tandis que, pour des feuilles plus minces, elles sont proportionnelles à l'épaisseur totale. semble bien que la formation de bulles dans le polyméthacrylate de méthyle ait beaucoup d'analogies avec celle qui se produit dans l'eau bouillante. L'irradiation de substances comme le méthacrylate de méthyle peut constituer une méthode commode d'étude des processus de diffusion et de formation Il d'interstices dans les solides; le phénomène peut ainsi être observé au moment DÉGRADATION DES POLYMÈRES 206 voulu et éventuellement interrompu à n'importe quel stage de son évolution, ce qui présente des avantages indéniables. Dans le polytétrafluoréthylène, les rayonnements ont tout d'abord pour effet d'affaiblir la substance et même éventuellement de la transformer en une poudre (10). Il se dégage des gaz fluorés, comme CF 4 pendant et après l'irradiation. Pour des échantillons épais, les pertes de poids mesurées après un certain temps sont proportionnelles au carré de la dose absorbée et à la surface. Ce n'est que pour des échantillons très fins que la perte de poids devient proportionnelle à la masse totale du corps irradié. Des échantillons soumis à de petites doses de rayonnement de l'ordre du million de rœntgens sont apparemment inaltérés, mais peuvent néanmoins se briser après plusieurs mois. On peut considérer que la variation avec le carré de la dose (r 2 ) indique que, pour produire un gaz, il faut briser deux liaisons voisines de la chaîne. D'autre part, la variation de la perte de poids en fonction de la surface irradiée pour montrerait que le phénomène dépend de des épaisseurs de l'ordre de 0,1 , mm la diffusion de ces produits, la distance de diffusion étant de cet ordre de gran- deur. On constate aussi pour le polyméthacrylate de méthyle l'existence d'un temps entre l'irradiation et la fragmentation; des échantillons apparemment intacts se fragmentent par la suite en se lézardant ou intervalle de irradiés en s'écaillant. Cette action peut provenir de tensions internes provoquées dans la substance par les gaz occlus. Ryan (11) a mesuré les gaz fluorés dégagés par du polytétrafluoréthylène irradié et en a déduit la relation suivante : AM = 3,78 x ÎO" ^) 18 1 ' 15 AM étant la perte de poids en gramme par gramme et r la dose absorbée en rœntgens. Cet auteur ne donne pas le rapport entre la surface et le volume des échantillons qu'il irradiait, de sorte qu'on ne peut pas comparer directe- ment ses résultats avec des données antérieures. On peut montrer que AM dépend du laps de temps entre l'irradiation et la mesure, comme on peut s'y attendre puisque les gaz présents doivent diffuser à travers la surface. Ryan a aussi étudié par l'analyse infra-rouge et par décoloration de solutions de permanganate l'insaturation provoquée dans le polytétrafluoréthylène. On observe des modifications de la structure cristalline probablement dues à FF des groupements F — C = C — — C = CF La présence de grandes quantités I I I et 2. de gaz occlus peut aussi expliquer des modifications des spectres de diffraction des rayons X. MODIFICATIONS CHIMIQUES Il se forme des doubles liaisons dans de nombreux polymères à chaîne longue lorsqu'on les soumet à des radiations de haute énergie. Dans le cas de polyiso- butylène, on a employé tant l'analyse infra-rouge que des techniques chi(10) (11) (A.), A.E.R.E. M/R 928, 1952. Ryan (J. W.), Modem Plastics, 30 (10), 152, 1953. Charlesby ACT I()\S SUR LES POLYMÈRES iniques pour mesurer le 207 taux d'insatu ration induil par Irradiation (9) et on la dose, saut pour des doses 1res a trouvé que celui-ci était proportionnel à élevées de l'ordre de 700 mégarœntgens. Ou trouve naturellement des résul Dans le cas nombre de doubles liaisons formées est de 1,87 et semble être indépendant de la tempe tats analogues lorsqu'on irradie des paraffines à chaîne droite. du polyisobutylène, le rapport entre les ruptures de chaîne et rature. le On n'a pas encore de données expérimentales suffisantes pour savoir formation de doubles liaisons et les ruptures de chaîne sont deux const quences indépendantes d'une ionisation ou d'une excitation ou si elles sont si la invariablement liées Tune à l'autre. Dans certaines théories de ces effets, <>n admet que la chaîne principale se brise, puisque des réactions de dismutation stabilisent les fragments, mais celte explication ne serait valable que pour une seule