1.Historique
2.Définitions
2.1 Antiseptiques et antisepsie :
Antiseptique : Le mot ANTISEPTIQUE (Du grec « anti » : oppose ou contre et
« septikos » dérivé de « sepein » : corrompre a été utilisé pour la première fois par PRINGLE en
1750 pour qualifier une substance compétente et capable d’annoncer la détérioration de la
matière organique.
Au milieu du XIXème siècle, il s’applique à des procédés capables de résoudre les microbes
pathogènes .
Alors c’est un Produit ou substance chimique utilisée pour l’antisepsie dans des règlements
définis. Si le produit ou le procédé est sélectif, ceci doit être exprimé. Ces substances chimiques
permettent une activité antibactérienne et/ou antifongique et antivirale.
La dixième publication de la pharmacopée française (Janvier 1990) apporte quelques éléments
complémentaires à cette explication : Les antiseptiques sont des préparations ayant la propriété et
la capacité d’éliminer ou de tuer les micro-organismes ou d’inactiver les virus sur la peau saine,
les muqueuses, les plaies ; alors les antiseptiques sont destinés aux tissus vivants [2].
Antisepsie : C’est une action au résultat momentané permettant au niveau des tissus vivants,
dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver
les virus, en fonction des objectifs fixés et pour éviter la pénétration du microbe dans
l’organisme. Au moment de cette action le résultat est limité aux micro-organismes présents
[3].
Tableau 1 Tableau de différence entre antibiotique et antiseptique
3 .Spectre d’activité théorique des antiseptiques :
Le spectre théorique des antiseptiques est généralement déterminé lors de la mise au point du
produit. Cependant, il peut être modifié lors de l'utilisation du produit. L'ampleur de ces
modifications dépend des possibilités d'acquisition d'une résistance .
Modes d’actions des antiseptiques sur les bactéries à Gram positif et à Gram négatif : Les
antiseptiques sont essentiellement actifs contre les bactéries. Il existe deux grands types de
bactéries : Les bactéries à Gram- et les bactéries à Gram+qui ont des parois bactériennes
différentes.
L’idéal pour répondre aux objectifs de l’antisepsie est un effet létal en un temps très bref.
La rémanence désigne l’effet antimicrobien de l’antiseptique persistant sur la peau.
Figure :Structure de la paroi des bactéries à Gram+ (A) et des bactéries à Gram-
La membrane cytoplasmique bactérienne a la même sensibilité aux antiseptiques qu’il s’agisse
d’une bactérie à Gram+ou à Gram-[4].
Mais chez les bactéries à Gram+, la membrane cytoplasmique est presque directement en contact
avec le produit car il se fixe sur la couche de peptidoglycane revêtue d’acides téchoïques et de
lipides à laquelle la membrane cytoplasmique est intimement liée [4].
Chez les bactéries à Gram-, au contraire, la membrane cytoplasmique n’est pas liée au
peptidoglycane et surtout l’enveloppe externe constitue un écran important. Sa structure est assez
différente de la membrane cytoplasmique ; elle contient en particulier moins de phospholipides,
plus de protéines et de lipo-polysaccharides. Pour être actif, le produit doit d’abord se fixer sur
l’enveloppe externe et la traverser. Ces phénomènes sont fonction de la structure et de la polarité
de la molécule d’une part et d’autre part de la composition de l’enveloppe. [4].
En effet les molécules hydrophobes interagissent avec les lipo-polysaccharides et les lipides
tandis que les molécules hydrophiles dépendent également des porines qui leur sont
indispensables pour traverser la membrane. L’action des antiseptiques est en générale plus rapide
que celle des antibiotiques car elle est dirigée directement contre les sites fonctionnels des
bactéries. Dans un premier temps, le produit se fixe à la surface du germe. La nature de
l’antiseptique ainsi concentration interviennent. Une fois fixé, l’antiseptique agit à différents
niveaux [4].
Figure 1: site d'action des antiseptiques
Classification des antiseptiques
Antiseptiques majeurs bactéricides à large spectre
Chlorhexidine: Principalement disponible sous forme de gluconate (Biseptine®…), la
chlorhexidine est un bactéricide à large spectre, très légèrement fongicide, mais inactive sur les
spores, les mycobactéries et les virus. Utilisée en association avec d'autres antiseptiques pour
l'antisepsie de la peau et des muqueuses, elle est très bien tolérée mais incompatible avec les
tensioactifs anioniques comme les savons et les détergents anioniques (par exemple, le
laurylsulfate).
