| PSN, vol. 11, n° 3/2013 | Neurosciences |
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de notre vie. Cette peur conditionnée est retrouvée dans de nombreuses espèces,
elle a donc été largement étudiée dans les laboratoires de recherche.
Chez l’Homme les études d’imagerie anatomique par la technique de réso-
nance magnétique nucléaire (IRM) et d’imagerie fonctionnelle (par tomogra-
phie d’émission de positon [PET]/tomographie d’émission monophotonique
informatisée [SPECT] nous renseignent sur la genèse des troubles anxieux.
Deux concepts importants soulignent l’anatomie fonctionnelle de l’anxiété
[34]. Le premier concept implique un système particulier pour chaque type
d’anxiété. Ceci inclut le système de défense et le système d’inhibition com-
portemental ainsi que d’autres systèmes responsables d’autres phénomènes. Le
deuxième concept implique une organisation en différents niveaux des circuits
neuronaux de l’anxiété. Par exemple, les réponses automatiques simples sont
médiées par des structures inférieures comme la substance grise périaqueducale
(PAG), le locus coeruleus ou l’hypothalamus alors que ce sont des structures
intermédiaires (amygdale et système septo-hippocampique) qui permettent
l’apparition de réponses plus élaborées. Les régions corticales plus hautes
(cortex paralimbique) seraient impliquées dans des situations impliquant des
composantes plus cognitives.
L’amygdale possède de nombreuses connexions avec le cortex, le thalamus,
ainsi que d’autres structures limbiques et le locus coeruleus, se projetant vers le
striatum, le mésencéphale et le tronc cérébral pour contrôler des réponses à des
stimuli aversifs. Des lésions étendues et des études neurochimiques impliquent
l’amygdale dans l’expression, le conditionnement (un centre d’apprentissage
des nouvelles peurs) et l’extinction de la peur [11, 22, 21, 10]. L’amygdale reçoit
des informations sensorielles hautement développées de toutes sortes par ses
noyaux latéraux et basolatéraux [4]. A leur tour, ces noyaux se projettent vers
le noyau central de l’amygdale qui se projette ensuite dans toute une variété de
régions cibles hypothalamiques et du tronc cérébral lesquelles médient direc-
tement les signes spéciques de peur et d’inquiétude [11, 8, 10].
L’hippocampe a été identié comme faisant partie d’un système de com-
paraison qui détecte si une menace ou son contexte est familier, exigeant une
réponse autonome conditionnelle ou originale et à partir de là, un processus
d’ordre plus élevé [17]. Le septum, le cingulaire postérieur et les noyaux thala-
miques apparentés ont aussi été impliqués dans ces systèmes. Différents aspects
de l’inhibition comportementale peuvent impliquer des régions différentes. Le
septum médian ou l’hippocampe dorsal peuvent être impliqués dans le com-
portement d’évitement, ceci explique que des lésions de ces régions libèrent