double liaison formée par rupture de la chaîne principale. Dans leur travail sur la cellulose, Saeman, Millett et Lawton (4) suivaient les transformations induites par les radiations non seulement par la diminution de la masse moléculaire, mais aussi par l'étude chimique des substances irradiées. La décomposition des hydrates de carbone par un faisceau d'électrons de 10 8 reps était de 14 p. 100 dans la bourre de coton, de 17 p. 100 dans la pâte de bois, de 9 p. 100 dans le bois, tandis que pour le glucose elle était de 14 p. 100. CHAPITRE IX EFFETS DE PROTECTION DES POLYMÈRES A CHAINE LONGUE Quand des radiations de grande énergie traversent des composés organiques, elles produisent des ionisations, des excitations et des électrons libres répartis au hasard. Les molécules peuvent ensuite subir des transformations variées, comme des ruptures de liaisons, avec formation éventuelle de radicaux libres. On peut, en général, expliquer l'état final par une suite de réactions chimiques où ces radicaux réagissent entre eux ou avec des molécules ou atomes voisins. Contrairement aux atomes ionisés ou excités, ces radicaux ne sont pas répartis au hasard mais se forment d'une façon qui dépend des divers groupements chimiques que contient la molécule. Le mécanisme par lequel des atomes excités ou ionisés dispersés au hasard à travers la matière sont transformés en radicaux localisés constitue un problème fondamental en chimie des radiations. On qualifie souvent ce mécanisme, assez vaguement d'ailleurs, de transfert énergétique mais on ne doit pas conclure de cette expression que l'énergie en tant que telle est transférée à l'intérieur d'une molécule ou même d'une molécule à une autre ce transfert peut s'effectuer par déplacement d'électrons ou d'atomes labiles. Lorsque l'air est ionisé par des rayonnements très pénétrants, la produc: tion d'une paire d'ions nécessite l'absorption de 34 ev. Cette est aussi utilisée pour produire des molécules excitées, même énergie en quantité du même ordre que celle des molécules ionisées. Lorsqu'on irradie des polymères à longue chaîne, on peut calculer de la même façon l'énergie nécessaire à la transformation d'une liaison chimique. Cette énergie est à peu près indépen- dante de l'intensité des rayonnements et on obtient des valeurs semblables, que l'ionisation primaire soit due à des électrons libres ou à des rayons X ou gamma. On n'a pas de données précises sur l'action des particules lourdes ionisantes, mais il ne semble pas que le résultat soit très différent de celui des rayonnements plus faiblement ionisants. On a porté dans le tableau IX,1 quelques valeurs caractéristiques; les données relatives à la reticulation ne sont probablement pas aussi sûres que celles relatives à la dégradation à cause des difficultés qu'on rencontre lorsqu'on veut mesurer avec précision des densités de reticulation. Outre la reticulation ou la dégradation, le rayonnement produira, naturellement, d'autres modifications chimiques comme des ruptures DÉGRADATION DES POLYMÈRES Tableai POLI mi RI s si i;i nCULANl i\. i IBSORB] ni ROI! Polyethylene timéthylsiloxanes Polystyrolène I i PAR PON1 DE iti u< 16 il» 9, 7 (2) l'.t (3) 22-27 20-30 environ 32 (h i i ni i!(.n d'i ni. LATION ABSORBÉE PAR R] PI R] HAINE l'itiN. [PALE liaison DE LA 20* Gl* Polyisobutylène Polyméthacrylate de méthyle i (5) (6) (7) is» 2 DÉGH \i> an 209 1 Paraffines Oléflnes PO] \ MÈRE SE CHAINE LONGUE \ i « (9) (10) •à température ordinaire. de la chaîne principale, des créations de doubles liaisons et des isomérisations. On remarquera dans ce tableau que, dans la plupart des cas, le nombre de transformations chimiques produites (reticulation ou dégradation) est du même ordre seraient de grandeur que produites dans l'air. le nombre d'ionisations ou d'excitations qui Pour le polyméthacrylate de méthyle, il est possible que l'énergie nécessaire à la rupture d'une liaison de la chaîne principale soit plus élevée, à cause de l'absorption, pour une rupture de chaîne latérale, d'une énergie supplémentaire. Le cas du polystyrolène constitue une exception remarquable, car le nombre total de transformations chimiques produites est très petit comparé au nombre d'ionisations. S'il se forme, pour une dose donnée, le même nombre de molé- cules ionisées ou excitées 1 que dans d'autres paraffines, il n'y a environ que sur 50 ionisations qui