Dérivés halogénés: Ces composés, contenant un halogène (chlore ou iode), sont
bactéricides, fongicides et virucides. Leur action rapide se fait par oxydation et destruction des
protéines structurales et enzymatiques des germes. Ils sont adaptés aux plaies superficielles et
peuvent être utilisés sur la peau et les muqueuses, notamment en badigeonnage pour l'antisepsie
des mains, des champs opératoires, ainsi que contre les infections gynécologiques et
péritonéales.
Dérivés chlorés: Regroupent l'hypochlorite de sodium et le soluté de Dakin.
L'hypochlorite de sodium est efficace contre les bactéries et les virus, bien qu'il soit caustique et
parfois allergisant. En cas de peau irritée ou lésée, il peut provoquer une sensation de brûlure ou
une irritation. Le soluté de Dakin (0,5% de chlore actif) est très efficace contre la prolifération
des bactéries et autres infections virales. La spécialité Amukine®, plus diluée, contient
seulement 0,06% de chlore actif.
Dérivés iodés: Disponibles sous forme de teinture d'iode à 5%, de polyvidone iodée
(Bétadine®) et d'alcool iodé à 1%. Ils sont bactéricides sur toutes les bactéries et fongicides sur
les levures et champignons filamenteux. L'iode peut provoquer des réactions allergiques; son
utilisation est déconseillée en cas d'allergie connue, chez la femme enceinte ou allaitante, et chez
le jeune enfant (0 à 1 mois). La povidone iodée est disponible sous diverses formes (gel, solution
pour bain de bouche ou vaginale, ovule, compresses imprégnées). La peau traitée devient brune
mais cette coloration s'élimine facilement à l'eau. Bétadine Scrub® 4% est utilisée pour le lavage
des mains, le nettoyage des plaies et l'antisepsie préopératoire.
Alcools: Utilisés pour la désinfection de la peau, des mains, des sites d'injection et de
prélèvement : alcool isopropylique, éthylique (éthanol), camphré ou modifié. Ces alcools,
possédant un large spectre, sont bactéricides et fongicides. Très volatils, ils agissent rapidement
mais leur durée d'action est brève. Les formes légèrement diluées (alcool modifié à 70°) sont
plus efficaces. Irritants et desséchants pour la peau, ils piquent et ne doivent pas être appliqués
sur les muqueuses ou les plaies ouvertes. Le camphre dans l'alcool modifié peut être dangereux
en fortes doses, pouvant provoquer des convulsions chez le nourrisson et l'enfant, d'où une
contre-indication chez le nourrisson et l'enfant de moins de 30 mois.
Antiseptiques intermédiaires bactéricides, à spectre plus étroit
Ammoniums quaternaires: Le chlorure de benzalkonium (Sterlane®, Biocidan®) et le
cétrimide (Stérilène®, Cétavlon®) sont des tensioactifs cationiques. Bactériostatiques à spectre
étroit, ils ne sont ni sporicides ni fongicides. Indiqués pour l'antisepsie des plaies superficielles,
des brûlures et le nettoyage des lésions souillées par les graisses ou le goudron, leur utilisation
est restreinte et incompatible avec les savons.
Dérivés anioniques: Le laurylsulfate ou dodécylsulfate de sodium, présent dans
Dermacide®, est également utilisé dans de nombreux produits (solutions moussantes, savons
antibactériens, dentifrices, shampoings, mousses à raser) pour ses effets épaississants et sa
capacité à créer une mousse.
Hexétidine: Présentant un large spectre antibactérien et antifongique, elle est
principalement commercialisée sous (Hexomédine® , Désomédine® , Cytéal® , etc.)
Très bien tolérée, l’hexamidine est utilisée pour l’antisepsie de la peau et des muqueuses
(notamment buccopharyngées). Quant à la spécialité Hexomédine Transcutanée® , elle est
recommandée en cas de folliculite staphylococcique et de périonyxis pyococcique. Toutefois, il
ne faut pas utiliser la solution transcutanée sur les plaies et les muqueuses, en raison de son
excipient alcoolique.
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