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SECTION 2 : LA NOTION DE DIFFICULTES D’UNE ENTREPRISE.
Par difficulté d’une entreprise, il faut entendre des signaux et des indices qu’il faut pouvoir
détecter. La détection de ces signaux et indices permet d’envisager l’examen de la
situation de l’entreprise et le traitement de difficultés afin de prévenir des pathologies plus
graves. Les difficultés de l’entreprise sont de tous ordres mais elles ont la particularité,
en raison du principe de la représentation, d’être liée à la gestion et au comportement
des personnes physiques responsables de la prise de décision à l’intérieur même de
l’entreprise.
A ce titre, les exemples sont nombreux :
- absence ou mauvaise tenue d’une comptabilité entrainant un manque de lisibilité
et de visibilité de l’activité de l’entreprise ;
- méconnaissance des échéances qui de ce fait ne peuvent pas être honorées ;
- personnel pléthorique et inadapté parce que recruté avec complaisance ;
- rémunération et avantages salariaux excessifs empêchant d’affecter les
ressources de l’entreprise au renouvellement de l’outil de travail et de production ;
- confusion du patrimoine de l’entreprise avec celui des dirigeants sociaux du fait de
la représentation de l’entreprise ;
- incapacité ou incompétence des dirigeants sociaux emmenant à prendre des
décisions inappropriées eu égard à la situation de l’entreprise ;
- insuffisance de fonds propres en raison d’une mauvaise appréciation des besoins
de l’entreprise ;
- mauvais fonctionnement des organes sociaux d’administration, de décision ou de
contrôle empêchant la vie normale de l’entreprise.
La plupart de ces difficultés ou dérèglements peuvent être traités au plan interne.
Ainsi, les associés ou les actionnaires ont un rôle à jouer dans la prévention des difficultés
de l’entreprise. Ils ont la faculté suivant les circonstances, de mettre en œuvre la
procédure d’alerte prévue par l’Acte Uniforme de l’OHADA sur les Sociétés
Commerciales et le Groupement d’Intérêt Economique.
Cet acte prévoit que l’associé ou l’actionnaire peut deux fois par exercice, adresser par
écrit, des questions au gérant ou au principal dirigeant de la société sur des faits qui
pourraient compromettre la continuité de l’affaire. Et la réponse, qui doit intervenir dans
un délai d’un mois, et est adressée à l’auteur de la question et aux Commissaires aux
Comptes. Pour les Commissaires aux Comptes, l’acte prévoit que le déclenchement de
l’alerte est une obligation. Ils doivent la donner dès que se révèle tout fait de nature à
compromettre l’exploitation de l’entreprise. Ces interventions sont importantes mais elles
sont limitées. Elles n’obligent pas les dirigeants à traiter les difficultés annoncées, elles
ne peuvent qu’aboutir à une saisine des tribunaux afin de régler définitivement les
difficultés détectées.
Les difficultés peuvent être aussi traitées pour certaines sociétés dans le cadre
professionnel. Les réformes intervenues dans le domaine bancaire et dans celui des
assurances ont eu pour effet d’instituer des autorités régionales ou communautaires de
régulation et de contrôle professionnel. Il s’agit, par exemple, des commissions bancaires
instituées au sein des banques centrales chargées entre autre de prévenir et de corriger