conduise à une reticulation. On ne peut pas expliquer cette différence par d'autres modifications chimiques et on doit envisager des processus par lesquels l'énergie absorbée par le système est dissipée sans produire d'effets chimiques. Il est possible qu'on puisse établir un rapport entre ce type de dissipation et la présence de groupements susceptibles d'entrer en résonance et ayant la forme d'anneaux benzéniques. On sait d'après des études radiochimiques sur de petites molécules organiques que l'anneau benzénique est peu sensible lui-même aux rayonnements et confère une protection considérable aux groupements chimiques voisins, voire même à d'autres molécules. Ainsi, si on irradie un mélange de cyclohexane et de benzène, les modifications produites dans le cyclohexane sont beaucoup Charlesby (A.), Rad. Res. 2, 96, 1955. Lawton (E. J.), Zemany (P. D.), Balwit (J. S.), J. A. C. S., 76, 3457, 1054. (3) Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 222, 60, 1954. (4) Lawton (E. J.), Baltwit (J. S.), Bueche (A. M.), Ind. En g. Chem. 46 (8), 1703, 1954. (5) Charlesby (A.), Atomics 5 (1), 12, 1954. (6) Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 230, 120, 1955. (1) (2) Warrick (E. L.), Ind. Eng. Chem., 47, 2388, 1955. Charlesby (A.), J. Polymer Sci., 11, 513, 1953. (9) Alexander (P.), Black (R. M.), Charlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 232, 31, (10) Alexander (P.), Charlesby (A.), Ross (M.), Proc. Roy. Soc. A. 223, 392, (7) (8) HAISSINSKY. 1955. 1954. M DÉGRADATION DES POLYMÈRES 210 moins importantes que si le cyclohexane seul est irradié (11). Cet effet de protection se produit bien que l'énergie soit absorbée au hasard par tout le sys- tème et que, par conséquent, les ionisations et les excitations initialement le cyclohexane ne puissent pas se trouver beaucoup modifiées par la présence de benzène. Il y a donc lieu de considérer ce phénomène comme un transfert d'énergie. On peut expliquer de la même manière la grande résistance du polystyrolène aux rayonnements. La présence d'un anneau de benproduites dans zène dans la molécule ne protège pas seulement la fraction benzénique, mais atomes voisins, des transformations chimiques généralement consé- aussi les cutives à l'ionisation ou à l'excitation. De la même façon, les silicones liquides contenant des groupements phényle latéraux sont beaucoup plus résistantes aux rayonnements que les dérivés diméthylés correspondants. On peut montrer que cette protection provient surtout de la résonance de l'anneau benzénique et non du fait qu'il est cyclisé. On peut facilement calculer la dose de rayonnement nécessaire pour former en moyenne une liaison réticulée par molécule aliphatique d'après le point où débute la gélification (chapitre IV). liée à la Quand une structure susceptible d'entrer en résonance est chaîne aliphatique, la dose minimum nécessaire pour produire le gel consédirablement accrue (12), tandis que si le groupement correspondant un cycle saturé, on n'observe peu ou pas d'augmentation de cette dose est minimum. De même, lorsqu'on irradie des copolymères du styrolène (qui est est réticulé par le rayonnement) et de l'isobutylène (qui se dégrade par contre très aisément) (13), la présence d'un anneau benzénique confère une protection efficace, à la fois au monomère aromatique et aux molécules d'isobutylène voisines. Pour qu'on ait protection en radiochimie, il n'est donc pas essentiel que groupement protecteur soit présent dans chaque molécule; il peut aussi agir efficacement sur les molécules voisines, ce qui montre qu'un transfert d'énergie, quel que soit son mécanisme, peut se produire entre des molécules distinctes. On a observé des phénomènes de protection dans les cas de polymères qui se dégradent comme le polyméthacrylate de méthyle. Quand on incorpore 10 p. 100 d'un agent protecteur à du polyméthacrylate de méthyle le qu'on l'irradie en couches solides, le nombre de ruptures de la chaîne prin- et cipale induites par l'irradiation peut se trouver réduit au quart de la valeur mesurée pour l'échantillon non protégé (14). On n'a pas encore mis en évidence de phénomène de protection dans le cas de polymères qui se réticulent lorsqu'on les irradie à l'état solide. Le tableau IX, 2 indique l'effet de protection d'un certain nombre de tels agents dans le cas de l'irradiation de polyméthacrylate de méthyle. La protection d'un polymère contre le rayonnement par addition d'une substance protectrice peut être due à plusieurs mécanismes différents. La substance ajoutée peut absorber l'énergie en excès sans s'en trouver elle-même affectée; elle peut subir des transformations, de préférence au polymère irra- Manion (J. P.), Burton (M.), ./. Phys. Chem. 56, 560, 1952. Alexander (P.), Ciiarlesby (A.), Nature 173, 578, 1954. Alexander (P.), Gharlesby (A.), Proc. Roy. Soc. A. 230, 136, 1955. (14) Alexander (P.), Charlesby (A.), Ross (M.), Proc. Roy. Soc. A. 3, 392, 1954. (11) (12) (13) nos DES POLYMÈRES A CHAINE LONGUE 2 DÉGU.\l).\ Tableau 1 Diminution de lu dégradation <lu polyméthacrylate de méthyle pur a idition \. 2. de diverses substances. (Dose de rayonnemenl M.l NI >' 1 \ 1 HH 1 |D\ Aucune addition. im:i."i unités de pile soil 6,2 I0*r). M, 11)" 5,4 10 "„ diméthyl-tolyl-thiourée 1.72 lu ",, benzoquinone 1,82 10 ",, 8-hydroxyquinoléine 1,96 1(1 ",, aniline 12, 10 "„ allyl-thiourée 2,56 dié, l l de sorte que la protection ne sera efficace que jusqu'à une certaine dose de rayonnement. Ou encore, ce transfert peut intervenir dans la suite des réactions chimiques en réunissant ensemble deux fragments formés par la dégra- dation du polymère et en lui restituant ainsi sa masse moléculaire initiale. Dans ce dernier cas, la molécule du protecteur se trouvera incorporée dans le polymère et on pourra facilement en déterminer la présence, par exemple par l'emploi d'indicateurs radio-actifs. Quel que soit le mécanisme impliqué, il est tout à fait significatif que des quantités relativement petites de ces sub- stances puissent conférer une protection considérable. Ceci est un argument de plus en faveur de la suggestion selon laquelle l'énergie peut se trouver transportée à travers des distances interatomiques relativement importantes. Bien que la molécule du polymère lui-même puisse apparaître inaltérée après l'irradiation, la substance ajoutée peut subir des transformations particulières; il serait donc préférable de lui donner le nom d'agent additionnel plutôt que celui d'agent protecteur et de continuer à nommer ainsi les agents additionnels qui ne subissent, sous l'effet du rayonnement, aucune transformation chimique, mais absorbent simplement l'énergie par un « effet d'épongé ». Les agents additionnels efficaces sont souvent les mêmes qu'en radiobiologie où ils confèrent un certain degré de protection à l'organisme irradié. En étudiant le mécanisme de protection contre le rayonnement de systèmes polymerises variés on pourra peut-être parvenir à déterminer le mécanisme de la protection des systèmes biologiques, qui sont plus complexes. INDEX DES AUTEURS 101, 121. 12 Burnett ((.. M.), 07. 9 Burr (.1. (..). 54, Burrell <!'..). 50. Burton (M.), i. 7-9, 12, 13, L6, 20, 22. 23, 1, 1. .">.">. Aqeno Ai i (M.), 13. xandeh (P.), 209, Ali îîi.v Allen Allen 123, 146, 201, 203, 129, :». 25, 20. 31. 38-43, If.. 55. 57, 59, 120. 210. Burton (Y. I..). 58. 210. (T.). 80. (A. ().). 20. (P. W.), LOI. Allsopp (C. P.). 39, L6. Ander (P.), 113, 188. Anderson (l.. P.). ion. 112. Auer (I-:. E.), 94-96, 99, 101-103. Ayri.y (G.), LOI. Chalmers (T.), 3. Chang (.1.), 20, 30, il. Chapiro (A.), 33-37, 15, 59, 73, 76, 83-85, 87, 89, 90. 95-97, 100-108, 113, 117-122, 17. 130, 131, Charlesby (A.), 25, 20, 141, 146, 15:5. 156, 157, 164, 107, 171. 178, 181. 18(5, 189, 190, 192. 197. 199-201, 203, 206, 209, 210. Cheinker (A. P.), 80. Chen (W. K. W.). 133. Cole (S.), 57. Gollinson (E.), 4, 85, 125-128. Golombo (P.), 83, 87, 92-94, 96, 99, 133. 1 Bach (N. A.), Hi. 53, 55. 57. Bagdassarian (Kh. S.i. <S7. 90, 98, L 00-102, 117. 119-121. Ballantink (I). S.). S3. 86, 87, 92-94, 96, 99, 100, 113, 129, 133, 188. Balwit(J. S.). 111. ICI. 169, 188, 189,209. Bamford (C. H.), 76, 95, 104-106, 127, 153. Bardwell (1). C). 82, 109. Bartlett (P. 1).). loi. Baskett (A. C). 172, 187. Bawn (C. 1-:. Condon (1-:. P.), 7. Gonix (A.), 121. Cousin (G.), 33, 88, CUMMINGS (X.), 80. 95. H.). 33. Baysal (B.), 94, 95, 99. Behr (J.), 86, 87, 96, 100. Bellamy (W. 1).), 198. Bennett (W.), 57. Dainton (F. S.), 82, ^^, 124- 128. Davidson (W. P.), 197. Derminassian (P.), IIP Devins (J. C.), 8. Bensasson (B.), 76, 85, 104, 128. Benson (S. W.), 70. Bernas (A.), voir Prévùt-Bernas. Dewar (J. S.), 95. Berry (P. J.), 39, 45, 120. Berstein (I. A.), 105, 106. Beyilacqua (E. B.), 94-96, Bevington (J. P.). loi. Blacet (F. E.), 7, 39. Dewhurst (H. A.), 20, 38, 11 99, 101-103. Black (B. M.), 190, 203, 209. Blake (X.), 24. Boag (J. W.), 34, 58, 84, 85. BODENSTEIN, Dienes (G. J.), 113, 143, 188. Dole (M.), 181, 188. Duggan (P. B.), 58. Durup (J.), 95, 192. 70. Bonet-Maury (P.), 17. Boozer (G. E.), 36. Bopf (C. 1).). 147, 197. Bouby (L.), 36, 45, 59, 107, 118, 120, 121, 130. Bray (B. C), 10'.). 112. Breger (I. A.), 56, 58, 186. Bretton (B. H.), 86, 109. Ebert (M.), 34, 84, 85. Egorova (Z. S.), 48. 19. Eigen (M.), 66. Einstein (A.), 7. Essex (H.), 3. Evans (M. G.), 79. Fnyart (B. H.), 80. Briggs (E. B.), 80. Brown (D. E.), 83. Bryant (AV. M. I).). 181. Buchdahl (H.). 110. Bueche (A. M.), 169, 189, 209. Burhop (E. 11. S.), 10. Fanhoe (F.), 131. Fano (U.), 5. Farkas (P.), 10. INDEX DES AUTEURS 214 Farmer (E. C.)i 105, 106. Fellows (G. H.), 18-20. Fessenden iR. W.) Jr., 29, 32. Jenkins (A. Field (F. H.), 3. Fielding (G. H.), 7. Jesse (W. P.), 112. Joliot (F.), 82. 104-106, 127. 76. S.), Fiquet-Fayard (F.), 125. Firestone, 47. Fischer (K.), 56. Flisky (M. M.), 46. Kailan (A.), 59. Flory (P. J.), 152, 154, 156, 158, 175, 176. Forsyth (P. R.), 31, 32. Fox (M.), 123, 129. Franck (J.), 7, 9, 16, 22, 78. Franklin (J. L.), 3. Kalm (M.), 24. Kamen (M. D.), 9. Fricke (H.), 36, 48. Frilley (M.), 47. Frith (E. M.), 152. Kern (W.), 114, 126. Klein (P. Kwart (H.), Glines (A.), 83, 86, 87, 92-94, 96, 99, 100, 133. Lagally (P.), 92. Laird (R. K.), 109, Goodman (C.), 56, 186. Gordon (S.), 20, 24, 43, 51, 52. Gray (L. H.), 5, 8, 34, 84. Grean (L. E.), 134. Landler (Y.), 33, 80, 82, 83, 88, 89, 92, 95. Larson (N. R.), 181. Lawton (E. J.), 83, 102, 103, 112, 114, 164, 169, 188, 189, 197, 198, 207, 209. Griffith (L. R.), 36. Lea (D. E.), 5, 6. Lefort (M.), 47. Grosmangin (J.), 83. Grubb (W. T.), 114. Lemmon (R. M.), 4, 19, 26, 51. Levy (P.), 143. Lewis (F. M.), 80. Lewis (J. G.), 83, 134. Lind (S. C), 6, 82, 109. Lindsey (H.), 83. Lipsky (S.). 3, 39, 44, 45, Hamill (W. H.), 3, 27-29, 31, 42, 48. Hammond (G. S.), 36. Hancock (N. H.), 178. Hannan (R. S.), 58. 80. Hayward (H. R.), 57. Hayward (J. G.), 109, 111, 113, 114, 126. Henley (E. J.), 134. Hentz (R. R.), 20, 26, 31. Hermans (P. H.), 180. Hess (D. N.), 52. Hettinger (W. P.), 181. Heydrich (H.), 13, 60, (il HlGASHIMURA (T.), 101. 112, Henglein (A.), 120. M Harlen (F.), 187. Hart (E. J.), 94-96, 99, 101-103. E.), 111. Landfield (H.), 94. Landis (P. W.). 58". GOLDFINGER (G.), 80. 134. McClure (D. S.), 9. McDonell (W. R.), 50-51. Mac Kay (M. H.), 99. McLennan (J. G.), 109. McNaughton (G. S.), 126, 127. Magat (M.), 33, 37, 73, 76, 82, 90, 95, 106, 107, 109, 118, 121, 130, 131, 134. Magee (J. L.), 5, 9, 11-14, 35, 38, 78. Majury (T. G.), 98, 101, 113. Malger (L.), 66. Manion (J. P.), 20, 39, 40, 42, 43, 120, 210. Mannal (C.), 147. Manowitz (B.), 83, 86, 87, 92-94, 96, 99, 79. Honig (R. H.), 56. 129, 133, 188. Hopwood (F. L.), 82. Hunter (E.), 101. Lampe (F. W.), 3. Goeckermann (R. H.), 83, 88. Hornig (J.), 47. Horrigan (R. V.), 147. Kuhn (W.), 192. Gibson (G. E.), 9, 24. Gilmore (E. H.), 9. Glen (J. W.), 143. Higginson (W. G. Hirota (K.), 52. H.), 188. Kusumoto (G.), 52. George (M.), 101. Gevantman (L- H.), 28, 49, 50. D.), Kasha (M.), 7. Keeling (C. D.), Koch (W.), 82. Koehle (H.), 92. Krenz (F. H.), 187. Krimm (S.), 180. Garrison (\V. M.), 57. Geib (V. G.), 197. Harkins (W. Kara-Michailova (E.), 6. Mark (H.), 130. Martin (J. J.), 109, 112. Massey (H. S. W.), 10, 13. Matheson (M. S.), 94-96, 86. 181. 99, 101-103. Matthews (J. L.), 180. Mayo (F. R.), 80. Medvedev (S. S.), 80, 87, 117. Immergut (E. H.), 130. Imperial Chemical Industries, Ingram (D. J. E.), 105. Isaacs (P. J.), 134. 109. Mellish (S. F.), 33. Melville (H. W.), 95, 99, 101, 124. Merrett (F. M.), 101. Meshitsuka (G.), 52. INDEX DES AUTEURS Mesrobian Metz (R, B.), 86, 87. 96, 100, 113, (D. 86, J.), Migirdicyan (E.), 87, 96, 36, 97, 100, 100, 113, 107. 133. 121, 130. Mu ni [NSK \u (P. I.), ( M.), 181, lii, l ( W. G.), 197, 201, 105, loi;. 210 Ryan <.i. W.), 206. Rychkov (K. S.). Ki. Ryder (H.). 181. it S \i> AUSKIS (.!.). 12. S mi. AND E.), 17. 1 ( MlNDEH (W.). L3, 00. (il. MOMIGNY (.).). 108. Saeman (.1. F.), 197, 207. Mon sam u>, Mon iKoi.i. 109, Sakurada 192. Moore (C. ('..). 101. MORAWETZ (H.). N0, 113. MORRELL (A. (..), 10!». 111. Morton (M.). 94. (W.». :;. t. 82, L08. Salatiello Sami i.i. (A. Saint Gobain, E.), ( SCHMITZ (J. N Nash 31. \i WTON (A. S.), 50, 53-50, 59. Nichols (J. Nikitina (T. I).), 181. 00, 98, 100-102, 117, S.). 87, 121. Nosworthy (.1. M.), 3, 32, 45. Noyés (W. A.). Jr., 7. Oakes (W. G.), 181. Offenback (J.), 94-96. Okamura (S.), 101, 192. Orthmann (H. J.), 180. Oster (G. K.), 127. Ouchi (K.), 52. Patrick (W. L.), 109. Patrick (W. N.), 20, 22, 25, 26, 41, 43, 59, 00. Paul (B.), 60. Peiser (H. S.), l.), 108. 192. (P. P.), 94. M.». 13. 38, 78. 1 I 10. S3. 102. 103, 12. SCHOEPFLE (C S.), 18-20. Schubert (G C), 29, 31. SCHULER (H. M.). 13. 20. 29-32, H, IN. Schulti: (.1. W.), 19, 01. Schltlz (G. V.), 123, 139. Schulz (H.), 113, 111, 126. Sebban-Danon (.).). 30. 73, 85. 87, 90, 90. 100, 105-107, 118, 121, 130, 131. Seed (L.), 109, 111. Seitzer (W. H.), 83, 88, Si». 96, 98, 100, 101, 117, 119. Selwood (P. W.), 32. Semany (P. D.), 188. Sen (J. N.), 36. Sheppard (C. V.), 55. Shultz (A. R.), 157. Sievert (R. M.), 134. Simha (R.), 192. Y.), 1 Simpson (W.), 187. Sisman (O.), 147, 197. Skraba (W. J.), 52. Smets (G.), 124. Smith (W. V.), 80. Smith-Broasbent (H.), 101. Sorokine (Yu. L), 53, 55. Spalding (F. F.), 105, 106. Stearns (R. S.), 80. Stephenson (D. P.), 3. Stern (O.), 38, 39. Stockmayer (W. H.), 124, 156. Sue (P.), 47. Suttle (J. F.), 49, 01. 180. Pellon (J. J.), 106. Perry (J. H.), 109. Petrey (R. C), 48. Phillips (J. ( Saraeva (Y. Y.), 57. SCHENCK (G. ().), 39, Mund 119, 209, L20. Mni. (A. A.), L64. Miller (C. W.), 172. Milleb (W. M.). 50. MlLLETT (M. A.). 197, 207. i lioss Rothschild 188. 133, T.), 82. Swallow (A. J.), 4. Phung (P. V.), 39-41. Pierce (R. H. H.), 181. Sworski (T. J.), 20, 23. Platzman (R. L.), 9-11, 78. Pletcher (D. W.), 83. Popov (N. I..), 46. Szigeti (B.), 39. Symons (M. C. R.), 105. SZILARD (L.), 3. Prati (G.), 127. Prkyôt-Bernas (A.), 33, 76, 85, 95, 105, 107, 121, 123-125, 128, Price (E. P.), 198. 104, 130. Rarinowitch (E.), 8, 9, 16, 22. Taylor (H. S.), 94. Taylor (R. P.), 101. Thomas (W. M.), 100. Tobolsky (A. V.), 83, 88, 89, 94-96, 98-101 117, 119, 180. Rack (E. P.), 50. Tolbert (B. M.), 4, 19, 26, 51. Raine (H. G.), 181. Tompa (H.), 153. TORDELLA (C. T.), 181. Tordoff (M.), 126, 127. Treloar (L. R. G.), 175. Trommsdorf (E.), 92. Trumbore (C. N.), 50. Tuckett (R. F.), 152. Reddy (M. 38. Reinisch (E.), 36, 107, 121, 130, 134. Renner (G.), 114, 126. Restaïno (A. .).), 86, 87, 90, 100, 113, 133, Richards (R. H.), 180, 181. Rollefson (G. K.), 7, 31. Roof (J. G.), 7. Rose (D. G.), 188. P.), Turkeyitch (J.), 32. Turner (L. A.), 31. INDEX DES AU TE U 216 Uberreiter (K.)> 11 S u Weeks (B. 180. Weidinger (A.), 180. Weiss (G. J.), 134. Weiss (J.), 9, 10. M.), 57. West (W.), 60. Wetherington (J. A.), 181. Whitehead (W. L.), 56, 186. Wiener (H.), 8. Wild (W.), 36. Valentine ..), 95. Van Dyken (A. H.), 24. Van Meersche (M.), 108. 1 1 Wiliielm Vernon (A. A.), 94. VOLMAN (I). H.), 39. Volmer (M.), 38, 39. Wooding (X. S.), 3, 79. 187. Wahl ^R), 73, 87, 90, 95, 96, Waldron (J. 1).), 187. Wall (F. T.), 80, 175. Wall (L. A.), 165. Walling Warrick 49. Williams (R. R.), Wilson (J. E.), 7. W Waddington (F. B.), (R.), Willard (J. E.), 47. (C), 80. (E. L.), 209. Weber (E. X.), 31, 32. 118, 122. Yamashita (T.), 101 Zemany (P. D.), 209. Zimine (A. W), 48, 49. 27-29, 42, 49, 50. . INDEX DES MATIERES Acétaldéhyde, 53. Acétate de méthyle, 45, 59, 119. Acétate de vinyte, 101, 102. Acétone, 57, 59, 61, 119. Acide acétique, 56, 57. — — — • — acrylique, 113, 111, 126. métliacrylique, 114, 123. oléique, 58. propionique, stéarique, Acides (/ras. A croie ne, 186. 56, 58, Acrylonitrile, 104, 105, 107, 108, 123, 125. Alcools, 50, 51, 61. Aldéhydes, Amide 59. 211. acrylique, 113, 126. Aniline, 211. Anthracene, 38, 43. Azo-bis-isobutyronitrile, 36. Benzène, 7, 8, 18-27, 30, 32, 39, 40, 42-46, 119, 209, 210. Benzène-d 6 19, 21, 27, 41, 43, 60. Denzène-peroxydyle, 39. Denzoquinone, 211. Bozs, 207. 59, , Hromobenzène, 48. liromure d'éthyle, 48. — — — d' ethylene, rie 19, L50. Cofo/l, 148, 207. Crotonaldehyde, 7, 39. Cyclohexane, 18-31, 23, 29, 30, 32, 41, 14-46,50,209,210. 12. . Cyclohexène, 20, 21, 23, 42. Cyclopentane, 32. n-Décane, 19, 26. n-Décanol, 51. DécèneA, 26. Acrylatc de méthyle, 102, 103. Allyl-thiourée, i Copolymérisation, 79. 57. 58. 7. i Copolymère greffé, 130, 48. phényle, 45. de trichlorométhyle, 47. Butanol, 51. t-Butylbenzène, 19, 21-23. Butylmercaptan, 36. Caoutchouc, 148, 149, 171, 174, 176, 177, 189, 197. Cellulose, 165, 197, 200, 207. Cétones, 59. Chaleur de polymérisation, 165. Chloroforme, 49. Chlorures d'alcoyle et d'aryle, 60, 61. Chlorure d'éthylène, 48. tfe ymy/e, 105, 108. — Décyne-1, 26. Dégradation (de polymères), 146, 164, 1(15. 190, 193, 197-210. Degré de polymérisation, 72. 188, Densité (de polymères), 183. Densité de reticulation, 157, 159, 161. 172, 173, 202, 208. Densité de rupture (de polymères), 157. 195. Déplacement d'atomes, 143, 208. Dépolymérisation, voir Dégradation. Désactivation, 7. Dexlrune, 198. Dianthracène, 38, 43. Diffusion de la lumière (par des polymères), 194, 199. 2,2-Diméthylbutane, 32. 2,3-Diméthylbutane, 32. 2,5-Diméthylhexadiene-\,5, 26. Diméthylhexane, 19, 32. Diméthylpentane, 32. Diméthylsiloxane, 149, 170, 171, 173, 209. Diméthyl-tolyl-thiourée, 21 1 Diphénylbutadiene, 45. Diphénylpicrylhydrazyle, 27, 32. Distribution des centres actifs (polyméri128. moléculaire (de polymères), 151, 153-155, 157, 159, 160, 163, 170, 171, 194-196, 198, 199, 201. sation), 84, Docosyne-\\, Dose virtuelle, £«//, 125. 26. 194, 203. Dotriacontane, 26. Dotriacontyne-\6, 26. DPPH, voir Diphenylpycrylhydrazyle. Coefficient de reticulation, 157, 160, 162, 163, 167. Conversions élevées, 91, 99, 131. Conversion interne, 7, 30. Copolymère, 148-150, 210. £//e/ rfecawe, 8, 9, 16, 22. E/Jfe/ d'intensité du rayonnement, 87-91, 97, 101, 105, 108, 111, 113, 118, 126, 202. INDEX DES MATIÈRES 218 Effets physiques primaires, 5, 6, 8. Elasticité (de polymères), 174-178, 184, 185, Linoléate de méthyle, 58, Luminescence, 12, 43. L89. Elastomères, Electrons, 174. Masse moléculaire moyenne (de polymères), 29. 12, — Emulsion (polymérisation en Entropie (de polymères), Esters, 175. 58. Métaux, 179-185. (de polymères). 8-10, 17. 53-55. cristallin /*,7f// Etafe 151-155, 157, 162, 163, 167, 171, 175, 190, 192-19(5, 198-200. Mésitylène, 19, 21, 22. 80. ), ; <\iv/7< .s. Ethanol, 51, E/ner de dibutyle, 59. Etfier de diisopropyle, 144. Méthacrijlate de méthyle, 97, 99, 117, 121, 137. 5;i. 59. /i//nt.s, 143, Methanol, 51, 52. Ethylbenzène, 19, 21-23, 32, 119. Ethylene, 109, 111, 112. Excitation, 8-11, 13, 17, 38, 41, 12, 60, 61. Méthylcyclohexane, 19, 20, 23, 32. Méthylcyclopentane, 32. Méthytpentane, 32. Milieu précipitant ( polymérisation en — 119, ),76. Neutralisation, 12-14, 29, 31. n-Nonane, 32. Fluorescence, 7. (de polymères), Fusibilité 182. A'y/on, 149, 174, 179. 151, (de polymères), 207. 166-168, Gélification Glucose, 166, 167, 189. Gonflement (de polymères), 166, 172, 171, 189. Grappes, 6, 52. Halogènes, 27-29, 36, 42, 49. Halogénures d'alcoyles, 27, 28, 47, 4!). 57, 58, Heptadécyne-1, 26. n-Heptane, 19, 20, 31, 32, 46. Hexachlorobenzène, 48. Hexachloréthane, 48. n-Hexane, 19, 32, 43, 187. Hexamélhylcyclométhyle, 111, 115. 21)!). Hydrocarbures acétyléniques, 26. 18-20. aromatiques, 18-22, Polyethylene, 146, 149, 175, 178-190, 209. 27. 18. Polyisobutylène, Hydrogène atomique, 27, 31, 40, 41. S-Hydroxyquinoléiné, 211. 171), de reticulation. 157-159, 103. 52. d'i-butyle, 47. 48, 50, 60. de méthyle, 47, 48, 50. de méthylène, 48. de n-propyle, 48, 50. d'i-propyle, 47. d'éthyle, 17, — Zons (décomposition des 13. ), 8, (réactions avec molécules), 3. /o/; négatif, 12-14, 29, 31, 42. posi/z/, 13. 10. 164, 187, 188, 197. 202-204, 206, 207, 209, 210. Polyisoprène, 149. l(i(i, 174. lodure de n-butyle, Al, 50. 149, L65, 167, 169, 172- Polymères acryliques, 164, 165, 205. Inhibiteurs de polymérisation, 70. Intercepteurs, 20, 27-29, 32, 36, 38, 42, 49, — Peroxydes, 39, 198. Photochimie, 7, 8, 21, 22, 39. Plastomcres, 174. PozTd de 0c/ (de polymères), 190. Plexiglas, voir polyméthacrylate de méthyle. Polydirnéthylsiloxane, 165, 169. aliphatiques, oléfiniques, 25, 26, 189, 209. Indice 198. Paraffines, 167-1(59, 175, 181. 188, 189,207, 209. Pentane, 28, 32. Hexène-1, 54. Hydrocarbures, 18-22, 25-27, 39, 43, 46. 189, linéaires, Octacosane, 26. Octacosyne-9, 26. Octudécane, 26. Octudécènes, 26. Octadécyne-1, 26. Octane, 32, 46. n-Octanol, 51. Oléate de méthyle, 58. Oxydation, 39, 58, 187. Oxygène (effet d'— ), 36, 45, 46, 49, 5 1. 55, — — (fraction gel), 158, 160, 162, 172. (fraction sol), 158, 161, 162, 170. Polymérisation en solution, 116, 121, 126. ionique, 77-79. radicalaire, 36, 67-77. Polyméthacrylate de méthyle, 119, 164, 165, 186, 197," 201, 201, 205, 209-211. P<dy méthylène, 16 1, 179-181. Polypropylene, 164. P(di)siyrolène, 166, 171, 209, 210. Poiyté'lrafluoréthylène, 165, 179, 180, 186, 197, 206. Polyvinyle, 164. Polyvinylidène, 164. Pontages, voir Reticulation. Post-poli/mérisation, 98, 103, 104, 108, 110. 122, 126, 127. INDEX DES MATIÈRES Principe de Franck et Condon, Propanol, 51. Propionaldéhyde, 41, 59, 60. i- Propyl benzène, Protection. 27, 30, Température, effet sur limdéate de 7. <7/r/ !)!), L66, 208-211. 10-42, Réacteurs de polymérisation industrielle, 138. Réaction Stern-Volmer, 38, 39. Rendements qujantiques en radicaux libres, 7. 27. 3*, 32. Reticulation, 25, 26, 146, 181, 184, inétln/le. 58. 21-23. 19, 219 102, JUT /« polymérisation, 93, 113-1 lf), 111, 126. Tétrabromure de carbone. 18, Tétrachlorure île carbone, 18, 19, 121. n-Télrudécane, H). 1!». Toluène, 19-23, 32, 12, I."», 16, 1 2, 2, \-Trimétlitjlpe.ntune, 19, 31, 32. 2, 5-Triméthylhexane, 32. m-Triphényle, 1.3. p-Triphényle, 43-45. 2, 162, L64, 165, 188-190, 2(12. 208, 210. 15(1. Tritium, 5 I. Silicones. IIS. L69, 171. 173, 187, 189. Solubilité (de polymères), 170. Sources multiples, 131. Stéarate de met lu/ le. 58. Stéarate de vimjle, 111. Styrolène, 86-91, 03, 94, 100, 11 7-1 H), 121, 123, 129. Suif ure de carbone, 50. ( '/;/7c' dg pi/e, 17. Vinylpyrrolidone, 1 20. Viscosité (de polymères), 145, 151, 175, 189, 194, 199, 21)2." Vitreuses (propriétés des polymères), - 178. Winothène, voir Polytétrafluoréthylène. Température, effet sur la dégradation, 201. 1 173. Téflon, Xylene, 32, 119. • 6 TABLE DES MATIÈKES Pages Radiolyse de liquides org iniques, par M. Burton 1 Introduction 3 Théorie 5 Effets physiques 5 Processus chimiques Observations et interprétations [ydrocar bures [alogénures Alcools 1 :, ! n l,s l 17 1 ,-,(1 • Acides Esters Ethers 5(5 58 Aldehydes et cétones 59 59 .Mélanges variés 59 Polymérisations amorcées pab les radiations ionisantes, par A. Ghapiro M. Magat et 1;;; - Introduction (i. ) Eléments de la théorie des polymérisations 67 67 77 79 80 Ciné tique des polymérisations radicalaires Polymérisations ioniques Copolymérisations Polymérisation en emulsion Généralités sur les polymérisations radiochimiques Historique Mécanisme des polymérisations amorcées par radiations Effet de la distribution non homogène des centres actifs 82 82 83 8 1 Polymérisation des monomères purs en milieu homogène Polymérisation du styrolène Polymérisation du méthacrylate de méthyle Polymérisation de l'acétate de vinyle Polymérisation de l'acrylate de méthyle 102 Polymérisation des monomères purs en milieu non homogène et à l'état solide Polymérisation de l'acrylonitrile Polymérisation du chlorure de vinyle Polymérisation de 1' ethylene Polymérisation à l'état solide 104 108 109 112 87 S7 97 101 loi Polymérisation en solution Solvants à structure chimique voisine de celle du monomère Solvants à structure chimique différente de celle du monomère Solvants pouvant perturber le cours normal de la polymérisation Solutions aqueuses des monomères vinyliques 124 Synthèse des copolymères greffés par voie, radiochimique 130 1 1 117 119 121 222 TABLE DES MATIÈRES Calcul des chumps d'irradiation à sources multiples destinés aux polymérisations radiochimiques industrielles Calcul du champ d'irradiation Calcul des rendements Calcul de la distribution des poids moléculaires 1 3 I 134 137 139 Effets des rayonnements de grande énergie sur les polymères, par A. Charlesby Introduction Propriétés caractéristiques des polymères linéaires Théorie générale de la reticulation distribuée au hasard Reticulation des polymères Modifications de l'état cristallin Transformations chimiques Théorie de la dégradation Dégradation des polymères Effets de protection des polymères à longue chaîne 141 143 148 156 164 79 186 1 191 197 208 Index des auteurs 213 Index des matières 217' W-o\ \1 Libraires 120, de boulevard Dépôt légal ET C le ÉDITEURS , L'Académie de Médecine n° Saint-Germain, 2975, 1 er Paris trimestre VI e 1958 MARCA REGISTRADA Printed I in France par Brodard-T a upin mprimeur-Relieur, Coulommiers-Paris 52432 THE LIBRARY UNIVERSITY OF CALIFORNIA San Francisco Medical Center THIS BOOK IS DUE ON THE LAST DATE STAMPED BELOW Books not returned on time are subject to fines according to the Library Lending Code. Books not in demand may be renewed if application is made before expiration of loan period. 2*791.6 m MÈl mm ' : i I;